Les soignants essaient d'être attentif à l'univers des patients. Dans cet univers nous nous sommes posés la question de la place de la religion et de la culture.
Dans les débats qui traversent la société concernant la laïcité, nous avons voulu être dans la réflexion, plus que dans la réaction
Quelques problématiques,essentiellement issues du milieu hospitalier, très peu du milieu libéral.
Les différences religieuses ou culturelles posent elles vraiment des difficultés dans l'acte de soin ? ou est ce un fantasme ?
- 1400 questionnaires
- médecins Loire Sud, libéraux et hospitalier
- recto-verso, avec réponses fermées
- sur les difficultés éventuelles rencontrées dans leur activité de soins
2. Pourquoi cette étude ?
Les soignants essaient d'être attentif à l'univers des patients. Dans cet
univers nous nous sommes posés la question de la place de la religion et
de la culture.
Dans les débats qui traversent la société concernant la laïcité, nous
avons voulu être dans la réflexion, plus que dans la réaction
Quelques problématiques,essentiellement issues du milieu hospitalier,
très peu du milieu libéral.
Les différences religieuses ou culturelles posent elles vraiment
des difficultés dans l'acte de soin ? ou est ce un fantasme ?
- 1400 questionnaires
- médecins Loire Sud, libéraux et hospitalier
- recto-verso, avec réponses fermées
- sur les difficultés éventuelles rencontrées dans leur activité de soins
3. Population de l'étude
- 114 réponses médecins Loire Sud
- équilibre homme/ femme
- bonne représentativité libéral / salarié (40/60 en Fr)
- bonne représentativité selon âge
4. Dans quelles situations les différences culturelles ou religieuses
des patients peuvent influer sur l'attitude thérapeutique?
24%
70 %
20 % 31 %
5. Dans quelles situations les différences culturelles ou religieuses
des patients peuvent influer sur l'attitude thérapeutique?
22 %
20%
26 % 17%
14 %
25 %
1- contraception 2- grossesse 3- nutrition 4- arrêt thérapeutique
5- examen clinique 6-infertilité 7-anxio dépression 8-handicap
6. Les orientations culturelles ou religieuses de certains patients
peuvent- elles parfois être source de conflits ?
Influence sur attitude thérapeutique : 24 % Conflits: 5 %
Dans la majorité des cas il y a adaptation (du patient? du médecin?)
L'évolution vers une conflit est rare, mais pas nulle....
7. La famille, avec ses convictions culturelles et religieuses,
influence-t-elle la prise en charge ?
- peu sur l'homme
- souvent pour la femme
7 %
24 %
8. Est ce que certaines demandes de patients vous ont mis en
difficulté du fait de vos convictions philosophiques ou
religieuses ?
mes convictions n'entrainent pas de difficulté sur les soins que je donne: pour 1/3 si
le soin est un dialogue – importance des deux partenaires
le positionnement dans ce questionnaire peut être lié à l'attitude du patient ou au soignant
9. Demander un avis à une commission medico-juridique consultative, en cas
de difficulté liée à la laïcité, vous paraît-il utile ?
Participer à des discussions collégiales concernant cette problématique
vous paraît-il utile ?
57 %
64 %
10. - biais
problème de cohorte: seuls les motivés répondent
réponse par « ressenti et mémoire », pas de dossier clinique...
sens accordé aux notions de culturel et religieux
Ex de l' examen clinique: religieux? culturel? milieu social? famille? pudeur?
Mais nous avions la réponse à notre question initiale:
Les difficultés de soins liées aux différences culturelles existent.
Elles touchent plus la femme que l'homme.
Contraception, grossesse, nutrition et arrêt thérapeutique sont les
premiers domaines concernés.
La famille du patient et les convictions du soignant jouent un rôle.
Cela reste dans la majorité des cas un paramètre dans la stratégie
thérapeutique, l'évolution vers un conflit est rare, mais pas exceptionnelle.
Il y a, de la part du milieu médical, une demande de discussion sur ce
sujet.
11. Comment répondre à cette demande?
Discussion familiale pendant le repas ?
13. 31 fiches laïcité
Conseil de l'ordre des médecins
de la Haute Garonne
Oct 2015
clause de conscience, certificat de virginité,circoncision pour raisons
non médicales,hyménoplastie,diagnostic prénatal, contraception....
14. Mise en place d'un groupe médico-juridique
si vous êtes:
Infirmière, kiné, médecin, sage femme,dentiste, aide soignante,
psychologue..
question (laïcité, différence culturelles, différences religieuses)
mail: sante@licra-saint-etienne.org
réflexion: - du groupe
- +/- juristes de la Licra
- +/- Terre d'Ethique ( si éthique)
Réponse : - par mail
15. Pour ouvrir la discussion
Quelques exemples de commentaires libres recueillis en
fin de questionnaire …
et qui n'engage que ceux qui les ont écris...
16. « l’attitude thérapeutique (les décisions) est discutée avec
le patient qui a très souvent des préférences. Ces
préférences peuvent être liées à des croyances religieuses
ou non ; pas facile de savoir la part culturelle ou religieuse
dans ses préférences (le médecin ne demande pas au
patient de les justifier). »
être une femme ou un homme : « Ces différences influent
surtout sur l’approche, pas sur les décisions thérapeutiques »
« En fait, je reste toujours neutre au niveau du port du foulard ou burqa, et je fais
comme avec les autres sans faire de remarque : se déshabiller et se mettre en slip
et soutien gorge.. Le seul problème que je rencontre : la pudeur maladive de
certaines ».
17. « Etant psychiatre, je n’ai jamais affaire à un refus brutal d’examen
médical physique, la difficulté du transculturel est ailleurs. D’autre part
les fanatiques ne consultent pas les psys ».
« Comme médecin libéral exerçant dans un lieu privé, je ne vois
guère de difficulté liées à la laïcité. Si une patiente refuse un
examen pour raisin religieuse ou culturelle, j’explique non
seulement le but de l’examen, mais encore le risque à ne pas le
faire, ensuite le/la patiente décide : il n’y a pas d’obligation à
accepter un soin. Le plus souvent, il/elle les accepte !... »
« Il y a très peu de problèmes liés aux convictions philosophiques ou religieuses.
Souvent nous avons affaire à des imbéciles que l’on a beaucoup de mal à convaincre.
Les médiateurs (Imam, prêtres, témoins de Jehova) sont souvent beaucoup plus
compréhensifs et nous permettent de travailler correctement sans nous confronter à
des inepties d’un autre temps. J’ajouterais concernant l’islam que le problème vient
des hommes et que la relation avec les femmes, même voilées, est en général facile.
Il n’est pas question de changer d’attitude thérapeutique. Au mieux il faut expliquer
mais ne pas céder ».
18. « Nous sommes confrontés à quatre difficultés :
L’examen clinique et les soins d’une femme religieuse, la viande Hallal au
restaurant, la prière dans les chambres, le jour de l’Aïd qui n’est pas férié,
ce qui demande des permissions et interruptions de soins. »
« Les seules problématiques que j’ai personnellement
ressenties sont liées à des indications de transfusions chez
les témoins de Jehova »
« Je ne sais pas quoi dire, mais il y a un ras-le-bol d’être soumis à des revendications
religieuses voire sectaires inadmissibles dans notre pays censé laïc. Certes la religion ( ?)
musulmane est souvent en cause mais les autres intégristes (juifs, catholiques, témoins de
Jehova …) sont aussi très présents. Je suis près de la retraite mais inquiet, très inquiet pour
mes successeurs et mes enfants si ce laxisme continue. Un exemple j’ai failli être poignardé,
car, homme, je devais installer une péridurale à une femme musulmane en train d’accoucher,
et à plusieurs reprises, je n’ai pas eu le droit de consulter une femme musulmane (ou plutôt
mariée à un musulman). »
« Je pense, que dans la grande majorité des cas, les problèmes proviennent de la stricte
attitude du médecin et de son éventuelle intolérance. »
19. « Malheureusement nous sommes dans un pays où la religion musulmane
outrepasse ses droits. Il est loin le temps où l’on demandait à des chrétiens
arrivant en France de prouver qu’ils étaient baptisés pour être admis dans
certaines écoles. Jusqu’à preuve du contraire nous sommes dans un pays laïc ( )
mais à dominante culturelle judéo-chrétienne. !!! Pourrions-nous nous imposer en
tant qu’expatrié de telles exigences dans les pays musulmans ? »
« Praticien hospitalier à la retraite depuis peu, j’ai pu
constater, chez les cathos comme dans toutes les
confessions, qu’il y avait des personnes désinhibées
(souffrance, asociales ?) dans tous les milieux. »
« Demande d’une commission consultative, réponse : « je n’en sais rien. A priori, en pratique
libérale, j’ai l’impression qu’en cas de difficulté le patient change de praticien. A l’hôpital c’est
plus compliqué, surement »
« Si difficulté ou problématique complexe rencontrée, intérêt de faire appel à un 1/3
pour réfléchir ensemble, prendre du recul et éventuellement bénéficier de son
expérience ou expertise, comme pourrait le proposer une commission médico-
juridique. »