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NOMBRE DE PARENTS S’INQUIÈTENT AUJOURD’HUI
DE VOIR LA JEUNE GÉNÉRATION MOINS ORIENTÉE CARRIÈRE.
BILAN LIVRE DANS CE DOSSIER HUIT CONSEILS À AVOIR EN TÊTE
LORS DU DÉMARRAGE PROFESSIONNEL DES JEUNES.
DOSSIER COORDONNÉ PAR MARY VAKARIDIS,
AVEC FABRICE DELAYE ET CHANTAL MATHEZ DE SENGER
DOSSIER
VOS ENFANTS
FACE AUX
DÉFISDU TRAVAIL
PHOTO:GETTYIMAGES
l’industrie attire 60% des meilleurs et 20%
se tournent vers le consulting.
Toutes catégories confondues, les meil-
leursélémentssont45%àvouloirtravailler
pour une entreprise internationale, contre
10,5% pour une firme locale. Cette soif
d’international s’est beaucoup accrue ces
dernières années. Dans son rapport d’en-
quêtesurl’insertionprofessionnelledesdi-
plômés de la promotion, l’EPFL pointe que
25% de ses diplômés sont partis à l’étran-
ger en 2012, généralement avec un emploi,
contreseulement15et18%lesannéespré-
cédentes. Et 52% de ses diplômés choi-
sissent de travailler dans de grandes orga-
nisations (plus de 250 salariés).
Les professionnels les plus formés sont
attirés par des métiers émergents qui n’ont
pas encore de nom, observe Grégoire
Evéquoz, directeur général de l’OFPC de
Genève. «Il y a d’abord les activités liées
à la minimisation des risques. Les entre-
prises doivent de plus en plus justifier leur
qualité par cette maîtrise dans toute leur
chaîne de valeur. Ensuite, les professions
liées à l’optimisation des coûts. Enfin, la
gestion de crise, avec des extensions vers
la communication et les réseaux sociaux.»
2. Les start-up pas si attirantes
Après ses études en HEC, François Briod,
28ans,acrééTawiPaypourmettrelestech-
nologies de l’information au service des
transferts de fonds Nord-Sud et éviter aux
travailleurs émigrés d’être tondus par les
banques. Il réalise ainsi la quête de sens
propre à sa génération. Reste que l’attracti-
vitédesstart-upauprèsdesjeunesestpeut-
être surestimée par les médias.
Directeur d’Universum Suisse, Yves
Schneuwly note: «Sur 12 000 étudiants
sondés, seulement 5% veulent créer leur
entrepriseet4%rejoindreunestart-up,soit
au total moins que les 15% qui veulent tra-
vaillerpourlesecteurpublic.Encomparai-
son, la start-up a plus d’attrait en Grande-
Bretagne où les étudiants font ce choix à
15%. La Suisse présente, avec l’Allemagne,
laplusfaibleproportiondecandidatsàl’en-
trepreneuriat sur 55 pays.» Une tiédeur
qui se justifie, selon Richard Aeschmann:
«L’attention se focalise sur les sociétés qui
gagnent des milliards à Wall Street, mais
cela reste exceptionnel.» Dans les start-up,
il faut travailler beaucoup et le salaire cor-
respond rarement à la charge de travail.
Mais l’envie vient avec le temps. Les dé-
tenteurs d’un doctorat marquent un inté-
rêt plus marqué pour l’entrepreneuriat que
les détenteurs d’un master. Vice-recteur
de l’Université de Genève et spécialiste
de l’économie du travail, Yves Flückiger
souligne: «Le souhait d’entreprendre aug-
mente avec les années d’expérience après
lediplôme.»Cequeconfirmel’étudeGuess
2013-2014 sur l’entrepreneuriat des étu-
diantsenSuisse(lirel’infographiepage36).
Danscetteéconomieentransition,«deplus
en plus, on ne cherche pas un emploi, on le
crée», observe Grégoire Evéquoz.
3. Le besoin de mobilité
«Le développement personnel est une
priorité pour la génération des 20 à 30 ans
parce que c’est un moyen d’augmenter sa
valeur sur le marché du travail. Cela n’im-
pliqueplusforcémentuneformationpayée
par l’employeur de type MBA, mais plu-
tôt de «l’empowerment» dans le poste
occupé.» Yves Schneuwly ajoute que le
temps partiel et la flexibilité du travail sont
aujourd’hui les nouvelles normes sur le
marché de l’emploi, pour la génération Y
comme pour celles qui la précèdent. Si les
multinationales gardent un attrait, c’est en
partie parce qu’elles répondent à cette as-
piration en offrant une mobilité de départ.
Les grandes compagnies qui figurent
parmi les employeurs préférés des étu-
diants se déplacent rarement sur les cam-
pus pour recruter un collaborateur ju-
nior. «Ces groupes reçoivent une quantité
d’offres spontanées et utilisent ce réser-
voir permanent», constate Sabina Rondic,
psychologue au Service d’orientation et
carrières de l’Université de Lausanne.
Les spécialisations jouent un rôle secon-
daire, car lorsque ces grands employeurs
misent sur un talent, ils vont lui proposer
lesformationsadéquatesencoursd’emploi.
«Certaines entreprises se profilent dans le
cadredesfoiresd’emploidesHECenvenant
y animer une conférence ou un atelier. Les
stages sont aussi une occasion importante
de nouer des relations et de se créer un ré-
seau», ajoute Sabina Rondic.
4. L’importance de l’expérience
pratique
«Les jeunes bardés d’excellents diplômes
sont persuadés que leurs titres suffisent
pourdécrocherunemploi.Orilsdéchantent
brutalement face à des recruteurs qui at-
tendent d’eux motivation et passion.» En
tant que formateur, Nicolas Nervi a décou-
vertundécalageénormeentrelavisiondes
diplômésetlesattentesdesemployeurs.Ce
directeur marketing de la holding BeMore
Group poursuit: «Si vous voulez travailler
dans le luxe, vous devriez avoir participé
comme bénévole à Baselworld, suivi des
conférences et des événements. Dans le
sport, un diplôme de marketing ne sert à
rien si vous ne pouvez pas attester d’un en-
gagement personnel dans des clubs ou des
associations.»
Selon l’étude Guess 2013-2014, Google est l’employeur le plus attractif pour les étudiants suisses.
V
OUS ÊTES DANS VOTRE cin-
quantaine glorieuse et vous
aviez en tête d’ambitieux
objectifs professionnels
pour votre fille ou votre fils.
Seulement voilà: elle (il) ne veut pas faire
votremétier,prendrevotresuccession,de-
venir vous. Vous les avez laissé suivre leur
chemin, afin qu’ils deviennent des adultes
«épanouis».Maiscechemins’avèrelonget
pavéd’embûches.Elle(il)achoisidefairesa
thèse de doctorat sur un sujet improbable,
type «Les enjeux esthétiques, dramatur-
giques et sociaux de la querelle sur le bal-
let-pantomime à Milan au XVIIIe
siècle».
Parfois, les spécialisations correspondent
seulement à une poignée de postes en
Suisse. Parfois, elle (il) a multiplié les faux
départs. Encore chez ses parents à plus
25 ans, elle (il) enchaîne formation sur for-
mation,attendantle«déclic».Etvousaussi.
Le chemin n’est plus «tout tracé»
Lorsque, régulièrement, on vous inter-
roge dans votre cercle, vous faites parfois
un rictus, levez les parfois les épaules, ré-
pondez souvent d’un air quelque peu rési-
gné: «Elle (il) se cherche encore.» Et vous,
vouscherchezlesmots.«Lesmétierstradi-
tionnels ne l’attirent pas», «elle (il) est très
différent(e)demoi»...Rassurez-vous.Vous
n’êtes pas seul.
Banquier, avocat, médecin, ces profes-
sions libérales ne font plus rêver les jeunes.
Ils se méfient aussi des métiers où il faut
travailler plus et gagner moins. Finie éga-
lement l’époque où, déjà adolescent, on se
traçait un plan de carrière, espérant gravir
les échelons jusqu’au sommet et vieillir au
sein d’une seule et même entreprise.
«Hier, la carrière faisait l’identité.
Aujourd’hui, il y a une multiplicité d’iden-
tités»,constateGrégoireEvéquoz,directeur
généraldel’Officepourl’orientation,lafor-
mation professionnelle et continue (OFPC)
de Genève. «Les deux tiers des jeunes nous
disentqueleurchoixestliéauhasardd’une
rencontre ou d’un stage. Dans le passé, les
choix étaient beaucoup plus conditionnés
par l’acquisition d’une compétence et aussi
par la proximité familiale ou régionale. On
choisissait la banque à Genève, l’horlogerie
à Neuchâtel.»
Ainsi,selonlesexpertsinterrogés,pourla
génération des moins de 30 ans – née avec
internet – le bien-être, la qualité de vie et
la fibre éthique et sociale de l’entreprise
comptent davantage. «On voit clairement
une augmentation de l’importance accor-
dée à la vie personnelle. Ce qui fait rêver,
c’est de réussir sa vie et non pas seulement
sa carrière», énonce Daniel Cordonier, di-
recteur de l’Office d’orientation scolaire et
professionnelle du Valais romand.
L’autre évolution clé est que les jeunes
arrivent aujourd’hui sur le marché beau-
coup mieux formés que leurs aînés, qu’ils
prennent parfois de haut. Or, à moins de se
profilerdansuneniche,parexemplelapro-
grammationinformatiqueenJava,leCVn’a
rien d’un sésame.
Livrons d’emblée la conclusion de ce
dossier: outre les atouts que représente-
ront les compétences mathématiques, sta-
tistiques et informatiques, un jeune sera
plus employable s’il dispose d’une expé-
rience pratique, d’une vie associative, de
capacités élevées de collaboration et d’ap-
titudes à compléter sa formation de ma-
nière autodidacte en ligne. Dans le détail,
voici les huit conseils clés à prendre en
compte pour un jeune qui se lance dans la
vie professionnelle.
1. Les secteurs qui ont la cote
Les métiers qui ont le plus la cote au-
jourd’hui chez les jeunes sont ceux liés au
web ou à la communication numérique,
constate Daniel Cordonier. Pour s’en
convaincre,faitesuntest.SurLinkedIn,ta-
pez «digital» dans le moteur de recherche.
Vous obtiendrez quelque 8 millions de ré-
sultats. «Digital intelligence and e-reputa-
tion», «digital project manager», «digital
director»,«digitalmarketing»,«digitalse-
curity consultant», voire «digital transfor-
mation leader». La demande est là.
D’autres métiers moins virtuels
émergent, grâce à l’effet de la médiatisa-
tion, qui joue un rôle croissant. «Des émis-
sions comme Top Chef ou D&Co ont fait ex-
ploser la demande pour devenir cuisinier
ou architecte d’intérieur», fait remarquer
Grégoire Evéquoz. Parmi les entreprises
qui font rêver, Richard Aeschmann, du ca-
binet de recrutement Alexander Hughes à
Genève, mentionne le fabricant américain
de motoneiges Polaris. Ou Puig, groupe
de mode espagnol qui réunit notamment
Gaultier et Carolina Herrera. Les jeunes
sont attirés par de grandes entreprises en
croissance.Desgroupesstructurésmaisqui
offrentdespossibilitésdeprogressiondans
despostesdifférents,aussiàl’international.
Certaines choses n’ont pas changé. Les
métiersàhautpotentielderevenusattirent
encore l’élite des étudiants. Le diplômé
brillant chez qui toutes les portes s’ouvrent
s’engouffrera illico chez un consultant in-
ternational, type Bain ou McKinsey. C’est
cequedémontrel’étudeTalentInsight2014
d’Universum menée auprès de 1,2 mil-
lion d’étudiants dans 55 pays. Par ordre de
préférence, ces forts en thème s’orientent
vers le conseil (42%), la banque (37%) et
le tourisme (23%). Suivent le luxe (22%),
la communication (16%), puis l’audit et la
comptabilité (14%). Chez les ingénieurs,
COMMENTENTRER
AUJOURD’HUI
DANSLAVIEACTIVE
DOSSIER QUELS MÉTIERS FERONT VOS ENFANTS?
PHOTO:DR
«INGÉNIEUR ROBOTIQUE, UNE SPÉCIALISATION APPELÉE À SE DÉVELOPPER»
PHOTOS:DR
Flexibilité.
La jeune génération
est plus sensible
à la qualité de vie,
soulignent
les spécialistes
de l’orientation
professionnelle
en Valais et à Genève,
Daniel Cordonier
(à g.) et Grégoire
Evéquoz. Minimisation
des risques,
optimisation des coûts,
gestion de crise seront
des compétences
très demandées.
Selon Nicolas Nervi, «les jeunes pensent
qu’unespécialisationenmarketingquileur
a coûté 15 000 francs va faire la différence.
Ils ne réalisent pas que plusieurs dizaines
d’autres personnes terminent chaque an-
née le même cursus.» Du point de vue de
l’employeur, un candidat diplômé coûte en
outre plus cher en rémunération. Le recru-
teurpréféreratoujoursunjeunesansbrevet
mais enthousiaste qui pourra se former en
cours d’emploi à un diplômé indolent.
SelonRichardAeschmann,ducabinetde
recrutement Alexander Hughes à Genève,
«cette génération a des aspirations qui cor-
respondent de moins en moins à la réa-
lité économique». En effet, les entreprises
suissesdoiventaujourd’huiaugmenterleur
productivité,unecontrainteencorerenfor-
céeparlerécentrenchérissementdufranc,
alors que la nouvelle génération aspire à
moins de sacrifices.
Selon nos interlocuteurs âgés de 40 ans
et plus, les moins de 30 ans croient qu’on
réalise ses aspirations dès le premier job.
Desjeunesquisemontrentvolontiers«dé-
licats» face à la tâche et arriveraient avec
des exigences très élevées dès leurs débuts.
Nicolas Nervi affirme: «Mes étudiants qui
ont fait les meilleurs débuts de carrière le
doivent à des soft skills comme la capacité
d’écoute, l’humilité, le goût du travail et,
surtout, la passion.»
5. Une autre vision de la hiérarchie
LagénérationYmontred’énormesattentes
face à ses supérieurs, comme l’indique
l’institut allemand Absolventa. Si le col-
laborateur est mécontent de son chef, il se
metaussitôtàlarechercheactived’unautre
postedans96%descas.Ilsouhaiteaussique
son supérieur se soucie du développement
de ses compétences et des possibilités de
formation.
Conseiller en leadership, Maxime
Morand cite volontiers l’auteur Thierry
Crouzet*, qui décrit ainsi la génération Y:
«Ils ne votent pas, n’étudient pas et ne tra-
vaillent pas, mais ils changent le monde.»
Selon cet auteur, l’entreprise en phase avec
la génération internet présente un modèle
hiérarchique qui fonctionne comme une
nuée d’oiseaux. «Il n’y a pas de chef qui
dicte à chacun ce qu’il doit faire. Chacun
peut imprimer un mouvement au groupe
en se déplaçant vers un bord pour ensuite
revenir au cœur de la nuée pour se repo-
ser», résume Maxime Morand.
Cetanciendesressourceshumaineschez
Lombard Odier, UBP et Credit Suisse af-
firme que «pour les chefs de la vieille école
et tenants du modèle hiérarchique verti-
cal, gérer le comportement de la généra-
tion Y représente un gros défi. Il est cou-
rant qu’une nouvelle recrue s’adresse à son
chef pour lui expliquer ce qu’elle ferait à sa
place.»Cettegénérationaenoutreunetout
autrenotiondutemps:«Iln’yapourellepas
de séparation claire entre le travail, la for-
mation et l’épanouissement personnel. Le
découpagedutempsquelesentreprisesont
héritédutaylorismeestvouéàdisparaître.»
Employeur favori des étudiants (voir
l’infographie page 36), Google a déjà inté-
gré cette donne en annihilant la frontière
entre les sphères professionnelle et privée
des collaborateurs. Les employés mènent
des projets certes astreignants mais restent
libres de leurs horaires et de leur lieu de
travail. Un réel progrès? Un de nos experts
considère que Google et ses pairs infanti-
lisent les employés dans une sorte de «so-
ciété Disneyland». Il ne faut pas être naïf,
estime Richard Aeschmann: «Les entre-
prises cherchent la rentabilité avant tout et
l’amélioration de la productivité de leurs
employés.»
Selon Yves Schneuwly, «les employeurs
suisses sont clairement influencés par la
façon dont Google veut rendre le travail
«cool». Cela dit, c’est plutôt une source
d’inspiration qu’un modèle à imiter. J’ai
rendu visite à une banque privée à Turin
récemment qui avait repris les codes de
Google jusque dans la transformation de
ses bureaux. C’est un échec, car ce n’est pas
crédible aux yeux des talents.»
6. Le piège de la surqualification
Attention: au lieu d’être un atout, une plé-
thoredediplômespeutêtreunhandicapsur
le marché du travail. Vice-président pour
les ressources humaines chez Edwards
Lifesciences en Californie, Serge Panczuk
témoigne:«L’accumulationdepapierspeut
dénoter d’une peur de se lancer, à moins
qu’il ne s’agisse d’un projet réel avec des
réalisations à la clé. Un certificat donne
rarement une compétence. Il apporte un
réseau ou une information sur le niveau à
maîtriser. Les aptitudes s’acquièrent dans
la pratique.»
Sabina Rondic tient le même discours.
«Avant de commencer une nouvelle for-
mation ou une spécialisation, il faut abso-
lumentacquériruneconnaissancedelavie
active en prenant un premier job ou par un
stage. Les recruteurs ont une nette préfé-
rencepourlescandidatsquiprésententune
DESMÉTIERSD’AVENIR
Daniel Borel, fondateur de Logitech, voit
émerger le métier «de nutritionniste
digital: Il s’agira de relier des bases
de données sur la nutrition et la santé
avec des objets connectés pour
personnaliser les régimes alimentaires».
Pour David Marcus, vice-président genevois
de Facebook, «la société aura besoin
d’ingénieurs robotiques, car avec
l’ascension des robots, les spécialisations
dans ce domaine vont se développer».
«Je recommanderais de bien suivre les cours
de maths et de statistiques, d’apprendre à
programmer et de trouver un job dans les
technologies de l’information, autour
du code ou autour des data», indique le
stratège en innovation Laurent Haug.
Cofondateur du Near Future Laboratory et
professeur à la HEAD, Nicolas Nova anticipe:
des «jobs équivalents à ceux de conseiller
financier vont se développer pour gérer les
contenus personnels du citoyen».
Fondateur de l’Hackuarium à Renens, premier
espace de biohacking en Suisse, Luc Henry
évoque le métier de visualisateur de
données. Son rôle: rendre compréhensibles
les informations de big data au travers d’outils
interactifs encore à développer.
Quant à l’entrepreneur en série Pierre
Chappaz, il recommande des débuts en tant
que commercial dans une boîte
internet à New York ou en Asie: «Le
meilleur moyen d’apprendre à travailler dans
notre village global.»
DOSSIER QUELS MÉTIERS FERONT VOS ENFANTS?
expérience en Suisse ou à l’étranger. Cela
peut aussi être un engagement associatif –
brefunepratiqueoùlediplôméapuexercer
d’autres compétences.»
7. L’employabilité des HES
Pour certains profils, il peut être préférable
de se tourner vers une formation en HES
(hautesécolesspécialisées)plutôtquevers
l’université. Ces institutions donnent accès
à une formation de niveau universitaire,
au même titre que les facultés et les écoles
polytechniques fédérales, et ouvrent des
passerelles vers les universités. Ce que l’on
ignore encore souvent. Directeur de l’Of-
fice d’orientation scolaire et profession-
nelle du Valais romand, Daniel Cordonier
relate: «Au cours des quinze dernières an-
nées, la loi sur les hautes écoles spéciali-
séesaconduitàuneforterevalorisationdes
filières d’apprentissage.» Le système est
devenuplusperméabledanslesdeuxsens.
Il présente un taux remarquable d’em-
ployabilité pour ses diplômés. Un an après
l’obtention d’un bachelor ou d’un master,
97%desjeunesontdéjàsignéuncontratde
travail. «Ce succès s’explique notamment
par le fait que nos étudiants acquièrent
une expérience directe du monde du tra-
vail et une vision précise de leur projet
professionnel lors du cursus type. La voie
royale pour l’entrée dans une HES est celle
de la maturité professionnelle qui suit
l’obtention d’un CFC», analyse François
Abbé-Decarroux, directeur de la HES-SO
à Genève.
8. Comment aider ses enfants
«On considère qu’environ 65% des mé-
tiers qu’exerceront les écoliers âgés de
10 ans aujourd’hui n’existent pas encore»,
souligne Grégoire Evéquoz.
Serge Panczuk part du même constat:
«Pour aider ses enfants, le mieux est de
les encourager à capturer l’air du temps.
Evitez de projeter sur eux vos frustrations
et vos rêves. Encouragez-les à prendre des
risques et à rester flexibles. Et acceptez
leurs erreurs.»
* Le peuple des connecteurs, Thierry
Crouzet, François Bourin éditeur, 2006.
«LA TECHNOLOGIE TRANSFORME
TOUTES LES CARRIÈRES»
Instituteur devenu
professeur à l’EPFL, Pierre
Dillenbourg dirige le Centre
d’éducation à l’ère digitale,
qui vise à faire évoluer la
pédagogie des futurs cadres
de l’économie romande.
La technologie n’est-elle pas
en train de détruire un par un tous
les métiers traditionnels?
Non, mais elle les transforme fondamen-
talement. Prenez l’impression 3D, par
exemple. Avec cela, même un charpentier
va voir son métier bouleversé. Il a
toujours travaillé dans une logique
soustractive alors que l’impression de
pièces en bois débouche sur une logique
additive. Les compétences ne dispa-
raissent pas, mais de nouvelles
s’ajoutent.
Comment l’EPFL prépare-t-elle
ses étudiants à l’impact
du progrès technologique
sur leur future carrière?
Les étudiants ont de plus en plus de
possibilités pour se former en dehors de
leur curriculum ou de leur université.
Aujourd’hui, au moment de choisir entre
deux ingénieurs de niveau égal, celui qui a
suivi des cours massifs en ligne (MOOCs)
en plus de sa formation l’emportera.
Parce qu’on peut tout apprendre
via ces MOOCs?
Non, bien sûr. Les MOOCs restent un
exercice assez individuel. Or le monde du
travail aujourd’hui demande de plus en
plus d’avoir des «compétences transver-
sales». Signe des temps, la capacité à
collaborer devient dès cette année l’un
des critères de l’étude PISA sur le niveau
des élèves des pays de l’OCDE. Il est très
difficile d’enseigner dans un cours des
compétences comme la collaboration,
la créativité ou la rigueur.
La technologie ne peut pas aider
justement?
Indirectement. On se dirige vers un
modèle où les compétences de base
seront de plus en plus acquises au
travers de MOOCs, tandis que le travail en
classe avec les professeurs portera sur
ces compétences transversales, en
particulier au travers des projets. Ainsi,
les jeunes intègrent plus facilement la
collaboration. Et les professeurs
encouragent la créativité en demandant,
par exemple, non une seule solution à un
problème mais trois.
PHOTO:DR
Sources: «Universum Swiss Student Survey 2014»/«De la haute école à la vie active - Premiers résultats de l’enquête 2013 auprès des personnes nouvellement diplômées des hautes écoles»
/ OFS 2015/Institut Absolventa Etude Jobnet: GenY-Barometer Avril 2015, 300 participants
Entreprise de 1
à 49 collaborateurs
Organisation
à but non lucratif
Assistant, doctorant
17% (-0,6%)Employé
sans
fonction
dirigeante
54,6%
(+4,3%) Employé avec
fonction dirigeante
13,4% (-0,2%)
Indépendant 2% (+0,1%)
Entreprise de 50
à 249 collaborateurs
Enseignement/
recherche
Entreprise de 250
collaborateurs
ou plus
Service
public
Création
d’entreprises
Sucession dans
l’entreprise familiale
Sucession dans
une autre entreprise
Autre/
ne sait pas encore
9,6
18,7
11,8
21
15,8
22,5
6,2
6,9
5,4
5,8
9,9
12,6
17,7
2
2,3
18,3
11,3
0,2
1,6
0,4
LES MOTIVATIONS PROFESSIONNELLES CHANGENT AVEC LE TEMPS
INTENTIONS DE CARRIÈRE À L’ISSUE DES ÉTUDES, PUIS CINQ PLUS TARD
DE LA HAUTE ÉCOLE À LA VIE ACTIVE
LES ENTREPRISES QUI FONT RÊVER LES ÉTUDIANTS SUISSES
EN CHIFFRES
SITUATION PROFESSIONNELLE DES TITULAIRES D’UN MASTER
UNIVERSITAIRE EN 2013 EN %, (ÉVOLUTION EN % DEPUIS 2005)
C’est la proportion de doctorants
occupant une fonction dirigeante
cinq ans après leur diplôme.
46%
Quasiment tous les jeunes adultes interrogés
chercheraient activement un nouveau poste
s’ils sont mécontents de leur chef.96%
LESEMPLOYEURSLESPLUSATTRACTIFS
SONDAGE AUPRÈS DES ÉTUDIANTS SUISSES
Rang Employeurs En %
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
Recreated PMS
New logo
Recreate logo
From ftp
http://www.lvmh.com/
LVMH
DOSSIER QUELS MÉTIERS FERONT VOS ENFANTS?
Stagiaire
13% (-3,6%)

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  • 1. NOMBRE DE PARENTS S’INQUIÈTENT AUJOURD’HUI DE VOIR LA JEUNE GÉNÉRATION MOINS ORIENTÉE CARRIÈRE. BILAN LIVRE DANS CE DOSSIER HUIT CONSEILS À AVOIR EN TÊTE LORS DU DÉMARRAGE PROFESSIONNEL DES JEUNES. DOSSIER COORDONNÉ PAR MARY VAKARIDIS, AVEC FABRICE DELAYE ET CHANTAL MATHEZ DE SENGER DOSSIER VOS ENFANTS FACE AUX DÉFISDU TRAVAIL PHOTO:GETTYIMAGES
  • 2. l’industrie attire 60% des meilleurs et 20% se tournent vers le consulting. Toutes catégories confondues, les meil- leursélémentssont45%àvouloirtravailler pour une entreprise internationale, contre 10,5% pour une firme locale. Cette soif d’international s’est beaucoup accrue ces dernières années. Dans son rapport d’en- quêtesurl’insertionprofessionnelledesdi- plômés de la promotion, l’EPFL pointe que 25% de ses diplômés sont partis à l’étran- ger en 2012, généralement avec un emploi, contreseulement15et18%lesannéespré- cédentes. Et 52% de ses diplômés choi- sissent de travailler dans de grandes orga- nisations (plus de 250 salariés). Les professionnels les plus formés sont attirés par des métiers émergents qui n’ont pas encore de nom, observe Grégoire Evéquoz, directeur général de l’OFPC de Genève. «Il y a d’abord les activités liées à la minimisation des risques. Les entre- prises doivent de plus en plus justifier leur qualité par cette maîtrise dans toute leur chaîne de valeur. Ensuite, les professions liées à l’optimisation des coûts. Enfin, la gestion de crise, avec des extensions vers la communication et les réseaux sociaux.» 2. Les start-up pas si attirantes Après ses études en HEC, François Briod, 28ans,acrééTawiPaypourmettrelestech- nologies de l’information au service des transferts de fonds Nord-Sud et éviter aux travailleurs émigrés d’être tondus par les banques. Il réalise ainsi la quête de sens propre à sa génération. Reste que l’attracti- vitédesstart-upauprèsdesjeunesestpeut- être surestimée par les médias. Directeur d’Universum Suisse, Yves Schneuwly note: «Sur 12 000 étudiants sondés, seulement 5% veulent créer leur entrepriseet4%rejoindreunestart-up,soit au total moins que les 15% qui veulent tra- vaillerpourlesecteurpublic.Encomparai- son, la start-up a plus d’attrait en Grande- Bretagne où les étudiants font ce choix à 15%. La Suisse présente, avec l’Allemagne, laplusfaibleproportiondecandidatsàl’en- trepreneuriat sur 55 pays.» Une tiédeur qui se justifie, selon Richard Aeschmann: «L’attention se focalise sur les sociétés qui gagnent des milliards à Wall Street, mais cela reste exceptionnel.» Dans les start-up, il faut travailler beaucoup et le salaire cor- respond rarement à la charge de travail. Mais l’envie vient avec le temps. Les dé- tenteurs d’un doctorat marquent un inté- rêt plus marqué pour l’entrepreneuriat que les détenteurs d’un master. Vice-recteur de l’Université de Genève et spécialiste de l’économie du travail, Yves Flückiger souligne: «Le souhait d’entreprendre aug- mente avec les années d’expérience après lediplôme.»Cequeconfirmel’étudeGuess 2013-2014 sur l’entrepreneuriat des étu- diantsenSuisse(lirel’infographiepage36). Danscetteéconomieentransition,«deplus en plus, on ne cherche pas un emploi, on le crée», observe Grégoire Evéquoz. 3. Le besoin de mobilité «Le développement personnel est une priorité pour la génération des 20 à 30 ans parce que c’est un moyen d’augmenter sa valeur sur le marché du travail. Cela n’im- pliqueplusforcémentuneformationpayée par l’employeur de type MBA, mais plu- tôt de «l’empowerment» dans le poste occupé.» Yves Schneuwly ajoute que le temps partiel et la flexibilité du travail sont aujourd’hui les nouvelles normes sur le marché de l’emploi, pour la génération Y comme pour celles qui la précèdent. Si les multinationales gardent un attrait, c’est en partie parce qu’elles répondent à cette as- piration en offrant une mobilité de départ. Les grandes compagnies qui figurent parmi les employeurs préférés des étu- diants se déplacent rarement sur les cam- pus pour recruter un collaborateur ju- nior. «Ces groupes reçoivent une quantité d’offres spontanées et utilisent ce réser- voir permanent», constate Sabina Rondic, psychologue au Service d’orientation et carrières de l’Université de Lausanne. Les spécialisations jouent un rôle secon- daire, car lorsque ces grands employeurs misent sur un talent, ils vont lui proposer lesformationsadéquatesencoursd’emploi. «Certaines entreprises se profilent dans le cadredesfoiresd’emploidesHECenvenant y animer une conférence ou un atelier. Les stages sont aussi une occasion importante de nouer des relations et de se créer un ré- seau», ajoute Sabina Rondic. 4. L’importance de l’expérience pratique «Les jeunes bardés d’excellents diplômes sont persuadés que leurs titres suffisent pourdécrocherunemploi.Orilsdéchantent brutalement face à des recruteurs qui at- tendent d’eux motivation et passion.» En tant que formateur, Nicolas Nervi a décou- vertundécalageénormeentrelavisiondes diplômésetlesattentesdesemployeurs.Ce directeur marketing de la holding BeMore Group poursuit: «Si vous voulez travailler dans le luxe, vous devriez avoir participé comme bénévole à Baselworld, suivi des conférences et des événements. Dans le sport, un diplôme de marketing ne sert à rien si vous ne pouvez pas attester d’un en- gagement personnel dans des clubs ou des associations.» Selon l’étude Guess 2013-2014, Google est l’employeur le plus attractif pour les étudiants suisses. V OUS ÊTES DANS VOTRE cin- quantaine glorieuse et vous aviez en tête d’ambitieux objectifs professionnels pour votre fille ou votre fils. Seulement voilà: elle (il) ne veut pas faire votremétier,prendrevotresuccession,de- venir vous. Vous les avez laissé suivre leur chemin, afin qu’ils deviennent des adultes «épanouis».Maiscechemins’avèrelonget pavéd’embûches.Elle(il)achoisidefairesa thèse de doctorat sur un sujet improbable, type «Les enjeux esthétiques, dramatur- giques et sociaux de la querelle sur le bal- let-pantomime à Milan au XVIIIe siècle». Parfois, les spécialisations correspondent seulement à une poignée de postes en Suisse. Parfois, elle (il) a multiplié les faux départs. Encore chez ses parents à plus 25 ans, elle (il) enchaîne formation sur for- mation,attendantle«déclic».Etvousaussi. Le chemin n’est plus «tout tracé» Lorsque, régulièrement, on vous inter- roge dans votre cercle, vous faites parfois un rictus, levez les parfois les épaules, ré- pondez souvent d’un air quelque peu rési- gné: «Elle (il) se cherche encore.» Et vous, vouscherchezlesmots.«Lesmétierstradi- tionnels ne l’attirent pas», «elle (il) est très différent(e)demoi»...Rassurez-vous.Vous n’êtes pas seul. Banquier, avocat, médecin, ces profes- sions libérales ne font plus rêver les jeunes. Ils se méfient aussi des métiers où il faut travailler plus et gagner moins. Finie éga- lement l’époque où, déjà adolescent, on se traçait un plan de carrière, espérant gravir les échelons jusqu’au sommet et vieillir au sein d’une seule et même entreprise. «Hier, la carrière faisait l’identité. Aujourd’hui, il y a une multiplicité d’iden- tités»,constateGrégoireEvéquoz,directeur généraldel’Officepourl’orientation,lafor- mation professionnelle et continue (OFPC) de Genève. «Les deux tiers des jeunes nous disentqueleurchoixestliéauhasardd’une rencontre ou d’un stage. Dans le passé, les choix étaient beaucoup plus conditionnés par l’acquisition d’une compétence et aussi par la proximité familiale ou régionale. On choisissait la banque à Genève, l’horlogerie à Neuchâtel.» Ainsi,selonlesexpertsinterrogés,pourla génération des moins de 30 ans – née avec internet – le bien-être, la qualité de vie et la fibre éthique et sociale de l’entreprise comptent davantage. «On voit clairement une augmentation de l’importance accor- dée à la vie personnelle. Ce qui fait rêver, c’est de réussir sa vie et non pas seulement sa carrière», énonce Daniel Cordonier, di- recteur de l’Office d’orientation scolaire et professionnelle du Valais romand. L’autre évolution clé est que les jeunes arrivent aujourd’hui sur le marché beau- coup mieux formés que leurs aînés, qu’ils prennent parfois de haut. Or, à moins de se profilerdansuneniche,parexemplelapro- grammationinformatiqueenJava,leCVn’a rien d’un sésame. Livrons d’emblée la conclusion de ce dossier: outre les atouts que représente- ront les compétences mathématiques, sta- tistiques et informatiques, un jeune sera plus employable s’il dispose d’une expé- rience pratique, d’une vie associative, de capacités élevées de collaboration et d’ap- titudes à compléter sa formation de ma- nière autodidacte en ligne. Dans le détail, voici les huit conseils clés à prendre en compte pour un jeune qui se lance dans la vie professionnelle. 1. Les secteurs qui ont la cote Les métiers qui ont le plus la cote au- jourd’hui chez les jeunes sont ceux liés au web ou à la communication numérique, constate Daniel Cordonier. Pour s’en convaincre,faitesuntest.SurLinkedIn,ta- pez «digital» dans le moteur de recherche. Vous obtiendrez quelque 8 millions de ré- sultats. «Digital intelligence and e-reputa- tion», «digital project manager», «digital director»,«digitalmarketing»,«digitalse- curity consultant», voire «digital transfor- mation leader». La demande est là. D’autres métiers moins virtuels émergent, grâce à l’effet de la médiatisa- tion, qui joue un rôle croissant. «Des émis- sions comme Top Chef ou D&Co ont fait ex- ploser la demande pour devenir cuisinier ou architecte d’intérieur», fait remarquer Grégoire Evéquoz. Parmi les entreprises qui font rêver, Richard Aeschmann, du ca- binet de recrutement Alexander Hughes à Genève, mentionne le fabricant américain de motoneiges Polaris. Ou Puig, groupe de mode espagnol qui réunit notamment Gaultier et Carolina Herrera. Les jeunes sont attirés par de grandes entreprises en croissance.Desgroupesstructurésmaisqui offrentdespossibilitésdeprogressiondans despostesdifférents,aussiàl’international. Certaines choses n’ont pas changé. Les métiersàhautpotentielderevenusattirent encore l’élite des étudiants. Le diplômé brillant chez qui toutes les portes s’ouvrent s’engouffrera illico chez un consultant in- ternational, type Bain ou McKinsey. C’est cequedémontrel’étudeTalentInsight2014 d’Universum menée auprès de 1,2 mil- lion d’étudiants dans 55 pays. Par ordre de préférence, ces forts en thème s’orientent vers le conseil (42%), la banque (37%) et le tourisme (23%). Suivent le luxe (22%), la communication (16%), puis l’audit et la comptabilité (14%). Chez les ingénieurs, COMMENTENTRER AUJOURD’HUI DANSLAVIEACTIVE DOSSIER QUELS MÉTIERS FERONT VOS ENFANTS? PHOTO:DR
  • 3. «INGÉNIEUR ROBOTIQUE, UNE SPÉCIALISATION APPELÉE À SE DÉVELOPPER» PHOTOS:DR Flexibilité. La jeune génération est plus sensible à la qualité de vie, soulignent les spécialistes de l’orientation professionnelle en Valais et à Genève, Daniel Cordonier (à g.) et Grégoire Evéquoz. Minimisation des risques, optimisation des coûts, gestion de crise seront des compétences très demandées. Selon Nicolas Nervi, «les jeunes pensent qu’unespécialisationenmarketingquileur a coûté 15 000 francs va faire la différence. Ils ne réalisent pas que plusieurs dizaines d’autres personnes terminent chaque an- née le même cursus.» Du point de vue de l’employeur, un candidat diplômé coûte en outre plus cher en rémunération. Le recru- teurpréféreratoujoursunjeunesansbrevet mais enthousiaste qui pourra se former en cours d’emploi à un diplômé indolent. SelonRichardAeschmann,ducabinetde recrutement Alexander Hughes à Genève, «cette génération a des aspirations qui cor- respondent de moins en moins à la réa- lité économique». En effet, les entreprises suissesdoiventaujourd’huiaugmenterleur productivité,unecontrainteencorerenfor- céeparlerécentrenchérissementdufranc, alors que la nouvelle génération aspire à moins de sacrifices. Selon nos interlocuteurs âgés de 40 ans et plus, les moins de 30 ans croient qu’on réalise ses aspirations dès le premier job. Desjeunesquisemontrentvolontiers«dé- licats» face à la tâche et arriveraient avec des exigences très élevées dès leurs débuts. Nicolas Nervi affirme: «Mes étudiants qui ont fait les meilleurs débuts de carrière le doivent à des soft skills comme la capacité d’écoute, l’humilité, le goût du travail et, surtout, la passion.» 5. Une autre vision de la hiérarchie LagénérationYmontred’énormesattentes face à ses supérieurs, comme l’indique l’institut allemand Absolventa. Si le col- laborateur est mécontent de son chef, il se metaussitôtàlarechercheactived’unautre postedans96%descas.Ilsouhaiteaussique son supérieur se soucie du développement de ses compétences et des possibilités de formation. Conseiller en leadership, Maxime Morand cite volontiers l’auteur Thierry Crouzet*, qui décrit ainsi la génération Y: «Ils ne votent pas, n’étudient pas et ne tra- vaillent pas, mais ils changent le monde.» Selon cet auteur, l’entreprise en phase avec la génération internet présente un modèle hiérarchique qui fonctionne comme une nuée d’oiseaux. «Il n’y a pas de chef qui dicte à chacun ce qu’il doit faire. Chacun peut imprimer un mouvement au groupe en se déplaçant vers un bord pour ensuite revenir au cœur de la nuée pour se repo- ser», résume Maxime Morand. Cetanciendesressourceshumaineschez Lombard Odier, UBP et Credit Suisse af- firme que «pour les chefs de la vieille école et tenants du modèle hiérarchique verti- cal, gérer le comportement de la généra- tion Y représente un gros défi. Il est cou- rant qu’une nouvelle recrue s’adresse à son chef pour lui expliquer ce qu’elle ferait à sa place.»Cettegénérationaenoutreunetout autrenotiondutemps:«Iln’yapourellepas de séparation claire entre le travail, la for- mation et l’épanouissement personnel. Le découpagedutempsquelesentreprisesont héritédutaylorismeestvouéàdisparaître.» Employeur favori des étudiants (voir l’infographie page 36), Google a déjà inté- gré cette donne en annihilant la frontière entre les sphères professionnelle et privée des collaborateurs. Les employés mènent des projets certes astreignants mais restent libres de leurs horaires et de leur lieu de travail. Un réel progrès? Un de nos experts considère que Google et ses pairs infanti- lisent les employés dans une sorte de «so- ciété Disneyland». Il ne faut pas être naïf, estime Richard Aeschmann: «Les entre- prises cherchent la rentabilité avant tout et l’amélioration de la productivité de leurs employés.» Selon Yves Schneuwly, «les employeurs suisses sont clairement influencés par la façon dont Google veut rendre le travail «cool». Cela dit, c’est plutôt une source d’inspiration qu’un modèle à imiter. J’ai rendu visite à une banque privée à Turin récemment qui avait repris les codes de Google jusque dans la transformation de ses bureaux. C’est un échec, car ce n’est pas crédible aux yeux des talents.» 6. Le piège de la surqualification Attention: au lieu d’être un atout, une plé- thoredediplômespeutêtreunhandicapsur le marché du travail. Vice-président pour les ressources humaines chez Edwards Lifesciences en Californie, Serge Panczuk témoigne:«L’accumulationdepapierspeut dénoter d’une peur de se lancer, à moins qu’il ne s’agisse d’un projet réel avec des réalisations à la clé. Un certificat donne rarement une compétence. Il apporte un réseau ou une information sur le niveau à maîtriser. Les aptitudes s’acquièrent dans la pratique.» Sabina Rondic tient le même discours. «Avant de commencer une nouvelle for- mation ou une spécialisation, il faut abso- lumentacquériruneconnaissancedelavie active en prenant un premier job ou par un stage. Les recruteurs ont une nette préfé- rencepourlescandidatsquiprésententune DESMÉTIERSD’AVENIR Daniel Borel, fondateur de Logitech, voit émerger le métier «de nutritionniste digital: Il s’agira de relier des bases de données sur la nutrition et la santé avec des objets connectés pour personnaliser les régimes alimentaires». Pour David Marcus, vice-président genevois de Facebook, «la société aura besoin d’ingénieurs robotiques, car avec l’ascension des robots, les spécialisations dans ce domaine vont se développer». «Je recommanderais de bien suivre les cours de maths et de statistiques, d’apprendre à programmer et de trouver un job dans les technologies de l’information, autour du code ou autour des data», indique le stratège en innovation Laurent Haug. Cofondateur du Near Future Laboratory et professeur à la HEAD, Nicolas Nova anticipe: des «jobs équivalents à ceux de conseiller financier vont se développer pour gérer les contenus personnels du citoyen». Fondateur de l’Hackuarium à Renens, premier espace de biohacking en Suisse, Luc Henry évoque le métier de visualisateur de données. Son rôle: rendre compréhensibles les informations de big data au travers d’outils interactifs encore à développer. Quant à l’entrepreneur en série Pierre Chappaz, il recommande des débuts en tant que commercial dans une boîte internet à New York ou en Asie: «Le meilleur moyen d’apprendre à travailler dans notre village global.» DOSSIER QUELS MÉTIERS FERONT VOS ENFANTS?
  • 4. expérience en Suisse ou à l’étranger. Cela peut aussi être un engagement associatif – brefunepratiqueoùlediplôméapuexercer d’autres compétences.» 7. L’employabilité des HES Pour certains profils, il peut être préférable de se tourner vers une formation en HES (hautesécolesspécialisées)plutôtquevers l’université. Ces institutions donnent accès à une formation de niveau universitaire, au même titre que les facultés et les écoles polytechniques fédérales, et ouvrent des passerelles vers les universités. Ce que l’on ignore encore souvent. Directeur de l’Of- fice d’orientation scolaire et profession- nelle du Valais romand, Daniel Cordonier relate: «Au cours des quinze dernières an- nées, la loi sur les hautes écoles spéciali- séesaconduitàuneforterevalorisationdes filières d’apprentissage.» Le système est devenuplusperméabledanslesdeuxsens. Il présente un taux remarquable d’em- ployabilité pour ses diplômés. Un an après l’obtention d’un bachelor ou d’un master, 97%desjeunesontdéjàsignéuncontratde travail. «Ce succès s’explique notamment par le fait que nos étudiants acquièrent une expérience directe du monde du tra- vail et une vision précise de leur projet professionnel lors du cursus type. La voie royale pour l’entrée dans une HES est celle de la maturité professionnelle qui suit l’obtention d’un CFC», analyse François Abbé-Decarroux, directeur de la HES-SO à Genève. 8. Comment aider ses enfants «On considère qu’environ 65% des mé- tiers qu’exerceront les écoliers âgés de 10 ans aujourd’hui n’existent pas encore», souligne Grégoire Evéquoz. Serge Panczuk part du même constat: «Pour aider ses enfants, le mieux est de les encourager à capturer l’air du temps. Evitez de projeter sur eux vos frustrations et vos rêves. Encouragez-les à prendre des risques et à rester flexibles. Et acceptez leurs erreurs.» * Le peuple des connecteurs, Thierry Crouzet, François Bourin éditeur, 2006. «LA TECHNOLOGIE TRANSFORME TOUTES LES CARRIÈRES» Instituteur devenu professeur à l’EPFL, Pierre Dillenbourg dirige le Centre d’éducation à l’ère digitale, qui vise à faire évoluer la pédagogie des futurs cadres de l’économie romande. La technologie n’est-elle pas en train de détruire un par un tous les métiers traditionnels? Non, mais elle les transforme fondamen- talement. Prenez l’impression 3D, par exemple. Avec cela, même un charpentier va voir son métier bouleversé. Il a toujours travaillé dans une logique soustractive alors que l’impression de pièces en bois débouche sur une logique additive. Les compétences ne dispa- raissent pas, mais de nouvelles s’ajoutent. Comment l’EPFL prépare-t-elle ses étudiants à l’impact du progrès technologique sur leur future carrière? Les étudiants ont de plus en plus de possibilités pour se former en dehors de leur curriculum ou de leur université. Aujourd’hui, au moment de choisir entre deux ingénieurs de niveau égal, celui qui a suivi des cours massifs en ligne (MOOCs) en plus de sa formation l’emportera. Parce qu’on peut tout apprendre via ces MOOCs? Non, bien sûr. Les MOOCs restent un exercice assez individuel. Or le monde du travail aujourd’hui demande de plus en plus d’avoir des «compétences transver- sales». Signe des temps, la capacité à collaborer devient dès cette année l’un des critères de l’étude PISA sur le niveau des élèves des pays de l’OCDE. Il est très difficile d’enseigner dans un cours des compétences comme la collaboration, la créativité ou la rigueur. La technologie ne peut pas aider justement? Indirectement. On se dirige vers un modèle où les compétences de base seront de plus en plus acquises au travers de MOOCs, tandis que le travail en classe avec les professeurs portera sur ces compétences transversales, en particulier au travers des projets. Ainsi, les jeunes intègrent plus facilement la collaboration. Et les professeurs encouragent la créativité en demandant, par exemple, non une seule solution à un problème mais trois. PHOTO:DR Sources: «Universum Swiss Student Survey 2014»/«De la haute école à la vie active - Premiers résultats de l’enquête 2013 auprès des personnes nouvellement diplômées des hautes écoles» / OFS 2015/Institut Absolventa Etude Jobnet: GenY-Barometer Avril 2015, 300 participants Entreprise de 1 à 49 collaborateurs Organisation à but non lucratif Assistant, doctorant 17% (-0,6%)Employé sans fonction dirigeante 54,6% (+4,3%) Employé avec fonction dirigeante 13,4% (-0,2%) Indépendant 2% (+0,1%) Entreprise de 50 à 249 collaborateurs Enseignement/ recherche Entreprise de 250 collaborateurs ou plus Service public Création d’entreprises Sucession dans l’entreprise familiale Sucession dans une autre entreprise Autre/ ne sait pas encore 9,6 18,7 11,8 21 15,8 22,5 6,2 6,9 5,4 5,8 9,9 12,6 17,7 2 2,3 18,3 11,3 0,2 1,6 0,4 LES MOTIVATIONS PROFESSIONNELLES CHANGENT AVEC LE TEMPS INTENTIONS DE CARRIÈRE À L’ISSUE DES ÉTUDES, PUIS CINQ PLUS TARD DE LA HAUTE ÉCOLE À LA VIE ACTIVE LES ENTREPRISES QUI FONT RÊVER LES ÉTUDIANTS SUISSES EN CHIFFRES SITUATION PROFESSIONNELLE DES TITULAIRES D’UN MASTER UNIVERSITAIRE EN 2013 EN %, (ÉVOLUTION EN % DEPUIS 2005) C’est la proportion de doctorants occupant une fonction dirigeante cinq ans après leur diplôme. 46% Quasiment tous les jeunes adultes interrogés chercheraient activement un nouveau poste s’ils sont mécontents de leur chef.96% LESEMPLOYEURSLESPLUSATTRACTIFS SONDAGE AUPRÈS DES ÉTUDIANTS SUISSES Rang Employeurs En % 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Recreated PMS New logo Recreate logo From ftp http://www.lvmh.com/ LVMH DOSSIER QUELS MÉTIERS FERONT VOS ENFANTS? Stagiaire 13% (-3,6%)