L'édition 2015 de l'étude de l'Apec sur l'attractivité et l'emploi cadre en région Champagne-Ardenne.
L’emploi cadre en Champagne-Ardenne apparaît fortement polarisé sur 2 des 7 zones d’emploi qui la composent. Les zones d’emploi de Reims et de Troyes concentrent en effet près de 60 % des cadres du privé. L’économie régionale repose sur un socle industriel fort. Dans certaines zones d’emploi, il est source d’attractivité. C’est notamment le cas de l’industrie agroalimentaire à Épernay et Reims. Le rapprochement de la Champagne-Ardenne avec l’Alsace et la Lorraine, deux régions également bien positionnées dans l’industrie, pourrait conforter cette dynamique. Le redécoupage territorial placera d’ailleurs la nouvelle région parmi les plus importants des 13 futurs espaces régionaux : au 6e rang
en termes de population et au 5e rang en termes d’emplois salariés. Elle figurera au 6e rang des régions métropolitaines pour l’emploi cadre, réunissant 6,7 % des cadres du privé.
Etude Apec - Attractivité des entreprises et emplois cadres en Guadeloupe, no...
Etude Apec - Attractivité et emploi cadre en Champagne-Ardenne
1. – ATTRACTIVITÉ ET
EMPLOI CADRE
EN CHAMPAGNE-ARDENNE–
LESÉTUDESDEL’EMPLOICADRE
– Cartographie de l’emploi régional.
– Concentration des cadres du
secteur privé.
– Spécificités sectorielles de la
région.
– Perspectives à l’aune de la réforme
territoriale.
Dossiers attractivité régionale de l’Apec
N°2015-21
JANVIER 2015 L’emploi cadre en Champagne-Ardenne apparaît
fortement polarisé sur 2 des 7 zones d’emploi qui
la composent. Les zones d’emploi de Reims et de
Troyes concentrent en effet près de 60 % des cadres
du privé. L’économie régionale repose sur un socle
industriel fort. Dans certaines zones d’emploi, il
est source d’attractivité. C’est notamment le cas de
l’industrie agroalimentaire à Épernay et Reims.
Le rapprochement de la Champagne-Ardenne avec
l’Alsace et la Lorraine, deux régions également bien
positionnées dans l’industrie, pourrait conforter
cette dynamique. Le redécoupage territorial placera
d’ailleurs la nouvelle région parmi les plus impor-
tants des 13 futurs espaces régionaux : au 6e
rang
en termes de population et au 5e
rang en termes
d’emplois salariés. Elle figurera au 6e
rang des
régions métropolitaines pour l’emploi cadre, réunis-
sant 6,7 % des cadres du privé.
ZOOM SUR LES ZONES D’EMPLOI
2. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN CHAMPAGNE-ARDENNE2
–
UN FAIBLE DYNAMISME DÉMOGRAPHIQUE
–
La zone d’emploi de Reims est la plus peuplée de la
région avec 351 000 habitants, soit plus d’un quart
de la population régionale. Elle devance de peu celle
de Troyes qui compte pour sa part 311 000 habitants,
soit 23 % de la population champardennaise. Char-
leville-Mézières arrive en 3e
position avec 232 000
habitants. Les quatre autres zones d’emploi de la ré-
gion (Vitry-le-François - Saint-Dizier, Chaumont -
Langres, Épernay, Châlons-en-Champagne) comptent
chacune entre 110 000 et 115 000 habitants.
À l’instar de la Champagne-Ardenne, seul territoire
régional à avoir connu une baisse de la population
entre 2006 et 2011, les différentes zones d’emploi
–CARTOGRAPHIE DE L’EMPLOI RÉGIONAL–
1. http://www.insee.fr/fr/
methodes/default.
asp?page=zonages/zones_emploi.htm
–
DÉFINITION DES ZONES D’EMPLOI
–
La région Champagne-Ardenne comporte 7 zones
d’emploi. Les zones d’emploi sont définies par l’In-
see comme des « espaces à l’intérieur desquels la
plupart des actifs résident et travaillent et dans
lesquels les établissements peuvent trouver l’essen-
tiel de la main-d’œuvre nécessaire pour occuper les
emplois offerts ». Fondées sur le critère des dépla-
cements des actifs en emploi entre leur commune
de domicile et leur commune de travail, elles sont
définies de façon à ce que parmi les actifs résidant
dans la zone d’emploi, le plus grand nombre d’entre
eux travaillent également dans la zone. Chaque
zone d’emploi est ainsi constituée d’un ensemble
de communes entières et contiguës aboutissant à
un bassin d’emploi où la plupart des actifs résident
et travaillent1
. La France compte 322 zones d’em-
ploi, dont 304 en métropole.
qui le composent ne se caractérisent pas par un fort
dynamisme démographique. Seules trois zones
(Troyes, Épernay et Châlons-en-Champagne) ont enre-
gistré une croissance de leur population avoisinant
1 % sur la période. Les zones d’emploi de Charleville-
Mézières (-2 %), de Chaumont - Langres (-2 %) et de
Vitry-le-François - Saint-Dizier (-3 %) ont perdu des
habitants. Quant à celle de Reims, sa population a
très faiblement progressé (+0,4 %). La région compte,
par ailleurs, une proportion d’habitants âgés de
moins de 30 ans (36 %) proche de la moyenne hexa-
gonale (37 %). La zone d’emploi de Reims se singu-
larise avec une part de jeunes plus élevée (40 %).
S’agissant de la part des habitants de plus de 60 ans,
elle est particulièrement élevée sur les zones d’emploi
de Chaumont-Langres (28 % contre 24 % en région)
et de Vitry-le-François - Saint-Dizier (26 %).
Troyes
Chaumont - Langres
Charleville-
Mézières
Reims
Châlons-en-
Champagne
Épernay
Vitry-le-
François -
Saint-Dizier
Limite régionale
Limite des zones d’emploi
–Carte 1–
Carte des zones d’emploi en Champagne-Ardenne
3. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN CHAMPAGNE-ARDENNE 3
2. L’établissement est une unité de
production géographique
individualisée, mais juridiquement
dépendante de l’entreprise. Seuls les
établissements employeurs sont ici
considérés, c’est-à-dire les
établissements comptant un salarié
au moins. Les données sont par
ailleurs comprises hors Administration
publique, enseignement, santé et
action sociale.
–
PLUS DE LA MOITIÉ DES SALARIÉS SUR
REIMS ET TROYES
–
Au 2e
trimestre 2014, on compte dans la région
Champagne-Ardenne 309 000 salariés dans le sec-
teur privé (source Acoss). Les zones d’emploi de Reims
(92 000) et de Troyes (73 000) concentrent, à elles
seules, plus de la moitié des salariés régionaux. Char-
leville-Mézières arrive en 3e
position, sensiblement
distancée avec 49 000 salariés. Enfin la zone d’em-
ploi d’Épernay est celle qui accueille le moins de sala-
riés sur son territoire (23 000).
–
34 000 ÉTABLISSEMENTS EMPLOYEURS
DONT LA MOITIÉ À REIMS ET À TROYES
–
En Champagne-Ardenne, un établissement em-
ployeur sur deux est situé dans les zones d’emploi de
Reims et de Troyes. 84 % des établissements cham-
pardennais comptent moins de 10 salariés, soit une
proportion proche de la moyenne métropolitaine
(83 %). Sur les 136 établissements de plus de 200
salariés répertoriés dans la région (hors administra-
tion), les deux tiers sont situés sur les zones d’emploi
de Reims (29 %), de Troyes (22 %) et de Charleville-
Mézières (15 %). Les quatre autres zones d’emploi
(Châlons-en-Champagne, Épernay, Chaumont -
Langres, Vitry-le-François - Saint-Dizier) comptent
chacune une dizaine de grands établissements sur
leur territoire.
–
RECUL SIGNIFICATIF DE L’EMPLOI SALARIÉ
EN CHAMPAGNE-ARDENNE
–
Entre le 2e
trimestre 2009 et le 2e
trimestre 2014,
l’emploi salarié a reculé de 3,8 % en Champagne-
Ardenne (tableau 1), contre une progression de
0,5 % à l’échelle nationale. Cette baisse a concerné
l’ensemble des zones d’emploi de la région sans ex-
ception. Elle a été particulièrement prégnante, en
proportion, dans les zones de Charleville-Mézières
(-4,6 %), de Châlons-en-Champagne (-5 %) mais sur-
tout de Vitry-le-François - Saint-Dizier (-9,2 %). Toute-
fois en volume, les destructions d’emplois les plus
importantes ont été relevées sur la zone d’emploi de
Troyes qui a perdu 3 200 salariés (-4,2 %). La zone
d’emploi de Reims, quant à elle, est également
concernée par des pertes d’emploi mais dans une
moindre mesure (-1,5 % soit 1 400 emplois salariés
détruits). Très présente en Champagne-Ardenne, la
sphère industrielle a été particulièrement touchée
par cette contraction de l’emploi salarié, notamment
dans la métallurgie, la plasturgie ou encore le textile-
habillement. Les activités présentielles (construction,
commerce) n’ont pas non plus été épargnées par les
destructions d’emplois. L’ensemble des composantes
du tissu économique champardennais a payé un
lourd tribut à la crise économique.
Au 2e
trimestre 2014, le taux de chômage dans la
région atteint 10,6 %, situant la Champagne-Ar-
denne au 6e
rang des régions métropolitaines les plus
touchées par le chômage. Les situations sont contras-
tées selon les zones d’emploi considérées. Ainsi, le
territoire de Charleville-Mézières affiche le taux de
chômage le plus élevé de la région (12,5 %), devant
les zones d’emploi de Troyes (11,7 %), de Vitry-le-
François - Saint-Dizier (11,1 %) et de Reims (10,9 %).
Ces quatre territoires ont un taux de chômage supé-
rieur à celui mesuré à l’échelle régionale. À l’inverse,
les zones d’emploi de Chaumont - Langres et d’Éper-
nay se caractérisent par des taux chômage bien infé-
rieurs au niveau régional (respectivement 7,6 % et
7,5 %). Ces deux zones d’emploi, territoires les plus
ruraux de Champagne-Ardenne, sont toutefois relati-
vement peu peuplées et ne présentent pas un tissu
économique fortement développé.
Nom de la zone d’emploi
Nombre
de salariés
du secteur privé
en 2014
Évolution
du nombre
de salariés entre
2009 et 2014
Taux de
chômage au 2e
trimestre 2014
Reims 91 613 -1,5 % 10,9 %
Troyes 72 752 -4,2 % 11,7 %
Charleville-Mézières 49 356 -4,6 % 12,5 %
Chaumont - Langres 24 221 -3,8 % 7,6 %
Vitry-le-François -
Saint-Dizier
24 095 -9,2 % 11,1 %
Châlons-en-Champagne 23 755 -5,0 % 8,7 %
Épernay 22 878 -2,4 % 7,5 %
Champagne-Ardenne 308 655 -3,8 % 10,6 %
Sources : Données Acoss au 2e trimestre 2009 et au 2e trimestre 2014 pour le nombre de salariés. Données Insee pour le taux de chômage.
–Tableau 1–
Indicateurs clefs pour les zones d’emploi de la région
4. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN CHAMPAGNE-ARDENNE4
–CONCENTRATION DE L’EMPLOI CADRE DU PRIVÉ–
Nom de la zone d’emploi
Estimation Apec
du volume de
cadres du privé
Part de la zone
d’emploi dans
les cadres
régionaux
Rang parmi
les 304 zones
d'emploi en
France
métropolitaine
Reims 16 800 37,8% 30
Troyes 9 200 20,7% 55
Charleville-Mézières 5 900 13,2% 83
Épernay 3 400 7,7% 114
Châlons-en-Champagne 3 400 7,7% 116
Chaumont - Langres 2 900 6,5% 128
Vitry-le-François - Saint-
Dizier
2 800 6,4% 131
–Tableau 2–
Estimation du volume des cadres du privé dans les zones d’emploi de la région
–
44 400 CADRES DU PRIVÉ DONT 58 %
SUR LES ZONES D’EMPLOI DE REIMS ET DE
TROYES RÉUNIES
–
Selon les estimations de l’Apec3
, 16 800 emplois de
cadres du privé sont recensés dans la zone d’emploi
de Reims et 9 200 dans celle de Troyes. À elles deux,
ces deux zones d’emplois (qui se situent respective-
ment au 30e
et 55e
rang des 304 zones d’emploi
métropolitaines pour le nombre de cadres) ras-
semblent 58 % des 44 400 cadres du privé tra-
vaillant dans la région (tableau 2). La zone d’em-
ploi de Charleville-Mézières arrive en 3e
position avec
5 900 cadres du privé (soit 13 %). Au global, plus de
70 % de l’emploi cadre régional se polarise sur ces
trois zones. Enfin, pour les zones d’emploi d’Épernay,
de Châlons-en-Champagne, de Chaumont - Langres
et de Vitry-le-François - Saint-Dizier, le volume de
cadres oscille entre 2 800 et 3 400.
–
PLUS DE DIPLÔMÉS DU SUPÉRIEUR PARMI
LES ACTIFS DE LA ZONE D’EMPLOI DE
REIMS
–
Les actifs travaillant dans la région Champagne-Ar-
denne sont globalement moins qualifiés qu’à l’échelle
nationale : seulement 28 % d’entre eux ont obtenu
un diplôme de l’enseignement supérieur contre 36 %
au niveau national. Ce constat prévaut sur l’ensemble
des zones d’emploi de la région, aucune d’elles n’affi-
chant un taux de qualification supérieur à celui me-
suré au niveau national. Seule la zone d’emploi de
Reims se singularise, avec 35 % d’actifs diplômés du
supérieur. Le taux de qualification caractérisant le
territoire rémois entre en résonnance avec, d’une
part, le volume de cadres le plus élevé de la région
et, d’autre part, une concentration d’étudiants à nulle
autre pareille en Champagne-Ardenne. En effet, la
zone d’emploi de Reims accueille les deux tiers de la
population estudiantine champardennaise (soit
27 000 étudiants sur les 40 000 que comptent la
région). Cinq zones d’emploi sur sept affichent une
part d’actifs qualifiés inférieure à la moyenne régio-
nale : de 27 % sur celle de Troyes à 24 % sur celles
d’Épernay et de Vitry-le-François - Saint-Dizier. Enfin,
avec 29 % de diplômés du supérieur parmi ses actifs,
Châlons-en-Champagne dépasse légèrement la
moyenne régionale.
–
REIMS, ZONE D’EMPLOI ATTIRANT LE PLUS
D’ACTIFS QUALIFIÉS
–
La zone d’emploi de Reims arrive en tête des terri-
toires champardennais qui attire, proportionnelle-
ment au nombre d’emplois, le plus d’actifs qualifiés4
.
Elle devance celles de Troyes et de Châlons-en-Cham-
pagne. En revanche, les zones de Chaumont - Langres
et surtout de Vitry-le-François - Saint-Dizier se carac-
térisent par un fort déficit d’attractivité en matière
d’actifs qualifiés.
3. Cette estimation a été réalisée à
partir de la base du recensement 2011
(Insee). Les cadres en activité dans le
secteur privé ont été repérés et
répartis par zone d’emploi. Cette
répartition a été appliquée par région
en fonction des effectifs cadres
régionaux au 31/12/2013 calculés
par l’Apec à partir de son enquête
annuelle Perspectives de l’emploi
cadre.
4. http://www.insee.fr/fr/themes/
document.asp?reg_id=0&ref_
id=ip1416
Source : Apec, 2014.
5. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN CHAMPAGNE-ARDENNE 5
–LES SPÉCIFICITÉS SECTORIELLES DE LA RÉGION–
–
LA MAJORITÉ DES SALARIÉS DE
CHAMPAGNE-ARDENNE TRAVAILLE DANS
LE SECTEUR TERTIAIRE
–
En Champagne-Ardenne, 39 % des salariés tra-
vaillent dans le tertiaire marchand (tableau 3), soit
une proportion nettement inférieure à celle observée
au niveau national (47 %). Cette sous-représentation
sectorielle ne se retrouve pas lorsque l’on considère
le tertiaire non-marchand qui occupe dans la région
une place supérieure à celle enregistrée à l’échelle
métropolitaine (34 % contre 32 %). La Champagne-
Ardenne reste un bastion industriel avec des activités
qui représentent 18 % des salariés régionaux contre
14 % dans l’Hexagone. Enfin, la région est également
une terre d’agriculture qui concerne 3 % des salariés
(1 % en France métropolitaine).
S’il est moins bien représenté qu’au niveau national,
le tertiaire marchand n’en demeure pas moins le pre-
mier secteur économique de la région. Pour autant,
son poids varie fortement d’une zone d’emploi à
l’autre. Il est plus élevé sur les zones d’emploi de
Reims (47 %) et de Troyes (40 %) qu’il ne l’est dans
les zones d’emploi d’Épernay (34 %) et surtout de
Charleville-Mézières (32 %). Le tertiaire non-mar-
chand, quant à lui, occupe une place de choix sur la
zone d’emploi de Châlons-en-Champagne (50 % des
salariés), capitale administrative régionale qui ac-
cueille également sur son territoire la préfecture de
la Marne. Les activités industrielles occupent une
place prégnante dans le tissu économique de plu-
sieurs zones d’emploi : Charleville-Mézières (25 % des
salariés), Épernay (24 %), Vitry-le-François - Saint-Di-
Agriculture Industrie Construction
Tertiaire
marchand5
Tertiaire
non-marchand6
Région Champagne-
Ardenne
3 % 18 % 6 % 39 % 34 %
Valeurs les plus élevées
par zone d'emploi
Épernay (11 %). Charleville-Mézières
(25 %).
Épernay (24 %).
Reims (7 %).
Troyes (7%).
Reims (47 %).
Troyes (40 %).
Châlons-en-Cham-
pagne (50 %).
France métropolitaine 1 % 14 % 6 % 47 % 32 %
France hors Île-de-France 1 % 15 % 7 % 43 % 34 %
Source:Insee(Estel)2011,traitementsApec.
–Tableau 3–
Répartition des salariés de la région Champagne-Ardenne par secteur d’activité
zier (23 %) ou encore Chaumont - Langres (20 %).
Quant aux activités agricoles et viticoles, elles sont
particulièrement bien représentées dans la zone
d’Épernay (11 % des effectifs salariés). Enfin, le sec-
teur de la construction en région présente des
constantes identiques à celles relevées à l’échelle
nationale (6 % des salariés). Il est très légèrement
surreprésenté sur les zones d’emploi de Reims (7 %)
et de Troyes (7%).
–
DES SPÉCIFICITÉS SECTORIELLES
INFRARÉGIONALES MARQUÉES
–
Les zones d’emploi de Champagne-Ardenne se carac-
térisent par des spécificités sectorielles bien pronon-
cées par rapport à la répartition régionale des sala-
riés (tableau 4).
Ainsi la zone d’emploi de Reims présente un tissu
économique à forte dominante tertiaire. Elle affiche
des spécificités marquées dans les activités de ser-
vices, notamment ceux relatifs aux bâtiments (indice
de spécificité7
de 1,7) avec une dizaine de structures
spécialisées dans le nettoyage (bureaux, usines, ma-
chines industrielles…) ou dans les activités de contrôle
ou d’analyse technique (indice de 1,5) avec notam-
ment Pingat Ingénierie. Bastion historique du textile,
la zone de Troyes présente une forte spécialisation
dans l’industrie de l’habillement (indice de 3,9), avec
notamment Petit Bateau et le groupe Devanlay qui
détient la licence de fabrication des produits Lacoste.
La zone d’emploi de Charleville-Mézières présente
également un profil industriel lié pour sa part à l’in-
dustrie automobile, avec notamment PSA Peugeot
Citroën, et à la métallurgie, avec par exemple KME
5. Transports, commerce, services aux
entreprises, services aux particuliers,
activités immobilières et financières.
6. Administration publique,
enseignement, santé humaine et
action sociale.
7. Ce niveau de spécificité est calculé
en faisant le rapport de la part
occupée par tel ou tel secteur
d’activité dans une zone d’emploi
donnée, par rapport à celle qu’il
occupe au niveau régional. Seuls ont
été pris en compte ici, les secteurs
représentant 1 % au moins des
effectifs propres à chaque zone
d’emploi et un nombre significatif de
salariés.
6. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN CHAMPAGNE-ARDENNE6
France SAS (transformation du cuivre). Constat iden-
tique pour Chaumont - Langres avec un tissu indus-
triel qui affiche une spécificité dans la fabrication de
produits en caoutchouc et en plastique liée notam-
ment à la présence de Plastic Omnium. À Vitry-le-
François - Saint-Dizier, c’est la métallurgie qui s’avère
surreprésentée (indice de 5). La zone de Châlons-en-
Champagne présente, pour sa part, un profil atypique
avec une spécificité sectorielle (2,7) dans les activités
de poste et de courrier (avec la présence du Centre
financier régional de la poste et du Centre de tris du
département de la Marne). Les activités liées à l’admi-
nistration comptent également deux fois plus de sala-
riés dans la zone par rapport à l’échelle régionale, en
lien avec le double statut de préfecture et de capitale
régionale de Châlons-en-Champagne. Enfin, la fabri-
cation de boissons tout comme l’agriculture-viticul-
ture sont davantage développées dans la zone d’em-
ploi d’Épernay (indices de spécificité de
respectivement 6,6 et 4,7). Cette spécialisation est
liée à la présence de plusieurs Maisons de Cham-
pagne dont celles appartenant au groupe LVMH
Moët Hennessy - Louis Vuitton : Moët et Chandon,
Mercier, Ruinart, Veuve Clicquot…
Plus globalement, le tissu économique régional pré-
sente deux axes de spécialisations marquées : la fa-
brication de boissons, qui compte en proportion 7,4
fois plus de salariés qu’au niveau national, et la mé-
tallurgie (4,4 fois plus de salariés). Dans le premier
cas, la présence d’un vignoble exceptionnel et presti-
gieux constitue la source d’un puissant secteur viti-
cole et de l’implantation de Maisons de Champagne
qui emploient environ 5 000 salariés en Champagne-
Ardenne. Quant aux activités liées à la métallurgie,
en dépit de fortes diminutions d’emploi notamment
lors de la récession de 2009, elles restent présentes
essentiellement sur deux zones d’emploi de la région :
Vitry-le-François - Saint-Dizier et Charleville-Mézières.
Zone d’emploi
Principaux domaines de spécificité
Indice
de spécificité
% des salariés
de la zone
travaillant dans ce
domaine
Reims 1 Services relatifs aux bâtiments
et aménagement paysager
1,7 3,3 %
2 Activités d’architecture et d’ingénierie ;
activités de contrôle et analyses techniques
1,5 1,4 %
Troyes 1 Industrie de l’habillement 3,9 2,5 %
2 Fabrication de meubles 3,4 1,3 %
Charleville-
Mézières
1 Métallurgie 3,5 6,3 %
2 Industrie automobile 2,5 1,7 %
Chaumont -
Langres
1 Fabrication de produits en caoutchouc
et plastiques
3,0 4,4 %
2 Fabrication de produits métalliques 2,9 8,3 %
Vitry-le-François -
Saint-Dizier
1 Métallurgie 5,0 9,1 %
2 Industrie automobile 3,1 2,1 %
Châlons-en-
Champagne
1 Activités de poste et de courrier 2,7 3,0 %
2 Administration publique et défense 2,1 21,2 %
Épernay 1 Fabrication de boissons 6,6 8,5 %
2 Culture et production animale 4,7 12,8 %
Région
Champagne-
Ardenne
1 Fabrication de boissons 7,4 1,3 %
2 Métallurgie 4,4 1,8 %
Source:Insee(Clap),TraitementsApec.
–Tableau 4–
Domaines de spécificités sectorielles dans les 7 zones d’emploi de Champagne-Ardenne
La part des salariés dans les « services relatifs aux bâtiments et aménagement paysager » est 1,7 fois plus importante dans la zone d’emploi de Reims qu’à l’échelle
régionale.
La part des salariés dans la « fabrication de boissons » est 7,4 fois plus importante en Champagne-Ardenne qu’à l’échelle nationale
Seuls les secteurs comptant un volume significatif de salariés (généralement au moins 1 000 salariés et/ou au moins 1 % des effectifs salariés de la zone ou de la région)
sont ici considérés.
7. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN CHAMPAGNE-ARDENNE 7
–PERSPECTIVES POUR LA CHAMPAGNE-ARDENNE–
–
LA CHAMPAGNE-ARDENNE À L’AUNE DE LA
RÉFORME TERRITORIALE
–
Le projet de loi relatif à la délimitation des régions, aux
élections régionales et départementales, et modifiant
le calendrier électoral a été adopté par l’Assemblée
nationale le 17 décembre 2014. Aussi, au 1er
janvier
2016, la France métropolitaine comptera 13 régions
au lieu de 22. Dans ce cadre, la Champagne-Ardenne,
l’Alsace et la Lorraine ne feront qu’une.
La future région ainsi constituée regroupera 5,5 mil-
lions d’habitants, devenant le 6e
territoire régional de
France pour sa population. En matière d’emploi, le
rapprochement de la Champagne-Ardenne, de l’Alsace
et de la Lorraine permettra de rassembler 1,4 million
d’emplois salariés, dont 23 % en Champagne-Ar-
denne. La région se situera ainsi au 5e
rang des régions
métropolitaines pour le nombre de salariés, derrière
Aquitaine/Limousin/Poitou-Charentes et devant Lan-
guedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées. Enfin, la future ré-
gion rassemblera 6,7 % des cadres métropolitains (soit
196 000), ce qui la situera au 6e
rang des régions
hexagonales pour le volume de cadres du privé, der-
rière la région Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées
(205 000), mais devant Aquitaine/Limousin/Poitou-
Charentes (186 000).
Au sein de cet ensemble régional, la zone d’emploi de
Reims perdra sa position de chef de file au profit de
celle de Strasbourg. Elle se classera, désormais, au 4e
rang des zones d’emploi de la future région pour le
nombre de cadres (16 800 soit 8,6 %), derrière Stras-
bourg (39 200 cadres), Nancy (23 500) et Metz
(18 500). Troyes se situera au 6e
rang (9 200 cadres)
derrière Mulhouse (15 000).
–
QUELLES ORIENTATIONS STRATÉGIQUES
POUR LA RÉGION ?
–
Secteur industriel majeur de la région, l’industrie
agroalimentaire est destinée à jouer un rôle clef dans
un des trois domaines prioritaires de la stratégie d’in-
novation en Champagne-Ardenne : la « bio-économie
ancrée sur une bio-raffinerie territorialisée ». Pour ce
faire, la Champagne-Ardenne dispose de nombreuses
entreprises spécialisées dans la première transforma-
tion de produits de grandes cultures (céréales, bette-
raves, luzerne…) et dans la valorisation alimentaire et
non-alimentaire des agro-ressources. Elle peut surtout
s’appuyer sur le pôle de compétitivité Industries &
Agro-Ressources (IAR) fondée conjointement avec la
Picardie. Le pôle IAR valorise l’innovation végétale
pour la conception de produits et matériaux biosour-
cés. Plusieurs agro-industriels d’envergure internatio-
nale sont adossés à ce cluster : Cristal Union, Vivescia,
Soufflet… La région bénéficie d’ailleurs de l’Institut
Européen de la Bioraffinerie, à proximité de Reims, qui
concentre sites industriels, centres de recherche et ins-
tituts de formation autour de la chimie du végétal. Par
ailleurs, des complémentarités avec l’Alsace et la Lor-
raine pourraient se développer sur ce point, les deux
régions étant également positionnées sur les bio-res-
sources notamment via le pôle de compétitivité Fibres-
Énergivie.
Ces complémentarités existent également pour le 2e
domaine d’innovation stratégique porté par la Cham-
pagne-Ardenne et qui concerne « l’optimisation des
performances de la transformation et l’utilisation des
matériaux » (en lien avec un secteur de la métallurgie
très présent dans la région). Dans cette optique, la
région peut s’appuyer sur le pôle de compétitivité
Materalia, qui dispose d’implantations à Charleville-
Mézières et Metz. Materalia vise à promouvoir la
conception des matériaux de demain, qui devront être
plus légers, plus fonctionnels, bénéficiant de perfor-
mances accrues, le tout dans une perspective de déve-
loppement durable. La recherche sur les matériaux et
les procédés intéresseront les secteurs de l’énergie, de
l’aéronautique, de l’automobile ou encore du médical.
Enfin, le 3e
axe stratégique de Champagne-Ardenne
concerne « la création d’offres de soins et de services
destinés aux personnes fragiles ou dépendantes pour
mieux vieillir dans les territoires ». La Champagne-Ar-
denne est confrontée à une stagnation démogra-
phique couplée à un vieillissement de sa population.
Les instances régionales pourraient répondre à cette
problématique en stimulant l’innovation sociale, en
favorisant la mise en réseaux de différents acteurs ter-
ritoriaux ou encore en mettant en place un nouveau
modèle économique. Cette stratégie pourrait entrer en
synergie avec celle déployée en Alsace autour de la
« Santé et le bien-être ».