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YearUp,l’écoledeladeuxième
chancemadeinAmerica
Elsa Conesa
econesa@lesechos.fr
—Envoyée spéciale à Boston
Peter Ortiz est l’un de ces déve-
loppeurs qui font la fierté de la Sili-
con Valley. Look de hipster, lunettes
carrées,barbesoignée,iltravaillepoureBay
depuis près de deux ans. Difficile d’imagi-
ner qu’il dormait dans la rue il y a quelques
années, le corps entièrement recouvert de
tatouages.Al’époque,ilenchaînaitlespetits
boulots. Caissier, concierge… pas suffisant
pourpouvoirpayerunloyer.Jusqu’àcequ’il
entendeparlerdeYearUp.« Sijen’avaispas
faitYearUp,jeseraissansdoutedéjàmort,ou
alors en prison, raconte-t-il a posteriori. Ma
vied’avant,c’étaitl’alcooletlaviolence.J’étais
dans un gang, j’ai été hospitalisé plusieurs
fois. Aujourd’hui, j’ai un emploi à temps
plein, je fais de la politique et du bénévolat. »
Peter Ortiz est l’un des 10.000 diplômés
deYearUp,unprogrammefondéen2000à
Boston par un ancien entrepreneur ayant
fait fortune dans la tech. Cette école pas
comme les autres s’est donné pour mission
deremettresurlesrailsdesjeunessortisdu
système scolaire, âgés de 18 à 24 ans, en les
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l’équivalent d’un diplôme bac +2 en moins
d’unan,85 %d’entreeuxsontembauchésà
temps plein dans les quatre mois qui sui-
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Plusde250grandsgroupesaméricainspar-
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of America, AT Kearney, Macy’s, entre
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gilisé, les autres l’encouragent à se repren-
dre en main. « Les élèves sont incroyable-
ment soudés, se souvient Shawnna
Washington, ancienne de Year Up à New
York,aujourd’huichezJPMorganChase.Si
l’undécroche,lesautresvontimmédiatement
semobiliserpourl’aider.Ilyavaitunétudiant
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gramme, lui-même diplômé de Harvard. Si
vousn’avezpascebagage,vousn’allezjamais
pouvoirsurvivrechezFidelity[ungrosfonds
de pension, NDLR] ! » Pendant toute la
duréedelaformation,desvolontairesissus
du monde de l’entreprise entraînent les
étudiants à se conformer à ce que l’on
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grer dans une équipe… L’objectif ? Qu’ils
se sentent légitimes dans le monde
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Leurs acquis sont rapidement mis à
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humaines chez JPMorgan Chase, qui a
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conçu pour y répondre. Ils ont parfaitement
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mique simple : les entreprises américaines
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res. Le turnover très élevé dans ces métiers
finitparleurcoûtertrèscher.Etlatendance
nedevraitpasallerens’améliorant :d’après
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nomie va se trouver confrontée à un déficit
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Cette situation, Year Up l’a parfaitement
identifiée et a su en tirer avantage. Au sein
du programme, une équipe à plein-temps
échange en permanence avec les entrepri-
ses pour connaître avec précision leurs
besoins et adapter le contenu de la forma-
tion.PourYearUp,cen’estpasseulementla
condition du succès, c’est aussi une ques-
tiondesurvie :50 %desesressourcesfinan-
cièresproviennentdessommesverséespar
lesentrepriseslorsqu’ellesrecrutentunsta-
giaire – elles sont alors prêtes à s’acquitter
de 24.000 dollars par élève. Pour que le
modèle fonctionne, il faut que les entrepri-
ses y trouvent leur compte. Et donc que les
élèves soient au niveau. Ceux-ci en ont
d’ailleurs parfaitement conscience. « Les
jeunesdeYearUpsontextrêmementmotivés,
certainsfontdeuxheuresderoutepourvenir
le matin, confirme Richard Curtis, respon-
sable du développement aux ressources
humaines de la banque State Street, qui
compte 300 anciens dans ses rangs. Pour
nous, c’est très confortable car tout le travail
de sélection est fait à notre place. Embaucher
la mauvaise personne, cela coûte très cher.
Nous n’avons jamais été déçus, ces jeunes
travaillent aussi bien qu’un diplômé de
l’université. »
Autre avantage pour les entreprises : les
jeunesrecruesdeYearUpsontfidèles.Chez
StateStreet,leurtauxderétentionestmême
supérieur de 10 à 20 % à celui des autres
salariés.« Nosjeunesfontfaceàdesdiscrimi-
nationsenpermanence.Ilssaventquelemar-
chédutravailnelesattendpas,admetShawn
Bohen. Dehors, les jeunes ont parfois ten-
danceàconsidérerqu’ilsvalentmieuxqueces
emplois intermédiaires. Ceux de Year Up ne
se posent pas la question. »
Et quand ils choisissent de partir, c’est le
plus souvent pour retourner à l’université,
un rêve pour nombre d’entre eux. Grâce à
un système d’équivalence, leur année pas-
sée chez Year Up est validée dans certains
établissements. Il n’est pas rare qu’ils
reviennent ensuite dans l’entreprise qui les
a formés. Presque tous se présentent
ensuite chez Year Up. Mais, cette fois, c’est
pour épauler de jeunes recrues qui doutent
encore de parvenir à se faire une place
au soleil. n
D
Les points à retenir
•2.500 élèves déscolarisés
et issus de quartiers
défavorisés sont admis
chaque année dans les
15 centres Year Up ouverts
aux Etats-Unis.
•En moins d’un an,
les jeunes repartent avec
l’équivalent d’un diplôme
bac +2, et 85 % d’entre eux
sont embauchés à temps
plein dans les quatre mois
qui suivent la fin du cursus.
•Les entreprises
américaines les recrutent par
milliers, comme Microsoft,
American Express,
AT Kearney ou Bank
of America, qui participent
au programme.
•Le succès de Year Up
intrigue depuis longtemps
chercheurs et politiques.
Et commence même
à intéresser les étrangers,
comme Emmanuel Macron,
venu récemment visiter
l’établissement de Boston.
ques.Desétudesontétémenéespourquan-
t i f i e r l e s r é s u l t a t s o b t e n u s p a r
l’organisation. L’administration améri-
caine, après avoir réduit drastiquement les
crédits alloués aux programmes de forma-
tion professionnelle pour les jeunes, a fini
parapprocheràsontourleséquipesdupro-
gramme pour intégrer des diplômés dans
certains de ses services… Et, en juin, quand
le ministre de l’Economie, Emmanuel
Macron, est passé à Boston, il avait deux
rendez-vous à son agenda : l’un à Harvard,
l’autre… avec les équipes de Year Up. Il
admet avoir été bluffé : « Year Up met de
manière pragmatique ces jeunes en capacité
deconstruireleuravenir,mêmes’ilsn’ontpas
su ou pas pu saisir la première chance que
représente l’école. C’est une manière de faire
vivre l’égalité réelle – ça devrait être
français ! »
Téléphones portables proscrits
Pour afficher des performances aussi spec-
taculaires, Year Up a une recette bien parti-
culière. D’abord, l’organisation choisit ses
élèves avec soin. Ses équipes sillonnent les
quartiers défavorisés des grandes villes
pour se faire connaître. En général, elles
font salle comble : il y a aux Etats-Unis
6 millions de jeunes de 18 à 24 ans qui sont
sortis du système scolaire et n’ont aucun
lienaveclemondedutravail.Leseulcritère
académique requis pour intégrer le pro-
gramme est un diplôme du secondaire, ou
équivalent. Le reste est affaire de motiva-
tion. « Le processus d’admission prend à la
fois en compte leur parcours personnel, et
leur motivation avec un entretien, explique
Shawn Bohen, directrice du développe-
mentchezYearUp.Ilfautqu’ilsmontrentce
qu’ils ont dans le ventre. » A l’arrivée, un
quart seulement des candidats sont rete-
nus. 85 % d’entre eux sont noirs ou latinos,
etunbontiersaunefamilleàcharge.Laplu-
partontdûrenonceràfairedesétudespour
des raisons financières, et nombreux sont
ceuxquicontinuentàtravaillerenparallèle,
soirs et week-ends. Certains vivent dans un
environnementviolent–6 %d’entreeuxont
déjà été condamnés. D’autres débarquent
de l’étranger, comme cette jeune élève
rwandaisequisuitleprogrammeàBoston,
Comme Microsoft, plus de 250 grandes entreprises américaines participent au programme Year Up, dont elles assurent la moitié des ressources financières.
ÉDUCATION// Fondée par un ex-entrepreneur de la tech en 2000, cette école remet sur les rails des jeunes
défavorisés en leur trouvant un emploi qualifié. Grâce à sa méthode très stricte, elle affiche des résultats
inédits. Les grandes entreprises, convaincues, y embauchent chaque année plusieurs milliers de diplômés.
85 % des élèves sont noirs
ou latinos, et un bon tiers
a une famille à charge.
La plupart ont dû renoncer
à faire des études pour
des raisons financières.
ScottEklund/RedBoxPictures/Microsoft
Les Echos Jeudi 17 septembre 2015

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Social Up !

  • 1. YearUp,l’écoledeladeuxième chancemadeinAmerica Elsa Conesa econesa@lesechos.fr —Envoyée spéciale à Boston Peter Ortiz est l’un de ces déve- loppeurs qui font la fierté de la Sili- con Valley. Look de hipster, lunettes carrées,barbesoignée,iltravaillepoureBay depuis près de deux ans. Difficile d’imagi- ner qu’il dormait dans la rue il y a quelques années, le corps entièrement recouvert de tatouages.Al’époque,ilenchaînaitlespetits boulots. Caissier, concierge… pas suffisant pourpouvoirpayerunloyer.Jusqu’àcequ’il entendeparlerdeYearUp.« Sijen’avaispas faitYearUp,jeseraissansdoutedéjàmort,ou alors en prison, raconte-t-il a posteriori. Ma vied’avant,c’étaitl’alcooletlaviolence.J’étais dans un gang, j’ai été hospitalisé plusieurs fois. Aujourd’hui, j’ai un emploi à temps plein, je fais de la politique et du bénévolat. » Peter Ortiz est l’un des 10.000 diplômés deYearUp,unprogrammefondéen2000à Boston par un ancien entrepreneur ayant fait fortune dans la tech. Cette école pas comme les autres s’est donné pour mission deremettresurlesrailsdesjeunessortisdu système scolaire, âgés de 18 à 24 ans, en les formant de façon intensive et en leur trou- vant un stage dans l’une des nombreuses entreprises partenaires. Une initiative phi- lanthropiquecommeilenexistedescentai- nes aux Etats-Unis… Sauf que celle-ci affi- che des résultats qu’aucune autre n’a obtenus jusqu’ici : les jeunes repartent avec l’équivalent d’un diplôme bac +2 en moins d’unan,85 %d’entreeuxsontembauchésà temps plein dans les quatre mois qui sui- vent la fin du cursus, et ils sont payés en moyenne 16 dollars de l’heure, soit plus du double du salaire minimum fédéral. Emmanuel Macron épaté Et les entreprises ? Elles en redemandent ! Plusde250grandsgroupesaméricainspar- ticipent au programme, et non des moin- dres : Microsoft, American Express, Bank of America, AT Kearney, Macy’s, entre autres… Certains d’entre eux recrutent sys- tématiquementplusd’unecentained’élèves chaque année. Le succès de Year Up intri- gue depuis longtemps chercheurs et politi- ou ce jeune homme arrivé d’Ukraine il y a trois ans. Mais, pour les 2.500 élèves admis chaque année dans les quinze cen- tres Year Up progressivement ouverts dans le pays, le parcours d’obstacles ne fait que commencer. S’ils touchent une allocation de 150 à 200 dollars par semaine – un coup de pouce qui doit les aider à ne pas décro- cher–,ilsontaussidesobligationstrèsstric- tes.Leurcomportementestencadréparun contrat qui les engage dès leur arrivée. Aucun écartn’esttoléré sous peine de venir s’imputersurlemontantdeleurbourse,via un système de points. Comme à l’école, les devoirs doivent être rendus à temps, les retards et les téléphones portables sont proscrits, et une tenue vestimentaire digne du monde professionnel est exigée. « Ce contrat est crucial pour nous, insiste Shawn Bohen. Nos élèves peuvent être embauchés pour leurs compétences techniques, mais peuvent être licenciés pour des problèmes de comportement. Il faut qu’ils soient irrépro- chables. Nous ne sommes pas là pour leur trouver des excuses. » L’ambiancepensionnatneconvientpasà tout le monde, mais le groupe génère une formedediscipline.Unefoisparsemaine,la promotion se réunit et un membre de l’administration énonce à voix haute le nombre de points qui restent à chaque élève. Si l’un d’eux a dérapé et se trouve fra- gilisé, les autres l’encouragent à se repren- dre en main. « Les élèves sont incroyable- ment soudés, se souvient Shawnna Washington, ancienne de Year Up à New York,aujourd’huichezJPMorganChase.Si l’undécroche,lesautresvontimmédiatement semobiliserpourl’aider.Ilyavaitunétudiant qui n’arrivait pas à se lever, on s’était relayés pour lui téléphoner tous les matins. Et il n’a pas abandonné. » Ainsi marqués à la culotte, les élèves acquièrent non seule- ment une formation technique mais sur- toutlescodesdumondeprofessionnel,véri- tables marqueurs sociaux. « C’est une façon de regarder les gens, une façon de s’habiller, une façon de serrer les mains, c’est la conver- sation banale à la “Christmas party”, admet Gerald Chertavian, le fondateur du pro- gramme, lui-même diplômé de Harvard. Si vousn’avezpascebagage,vousn’allezjamais pouvoirsurvivrechezFidelity[ungrosfonds de pension, NDLR] ! » Pendant toute la duréedelaformation,desvolontairesissus du monde de l’entreprise entraînent les étudiants à se conformer à ce que l’on attend d’eux, corrigent leur expression, leur apprennent à parler en public, à s’inté- grer dans une équipe… L’objectif ? Qu’ils se sentent légitimes dans le monde professionnel. Apprendre les codes du monde du travail Leurs acquis sont rapidement mis à l’épreuve. Après un semestre de formation intensive, les élèves partent six mois en stage. Ici, pas de piston, ni de coup de fil au PDG, les entreprises viennent frapper à la porte.« Depuis2013,nousavonsrecrutéplus de 76 élèves de Year Up », témoigne fière- ment Leonardo Ortiz Villacorta, responsa- ble des affaires publiques chez Microsoft. Pourquoi ? Parce que le programme est conçu pour répondre en tout point à leurs besoins.« CequifaitlaspécificitédeYearUp, c’est sa grande proximité avec le marché du travail, constate Chauncy Lennon, respon- sable du développement des ressources humaines chez JPMorgan Chase, qui a accueilli 520 stagiaires de Year Up depuis 2007. Les équipes font un travail permanent pourcomprendrenosbesoins,etlecursusest conçu pour y répondre. Ils ont parfaitement compris cette partie de l’équation. » Le calcul des fondateurs de Year Up repose en fait sur un constat macroécono- mique simple : les entreprises américaines font face à un déficit de candidats pour des postes intermédiaires, dans les fonctions informatiques,administrativesoufinanciè- res. Le turnover très élevé dans ces métiers finitparleurcoûtertrèscher.Etlatendance nedevraitpasallerens’améliorant :d’après uneétudedel’universitéGeorgetown,l’éco- nomie va se trouver confrontée à un déficit de 12 millions de travailleurs qualifiés d’ici à 2025. Cette situation, Year Up l’a parfaitement identifiée et a su en tirer avantage. Au sein du programme, une équipe à plein-temps échange en permanence avec les entrepri- ses pour connaître avec précision leurs besoins et adapter le contenu de la forma- tion.PourYearUp,cen’estpasseulementla condition du succès, c’est aussi une ques- tiondesurvie :50 %desesressourcesfinan- cièresproviennentdessommesverséespar lesentrepriseslorsqu’ellesrecrutentunsta- giaire – elles sont alors prêtes à s’acquitter de 24.000 dollars par élève. Pour que le modèle fonctionne, il faut que les entrepri- ses y trouvent leur compte. Et donc que les élèves soient au niveau. Ceux-ci en ont d’ailleurs parfaitement conscience. « Les jeunesdeYearUpsontextrêmementmotivés, certainsfontdeuxheuresderoutepourvenir le matin, confirme Richard Curtis, respon- sable du développement aux ressources humaines de la banque State Street, qui compte 300 anciens dans ses rangs. Pour nous, c’est très confortable car tout le travail de sélection est fait à notre place. Embaucher la mauvaise personne, cela coûte très cher. Nous n’avons jamais été déçus, ces jeunes travaillent aussi bien qu’un diplômé de l’université. » Autre avantage pour les entreprises : les jeunesrecruesdeYearUpsontfidèles.Chez StateStreet,leurtauxderétentionestmême supérieur de 10 à 20 % à celui des autres salariés.« Nosjeunesfontfaceàdesdiscrimi- nationsenpermanence.Ilssaventquelemar- chédutravailnelesattendpas,admetShawn Bohen. Dehors, les jeunes ont parfois ten- danceàconsidérerqu’ilsvalentmieuxqueces emplois intermédiaires. Ceux de Year Up ne se posent pas la question. » Et quand ils choisissent de partir, c’est le plus souvent pour retourner à l’université, un rêve pour nombre d’entre eux. Grâce à un système d’équivalence, leur année pas- sée chez Year Up est validée dans certains établissements. Il n’est pas rare qu’ils reviennent ensuite dans l’entreprise qui les a formés. Presque tous se présentent ensuite chez Year Up. Mais, cette fois, c’est pour épauler de jeunes recrues qui doutent encore de parvenir à se faire une place au soleil. n D Les points à retenir •2.500 élèves déscolarisés et issus de quartiers défavorisés sont admis chaque année dans les 15 centres Year Up ouverts aux Etats-Unis. •En moins d’un an, les jeunes repartent avec l’équivalent d’un diplôme bac +2, et 85 % d’entre eux sont embauchés à temps plein dans les quatre mois qui suivent la fin du cursus. •Les entreprises américaines les recrutent par milliers, comme Microsoft, American Express, AT Kearney ou Bank of America, qui participent au programme. •Le succès de Year Up intrigue depuis longtemps chercheurs et politiques. Et commence même à intéresser les étrangers, comme Emmanuel Macron, venu récemment visiter l’établissement de Boston. ques.Desétudesontétémenéespourquan- t i f i e r l e s r é s u l t a t s o b t e n u s p a r l’organisation. L’administration améri- caine, après avoir réduit drastiquement les crédits alloués aux programmes de forma- tion professionnelle pour les jeunes, a fini parapprocheràsontourleséquipesdupro- gramme pour intégrer des diplômés dans certains de ses services… Et, en juin, quand le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, est passé à Boston, il avait deux rendez-vous à son agenda : l’un à Harvard, l’autre… avec les équipes de Year Up. Il admet avoir été bluffé : « Year Up met de manière pragmatique ces jeunes en capacité deconstruireleuravenir,mêmes’ilsn’ontpas su ou pas pu saisir la première chance que représente l’école. C’est une manière de faire vivre l’égalité réelle – ça devrait être français ! » Téléphones portables proscrits Pour afficher des performances aussi spec- taculaires, Year Up a une recette bien parti- culière. D’abord, l’organisation choisit ses élèves avec soin. Ses équipes sillonnent les quartiers défavorisés des grandes villes pour se faire connaître. En général, elles font salle comble : il y a aux Etats-Unis 6 millions de jeunes de 18 à 24 ans qui sont sortis du système scolaire et n’ont aucun lienaveclemondedutravail.Leseulcritère académique requis pour intégrer le pro- gramme est un diplôme du secondaire, ou équivalent. Le reste est affaire de motiva- tion. « Le processus d’admission prend à la fois en compte leur parcours personnel, et leur motivation avec un entretien, explique Shawn Bohen, directrice du développe- mentchezYearUp.Ilfautqu’ilsmontrentce qu’ils ont dans le ventre. » A l’arrivée, un quart seulement des candidats sont rete- nus. 85 % d’entre eux sont noirs ou latinos, etunbontiersaunefamilleàcharge.Laplu- partontdûrenonceràfairedesétudespour des raisons financières, et nombreux sont ceuxquicontinuentàtravaillerenparallèle, soirs et week-ends. Certains vivent dans un environnementviolent–6 %d’entreeuxont déjà été condamnés. D’autres débarquent de l’étranger, comme cette jeune élève rwandaisequisuitleprogrammeàBoston, Comme Microsoft, plus de 250 grandes entreprises américaines participent au programme Year Up, dont elles assurent la moitié des ressources financières. ÉDUCATION// Fondée par un ex-entrepreneur de la tech en 2000, cette école remet sur les rails des jeunes défavorisés en leur trouvant un emploi qualifié. Grâce à sa méthode très stricte, elle affiche des résultats inédits. Les grandes entreprises, convaincues, y embauchent chaque année plusieurs milliers de diplômés. 85 % des élèves sont noirs ou latinos, et un bon tiers a une famille à charge. La plupart ont dû renoncer à faire des études pour des raisons financières. ScottEklund/RedBoxPictures/Microsoft Les Echos Jeudi 17 septembre 2015