Pour être efficace, le télétravail doit être pensé en amont, tant d'un point de vue managérial que salarial.

1. Télétravail, anticipation clé de la réussite
Publiées fin septembre 2017, les ordonnances Macron réformant le Code du travail
ont notamment eu pour conséquences d’assouplir le recours au télétravail dans les
entreprises. Une pratique dont la mise en place nécessite une préparation en amont
tant au niveau du salarié que du manager.
Un management à adapter
Spécificité franco-française, l’importance de la présence physique des salariés a
longtemps été le principal frein au développement du télétravail dans l’hexagone.
Comment gérer des collaborateurs hors des locaux ? Comment être certain de la
séparation entre vie professionnelle et personnelle ? Des barrières qui, si elles sont
légitimes, peuvent être facilement levées. Plus que l’utilisation d’outils et d’indicateurs
pour contrôler l’activité des collaborateurs, il s’agit avant tout de réussir à établir une
relation de confiance basée sur le respect d’une organisation de travail prise en
amont. Quant au salarié, il ne doit pas ni se sentir perdu ni isoler.
Entre individualisme et esprit d’équipe
Ici, le management par objectifs devient quasi inévitable. Le manager doit non
seulement définir les objectifs individuels mais aussi collectifs, de façon à garder une
vision globale des missions de chacun des collaborateurs. Par exemple, la mise en
place d’outils collaboratifs et de logiciels tels que Trello, Todoist peut permettre à
chaque collaborateur d’avoir une vue globale sur ses objectifs et ses missions.
Primordiale, tant d’un point de vue professionnel que social, la communication doit
impérativement être maintenue entre les télétravailleurs et le reste de l’équipe. Outre
l’utilisation régulière de tchat et de visioconférences, il convient d’organiser, dans la
mesure du possible à des dates et heures fixes, des réunions, visant à maintenir un
esprit de cohésion.
Renault, la réussite par la communication
Pionnier du télétravail, avec un accord d’entreprise sur le sujet signé en 2007,
Renault compte aujourd’hui 2400 télétravailleurs contre 600 en 2010. Une réussite

2. que Cécile de Guillebon, Directrice de l’Immobilier et des Services Généraux du
groupe, explique notamment par la mise en place d’un intranet dédié qui «donne de
nombreux renseignements, témoignages de salariés, managers, responsables de
ressources humaines et des réponses aux questions les plus fréquentes.»*, mais
aussi par la réalisation d’un guide préparatoire «Ce document comprend des
questions qui aident à se projeter dans le télétravail, avec des réponses qui
permettront de fonctionner efficacement. Grâce à ce guide, le futur télétravailleur
n’arrive pas devant son responsable hiérarchique avec un simple souhait ou une
intention mal cernée, mais avec un projet structuré. Et c’est sur cette base que doit
se trouver l’accord avec le manager qui prend sa décision en fonction de
l’organisation de son équipe, de l’activité du collaborateur, du nombre de jours
demandés.»*.
Alors, si le télétravail est une approche qui séduit, et qui devrait séduire encore plus
les générations X et Y, la pratique n’en demeure pas moins un bouleversement
structurel qui demande d’être bien pensé…
* https://www.pole-emploi.fr/employeur/un-exemple-de-teletravail-en-entreprise-le-
cas-renault-@/article.jspz?id=360061