une étude d'article intitulée "Communication, tourisme et développement territorial :
l’exemple des GSOURS du sud-est tunisien" de Mouna EL GAIED et Vincent MEYER, faite sous forme d'un exposé dans le cadre de la matière Fondements et Enjeux de l'intelligence territoriale.
2. Mouna EL GAIED:
Maître de conférences en sciences de
l’information et de la communication
à l’Université de Lorraine (site de
Nancy) et membre du Centre de
recherche sur les médiations.
Vincent MEYER:
Professeur des universités en
sciences de l’information et de la
communication à l’Université Nice
Sophia Antipolis et membre du
Laboratoire Information, Milieux,
Médias, Médiations (I3M). Ses
domaines de recherche sont les
pratiques d’information et de
communication d’agents individuels
ou collectifs dans différents champs
professionnels et leur manifestation
dans les discours publics (écrit, oral
ou audiovisuel).
2
3. I. Introduction
II. Avis et critiques des auteurs
III. Patrimoine et développement local
IV. Communication et tourisme
V. Conclusion
VI. Webographie
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4. Dans cet article, les auteurs ont
étudié l’approche de la
participation des différentes parties
participantes au développement
territorial, à travers l’activité
touristiques dans la zone sud-est de
la Tunisie (Médenine et Tataouine),
en prenant le cas des Gsours.
Ils ont aussi opté pour une analyse
de la communication interculturelle
et institutionnelle dans les
territoires en question.
4
5. Les Gsours (Gsar au singulier) représentent une étape
et une destination attirante qu’il faut prévoir en
planifiant les excursions dans le sud tunisien. C’est
pour cela que plusieurs militants associatifs et des
responsables institutionnels souhaitent les inscrire dans
une forme qualifiée « écotourisme ».
Pour ce fait, l’objectif est d’impliquer les populations
locales pour valoriser et préserver ces lieux perçus
« ordinaires ».
5
6. Les touristes ont aussi un rôle important en partageant
leurs expériences et en évaluant les dispositifs touristique,
mais dans ce cas ils sont peu réactifs et visitent ces zones de
manière inégale.
Les Gsours (gsar au singulier) représentent une fortune
mais qui est dévalorisée par les instances publiques de
conservation.
6
7. Les Gsours ont connus une transformation progressive, au cours des
dernières décennies, par une succession de fonctions:
Un lieu de défense en période de guerre
Un lieu d’ensilage des récoltes saisonnières (les céréales, les olives et les produits de bétail)
Un lieu de rencontres et de transactions
Aujourd’hui, c’est une étape d’un parcours touristique
7
1. Patrimoine
8. Les Gsours sont composés de
plusieurs greniers fortifiés appelés
« Ghorfas » étagés qui étaient à
l’usage d’une ou plusieurs tribus et
qui se referment en général sur une
cour intérieure.
Ces « ghorfas » étaient, comme
indiqué auparavant, des greniers
collectifs qualifiés d’écologiques (où
on entreposait les céréales, les olives
et les produits de bétail entreposés
durant les périodes de nomadisme des
tribus locales).
Figure 1: cliché du photographe Soler date de la fin du dix-neuvième
siècle (les « ghorfas » de Médenine en 1890) 8
1. Patrimoine
9. « une grande partie de ce
patrimoine national est dans un
état de décomposition avancée »
(Ksibi, Malouche, 2007, p. 242).
Une grande partie des « ghorfas » et
des « gsours » de nos jours sont en
état d’abandon et de délabrement
avancé.
Il faut inciter les promoteurs ou
décideurs locaux à contribuer au
financement d’opérations de
sauvegarde de ce patrimoine
Figure 2: Médenine : effondrement d’une partie des Gsours
historiques (photo prise par chaine Nessma publié Mardi 6/11/2018 9
1. Patrimoine
10. Le tourisme est un facteur principal qui permet de révéler les
ressources patrimoniales. La perception et l’avis du touriste,
par rapport à une destination, constitue un premier pas vers le
développement et vers le début d’un processus de valorisation.
Les Gsours sont devenus l’image de marque et l’empreinte de la
région sud-est de la Tunisie. Et leurs images sont considérés
comme un support de communication touristique et dans les
médias.
C’est l’image inhérente à toute destination de tourisme qui
nous offre la vision globale d’un pays ou d’un territoire et qui nous
permet de comprendre l’origine de proposition de certaines
activités et produits.
10
2. Développement
Local
11. L’écotourisme peut devenir une source de revenus pour
la région et à la fois lui permettre d’avoir un nouveau
revenu pour pouvoir favoriser la conservation et la
valorisation (une sorte d’auto-investissement).
La qualité des services touristiques (activités,
logement…) doit toucher à la perfection pour pouvoir
mener un développement territorial durable:
« Ce développement très fonctionnel se fonde sur le
modèle de paniers de biens et de services de qualité,
modèle de développement territorial durable pensé par
Amédée Mollard et Bernard Pecqueur (2007), la
valorisation conjointe de produits de qualité et de
services environnementaux parvient à générer une
rente de qualité territoriale (RQT).» Communication,
tourisme et développement territorial : l’exemple des
GSOURS du sud-est tunisien, EL GAIED-MEYER 201411
2. Développement
Local
12. Les
Gsours
appartiennent à un
territoire rural,
isolé et d’accès
difficile
menacés ( du point
de vue
socioéconomique,
démographique et
politique)
exposés aux risques
naturels
problèmes
écologiques (aridité
climatique, faible
pluviométrie et
forte activité
éolienne)
Un déséquilibre
démographique
(exode de la
population vers les
zones côtières ou à
l’étranger)
12
1. La
Communication
13. les Gsours présentent une grande richesse
historique, culturelle et patrimoniale. Et les
touristes de nos jours cherchent l’aventure et sont
à la découverte des coutumes et traditions des
autres populations. C’est pour cela qu’il est
important de faire participer ces dernières dans
les discours d’accompagnement d’un
développement des activités.
Le potentiel des touristes de la zone sud-est n’est
pas défini (instabilité de l’offre et la demande):
malgré l’importance de leur avis aidant au
développement, ce public n’a jamais été convoqué
dans les études en qualité « d’expert ».
13
1. la
communication
14. 14
« la promotion et le marketing des territoires, à l’échelle régionale, nationale voire
internationale, sont devenus nécessaires pour soutenir le développement économique et
touristique » (Mégard, 2012, p. 37).
la politique publique et territoriale tunisienne est en état d’émergence. Sa construction se
repose sur deux objectifs complémentaires:
•Le renforcement de l’attractivité du territoire au profit des populations géographiquement et socialement isolées
•Le développement d’une activité permettant de réduire les risques d’une dualisation des territoires et des économies
Il est devenu impératif d’établir un plan qui permet aux différentes régions d’être en
équilibre et de profiter d’une égalité sociale. Ceci nous permettra de renforcer l’écotourisme.
1. La
Communication
15. Dans le cas des Gsours, on opte pour une approche
« écotouristique » non destructive visant à les intégrer dans
le secteur touristique tout en favorisant le développement
d’échanges humains, économiques et culturels.
Le but est de faire participer les acteurs locaux, en leur
expliquant les bases du tourisme éthique (principes d’équité
sociale, économique et environnementale).
15
1. La
Communication
16. Le problème qu’on fait face, c’est la situation paradoxale
existante:
D’une part, les promotions incitantes au tourisme
utilisent des images de la région qui font rêver.
D’autre part, la situation, sur le plan réel, est lacunaire:
Absence d’analyse sur les attentes et sur le regard
posé par les touristes sur ces lieux
Manque de communication avec les habitants de la
région par rapport à la façon avec laquelle ils peuvent
enrichir l’expérience des touristes.
16
1. La
Communication
17. Recours à la reprise de la caractérisation proposée par Marc Boyer (1999)
concernant la décomposition du voyage en trois temps:
le voyage rêvé
le voyage vécu
le voyage prolongé
Prise en considération de la perception de Philippe Viallon (2013); la saisie du
phénomène touristique dans une approche interculturelle à travers cette
distinction subtile.
17
2. Le Tourisme
18. 18
Le voyage rêvé
La projection du futur voyage
et la préparation aux besoins
spécifiques.
Le voyage vécu
L’immersion réelle,
l’expérience vécue et les
échanges des découvertes
(habitants-touristes)
Le voyage prolongé
La « publicité » relayée par
les gatekeepers influente sur
la renommée du lieu.
2. Le Tourisme
19. Les pratiques touristiques se développent
essentiellement par imitation d’une couche sociale par
une autre (Viallon, Boyer, 1994). Et c’est sans doute là
les principaux points de tension dans les futurs
développements d’une communication publique et
territoriale au service du local.
19
20. L’intérêt de la recherche et l’analyse effectuées sur les Gsours s’inscrivent dans
une dynamique de rencontres et d’interactions entre les hôtes, les touristes et le
cadre général de la visite (le patrimoine matériel que représentent les Gsours ; les
patrimoines naturels et immatériels).
Il est essentiel de se rendre compte de la manière dont les différents acteurs
participants décrivent et traduisent leur attachement au territoire, les relations
sociales qu’ils y élaborent et les croyances qui prennent sens pour eux et qui nous
permettront de construire une information valorisant ces lieux.
20
21. Mouna EL GAIED, Vincent MEYER, mis en ligne le 10 mai 2014, Communication,
tourisme et développement territorial l’exemple des GSOURS du sud-est tunisien:
https://lesenjeux.univ-grenoble-alpes.fr/2014/varia/01-communication-tourisme-
developpement-territorial-lexemple-gsours-sud-tunisien/
Hatem Bourial - 25 juillet 2018, En 1890, lorsque Soler photographiait les
« ghorfas » de Médenine: http://www.webdo.tn/2018/07/25/en-1890-lorsque-soler-
photographiait-les-ghorfas-de-medenine/
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