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❤️ #SANTE #ALIMENTATION 綾
✅ La #pandémie est un accélérateur d'initiatives "autrement".
⏩ Une prise de conscience qui remet "au centre du village" nos instincts de prévention pour notre santé autant que la nécessité de revenir à des valeurs de simplicité, de transparence, de respect.
 Parmi les acteurs-clés d'une bonne santé, notre alimentation qui adopte ces valeurs pour plus de local raisonné et de végétal.
️ Le paysage urbain se transforme en #villeverte développant une #agriculture urbaine de proximité complémentaire de l'offre régionale.
⚖️ Une quête de respect de l'humain envers la #nature qui se retrouve dans #LaNoteGlobale, un repère donné au consom'acteur pour comprendre et choisir selon des critères qui correspondent à ses attentes.
 En cette #rentree2020, nous pouvons agir au quotidien sur notre #Alimentation #BienEtre #Mobilité (#Sport #APA) par #prévention pour notre #santé (Miloé)
 https://lnkd.in/d3aM3B2

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⚖️ Une quête de respect de l'humain envers la #nature qui se retrouve dans #LaNoteGlobale, un repère donné au consom'acteur pour comprendre et choisir selon des critères qui correspondent à ses attentes.
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  1. 1. 34// Lundi 14 septembre 2020 Les Echos PANORAMA L’écosystème agroalimentaire multiplie les initiatives pour assurer l’approvisionnement des consommateurs tout en progressant sur la voie du « durable » et celle du « local ». La transition alimentaire se confirme. Nourrir la population autrement : les entreprises face à un double défi Ophélie Colas des Francs Manger « local », végétal, privilégier des produits respectueux de l’environ- nement et des producteurs… L’épi- démie du Covid-19 a donné un sérieux coup d’accélérateur à des tendances de consommation à l’œuvre depuis des années déjà. « Noussommesactuellementdansla cinquième transition alimentaire. Elle marque la fin d’un modèle agro- industriel basé sur la spécialisation, l’intensification chimique, la globali- sationetlafinanciarisation,auprofit d’un modèle de triple performance environnementale, sociale et écono- mique », lance Jean-Louis Ras- toin, professeur à Montpellier SupAgro où il est directeur de la chaire Unesco Alimentations du monde. Signe que l’hyperconsom- mation décline, le chiffre d’affaires, en grande distribution, des pro- duits de grande consommation répondant à ces critères pesait 8,6 % en 2019 contre 5,8 % en 2016 dans le total, selon les estimations du cabinet Iri. Privilégier une « troisième voie » Des agriculteurs aux distributeurs en passant par les groupes agroali- mentaires, tous donc ont entamé ou confirmé leur mue. « Dans le “Manifeste pour une souveraineté alimentaire solidaire” publié en mai, la FNSEA prend en compte le “res- pect de la planète” », souligne Jean- Louis Rastoin. Même démarche chez les marques et distributeurs. « Evidemment il y a un opportu- nisme de communication, du “greenwashing”, mais cela bouge, poursuit Jean-Louis Rastoin. Par exemple, Danone, sous l’impulsion d’Emmanuel Faber, vient de changer ses statuts pour devenir une “entre- prise à mission” et prendre ainsi en compte les différentes composantes dudéveloppementalimentairedura- ble. » Sur le terrain, les initiatives sont légion. Au-delà du bio pour ainsidiredevenubanal,desacteurs soutiennentlesagriculteursencon- version bio : D’Aucy avec une nou- velle gamme de légumes, le vigne- ronGérard Bertrand avecsesvins Change, ou encore E.Leclerc avec sa marque distributeur Récoltons l’Avenir. « Mais le bio reste 60 à 70 % plus cher que le conventionnel, note Oli- vier Dauvers, expert en grande consommation. Pour satisfaire le massmarket,Ilexistedeuxleviers :la technologiegrâceàladata–qualifier le climat, la pédologie pour mettre le bon intrant au bon endroit au bon moment – et la génétique, mais l’innocuité de la seconde option est contestée par l’opinion publique. » Les start-up agritech comme Agri- cool, qui cultive des fraises en con- teneur, Cycloponics, qui fait pous- ser des champignons dans un parking souterrain, ou encore Agripolis,quiinstalledespotagers urbains sur les toits et terrasses, sont-elles un modèle d’avenir ? « Ce sont des productions de niche avec desprixtrèsélevésquicorrespondent à une cible de consommateurs spéci- fique, souligne Olivier Dauvers. Il fautaussiuneproductionmassmar- ket en privilégiant la “troisième voie” moinsexigeantequelebioetplusver- tueuse que le conventionnel. » Un nouveau chemin dans lequel s’inscrit massivement le secteur du vin dans le Bordelais, à l’image des Vignerons de Tutiac qui bascule- rontà100 %leurs6.000hectaresen HVE cette année. Ce label Haute Valeur Environnementale certifie uneréductiondesintrants,unepro- tection de la biodiversité et des éco- nomiesd’énergie.Desoncôté,Inter- marché vient de lancer une tomate cerise HVE, troisième produit sous sa marque propre Mon Marché Plaisir, en proposant à ses produc- teurs partenaires une contractuali- sation annuelle, accompagnée d’un engagement volumétrique. Autre exemple symptomatique, la mar- que de légumes Bonduelle, qui a annoncéunobjectifde100 %depar- celles cultivées avec au moins une méthode alternative : rotation cul- turale, biocontrôle ou non-labour d’icià2025. Horizon 2040 Autre effet boomerang du Covid, le développement des circuits courts, à l’image du Marché de Rungis quia lancéun service de livraisonà domicile à Paris et en petite cou- ronne.Etlesdrivesfermiersfleuris- sentdésormaissurtoutleterritoire. Un feu de paille ? « Le métier d’un agriculteur est de faire de bons pro- duitsmaisvendreréclamedusavoir- faire et des investissements. Mieux vaut laisser ce job aux distributeurs qui le font efficacement », estime Philippe Goetzmann, consultant en grande consommation et agroa- limentaire. En tout état de cause, toutes les pistes sont à explorer, car à en croire Jean-Louis Rastoin : « Il faudra une génération pour accom- plir cette transition alimentaire. » n PRODUCTION : FUTURA GAÏA INVENTE UN NOUVEAU MODE DE CULTURE La start-up Futura Gaïa lance un nouveau mode de production vertical indoor. Les fruits et légumes poussent dans un sol vivant, utilisant du terreau et un environnement climati- que contrôlé. Cette agriculture de précision économe en eau, sans pesticides et sans aléas climatiques garantit des rendements constants et supérieurs à la culture en serre. Le tout pour des prix légèrement inférieurs au bio. Une première ferme pilote va être érigée à l’automne prochain à Tarascon, dans les Bouches-du-Rhône. La start-up prévoit par la suite des implantations en zone périurbaine pour commercialiser ses produits en circuit court. Ses marchés cibles : la grande distribution, la restauration collective et l’industrie pharmaceutique et cosmétique. Des « Cooltainers » de la start-up Agricool. Ils permettent la culture verticale de fraises en ville et sans pesticides. Gilles Rolle/REA TROIS EXEMPLES DE LEVIERS DE TRANSFORMATION INNOVATION : LA PERCÉE DU LABEL « ZÉRO RÉSIDU DE PESTICIDES » C’est un petit label rond de couleur verte que les consommateurs peuvent voir sur leurs fruits et légumes depuis 2017 et qui gagne chaque jour du terrain dans les rayons. La men- tion « Zéro résidu de pesticides » est le fruit de Nouveaux Champs, un collectif de producteurs de fruits et légumes qui représente aujourd’hui 25 % du secteur. S’inscrivant dans une « troisième voie » moins contraignante que le bio, il limite au maximum les intrants dans la lutte biologique et, en culture hors-sol, utilise des substrats régulièrement changés pour éviter la propagation des maladies et des prédateurs. Certifiés par l’instance nationale d’accréditation Cofrac, les végétaux frais labellisés sont commercialisés aujourd’hui par l’ensemble des enseignes de la grande distribution. DISTRIBUTION : CARREFOUR ET SA STRATÉGIE DE TRANSITION À 360° Le distributeur Carrefour a lancé un vaste plan de transformation il y a deux ans avec l’ambition de devenir le leader de la « transition alimentaire pour tous ». Parmi ses objectifs, atteindre, d’ici à 2022, les 1.000 références Carrefour Bio pour un chiffre d’affaires de 4,8 milliards d’euros. Outre un sourcing de plus en plus français pour les fruits et légumes, un retrait de substances controversées dans les produits, il poursuit le développement des filières Qualité Carrefour. Le groupe s’est par ailleurs engagé pour le bien-être animal en plaçant des caméras dans les abattoirs. Dernier chantier, la réduction des emballages dans le cadre du programme Act for Food. ALIMENTATION
  2. 2. Les Echos Lundi 14 septembre 2020 SPECIAL ALIMENTATION//35 La Note Globale intègre six grands critères ou enjeux pondérés à éga- litéetnotéssur100 :lebien-êtreani- mal, l’environnement, la nutrition et la santé humaine, l’origine et la contribution à l’économie fran- çaise, la traçabilité et la transpa- rence, la responsabilité sociale des entreprises.Leconsommateursen- sible à un enjeu particulier comme la santé ou le bien-être animal peut accéder au score correspondant et lui donner priorité dans son choix. En outre, nous prenons en compte chacun des maillons impliqués dans la chaîne d’approvisionne- ment : la transformation, l’embal- lage, le transport, la distribution sont ou seront évalués et contri- buent à déterminer La Note Glo- bale, et ce quel que soit le produit. Pour ce faire, nous nous appuyons sur les nombreux labels et normes reconnus (Bleu Blanc Cœur, Agri- culture Biologique, CRC, ISO, Label Bas Carbone, SAI, Nutriscore, AOC, Fairtrade, BRC, Haute Valeur Envi- ronnementale,IFS…).Apartirdelà, nous construisons avec les adhé- rents un référentiel propre à cha- que catégorie de produit : les élé- ments permettant par exemple d’apprécierlaqualiténutritionnelle varienteneffets’ils’agit d’unpoulet ou d’un pain. Quel premier bilan pouvez-vous dresser de vos réalisations ? Notre projet lancé en 2018 se déve- loppe très vite. Nos adhérents ont déjà construit ensemble cet outil poursixcatégories,dontlejambon, la baguette, le poulet. Nous cou- vrons déjà une soixantaine de réfé- rences et pour le Salon de l’agricul- ture de 2021, nous atteindrons 4.000 parmi les plus flashées. Auchan affiche déjà La Note Glo- balesursespouletsetcertainsjam- bons. La Note Globale est aussi un outil interne qui fait gagner du temps quand il s’agit d’innover sur ses produits par rapport à la con- currence. Les adhérents accèdent à un référentiel qui leur permet de se situer puis de progresser sur les enjeux essentiels. Ils peuvent s’engagerdanscettedémarchesans craindre les critiques qui seraient liées à de mauvaises performances ENTRETIEN Fondée en 2018 à l’initiative de cinq entreprises (Advitam, Auchan, Fleury-Michon, Sodebo et Terrena), La Note Globale (ex-Ferme France) entend éclairer les choix des acheteurs et inciter les acteurs de la filière à mieux produire. Le cofondateur et directeur du développement détaille la stratégie et la manière dont l’organisation cherche à fédérer les énergies. Maximilien Rouer : «Simplifier la vie des entreprises et des consommateurs» La Note Globale donne au consommateur la possibilité de choisir selon des critères qui correspondent le mieux à ses attentes. Jean Claude Moschetti/REA puisquelapublicationdesnotesest volontaire. Certains vont se donner le temps de progresser avant de dévoiler leur score au consomma- teur. Nous visons et contribuons ainsi à l’amélioration globale de l’offre de produits. Cette flexibilité nous permet de rallier plus d’entre- prises à La Note Globale, d’autant quelemontantdescotisationstient compte des moyens, du statut de chacun et du nombre de produits à auditer.Aumaximum,lacotisation annuelle monte à 50.000 euros pour une entreprise qui réalise un chiffre d’affaires supérieur à 50 millions d’euros, et commence à 250 euros. Quels commentaires vous inspirent les premières notes décernées sur une échelle à la fois resserrée (entre 60 et 70 sur 100) et proches de la moyenne ? Cette échelle reflète d’abord le fait que les marques peinent à rensei- gner tous les champs, ce qui fait baisser mécaniquement leur note. Beaucoup manquent d’informa- tions sur leurs fournisseurs mais cet outil s’inscrit dans une démar- che continue de progrès. Il permet justement d’aller plus loin pour donner plus d’informations aux consommateurs. Quelle que soit leur performance, les entreprises onttoutintérêtàysouscrire :mieux vaut un « scoring » transparent fondé sur des critères coconstruits et partagés qu’un « bashing » orchestré par les réseaux sociaux. Ensuite, le fait qu’aucune marque n’obtienne un score excessivement élevé crédibilise l’outil. Les marges deprogrèssont réelleset iln’estpas de progrès sans mesure. Enfin, la diversité de nos adhérents évite la complaisanceoulespetitsarrange- ments entre amis. «Mieux vaut un “scoring” transparent qu’un “bashing” orchestré par les réseaux sociaux. SUR LE WEB Plan de relance : un coup de pouce pour aller vers une agriculture plus verte La distribution française à l’heure des choix www.lesechos.fr/industrie- services/conso-distribution Qu’est-ce qu’apporte de plus La Note Globale aux nombreux labels ou systèmes de notation publics, à commencer par Nutriscore, et privés, comme Yuka ? Nous avons créé La Note Globale poursimplifierlaviedesentreprises etdesconsommateurs.Notreappro- che est inclusive puisque le référen- tiel intègre les labels et notations reconnusetcouvreunchampglobal, plus large que les systèmes de nota- tionpréexistants.LaNoteGlobalese démarqueparsamission,sonstatut (noussommesuneassociationàbut non lucratif), sa dimension collec- tive, un périmètre bien plus large et une méthodologie plus fine puisque nous adaptons notre algorithme à chaquecatégoriedeproduits. n Propos recueillis par Frédéric Brillet Qu’est-ce que La Note Globale et quel message entendez-vous porter ? La Note Globale est le premier repère de la performance globale desproduitsalimentaires :elleaide concrètement et efficacement les consommateurs à mieux consom- mer et les acteurs de la filière à mieuxproduire.Al’inversedel’USP (Unique Selling Proposition) chère aux publicitaires qui n’évoque qu’un seul aspect du produit pour mieuxlevendre,LaNoteGlobaleen dévoile ses attributs « cachés ». Elle donne ainsi au consommateur la possibilité de choisir celui qui cor- respondlemieuxàsesattentesper- sonnelles. Les acteurs économi- ques peuvent quant à eux se servir de cet outil pour améliorer la fabri- cation et la transformation de leurs produits. Dans ce contexte, notre principal défi consiste à fédérer les nombreux acteurs qui détiennent les informations concourant à la détermination de cette note ou ont unelégitimitépourdonnerleuravis sur la méthodologie et les critères de mesure. Parvenez-vous justement à fédérer ces acteurs, dont les intérêts peuvent être diver- gents ? Parmi les quelque 60 adhérents de La Note Globale, nous avons des syndicats d’agriculteurs (produc- teurs de blé, éleveurs de porcs…), des coopératives agricoles (Advi- tam, Cooperl, Eureden, In Vivo…), des industriels agroalimentaires (Moët Hennessy, Lactalis, Lesieur, LSDH,Savencia,Soufflet…),desdis- tributeurs (Auchan, Carrefour, Intermarché,SystèmeU…),desarti- sans, des partenaires du monde agricole (Crédit Agricole, Ajino- moto…),desstart-upetdesONG.Le conseil d’administration de l’asso- ciation intègre un collège de con- sommateurs et nous instaurons l’an prochain un jury citoyen qui fera entendre sa v.oix auprès des adhérents de La Note Globale. Les marques agroalimentaires se ren- dent progressivement compte que l’autopromotion a ses limites : à l’heure des réseaux sociaux, on peutêtredemoinsenmoinsjugeet partie.Deleurcôté,lesagriculteurs espèrentquecetoutilaideralecon- sommateur à les soutenir davan- tage. En 2021, nous aurons finalisé le référentiel de notation sur les produits d’importation, ce qui per- mettra de mieux valoriser les actions mises en place par les pro- ducteurs français. Comment le système fonction- ne-t-il concrètement ? « Les marques agroalimentaires se rendent compte que l’autopromotion a ses limites.» Maximilien Rouer directeur de La Note Globale
  3. 3. 36//SPECIAL ALIMENTATION Lundi 14 septembre 2020 Les Echos remodelé le paysage agricole de la coopérative. « Nos adhérents pro- duisaient peu de graines de tourne- sol, car les débouchés n’étaient pas assurés. En 2020, nous avons doublé les surfaces, pour atteindre 3.600 hectares. Et nous avons encore des capacités de développement », se réjouitBertrand Roussel,respon- sable de la filière biologique chez Terrena. Les besoins d’Oleosyn sont là. « Aujourd’hui,nousutilisons20.000 tonnes de graines oléagineuses bio dont 80 % sont issues des cultures françaises. Notre ambition est de continuer à développer l’origine France pour sécuriser nos approvi- sionnements et maximiser notre autonomie en protéines biologi- ques », précise Jean-Philippe Puig. n valoriser l’huile de première pres- sion à froid. Loin des soubresauts mondiaux « Fairedubioestplusrémunérateur, caronrehausselachaînedevaleur », noteJean-PhilippePuig,chezAvril. Et Terrena peut, de son côté, assu- rerdesdébouchéscommerciauxde ses adhérents. « La contractualisa- tion pluriannuelle est sécurisante, car elle nous permet de sortir du marché mondial des céréales extrê- mement fluctuant, souligne Olivier Chaillou, ce projet a beaucoup de sens, car il apporte des solutions pour valoriser la production de nos adhérents et poursuivre la conver- sion au bio, notamment des éleveurs de volailles. » La filière d’Oleosyn, bien que naissante, a d’ores et déjà Le groupe Avril a investi 5,7 mil- lionsd’eurospourrevitaliserunsite de nutrition animale, situé à Thouars, dans les Deux-Sèvres. La capacité de cette unité de produc- tion, dont la première ligne a été mise en service en juin dernier, est de 30.000 tonnes annuelles. L’ensemble de l’outil de production sera opérationnel à la fin de l’année etilaétédimensionnépourpouvoir monter en puissance dans les années à venir. Tournesol, colza mais aussi soja sont toastés et triés pour faire, d’un côté, des tourteaux pour l’alimentation animale, de l’autre, de l’huile alimentaire. Les graines oléagineuses y bénéficie- ront d’un process innovant: une ligneàdoublepressionpourletour- nesol et le colza, qui vise à enrichir lestourteauxenprotéinesetmieux Ophélie Colas des Francs Delafourcheàlafourchette. La formule peut paraître éculée, mais elle prend, avec Oleosyn, tout son sens. Né d’un partenariat entre la coopéra- tive agricole et agroalimentaire Terrena et le groupe spécialisé dans la production oléoprotéagi- neuse Avril, ce projet de filière bio intégrée vise à produire, d’une part,desprotéinesvégétalesàbase de colza, de tournesol et de soja, et d’autre part, des huiles de pre- mière pression. « Nous avons senti dès 2016 une demande sur la pro- téine végétale d’origine française pour les développements de filières d’élevage bio », témoigne Olivier Chaillou, agriculteur et président de Terrena. Oleosyn,uneproduction oléoprotéagineusebio 100%française PRODUCTION Le groupe Avril et la coopérative Terrena lancent une filière verte de transformation du tournesol, du soja et du colza en huile alimentaire et en protéines pour la nutrition animale. Un partenariat inédit. lement OGM car destiné à la con- sommation animale, surtout avi- coleetporcine)provenaientencore du Brésil, qui a « allégé » sa régle- mentation environnementale. « Dans cette configuration, les éleva- ges industriels français concernés contribuent à la déforestation et au réchauffement climatique », pointe Jacques Pasquier, corapporteur de l’avis et représentant de la Con- fédération paysanne au Cese. Pour y remédier, Bruxelles pré- voit de lancer en 2021 une stratégie européenne de lutte contre la défo- restation importée mais celle-ci sera inopérante sans une montée de la production communautaire. Deuxième producteur européen derrièrel’Italie,laFranceyprendsa part en couvrant déjà 100 % de sa consommation destinée aux humains. Mais les tonnages soja made in France demeure plus cher que son homologue importé, d’autant qu’il bénéficie d’aides spé- cifiques à l’hectare moins élevées que les autres cultures. Cela dit, la montée du « locavo- risme » et l’obligation faite aux Labels rouges de recourir à une ali- mentation 100 % non OGM renfor- cent mécaniquement la demande pour des tourteaux locaux non transgéniques. Pour aller plus loin, laConfédérationpaysannepropose d’instaurer une obligation d’étique- tage des produits issus d’animaux nourris au soja OGM. Mais davan- tage de transparence donnée au consommateur mettrait en diffi- culté une bonne partie de la filière viande conventionnelle qui dépend encore de ce soja OGM importé, meilleur marché que le soja natio- nal. F. B. n élevage.Vul’augmentationprévisi- ble des prix, s’imposera également unepolitiquesocialedesoutienali- mentaire aux plus démunis en Europe. Enfin, cette orientation seraexigeanteenrecherche,forma- tion et accompagnement des agri- culteurs dans l’évolution de leurs méthodes de production. » Cela dit, Jean-Marc Séronie juge globalement ces orienta- tions européennes « très favora- bles, car notre politique nationale les encourage déjà ». Il précise : «Nousavionsperdudelacompéti- tivité en Europe en nous fixant des contraintes plus fortes. La Com- mission propose de les étendre à toute l’Union, ce qui va réduire ces distorsions. Le plus gros change- mentvaconcernerlesgrandesplai- nes céréalières qui subiront une hausse de leurs coûts de produc- tions et donc des difficultés à l’exportation. » Pour l’expert, les agriculteurs auront deux réponses possibles : « Soit ils opteront pour un change- ment de système qu’il faudra forte- ment soutenir en allant vers le bio ou l’agroécologie. Soit, alternative- ment ou parallèlement du reste, ils devront s’agrandir pour compen- ser le surcoût découlant du durcis- sement des normes environne- mentales. » Retrouvez l’intégralité de l’interview sur www.lese- chos.fr/thema/alimentation : quand les transformations s’accélèrent Frédéric Brillet Pour Jean-Marie Séronie, agroéconomiste indépen- dant, président de Champs d’Avenir et membre de l’Aca- d é m i e d ’a g r i c u l t u r e d e France, la nouvelle politique agricole commune, plus exi- geante sur le plan environne- mental, devrait réduire les distorsions de concurrence intra-européennes. « La crise du Covid-19 a accentué chezcertainsl’idéequ’ilfallaitrevoir complètement notre modèle agri- cole. Cela peut se traduire par une aspirationverslelocaletlebiodont la consommation à domicile a aug- menté pendant la crise du fait de la fermeture des restaurants. Mais c’est conjoncturel », souligne d’emblée Jean-Marc Séronie. L’agroéconomiste pointe notam- ment le fait que les produits bios, qui ne représentent que 5 % de la consommation totale, sont plus chersetque8à10millionsdeFran- çais ont peiné à se nourrir correc- tement durant le confinement. Pour toutes ces raisons, il est con- vaincuque«cettecrisen’apascréé derupturemaisaccélérélestendan- ces existantes, à savoir la recherche de proximité, authenticité et natu- ralitédansl’alimentation». En revanche, la proposition de la Commission européenne de réduirefortementl’usagedespes- ticides, fertilisants et antibioti- quesetdedévelopperlebio,sielle est acceptée, marquera selon lui un virage très important : « En protégeantmieuxlasantéetl’envi- ronnement, cette nouvelle PAC diminuerait la production et aug- menterait les coûts des produits agricoles,sachantquel’agriculture biologique produit en gros un tiers de moins à surface identique et requiert plus de main-d’œuvre. » Reste que, comme cela a déjà été dénoncépardenombreuxobser- vateurs et acteurs du marché, sans barrières aux frontières européennes, les importations à basprixnerespectantpaslesnor- mes risquent alors de déferler. Des orientations européennes favorables D’où l’importance, selon le prési- dent de Champs d’Avenir, de « traduire ces objectifs dans des règlementseuropéensetnonnatio- naux pour éviter des distorsions internes à l’Europe et les faire reconnaître dans les traités com- merciaux (type Mercosur, Ceta) comme on l’a fait pour l’interdic- tiondeshormonesdecroissanceen Mobilisationenfaveurdu« SojadeFrance » En sécurisant les débouchés, Oleosyn a déjà permis le développement de la culture bio du tournesol. Jens Büttnerr/Zuma Press/Zuma La démarche des producteurs français de soja rejoint l’aspiration des consommateurs à plus de transparence. Alice Bertrand/REA demeurent modestes, la bataille se jouant pour l’essentiel sur l’alimen- tation destinée aux animaux sous forme de tourteaux. Réunis au sein de l’interprofession Terres Univia, lesacteursdelafilièrefrançaiseont lancé la charte « Soja de France ». Ils ambitionnent justement de « couvrir 100 % de la consommation totaledesojanonOGMd’icià2030 », précise Françoise Labalette, res- ponsable du pôle amont de Terres Univia. Le défi est d’ampleur : ce La bataille se joue sur l’alimentation destinée aux animaux sous forme de tourteaux. En mai dernier, le Conseil écono- mique, social et environnemen- tal (Cese) adoptait un avis propo- sant de conditionner les aides européennes aux investissements des filières animales à la non-utili- sation de soja importé. C’est la der- nièreinitiativeendatevisantàfaire émerger une filière nationale plus vertueuse sur le plan environne- mentaletéconomique,laFrancene produisant guère que 10 % de sa consommation. En 2017, 60 % de nosimportations de soja (essentiel- Pour lutter contre les OGM et la déforestation impor- tée, les acteurs de la filière soja lancent une charte pour une production hexagonale vertueuse de la légumineuse indispensable à la consommation animale. « Cette crise n’a pas créé de rupture mais une accélération des tendances » « Nous avions perdu de la compétitivité en Europe en nous fixant des contraintes plus fortes. La Commission propose de les éten- dre à toute l’Union pour réduire ces distorsions. » Jean-Marie Séronie Président de Champs d’Avenir 1AVIS D’EXPERT
  4. 4. Les Echos Lundi 14 septembre 2020 SPECIAL ALIMENTATION//37 les rayons primeurs bios toutes enseignesconfonduespourdesrai- sons de commodité permet en effet de distinguer aisément le bio dans les opérations de caisse. Un vrai paradoxe quand on sait que le con- sommateur de bio en période nor- maleestplussensibleàl’environne- ment et hostile au suremballage. Il met Système U en porte-à-faux dans ses engagements environne- mentaux :l’enseigneasignéen2019 lePactenationalsurlesemballages en plastique qui doit l’amener à éli- miner les plastiques problémati- quesouinutiles.« Maislebioenvrac serait trop compliqué à gérer dans nos petits magasins et ils devraient y renoncer. Cela change aussi les habi- tudes de nos fournisseurs, argu- mente Dominique Schelcher. Cela dit, par souci de cohérence, nous encourageons les matériaux biodé- gradables et la récupération. Ainsi le plastique qui entoure les palettes est réutilisé pour emballer des pro- duits U. » n proposer du bio mais aussi du local. Pour y parvenir alors même que la production française peine à couvrir la demande nationale, Système U accompagne le déve- loppement de la filière bio de fruits et légumes français et mise sur des partenariats avec des pro- ducteurs locaux. Partenariats qui garantissent une juste rémunéra- tion et des débouchés aux acteurs des filières en échange de quoi l’enseigne sécurise ses approvi- sionnements. Le distributeur a ainsi signé avec l’association Porcs Bio de France et ses 150 pro- ducteurs,ainsiqu’aveclacoopéra- tive Biolait dont les 2.000 éleveurs fournissent 100 % du lait U Bio. Ainsi, « 81 % des produits U Bio sont fabriqués en France », se féli- cite le président du groupement. Le plastique problématique Quid de l’avenir ? Les Français s’inquiétant des conséquences éco- nomiquesduCovid-19,lesventesde Plus 21,5 %, qui dit mieux ? Telle est la progression sur un an du chiffre d’affaires biodeSystème U quiatteintdésor- mais 709 millions d’euros, alimen- taireetnonalimentaireconfondus. Une performance qui permet au group ement co op ératif de s’octroyer sur cette catégorie une part de marché supérieure (13,9 %) à celle qu’elle détient dans l’univers de la grande distribution (source Iri). « Avec 700 références en MDD (marque de distributeur), nous som- mes de longue date des activistes du bio », affirme Dominique Schel- cher, président de Système U, dont le réseau compte 1.601 magasins. Malgré son implantation géogra- phique(ruraleetvillesmoyennes)a priorimoinsfavorable,SystèmeUa en effet été l’une des premières enseignes à lancer, en 2007, une marque bio à ses couleurs. Uneavancequelacoopérativede commerçants indépendants a su préserver en multipliant les réfé- rencesaupointque47 %de son CA bio alimentaire provient de sa MDD. « Nous avons compris que le bio n’attirait pas que les cadres urbains et les militants et qu’il fallait ledémocratiser.Onl’abeaucoupmis en avant dans notre communication de proximité. Car le bio, c’est aussi le bien-manger,lasanté,desthèmesqui intéressenttoutlemonde »,souligne Dominique Schelcher. Le souci de tirer vers le haut la MDD en misant sur le bio conduit même l’enseigne à des choix radicaux. Ainsi, la mar- queUBiocouvrelatotalitédel’offre alimentaire pour bébé vendue en MDD. Mais pour répondre aux nou- velles attentes des consomma- teurs,ilimportedenonseulement SystèmeUpromeut lebioàsescouleurs DISTRIBUTION Les géants de la distribution sont décidés à ne pas laisser les enseignes spécialisées dominer le marché bio. La coopérative de commerçants indépendants est d’autant plus active sur ce front qu’elle fait converger écologie et marque de distributeur. de 1.600 salariés et de 4.750 exploi- tations adhérentes, s’est ainsi pla- cée assez tôt sur des productions « différenciatrices » et plus profita- bles. Ce fut notamment le bio, qui dépasse désormais 12 % de ses ven- tes. Pour cela, Cavac a acheté des outils industriels aptes à transfor- mer en aval la production de ses agriculteurs. Ainsi, en 2014 Bio- porc,avecses20millionsd’eurosde chiffred’affaires,aintégrélegroupe qui peut ainsi exister, même hum- blement, sur le marché de la char- cuterie bio dominé par beaucoup plus gros que lui. Le rachat suivant fut celui de Biofournil, pionnier de la boulangerie industrielle bio. Explorer de nouveaux marchés En croissance soutenue, cette sociétéaffichant18millionsd’euros de ventes vient de faire l’objet d’investissements capacitaires d’envergure. En amont, le groupe achèveuninvestissementde10mil- lions d’euros à Fougeré, en Vendée, dansuneusined’alimentspourani- mauxvenantenpremierlieusoute- nir l’essor des filières œuf et lait. Ce pôle de PME s’est étoffé au cours des deux dernières années, avec l’acquisition d’Atlantique Ali- mentaire,concoctantàLaRochelle tartes,quiches,crêpesetpizzassur- gelées,maisaussidepetitesentités, dontunebiscuiterieetunecrêperie artisanale. Là encore, la finalité est desécuriserlesdébouchésdescoo- pérateurs tout en gagnant des points de valeur ajoutée. La proxi- mité est un autre principe fonda- teur de Cavac. « Toutes nos acquisi- tions se trouvent dans un rayon de 150 kilomètres », souligne Olivier Joreau, ce qui limite naturellement les possibilités de croissance externe. Cette activité de transfor- mation permet au groupe de humerl’airdutemps,lesévolutions toute une filière. « Car les agricul- teurs ont besoin de long terme pour investir, soutient Olivier Joreau, parce que les négociations annuelles sontsouventunepertedetempsetne tournent généralement pas à l’avan- tage des agriculteurs. » Cavac est aussi historiquement placé sur des marchés spécifiques comme le maïs pour corn flakes ou le blé dur des pâtes, avec Barilla parmi ses clients. Le groupe a récemment renforcé ses installa- tions portuaires aux Sables d’Olonne pour favoriser ses expor- tations.Ilestaussisolidementplacé sur les légumes secs, ces super-ali- ments loués pour leur valeur pro- téinique, dont la fameuse mogette vendéenne. Un nouveau centre de stockageaétérécemmentconstruit pour ce marché. Cavac s’est aussi placésurlesbiomatériauxàbasede lin et de chanvre, favorisant l’assolement et la réduction des phytosanitaires. Pour cette activité, créée de toutes pièces, le groupe a construit une usine à Saint-Gem- me-la-Plaine, dans le sud de la Ven- dée. La demande est telle qu’un second site de production est annoncé. n Eureden crée Le Récolteur pour la vente en circuit court Il n’y a aucun intermédiaire, « c’est donc au producteur, pour- suit-il, de fixer son prix consom- mateur, nous le guidons de façon à ce qu’il reste dans la norme. » Les kiosques ont été ouverts en juin dernier,ilestencoretroptôtpour Euredend’établirunbilan.Unfait est acquis : si les premiers résul- tats s’avèrent rapidement confor- mes aux objectifs initiaux, Le Récolteur sera progressivement implanté dans la plupart des 80 jardineries du groupe. Relance de la marque Jean Nicolas Eureden envisage aussi, dans le prolongement de son intérêt pour les circuits courts, une relance de sa marque de conser- ves de légumes nommée Jean Nicolas.Ilenproduit1.000tonnes par an distribuées exclusivement en Bretagne, dans des enseignes de la grande distribution comme E.Leclerc. « On travaille, explique Nicolas Facon,chargédecedos- sier, à un rajeunissement du con- cept. On prévoit de nouvelles recet- tesafind’atteindre,d’iciàdeuxans, un volume de 1.500 tonnes. » Pour mieux attirer la clientèle sensible au local, Eureden va insister sur l’origine des producteurs de Jean Nicolas qui exercent tous dans le Finistère ou le Morbihan. n Stanislas du Guerny Chez Eureden, groupe né il y a quelques mois du rapproche- ment des coopératives D’Aucy et Triskalia, la stratégie reste celle des volumes. Ses 20.000 produc- teurs adhérents l’approvision- nent en légumes, œufs, viandes ou lait, transformés dans ses vas- tes conserveries, usines d’ovopro- duits et de fabrication de beurres et fromages. « Sans remettre en causecettestratégie,uneréelleévo- lution se dessine, Eureden ne veut paspasseràcôtédudéveloppement exponentiel des circuits courts », confie Dominique Loriot. Ce cadre maison est donc chargé depuis quelques mois du développement d’un nouveau conceptnomméLeRécolteur,des kiosques de vente de produits ali- mentaires.Pourlemomentinstal- léssousformedetestsdansquatre des jardineries du groupe (Maga- sin Vert et Point Vert) à Concar- neau, Carhaix (Finistère), Saint- AvéprèsdeVannes(Morbihan)et Matignon (Côtes-d’Armor), ils proposent jusqu’à 300 produits par espace de vente. « Toutes les références sont issues uniquement de producteurs adhérents d’Eure- den dont les exploitations sont situéesdansunrayonde50kilomè- tres maximum autour de chacun des magasins concernés », précise DominiqueLoriot. Sans intermédiaire Pas question pour Eureden d’approvisionner ces kiosques par des producteurs éloignés, « on ne veut pas déroger des cir- cuits courts et locaux, c’est ce que demande la clientèle », insiste le responsable du concept. Chaque « Récolteur », dont l’espace com- mercial de 30 à 50 m² est situé en plein cœur de la jardinerie, est animé par une petite équipe de salariés d’Eureden. Ils répartis- sent leur emploi du temps quoti- dien entre l’accompagnement des clients du kiosque et les approvisionnements. « Ils sont équipés de camionnettes et vont eux-mêmes chez les producteurs récupérer la marchandise. Ils con- naissent tous leurs fournisseurs et peuvent donc aisément conseiller les clients sur la qualité, les modes de production », note encore Dominique Loriot. LacoopérativeCavacmisesuruneassiettediversifiée La stratégie d’acquisitions de Cavac lui permet de garantir des débouchés à ses coopérateurs. Cavac Emmanuel Guimard Le groupe Cavac a plutôt bien résistéàlacrisesanitaire,selonOli- vier Joreau, directeur général adjoint de cette coopérative agri- cole vendéenne, qui a franchi, fin juin, le milliard d’euros de chiffre d’affaires. Les « basiques », tels le pain, la charcuterie, les légumes secs, ont assez bien répondu aux besoins des Français confinés, explique le dirigeant, décrivant un modèle «résilient» composé d’acti- vités diversifiées. « Notre stratégie consiste à essayer de développer tou- tes les activités agricoles ayant du potentiel pour que nos producteurs trouvent de la rentabilité sur leur exploitation », énonce le dirigeant. Ce postulat, qui est en théorie celui de toute coopérative, est ici appli- qué à la lettre. La coopérative, forte Proximité, différenciation, marchés de niche… La stratégie du collectif vendéen, centrée sur la rentabilité de ses agriculteurs, a joué son rôle d’amortisseur pendant la crise. produits bios, plus chers que ceux issus de l’agriculture convention- nelle, vont-elles en pâtir ? Pas à court terme constate-t-on chez Sys- tème U, qui a enregistré +43 % des ventesdanscettecatégorieenmars dernier (source Iri). Reste qu’une bonne part de cette croissance exceptionnelle tient à des raisons conjoncturelles. Par crainte de la contamination, des consomma- teurs se tournent plus que d’habi- tude vers les fruits et légumes bios non pas tant pour leurs qualités intrinsèques que parce qu’ils sont suremballés dans du plastique. Cette pratique, qui prévaut dans La coopérative s’engage aussi en signant, en 2019, le Pacte national sur les emballages en plastique. Romuald Meigneux/Sipa Système U a été l’une des premières enseignes à lancer, en 2007, une marque bio à ses couleurs. Si les premiers « Récolteur » sont un succès, Eureden en implantera dans son réseau de jardineries. Eureden 12%DES VENTES DE CAVAC sont désormais issues des produits bios pour un chiffre d’affaires dépassant le milliard d’euros. de la consommation. La coopéra- tives’estdotéedesapropreentitéde livraison à domicile, Coopcorico, dont les ventes ont été décuplées pendant le confinement. Ne s’inter- disant aucun marché, Cavac a même démarré une petite activité brassicole,osantlamarqueLaCoo- pine de Vendée. Bien qu’anecdoti- que, l’entreprise explore ainsi un nouveau marché et un débouché complémentaire pour ses produc- teurs d’orge bio. Cavac se distingue grâce à une stratégie de contractualisation plu- riannuelle avec ses agriculteurs, ce quiimpliquedesprixgarantissur8 ans avec les éleveurs de porc bio ou de 5 ans avec les apporteurs de céréales. La coopérative fut à l’ori- gine du label Agri-Ethique formali- sant cette contractualisation sur 81%DES PRODUITS U BIO sont fabriqués en France.

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