L’agroécologie qui était au cœur des débats que nous avons eus avec Alain Rousset, président de la Région Aquitaine, lors de la dernière foire de Barcelonne-du-Gers, n’est pas qu’un concept défini par Michel Griffon, dans son livre « Qu’est-ce que l’agriculture écologiquement intensive ? » : « un compromis entre la production agricole nécessaire pour satisfaire les besoins alimentaires mondiaux et la durabilité des modes de production et le respect de l’environnement ». Il s’agit d’une véritable démarche pour faire face au changement climatique et à ses conséquences. Les agriculteurs qui en sont conscients n’ont en effet pas attendu pour mesurer cet enjeu et s’engager dans un processus d’évolution et d’adaptation.
1. N° 24
L e j o u r n a l d e s a d h é r e n t s V i v a d o u r • m a r s 2 0 1 4
Vie du Groupe > P.3
Bâtir aujourd’hui l’outil coopératif de demain
Agronomie > P.13
L’acidité des sols, un handicap pour notre
terre et nos cultures
Innovation > P.19
Un pas de plus vers l’optimisation
de l’irrigation
Les Coop’ font campagne !
600 coopératives se mobilisent pour le
rayonnement de la Coopération Agricole.
Focus sur une démarche inédite pour la filière > P. 5 & 6
Les temps forts
Décembre : Assemblée générale du groupe coopératif Vivadour - P.3 // Janvier : Lancement de
la campagne publicitaire sur la Coopération Agricole - P.5 // Janvier : Adhésion à l’association
Bleu-Blanc-Coeur - P.10 // Février : 41e édition de la foire de Barcelonne-du-Gers - P.7 // Mai et
juin : visites des plates-formes d’essais de céréales à paille - P.23
2. 2
So m ma i re
Direction de la publication :
Franck Clavier
Comité de rédaction :
Bernard Wiss
Crédits photo :
Vivadour - FOVEA Franck Chevallier -
Wanda - Jean-Bernard Laffitte
Réalisation et impression :
Raffut & Communication
Evoluprint
Pour tout renseignement :
Bernard Wiss, Vivadour - Service
Communication
Vivadour, siège social :
Rue de la Menoue - 32400 RISCLE
Tél. 05 62 69 71 72 - Fax 05 62 69 93 14
Agrément N 2471 - SIREN 381 996 214 RCS
Auch
É d i t o
L’« agroécologie »,
un juste équilibre
L’« agroécologie » qui était au coeur des débats que nous avons eus avec
Alain Rousset, président de la Région Aquitaine, lors de la dernière foire de
Barcelonne-du-Gers, n’est pas qu’un concept défini par Michel Griffon, dans
son livre « Qu’est-ce que l’agriculture écologiquement intensive ? » : « un
compromis entre la production agricole nécessaire pour satisfaire les besoins
alimentaires mondiaux et la durabilité des modes de production et le respect
de l’environnement ». Il s’agit d’une véritable démarche pour faire face au
changement climatique et à ses conséquences. Les agriculteurs qui en sont
conscients n’ont en effet pas attendu pour mesurer cet enjeu et s’engager dans
un processus d’évolution et d’adaptation.
Mais tout est une question de temps ! Il faut permettre aux agriculteurs de
prendre les bons virages et au Ministère d’intégrer ces évolutions pour répondre
aux demandes sociétales en dehors de toute vision dogmatique.
À commencer par les ressources en eau : la pause dramatique imposée nous
a fait perdre beaucoup de temps. Il faut maintenant collectivement, et de façon
concertée, remettre en route la création et la gestion de réserves d’eau.
Les agriculteurs ne sont pas restés les bras croisés, ils sont déjà partie pre-nante
dans le développement des techniques d’avenir de gestion de l’eau. Le
programme Maïseo® en est un exemple. Projet collectif de recherche et déve-loppement,
labellisé par les pôles de compétitivité Agri Sud-Ouest Innovation
et Eau, il réunit les interlocuteurs en capacité d’agir pour une bonne gestion de
l’eau : la génétique par la recherche de variétés tolérantes au stress hydrique,
la création d’outils d’aide à la décision pour l’irrigation et la gestion de la four-niture
de l’eau par la mise au point d’un logiciel qui calcule la disponibilité de
l’eau par rapport aux besoins des utilisateurs.
En outre, la mesure de la diversité des assolements que la Politique Agricole
Commune veut mettre en oeuvre est un autre volet du « verdissement » qui
fait débat dans nos régions productrices de maïs, souvent en monoculture.
Il a fallu toutes les compétences agronomiques d’Arvalis pour convaincre le
Ministère que le maïs en monoculture associé au mulching répondait aux exi-gences
« agroécologiques ». Charge au ministre de l’Agriculture, Stéphane Le
Foll, de démontrer la pertinence de notre proposition pour la faire accepter par
Bruxelles. Car ce ne sont pas moins de 6 000 exploitations qui sont concernées
dans les différentes régions françaises. L’enjeu est de taille puisque le refus du
mulching engendre de fait une diminution de 15 % du revenu des exploitations
concernées.
En résumé, la gestion de l’eau, indispensable à la survie de l’agriculture, est la
priorité. Elle est d’ailleurs en parfaite cohérence avec les objectifs de préser-vation
de l’environnement à laquelle nous sommes très attachés. Cependant,
tout est une question de tempo. Cette évolution nécessaire doit prendre en
compte la dimension humaine et permettre aux agriculteurs de s’adapter tout
en continuant de vivre dignement de leur métier.
Christophe TERRAIN
Président du groupe coopératif Vivadour
Environnement...............
Vie du Groupe.................
Actualités de la Coop......
Filières et métiers..........
Agronomie......................
Environnement...............
Innovation.......................
Réglementation..............
Infos pratiques...............
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3. V i e d u G r o u p e - H O R I Z O N N ° 2 4
0 3
V i e d u G r o u p e
> Assemblée générale 2013
Bâtir aujourd’hui l’outil coopératif de demain
En 2012, Vivadour célébrait ses 20 ans. Une année anniversaire consacrée alors à illustrer et à valoriser
l’engagement des hommes de la coopérative pour un projet et pour un territoire. En 2013, les adhérents,
les salariés et les membres du conseil d’administration du groupe ont poursuivi ce projet au service de
l’économie agricole de la région, de la défense de l’agriculture et des agriculteurs.
À l’image de nombreux secteurs
d’activité, l’agriculture est soumise
aux règles de la compétition écono-mique
mondiale. Elle est également
fortement exposée aux conditions cli-matiques,
parfois difficiles, comme ce
fut le cas en 2013 avec des niveaux de
précipitations sans précédent. Dans
ce contexte, Vivadour a su bâtir au fil
des années un modèle économique
répondant à ces enjeux, qu’ils soient
économiques ou environnementaux.
La coopérative est aujourd’hui un
des piliers sur lequel peut s’appuyer
l’économie agricole de la région.
« Agrochaînes », alliances,
investissements : les clés du projet
coopératif de Vivadour
L’organisation des filières de l’amont
à l’aval est la réponse apportée par
Vivadour à ce contexte économique
changeant et compétitif. La structu-ration
des « agrochaînes » permet en
effet au groupe coopératif d’identifier
et de valoriser de nouveaux débou-chés
pour ses producteurs. Ainsi,
les investissements dans l’usine
d’éthanol de Lacq, et dans SOAL,
filiale de Vivadour pour l’alimentation
du bétail, ont absorbé localement une
grande partie de la production. En
productions animales, Delpeyrat et
Fermiers du Sud-Ouest notamment
ont pleinement joué leur rôle cette
année en protégeant les éleveurs de
l’augmentation du prix des céréales.
Le développement des alliances avec
des partenaires de premier ordre,
coopératifs ou privés, participe éga-lement
de cette stratégie coopérative.
Investir pour construire l’outil du
futur
Les opérations d’investissement
conduites par Vivadour préparent
l’avenir pour les générations futures.
Un plan de 50 M€ sur 5 ans a ainsi
été lancé en 2013, notamment avec
l’extension de 20 000 tonnes du silo
de Feugarolles. Au titre du projet
Millénium piloté avec Pioneer®,
l’usine de semences de Riscle a été
entièrement reconfigurée avec sa
station de réception-triage équipée
des dernières technologies. Pour
les productions animales, Vivadour
accompagne les éleveurs dans le
Plan bâtiment portant sur 50 000 m2.
Enfin, un plan dynamique d’adoption
des cages collectives par les gaveurs
De gauche à droite, Pascal Perri, économiste et géographe, Christophe Terrain, président de
Vivadour, et Franck Clavier, directeur général de Vivadour, le 4 décembre dernier lors de l’assemblée
générale annuelle du groupe coopératif à Marciac.
4. H O R I Z O N N ° 2 4 - V i e d u G r o u p e
de la coopérative sera également
engagé d’ici 2015. Mais ce modèle
économique qui ne cesse de faire ses
preuves ne saurait être abouti sans
un socle de valeurs fortes, placées au
coeur de toute action entreprise par
Vivadour et ses partenaires : la dé-fense
0 4
des agriculteurs, le respect de
l’environnement, la recherche d’une
agriculture plus efficiente, l’aména-gement
du territoire et l’emploi.
Associer compétitivité et exempla-rité
environnementale
Vivadour a entrepris depuis longtemps
déjà une réflexion sur l’impact de
son activité sur son environnement.
Maïseo®, programme de recherche
sur le maïs et l’eau labellisé par les
pôles de compétitivité Agri Sud-Ouest
Innovation et Eau, fait figure d’exemple
dans ce domaine. Il démontrera à
l’avenir la capacité des agriculteurs
à améliorer l’efficience de l’eau dans
la production. Le projet Eaux Vives
accompagnera les adhérents dans
la création de ressources en eau.
Avec Ecophyto, dont les essais ont
démarré en 2013, les viticulteurs de
Vivadour se penchent sur la question
de l’utilisation des produits phyto-sanitaires
dans la vigne. Enfin, ses
différentes certifications (ISO 9001
pour le management de la qualité
ou ISO 22 000 pour la sécurité des
aliments), ses systèmes qualité cer-tifiés
ainsi que sa labellisation Agri
Confiance® témoignent également
de la mobilisation de l’ensemble du
groupe coopératif dans ce domaine.
Ainsi, Vivadour et ses agriculteurs
démontrent déjà que le développe-ment
économique peut s’effectuer en
harmonie avec les attentes sociétales
et les enjeux environnementaux pour
l’économie durable d’un territoire.
Les chiffres clés
de l’exercice 2012-2013
• 514 millions d’euros de chiffre d’affaires.
• 4 300 adhérents.
• 850 salariés (ETP).
• Autonomie financière de 81 %.
• 122 millions d’euros de capitaux propres.
• Collecte groupe : 600 000 tonnes.
• Viticulture : 115 000 hl vinifiés et 130 000 hl commercialisés.
• Productions animales : 6,6 millions de volailles, 2 millions de palmi-pèdes
gras et 12 000 bovins.
• Semences : 3 350 ha de maïs, 280 ha de tournesol, 165 ha de colza et
4 000 ha de potagères dont 2 200 à l’international.
Les faits marquants
de l’exercice 2012-2013
• Record de collecte de produits du sol grâce aux céréales à paille.
• Développement des programmes de cultures contractuelles : se-mences,
maïs waxy, légumes industriels.
• Agrément Certiphyto obtenu par l’Union ACTEO.
• Atteinte des objectifs de surface en maïs semences de la première
étape du programme Millénium.
• Acquisition de Graines d’Oc par Gondian.
• Diversification de MVVH-Delpeyrat dans les produits de la mer.
• Partenariat avec Gers Distribution dans les palmipèdes.
• Lancement par CVG de la première démarche marketing dans le vin
en vrac : « Créez votre signature ».
• Reconversion du site de Plaisance autour d’une alliance avec Plai-mont.
• Recrutement de 44 nouveaux collaborateurs dans le groupe.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site internet : www.vivadour.coop
5. V i e d u G r o u p e - H O R I Z O N N ° 2 4
> Coopération agricole
Une poignée de main comme
bannière collective
En 2013, à l’appel de l’Alliance des Coopératives Agricoles (ACOOA),
près de 600 coopératives, parmi lesquelles le groupe coopératif
Vivadour, ont décidé d’unir leur force pour porter un message
commun au travers d’une campagne de communication de grande
envergure. Nouvelle identité visuelle, campagne publicitaire en
télévision, affichage et presse, stratégie digitale… décryptage de ce
dispositif inédit pour le secteur.
0 5
Parce qu’il incarne à la fois la dimen-sion
humaine de notre mouvement
d’entreprises et notre engagement de
« produire ensemble » sur les terri-toires,
le logo de la campagne natio-nale
de communication de la coopé-ration
agricole s’exprime dans une
poignée de mains contemporaine et
symbolique… Fer de lance de la cam-pagne,
ce logo est déployé au niveau
national dans tous les outils de com-munication
(médias et hors médias)
mais aussi de façon exclusive par les
quelques 600 coopératives de toutes
tailles, de toutes régions et de toutes
filières, engagées par financement
mutualisé et volontaire dans ce grand
projet. En anticipant son déploiement
à grande échelle, ces coopératives ti-reront
ainsi le meilleur bénéfice de la
campagne de publicité TV réalisée en
février. Ce logo permettra de rendre
visible le mouvement coopératif agri-cole
sur tout le territoire en fédérant
les coopératives autour de cet éten-dard
commun.
Nourrir la communication
nationale par les réalités
coopératives locales
Évocation de la double proximité
humaine et entrepreneuriale, ce signe
identitaire répond parfaitement à
l’objectif de la campagne : valoriser
le modèle coopératif en révélant les
initiatives et réalisations concrètes
conduites au quotidien par les coo-pératives
agricoles en référence à
leur modèle distinctif. Gouvernance,
dynamique économique et sociale,
développement territorial, innovation
ou encore production et alimentation
durables seront ainsi partagés avec le
Le soleil en guise
de promesse d'avenir
Une poignée de mains
pour valoriser notre
dimension humaine
Un nom qui nous rassemble
tous : adhérents coopérateurs,
salariés, coopératives
Les sillons pour exprimer
notre métier
Une signature, en guise de
valorisation d'un modèle moderne
Un logo fédérateur et mobilisateur.
> Amicale des anciens
Toujours
mobilisés !
Lundi 17 février 2014, les membres
de l’Amicale des anciens administra-teurs
et cadres dirigeants de Vivadour
ont tenu leur assemblée générale
à Riscle. Créée en 2012, l’amicale
regroupe aujourd’hui 40 membres
réunis régulièrement pour des ren-contres
et échanges informels sur
la vie de la coopérative et l’actualité
du monde agricole. À l’occasion de
cette assemblée, l’actuel président
de Vivadour Christophe Terrain est
intervenu pour présenter les perspec-tives
du groupe coopératif et répondre
aux nombreuses questions des
participants. Ces liens toujours forts
qui unissent le groupe coopératif aux
hommes et aux femmes qui ont fait
son histoire témoignent de la place
occupée par les valeurs humaines
dans la réussite du projet de Vivadour.
Bernard WISS
Responsable Services et communication
6. H O R I Z O N N ° 2 4 - V i e d u G r o u p e
0 6
La Coopération Agricole à l’écran !
Du 19 janvier au 2 mars 2014, les français ont pu découvrir le tout premier spot
publicitaire de la coopération agricole diffusé sur plusieurs grandes chaînes
nationales. Présenté en avant-première le 19 décembre 2013 lors du Congrès
de la Coopération Agricole, ce film publicitaire est particulièrement novateur :
le principe créatif est basé sur la terre et les hommes, et l’action collective
exprimée aux niveaux local et global, est traitée avec modernité et ouverture
sur l’avenir.
Le spot publicitaire est à découvrir en ligne sur le site internet de La Coopé-ration
Agricole :
www.lacooperationagricole.coop.
grand public et ses relais d’opinion en
TV, radio, presse écrite, web et médias
sociaux. En conjuguant puissance
médiatique et force de la preuve, cette
campagne d’opinion inédite exprime
la vision offensive et constructive de
la coopération agricole.
Une stratégie digitale intensive
basée sur un collectif puissant !
Agriculteurs-coopérateurs et salariés
de coopératives forment ensemble
une communauté de plus de 600 000
hommes et femmes. Internet et ses
réseaux sociaux (web, Facebook,
Twitter, Youtube, etc.) constitueront
de ce fait des outils privilégiés de
la campagne. Ouvert à tous, ce
« maillage digital » assurera ainsi
un flux permanent de découvertes,
d’échanges et de contacts.
Le mot de Philippe Mangin, président de COOP de France
Déployons notre fierté !
« Près de 600 coopératives ont déjà dit oui, et tous les jours d’autres nous rejoignent !
Nous sommes en train de remporter un fabuleux pari : celui d’une mobilisation natio-nale
sans précédent, pour une campagne de communication collective, basée sur un
engagement volontaire. Comme nous le pressentions, jamais les coopératives n’ont autant ressenti le besoin
d’exprimer leur appartenance à un modèle d’entreprise dont les finalités répondent tant aux nouvelles aspirations
de la société.
Je veux tirer un grand coup de chapeau à toutes ces coopératives, à toutes celles rencontrées depuis septembre,
au cours des 12 réunions régionales organisées pour présenter les choix de la stratégie de communication
retenue : cette campagne va enfin exprimer les réalités positives et constructives « du terrain » dans tous les
réseaux médiatiques d’opinion. Les coopératives engagées deviendront ainsi les « héroïnes » de cette campagne.
De toutes tailles, filières, métiers ou régions, elles apporteront les preuves tangibles de la modernité et de la
diversité de notre modèle d’entreprise.
La campagne est lancée, elle est en marche ! Son logo doit très vite s’installer sur toutes les facettes de notre
expression : sites internet, courriers, véhicules, bâtiments, etc. mais aussi dans nos assemblées de section et nos
assemblées générales qui vont débuter dans de nombreuses régions. J’en appelle à la mobilisation de toutes
et tous, dirigeants, élus et cadres de direction mais aussi de tous nos adhérents et salariés, pour que chacun
exprime sa fierté d’appartenir à « La Coopération Agricole » et participe ainsi au lancement dynamique de cet
événement, sans précédent dans l’histoire de notre mouvement. »
7. 0 7
A c t u a l i t é s d e l a C o o p
> Assemblées de section
Une nouvelle
formule
plébiscitée par
les adhérents
Les assemblées de section marquent
un temps fort de la vie de la
coopérative et de ses filières. Comme
chaque année, de nombreux adhérents
ont participé aux dernières rencontres,
placées sous le signe de la nouveauté,
du 18 au 21 novembre 2013.
A c t u a l i t é s d e l a C o o p - H O R I Z O N N ° 2 4
Pour les dynamiser, le conseil d’admi-nistration
de Vivadour en a repensé
l’organisation : présentation des acti-vités
en 20 minutes, rapport d’acti-vité
synthétisé par un film réalisé en
interne, regroupement géographique
– Le Houga accueillait cette année
les sections du Houga et de Nogaro,
et Ladevèze-Ville celles de Marciac et
de Maubourguet. La deuxième partie
de la matinée était animée par Denis
Capdegelle, responsable de la station
Météo-France d’Auch. Son intervention
sur le thème du réchauffement clima-tique
a été saluée par les participants,
qui ont souligné la pertinence des in-formations
techniques et scientifiques
exposées. En effet, les conséquences
prévisibles de ce phénomène semblent
déjà se manifester sur notre territoire,
au regard des dates de semis de maïs
ou des vendanges enregistrées ces 10
dernières années. Compte tenu des re-tours
positifs concernant cette nouvelle
formule, elle sera certainement renou-velée
pour les assemblées de 2014.
Bernard WISS
Responsable Services et communication
> Foire de Barcelonne-du-Gers 2014
La pluie n’a pas gâché la fête !
La 41e édition de la foire a accueilli près de 80 000 visiteurs.
Du 7 au 9 février, Barcelonne-du-
Gers accueillait la 41e édition de la
désormais célèbre foire au matériel
agricole organisée par les Jeunes
Agriculteurs. Bien que des pluies
exceptionnelles se soient invitées
cette année, les visiteurs on répondu
présents, notamment sur le stand
du groupe coopératif Vivadour qui a
enregistré une importante fréquen-tation.
Avec près de 80 000 visiteurs
et un montant total de transaction
avoisinant les 8 M€, cette nouvelle
édition de l’événement est un suc-cès
pour les organisateurs. Au pro-gramme
notamment cette année, le
débat sur le thème « Agroécologie :
l’avenir est-il vert ? » invitait Alain
Rousset, président de la Région Aqui-taine,
et Christophe Terrain, président
de Vivadour et de l’AGPM, à échanger
sur ce concept désormais central en
agriculture. Les deux débatteurs ont
d’ailleurs démontré plusieurs conver-gences
de points de vue au cours de
leurs échanges. Lors de la journée
de samedi, marquée par des pluies
diluviennes, de nombreux adhérents
de Vivadour se sont retrouvés sur le
stand de la coopérative. Membres du
conseil d’administration, techniciens,
responsables de 4 Saisons, de Vivanat
ou encore du projet Eaux Vives étaient
sur place pour échanger avec les
nombreux agriculteurs présents. Et
cela, comme chaque année, en toute
convivialité autour du traditionnel
apéritif.
Bernard WISS
Responsable Services et communication
8. H O R I Z O N N ° 2 4 - F i l i è r e s e t m é t i e r s
> Productions animales
Retour sur la réunion annuelle de la filière bovine
Une soixantaine d’adhérents était réunie le 17 janvier 2013 à Saint-Martin à l’occasion de la réunion
annuelle de la filière bovine de Vivadour. Contexte mondial, reproduction des troupeaux, nouvelles
modalités des aides PAC, engraissement… les échanges ont été riches et complets.
Cette réunion annuelle était l’occasion
pour les intervenants et adhérents de
Vivadour de revenir sur les évolutions
du marché qui impactent fortement
leur activité. La consommation fran-çaise
0 8
de viande bovine a en effet baissé
de 2 % en 2013. Pour la décennie en
cours, l’arrivée de nouvelles géné-rations
d’acheteurs, moins consom-matrices
de viande que celles de
leurs aînés, entraînera un reflux de la
consommation par tête. De plus, pour
des raisons écologiques et de santé
publique, l’image de la viande bovine
se ternit, ce qui contribue également à
la baisse de sa consommation.
Un marché à maturité en France
et en Europe, en progression au
niveau mondial
Depuis une dizaine d’années, la
consommation de boeuf est soutenue
par le steak haché (30 % des tonnages
abattus en France, soit 250 000 tonnes)
et les produits élaborés, rapides à
acheter, rapides à préparer. 40 % des
Français consomment du steak haché
au moins une fois par semaine, ce
qui permet d’atteindre les équilibres
entre les différents morceaux de la
carcasse. Ce produit est fabriqué en
grande partie à partir de matières
premières provenant des muscles du
quartier avant des vaches laitières
(40 % des tonnages utilisés par
l’industrie Française) aux dépens des
pièces de viande à griller ou à rôtir. Les
ménages les plus jeunes ( 35 ans),
se détournent des viandes pour les-quelles
ils estiment qu’un savoir faire
culinaire est nécessaire et privilégient
la viande hachée ou surgelée ainsi que
les produits élaborés. À l’inverse, la
consommation de viande de boeuf pro-gresse
fortement au niveau mondial,
en particulier dans les pays émergents
(Chine, Inde, Brésil, pays du pourtour
méditerranéen). Depuis 2001, la
France et l’Europe ne produisent plus
suffisamment de viande bovine pour
répondre à la demande intérieure. La
progression de la demande mondiale
estimée à 1,5 %/an sur la prochaine
décennie devrait donc permettre une
stabilité des prix pour les éleveurs
français sur les niveaux actuels. Par
ailleurs, un contexte géopolitique
stable au Maghreb redynamiserait
immédiatement les exportations de
jeunes bovins vifs et engendrerait une
hausse du prix des broutards comme
ce fut le cas en 2011.
Reproduction des troupeaux :
résultats de la campagne 2 013
L’exposé de Joël Abadie, technicien de
l’EDE (Établissement Départemental
de l’Élevage), a mis l’accent sur le
fait que la productivité des troupeaux
constitue le principal axe d’amélio-ration
de la rentabilité financière des
exploitations bovines gersoises. Sur le
département du Gers, une vache sur
quatre présentes dans l’élevage n’a
pas vêlé en 2013, ce qui représente
une perte de 8 000 € à 10 000 € pour
un élevage de 38 vaches. L’opération
« Une vache, un veau ! » menée par
l’EDE propose un suivi individuel de
l’exploitation bovine sur 3 ans afin
d’améliorer la productivité de l’élevage.
Forte progression de la demande
de veaux sous la mère
Sur le dernier exercice, la coopérative
Vivadour a collecté près de 1 000 veaux
gras (+ 12 %) pour un prix d’achat à
l’éleveur moyen dépassant 6,50 € le kg
(toutes catégories confondues, de 5,5
à 8,5 €/kg). Brice Lacaze, responsable
de la filière bovine, a également
informé les adhérents sur les catégo-ries
recherchées par les acheteurs et
a confirmé qu’une exploitation bovine
de 30 vaches spécialisée en veau sous
la mère permettait de dégager un
revenu complet. Une activité qui peut
également permettre l’installation
d’un jeune agriculteur.
F i l i è r e s e t m é t i e r s
9. F i l i è r e s e t m é t i e r s - H O R I Z O N N ° 2 4
> Maïs
Une campagne 2013 marquée par
les intempéries
Les adhérents de la filière maïs étaient réunis le 17 décembre dernier
à Nogaro dans le cadre de la réunion de lancement de campagne.
Alain Pouey, directeur opérationnel de Vivadour, Guillaume Clouté,
ingénieur Arvalis, Jean-Luc Englezio, référent technique Vivadour,
et Thomas Joly, chargé de mission à l’AGPM, sont intervenus pour
dresser un bilan de la campagne 2013 et évoquer les perspectives
pour l’avenir, notamment liées à la nouvelle PAC.
Chacun s’accorde à dire que l’année
2013 restera dans les annales pour
sa pluviométrie qui a logiquement
impacté la campagne. Trois périodes
de semis ont été identifiées : une
première au 15 avril, une petite
fenêtre vers le 10 mai et enfin entre
mi-juin et début juillet pour certains
secteurs. Le début de campagne a
été marqué par une pluviométrie
exceptionnelle et des températures
assez froides en début de cycle. Le
constat s’inverse pour les mois de
juillet et août, puisque des tempéra-tures
0 9
plus chaudes que la moyenne
et une pluviométrie assez faible ont
par ailleurs été relevées. Dans ces
conditions, les rendements moyens
par zone ont oscillé entre 40 et
80 q/ha en Béarn et en Bigorre, 50
et 90 q/ha en Bas Armagnac, 80 et
110 q/ha dans le Sud du Gers, 80 et
125 q/ha en vallée de l’Adour et entre
80 et 130 q/ha en Terres noires.
L’excès d’eau a également provoqué
l’apparition de mildiou (en zones
inondées) ainsi que des carences en
azote. À noter enfin que la gestion
des adventices a été moins facile.
Stratégies insecticides et lutte
agronomique
En 2013, la Commission Européenne
a suspendu en traitement de
semences le thiametoxam (Cruiser
350®) sur pois et maïs et en trai-tement
de sol la clothianidine
(Cheyenne®) sur maïs, maïs doux et
sorgho, ceci pour un moratoire de
2 ans. Au sujet des alternatives au
Cruiser 350®, le choix de la stratégie
sera fait en fonction de la pression
taupin. Guillaume Clouté a enfin
rappelé que des moyens de lutte
agronomique pourront être associés
à ces stratégies afin d’améliorer la
lutte en forte pression. Par ailleurs,
différents produits ainsi que des
positionnements et combinaisons
en programme de désherbage ont
été présentés aux adhérents tout
comme les résultats des 2 collec-tions
récoltées. Jean-Luc Englezio
a ensuite donné ses préconisations
en matière de choix variétal pour la
campagne 2014.
Perspectives et évolutions de la
PAC
En clôture de cette rencontre,
Thomas Joly de l’AGPM est revenu
sur les orientations de la 4e réforme
de la PAC, notamment ses impacts
sur nos systèmes maïsicoles que
l’on rencontre sur notre territoire.
Michel HERBACH
Chargé de mission
L’engraissement : une production
contractuelle
Depuis 2 ans, les volumes de bovins en-graissés
dans des ateliers spécialisés
ne cessent de progresser au sein de la
coopérative. Les lots d’engraissement
sont réalisés sur des jeunes bovins
mâles de race blonde d’aquitaine de 1re
catégorie, des femelles limousines et
des vaches de qualité. L’alimentation
s’effectue principalement en ration
sèche, l’acheteur garantissant un prix
minimum à la vente.
Jérôme CANDAU
Directeur Productions animales
PAC : nouvelles modalités
des aides couplées
« bovins viande »
Gilbert Lanies, spécialiste de la
PAC au sein du groupe Vivadour, a
présenté aux adhérents les aides
PMTVA (Prime au Maintien du
Troupeau de Vaches Allaitantes)
qui semblent se confirmer pour
la production bovine :
• Minimum : 10 vaches par ex-ploitation.
• Après 40 vaches : dégressivité
de l’aide.
• Objectif : 200 € par vache.
• Productivité minimum pour
bénéficier de cette aide : 0,80
veau/vache pendant 15 mois.
A Contact Vivadour Filière Bovine
05 62 60 64 18
Responsable technique et commercial
Philippe Moncassin : 06 86 46 59 10
Contact EDE du Gers
Joël ABADIE : 05 62 61 79 60
10. H O R I Z O N N ° 2 4 - F i l i è r e s e t m é t i e r s
> Qualité alimentaire
Vivadour rejoint Bleu-Blanc-Coeur
En janvier 2014, le groupe coopératif Vivadour, via son union de
commercialisation ACTEO, a adhéré à Bleu-Blanc-Coeur. Cette
association, créée pour promouvoir une agriculture responsable à
vocation Santé, oeuvre pour une meilleure prise en compte des objectifs
environnementaux et nutritionnels dans les productions agricoles.
Le mot d’ordre de Bleu Blanc Coeur :
« pour bien nourrir les Hommes, il
faut commencer par prendre soin de
nos cultures et de la santé de nos ani-maux
1 0
». L’association poursuit notam-ment
un programme de valorisation
des produits naturels mieux équilibrés
en Oméga 3. Vivadour participera à la
démarche de l’association dans le
cadre de sa production de graine de
lin. Un végétal particulièrement riche
en Oméga 3 cultivé depuis 4 ans par
les adhérents de la coopérative. Les
animaux nourris avec ces aliments
présentent de meilleurs résultats
zootechniques (productivité, fécon-dité,
protection immunitaire, aspect
global de l’animal), et les produits
(oeufs, viandes, produits laitiers,
farines, pain…) provenant de la filière
présentent un profil lipidique amé-lioré
(moins de graisses saturées et
d’acides gras Oméga 6, plus d’acides
gras Oméga 3…). Ils participent ainsi
à mieux équilibrer nutritionnellement
notre alimentation.
Vivadour a contractualisé en 2013-
2014 plus de 400 hectares pour la
production de lin d’hiver, entièrement
destinée à l’alimentation animale et
notamment aux producteurs Label
Bleu-Blanc-Coeur. Par l’intermédiaire
de sa filiale Sud-Ouest Aliment,
Vivadour commercialise chaque année
plus de 1 000 tonnes de mélanges
riches en Oméga 3 pour ses éleveurs.
Stéphane BALLAS
Responsable Cultures contractuelles
Focus sur la culture du lin
La graine de lin riche en Oméga 3 est depuis plus de 4 ans cultivée par
les producteurs du groupe Vivadour. Celui-ci propose à ses adhérents de
produire sous contrat du lin d’hiver, une culture qui présente des caracté-ristiques
intéressantes.
Qualités techniques et agronomiques :
• Excellente tête de rotation, elle valorise très bien en précédent blé.
• Implantation de la culture en période calme (début octobre).
• Diversification de l’assolement.
• Casse le cycle avec certaines mauvaises herbes ou pathogènes.
Rentabilité économique :
• Contractuelle avec un prix garanti, sécurise le revenu en évitant les fluc-tuations
du marché.
• Besoins importants des industriels Français fabricants d’alimentation
du bétail.
Historiquement présente dans le nord de la France, utilisée pour la fibre
ou la graine (oléagineuse), cette plante s’adapte aujourd’hui parfaitement
à notre territoire. Les progrès génétiques et un meilleur accompagnement
technique auront permis de maitriser et développer ce nouveau débouché
auprès des clients industriels du groupe Vivadour.
11. F i l i è r e s e t m é t i e r s - H O R I Z O N N ° 2 4
> Agriculture biologique
Vivadour confirme son engagement
La coopérative Vivadour ainsi que ses filiales AREAL et NOVASOL se sont
impliquées dans la filière biologique dès 2002 en adhérant à l’Union de
Coopératives Agricole Agribio Union. Cette adhésion permet d’organiser
et de gérer l’activité biologique pour l’ensemble des producteurs du groupe Vivadour. Ainsi, Agribio Union coor-donne
la production depuis le conseil aux producteurs jusqu’à la fourniture des approvisionnements. L’union gère
également la collecte et le stockage, assure la mise en marché de l’ensemble de la production et assume toutes
les obligations réglementaires et administratives liées au mode de production biologique. En accompagnant tous
les producteurs dans leur démarche de conversion, le groupe Vivadour affirme ainsi sa volonté de promouvoir et de
guider ses adhérents vers des choix moins conventionnels et plus respectueux de l’environnement. L’engagement
de Vivadour dans l’accompagnement de ses adhérents dans ce domaine n’est plus à démontrer. En 2013, près de
110 adhérents de Vivadour, représentant 4 000 ha, ont travaillé avec Agribio Union. Un investissement important de
séchage, stockage et expédition de céréales et oléoprotéagineux biologiques de 15 000 tonnes est également en
cours de réalisation à proximité du site de Vivadour à Barcelonne-du-Gers.
Un projet de reconversion ? Vivadour est votre interlocuteur ! N’hésitez pas à contacter votre technicien sur ce
sujet. Il assure le suivi technique et est en relation avec Agribio Union qui vous guidera dans votre décision de
conversion grâce à une étude technico-économique. À noter enfin que tous les intrants qui vous seront conseillés
sont référencés dans certains magasins de Vivadour, qui organise également la collecte.
Stéphane BALLAS, Responsable Cultures contractuelles
1 1
> Assemblée de la section viticole
La stratégie commerciale porte
ses fruits
Le 27 janvier dernier, le château de Moutiques à Cazaubon accueillait
l’assemblée générale annuelle de la section viticole. A l’ordre du jour des
échanges cette année : le millésime 2013, le lancement d’un programme
de plantation ou encore la nouvelle stratégie commerciale de CVG.
Serge Tintanté, président de la sec-tion,
Pascal Dupeyron, Michel Pala-cin,
Audrey Albert et Jean-François
Agut ont présenté aux adhérents de
la filière l’ensemble de l’activité des
caves de Cazaubon et Vic-Fezensac.
En préambule de son intervention,
Serge Tintanté a tenu à souligner
l’équilibre financier de la filière enfin
atteint tout en respectant les objec-tifs
de rémunération pour les adhé-rents.
Du côté des millésimes, 2012
a été généreux contrairement à 2013
qui accuse une baisse de rendement
de l’ordre de 30 %. Cette assemblée
de section a également fait l’objet de
présentations portant sur des infor-mations
techniques et des résultats
d’essais. Les intervenants sont par
ailleurs revenus sur la politique qua-lité
et la rémunération des apports de
raisins à la cave. Enfin, un ambitieux
programme de plantation soutenu
par un accompagnement financier
important de la part de la coopérative
a été annoncé. Sur le volet commer-cial,
il a été rappelé que l’orientation
de rémunération qualitative est en
lien direct avec la stratégie de com-mercialisation
de CVG (Caves et Vi-gnobles
du Gers), qui est en charge
de valoriser les produits sur les mar-chés
pour Gerland et Vivadour. Xavier
Lopez, directeur technique et marke-ting,
et Eric Lanxade, directeur com-mercial,
ont respectivement présenté
l’organisation et l’élaboration des vins
ainsi que la stratégie commerciale
pour proposer des produits qualitatifs
et adaptés aux attentes des clients.
Bernard WISS
Responsable Services et communication
12. H O R I Z O N N ° 2 4 - F i l i è r e s e t m é t i e r s
> Écophyto
Réduction des produits phytosanitaires :
premiers résultats concluants
Mercredi 11 décembre 2013 à Mauléon-d’Armagnac, plus de
50 viticulteurs avaient répondu à l’invitation du groupe coopératif
Vivadour. Cette réunion était destinée à la présentation des résultats
technico-économiques à la suite des démonstrations de protection
du vignoble réalisées en septembre à Estang et Riscle.
Emeric Pillet, chef du pôle surveil-lance
1 2
du territoire et environnement
de la DRAAF Midi-Pyrénées, a rappe-lé
les objectifs d’Ecophyto, les actions
engagées et les obligations règle-mentaires
comme la formation Certi-phyto
pour tous les agriculteurs utili-sateurs
de produits phytosanitaires. Il
a également présenté une étude me-née
sur le vignoble de Midi-Pyrénées
en 2010. Hervé Stéva, directeur CJH,
a ensuite présenté l’ensemble des
résultats des démonstrations mises
en place. L’objectif était de comparer
trois méthodes de réduction des IFT
(Indice de Fréquence de Traitement)
avec un traitement type réalisé par le
viticulteur et un programme de traite-ment
systématique à pleine dose.
Trois méthodes testées par les
techniciens de Vivadour
Optidose : nous avons réalisé 9 trai-tements
à des niveaux allant de 20 %
à 90 % des doses d’homologation.
Nous avons obtenu un IFT de 4,3 sur
le Colombard d’Estang et de 4,7 sur
le Tannat de Riscle, en conservant
une bonne protection des grappes. La
réduction des coûts de protection est
de 10 % sur l’ensemble des cépages.
OAD* Vivadour (intervention en
fonction de la pousse de la vigne et
l’annonce de pluies) : nous avons
économisé trois passages soit un
IFT de 4,7 sur les deux cépages.
Le résultat de cette protection est
proche de 100 % d’efficacité sur les
grappes mais elle reste légèrement
moins performante sur les feuilles
du Tannat. Les coûts de la protection
baissent dans ce cas de 50 %.
Méthode Changins (dose en fonction
du volume foliaire) : croisée avec l’OAD
Vivadour, cette solution engendre un
IFT de 2,6 sur Colombard et de 3,7
sur Tannat. Dans ce cas, l’efficacité
grappe est de 98 % sur Tannat et de
68 % sur Colombard. Les coûts de
protection sont diminués de 38 % sur
les deux cépages.
Réalisées avec le soutien de l’Agence
de l’eau Adour-Garonne et du FEA-DER,
ces expérimentations ont révélé
des résultats intéressants. Il faut
Écophyto, Kézako ?
Issu du Grenelle de l’environne-ment,
Ecophyto est un plan d’en-vergure
nationale visant à réduire
l’utilisation des produits phytosa-nitaires
dans l’agriculture. Dans ce
contexte, le groupe coopératif Viva-dour
et ses équipes techniques ont
développé de nouvelles pratiques
permettant d’optimiser l’utilisation
des produits phytosanitaires et de
réduire la dépendance des exploi-tations
vis-à-vis de ces intrants.
Des procédés qui permettent au-jourd’hui
de produire mieux, au ni-veau
sanitaire et environnemental.
cependant faire preuve de prudence
quand à leur interprétation. Il s’agira
en effet de répéter ces démonstra-tions
durant 3 ou 4 ans pour émettre
des conclusions significatives.
Philippe MAURANY
Responsable Technique et expérimentation
*Outil d’Aide à la Décision.
Les viticulteurs étaient réunis à Mauléon-d’Armagnac en décembre 2013 pour la restitution des
résultats des essais réalisés sur vigne à Riscle et Estang.
13. A g ro n o m i e - H O R I Z O N N ° 2 4
A g r o n o m i e
> Étude
L’acidité des sols, un handicap pour notre terre
et nos cultures
L’acidité des sols est évaluée par la mesure du pH. Facteur clé de l’analyse de sol, il est facilement
mesurable et joue un rôle essentiel pour la qualité du sol et dans la disponibilité des différents éléments
pour nourrir les plantes. Il influe également sur la vie microbienne du sol. Analyse des causes et
conséquences de ce phénomène par les experts Vivadour.
Le pH (potentiel Hydrogène) se me-sure
1 3
très facilement en laboratoire.
Il exprime la quantité d’ions H + (pro-tons)
présents dans la solution du sol.
Plus la solution du sol est riche en
ions H +, plus le pH est faible, on parle
de sols acides. Moins la solution du
sol est riche en ions H +, plus le pH
est élevé, on parle de sol alcalin.
Le pH se mesure sur une échelle de 0
à 14, la valeur 7 est synonyme de sol
neutre. Dans la grande majorité des
cas, les pH des sols agricoles varient
entre 4 et 9.
En agriculture, la plage optimale de
pH des sols se situe entre 6.5 et 7.5
pour assurer une bonne assimilation
des éléments minéraux et un bon
développement des cultures. Bien
que cette valeur varie en fonction de
la nature du sol et de la culture, on
cherche en général à obtenir un pH
de 6.5 pour les sols cultivés.
Appréciation de l’acidité d’un sol
Le pH permet de qualifier le sol. C’est
un des indicateurs du statut acido-basique
du sol, avec la CEC (Capacité
d’Échange Cationique), le taux de sa-turation
et le pH KCl.
Remarque : le pH du sol varie de fa-çon
saisonnière. En été, le pH du sol
est souvent plus faible qu’en hiver.
On peut enregistrer des différences
de 0.5 à 1 point de pH entre 2 prélè-vements.
Ces variations sont dues à
des rejets acides liés à une plus forte
activité microbienne au printemps et
en été ainsi qu’à la fertilisation des
cultures, qui ont tendance à acidifier
les sols.
Attention donc lorsque vous faites des
analyses de sol à bien faire les me-sures
à la même époque de l’année
afin de pouvoir comparer les résultats
d’une analyse à l’autre.
Sols acides – dégradation des
propriétés physiques du sol
Une structure du sol très
largement dégradée
La structure du sol corres-pond
au mode d’assemblage
des éléments entre eux. Une
bonne structure du sol influe
sur la bonne mise en place
de la culture (amélioration
de l’alimentation en eau et
en minéraux de la plante –
bonne aération du système
racinaire).
Les sols acides (limoneux,
sableux) présentent fréquemment
une structure dégradée, ils sont sou-vent
très battants et montrent des
problèmes de ressuyage. Cette mau-vaise
stabilité des éléments structu-raux
du sol est liée à un manque de
calcium sur le complexe argilo hu-mique
qui ne permet pas une bonne
floculation des particules d’argile.
Le chaulage, par l’action du calcium
va améliorer la stabilité structurale et
les propriétés physiques du sol (poro-sité).
Il existe aussi d’autres moyens
d’améliorer la structure de ces sols :
gestion du travail du sol, améliora-tion
du taux de matière organique ou
changement de pratiques culturales.
Il est important d’actionner ces diffé-rents
leviers afin d’améliorer les per-formances
agronomiques de ces sols
difficiles.
Une vie microbienne ralentie
En sols acides, la vie microbienne est
Qualification
du sol
Valeurs de pH
(pH eau)
Fortement acide pH 5.5
Moyennement acide 5.5 pH 6
Légèrement acide 6 pH 7
Neutre pH = 7
Légèrement alcalin 7 pH 8
Moyennement
alcalin 8 pH 8.5
Fortement alcalin pH 8.5
30 000 000 60 000
50 000
40 000
30 000
20 000
10 000
Nombre de bactéries
cellulytiques (par g. de terre)
Nombre de bactéries
nitricatrices (par g. de terre)
0
25 000 000
20 000 000
15 000 000
10 000 000
5 000 000
0
5 6 7 8 9
14. H O R I Z O N N ° 2 4 - A g r o n o m i e
fortement ralentie, voire inexistante.
Le graphique ci-dessus illustre le
nombre de bactéries cellulolytiques
et nitrificatrices (responsables de la
dégradation de la matière organique
en humus) en fonction du pH du sol.
L’acidité du sol influe sur la vie mi-crobienne
1 4
du sol. Il est important de
maintenir le pH dans une fourchette
de 6.5 – 7 afin de favoriser l’activité
microbienne du sol.
Sols acides – influence du pH sur
les propriétés chimiques du sol
Les éléments nutritifs du sol peuvent
être bloqués pour des valeurs de pH
extrêmes. L’assimilabilité des élé-ments
minéraux dépend du pH du sol,
chaque élément possède sa valeur de
pH optimale.
Le graphique ci-dessus présente les
plages d’assimilabilité des différents
éléments en fonction du pH (source :
« Etat calcique des sols et fertilité : le
chaulage » – COMIFER).
Pour des valeurs de pH comprises
entre 6 et 7, les principaux éléments
(N, P, K, S, Mg, Mo, Zn, B) sont au
maximum de leur assimilabilité. En
dessous d’une valeur de pH de 5.5,
l’assimilabilité de l’azote, du phos-phore
et de la potasse notamment
chute fortement. Certains oligo-éléments
pH eau et pH KCl : quelle différence ?
Le pH eau se mesure par un mélange d’eau désionisée et d’un échantillon de
terre. Le pH eau mesure l’acidité réelle du sol.
Le pH KCl se mesure par un mélange de solution de chlorure de potassium
et d’un échantillon de terre. Il va permettre d’apprécier l’acidité potentielle du
sol. Le pH KCl est toujours plus faible que le pH eau.
L’écart de valeur entre les 2 permet d’apprécier le risque d’acidification d’un
sol. Un écart élevé ( 0.5) révèle une forte réserve d’acidité du sol, la neutrali-sation
pourra alors s’avérer plus difficile.
peuvent aussi être bloqués
dans le sol à des pH acides et peuvent
expliquer certaines carences (molyb-dène,
magnésium,…).
Pour une bonne valorisation des élé-ments
minéraux, il est donc primor-dial
de se situer dans ces plages de
pH.
Remarque : pour des pH trop élevés,
en sols alcalins, on observe le même
phénomène de blocage de certains
éléments et oligo-éléments (azote,
manganèse, bore, zinc, fer). C’est
souvent dans ces types de sol que
l’on observe des chloroses ferriques,
liées à un taux de calcaire actif trop
important – blocage du fer. Ces phé-nomènes
de blocage peuvent aussi
s’observer si le chaulage est réalisé
de façon excessive et si le pH du sol
remonte trop rapidement.
De la même manière, l’efficacité
des engrais minéraux est fortement
conditionnée par le pH du sol.
Taux d’assimilation des éléments
en fonction du pH du sol :
pH
du sol
Azote
– N
Phosphore
– P2O5
Potasse
– K2O
7 100% 100% 100%
6 89% 52% 100%
5 43% 34% 46%
À des valeurs de pH de 5, seulement
la moitié de l’azote et de la potasse
apportés seront disponibles et donc
assimilables par les plantes. Seule-ment
1/3 du phosphore pourra être
valorisé ! Pour une bonne efficacité
des engrais et surtout pour limiter les
coûts et la pollution, il est primordial
de bien connaitre le statut acido-ba-sique
de son sol pour envisager une
opération de chaulage avant toute
autre opération de fertilisation.
Dans des sols très acides (pH 5),
on pourra aussi rencontrer des pro-blèmes
de toxicité aluminique. En
effet, les ions aluminium (Al3 +) vont
pouvoir se solubiliser et être libé-rés
dans la solution du sol, sous des
formes toxiques pour les plantes.
Certaines espèces fourragères y sont
notamment très sensibles : ray-grass,
dactyle, fétuque élevée.
En sols acides, avant toute autre in-tervention,
il est essentiel de faire re-monter
le pH du sol dans des plages
qui correspondent au bon fonction-nement
du système sol-plante. Le
chaulage est la première étape à réa-liser
pour permettre un bon fonction-nement
du sol, améliorer sa structure
et permettre une bonne valorisation
des éléments minéraux par la suite.
Cette étape est primordiale d’un
point de vue technique, économique
15. E n v i ro n n e m e n t - H O R I Z O N N ° 2 4
E n v i r o n n e m e n t
Photovoltaïque
De nouvelles applications pour
les « énergiculteurs »
La baisse importante du coût des panneaux solaires associée au
développement de nouvelles technologies de télécommunication ont
permis de mettre au point de nouveaux produits et services au cours
de ces dernières années.
1 5
L’analyse des centrales photovol-taïques
installées depuis 2008 permet
aujourd’hui de préciser les moyens
de surveillance des productions et
les opérations préventives de main-tenance
nécessaires. Si de nombreux
systèmes de surveillance « gratuits »
existent, il est souvent difficile de
maîtriser la sécurité des données ou
d’en exploiter correctement les syn-thèses.
Leur viabilité dans le temps
n’est souvent pas assurée et tous ne
sont pas reconnus par les compa-gnies
d’assurance. Des dysfonction-nements
mineurs passant inaper-çus
car observés de manière isolée
peuvent cependant entraîner des
pertes de production significatives.
Nouveau système de télégestion
Vivadour
Pour répondre à ce constat, le groupe
Vivadour a fait réaliser un logiciel de
supervision adapté à nos préoccu-pations
agricoles. Capable de com-muniquer
avec de nombreux
modèles d’onduleurs, ce
système de télécommunica-tion
permet de rapatrier en
temps réel les données de
production et de les rendre
disponibles pour l’exploitant
via un site internet. De
nombreux outils permettent
désormais la sécurisation de la
production, notamment par l’envoi de
mails ou de SMS d’alerte, la détection
et la compréhension des accidents
de production, mais aussi l’analyse
du vieillissement des installations
et de certains dysfonctionnements
entraînant des baisses de rendement.
Ce système de télégestion est accom-pagné
de l’assistance administrative
pour le suivi des contrats et la fac-turation,
ainsi que d’une veille régle-mentaire
et technique sur l’évolution
de ces métiers. En complément, et à
la suite d’observations récentes sur
le terrain, des opérations de main-tenance
préventive sont déclenchées
ce printemps chez tous les adhérents
qui en font la demande. Nous savons
en effet que l’entretien effectué entre
la 3e et la 10e année est crucial pour
le maintien en bon état de fonctionne-ment
d’une centrale jusqu’au terme
des vingt ans de contrat. La gestion
mutualisée de ces interventions per-met
d’en diminuer le coût et de faire
bénéficier chaque site de l’expérience
des autres. Enfin, un système d’inter-vention
d’urgence en cas de panne
Le territoire de la
coopérative – des pH
très variables selon les
secteurs géographiques
VIVADOUR - Résultats d’analyses
2008-2013 (1 450 analyses)
En moyenne, le pH mesuré sur les
sols de notre territoire est légère-ment
acide : 6.6. C’est une valeur
de pH optimale pour nos cultures.
Cependant, derrière cette valeur
moyenne se cachent de grandes
disparités selon les secteurs géo-graphiques
et la nature de la roche
mère du sol.
Au nord et à l’est du Gers, on ren-contre
fréquemment des sols alca-lins,
sur une roche mère calcaire.
Les pH de ces sols peuvent monter
jusqu’à des valeurs de 8 – 8.5.
Sur le reste du territoire, les pH des
sols restent voisins de la neutralité,
avec une grande dominance des sols
argilo-limoneux ou limono-argileux.
Mais on rencontre parfois des boul-bènes
très acides, en fond de vallée,
avec des valeurs de pH en dessous
de 5.5. Les problèmes de structure
du sol sont alors fréquents sur ces
boulbènes très fragiles.
Ce nouveau logiciel permet à l’exploitant de
suivre précisément l’activité d’une centrale
photovoltaïque, comme ici la production
mensuelle jour après jour.
et environnemental, afin d’optimiser
ensuite la fertilisation (limiter le coût
des engrais et la pollution).
L’analyse de sol est essentielle pour
bien analyser son état physico-chimique
et bien piloter les amen-dements
basiques. Elle permettra
de mieux raisonner la fertilisation
des cultures dans un second temps,
lorsqu’on se sera assuré du bon fonc-tionnement
du sol auparavant.
Marianne MÉRIC
Ingénieure chargée du progrès technique et
du développement durable
16. H O R I Z O N N ° 2 4 - E n v i r o n n e m e n t
est mis en place depuis le début de
l’année 2014 afin de garantir une in-tervention
Pompes immergées
Pour les besoins en
eau importants, avec
un débit pouvant aller
jusqu’à 79 m3/h.
• Hauteur de relevage
maximum : 160 m.
• Débit horaire
maximum : 79 m3/h.
• Débit quotidien
maximum (100 %
solaire) : 600 m3/jour.
1 6
sur panne critique dans les
délais les plus courts. Pour répondre
à ces missions, une équipe d’inter-vention
a été constituée en partena-riat
avec une entreprise locale. Ce
système est ouvert à tous les exploi-tants
de centrales.
Pompage « au fil du soleil » :
performant et économique
Depuis la mise en place par les éta-blissements
Guinard de la première
pompe solaire photovoltaïque expéri-mentale
en Corse en 1975, les tech-niques
ont beaucoup évolué. Grâce
à la baisse du coût des panneaux
solaires, ces technologies trouvent
aujourd’hui une application écono-mique
concrète dans notre région.
En règle générale, un système de
pompage « au fil du soleil » permet
d’alimenter une réserve en eau de
manière totalement indépendante. Il
s’agit d’une des solutions d’utilisation
de l’énergie solaire photovoltaïque
les plus pertinentes et les plus
abouties en terme de matériel et
de performance. L’énergie solaire
est périodique (jour/nuit) et variable
en fonction de l’ensoleillement. Le
pompage solaire permet d’utiliser
directement cette puissance via des
modules photovoltaïques. Le débit
de pompage va donc évoluer avec
l’intensité de l’ensoleillement : c’est
ce que l’on appelle le pompage « au
fil du soleil ». Le débit maximum de
la pompe sera obtenu généralement
à midi, et sera, au fil de la journée,
proportionnel à la vitesse de rotation.
Ces applications peuvent être com-plétées
si nécessaire par un stockage
en batteries (petites unités, pompage
domestique, éclairage, réfrigération,
ventilation, etc.). Dans ces cas, c’est
l’usager qui déclenche la mise en
route de l’installation qui fonctionne
alors en régime fixe. Les systèmes
de pompages solaires n’ont que très
peu de pièces mobiles. L’entretien est
réduit à sa plus simple expression et
Appel à projets
Au cours du développement de ces dossiers, de nombreuses applications déri-vées
nous ont été soumises. Elles concernent plus particulièrement les applica-tions
du solaire autonome (éclairage, ventilation, pivots, etc.) ainsi que les objets
connectés (systèmes de télégestion). Après avoir consulté de nombreux acteurs
de ces secteurs, nous lançons un appel à projets aux adhérents souhaitant dé-velopper
des applications de ces technologies dans les exploitations agricoles.
Toutes les demandes, même les plus originales, seront analysées !
Pompes de surface
haut débit
Pour les projets
d’irrigation de
grande échelle
nécessitant des
débits très élevés
pouvant aller
jusqu’à 300 m3/h.
• Hauteur de
relevage maxi-mum
: 90 m.
• Débit horaire maxi : 300 m3/h.
• Débit quotidien maximum (100 %
solaire) : 2 500 m3/jour.
permet une très longue durée de vie
à l’ensemble du processus. Au-delà
de l’intérêt écologique, les pompes
d’irrigation solaires sont souvent
plus silencieuses que des groupes
classiques. Les applications pos-sibles
sont aujourd’hui nombreuses
et peuvent être étudiées rapidement :
remplissage de lac pour irrigation en
période hivernale, irrigation sur sys-tèmes
goutte à goutte, équipements
d’irrigation spécifiques. Elles sont en
cours d’adaptation aux techniques
plus classiquement installées dans
les exploitations (enrouleur, rampe).
Aujourd’hui, en partenariat avec un
fabricant de pompes leader sur le
marché, nous sommes en mesure
d’étudier des solutions complètes de
pompage solaire. Pour les besoins
de grand débit et l’irrigation de très
grandes surfaces, une large gamme
de pompes est déjà disponible et
des projets de développement sont
en cours pour améliorer encore les
utilisations possibles. En établissant
une comparaison avec les systèmes
de pompage classiques, l’impact
économique du solaire peut se révé-ler
considérable. Il est surprenant
de constater que dans de nombreux
cas, lorsque le dimensionnement est
adapté, ce type de pompage se révèle
plus économique que des groupes
électriques ou diesel classiques.
Frédéric MARCATO
Directeur Vivanat
17. E n v i ro n n e m e n t - H O R I Z O N N ° 2 4
1 7
Pratiques agricoles
Vivadour et ses adhérents mobilisés pour
la qualité de l’eau
Sur les bassins versants de Gers Amont et des Arbouts, Vivadour et ses adhérents développent des
programmes environnementaux visant à faire évoluer les pratiques agricoles et à préserver la qualité
de l’eau. Les réunions de restitution tenues en janvier et février derniers ont rassemblé la majorité
des adhérents engagés. Elles seront reconduites cette année, toujours en partenariat avec la société
Syngenta sur les deux bassins et la Chambre d’Agriculture des Landes sur les Arbouts.
Le sous-sol de ces secteurs ne pré-sente
pas de formation géologique
imperméable permettant de protéger
les aquifères. En conséquence, des
pollutions ont été détectées en eaux
superficielles et souterraines. Il s’agit
le plus souvent de traces de matières
actives phytosanitaires utilisées no-tamment
pour le désherbage du maïs.
Ces pollutions diffuses trouvent le plus
souvent leur origine dans le désherbage
sur sol nu des cultures de printemps
dans la mesure où aucune végétation
ne limite le transfert vers les eaux. Le
but du projet mené par Vivadour et ses
adhérents consiste
alors à modifier les
itinéraires ou les pro-duits
de désherbage en
fonction de la vulnéra-bilité
de la parcelle à
cette pollution diffuse.
Par un conventionne-ment
avec Vivadour,
l’agriculteur adhérent
s’engage à appliquer
la préconisation de
désherbage adaptée
décidée avec son tech-nicien
et à tracer ses
interventions. Une évaluation des résul-tats
est également réalisée par l’enquête
Vigieflore de Syngenta, partenaire de
Vivadour. En 2013, sur Les Arbouts, 68 %
des surfaces de maïs ont été intégrées
dans le projet et ont reçu une pratique
de désherbage différente des années
précédentes. En contrepartie, Vivadour
assure le suivi et l’évaluation chez
chaque agriculteur engagé et participe
financièrement au coût supplémentaire
engendré par la nouvelle préconisation.
Réalisées en dehors de toute contrainte
réglementaire, ces actions sont exem-plaires
et permettent à Vivadour et
ses adhérents de continuer à concilier
production de maïs et préservation de la
qualité de l’eau.
Gilbert LANIES
Responsable Services aux agriculteurs
Limite des bassins versants
Limite du département
Eaux souterraines
Eaux superficielles
18. H O R I Z O N N ° 2 4 - E n v i r o n n e m e n t
En bref…
Toute l’actualité du service Développement
Recrutement
Le service développement a étoffé
ses équipes avec l’arrivée de deux
nouveaux collaborateurs en poste
depuis le début d’année sur le site de
la ferme expérimentale : Sébastien
Fouquet est en charge des dossiers
relatifs aux énergies renouvelables et
Valérie Debaigt travaille sur le dossier
« Eaux Vives ».
« Eaux Vives »
Les premières études de terrain ont
été lancées à la suite du recensement
des 150 projets. De plus amples infor-mations
1 8
seront publiées dans le pro-chain
numéro d’Horizon.
Méthanisation
La recherche de 2 sites expérimen-taux
pour l’installation de micro-méthaniseurs
est lancée. Ces réa-lisations
permettront de tester de
nouveaux outils adaptables à l’échelle
d’une seule exploitation.
Météo 2 013
Précipitations : une année hors norme
Dans le précédent numéro d’Horizon, nous avions déjà fait état du
caractère exceptionnel du niveau des précipitations observé en 2013.
Le dernier trimestre de l’année a malheureusement confirmé ces
données. En effet, on enregistre sur Riscle le plus fort total de précipi-tations
jamais mesuré sur une année civile. Traduction de ce caractère
exceptionnel dans les chiffres : 1 140 mm à Riscle en 2013 contre
840 mm en moyenne depuis 2000 avec un seuil minimum de 666 mm
enregistré en 2005. En revanche, le seuil de 100 mm n’a pas été atteint
au cours du 3e trimestre, en dehors des zones ayant bénéficié des
rares orages de l’été. 2 013 restera donc une année sans précédent,
toutes les cultures ayant été confrontées au caractère exceptionnel de
la répartition des pluies sur l’année.
FM
Truffières
À la suite des premiers brûlés (ci-contre)
apparus l’an dernier, le pas-sage
d’un caveur avec un chien truf-fier
a permis de sortir de terre les
champignons précurseurs de la truffe
(ci-dessous). Les premières récoltes
sont attendues sous deux ans !
Un méthaniseur
Frédéric MARCATO
Directeur Vivanat
19. I n n o v a t i o n - H O R I Z O N N ° 2 4
1 9
I n n o v a t i o n
MAISEO®
Un pas de plus vers l’optimisation de l’irrigation
Le projet MAISEO® a démarré en janvier 2013 dans le cadre d’un
consortium régional réunissant 7 partenaires dont le groupe coopératif
Vivadour, les sociétés Pioneer et Géosys (systèmes d’information pour
l’agriculture), la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne
et les laboratoires de Recherche de Météo-France, de l’Université Paul
Sabatier et du CNRS. Après une année de lancement réussie, le projet
s’apprête à franchir un nouveau cap en 2014.
MAISEO® a pour objectif d’apporter
aux agriculteurs les variétés de maïs
les plus adaptées à une optimisation
de l’irrigation ainsi que des outils de
pilotage de pointe pour favoriser les
prises de décision sur la question des
apports en eau. En ce sens, les tech-nologies
déployées par Géosys pour
le suivi informatisé de la croissance
du maïs connaissent un fort dévelop-pement.
Elles joueront un rôle déter-minant
puisqu’elles permettront le
suivi fin des besoins en eau à l’échelle
de la parcelle. L’année 2013 a été dé-terminante
pour la mise en place et le
démarrage de MAISEO®, avec notam-ment
deux actions majeures pour le
groupe Vivadour qui assure la coordi-nation
globale du projet :
• L’organisation d’un travail de car-tographie
visant à approfondir la
connaissance des « micro-terroirs »
de notre territoire et de leurs poten-tiels.
• La coordination des premiers es-sais
chez les 11 agriculteurs ayant
participé aux expériences. Malgré
une météo très difficile, le premier
lot de travaux réussi est en cours
d’exploitation afin de programmer
les essais en 2014 sur de nouvelles
variétés provenant du partenaire
Pioneer. Ces essais seront conduits
sous contrainte hydrique pour ap-précier
au mieux le potentiel des va-riétés
et des outils de suivi du stress
hydrique.
2014 verra ainsi de nombreuses
actions se réaliser pour le développe-ment
de MAISEO® et faire de ce projet
un véritable outil d’aide à la décision
pour l’irrigation du maïs.
Thierry VÉRONÈSE
Directeur Ovalie Innovation
Technologies
Drones. L’agriculture prend de la hauteur
Les drones, objets volants autonomes ou pilotés depuis le sol, ont fait leur apparition dans le domaine militaire
mais se développent désormais fortement dans le civil (surveillance de pipeline, de voies ferrés…). La France
est d’ailleurs un des leaders mondiaux en matière de drones civils. L’idée de l’application des drones à l’agri-culture
se manifeste donc presque naturellement : quel agriculteur n’a pas souhaité « prendre de la hauteur »
pour observer une parcelle et mieux apprécier son comportement, son développement ? Combien de tours de
plaine par exemple pourraient ainsi être optimisés ? Si l’observation satellitaire est testée dans le domaine
agricole depuis une vingtaine d’année, il n’en demeure pas moins que certaines de ses limites pourraient être
contournées grâce à l’utilisation d’un drone (couverture nuageuse, besoin d’une meilleure précision…). Un
constat qui n’a pas échappé aux développeurs de ces nouvelles technologies. Dans ce cadre, Ovalie-Innovation
et les équipes de Recherche et Développement du groupe Vivadour travaillent conjointement pour mieux cerner
ces technologies et leur potentiel d’adaptation à des applications concrètes, que ce soit pour la fertilisation ou
encore l’irrigation. Avec un enjeu central pour l’avenir, celui d’identifier des modèles économiques qui permet-traient
aux exploitants de tirer le meilleur parti de cette révolution technologique.
TV
20. H O R I Z O N N ° 2 4 - R è g l e m e n t a t i o n
R é g l e m e n t a t i o n
Télépac 2014
Assistance à la télédéclaration avec le pôle Services
aux agriculteurs
Depuis plusieurs années, les pou-voirs
2 0
publics généralisent l’utilisa-tion
d’internet pour la déclaration
des dossiers PAC. La télédéclaration
est désormais une procédure simple,
rapide et sécurisée qui alerte le dé-clarant
en cas d’erreur et lui permet
de suivre l’évolution de son dossier
ou même de l’imprimer. A terme, les
dossiers papiers ne seront plus en-voyés
aux agriculteurs. Afin de per-
mettre au plus grand nombre de ses
adhérents de bénéficier dès à pré-sent
de ce dispositif, Vivadour et son
pôle Services aux agriculteurs ont
mis en place un service d’assistance
dans différents dépôts, équipés en
ordinateurs et connectés à internet.
Du personnel qualifié sera dispo-nible
sur place pour aider les agri-culteurs
à enregistrer leur dossier
en ligne. Chaque télédéclarant se
verra également remettre un accusé
de réception attestant du bon enre-gistrement
du dossier. Les adhérents
de Vivadour recevront par courrier
dans le courant du mois de mars la
liste des permanences et pourront
s’inscrire auprès de leurs conseillers
ou agents de dépôt.
Gilbert LANIES
Responsable Services aux agriculteurs
21. R é g le m e n t a t i o n - H O R I Z O N N ° 2 4
Gestion de l’exploitation
DIAPASON : c’est aussi le suivi économique !
Le module économique de DIAPASON permet à l’agriculteur le suivi et la gestion précise des données
techniques et économiques des matériels, des personnels et des stocks. Pendant la saisie d’une
intervention ou a posteriori, il est en effet possible d’enregistrer le matériel utilisé, le personnel qui a
réalisé la pratique ou encore de gérer le stock des produits concernés. Passage en revue des différentes
possibilités à disposition des agriculteurs adhérents.
2 1
Matériel
Chaque outil (tracteur ou outil asso-cié)
est paramétré dans le logiciel
avec son coût horaire ou forfaitaire
et son temps d’utilisation.
Personnel
Pour mieux gérer les ressources
humaines, la fiche de chaque salarié
est associée au coût horaire ou for-faitaire
et au temps passé à la réali-sation
d’une intervention.
Stocks
Chaque intrant de l’exploitation est
enregistré par son conditionnement,
son numéro de lot et son prix d’achat
à chaque réception de facture. Il est
ensuite possible de gérer son inven-taire
et les différentes opérations de
stocks (entrées, sorties, pertes et
valorisations).
Bilans
Lorsque toutes les informations
sont paramétrées, chaque nouvelle
opération enregistrée par l’agricul-teur
alimente la base de données de
l’exploitation. Un seul clic est alors
nécessaire pour obtenir des bilans
utiles à la gestion technico-écono-mique
d’une exploitation agricole.
Par exemple :
• Inventaire des stocks : valorisa-tion
chiffrée en volume et en valeur
des stocks fertilisants, phyto ou se-mences.
• Bilan économique : marge semi-nette
(avant charges sociales) par
ha, par îlot, par culture ou par exploi-tation.
Il est aussi possible d’obtenir
des comparaisons sur plusieurs an-nées
lorsque les données sont pré-sentes.
Le module économique présente
beaucoup d’autres possibilités de
compilation de données. Abonné au
service Diapason Parcelles ou simple
demandeur d’information, n’hésitez
pas à contacter votre technicien ou
votre conseiller services pour de
plus amples descriptions du service.
Gilbert LANIES
Responsable Services aux agriculteurs
Diapason permet en un seul clic d’obtenir les éléments nécessaires pour échanger avec un
technicien Vivadour, un comptable ou un interlocuteur financier.
22. H O R I Z O N N ° 2 1 - I n f o s p r a t i q u e s
I n f o s p r a t i q u e s
Partenariat Vivadour-FDC32
Tout savoir sur la Jachère
Environnement Faune Sauvage
Dans la continuité des échanges entre chasse et agriculture, engagés
au mois d’août 2012, Vivadour et la Fédération Départementale des
Chasseurs du Gers (FDC32) oeuvrent de concert à la préservation des
habitats au travers d’un partenariat.
Dans le cadre de ce partenariat, tous
les techniciens du groupe ont béné-ficié
2 2
de sessions d’information sur
les techniques et les aménagements
favorables à la petite faune. Ces ren-contres
ont été l’occasion d’échanges
enrichissants, notamment concer-nant
leur rôle au moment de la
télédéclaration PAC. Une démarche
inédite a ainsi vu le jour : proposer
aux agriculteurs de contractualiser
leurs parcelles en gel en Jachère
Environnement Faune Sauvage (JEFS)
auprès de la FDC32. Cette initiative
aura permis de contractualiser 30
nouveaux hectares destinés à la pré-servation
et à la pérennisation de la
petite faune. Par ailleurs une enquête
de grande ampleur devait être menée
au printemps 2013 pour obtenir une
représentation des différents procé-dés
et aménagements déjà en place
ainsi que des besoins des exploitants
en matière de conseils et d’aides pour
agir en direction de la petite faune.
Les conditions météorologiques et
donc culturales n’ayant pas permis
aux techniciens Vivadour de la mener
à bien, elle sera prochainement
réalisée auprès d’une soixantaine
d’exploitants. Elle permettra ainsi la
réalisation d’actions favorables à la
petite faune au sein des exploitations
volontaires. Pour l’avenir, ce parte-nariat
devrait s’orienter également
vers la mise à disposition de supports
d’information sur les différentes
pratiques dans tous les magasins de
la coopérative. Enfin, bien que cette
collaboration soit principalement
tournée vers la petite faune de plaine,
la question du grand gibier et des
dégâts qu’il peut occasionner a été
et continuera d’être abordée (protec-tions
et réglementation). Ce sujet fera
par ailleurs l’objet d’une communica-tion
spécifique au cours de l’année.
Forts de cette première expérience
enrichissante et réussie, la Fédération
Départementale des Chasseurs du
Gers et le groupe Vivadour redoublent
d’efforts pour placer cette seconde
année de partenariat sous le signe de
la faune sauvage.
Michel HERBACH
Chargé de mission
23. I n f o s p r a t i q u e s - H O R I Z O N N ° 2 4
2 3
Ressources humaines
Besoin de
personnel
qualifié ?
4 Saisons est à
votre écoute !
Les services de 4
Saisons mettent
à disposition des
adhérents de la
coopérative du
personnel formé
et qualifié pour
les travaux au
champ ou à la
vigne : taille des vignes, travaux en
vert dans les vignes, castration de
maïs semences.
Contactez dès à présent les équipes
de 4 Saisons pour évaluer vos besoins
et recruter des saisonniers.
A Contact 4 Saisons :
Fabienne Destephen ou Marie-Jo Da-Silva
05 62 08 95 50
contact@4-saisons.com
JEFS mode d’emploi !
La Jachère Environnement Faune Sauvage (JEFS) est une surface décla-rée
à la PAC. De ce fait, elle doit respecter l’entretien minimal des terres.
Il faut donc veiller à éviter la montée en graine des espèces indésirables.
Elle peut également être considérée comme une surface en élément
topographique au titre de la conditionnalité. La JEFS est définie par une
convention entre la Chambre d’Agriculture, la Direction Départementale
des Territoires et la Fédération Départementale des Chasseurs du Gers.
Deux grands types de JEFS :
• La JEFS classique : couvert herbacé composé de graminées et de
légumineuses, le plus souvent implanté en mélange. Une jachère
herbacée existante peut être intégrée à ce cahier des charges en res-pectant
la période de non broyage demandée (JEFS entretien, JEFS
bandes enherbées…).
• La JEFS « adaptée » : le couvert peut être annuel (mélange de cé-réales,
oléagineux, protéagineux) ou pluriannuel (mélange herbacé à
base de luzerne), indemnisée 130 euros/ha.
• JEFS pluriannuelle :
- Implantation avant le mois de mai ou en novembre.
- Privilégier des mélanges intégrant des légumineuses.
- Absence d’entretien mécanique entre mai et septembre.
• JEFS annuelle :
- Implantation avant le 1er mai.
- Semis de faible densité.
- Conservation du couvert jusqu’au 15 janvier de l’année suivante
minimum.
- Ne pas implanter à proximité de parcelles en production de
semences.
MH
Le saviez-vous ?
Cette année encore, Vivadour
proposera de contractualiser
des JEFS lors des sessions de
télédéclaration. Pensez-y lors
de vos déclarations PAC 2014.
Dates à retenir
Visites des plates-formes
céréales à paille
- Le 21 mai à Bassoues.
- Le 23 mai à Riscle,
ferme expérimentale.
- Le 3 juin à Auterive.