Les leaders européens ont annoncé un plan d’action contre le chômage des jeunes. Il s’agit évidemment d’une problématique fort complexe et diversifiée. Vu la gravité des problèmes, on ne peut tolérer de tabous à ce sujet, même pas concernant la question du choix souvent irréfléchi des études. Chaque année, on attire l’attention sur le fait que notre enseignement fournit des
diplômés dont on sait hélas déjà d’avance qu’ils trouveront difficilement un job. Les arguments en faveur d’une meilleure orientation sont cependant particulièrement sensibles. Nous nous penchons sur deux remarques très fréquentes et donnons en annexe les chiffres sur le chômage pour les jeunes diplômés après 1 an, par diplôme.
Briser le tabou autour des diplômes autour des diplômes non porteurs d'avenir face aux des diplômes porteurs d'avenir
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www.itinerainstitute.org
04 | 07 | 2013
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riser le tabou autour des diplômes
non porteurs d’avenir face aux
diplômes porteurs d’avenir
ITINERA INSTITUTE FLASH
Les leaders européens ont annoncé un plan d’action contre le chômage des jeunes. Il s’agit évi-
demment d’une problématique fort complexe et diversifiée. Vu la gravité des problèmes, on ne
peut tolérer de tabous à ce sujet, même pas concernant la question du choix souvent irréfléchi
des études. Chaque année, on attire l’attention sur le fait que notre enseignement fournit des
diplômés dont on sait hélas déjà d’avance qu’ils trouveront difficilement un job. Les arguments
en faveur d’une meilleure orientation sont cependant particulièrement sensibles. Nous nous
penchons sur deux remarques très fréquentes et donnons en annexe les chiffres sur le chômage
pour les jeunes diplômés après 6 mois, par diplôme.
Karin Van Tendeloo, enseignante
retraitée d’une Haute École flamande
Ivan Van de Cloot, économiste en chef
à l’Itinera Institute
PROSPERITE
PROTECTION
COMMUNAUTE
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FLASH
1. L’enseignement, c’est tout de
même plus que préparer les
gens au marché du travail.
Les jeunes enfants doivent apprendre à
lire et à calculer, acquérir des aptitudes
sociales et pouvoir jouer de manière
créative.
L’enseignement secondaire peut déjà
être davantage axé sur leurs talents,
bien que la formation générale reste
essentielle. Mais quinze années (3 ans – 18
ans) de formation générale, culturelle et
socialenesuffisent-ellespaspourpréparer
quelqu’un à une place dans la société ?
En ce qui concerne l’enseignement
supérieur, il est beaucoup plus difficile
d’affirmer que l’orientation ne doit pas
être axée sur le travail. Ceci n’exclut pas
qu’on puisse toujours prêter attention à un
point de vue critique sur des problèmes
actuels qui vont plus loin que les matières
liées à la profession. Apprendre aux
étudiants à se poser des questions peut
certainement se faire aux dépens de la «
matière ».
Le drame du chômage des jeunes est un
mal ancien et qui s’aggrave. Ne peut-on
pas y remédier en faisant des choix plus
axés sur le travail.
Si certaines études ne doivent pas avoir
une utilité immédiate, il est inévitable
qu’un groupe doive faire quelque chose
de totalement différent. Mais si une
grande partie de notre enseignement
n’avait pas d’utilité immédiate, où cela
nous conduirait-il ? Si les pouvoirs publics
(FOREM, VDAB) doivent encore organiser
d’autres formations, cela aura un coût
important. Limiter l’accès lorsqu’une
direction offrant peu de possibilités
d’emploi est trop populaire, a déjà été
fait par certaines institutions.
Les remarques que la culture n’a pas
d’utilité immédiate et que la créativité est
quand même une donnée importante
pour l’entreprenariat, sont à première vue
correctes. Mais la créativité et la culture
ne sont pas les mêmes concepts. L’esprit
critique peut entrer en ligne de compte
dans toute formation et il vaudrait mieux
que cela commence très tôt car l’esprit
critique stimule l’esprit créatif.
2.Unepersonnepassionnéepeut
aussis’engagerdansuneautre
spécialité.
Pour les personnes passionnées, il n’y
a pas de problème, elles trouveront
probablement dutravail dansledomaine
choisi. Mais nous savons par expérience
quecesgensenthousiastesneconstituent
pas la grande majorité. Ce sont souvent
3. des jeunes comme tout le monde, ayant
des centres d’intérêts divers, qui peuplent
lesécoles.C’estgénéralementlediplôme
et non l’enseignement qui est le but en soi.
Ils choisissent trop souvent non pas selon
leurs talents mais en partant de l’idée qu’il
faut faire ce qu’on a « envie » de faire. Un
talent reste un talent mais une préférence
peut changer d’un jour à l’autre. L’effort
à fournir est plus important que prévu et
l’étudiant ne va plus aux cours. Le taux de
réussite est dramatiquement bas.
L’accompagnement pour les plus faibles
esttroppeuutilisé.Ilya15ans,lesexamens
de rattrapage étaient l’exception
et à présent ils sont devenus la règle.
Nombreux sont ceux qui décrochent
après les premiers examens en novembre.
Ils restent inscrits mais ne font plus rien. Les
parents ne sont manifestement pas au
courant.
Les arguments en faveur de certaines
étudesrestentsouventtrèssuperficiels:«je
ne veux pas rester assis derrière un bureau
», « c’est quelque chose de nouveau » ou
« c’est ce que font mes amis ». Trop de
parents n’osent pas donner des conseils
à leurs enfants car ils ne veulent pas leur
faire la moindre difficulté.
Un dossier scolaire détaillé du centre PMS
ne peut-il pas apporter une solution ? Le
but n’est pas de choisir une discipline
qui est soit beaucoup trop difficile soit
beaucoup trop facile. 4 fois par an, des
journées d’information ou de mise en
situation sont proposées. Un examen
d’entrée obligatoire et élémentaire
début mai donnerait également des
informations utiles.
Garder des jeunes inutilement dans une
haute école pendant des années est
presque un crime. Ceux qui mettent deux
fois plus de temps à faire leurs études
oublient aussi que cela leur jouera des
tours une fois qu’ils commenceront à
postuler pour un emploi. Quel âge auront-
ils une fois qu’ils arriveront à 45 ans de
carrière ?
Le monde n’est pas à vos pieds grâce
à un diplôme supérieur, il faut ensuite
encore faire ses preuves et votre regard
précis sur le monde devient vite clair en
cas de choix d’études approprié.
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Pour une croissance économique et
une protection sociale durables
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DES DIPLOMES NON PORTEURS D’AVENIR FACE AUX
DIPLOMES PORTEURS D’AVENIR
Source : Cinquième édition de l’étude FOREM sur l’insertion des jeunes demandeurs
d’emploi à la sorties des études.
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Source: FOREM
Taux d’insertion à 6 mois pour les jeunes inscrits entre juin et octobre