Reprendre ses études à 40 ans : certains sautent le pas...Mohamed Djouani est désormais titulaire d'un doctorat en sciences de l'information et de la communication obtenu à l'Université de Bourgogne en 2013
Reprendre ses études : le dijonnais Mohamed Djouani
1. 04
CÔTE-D'OR
365Pendantla
périodehivernale,365
agentsdépartementaux
serontmobiliséspour
faciliterlacirculationetla
sécuritédesvéhicules
malgrélesintempéries,
surles6000kmderoutes
départementales.
£ SocialSalariés d’autres sites et syndicats ont apporté, hier, leur soutien aux grévistes de
Sanofi. Alors que la prime de cession proposée ne satisfait pas. À lire en page 7
ÉDUCATION. Ils sont de plus en plus nombreux à reprendre leurs études tardivement.
Quaranteans :lebelâge
pourretourneràl’école
Web.La thèse de Mohamed Djouani est consultable
sur www.theses.fr/2013DIJOL023.
Papier.Les résultats des recherches de Mohamed Djouani donnent
lieu actuellement à plusieurs publications dans des revues scientifiques.
E
t pourtant, ils ont été
nombreux à lui de-
mander quelle mou-
che l’avait piqué. Mais il a fi-
nalement tenu son pari fou :
reprendre ses études, à 40
ans, pour toucher du doigt
sa vie rêvée.
Le Dijonnais Mohamed
Djouani a désormais une si-
gnature de mail qui résume
son ascension universitaire
au sprint : Chargé d’ensei-
gnement au Cnam Bourgo-
gne, Docteur en Sciences de
l’information et de la com-
munication, Chercheur as-
socié au Laboratoire CI-
MEOS de l’Université de
Bourgogne. Avant tout ça, il
y a sa première vie, de com-
mercial dans de grandes
maisons comme Siemens
ou France Telecom. Après
un dernier job à la Fnac, il
sollicite un congé indivi-
duel de formation (CIF).
Marié, papa…
et étudiant
« Je n’avais pas envie de
terminer ma carrière dans le
commerce, mais plutôt de la
réorienter vers la forma-
tion », raconte-t-il aujour-
d’hui. Il reprend alors un
cursus de licence master
doctorat (LMD) et obtient
un financement du conseil
régional de Bourgogne
(CRB) dans le cadre du dis-
positif « Jeunes Chercheurs
Entrepreneurs » (JCE) du
Plan d’actions régional
pour l’innovation (PARI). A
l’époque, il est déjà marié et
papa d’une petite fille. La
vie familiale se réorganise,
le papa à la vie profession-
nelle toute tracée redevient
un étudiant modèle. « Le
plus dur, c’était de repren-
dre des cours quinze ans
après avoir arrêté l’école, de
structurer ses connaissan-
ces », souffle-t-il aujour-
d’hui.
Il se lance même dans une
thèse, encadrée par les labo-
ratoires LEAD et CIMEOS,
sur « un nouveau dispositif
de prévisualisation, breve-
té, permettant à des utilisa-
teurs de naviguer et de con-
s u l t e r d e s p a g e s e n
profondeur sur internet ».
Un travail de quatre ans,
passionnant mais haras-
sant, qui l’a aussi conduit à
mener plusieurs expérien-
ces auprès d’un public com-
posé d’étudiants et de per-
sonnes âgées, et donc de se
construire un nouveau ré-
seau professionnel. Aujour-
d’hui, il embrasse une car-
r i è r e u n i v e r s i t a i r e
prometteuse avec deux en-
vies : « penser des projets et
transmettre des savoirs ».
Son moteur, c’est la passion.
Sa fierté, c’est le chemin ac-
compli. Loin des préjugés,
et des oiseaux de mauvais
augure.
FRÉDÉRIC JOLY
frederic.joly@lebienpublic.fr
Reprendre ses études, dé
crocher un nouveau diplô
me, s’inventer une nouvelle
vie professionnelle. Cer
tains sautent le pas, même
à 40 ans…
MOHAMED
DJOUANI
“Pour
réussir, j’ai pu
compter sur mes
professeurs... et la
patience de ma
famille.”
Sur www.bienpublic.com, vous avez
été nombreux à répondre à notre ap-
pel à témoins concernant la reprise
d’études à 40 ans. « J’ai 43 ans et j’ai
décidé, après un licenciement écono-
mique, d’obtenir le diplôme le plus de-
mandé sur le marché de l’emploi, le
BTS », raconte par exemple Christine,
de Pontailler-sur-Saône. « Je suis en
effet comptable depuis 2005, j’ai suivi
une formation d’assistante en compta-
bilité et gestion à l’Afpa, puis j’ai tra-
vaillé. Quand j’ai appris mon licencie-
m e n t à c a u s e d e s d i f f i c u l t é s
économiques de ma société, je me suis
immédiatement lancée dans des re-
cherches pour connaître mes possibi-
lités d’évolution. Après des heures de
recherches, mais aussi des demandes
auprès d’organismes de formation res-
tées sans réponses, j’ai pu entrer en
formation BTS comptabilité gestion
des organisations au Greta. Le chemi-
nement a été compliqué, incertain,
mais j’ai réussi grâce au dévouement
de ma conseillère Pôle emploi. Quand
elle m’a dit par mail “Préparez votre
cartable” je me suis dit que le profes-
sionnalisme existait encore. Mainte-
nant que je suis une formation, je me
rends compte que les difficultés sont
réelles et que l’âge reste une difficulté
comme une grande force. »
Sylvie, elle, vient de reprendre ses étu-
des à 37 ans avec une formation par
correspondance auprès de l’école de
formation comptable basée à Lyon.
« Pendant 8 ans j’ai été secrétaire mé-
dicale », détaille-t-elle. « Suite à mon
déménagement, j’ai intégré en jan-
vier 2014, en tant que secrétaire, un
garage spécialiste d’une très grande
marque, près de Dijon. J’ai alors déci-
dé de me lancer dans une formation
de comptabilité afin d’avoir de bonnes
bases. Ma formation a débuté en octo-
bre. Pas facile de se remettre dans les
devoirs onze ans après ma dernière
formation, déjà par correspondance !
Mais désormais, j’ai trouvé mon orga-
nisation. »
«PASFACILEDESEREMETTREDANSLESDEVOIRS,ONZEANSAPRÈS»