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de la filière
Préface. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 1
I. L’INDUSTRIE DU CUIR : UN TRÉSOR DE L’ÉCONOMIE FRANÇAISE.. . . . . . . . . . . . . . p. 3
1. L’industrie française de la tannerie-mégisserie fabrique les plus beaux cuirs au monde.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 4
2. Une industrie manufacturière positionnée sur le haut de gamme et le luxe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 8
3. CTC - Le Comité Professionnel de Développement Économique de la filière cuir :
une expertise unique qui fait autorité dans le monde entier. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 14
II- UNE INDUSTRIE DONT LA MATIÈRE PREMIÈRE PREND SA SOURCE
DANS LE MONDE AGRICOLE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 17
1. À l’origine du cuir, la peau est un coproduit de l’élevage.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 18
2. Pour faire un cuir de qualité, il faut au départ une peau sans défauts.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 19
3. La qualité d’une peau brute est le résultat d’un grand nombre de facteurs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 19
4. Les spécificités des peaux françaises. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 24
III- EN AVAL DE LA FILIÈRE, DES PROFESSIONNELS DE LA DISTRIBUTION. . . . . . . p. 29
1. Fabriquer, importer ou simplement distribuer. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 30
2. La vente de chaussures : un secteur très divers. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.31
3. La distribution de produits de maroquinerie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 33
IV- LES GRAND DÉFIS AUXQUELS LA FILIÈRE DOIT FAIRE FACE. . . . . . . . . . . . . . . . . p. 35
1. Sécuriser un approvisionnement en matières premières de qualité pour alimenter une industrie
de la maroquinerie en croissance constante. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 36
2. Préserver l’industrie française de la tannerie-mégisserie, partenaire indéfectible de la grande maroquinerie. . . . . p. 37
3. Structurer et dynamiser la formation - assurer la transmission des savoir-faire - attirer les talents.. . . . . . . . . . . . . p. 39
4. Encourager la création et la conception en s'appuyant sur "l'image France".. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.43
5. Lutter contre la contrefaçon - protéger et promouvoir le Made in France. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 44
6. Limiter les charges et les contraintes qui pèsent sur le commerce. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 45
ANNEXES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 48
Les chiffres-clés de la filière. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 49
Le Conseil National du Cuir.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 50
Paul Batigne
Président du Conseil
National du Cuir
Matière naturelle unique et renouvelable, source de créativité exceptionnelle, le cuir fait partie du quotidien
de l’homme depuis la nuit des temps.
Grâce à sa tradition d’élevage, à la renommée de son industrie de la tannerie-mégisserie, au talent de ses
artisans maroquiniers, gantiers, bottiers ou fabricants de chaussures, et au prestige de ses créateurs de mode,
la France est depuis toujours un grand pays du cuir.
À l’heure où la mondialisation et les turbulences économiques génèrent des inquiétudes fortes sur l’avenir de
l’emploi et de la croissance, la filière cuir française dispose d’atouts précieux qui en font un secteur important
pour l’économie de notre pays.
Produire en France pour l’essentiel, préserver des savoir-faire ancestraux, développer des compétences
techniques recherchées, faire le lien entre tradition et modernité, exporter dans le monde entier, faire rayonner le
prestige du Made in France, telles sont les forces que la filière cuir française a su développer.
À l’aval de la filière, des commerces spécialisés dans les centres ville et en périphérie contribuent, quant à eux,
à animer les territoires, et répondent à la demande de toutes les catégories de consommateurs.
Mais pour continuer à prospérer dans un marché globalisé, la filière cuir française doit aujourd’hui relever de
nombreux défis : sécuriser un approvisionnement en matières premières de qualité, préserver l’outil industriel,
transmettre les savoir-faire, structurer la formation et attirer les talents, lutter contre la contrefaçon et protéger
le Made in France, encourager la création d’entreprises, limiter les charges et les contraintes qui pèsent sur le
commerce spécialisé.
Ce Livre Blanc a pour ambition de mieux faire connaitre la filière cuir française
dans sa complexité, sa diversité et son excellence, et de faire en sorte que chacun
puisse s’enorgueillir que la France soit le berceau d’une industrie que le monde
nous envie.
Préface
l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r2
L’ I N D U S T R I E D U C U I R : U N T R É S O R D E L’ É C O N O M I E F R A N Ç A I S E 33
L'industrie du Cuir :
un trésor
de l’économie française
l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r4
Le métier de la tannerie-mégisserie
consiste à transformer la peau d’animaux,
qui est au départ une matière putrescible,
en cuir, qui est une matière vivante mais
rendue imputrescible. On peut traiter
la peau de nombreux animaux pour en
faire du cuir, comme celle des bovins,
des ovins, des caprins, des porcins ou des
équidés. La peau des reptiles, de poissons
comme la raie ou de certains oiseaux
comme l’autruche, peut également servir
à la fabrication de cuirs exotiques.
Une industrie ancienne,
ancrée dans des territoires
Lorsqu’à l’ère néolithique, l’homme est devenu
sédentaire et s’est mis à élever des troupeaux,
il a découvert le tannage végétal en observant
que les dépouilles laissées au pied de certains
arbres en milieu humide ne pourrissaient
pas. Dans d’autres régions, il a constaté
que les dépouilles enfouies dans le sable se
conservaient, découvrant ainsi le tannage
minéral. Simultanément, il s’est doté d’outils
en pierre ou en os, lui permettant de travailler
les peaux. Entre 5 000 ans avant Jésus-Christ
et l’ère chrétienne, la tannerie prend un essor
rapide dans le monde entier, mais ce sont les
Romains, réputés pour l’excellence de leur cuir
qui, les premiers, tannent à grande échelle.
Les premières corporations d’ateliers travaillant
les peaux apparaissent en Europe au Moyen
Âge, ainsi que la distinction entre les Tanneurs
utilisateurs d’écorces de chêne appelées tan,
et les Mégissiers utilisateurs d’un mélange
à base de cendres appelé mégis. La troisième
corporation des Corroyeurs regroupe les
ouvriers du cuir. Les métiers du cuir prennent,
au fil des temps et des diverses découvertes
techniques, une importance considérable
jusqu’à devenir une industrie stratégique.
Au début du XXe
siècle, l’industrie du cuir
constituait la troisième industrie française
derrière la métallurgie et le textile ; on
dénombrait à l’époque 1 500 tanneries-
mégisseries sur tout le territoire. Le nombre de
ces établissements s’est fortement réduit depuis
les 30 dernières années, au cours desquelles
cette industrie de transformation s’est
consolidée. Le secteur regroupe aujourd’hui
19 tanneries1
, 31 mégisseries2
et 15 négociants
L’industrie française de la tannerie-mégisserie
fabrique les plus beaux cuirs au monde
1
L’ INDU S T RIE DU CUIR : UN T R É S O R DE L’ É C O N O M IE FRAN Ç AI S E 5
courtiers. Toutes sont des PME, qui représentent
un total de 1 500 emplois pour un chiffre
d’affaires global de 290 millions d’euros.
Les grandes régions productrices sont pour
la tannerie-mégisserie : l’Alsace Lorraine,
l’Aquitaine, le Centre, le Limousin, le Midi-
Pyrénées, les Pays de la Loire, le Rhône-Alpes.
Des spécialisations pointues
en fonction de la nature des peaux
et de leur destination
La tannerie–mégisserie est un secteur
extrêmement segmenté, où chaque entreprise
travaille un type de peaux spécifique. Ainsi,
toutes les tanneries-mégisseries ont un savoir-
faire particulier en fonction de l’origine des
peaux : veaux, jeunes bovins, bovins, agneaux,
chèvres, peaux exotiques…
Mais ce sont surtout lors des opérations finales
du corroyage-finissage, que les savoir-faire
propres et les secrets de fabrication de chaque
établissement, distinguent les entreprises les
unes des autres. Ainsi, les clients de la tannerie-
mégisserie, selon qu’ils appartiennent au
secteur de la maroquinerie, de la chaussure, de
1. Qui travaillent la peau de grands animaux comme les bovins.
2. Qui travaillent la peau d’animaux plus petits comme les ovins, les caprins
ou les peaux exotiques.
les grandes régions productrices
pour la tannerie - mégisserie
Alsace Lorraine
Centre
Pays de la Loire
Limousin
Aquitaine
Midi-Pyrénées
Rhônes-Alpes
l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r6
Les différentes étapes
au cours desquelles les peaux
se transforment en cuir
C’est à l’abattoir que l’animal est dépouillé. Une fois
ce travail effectué, les peaux fraîches sont triées
en fonction de leur qualité. Immédiatement après,
intervient la première opération de stabilisation, qui
consiste généralement à saler les peaux. Ce sont ces
peaux salées, appelées peaux brutes, que la tannerie-
mégisserie va réceptionner pour les travailler.
L’activité de tannerie-mégisserie se divise en trois
grandes étapes.
1. Le travail de rivière : il s’agit de ré-humidifier la
peau et d’en éliminer le sel, les poils, l’épiderme et les
résidus. Le déchaulage clôt cette première étape et
prépare la peau au tannage en la neutralisant.
2. Le tannage : il consiste à plonger les peaux dans
une solution de tannins qui les rend imputrescibles.
Les tannins utilisés sont de deux types : soit du sel
de chrome et on parle alors de tannage chimique,
soit des tannins végétaux, et on parle dans ce cas
de tannage végétal. À ce stade, les peaux obtenues
sont à nouveau triées en fonction de leur qualité et
peuvent être commercialisées.
3. Le corroyage-finissage : l’ensemble des opérations
effectuées à ce stade donnent au cuir fini son aspect,
sa couleur et sa véritable texture finale : épaisseur,
souplesse, différences de toucher, absence de finition
pour les cuirs dits naturels, finition d’aspect lisse, finition
d’aspect velouteux, teinture, satinage, impression ou
grainage. La palette des possibles est à ce stade d’une
variété et d’une richesse qui sont infinies.
l’habillement, de la ganterie, de l’ameublement,
de l’automobile, de l’aéronautique, des
cuirs techniques, de la sellerie ou de la reliure,
s’adresseront de façon sélective à l’un
ou l’autre de ces établissements, en fonction
des spécificités et des exigences de leur
secteur d’activité.
Les cuirs français sont reconnus
pour leur qualité dans le monde entier
Les cuirs français sont appréciés dans le monde
entier pour leur perfection et pour la diversité de
leurs finitions. Déjà au XVIIe
siècle, la Marquise
de Sévigné s’émerveillait devant la souplesse des
peaux d’agneaux ou de chevreaux, et racontait
avoir reçu en cadeau une paire de gants pliée à
l’intérieur d’une noix de cola ! Les cuirs de veau,
grande spécialité française, sont également
connus pour être les plus beaux au monde.
Les cuirs français alimentent l’industrie
manufacturière française de haut de gamme et
du luxe, mais également l’industrie mondiale. La
tannerie-mégisserie française expose en effet
ses produits dans les salons internationaux de
Paris, Milan, New-York, Bologne, Hong-Kong,
Guangzhou et Shanghai en Chine, ou Chennai
en Inde et ce sont désormais 40% des cuirs finis
français qui sont exportés partout dans le monde,
et particulièrement en Europe (Italie, Espagne),
L’ I N D U S T R I E D U C U I R : U N T R É S O R D E L’ É C O N O M I E F R A N Ç A I S E 7
en Tunisie, au Maroc, aux États-Unis ou en Chine.
Par ailleurs, au-delà de la qualité de ses cuirs, la
tannerie-mégisserie française est connue pour
sa fiabilité capacitaire. En effet, pour développer
un produit, l’industrie manufacturière doit avoir
la garantie de pouvoir obtenir de façon stable
des quantités de cuir qui soient de qualité, de
coloris et de finitions homogènes. Les tanneurs-
mégissiers français sont particulièrement
réputés pour honorer leurs engagements, ce
qui en fait des fournisseurs privilégiés des
industriels exigeants.
l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r8
Les cuirs français, de qualité hors pair,
sont travaillés par des artisans au sein
de groupes industriels, qui mettent en
œuvre un savoir-faire souvent ancestral.
Les différents métiers de cette industrie
manufacturière sont considérés comme
des métiers d’Art, et figurent, à ce titre,
sur une liste de 241 métiers établie par
le Ministère de la culture.
La maroquinerie : le vaisseau amiral
de l’industrie française, incarné par des
marques célèbres dans le monde entier
On parle de maroquinerie pour désigner
l’ensemble des objets qui servent à transporter
des choses avec soi, qu’il s’agisse de valises, de
sacs, de serviettes ou maroquins, de pochettes,
de portefeuilles, d’étuis, etc. S’ajoutent à
ces objets tout ce qui relève de la sellerie-
harnachement, les articles de chasse et de
pêche, les ceintures et bracelet-montre cuir,
jusqu’aux articles de gainerie, de bureaux et
animaliers.
La confection d’un objet de maroquinerie est
le fruit d’un grand nombre d’opérations, qui
mobilisent des compétences variées, depuis
la création du modèle avec la réalisation du
patronage, jusqu’au finissage en passant par la
coupe, la coloration, la refente, la préparation,
l’assemblage, la couture main, le piquage
montage et la pose d’accessoires, comme les
boucles, les pressions ou les fermoirs.
Le secteur de la maroquinerie est composé d’un
très grand nombre de petites entreprises, qui
pour la plupart d’entre elles travaillent en sous-
traitance pour les grands groupes français du
secteur, comme LVMH, Hermès ou Chanel, mais
également Longchamp, Le Tanneur ou Lancel.
Au total, ce sont 13 000 personnes qui réalisent
un chiffre d’affaires de 1,8 milliard d’euros en
20101, chiffre qui est en croissance constante, et
qui n’est pas affecté par la crise.
Dernier pays européen avec l’Italie et
l’Espagne à fabriquer de la maroquinerie, la
France a délaissé le segment des produits de
moyenne et bas de gamme qui sont désormais
largement importés d’Italie et surtout d’Asie,
pour se recentrer sur le haut de gamme et le
luxe, véritable apanage de la maroquinerie
française. Cette production de haute qualité est
dynamisée par l’engouement planétaire pour
UNE INDUSTRIE MANUFACTURIÈRE POSITIONNÉE
SUR LE HAUT DE GAMME ET LE LUXE
2
L’ I N D U S T R I E D U C U I R : U N T R É S O R D E L’ É C O N O M I E F R A N Ç A I S E 9
l’accessoire, et en particulier pour le sac à main.
L’industrie française de la maroquinerie est
portée par de grandes marques qui incarnent
le prestige de la France partout dans le monde.
Cette industrie réalise aujourd’hui 90 % de son
chiffre d’affaires à l’étranger. Depuis l’an 2000,
la croissance de ses exportations atteint en
moyenne + 7,8 %. L’évolution des exportations
entre 2011 et 2010 est en augmentation de 21 %.
Par ailleurs, la Chine et Hong Kong qui
représentaient 10 % des exportations françaises
en 2005, en représentent aujourd’hui près
du quart (24,45 %).2
1. Source CTC entreprise, Le magazine d’information de CTC, mai 2011
2. Source : Service Statistiques du Conseil National du Cuir.
l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r10
La chaussure française :
une qualité recherchée
Comme la plupart des pays européens
concepteurs et producteurs de chaussures
(Italie, Espagne, Portugal…), la France a connu
une décennie difficile avec une délocalisation
importante de sa production vers l’Asie, les pays
du Maghreb et, dans une moindre mesure, les
pays de l’Est.
Actuellement 110 entreprises produisent
partiellement ou en totalité (entreprises du luxe)
en France et la production française a augmenté
de +2,5% en volume et de 4% en valeur, en 2010.
Cette tendance tend à se confirmer en 2011 où
les chiffres de production devraient croître de
l’ordre de 3 à 5%.
Avec près d’un milliard de chiffre d’affaires, la
production française représente de l’ordre de
25% de son marché intérieur.
Si une grande partie de la consommation est
importée, le design et la conception française
représentent près des 2/3 du marché global.
Ainsi, si pour des problèmes de compétitivité,
les fabricants font largement appel à la sous-
traitance étrangère, la conception et les “études”
Les crépins
Dérivés du nom de Saint Crépin, patron des
cordonniers, les crépins désignent l’ensemble des
fournitures et des outils utiles à la cordonnerie* et par
extension ceux qui les commercialisent. Les crépins
fournissent les artisans des métiers de la chaussure.
Au cours des dernières années, la consommation
de chaussures en cuir de qualité a significativement
diminué en France. L’activité des crépins, directement
liée à la qualité des produits finis, a donc connu
un déclin parallèle. Aujourd’hui, une trentaine
d’entreprises sont encore présentes sur le territoire.
* À l'exception des cuirs.
L’ I N D U S T R I E D U C U I R : U N T R É S O R D E L’ É C O N O M I E F R A N Ç A I S E 11
restent maîtrisées en France. Les principales
régions de production sont les Pays de la Loire,
l’Aquitaine et l’Alsace.
Du côté industriel, les restructurations en
France sont terminées et le vieillissement de la
population industrielle nécessite de procéder à
de nouveaux recrutements, plus axés cependant
sur la polyvalence, les études et le stylisme.
Une prestigieuse survivance du passé :
la chaussure sur mesure
La chaussure sur mesure, entièrement fabriquée
à la main par les bottiers, constitue un luxe
suprême qui n’est accessible qu’à une clientèle
peu nombreuse. Aujourd’hui, il ne reste plus en
France qu’une vingtaine d’ateliers de grands
maîtres bottiers qui ont, pour beaucoup d’entre
eux, été repris par des grands groupes du
luxe ou de la Haute Couture : John Lobb par
Hermès, Berluti par LVMH, ou Massaro par
Chanel par exemple ; ce qui permet au grand
art de ces artisans d’exception, de perdurer et
de se transmettre. Le monde du spectacle offre
également des débouchés à ces orfèvres de la
chaussure.
Pour compenser le déclin de la demande, les
bottiers ont su trouver des débouchés nouveaux
à leurs savoir-faire, avec le développement de
la podo-orthésie, qui consiste à fabriquer sur
mesure des chaussures qui ont été prescrites
l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r12
à un usage professionnel, et le gant accessoire
de mode. Qu’il s’agisse de l’un ou de l’autre, la
fabrication d’un gant exige, à travers la trentaine
d’étapes nécessaires à sa réalisation, à la fois
savoir-faire, patience, précision et dextérité.
En effet, si le premier travail du coupeur est
accompli par des artisans physiquement
robustes, qui étirent, en évitant de les rompre,
des peaux pour leur faire rendre toute leur
douceur, les opérations suivantes exigent une
minutie d’horloger, qui permet, en exploitant
par un médecin, et qui sont partiellement
remboursées par la Sécurité Sociale. Le talent
de ces artisans permet à ceux qui en ont besoin
de porter des chaussures adaptées tout en ne
renonçant pas à l’esthétisme.
La ganterie française :
une tradition remise au goût du jour
Il existe deux grandes catégories de gants :
le gant de protection, principalement destiné
L’ I N D U S T R I E D U C U I R : U N T R É S O R D E L’ É C O N O M I E F R A N Ç A I S E 13
Les produits chimiques
Composante essentielle et stratégique de la filière cuir,
l’industrie chimique française a longtemps partagé la
première place européenne et même mondiale avec ses
concurrents allemands, suisses et anglais. Les Rhône-
Poulenc, Ugine-Kuhlmann, FMC et autres célèbres
firmes ont permis l’essor de nouvelles technologies,
avant de disparaître des métiers du cuir par effet de
regroupement, délocalisation, recentrage sur d’autres
cœurs de métiers.
Aujourd’hui, l’offre française en spécialités
chimiques est l’apanage de quelques PME, axant
leur développement sur les technologies propres,
la mode, l’innovation. Très fortement exportatrices,
ces entreprises puisent à l’export les ressources
nécessaires à leur développement et au soutien des
tanneries et mégisseries françaises.
la souplesse extrême des peaux, de réaliser des
gants parfois au quart de taille près.
Les trois grands sites de fabrication de gants
depuis des origines très anciennes sont Saint
Junien, Millau et Grenoble : l’eau pure et peu
calcaire de la Vienne servait déjà à préparer les
peaux des gants du Roi de France au Moyen Âge.
Aujourd’hui, une vingtaine d’entreprises en
France fabriquent des gants dont les plus
connues sont La Ganterie de Saint Junien,
Agnelle, George Morand, Causse, la Ganterie
Lesdiguières-Barnier ou l’Atelier du Gantier, pour
un chiffre d’affaires global de 50 millions d’euros.
La Haute Couture et certains créateurs comme
Jean-Paul Gaultier, Karl Lagerfeld ou Sonia Rykiel
en particulier, ont permis de remettre au goût du
jour un accessoire de mode un temps délaissé.
Les fournisseurs : un des piliers
indispensables à la performance
de la filière
La performance de la filière cuir s’appuie
également sur un réseau de fournisseurs à
la fois extrêmement diversifié et spécialisé :
produits chimiques pour la tannerie, les
fabricants de talons, semelles, formes pour
la chaussure, pièces métalliques pour la
maroquinerie, équipementiers et fournisseurs
de logiciels pour tous.
Réactivité, compétence, adaptabilité et
positionnement prix sont les exigences
auxquelles ces partenaires majeurs de la filière
doivent répondre quotidiennement.
Ce réseau a été fragilisé au travers des
différentes crises que la filière a traversées, il
est indispensable de veiller à pérenniser, voire à
développer, ce qui constitue aujourd’hui un des
piliers de la filière.
l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r14
3 CTC - LE COMITÉ PROFESSIONNEL DE DÉVELOPpEMENT
ÉCONOMIQUE DE LA FILIÈRE CUIR : UNE EXPERTISE UNIQUE
QUI FAIT AUTORITÉ DANS LE MONDE ENTIER
Riche d’une expertise forgée depuis plus
d’un siècle, CTC – Comité Professionnel
de Développement Économique de la
filière Cuir, Chaussure, Maroquinerie et
Ganterie - intervient sur la totalité des
domaines concernés par l’activité du cuir.
Ses missions principales portent sur la
normalisation, l’innovation, l’intelligence
économique, la formation et le développement
des compétences, la prospective dans le
domaine de la mode, l’optimisation des process,
le développement durable, ainsi que l’ensemble
des contrôles qualité liés aux matières
premières et aux produits finis.
Les compétences globales et multiples de ce
comité professionnel font aujourd’hui de CTC
le leader mondial de l’expertise en cuir et le
promoteur unanimement reconnu de nouvelles
références qualité dans un marché mondialisé.
Ayant son siège à Lyon, CTC compte
250 collaborateurs qui travaillent sur 13 sites.
Ses plateformes de Recherche & Développement
sont implantées à Lyon, avec des antennes
à Cholet et à Paris. Par ailleurs, un réseau de
bureaux d’inspection et de laboratoires accrédités
est présent partout dans le monde, en Chine,
à Hong-Kong, au Vietnam, en Inde, en Espagne,
au Portugal, en Tunisie et aux États-Unis.
CTC tire en partie son expertise des ingénieurs
français “ cuir chaussure maroquinerie “ formés
à l’ITECH de Lyon - Grande École fondée en
1899 sous le nom d’École de la Tannerie - et qui
peuvent s’enorgueillir d’avoir des compétences
sans équivalent dans le monde.
Dans toute sa diversité, l’expertise unique de
CTC est sollicitée par les entreprises privées
allant des grands groupes mondiaux jusqu’aux
start-up porteuses de projets nouveaux, mais
également directement par les États : CTC est
par exemple le seul laboratoire spécialiste du
cuir accrédité en Chine.
CTC développe également des formations au
style en partenariat avec de nombreuses écoles1.
1. Comme l’Atelier Chardon Savard, l’Institut Colbert, Mod’Art,
Mod’Spé et l’Institut Français de la Mode.
L’ I N D U S T R I E D U C U I R : U N T R É S O R D E L’ É C O N O M I E F R A N Ç A I S E 15
Divers tests qualité et innocuité liés aux matières premières et aux produits finis.
17
Une industrie
dont la matière première
prend sa source dans
le monde agricole
l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r18
L’industrie du cuir utilise une matière
première qui est, à l’origine, un coproduit
de l’élevage, puisque la peau de l’animal
fait partie de ce que l’on appelle le
“ cinquième quartier ” non comestible,
au même titre que les poils ou les soies.
C’est donc la consommation de viande qui
détermine la taille du cheptel et, par voie de
conséquence, la quantité de peaux collectées dans
les abattoirs, qui sera ensuite travaillée par les
tanneurs et les mégissiers pour fabriquer des cuirs.
Les peaux fraîches, immédiatement salées ou
séchées afin d’être conservées, sont triées à la
sortie des abattoirs en fonction de leur nature,
de leur qualité et de leur utilisation potentielle.
Elles sont ensuite commercialisées sur le marché
mondial, soit directement par les industriels de
l’abattage, soit par des négociants qui collectent
les cuirs et peaux1 auprès des abattoirs.
Aujourd’hui, près de 76% des peaux brutes
françaises sont exportées. Sur les quantités
vendues au sein de l’Union européenne, l’Italie
représente 71% des exportations, en très forte
progression au cours du 1er semestre 2011,
l’Espagne (6%) et l’Allemagne (6%). Pour les pays
tiers, la Chine représente 7% du total exporté2.
Le montant des exportations de peaux brutes
s’est élevé en 2010 à 313 millions d’euros3. Les
exportations de peaux brutes sur 12 mois, pour la
période allant d’octobre 2010 à septembre 2011 se
sont élevées à plus de 347 millions d’euros, dont
plus de 295 millions pour l’Union européenne et
près de 52 millions pour les pays tiers4.
La croissance des besoins de l’industrie
française de la maroquinerie, combinée à une
demande européenne à nouveau à la hausse, et
à l’explosion de la demande asiatique, génèrent
actuellement des tensions sur le marché des
peaux brutes.
À L’ORIGINE DU CUIR,
LA PEAU EST UN COPRODUIT DE L’ÉLEVAGE
1
1. Depuis des temps les plus reculés, le terme “ cuir ” désigne la peau des
gros animaux et celui de “ peau ” celle des petits animaux. Au sens de la
réglementation européenne, le terme “ cuir ” est censé ne plus pouvoir
qualifier qu'un produit imputrescible, c'est à dire ayant déjà subi un process
de tannage.
2. Note de conjoncture du CNC – Commerce extérieur des industries
françaises du cuir – 1er
semestre 2011.
3. Source GTA pour les articles relevant des codes SH4101, 4102, 4103, 4301
de la nomenclature douanière.
4. Source FranceAgrimer – SAEXP.
19U n e i n d u st r i e d o n t l a m at i è r e p r e m i è r e p r e n d s a so u r c e da n s l e mo n d e a g r i c o l e
POUR FAIRE UN CUIR DE QUALITÉ, IL FAUT AU DÉPART
UNE PEAU SANS DÉFAUTS
LA QUALITÉ D’UNE PEAU BRUTE EST LE RÉSULTAT
D’UN GRAND NOMBRE DE FACTEURS
2
3
Le savoir-faire de l’industrie française de
la tannerie-mégisserie permet de révéler et
de sublimer la qualité des peaux qui lui sont
confiées pour en faire des cuirs d’exception.
Mais pour faire un beau cuir, il est impératif que
la matière première, c'est-à-dire la peau brute,
soit au départ exempte de tout défaut.
La peau de l’animal ne doit donc porter ni
griffures, ni taches, ni trous, d’autant qu’en
France, ce sont les cuirs les plus lisses possibles
qui sont recherchés par la grande maroquinerie,
tandis que dans d’autres pays, certains défauts
peuvent être appréciés comme reflétant l’aspect
naturel des produits.
La qualité d’une peau brute dépend
d’un grand nombre de facteurs : la race
de l’animal ; la façon dont il est élevé,
l’état de la peau reflétant très exactement
la nature des soins ou au contraire
l’absence de soins reçus tout au long de
sa vie ; les conditions dans lesquelles
l’animal est transporté jusqu’à l’abattoir ;
la façon dont il est dépouillé à l’abattoir ;
la qualité des premiers traitements
de conservation des peaux à la sortie
de l’abattoir.
Un cheptel diversifié à la source d’une
variété de peaux
La qualité des peaux françaises tient en
premier lieu à la variété du cheptel français.
En effet, contrairement à certains grands pays
d’élevage comme l’Australie par exemple, qui
se concentrent sur une race unique, la France
entretient un cheptel diversifié, constitué de
races très diverses, ce qui permet d’obtenir des
types de peaux variés.
l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r20
Les bons soins apportés
par l’éleveur aux animaux
L’ensemble des bons soins consistant à favoriser
une bonne croissance de l’animal et à éliminer
les causes de blessures ou de souffrance est
déterminant pour la qualité de la peau.
Le premier soin apporté à l’animal est son
alimentation. Les éleveurs français nourrissent
leurs bêtes au lait, au foin et à l’herbage plutôt
qu’avec des aliments composés, comme c’est
le cas dans d’autres pays. Une bonne
alimentation permet une croissance plus
harmonieuse, et un animal bien-portant
aura une peau de meilleure qualité.
La qualité du travail de l’éleveur permet
également d’éliminer deux grands types de
blessures potentielles, les blessures mécaniques
et celles d’ordre sanitaire ou parasitaire, qui sont
à l’origine d’une grande majorité des défauts
constatés sur les peaux brutes.
La pratique des bons soins et l’attention portée aux problèmes
sanitaires et parasitaires font déjà partie de la culture de
l’éleveur français, qui perçoit l’impact positif de ces mesures
sur le bien-être et la productivité du cheptel. Un important
travail dans ce sens est effectué depuis des années par
l’interprofession bovine1. Depuis 1999, la Charte des bonnes
pratiques de l’élevage, formalise les conduites à tenir. Cette
charte, réactualisée en permanence pour s’adapter aux
évolutions du métier d’éleveur, intègre depuis 2003 les
nouvelles réglementations de la PAC, en particulier sur la
traçabilité des pratiques sanitaires. En 2008, la Charte a été
étendue aux veaux de boucherie, veaux sous la mère et veaux
d’élevage. La Charte des bonnes pratiques de l’élevage de
l’interprofession bovine regroupe à ce jour 130    000 adhérents.
LA CHARTE DES BONNES PRATIQUES DE L’ÉLEVAGE DE L’INTERPROFESSION BOVINE
1. INTERBEV
21
Pour éliminer les blessures mécaniques, l’éleveur
doit remplacer les fils barbelés par des clôtures
électriques et nettoyer les pâtures de tous les
fourrés ou buissons épineux. Les bêtes doivent
par ailleurs être écornées très jeunes pour éviter
de se blesser entre elles. Enfin, il faut éliminer
des stabulations toutes les aspérités blessantes
(boulons, débords de pièces métalliques etc.).
Ces précautions doivent être prises pendant
toute la durée de l’élevage de l’animal, et pendant
son transport.
Les risques de blessures d’ordre sanitaire sont
nombreux. L’hygiène de l’élevage est déterminante
pour la santé des animaux ; éviter les souillures,
nettoyer le paillage et les litières, évacuer le lisier
et le fumier sont des actes essentiels.
U n e i n d u st r i e d o n t l a m at i è r e p r e m i è r e p r e n d s a so u r c e da n s l e mo n d e a g r i c o l e
Traces de griffures sur une peau tannéeTraces de teigne sur une peau tannée
l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r22
Enfin, il est crucial d’éliminer tous les parasites
qui sont susceptibles de dégrader la peau de
l’animal. Les parasites les plus communs sont
le varon (une mouche en voie de disparition
en France métropolitaine, sauf dans les zones
frontalières), les poux, les tiques, la gale et la
teigne. La teigne est une maladie infectieuse
transmissible à l’homme, contre laquelle il existe
un vaccin. Elle est causée par un champignon
qui génère des dégâts lourds et irréversibles sur
la peau des animaux. La teigne, la gale, le varon
vivant et les tiques, mais aussi les poux, qu’ils
soient piqueurs ou broyeurs, sont visibles sur
l’animal vivant.
La qualité du travail
effectué dans les abattoirs
La précision du travail effectué dans les
abattoirs est également déterminante pour
la qualité des peaux. L’ouvrier qui dépouille
l’animal doit veiller à ne pas griffer la peau et
à maîtriser scrupuleusement ses gestes lors
de l’arrachage. Plus le travail de dépouille est
effectué mécaniquement et plus il est qualitatif.
Depuis près de vingt ans, à l’initiative du
Syndicat Général des Cuirs et Peaux, des
formateurs tournent dans les abattoirs dans
toute la France, pour apprendre les bons gestes
qui permettent de respecter la qualité des peaux
qui seront ensuite destinées à l’industrie de la
tannerie-mégisserie.
La bonne conservation et le stockage des
peaux à la sortie de l’abattoir
Une fois l’arrachage effectué, les peaux sont
acheminées jusqu’au saloir. Elles sont alors
échantillonnées, dégraissées et leurs contours
rectifiés. Un salage abondant peut ensuite
commencer sur des peaux, étendues sur le sol
côté chair et parfaitement refroidies, ou étalées
sur des palettes. Une quantité de sel bien sec
quasiment équivalente au poids de la peau
est nécessaire1. Les peaux salées sont alors
empilées pendant plusieurs jours au terme
desquels l’excédent de sel est retiré. Les peaux
sont enfin pliées en portefeuille et acheminées
vers les négociants et les tanneries-mégisseries.
L’ensemble de ces opérations doit être effectué
avec minutie et rigueur pour préserver la
qualité des peaux. Un stockage réfrigéré est
recommandé pour une conservation de longue
durée, parfois plusieurs mois, le froid ayant
pour action de stopper tout développement
bactérien.
1. Un salage de qualité est requis, et est pratiqué à l’aide de gros sel ou de sel
fin en fonction des espèces : le sel fin est recommandé pour les peaux de petits
animaux (ovins et veaux) ; le gros sel est utilisé pour les peaux de gros bovins.
23U n e i n d u st r i e d o n t l a m at i è r e p r e m i è r e p r e n d s a so u r c e da n s l e mo n d e a g r i c o l e
l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r24
Les peaux de veau
La France est connue dans le monde entier pour
la qualité exceptionnelle de ses cuirs de veau.
Cette situation est d’abord liée au fait que
la France est le premier pays européen pour
la consommation de viande de veaux, et
le premier producteur devant les Hollandais,
les Allemands ou les Autrichiens1.
Au total, le cheptel français représente
4,5 millions de veaux qui sont, dans leur
immense majorité, produits dans des élevages
intégrés. Ceux-ci produisent, en moyenne,
plusieurs centaines de veaux par an. Chaque
année, 1,5 millions de veaux sont abattus pour
leur viande, fournissant ainsi des peaux pour la
filière cuir. Tirant profit de cette particularité,
certaines tanneries-mégisseries françaises
se sont spécialisées dans le travail du veau,
et leurs produits jouissent d’une réputation
internationale.
Les peaux d’agneau
Le cheptel français des ovins représente environ
5 millions d’animaux et constitue un potentiel
formidable pour le tanneur-mégissier.
La France est le pays du monde qui élève le
plus grand nombre de races d’ovins, ce qui rend
très difficile le travail du tanneur-mégissier,
qui doit uniformiser les lots, et effectuer les tris
nécessaires pour obtenir la qualité souhaitée.
L’une de ces races, la Lacaune, produit l’une des
plus belles peaux au monde, qui est destinée
naturellement à l’industrie du luxe pour les
secteurs Habillement, Maroquinerie, Chaussure
et Ganterie. Cette race est préservée grâce à
la fabrication du Roquefort, dont l’appellation
1. Il est à noter que le veau français est à distinguer du vitelloni italien, qui est en
fait un petit taurillon.
LES SPÉCIFICITÉS DES PEAUX FRANçAISES4
25
contrôlée exige que le lait soit issu de brebis
pure race Lacaune.
Les tanneurs-mégissiers disposent d’environ
1 million de peaux par an issues de cette race,
et ils ont acquis sur cette matière première un
savoir-faire inégalé dans le monde, qui leur
permet de fabriquer un produit exceptionnel.
Son nom, Le Plongé est connu dans le monde
entier et sa renommée est telle que sa
traduction en est rendue impossible. Seule sa
prononciation, d’un pays à l’autre, change !
La doublure naturelle issue de la peau d'agneau
et de mouton de tannage végétal, appelée
Basane est la spécialité des villes de Graulhet/
Mazamet, situées dans le sud de la France et de
la ville de Levroux, située dans le centre de la
France.
Sous l’égide du Conseil National du Cuir et de CTC,
une commission spéciale a été mise en place en 2009-
2010, réunissant l’ensemble des acteurs de la filière,
pour mesurer l’impact des bonnes pratiques et plus
particulièrement de la vaccination contre la teigne,
sur la qualité des peaux de veaux. Des opérations-
pilotes ont été menées en partenariat avec trois
intégrateurs, dans quatre élevages volontaires
regroupant 1 000 veaux.
Le mode opératoire a consisté à :
− Mettre aux normes et désinfecter avec des produits
bactéricides, fongicides et virucides les locaux
d’élevage.
− Vacciner la totalité des veaux contre la teigne dès leur
arrivée sur le lieu d’élevage et les traiter contre les poux
durant toute la période d’élevage.
− Veiller à la manière dont ils ont été transportés,
abattus puis dépouillés.
Leurs peaux ont été examinées après tannage.
Si ces actions sont combinées, les résultats sont
spectaculaires, puisque la proportion de peaux de
première qualité a été multipliée par 4 dans les
élevages qui ont bénéficié du travail de la mission,
le pourcentage de peaux de premier choix passant
alors de moins de 10% à 30% environ.
GRÂCE À LA VACCINATION
DES VEAUX CONTRE LA TEIGNE :
UNE AMÉLIORATION SPECTACULAIRE
DE LA QUALITÉ DES PEAUX BRUTES
U n e i n d u st r i e d o n t l a m at i è r e p r e m i è r e p r e n d s a so u r c e da n s l e mo n d e a g r i c o l e
l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r26
Les peaux exotiques
Un petit nombre de tanneries-mégisseries
françaises se sont spécialisées dans le
traitement de peaux essentiellement issues de la
classe des reptiles (crocodiles, alligators, lézards,
serpents) et de l’autruche.
Ces peaux précieuses exceptionnelles, une
fois tannées et apprêtées, sont destinées aux
grandes marques prestigieuses, nationales et
internationales, de la mode et du luxe, dans les
secteurs de la maroquinerie et du bagage, de la
chaussure et de l'horlogerie.
Les peaux de chèvre
Sélectionnées rigoureusement parmi les
meilleurs élevages de Madras, les peaux de
chèvres et de chevreaux choisies sont ensuite
travaillées dans des tanneries-mégisseries
qui se sont spécialisées dans l’expertise de ce
type de peaux. Elles détiennent un savoir-faire,
transmis de génération en génération et qui est
constamment en évolution.
Les plus grands noms du luxe en maroquinerie
et en chaussure, qui sont leurs clients, savent
que chaque étape de la fabrication est soumise
à un contrôle de qualité leur garantissant un
27UNE INDU S T RIE D O N T LA M AT IÈRE PRE M IÈRE PREND S A S O URCE DAN S LE M O NDE A G RIC O LE
cuir fini (liégé-main, lisse ou foulonné) réalisé
spécifiquement suivant leurs besoins.
Les peaux de bovins
Sous l’appellation “bovins“ sont regroupées
les peaux de vachettes, vaches, taurillons,
petits buffles. Tirant profit de cette diversité,
des tanneries-mégisseries françaises se sont
spécialisées dans le travail de ces peaux (tout
ou partie), et leurs produits jouissent d’une
réputation internationale.
Du sac à la sellerie, de l’escarpin au canapé,
pour la réalisation de tous ces produits, il
est nécessaire de fournir un cuir de qualité,
sélectionné dès son origine et répondant à un
cahier des charges très précis, de la part de tous
les acteurs du luxe mondial.
Grâce aux particularités de chaque tannage,
le cuir de bovin français peut être utilisé
dans des secteurs aussi diversifiés que
l’industrie (cuir technique), le vêtement
(cuir lavable), le gant (cuir souple pour
le sport et résistant pour la sécurité), la sellerie/
bourrellerie (dessus et dessous), la chaussure
(dessus, semelle, doublure), la maroquinerie
(corps et doublure), la ceinture (dessus
et doublure), la décoration intérieure (cuir
pour l’ameublement et la maison, le nautisme
et l’aviation), etc.
l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r28
En aval de la filière,
des professionnels
de la distribution
l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r30
Le secteur de la distribution, qui se situe
en aval de la filière cuir, rassemble des
entreprises de nature très variée, qui
pratiquent des métiers très différents.
Par ailleurs, si le secteur commercialise
des produits en cuir, il vend également
des articles où le cuir n’est pas présent.
À titre d’exemple, parmi les chaussures
d’importation commercialisées par la
distribution française, seuls 25% ont un
dessus en cuir, contre 50% pour un dessus
en caoutchouc ou en matière plastique,
ou 25% pour les chaussures à dessus
textile ou en autres matières.
La production française de chaussures et
d’articles de maroquinerie ne couvre qu’une
petite partie de la consommation française
globale. L’Italie, l’Espagne et le Portugal
fournissent l’essentiel du haut et du moyen
de gamme vendu en magasins. L’Asie
(Chine et Vietnam) et désormais l’Inde et
le Brésil alimentent les entrées de gamme,
essentiellement présentes dans les grandes
surfaces spécialisées, les grandes surfaces,
les magasins de sport, les vépécistes etc.
L’activité des distributeurs ne se limite pas
toujours à une mise en vente d’articles à
destination du consommateur final, elle se
conjugue parfois à une activité de fabricant et
de négoce international.
FABRIQUER, IMPORTER
OU SIMPLEMENT DISTRIBUER
1
31E n ava l d e l a f i l i è r e , d e s p r o f e ss i o n n e l s d e l a d i st r i b u t i o n
Depuis le conseil personnalisé
jusqu’au libre-service
La vente de chaussures recouvre des modalités
très différentes. Elle peut être pratiquée par
un commerce de proximité selon deux types
de réseau de distribution : les succursalistes,
qui exploitent des boutiques sous enseigne
telle que André, Eram, Bally, Salamander,
Carel ou Bata… Il s’agit dans ce cas d’un
commerce dit “ intégré ” présent dans le centre
ville des grandes métropoles et chefs-lieux
de département ; les détaillants chausseurs
indépendants, qui revendiquent de pratiquer un
métier de professionnel associé au service et au
conseil. Ce type de commerce est présent à plus
de 90% en centre-ville dans des villes de petite
et moyenne taille, et concerne des magasins
de détail généralistes ou spécialisés (hommes,
femmes, enfants, confort ou sport). Ce mode
de distribution est en quelque sorte le
“ sur-mesure ” de la vente. Certains magasins
qui le pratiquent ont reçu une certification1
et affichent le label “ chausseur certifié2  
”.
À l’opposé du commerce de proximité se
situent les grandes surfaces spécialisées,
localisées pour beaucoup en proche périphérie
des villes, avec des enseignes comme la Halle
aux chaussures, Gémo ou Chaussexpo. Dans
ces grandes surfaces, le consommateur se
chausse lui-même en se servant parmi des
piles de boîtes mises à sa disposition. Son seul
interlocuteur est la caissière à laquelle il règle
ses achats. C’est le libre-service de la chaussure.
Un secteur hétérogène et atomisé
Le secteur de la distribution de chaussures est
composé de 5 000 très petites entreprises dont
2 650 emploient au moins un salarié.
Il y a environ 7 000 magasins de chaussures,
dont 4 350 ont au moins un salarié. Au total,
le secteur compte 13 000 emplois et plus
de 15 000 actifs. Le commerce type de détail de
la chaussure exploite une surface commerciale
de 85 m² en moyenne. 90% de ce type de
LA VENTE DE CHAUSSURES : UN SECTEUR TRÈS DIVERS 2
1. Délivrée par un organisme certificateur indépendant et impartial (AUCERT),
garant de la fiabilité et de la crédibilité de la démarche qualité.
2. Le “chausseur certifié“ doit, à travers ses règles, respecter, attirer
le consommateur, veiller au confort du client, à la compétence du personnel
et au conseil personnalisé dans le choix des articles, en adéquation avec le goût
du consommateur et la morphologie de son pied.
l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r32
commerce est implanté en centre-ville, plus
du tiers est implanté dans les villes de moins
de 10 000 habitants et un quart dans des villes
entre 20 000 et 50 000 habitants.
À ces nombreuses TPE, il faut ajouter quelques
PME importantes, et deux grands groupes de
distribution de masse : Eram et Vivarte.
Un secteur stable, porté
par une demande française soutenue
Variée et composite, la distribution a su
s’adapter aux besoins et aux modes de
consommation d’une demande française qui
compte parmi les plus fortes du monde. Avec
une consommation moyenne de 5,5 paires de
chaussures par an et par habitant, la France
représente une demande profondément
stable, voire depuis 2010 en croissance de
+3,2%1, cette tendance ne semblant toutefois
pas se confirmer en 2011. Les prix moyens et
les sommes dépensées sont également en
légère hausse, traduisant bien le fait que si
les Français sont historiquement de grands
amateurs de chaussures, les professionnels
ont su en permanence leur proposer le bon
produit au juste prix. Cette bonne santé de la
consommation de chaussures en France, ne doit
néanmoins pas masquer le fait que la part des
dépenses des ménages pour l’équipement de la
personne est en constante diminution depuis
une quinzaine d’années. D’autre part,
la distribution est un secteur à faibles marges.
En valeur, les magasins de détail, les magasins
de sport et les chaînes de grandes surfaces
spécialisées se partagent plus de 60% du
marché de façon à peu près équivalente. Deux
autres segments semblent émerger : la vente
de chaussures via le réseau des habilleurs,
phénomène relativement nouveau en France,
et les ventes à distance dont Internet, en
croissance rapide.
De façon générale, la part des soldes dans
les ventes consommateurs est de l’ordre
de 30% en valeur.1. Source : Fédération Française de la Chaussure
33E n ava l d e l a f i l i è r e , d e s p r o f e ss i o n n e l s d e l a d i st r i b u t i o n
Un développement dans deux directions :
le luxe et la maroquinerie spécialisée
Jusque dans les années 70, les maroquiniers
proposaient un choix restreint de produits
tournant autour d’un ensemble de peausseries
telles que les veaux (box-calf) et les peausseries
exotiques comme le lézard ou le crocodile. La
mise sur le marché de peausseries et matières
nouvelles a permis à ce marché et
à la maroquinerie moderne de se développer.
On assiste aujourd’hui à un développement
dans deux directions : d’une part le haut de
gamme se positionne exclusivement sur le
marché du luxe, avec des enseignes devenues
internationales et incontournables. D’autre part,
on voit naître des maroquiniers spécialisés qui
doivent, pour être performants, connaître leurs
produits, les matières premières utilisées et les
méthodes de fabrication. La variété des produits
vendus - sac à main, maroquinerie de poche,
bagage, sellerie affaires, gainerie, ganterie,
parapluie, ceinture – suppose de maîtriser
un grand nombre de codes et de savoir-faire.
Cette diversité permet au maroquinier, depuis
quelques années, d’être reconnu comme un
acteur de la mode à part entière.
Un marché porteur,
tiré par la mode et le luxe
Le secteur représente environ 2 000 points de
vente, depuis l’entreprise en nom propre sans
employé, jusqu’au maroquinier ayant plusieurs
magasins et salariés. La multitude de métiers
différents exercés par le maroquinier, fait que
toutes les tentatives de création de chaîne
de magasins autour d’une même enseigne a
toujours été problématique.
Le marché est porteur, tiré en avant par la mode
et la représentativité des marques de luxe.
Cependant, les entreprises doivent avoir une
gestion très pointue pour perdurer, en regard
des marges de plus en plus réduites et des
rotations de stock très faibles. Les achats se font
majoritairement auprès d’entreprises françaises,
les produits étant fabriqués en France pour
une faible part, en Afrique du nord et surtout
en Chine. On observe quelques tentatives de
relocalisation, qui restent cependant marginales.
LA DISTRIBUTION DE PRODUITS DE MAROQUINERIE 3
35
Les grands défis
auxquels la filière
doit faire face
l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r36
L’industrie française de la maroquinerie
est en très forte croissance et ne semble
pas affectée par la crise ; en particulier, les
entreprises produisant de la maroquinerie
de luxe développent leurs ventes à l’étranger
et permettent aux exportations et au chiffre
d’affaires du secteur de croître respectivement
de 15% et de 26% sur le premier semestre 20111.
En valeur, la moitié des articles exportés est
destinée au continent asiatique où la demande
ne faiblit pas.
Mais le maintien de la croissance du secteur
risque d’être rapidement limité par un manque
de disponibilité de matières premières de
qualité.
Si l’on prend l’exemple des peaux de veaux, très
prisées de la grande maroquinerie, le problème
risque de se poser rapidement, alors que la
solution est pourtant à portée de main.
En effet, depuis le début de l’année 2011,
le nombre de veaux qui ont été menés à
l’abattoir a diminué de 2%. Mais sur un cheptel
d’une taille globalement stable, qui fournit
une quantité de peaux donnée, on sait qu’il est
possible d’augmenter dans des proportions
très spectaculaires le pourcentage de peaux de
qualité supérieure.
En agissant simultanément sur plusieurs points
à savoir : 1. rendre obligatoire la vaccination
des veaux contre la teigne, 2. étendre la mise
en œuvre des bonnes pratiques d’élevage,
3. prendre les précautions nécessaires lors
du transport des animaux et au moment de
la dépouille à l’abattoir, la quantité de peaux
de veaux de qualité supérieure pourrait être
multipliée par quatre ; ce qui reviendrait à
porter le pourcentage de peaux de premier
choix de moins de 10 % à 30% environ.
SÉCURISER UN APPROVISIONNEMENT EN MATIÈRES
PREMIÈRES DE QUALITÉ POUR ALIMENTER UNE INDUSTRIE
DE LA MAROQUINERIE EN CROISSANCE CONSTANTE
1
1. Note de conjoncture du CNC – Commerce extérieur des industries
françaises du cuir – 1er semestre 2011.
37L e s g r a n d s d é f i s a u xq u e l s l a f i l i è r e d o i t f a i r e f a c e
L’industrie manufacturière française,
et particulièrement la maroquinerie de
haut de gamme et de luxe, travaillent
étroitement avec la tannerie-mégisserie
française, dont le savoir-faire est en
permanence mobilisé pour répondre
aux demandes les plus exigeantes de ses
clients.
Mais la tannerie-mégisserie est
confrontée à des défis qui peuvent à
terme remettre en cause sa viabilité.
L’achat des peaux brutes
Tanneurs et mégissiers achètent des lots de
peaux brutes selon deux systèmes distincts :
soit ils se fournissent à la source, directement
à l’abattoir, dont ils achètent l’ensemble de la
production d’abattage ; soit ils achètent auprès
de négociants ou d’abattoirs qui ont déjà réalisé
un tri et un classement à partir des défauts
visibles.
Dans le second cas, l’attention et l’expérience
des professionnels qui réalisent ces opérations
permettent une amélioration très sensible
de la qualité des lots, et garantissent un
pourcentage de choix répertoriés en qualité 1,
2 et éventuellement 3, selon des normes2 qui
sont acceptées contractuellement, et qui sont
concrétisées par un contrat international3 entre
l’acheteur et le vendeur.
Les défauts non visibles, tels que les traces de
cicatrisation suite à une contamination par la
teigne, entre autres, n’apparaissent qu’après
le travail de rivière en tannerie. Ces défauts
pourraient disparaître si les veaux de 8 jours
étaient systématiquement vaccinés à leur entrée
en atelier d’engraissement. Cela permettrait
ainsi d’avoir une plus grande proportion de
peaux brutes susceptibles de finir en cuir de
première qualité, et par conséquent en très
beaux objets.
La demande en peaux brutes étant actuellement
en croissance constante, au plan national et
international, les cours mondiaux sont en forte
PRÉSERVER L’INDUSTRIE FRANÇAISE DE LA TANNERIE-
MÉGISSERIE, PARTENAIRE INDÉFECTIBLE
DE LA GRANDE MAROQUINERIE
2
2. Selon les normes AFNOR, ainsi que les normes européennes discutées à
Bruxelles sous l’égide de CTC, dans le cadre du groupe de travail n°5 du TC
289, auquel participait le Syndicat Général des Cuirs et Peaux (SGCP) et la
Fédération Française de la Tannerie Mégisserie (FFTM).
3. ISCHTLA n°6
l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r38
hausse. La diminution du cheptel et la demande
croissante d’animaux vivants à l’exportation
sont d’autres facteurs sur lesquels il faut rester
vigilant.
Pour pouvoir fournir la tannerie dans des
quantités qui couvrent ses besoins de façon
effective, il faudrait mettre en œuvre différentes
mesures permettant d’augmenter de façon
importante la proportion de peaux de qualité
dans les lots de peaux brutes :
• Pour les peaux de veaux par exemple,
la vaccination obligatoire contre la teigne
permettrait en partie d’atteindre cet objectif.
• La généralisation des systèmes de traçabilité
comme ceux qui existent déjà dans certains
centres d’abattage, permettrait de remonter
au minimum jusqu’aux abattoirs, donnant
ainsi aux tanneurs la possibilité d’apprécier
la qualité potentielle des peaux brutes en
fonction de leur origine.
Dans cette optique, CTC mène actuellement
pour le compte de la filière un projet soutenu
par le Ministère de l’Industrie1 (ID-CUIR), qui
vise à clarifier les besoins de chaque acteur de
la filière en matière de traçabilité, et de tester
sur toute la chaîne les technologies les plus
appropriées d’un point de vue technique et
économique.
En dépit de l’impact financier que cela
représente, la tannerie-mégisserie est
exemplaire en matière environnementale
Grande utilisatrice d’eau et de produits de
traitements indispensables à l’exercice de son
métier, la tannerie-mégisserie acquitte un certain
nombre de taxes liées à son activité : taxes sur le
captage et le pompage de l’eau, taxes sur les eaux
rejetées, sur l’air, sur les déchets etc.
Elle investit par ailleurs en permanence pour
l’amélioration de son outil et des process
industriels.
Le coût environnemental pour les tanneurs-
mégissiers représente aujourd’hui environ 7% du
chiffre d’affaires. La tannerie-mégisserie, à travers
les différentes commissions techniques menées
par sa Fédération, s’est réellement inscrite dans
une politique de développement durable.
Ainsi, la tannerie-mégisserie française qui
travaille perpétuellement sur le sujet de
la dépollution, afin de diminuer l'impact
écologique des traitements chimiques du cuir,
peut s'enorgueillir de compter au nombre des
secteurs les plus volontaires dans le domaine
environnemental. Pour illustration, certains
tanneurs mégissiers détiennent un label
“ Entreprise Responsable et Durable ”.
1. DGCIS
39L e s g r a n d s d é f i s a u xq u e l s l a f i l i è r e d o i t f a i r e f a c e
Fabuleux trésor culturel, artistique et
humain, les savoir-faire sont la clé de voûte
de l’industrie du cuir, où la main et le geste
jouent un rôle majeur. Le haut niveau de
qualification des ouvriers et des artisans
dans le secteur de la tannerie-mégisserie
ou de la fabrication, qu’il s’agisse de
maroquinerie, de ganterie ou de chaussures,
est le gage de la qualité qui est associée
au Made in France. L’apprentissage, la
perpétuation et la transmission de ces
savoir-faire constituent donc un enjeu
essentiel pour l’avenir de cette industrie
artisanale, qui pourrait produire plus si
elle parvenait à satisfaire ses besoins en
ressources humaines.
STRUCTURER ET DYNAMISER LA FORMATION,
ASSURER LA TRANSMISSION DES SAVOIR-FAIRE,
ATTIRER LES TALENTS
3
l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r40
Des métiers qui souffrent
d’un déficit d’image et d’information
qui doit être comblé
La filière d’éducation technique et
professionnelle et l’apprentissage en général,
continuent à pâtir en France d’une image
négative ; trop souvent, ils sont perçus comme
un pis-aller réservé à ceux qui n’auraient pas les
capacités intellectuelles de suivre une scolarité
classique jusqu’au bac. Les parents eux-mêmes,
qui ont en tête les crises qui ont frappé certains
secteurs comme le textile, ne parviennent pas à
considérer ces métiers techniques comme des
voies d’avenir pour leurs enfants.
Les délégués pédagogiques et les conseillers
d’orientation dans les collèges et les lycées sont,
le plus souvent, mal informés de l’existence et
de la réalité de ces métiers et ne peuvent donc
pas en assurer la promotion.
En France, 165 écoles préparent à 74 diplômes qui sont
répertoriés dans le secteur du cuir. On peut citer par
exemple :
• le Lycée du Dauphiné à Romans propose un CAP de
maroquinerie, un bac pro consacré aux métiers du cuir
(chaussure et maroquinerie), ainsi qu’un BTS matériaux
souples champ cuir.
• les Ateliers Grégoire (ex-école Grégoire Ferrandi)
à Paris proposent un CAP maroquinerie et un bac
professionnel Métiers du cuir option maroquinerie.
• l’Institut Colbert à Cholet propose une licence
professionnelle qui combine chaussure et habillement,
et une formation de styliste modéliste chaussures au
terme de laquelle un CQP est délivré par la branche
chaussure.
• le Lycée de la Mode à Cholet propose un bac pro et
un BTS Métiers de la mode Chaussure-Maroquinerie.
• le Lycée d’Alembert à Paris : propose un bac pro
Métiers du cuir option chaussure, un BTS Industrie des
matériaux souples, mais également un CAP et un BTS
de podo-orthésiste.
41L e s g r a n d s d é f i s a u xq u e l s l a f i l i è r e d o i t f a i r e f a c e
Il est donc essentiel, à l’heure où la classe politique
appelle unanimement de ses vœux une ré-
industrialisation de la France et une mise en avant
des produits fabriqués en France, que les filières
techniques et professionnelles soient revalorisées
de façon générale. Plus spécifiquement, les
métiers du cuir qui constituent cette industrie
artisanale dite d’art, doivent faire l’objet d’une
information de qualité auprès des jeunes gens
qui pourraient se découvrir des vocations dans le
secteur de la tannerie-mégisserie, de la chaussure,
de la maroquinerie, de la ganterie ou de la sellerie.
C’est dans cette perspective que le Conseil
National du Cuir et CTC ont présenté pour la
première fois les métiers du cuir sur un grand
stand au Salon L’Aventure des Métiers, qui a eu
lieu à Paris en novembre 2011 dans le cadre du
Salon Européen de l’Éducation.
Le secteur de la distribution souffre également
de ce déficit d’image, les grandes enseignes, tout
comme les détaillants, ayant le plus grand mal à
recruter du personnel de vente qualifié. Le recours
l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r42
à l’apprentissage permet d’orienter de nombreux
jeunes vers la filière, mais pas de compenser le
désintérêt pour les métiers de la vente1.
La nécessité de renforcer l’adéquation
entre les formations existantes et les
besoins de l’industrie et de la distribution
En termes de formation professionnelle dans les
domaines de la chaussure, de la maroquinerie
et du cuir, CTC est un acteur majeur avec sa
plateforme CTC Centre de Formation, qui gère
des plans de formation d’envergure au sein de
la filière, et assure des formations de formateurs
internes pour organiser la transmission des
savoir-faire.
Le département THC d’OPCALIA (ex-
FORTHAC), organisme paritaire qui collecte
et gère les fonds de la formation continue des
entreprises de la chaussure, des cuirs et peaux ou
de la maroquinerie, met également en place des
plans de formation pour les salariés du secteur.
Dans le secteur du commerce de détail de
la chaussure, des formations continues sont
dispensées auprès des salariés et des responsables
des structures économiques en partenariat avec
les Agefos-Pme, les Agefices, le Forco.
Mais si les formations aux métiers du cuir sont
nombreuses, il est cependant nécessaire de
renforcer leur cohérence et de clarifier l’offre
globale afin d’optimiser l’adéquation entre
les formations proposées et les besoins de
l’industrie. Par exemple, on ne peut que déplorer
que la dernière école de ganterie ait mis la
clé sous la porte. De la même façon, le titre de
maroquinier industriel (actuellement en voie de
refonte) – avec ses 1 300 heures de formation -
prépare des professionnels talentueux et
polyvalents susceptibles de devenir chefs
d’atelier, mais l’industrie de la maroquinerie
désespère d’arriver à recruter des piqueurs dont
le geste technique est essentiel.
1. À titre d’exemple, la branche du commerce de détail de la chaussure a mis
en place un Certificat de Qualification Professionnelle (sous forme de contrat
de professionnalisation) en partenariat avec l’Afpa et les Agefos-Pme qui
met l’accent à la fois sur le savoir vendre des chaussures de qualité, le savoir
chausser et les connaissances techniques du produit à part entière.
43L e s g r a n d s d é f i s a u xq u e l s l a f i l i è r e d o i t f a i r e f a c e
ENCOURAGER LA CRéATION ET LA CONCEPTION,
EN S’APPUYANT SUR “ L’IMAGE FRANCE ”
Si l’industrie française du cuir est sans conteste
à la pointe de la qualité et de la technicité
manufacturières, c’est plutôt à travers l’image
d’un grand classicisme que celle-ci a assis sa
réputation. Les années 50 et 60 ont ainsi donné
le jour à des modèles mythiques comme la
chaussure beige et noire de Chanel, la ballerine
de Brigitte Bardot qui a été remise au goût du
jour avec succès par Repetto, ou le sac Kelly
créé dans les années 30 et baptisé du nom de la
Princesse Grace de Monaco dans les années 50,
et qui reste une icône de la maison Hermès.
Aujourd’hui, l’industrie française bénéficie
toujours de l’image de ce passé prestigieux,
qu’elle entretient avec talent. Mais dans un
contexte de mondialisation, il est important de
préserver, en France, les maillons stratégiques
que sont la création et la conception, et de
renforcer la culture de la créativité et du design.
C’est l’objet de la Bourse des jeunes créateurs
financée par CTC – qui est destinée à motiver
les créatifs français à s’orienter vers le secteur
du cuir, et non pas seulement vers le prêt-à-
porter.
4
l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r44
Le développement de la contrefaçon, qui
est particulièrement le fait des pays d’Asie,
représente une menace importante pour
la grande maroquinerie française, au plan
économique comme en termes d’image. En
conséquence, ces entreprises investissent
chaque année des montants considérables pour
protéger leurs dessins et modèles, ces efforts
bénéficiant à l’ensemble de la profession.
Dans le cadre de cette politique de lutte contre
la contrefaçon, les douanes françaises jouent un
rôle absolument déterminant.
Au-delà de la protection des dessins et modèles,
il est important pour l’industrie que soient
préservées les conditions d’une fabrication
véritablement française, afin que les
promesses et le prestige du Made in France
ne soient pas dévoyés.
Dans cette perspective, une politique concertée
doit être mise en place au niveau européen.
L'association Au-delà du cuir a été créée en décembre
2011 par le Conseil National du Cuir et la Fédération
Française de la Chaussure.
Sous l’égide de CTC, son but est de :
- favoriser sur les territoires l'émergence de nouvelles
entreprises dans le champ des produits et prestations
liés à la filière cuir (maroquinerie, chaussure, tannerie,
ganterie...).
- encourager l'émergence de nouvelles marques en
apportant son soutien à des projets pertinents et innovants.
- contribuer au maintien des TPE et PME de la filière
cuir représentant des savoir-faire rares et fragiles.
Et plus généralement, de promouvoir la filière cuir et
de soutenir une dynamique de développement.
L'association pourra exercer des missions
d'accompagnement et de conseil. Elle pourra également
soutenir le développement de la filière en mobilisant
un fonds d’amorçage et un fonds de garantie destinés
à faciliter la création de nouvelles entreprises.
AU-DELÀ DU CUIR : encourager la création d’entreprises
et le développement de projets dans le secteur du cuir
LUTTER CONTRE LA CONTREFAÇON -
PROTÉGER ET PROMOUVOIR LE MADE IN FRANCE
5
45L e s g r a n d s d é f i s a u xq u e l s l a f i l i è r e d o i t f a i r e f a c e
LIMITER LES CHARGES ET LES CONTRAINTES
QUI PÈSENT SUR LE COMMERCE
À l’aval de la filière cuir, l’activité de
distribution bénéficie d’une relative
stabilité, en raison d’une demande
globalement ferme de la part des
consommateurs. Toutefois, ce secteur
voit ses marges s’éroder progressivement,
faisant peser à terme une menace sur
la pérennité des entreprises, et sur les
emplois qui y sont associés.
Des charges de plus en plus lourdes,
qui ne sont pas compensées par
une hausse du chiffre d’affaires
Comme la majorité des commerces de
proximité, les commerces de chaussures ou
d’articles de maroquinerie sont généralement
locataires de leurs boutiques, et subissent la
hausse constante des loyers en centre-ville ou
dans les centres commerciaux. Au cours des
quatre dernières années, l’indexation des loyers
sur l’indice du coût de la construction (ICC)
a entraîné une hausse de 11% alors que, dans
le même temps, la fréquentation des centres
commerciaux enregistrait une baisse proche
de 8%. Le taux d’effort des enseignes de la
distribution pour le poste loyers et charges a
atteint en 2011 près de 14% du chiffre d’affaires
hors taxes, soit un niveau proche de la masse
salariale, pourtant considérée comme excessive
en France par rapport au reste de l’Europe.
À ces hausses, s’ajoute le poids croissant des
taxes de plus en plus nombreuses. Ainsi, la
suppression de la taxe professionnelle (TP) -
votée dans la loi de finances pour 2010 – et son
remplacement par la contribution économique
territoriale (CET), si elle a eu un impact positif
sur l’industrie française, a eu en revanche pour
conséquence une hausse des prélèvements
fiscaux de l’ordre de 30% pour le secteur du
commerce. Or il est important de rappeler que
le commerce dans son ensemble est le premier
secteur créateur d’emplois dans le pays, et
qu’avec 3,3 millions de salariés, il compte des
effectifs équivalents à ceux de l’industrie.
Cette pression fiscale supplémentaire vient
s’ajouter au relèvement depuis 2006 de la taxe
sur les surfaces commerciales (TaSCom), aux
différentes écotaxes nouvellement créées, et
à d’autres taxes sectorielles telles que celles
sur les enseignes publicitaires. La trop faible
croissance du chiffre d’affaires du secteur est
6
l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r46
incapable de compenser une telle hausse des
charges (+ 56% de 1999 à 2007, hors IS).
Une législation inadaptée
en termes de délais de paiement
Par ailleurs, la Loi de Modernisation de
l’Économie (LME) du 4 août 2008 a imposé des
règles nouvelles qui sont incompatibles avec les
activités de commerce dans le secteur du cuir.
La LME a en effet plafonné les délais de paiement
entre entreprises à 45 jours fin de mois ou à 60
jours à compter de la date d’émission de la facture.
Or, un magasin de chaussures qui prend livraison
au mois de juillet des collections de rentrée, qui
ne commenceront à être vendues qu’à l’automne,
n’est pas en mesure de payer ses fournisseurs
alors que les ventes démarrent à peine.
Plusieurs secteurs, dont celui du cuir, ont eu
la possibilité de faire homologuer des accords
professionnels dérogatoires par le Ministère
de l’Économie. Mais au 1er janvier 2012, ces
accords ont cessé de produire leurs effets, et les
professionnels concernés doivent donc faire
en sorte que les délais légaux de paiement
s’appliquent à compter de cette échéance, ce qui
ne peut se faire sans porter un préjudice majeur
au secteur.
Une réglementation sur les soldes
flottants qui est préjudiciable au secteur
La LME a également introduit une disposition
dans le code du commerce prévoyant qu’au-delà
des soldes à date fixe qui interviennent deux
fois par an, peuvent également être organisés
des soldes flottants1, dont les dates sont choisies
librement par chaque commerçant.
Ces soldes flottants ont donné lieu à une
première application en 2009, et très rapidement,
les effets négatifs sont apparus : ils n’ont guère
fait progresser le chiffres d’affaires du secteur ;
le dispositif favorise incontestablement les
grands magasins – qui peuvent organiser des
campagnes de publicité à grande échelle pour
47LE S G RAND S D É FI S AUXQ UEL S LA FILIÈRE D O I T FAIRE FACE
promouvoir ces périodes de rabais - au préjudice
des petits commerces de proximité - ils brouillent
la vision du consommateur et ne lui permettent
pas de déterminer le bon moment pour acheter
ni le juste prix d’un produit ; ils banalisent le
principe même des soldes, qui perdent leur
caractère festif et exceptionnel.
La logique voudrait qu’on revienne à la notion
des véritables saisons, qu’on n’autorise pas de
dérogations de date de démarrage pour certains
départements frontaliers, qu’on ne permette pas
de liquidations attenantes à ces périodes, sauf
pour départ en retraite…
Contre toute attente, et en dépit des critiques
unanimes qui ont été formulées contre ce
dispositif, le gouvernement a choisi fin 2010
de maintenir les soldes flottants, dans une
optique de défense du pouvoir d’achat des
consommateurs.
Cette situation va continuer à peser sur le chiffre
d’affaires des commerces de proximité, et à
mettre en danger la viabilité de ces entreprises.
La nécessité de maintenir en l’état
la réglementation sur l’ouverture
le dimanche
La loi Maillé2 de 2009 a réformé les règles de
l’ouverture des commerces le dimanche, mais
le gouvernement réfléchit déjà à de nouveaux
assouplissements, avec pour objectif de soutenir
la consommation et l’activité.
Les détaillants en chaussures sont attachés au
maintien de la réglementation en vigueur, qui
permet d’assurer le respect d’une concurrence
loyale entre les différentes formes de commerce,
et contestent tout élargissement de la notion de
zone touristique.
1. Pendant une période d’une durée maximale de deux semaines, ou deux
périodes d’une durée maximale d’une semaine.
2. Loi n° 2009-974 du 10 août 2009 réaffirmant le principe du repos
dominical et visant à adapter les dérogations à ce principe dans les
communes et zones touristiques et thermales ainsi que dans certaines
grandes agglomérations pour les salariés volontaires.
l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r48
Annexes
Les chiffres-clés de la filière 	p. 49
Le Conseil National du Cuir p. 50
49a n n e x e s
LES CHIFFRES-CLÉS DE LA FILIÈRE
La filière cuir représente au total :
15 milliards
d’euros
de chiffre d’affaires
Source : Conseil National du Cuir
NOMBRE D'ENTREPRISES
LA MAROQUINERIE
EFFECTIF CA (EN MILLIONS D’EUROS)
154 1 800
800
281
12 400
90
45
6 200
1 500
LA CHAUSSURE LA TANNERIE-MÉGISSERIE
RISES
LA MAROQUINERIE
EFFECTIF CA (EN MILLIONS D’EUROS)
1 800
800
281
12 400
6 200
1 500
LA CHAUSSURE LA TANNERIE-MÉGISSERIE
NOMBRE D'ENTREPRISES
LA MAROQUINERIE
EFFECTIF CA (EN MILLIONS D’EUROS)
154 1 800
800
281
12 400
90
45
6 200
1 500
LA CHAUSSURE LA TANNERIE-MÉGISSERIE
80 000personnes
8 000entreprises
hors élevage
Dont notamment (chiffres 2010) :
l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r50
Créé en 1948, le Conseil National du Cuir est l'organisation interprofessionnelle de producteurs et
utilisateurs de cuir et, par extension, de tous ceux qui contribuent à la production, à l'utilisation
ou à la distribution du cuir. Constitué sous forme de Confédération, le CNC regroupe 19 fédérations
ou syndicats professionnels de la filière française du cuir, depuis l’élevage jusqu’à la distribution
des produits finis. Outre la défense des intérêts collectifs, matériels et moraux de ses adhérents,
le CNC assure la promotion collective de la matière première et des biens de consommation en cuir.
SA VOCATION
• Représenter les organisations professionnelles
de la filière cuir auprès des Pouvoirs Publics et
autres organisations.
• Étudier et défendre les intérêts collectifs,
matériels et moraux de ses adhérents.
• Étudier les problèmes fiscaux, sociaux et
techniques qui intéressent un ou plusieurs de
ses adhérents dans le cadre de l’intérêt général
interprofessionnel.
• Assurer la promotion collective de la matière
première et des biens de consommation en cuir.
SES RÉALISATIONS
• Organisation d’une action de promotion
collective auprès des détaillants français :
J’aime Le Cuir.
• Mise en place d’un stand commun visant
à promouvoir les métiers du cuir, au Salon
l’Aventure des Métiers – Novembre 2011.
• Mise en place d’actions de lobbying
pour la filière cuir.
• Observatoire Économique de la filière
cuir (réalisation des enquêtes de branche
mensuelles auprès des producteurs français
de la branche “ Cuir-Chaussure ”, ainsi que
des enquêtes annuelles de branche auprès
des collecteurs de cuirs et peaux bruts, des
producteurs de chaussures et d’articles de
maroquinerie.
• Site internet : www.lemondeducuir.org.
• Fondateur de la Semaine Internationale du
Cuir (actionnaire principal de SIC SA qui
organise deux fois par an le Salon Le Cuir à
Paris qui se tient dans le cadre de Première
Vision Pluriel à Paris Nord Villepinte et qui
est partenaire de APLF ltd de Hong Kong).
LE CONSEIL NATIONAL DU CUIR
51a n n e x e s
Les membres du Conseil National du Cuir
GROUPE PRODUCTION
• Confédération nationale de l’élevage
• Fédération nationale de l’industrie
 des commerces en gros des viandes
• Confédération nationale de la boucherie,
boucherie-charcuterie, traiteurs, française
• Syndicat des protéines  corps gras animaux
• Syndicat général des cuirs  peaux
GROUPE TRANSFORMATION
• Fédération française de la tannerie-mégisserie
• Syndicat de l’industrie chimique organique de
synthèse  de la biochimie
GROUPE FABRICATION
• Fédération française de la chaussure
• Fédération française de la maroquinerie,
articles de voyage, chasse sellerie, gainerie,
bracelets cuir
• Fédération des chambres syndicales
de la ganterie de peau de France
• Syndicat national des acteurs du marché
de la prévention et de la protection
• Chambre syndicale nationale des bottiers
• Fédération des syndicats de négociants en cuirs
 crépins de France  professions connexes
• Syndicat des réparateurs industriels
de la chaussure
• Chambre syndicale nationale
des podo-orthésistes
GROUPE DISTRIBUTION
• Union francaise des distributeurs grossistes
 importateurs en chaussures (udic)
• Syndicat national du commerce de la
chaussure
• Fédération nationale des détaillants
en chaussures de France
• Fédération nationale des détaillants
en maroquinerie  voyage
l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r52
Crédits : p. 2-3 ; 7 : Tannerie Arnal ©François Bernard
Pages : couverture, plats 2, 3 et 4 de couverture ; 9 ; 10 ; 11; 12 ; 15 ; 21 ; 23 ; 26 ; 27 ;
34-35 ; 39 ; 40 ; 41 ; 42 ; 43 © CTC - www.ctc-services.org
p. 16-17 ; 20 ; 24 ; 25 ; 30 ; 32 : iStockPhotos
p. 28-29 : Shutterstock
p. 46 ; 47 : Fotolia
Conception et réalisation : Interel - www.interel.fr
Mars 2012
105, rue du faubourg Saint-Honoré
75373 PARIS Cedex 08
Tél. : 01 43 59 05 69 - Fax : 01 43 59 30 02
www.lemondeducuir.org

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Le livre blanc de la filiere Cuir

  • 1. Le livre blanc de la filière
  • 2. Préface. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 1 I. L’INDUSTRIE DU CUIR : UN TRÉSOR DE L’ÉCONOMIE FRANÇAISE.. . . . . . . . . . . . . . p. 3 1. L’industrie française de la tannerie-mégisserie fabrique les plus beaux cuirs au monde.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 4 2. Une industrie manufacturière positionnée sur le haut de gamme et le luxe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 8 3. CTC - Le Comité Professionnel de Développement Économique de la filière cuir : une expertise unique qui fait autorité dans le monde entier. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 14 II- UNE INDUSTRIE DONT LA MATIÈRE PREMIÈRE PREND SA SOURCE DANS LE MONDE AGRICOLE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 17 1. À l’origine du cuir, la peau est un coproduit de l’élevage.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 18 2. Pour faire un cuir de qualité, il faut au départ une peau sans défauts.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 19 3. La qualité d’une peau brute est le résultat d’un grand nombre de facteurs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 19 4. Les spécificités des peaux françaises. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 24 III- EN AVAL DE LA FILIÈRE, DES PROFESSIONNELS DE LA DISTRIBUTION. . . . . . . p. 29 1. Fabriquer, importer ou simplement distribuer. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 30 2. La vente de chaussures : un secteur très divers. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.31 3. La distribution de produits de maroquinerie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 33 IV- LES GRAND DÉFIS AUXQUELS LA FILIÈRE DOIT FAIRE FACE. . . . . . . . . . . . . . . . . p. 35 1. Sécuriser un approvisionnement en matières premières de qualité pour alimenter une industrie de la maroquinerie en croissance constante. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 36 2. Préserver l’industrie française de la tannerie-mégisserie, partenaire indéfectible de la grande maroquinerie. . . . . p. 37 3. Structurer et dynamiser la formation - assurer la transmission des savoir-faire - attirer les talents.. . . . . . . . . . . . . p. 39 4. Encourager la création et la conception en s'appuyant sur "l'image France".. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.43 5. Lutter contre la contrefaçon - protéger et promouvoir le Made in France. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 44 6. Limiter les charges et les contraintes qui pèsent sur le commerce. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 45 ANNEXES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 48 Les chiffres-clés de la filière. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 49 Le Conseil National du Cuir.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 50
  • 3. Paul Batigne Président du Conseil National du Cuir Matière naturelle unique et renouvelable, source de créativité exceptionnelle, le cuir fait partie du quotidien de l’homme depuis la nuit des temps. Grâce à sa tradition d’élevage, à la renommée de son industrie de la tannerie-mégisserie, au talent de ses artisans maroquiniers, gantiers, bottiers ou fabricants de chaussures, et au prestige de ses créateurs de mode, la France est depuis toujours un grand pays du cuir. À l’heure où la mondialisation et les turbulences économiques génèrent des inquiétudes fortes sur l’avenir de l’emploi et de la croissance, la filière cuir française dispose d’atouts précieux qui en font un secteur important pour l’économie de notre pays. Produire en France pour l’essentiel, préserver des savoir-faire ancestraux, développer des compétences techniques recherchées, faire le lien entre tradition et modernité, exporter dans le monde entier, faire rayonner le prestige du Made in France, telles sont les forces que la filière cuir française a su développer. À l’aval de la filière, des commerces spécialisés dans les centres ville et en périphérie contribuent, quant à eux, à animer les territoires, et répondent à la demande de toutes les catégories de consommateurs. Mais pour continuer à prospérer dans un marché globalisé, la filière cuir française doit aujourd’hui relever de nombreux défis : sécuriser un approvisionnement en matières premières de qualité, préserver l’outil industriel, transmettre les savoir-faire, structurer la formation et attirer les talents, lutter contre la contrefaçon et protéger le Made in France, encourager la création d’entreprises, limiter les charges et les contraintes qui pèsent sur le commerce spécialisé. Ce Livre Blanc a pour ambition de mieux faire connaitre la filière cuir française dans sa complexité, sa diversité et son excellence, et de faire en sorte que chacun puisse s’enorgueillir que la France soit le berceau d’une industrie que le monde nous envie. Préface
  • 4. l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r2
  • 5. L’ I N D U S T R I E D U C U I R : U N T R É S O R D E L’ É C O N O M I E F R A N Ç A I S E 33 L'industrie du Cuir : un trésor de l’économie française
  • 6. l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r4 Le métier de la tannerie-mégisserie consiste à transformer la peau d’animaux, qui est au départ une matière putrescible, en cuir, qui est une matière vivante mais rendue imputrescible. On peut traiter la peau de nombreux animaux pour en faire du cuir, comme celle des bovins, des ovins, des caprins, des porcins ou des équidés. La peau des reptiles, de poissons comme la raie ou de certains oiseaux comme l’autruche, peut également servir à la fabrication de cuirs exotiques. Une industrie ancienne, ancrée dans des territoires Lorsqu’à l’ère néolithique, l’homme est devenu sédentaire et s’est mis à élever des troupeaux, il a découvert le tannage végétal en observant que les dépouilles laissées au pied de certains arbres en milieu humide ne pourrissaient pas. Dans d’autres régions, il a constaté que les dépouilles enfouies dans le sable se conservaient, découvrant ainsi le tannage minéral. Simultanément, il s’est doté d’outils en pierre ou en os, lui permettant de travailler les peaux. Entre 5 000 ans avant Jésus-Christ et l’ère chrétienne, la tannerie prend un essor rapide dans le monde entier, mais ce sont les Romains, réputés pour l’excellence de leur cuir qui, les premiers, tannent à grande échelle. Les premières corporations d’ateliers travaillant les peaux apparaissent en Europe au Moyen Âge, ainsi que la distinction entre les Tanneurs utilisateurs d’écorces de chêne appelées tan, et les Mégissiers utilisateurs d’un mélange à base de cendres appelé mégis. La troisième corporation des Corroyeurs regroupe les ouvriers du cuir. Les métiers du cuir prennent, au fil des temps et des diverses découvertes techniques, une importance considérable jusqu’à devenir une industrie stratégique. Au début du XXe siècle, l’industrie du cuir constituait la troisième industrie française derrière la métallurgie et le textile ; on dénombrait à l’époque 1 500 tanneries- mégisseries sur tout le territoire. Le nombre de ces établissements s’est fortement réduit depuis les 30 dernières années, au cours desquelles cette industrie de transformation s’est consolidée. Le secteur regroupe aujourd’hui 19 tanneries1 , 31 mégisseries2 et 15 négociants L’industrie française de la tannerie-mégisserie fabrique les plus beaux cuirs au monde 1
  • 7. L’ INDU S T RIE DU CUIR : UN T R É S O R DE L’ É C O N O M IE FRAN Ç AI S E 5 courtiers. Toutes sont des PME, qui représentent un total de 1 500 emplois pour un chiffre d’affaires global de 290 millions d’euros. Les grandes régions productrices sont pour la tannerie-mégisserie : l’Alsace Lorraine, l’Aquitaine, le Centre, le Limousin, le Midi- Pyrénées, les Pays de la Loire, le Rhône-Alpes. Des spécialisations pointues en fonction de la nature des peaux et de leur destination La tannerie–mégisserie est un secteur extrêmement segmenté, où chaque entreprise travaille un type de peaux spécifique. Ainsi, toutes les tanneries-mégisseries ont un savoir- faire particulier en fonction de l’origine des peaux : veaux, jeunes bovins, bovins, agneaux, chèvres, peaux exotiques… Mais ce sont surtout lors des opérations finales du corroyage-finissage, que les savoir-faire propres et les secrets de fabrication de chaque établissement, distinguent les entreprises les unes des autres. Ainsi, les clients de la tannerie- mégisserie, selon qu’ils appartiennent au secteur de la maroquinerie, de la chaussure, de 1. Qui travaillent la peau de grands animaux comme les bovins. 2. Qui travaillent la peau d’animaux plus petits comme les ovins, les caprins ou les peaux exotiques. les grandes régions productrices pour la tannerie - mégisserie Alsace Lorraine Centre Pays de la Loire Limousin Aquitaine Midi-Pyrénées Rhônes-Alpes
  • 8. l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r6 Les différentes étapes au cours desquelles les peaux se transforment en cuir C’est à l’abattoir que l’animal est dépouillé. Une fois ce travail effectué, les peaux fraîches sont triées en fonction de leur qualité. Immédiatement après, intervient la première opération de stabilisation, qui consiste généralement à saler les peaux. Ce sont ces peaux salées, appelées peaux brutes, que la tannerie- mégisserie va réceptionner pour les travailler. L’activité de tannerie-mégisserie se divise en trois grandes étapes. 1. Le travail de rivière : il s’agit de ré-humidifier la peau et d’en éliminer le sel, les poils, l’épiderme et les résidus. Le déchaulage clôt cette première étape et prépare la peau au tannage en la neutralisant. 2. Le tannage : il consiste à plonger les peaux dans une solution de tannins qui les rend imputrescibles. Les tannins utilisés sont de deux types : soit du sel de chrome et on parle alors de tannage chimique, soit des tannins végétaux, et on parle dans ce cas de tannage végétal. À ce stade, les peaux obtenues sont à nouveau triées en fonction de leur qualité et peuvent être commercialisées. 3. Le corroyage-finissage : l’ensemble des opérations effectuées à ce stade donnent au cuir fini son aspect, sa couleur et sa véritable texture finale : épaisseur, souplesse, différences de toucher, absence de finition pour les cuirs dits naturels, finition d’aspect lisse, finition d’aspect velouteux, teinture, satinage, impression ou grainage. La palette des possibles est à ce stade d’une variété et d’une richesse qui sont infinies. l’habillement, de la ganterie, de l’ameublement, de l’automobile, de l’aéronautique, des cuirs techniques, de la sellerie ou de la reliure, s’adresseront de façon sélective à l’un ou l’autre de ces établissements, en fonction des spécificités et des exigences de leur secteur d’activité. Les cuirs français sont reconnus pour leur qualité dans le monde entier Les cuirs français sont appréciés dans le monde entier pour leur perfection et pour la diversité de leurs finitions. Déjà au XVIIe siècle, la Marquise de Sévigné s’émerveillait devant la souplesse des peaux d’agneaux ou de chevreaux, et racontait avoir reçu en cadeau une paire de gants pliée à l’intérieur d’une noix de cola ! Les cuirs de veau, grande spécialité française, sont également connus pour être les plus beaux au monde. Les cuirs français alimentent l’industrie manufacturière française de haut de gamme et du luxe, mais également l’industrie mondiale. La tannerie-mégisserie française expose en effet ses produits dans les salons internationaux de Paris, Milan, New-York, Bologne, Hong-Kong, Guangzhou et Shanghai en Chine, ou Chennai en Inde et ce sont désormais 40% des cuirs finis français qui sont exportés partout dans le monde, et particulièrement en Europe (Italie, Espagne),
  • 9. L’ I N D U S T R I E D U C U I R : U N T R É S O R D E L’ É C O N O M I E F R A N Ç A I S E 7 en Tunisie, au Maroc, aux États-Unis ou en Chine. Par ailleurs, au-delà de la qualité de ses cuirs, la tannerie-mégisserie française est connue pour sa fiabilité capacitaire. En effet, pour développer un produit, l’industrie manufacturière doit avoir la garantie de pouvoir obtenir de façon stable des quantités de cuir qui soient de qualité, de coloris et de finitions homogènes. Les tanneurs- mégissiers français sont particulièrement réputés pour honorer leurs engagements, ce qui en fait des fournisseurs privilégiés des industriels exigeants.
  • 10. l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r8 Les cuirs français, de qualité hors pair, sont travaillés par des artisans au sein de groupes industriels, qui mettent en œuvre un savoir-faire souvent ancestral. Les différents métiers de cette industrie manufacturière sont considérés comme des métiers d’Art, et figurent, à ce titre, sur une liste de 241 métiers établie par le Ministère de la culture. La maroquinerie : le vaisseau amiral de l’industrie française, incarné par des marques célèbres dans le monde entier On parle de maroquinerie pour désigner l’ensemble des objets qui servent à transporter des choses avec soi, qu’il s’agisse de valises, de sacs, de serviettes ou maroquins, de pochettes, de portefeuilles, d’étuis, etc. S’ajoutent à ces objets tout ce qui relève de la sellerie- harnachement, les articles de chasse et de pêche, les ceintures et bracelet-montre cuir, jusqu’aux articles de gainerie, de bureaux et animaliers. La confection d’un objet de maroquinerie est le fruit d’un grand nombre d’opérations, qui mobilisent des compétences variées, depuis la création du modèle avec la réalisation du patronage, jusqu’au finissage en passant par la coupe, la coloration, la refente, la préparation, l’assemblage, la couture main, le piquage montage et la pose d’accessoires, comme les boucles, les pressions ou les fermoirs. Le secteur de la maroquinerie est composé d’un très grand nombre de petites entreprises, qui pour la plupart d’entre elles travaillent en sous- traitance pour les grands groupes français du secteur, comme LVMH, Hermès ou Chanel, mais également Longchamp, Le Tanneur ou Lancel. Au total, ce sont 13 000 personnes qui réalisent un chiffre d’affaires de 1,8 milliard d’euros en 20101, chiffre qui est en croissance constante, et qui n’est pas affecté par la crise. Dernier pays européen avec l’Italie et l’Espagne à fabriquer de la maroquinerie, la France a délaissé le segment des produits de moyenne et bas de gamme qui sont désormais largement importés d’Italie et surtout d’Asie, pour se recentrer sur le haut de gamme et le luxe, véritable apanage de la maroquinerie française. Cette production de haute qualité est dynamisée par l’engouement planétaire pour UNE INDUSTRIE MANUFACTURIÈRE POSITIONNÉE SUR LE HAUT DE GAMME ET LE LUXE 2
  • 11. L’ I N D U S T R I E D U C U I R : U N T R É S O R D E L’ É C O N O M I E F R A N Ç A I S E 9 l’accessoire, et en particulier pour le sac à main. L’industrie française de la maroquinerie est portée par de grandes marques qui incarnent le prestige de la France partout dans le monde. Cette industrie réalise aujourd’hui 90 % de son chiffre d’affaires à l’étranger. Depuis l’an 2000, la croissance de ses exportations atteint en moyenne + 7,8 %. L’évolution des exportations entre 2011 et 2010 est en augmentation de 21 %. Par ailleurs, la Chine et Hong Kong qui représentaient 10 % des exportations françaises en 2005, en représentent aujourd’hui près du quart (24,45 %).2 1. Source CTC entreprise, Le magazine d’information de CTC, mai 2011 2. Source : Service Statistiques du Conseil National du Cuir.
  • 12. l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r10 La chaussure française : une qualité recherchée Comme la plupart des pays européens concepteurs et producteurs de chaussures (Italie, Espagne, Portugal…), la France a connu une décennie difficile avec une délocalisation importante de sa production vers l’Asie, les pays du Maghreb et, dans une moindre mesure, les pays de l’Est. Actuellement 110 entreprises produisent partiellement ou en totalité (entreprises du luxe) en France et la production française a augmenté de +2,5% en volume et de 4% en valeur, en 2010. Cette tendance tend à se confirmer en 2011 où les chiffres de production devraient croître de l’ordre de 3 à 5%. Avec près d’un milliard de chiffre d’affaires, la production française représente de l’ordre de 25% de son marché intérieur. Si une grande partie de la consommation est importée, le design et la conception française représentent près des 2/3 du marché global. Ainsi, si pour des problèmes de compétitivité, les fabricants font largement appel à la sous- traitance étrangère, la conception et les “études” Les crépins Dérivés du nom de Saint Crépin, patron des cordonniers, les crépins désignent l’ensemble des fournitures et des outils utiles à la cordonnerie* et par extension ceux qui les commercialisent. Les crépins fournissent les artisans des métiers de la chaussure. Au cours des dernières années, la consommation de chaussures en cuir de qualité a significativement diminué en France. L’activité des crépins, directement liée à la qualité des produits finis, a donc connu un déclin parallèle. Aujourd’hui, une trentaine d’entreprises sont encore présentes sur le territoire. * À l'exception des cuirs.
  • 13. L’ I N D U S T R I E D U C U I R : U N T R É S O R D E L’ É C O N O M I E F R A N Ç A I S E 11 restent maîtrisées en France. Les principales régions de production sont les Pays de la Loire, l’Aquitaine et l’Alsace. Du côté industriel, les restructurations en France sont terminées et le vieillissement de la population industrielle nécessite de procéder à de nouveaux recrutements, plus axés cependant sur la polyvalence, les études et le stylisme. Une prestigieuse survivance du passé : la chaussure sur mesure La chaussure sur mesure, entièrement fabriquée à la main par les bottiers, constitue un luxe suprême qui n’est accessible qu’à une clientèle peu nombreuse. Aujourd’hui, il ne reste plus en France qu’une vingtaine d’ateliers de grands maîtres bottiers qui ont, pour beaucoup d’entre eux, été repris par des grands groupes du luxe ou de la Haute Couture : John Lobb par Hermès, Berluti par LVMH, ou Massaro par Chanel par exemple ; ce qui permet au grand art de ces artisans d’exception, de perdurer et de se transmettre. Le monde du spectacle offre également des débouchés à ces orfèvres de la chaussure. Pour compenser le déclin de la demande, les bottiers ont su trouver des débouchés nouveaux à leurs savoir-faire, avec le développement de la podo-orthésie, qui consiste à fabriquer sur mesure des chaussures qui ont été prescrites
  • 14. l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r12 à un usage professionnel, et le gant accessoire de mode. Qu’il s’agisse de l’un ou de l’autre, la fabrication d’un gant exige, à travers la trentaine d’étapes nécessaires à sa réalisation, à la fois savoir-faire, patience, précision et dextérité. En effet, si le premier travail du coupeur est accompli par des artisans physiquement robustes, qui étirent, en évitant de les rompre, des peaux pour leur faire rendre toute leur douceur, les opérations suivantes exigent une minutie d’horloger, qui permet, en exploitant par un médecin, et qui sont partiellement remboursées par la Sécurité Sociale. Le talent de ces artisans permet à ceux qui en ont besoin de porter des chaussures adaptées tout en ne renonçant pas à l’esthétisme. La ganterie française : une tradition remise au goût du jour Il existe deux grandes catégories de gants : le gant de protection, principalement destiné
  • 15. L’ I N D U S T R I E D U C U I R : U N T R É S O R D E L’ É C O N O M I E F R A N Ç A I S E 13 Les produits chimiques Composante essentielle et stratégique de la filière cuir, l’industrie chimique française a longtemps partagé la première place européenne et même mondiale avec ses concurrents allemands, suisses et anglais. Les Rhône- Poulenc, Ugine-Kuhlmann, FMC et autres célèbres firmes ont permis l’essor de nouvelles technologies, avant de disparaître des métiers du cuir par effet de regroupement, délocalisation, recentrage sur d’autres cœurs de métiers. Aujourd’hui, l’offre française en spécialités chimiques est l’apanage de quelques PME, axant leur développement sur les technologies propres, la mode, l’innovation. Très fortement exportatrices, ces entreprises puisent à l’export les ressources nécessaires à leur développement et au soutien des tanneries et mégisseries françaises. la souplesse extrême des peaux, de réaliser des gants parfois au quart de taille près. Les trois grands sites de fabrication de gants depuis des origines très anciennes sont Saint Junien, Millau et Grenoble : l’eau pure et peu calcaire de la Vienne servait déjà à préparer les peaux des gants du Roi de France au Moyen Âge. Aujourd’hui, une vingtaine d’entreprises en France fabriquent des gants dont les plus connues sont La Ganterie de Saint Junien, Agnelle, George Morand, Causse, la Ganterie Lesdiguières-Barnier ou l’Atelier du Gantier, pour un chiffre d’affaires global de 50 millions d’euros. La Haute Couture et certains créateurs comme Jean-Paul Gaultier, Karl Lagerfeld ou Sonia Rykiel en particulier, ont permis de remettre au goût du jour un accessoire de mode un temps délaissé. Les fournisseurs : un des piliers indispensables à la performance de la filière La performance de la filière cuir s’appuie également sur un réseau de fournisseurs à la fois extrêmement diversifié et spécialisé : produits chimiques pour la tannerie, les fabricants de talons, semelles, formes pour la chaussure, pièces métalliques pour la maroquinerie, équipementiers et fournisseurs de logiciels pour tous. Réactivité, compétence, adaptabilité et positionnement prix sont les exigences auxquelles ces partenaires majeurs de la filière doivent répondre quotidiennement. Ce réseau a été fragilisé au travers des différentes crises que la filière a traversées, il est indispensable de veiller à pérenniser, voire à développer, ce qui constitue aujourd’hui un des piliers de la filière.
  • 16. l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r14 3 CTC - LE COMITÉ PROFESSIONNEL DE DÉVELOPpEMENT ÉCONOMIQUE DE LA FILIÈRE CUIR : UNE EXPERTISE UNIQUE QUI FAIT AUTORITÉ DANS LE MONDE ENTIER Riche d’une expertise forgée depuis plus d’un siècle, CTC – Comité Professionnel de Développement Économique de la filière Cuir, Chaussure, Maroquinerie et Ganterie - intervient sur la totalité des domaines concernés par l’activité du cuir. Ses missions principales portent sur la normalisation, l’innovation, l’intelligence économique, la formation et le développement des compétences, la prospective dans le domaine de la mode, l’optimisation des process, le développement durable, ainsi que l’ensemble des contrôles qualité liés aux matières premières et aux produits finis. Les compétences globales et multiples de ce comité professionnel font aujourd’hui de CTC le leader mondial de l’expertise en cuir et le promoteur unanimement reconnu de nouvelles références qualité dans un marché mondialisé. Ayant son siège à Lyon, CTC compte 250 collaborateurs qui travaillent sur 13 sites. Ses plateformes de Recherche & Développement sont implantées à Lyon, avec des antennes à Cholet et à Paris. Par ailleurs, un réseau de bureaux d’inspection et de laboratoires accrédités est présent partout dans le monde, en Chine, à Hong-Kong, au Vietnam, en Inde, en Espagne, au Portugal, en Tunisie et aux États-Unis. CTC tire en partie son expertise des ingénieurs français “ cuir chaussure maroquinerie “ formés à l’ITECH de Lyon - Grande École fondée en 1899 sous le nom d’École de la Tannerie - et qui peuvent s’enorgueillir d’avoir des compétences sans équivalent dans le monde. Dans toute sa diversité, l’expertise unique de CTC est sollicitée par les entreprises privées allant des grands groupes mondiaux jusqu’aux start-up porteuses de projets nouveaux, mais également directement par les États : CTC est par exemple le seul laboratoire spécialiste du cuir accrédité en Chine. CTC développe également des formations au style en partenariat avec de nombreuses écoles1. 1. Comme l’Atelier Chardon Savard, l’Institut Colbert, Mod’Art, Mod’Spé et l’Institut Français de la Mode.
  • 17. L’ I N D U S T R I E D U C U I R : U N T R É S O R D E L’ É C O N O M I E F R A N Ç A I S E 15 Divers tests qualité et innocuité liés aux matières premières et aux produits finis.
  • 18.
  • 19. 17 Une industrie dont la matière première prend sa source dans le monde agricole
  • 20. l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r18 L’industrie du cuir utilise une matière première qui est, à l’origine, un coproduit de l’élevage, puisque la peau de l’animal fait partie de ce que l’on appelle le “ cinquième quartier ” non comestible, au même titre que les poils ou les soies. C’est donc la consommation de viande qui détermine la taille du cheptel et, par voie de conséquence, la quantité de peaux collectées dans les abattoirs, qui sera ensuite travaillée par les tanneurs et les mégissiers pour fabriquer des cuirs. Les peaux fraîches, immédiatement salées ou séchées afin d’être conservées, sont triées à la sortie des abattoirs en fonction de leur nature, de leur qualité et de leur utilisation potentielle. Elles sont ensuite commercialisées sur le marché mondial, soit directement par les industriels de l’abattage, soit par des négociants qui collectent les cuirs et peaux1 auprès des abattoirs. Aujourd’hui, près de 76% des peaux brutes françaises sont exportées. Sur les quantités vendues au sein de l’Union européenne, l’Italie représente 71% des exportations, en très forte progression au cours du 1er semestre 2011, l’Espagne (6%) et l’Allemagne (6%). Pour les pays tiers, la Chine représente 7% du total exporté2. Le montant des exportations de peaux brutes s’est élevé en 2010 à 313 millions d’euros3. Les exportations de peaux brutes sur 12 mois, pour la période allant d’octobre 2010 à septembre 2011 se sont élevées à plus de 347 millions d’euros, dont plus de 295 millions pour l’Union européenne et près de 52 millions pour les pays tiers4. La croissance des besoins de l’industrie française de la maroquinerie, combinée à une demande européenne à nouveau à la hausse, et à l’explosion de la demande asiatique, génèrent actuellement des tensions sur le marché des peaux brutes. À L’ORIGINE DU CUIR, LA PEAU EST UN COPRODUIT DE L’ÉLEVAGE 1 1. Depuis des temps les plus reculés, le terme “ cuir ” désigne la peau des gros animaux et celui de “ peau ” celle des petits animaux. Au sens de la réglementation européenne, le terme “ cuir ” est censé ne plus pouvoir qualifier qu'un produit imputrescible, c'est à dire ayant déjà subi un process de tannage. 2. Note de conjoncture du CNC – Commerce extérieur des industries françaises du cuir – 1er semestre 2011. 3. Source GTA pour les articles relevant des codes SH4101, 4102, 4103, 4301 de la nomenclature douanière. 4. Source FranceAgrimer – SAEXP.
  • 21. 19U n e i n d u st r i e d o n t l a m at i è r e p r e m i è r e p r e n d s a so u r c e da n s l e mo n d e a g r i c o l e POUR FAIRE UN CUIR DE QUALITÉ, IL FAUT AU DÉPART UNE PEAU SANS DÉFAUTS LA QUALITÉ D’UNE PEAU BRUTE EST LE RÉSULTAT D’UN GRAND NOMBRE DE FACTEURS 2 3 Le savoir-faire de l’industrie française de la tannerie-mégisserie permet de révéler et de sublimer la qualité des peaux qui lui sont confiées pour en faire des cuirs d’exception. Mais pour faire un beau cuir, il est impératif que la matière première, c'est-à-dire la peau brute, soit au départ exempte de tout défaut. La peau de l’animal ne doit donc porter ni griffures, ni taches, ni trous, d’autant qu’en France, ce sont les cuirs les plus lisses possibles qui sont recherchés par la grande maroquinerie, tandis que dans d’autres pays, certains défauts peuvent être appréciés comme reflétant l’aspect naturel des produits. La qualité d’une peau brute dépend d’un grand nombre de facteurs : la race de l’animal ; la façon dont il est élevé, l’état de la peau reflétant très exactement la nature des soins ou au contraire l’absence de soins reçus tout au long de sa vie ; les conditions dans lesquelles l’animal est transporté jusqu’à l’abattoir ; la façon dont il est dépouillé à l’abattoir ; la qualité des premiers traitements de conservation des peaux à la sortie de l’abattoir. Un cheptel diversifié à la source d’une variété de peaux La qualité des peaux françaises tient en premier lieu à la variété du cheptel français. En effet, contrairement à certains grands pays d’élevage comme l’Australie par exemple, qui se concentrent sur une race unique, la France entretient un cheptel diversifié, constitué de races très diverses, ce qui permet d’obtenir des types de peaux variés.
  • 22. l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r20 Les bons soins apportés par l’éleveur aux animaux L’ensemble des bons soins consistant à favoriser une bonne croissance de l’animal et à éliminer les causes de blessures ou de souffrance est déterminant pour la qualité de la peau. Le premier soin apporté à l’animal est son alimentation. Les éleveurs français nourrissent leurs bêtes au lait, au foin et à l’herbage plutôt qu’avec des aliments composés, comme c’est le cas dans d’autres pays. Une bonne alimentation permet une croissance plus harmonieuse, et un animal bien-portant aura une peau de meilleure qualité. La qualité du travail de l’éleveur permet également d’éliminer deux grands types de blessures potentielles, les blessures mécaniques et celles d’ordre sanitaire ou parasitaire, qui sont à l’origine d’une grande majorité des défauts constatés sur les peaux brutes. La pratique des bons soins et l’attention portée aux problèmes sanitaires et parasitaires font déjà partie de la culture de l’éleveur français, qui perçoit l’impact positif de ces mesures sur le bien-être et la productivité du cheptel. Un important travail dans ce sens est effectué depuis des années par l’interprofession bovine1. Depuis 1999, la Charte des bonnes pratiques de l’élevage, formalise les conduites à tenir. Cette charte, réactualisée en permanence pour s’adapter aux évolutions du métier d’éleveur, intègre depuis 2003 les nouvelles réglementations de la PAC, en particulier sur la traçabilité des pratiques sanitaires. En 2008, la Charte a été étendue aux veaux de boucherie, veaux sous la mère et veaux d’élevage. La Charte des bonnes pratiques de l’élevage de l’interprofession bovine regroupe à ce jour 130    000 adhérents. LA CHARTE DES BONNES PRATIQUES DE L’ÉLEVAGE DE L’INTERPROFESSION BOVINE 1. INTERBEV
  • 23. 21 Pour éliminer les blessures mécaniques, l’éleveur doit remplacer les fils barbelés par des clôtures électriques et nettoyer les pâtures de tous les fourrés ou buissons épineux. Les bêtes doivent par ailleurs être écornées très jeunes pour éviter de se blesser entre elles. Enfin, il faut éliminer des stabulations toutes les aspérités blessantes (boulons, débords de pièces métalliques etc.). Ces précautions doivent être prises pendant toute la durée de l’élevage de l’animal, et pendant son transport. Les risques de blessures d’ordre sanitaire sont nombreux. L’hygiène de l’élevage est déterminante pour la santé des animaux ; éviter les souillures, nettoyer le paillage et les litières, évacuer le lisier et le fumier sont des actes essentiels. U n e i n d u st r i e d o n t l a m at i è r e p r e m i è r e p r e n d s a so u r c e da n s l e mo n d e a g r i c o l e Traces de griffures sur une peau tannéeTraces de teigne sur une peau tannée
  • 24. l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r22 Enfin, il est crucial d’éliminer tous les parasites qui sont susceptibles de dégrader la peau de l’animal. Les parasites les plus communs sont le varon (une mouche en voie de disparition en France métropolitaine, sauf dans les zones frontalières), les poux, les tiques, la gale et la teigne. La teigne est une maladie infectieuse transmissible à l’homme, contre laquelle il existe un vaccin. Elle est causée par un champignon qui génère des dégâts lourds et irréversibles sur la peau des animaux. La teigne, la gale, le varon vivant et les tiques, mais aussi les poux, qu’ils soient piqueurs ou broyeurs, sont visibles sur l’animal vivant. La qualité du travail effectué dans les abattoirs La précision du travail effectué dans les abattoirs est également déterminante pour la qualité des peaux. L’ouvrier qui dépouille l’animal doit veiller à ne pas griffer la peau et à maîtriser scrupuleusement ses gestes lors de l’arrachage. Plus le travail de dépouille est effectué mécaniquement et plus il est qualitatif. Depuis près de vingt ans, à l’initiative du Syndicat Général des Cuirs et Peaux, des formateurs tournent dans les abattoirs dans toute la France, pour apprendre les bons gestes qui permettent de respecter la qualité des peaux qui seront ensuite destinées à l’industrie de la tannerie-mégisserie. La bonne conservation et le stockage des peaux à la sortie de l’abattoir Une fois l’arrachage effectué, les peaux sont acheminées jusqu’au saloir. Elles sont alors échantillonnées, dégraissées et leurs contours rectifiés. Un salage abondant peut ensuite commencer sur des peaux, étendues sur le sol côté chair et parfaitement refroidies, ou étalées sur des palettes. Une quantité de sel bien sec quasiment équivalente au poids de la peau est nécessaire1. Les peaux salées sont alors empilées pendant plusieurs jours au terme desquels l’excédent de sel est retiré. Les peaux sont enfin pliées en portefeuille et acheminées vers les négociants et les tanneries-mégisseries. L’ensemble de ces opérations doit être effectué avec minutie et rigueur pour préserver la qualité des peaux. Un stockage réfrigéré est recommandé pour une conservation de longue durée, parfois plusieurs mois, le froid ayant pour action de stopper tout développement bactérien. 1. Un salage de qualité est requis, et est pratiqué à l’aide de gros sel ou de sel fin en fonction des espèces : le sel fin est recommandé pour les peaux de petits animaux (ovins et veaux) ; le gros sel est utilisé pour les peaux de gros bovins.
  • 25. 23U n e i n d u st r i e d o n t l a m at i è r e p r e m i è r e p r e n d s a so u r c e da n s l e mo n d e a g r i c o l e
  • 26. l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r24 Les peaux de veau La France est connue dans le monde entier pour la qualité exceptionnelle de ses cuirs de veau. Cette situation est d’abord liée au fait que la France est le premier pays européen pour la consommation de viande de veaux, et le premier producteur devant les Hollandais, les Allemands ou les Autrichiens1. Au total, le cheptel français représente 4,5 millions de veaux qui sont, dans leur immense majorité, produits dans des élevages intégrés. Ceux-ci produisent, en moyenne, plusieurs centaines de veaux par an. Chaque année, 1,5 millions de veaux sont abattus pour leur viande, fournissant ainsi des peaux pour la filière cuir. Tirant profit de cette particularité, certaines tanneries-mégisseries françaises se sont spécialisées dans le travail du veau, et leurs produits jouissent d’une réputation internationale. Les peaux d’agneau Le cheptel français des ovins représente environ 5 millions d’animaux et constitue un potentiel formidable pour le tanneur-mégissier. La France est le pays du monde qui élève le plus grand nombre de races d’ovins, ce qui rend très difficile le travail du tanneur-mégissier, qui doit uniformiser les lots, et effectuer les tris nécessaires pour obtenir la qualité souhaitée. L’une de ces races, la Lacaune, produit l’une des plus belles peaux au monde, qui est destinée naturellement à l’industrie du luxe pour les secteurs Habillement, Maroquinerie, Chaussure et Ganterie. Cette race est préservée grâce à la fabrication du Roquefort, dont l’appellation 1. Il est à noter que le veau français est à distinguer du vitelloni italien, qui est en fait un petit taurillon. LES SPÉCIFICITÉS DES PEAUX FRANçAISES4
  • 27. 25 contrôlée exige que le lait soit issu de brebis pure race Lacaune. Les tanneurs-mégissiers disposent d’environ 1 million de peaux par an issues de cette race, et ils ont acquis sur cette matière première un savoir-faire inégalé dans le monde, qui leur permet de fabriquer un produit exceptionnel. Son nom, Le Plongé est connu dans le monde entier et sa renommée est telle que sa traduction en est rendue impossible. Seule sa prononciation, d’un pays à l’autre, change ! La doublure naturelle issue de la peau d'agneau et de mouton de tannage végétal, appelée Basane est la spécialité des villes de Graulhet/ Mazamet, situées dans le sud de la France et de la ville de Levroux, située dans le centre de la France. Sous l’égide du Conseil National du Cuir et de CTC, une commission spéciale a été mise en place en 2009- 2010, réunissant l’ensemble des acteurs de la filière, pour mesurer l’impact des bonnes pratiques et plus particulièrement de la vaccination contre la teigne, sur la qualité des peaux de veaux. Des opérations- pilotes ont été menées en partenariat avec trois intégrateurs, dans quatre élevages volontaires regroupant 1 000 veaux. Le mode opératoire a consisté à : − Mettre aux normes et désinfecter avec des produits bactéricides, fongicides et virucides les locaux d’élevage. − Vacciner la totalité des veaux contre la teigne dès leur arrivée sur le lieu d’élevage et les traiter contre les poux durant toute la période d’élevage. − Veiller à la manière dont ils ont été transportés, abattus puis dépouillés. Leurs peaux ont été examinées après tannage. Si ces actions sont combinées, les résultats sont spectaculaires, puisque la proportion de peaux de première qualité a été multipliée par 4 dans les élevages qui ont bénéficié du travail de la mission, le pourcentage de peaux de premier choix passant alors de moins de 10% à 30% environ. GRÂCE À LA VACCINATION DES VEAUX CONTRE LA TEIGNE : UNE AMÉLIORATION SPECTACULAIRE DE LA QUALITÉ DES PEAUX BRUTES U n e i n d u st r i e d o n t l a m at i è r e p r e m i è r e p r e n d s a so u r c e da n s l e mo n d e a g r i c o l e
  • 28. l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r26 Les peaux exotiques Un petit nombre de tanneries-mégisseries françaises se sont spécialisées dans le traitement de peaux essentiellement issues de la classe des reptiles (crocodiles, alligators, lézards, serpents) et de l’autruche. Ces peaux précieuses exceptionnelles, une fois tannées et apprêtées, sont destinées aux grandes marques prestigieuses, nationales et internationales, de la mode et du luxe, dans les secteurs de la maroquinerie et du bagage, de la chaussure et de l'horlogerie. Les peaux de chèvre Sélectionnées rigoureusement parmi les meilleurs élevages de Madras, les peaux de chèvres et de chevreaux choisies sont ensuite travaillées dans des tanneries-mégisseries qui se sont spécialisées dans l’expertise de ce type de peaux. Elles détiennent un savoir-faire, transmis de génération en génération et qui est constamment en évolution. Les plus grands noms du luxe en maroquinerie et en chaussure, qui sont leurs clients, savent que chaque étape de la fabrication est soumise à un contrôle de qualité leur garantissant un
  • 29. 27UNE INDU S T RIE D O N T LA M AT IÈRE PRE M IÈRE PREND S A S O URCE DAN S LE M O NDE A G RIC O LE cuir fini (liégé-main, lisse ou foulonné) réalisé spécifiquement suivant leurs besoins. Les peaux de bovins Sous l’appellation “bovins“ sont regroupées les peaux de vachettes, vaches, taurillons, petits buffles. Tirant profit de cette diversité, des tanneries-mégisseries françaises se sont spécialisées dans le travail de ces peaux (tout ou partie), et leurs produits jouissent d’une réputation internationale. Du sac à la sellerie, de l’escarpin au canapé, pour la réalisation de tous ces produits, il est nécessaire de fournir un cuir de qualité, sélectionné dès son origine et répondant à un cahier des charges très précis, de la part de tous les acteurs du luxe mondial. Grâce aux particularités de chaque tannage, le cuir de bovin français peut être utilisé dans des secteurs aussi diversifiés que l’industrie (cuir technique), le vêtement (cuir lavable), le gant (cuir souple pour le sport et résistant pour la sécurité), la sellerie/ bourrellerie (dessus et dessous), la chaussure (dessus, semelle, doublure), la maroquinerie (corps et doublure), la ceinture (dessus et doublure), la décoration intérieure (cuir pour l’ameublement et la maison, le nautisme et l’aviation), etc.
  • 30. l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r28
  • 31. En aval de la filière, des professionnels de la distribution
  • 32. l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r30 Le secteur de la distribution, qui se situe en aval de la filière cuir, rassemble des entreprises de nature très variée, qui pratiquent des métiers très différents. Par ailleurs, si le secteur commercialise des produits en cuir, il vend également des articles où le cuir n’est pas présent. À titre d’exemple, parmi les chaussures d’importation commercialisées par la distribution française, seuls 25% ont un dessus en cuir, contre 50% pour un dessus en caoutchouc ou en matière plastique, ou 25% pour les chaussures à dessus textile ou en autres matières. La production française de chaussures et d’articles de maroquinerie ne couvre qu’une petite partie de la consommation française globale. L’Italie, l’Espagne et le Portugal fournissent l’essentiel du haut et du moyen de gamme vendu en magasins. L’Asie (Chine et Vietnam) et désormais l’Inde et le Brésil alimentent les entrées de gamme, essentiellement présentes dans les grandes surfaces spécialisées, les grandes surfaces, les magasins de sport, les vépécistes etc. L’activité des distributeurs ne se limite pas toujours à une mise en vente d’articles à destination du consommateur final, elle se conjugue parfois à une activité de fabricant et de négoce international. FABRIQUER, IMPORTER OU SIMPLEMENT DISTRIBUER 1
  • 33. 31E n ava l d e l a f i l i è r e , d e s p r o f e ss i o n n e l s d e l a d i st r i b u t i o n Depuis le conseil personnalisé jusqu’au libre-service La vente de chaussures recouvre des modalités très différentes. Elle peut être pratiquée par un commerce de proximité selon deux types de réseau de distribution : les succursalistes, qui exploitent des boutiques sous enseigne telle que André, Eram, Bally, Salamander, Carel ou Bata… Il s’agit dans ce cas d’un commerce dit “ intégré ” présent dans le centre ville des grandes métropoles et chefs-lieux de département ; les détaillants chausseurs indépendants, qui revendiquent de pratiquer un métier de professionnel associé au service et au conseil. Ce type de commerce est présent à plus de 90% en centre-ville dans des villes de petite et moyenne taille, et concerne des magasins de détail généralistes ou spécialisés (hommes, femmes, enfants, confort ou sport). Ce mode de distribution est en quelque sorte le “ sur-mesure ” de la vente. Certains magasins qui le pratiquent ont reçu une certification1 et affichent le label “ chausseur certifié2   ”. À l’opposé du commerce de proximité se situent les grandes surfaces spécialisées, localisées pour beaucoup en proche périphérie des villes, avec des enseignes comme la Halle aux chaussures, Gémo ou Chaussexpo. Dans ces grandes surfaces, le consommateur se chausse lui-même en se servant parmi des piles de boîtes mises à sa disposition. Son seul interlocuteur est la caissière à laquelle il règle ses achats. C’est le libre-service de la chaussure. Un secteur hétérogène et atomisé Le secteur de la distribution de chaussures est composé de 5 000 très petites entreprises dont 2 650 emploient au moins un salarié. Il y a environ 7 000 magasins de chaussures, dont 4 350 ont au moins un salarié. Au total, le secteur compte 13 000 emplois et plus de 15 000 actifs. Le commerce type de détail de la chaussure exploite une surface commerciale de 85 m² en moyenne. 90% de ce type de LA VENTE DE CHAUSSURES : UN SECTEUR TRÈS DIVERS 2 1. Délivrée par un organisme certificateur indépendant et impartial (AUCERT), garant de la fiabilité et de la crédibilité de la démarche qualité. 2. Le “chausseur certifié“ doit, à travers ses règles, respecter, attirer le consommateur, veiller au confort du client, à la compétence du personnel et au conseil personnalisé dans le choix des articles, en adéquation avec le goût du consommateur et la morphologie de son pied.
  • 34. l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r32 commerce est implanté en centre-ville, plus du tiers est implanté dans les villes de moins de 10 000 habitants et un quart dans des villes entre 20 000 et 50 000 habitants. À ces nombreuses TPE, il faut ajouter quelques PME importantes, et deux grands groupes de distribution de masse : Eram et Vivarte. Un secteur stable, porté par une demande française soutenue Variée et composite, la distribution a su s’adapter aux besoins et aux modes de consommation d’une demande française qui compte parmi les plus fortes du monde. Avec une consommation moyenne de 5,5 paires de chaussures par an et par habitant, la France représente une demande profondément stable, voire depuis 2010 en croissance de +3,2%1, cette tendance ne semblant toutefois pas se confirmer en 2011. Les prix moyens et les sommes dépensées sont également en légère hausse, traduisant bien le fait que si les Français sont historiquement de grands amateurs de chaussures, les professionnels ont su en permanence leur proposer le bon produit au juste prix. Cette bonne santé de la consommation de chaussures en France, ne doit néanmoins pas masquer le fait que la part des dépenses des ménages pour l’équipement de la personne est en constante diminution depuis une quinzaine d’années. D’autre part, la distribution est un secteur à faibles marges. En valeur, les magasins de détail, les magasins de sport et les chaînes de grandes surfaces spécialisées se partagent plus de 60% du marché de façon à peu près équivalente. Deux autres segments semblent émerger : la vente de chaussures via le réseau des habilleurs, phénomène relativement nouveau en France, et les ventes à distance dont Internet, en croissance rapide. De façon générale, la part des soldes dans les ventes consommateurs est de l’ordre de 30% en valeur.1. Source : Fédération Française de la Chaussure
  • 35. 33E n ava l d e l a f i l i è r e , d e s p r o f e ss i o n n e l s d e l a d i st r i b u t i o n Un développement dans deux directions : le luxe et la maroquinerie spécialisée Jusque dans les années 70, les maroquiniers proposaient un choix restreint de produits tournant autour d’un ensemble de peausseries telles que les veaux (box-calf) et les peausseries exotiques comme le lézard ou le crocodile. La mise sur le marché de peausseries et matières nouvelles a permis à ce marché et à la maroquinerie moderne de se développer. On assiste aujourd’hui à un développement dans deux directions : d’une part le haut de gamme se positionne exclusivement sur le marché du luxe, avec des enseignes devenues internationales et incontournables. D’autre part, on voit naître des maroquiniers spécialisés qui doivent, pour être performants, connaître leurs produits, les matières premières utilisées et les méthodes de fabrication. La variété des produits vendus - sac à main, maroquinerie de poche, bagage, sellerie affaires, gainerie, ganterie, parapluie, ceinture – suppose de maîtriser un grand nombre de codes et de savoir-faire. Cette diversité permet au maroquinier, depuis quelques années, d’être reconnu comme un acteur de la mode à part entière. Un marché porteur, tiré par la mode et le luxe Le secteur représente environ 2 000 points de vente, depuis l’entreprise en nom propre sans employé, jusqu’au maroquinier ayant plusieurs magasins et salariés. La multitude de métiers différents exercés par le maroquinier, fait que toutes les tentatives de création de chaîne de magasins autour d’une même enseigne a toujours été problématique. Le marché est porteur, tiré en avant par la mode et la représentativité des marques de luxe. Cependant, les entreprises doivent avoir une gestion très pointue pour perdurer, en regard des marges de plus en plus réduites et des rotations de stock très faibles. Les achats se font majoritairement auprès d’entreprises françaises, les produits étant fabriqués en France pour une faible part, en Afrique du nord et surtout en Chine. On observe quelques tentatives de relocalisation, qui restent cependant marginales. LA DISTRIBUTION DE PRODUITS DE MAROQUINERIE 3
  • 36.
  • 37. 35 Les grands défis auxquels la filière doit faire face
  • 38. l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r36 L’industrie française de la maroquinerie est en très forte croissance et ne semble pas affectée par la crise ; en particulier, les entreprises produisant de la maroquinerie de luxe développent leurs ventes à l’étranger et permettent aux exportations et au chiffre d’affaires du secteur de croître respectivement de 15% et de 26% sur le premier semestre 20111. En valeur, la moitié des articles exportés est destinée au continent asiatique où la demande ne faiblit pas. Mais le maintien de la croissance du secteur risque d’être rapidement limité par un manque de disponibilité de matières premières de qualité. Si l’on prend l’exemple des peaux de veaux, très prisées de la grande maroquinerie, le problème risque de se poser rapidement, alors que la solution est pourtant à portée de main. En effet, depuis le début de l’année 2011, le nombre de veaux qui ont été menés à l’abattoir a diminué de 2%. Mais sur un cheptel d’une taille globalement stable, qui fournit une quantité de peaux donnée, on sait qu’il est possible d’augmenter dans des proportions très spectaculaires le pourcentage de peaux de qualité supérieure. En agissant simultanément sur plusieurs points à savoir : 1. rendre obligatoire la vaccination des veaux contre la teigne, 2. étendre la mise en œuvre des bonnes pratiques d’élevage, 3. prendre les précautions nécessaires lors du transport des animaux et au moment de la dépouille à l’abattoir, la quantité de peaux de veaux de qualité supérieure pourrait être multipliée par quatre ; ce qui reviendrait à porter le pourcentage de peaux de premier choix de moins de 10 % à 30% environ. SÉCURISER UN APPROVISIONNEMENT EN MATIÈRES PREMIÈRES DE QUALITÉ POUR ALIMENTER UNE INDUSTRIE DE LA MAROQUINERIE EN CROISSANCE CONSTANTE 1 1. Note de conjoncture du CNC – Commerce extérieur des industries françaises du cuir – 1er semestre 2011.
  • 39. 37L e s g r a n d s d é f i s a u xq u e l s l a f i l i è r e d o i t f a i r e f a c e L’industrie manufacturière française, et particulièrement la maroquinerie de haut de gamme et de luxe, travaillent étroitement avec la tannerie-mégisserie française, dont le savoir-faire est en permanence mobilisé pour répondre aux demandes les plus exigeantes de ses clients. Mais la tannerie-mégisserie est confrontée à des défis qui peuvent à terme remettre en cause sa viabilité. L’achat des peaux brutes Tanneurs et mégissiers achètent des lots de peaux brutes selon deux systèmes distincts : soit ils se fournissent à la source, directement à l’abattoir, dont ils achètent l’ensemble de la production d’abattage ; soit ils achètent auprès de négociants ou d’abattoirs qui ont déjà réalisé un tri et un classement à partir des défauts visibles. Dans le second cas, l’attention et l’expérience des professionnels qui réalisent ces opérations permettent une amélioration très sensible de la qualité des lots, et garantissent un pourcentage de choix répertoriés en qualité 1, 2 et éventuellement 3, selon des normes2 qui sont acceptées contractuellement, et qui sont concrétisées par un contrat international3 entre l’acheteur et le vendeur. Les défauts non visibles, tels que les traces de cicatrisation suite à une contamination par la teigne, entre autres, n’apparaissent qu’après le travail de rivière en tannerie. Ces défauts pourraient disparaître si les veaux de 8 jours étaient systématiquement vaccinés à leur entrée en atelier d’engraissement. Cela permettrait ainsi d’avoir une plus grande proportion de peaux brutes susceptibles de finir en cuir de première qualité, et par conséquent en très beaux objets. La demande en peaux brutes étant actuellement en croissance constante, au plan national et international, les cours mondiaux sont en forte PRÉSERVER L’INDUSTRIE FRANÇAISE DE LA TANNERIE- MÉGISSERIE, PARTENAIRE INDÉFECTIBLE DE LA GRANDE MAROQUINERIE 2 2. Selon les normes AFNOR, ainsi que les normes européennes discutées à Bruxelles sous l’égide de CTC, dans le cadre du groupe de travail n°5 du TC 289, auquel participait le Syndicat Général des Cuirs et Peaux (SGCP) et la Fédération Française de la Tannerie Mégisserie (FFTM). 3. ISCHTLA n°6
  • 40. l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r38 hausse. La diminution du cheptel et la demande croissante d’animaux vivants à l’exportation sont d’autres facteurs sur lesquels il faut rester vigilant. Pour pouvoir fournir la tannerie dans des quantités qui couvrent ses besoins de façon effective, il faudrait mettre en œuvre différentes mesures permettant d’augmenter de façon importante la proportion de peaux de qualité dans les lots de peaux brutes : • Pour les peaux de veaux par exemple, la vaccination obligatoire contre la teigne permettrait en partie d’atteindre cet objectif. • La généralisation des systèmes de traçabilité comme ceux qui existent déjà dans certains centres d’abattage, permettrait de remonter au minimum jusqu’aux abattoirs, donnant ainsi aux tanneurs la possibilité d’apprécier la qualité potentielle des peaux brutes en fonction de leur origine. Dans cette optique, CTC mène actuellement pour le compte de la filière un projet soutenu par le Ministère de l’Industrie1 (ID-CUIR), qui vise à clarifier les besoins de chaque acteur de la filière en matière de traçabilité, et de tester sur toute la chaîne les technologies les plus appropriées d’un point de vue technique et économique. En dépit de l’impact financier que cela représente, la tannerie-mégisserie est exemplaire en matière environnementale Grande utilisatrice d’eau et de produits de traitements indispensables à l’exercice de son métier, la tannerie-mégisserie acquitte un certain nombre de taxes liées à son activité : taxes sur le captage et le pompage de l’eau, taxes sur les eaux rejetées, sur l’air, sur les déchets etc. Elle investit par ailleurs en permanence pour l’amélioration de son outil et des process industriels. Le coût environnemental pour les tanneurs- mégissiers représente aujourd’hui environ 7% du chiffre d’affaires. La tannerie-mégisserie, à travers les différentes commissions techniques menées par sa Fédération, s’est réellement inscrite dans une politique de développement durable. Ainsi, la tannerie-mégisserie française qui travaille perpétuellement sur le sujet de la dépollution, afin de diminuer l'impact écologique des traitements chimiques du cuir, peut s'enorgueillir de compter au nombre des secteurs les plus volontaires dans le domaine environnemental. Pour illustration, certains tanneurs mégissiers détiennent un label “ Entreprise Responsable et Durable ”. 1. DGCIS
  • 41. 39L e s g r a n d s d é f i s a u xq u e l s l a f i l i è r e d o i t f a i r e f a c e Fabuleux trésor culturel, artistique et humain, les savoir-faire sont la clé de voûte de l’industrie du cuir, où la main et le geste jouent un rôle majeur. Le haut niveau de qualification des ouvriers et des artisans dans le secteur de la tannerie-mégisserie ou de la fabrication, qu’il s’agisse de maroquinerie, de ganterie ou de chaussures, est le gage de la qualité qui est associée au Made in France. L’apprentissage, la perpétuation et la transmission de ces savoir-faire constituent donc un enjeu essentiel pour l’avenir de cette industrie artisanale, qui pourrait produire plus si elle parvenait à satisfaire ses besoins en ressources humaines. STRUCTURER ET DYNAMISER LA FORMATION, ASSURER LA TRANSMISSION DES SAVOIR-FAIRE, ATTIRER LES TALENTS 3
  • 42. l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r40 Des métiers qui souffrent d’un déficit d’image et d’information qui doit être comblé La filière d’éducation technique et professionnelle et l’apprentissage en général, continuent à pâtir en France d’une image négative ; trop souvent, ils sont perçus comme un pis-aller réservé à ceux qui n’auraient pas les capacités intellectuelles de suivre une scolarité classique jusqu’au bac. Les parents eux-mêmes, qui ont en tête les crises qui ont frappé certains secteurs comme le textile, ne parviennent pas à considérer ces métiers techniques comme des voies d’avenir pour leurs enfants. Les délégués pédagogiques et les conseillers d’orientation dans les collèges et les lycées sont, le plus souvent, mal informés de l’existence et de la réalité de ces métiers et ne peuvent donc pas en assurer la promotion. En France, 165 écoles préparent à 74 diplômes qui sont répertoriés dans le secteur du cuir. On peut citer par exemple : • le Lycée du Dauphiné à Romans propose un CAP de maroquinerie, un bac pro consacré aux métiers du cuir (chaussure et maroquinerie), ainsi qu’un BTS matériaux souples champ cuir. • les Ateliers Grégoire (ex-école Grégoire Ferrandi) à Paris proposent un CAP maroquinerie et un bac professionnel Métiers du cuir option maroquinerie. • l’Institut Colbert à Cholet propose une licence professionnelle qui combine chaussure et habillement, et une formation de styliste modéliste chaussures au terme de laquelle un CQP est délivré par la branche chaussure. • le Lycée de la Mode à Cholet propose un bac pro et un BTS Métiers de la mode Chaussure-Maroquinerie. • le Lycée d’Alembert à Paris : propose un bac pro Métiers du cuir option chaussure, un BTS Industrie des matériaux souples, mais également un CAP et un BTS de podo-orthésiste.
  • 43. 41L e s g r a n d s d é f i s a u xq u e l s l a f i l i è r e d o i t f a i r e f a c e Il est donc essentiel, à l’heure où la classe politique appelle unanimement de ses vœux une ré- industrialisation de la France et une mise en avant des produits fabriqués en France, que les filières techniques et professionnelles soient revalorisées de façon générale. Plus spécifiquement, les métiers du cuir qui constituent cette industrie artisanale dite d’art, doivent faire l’objet d’une information de qualité auprès des jeunes gens qui pourraient se découvrir des vocations dans le secteur de la tannerie-mégisserie, de la chaussure, de la maroquinerie, de la ganterie ou de la sellerie. C’est dans cette perspective que le Conseil National du Cuir et CTC ont présenté pour la première fois les métiers du cuir sur un grand stand au Salon L’Aventure des Métiers, qui a eu lieu à Paris en novembre 2011 dans le cadre du Salon Européen de l’Éducation. Le secteur de la distribution souffre également de ce déficit d’image, les grandes enseignes, tout comme les détaillants, ayant le plus grand mal à recruter du personnel de vente qualifié. Le recours
  • 44. l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r42 à l’apprentissage permet d’orienter de nombreux jeunes vers la filière, mais pas de compenser le désintérêt pour les métiers de la vente1. La nécessité de renforcer l’adéquation entre les formations existantes et les besoins de l’industrie et de la distribution En termes de formation professionnelle dans les domaines de la chaussure, de la maroquinerie et du cuir, CTC est un acteur majeur avec sa plateforme CTC Centre de Formation, qui gère des plans de formation d’envergure au sein de la filière, et assure des formations de formateurs internes pour organiser la transmission des savoir-faire. Le département THC d’OPCALIA (ex- FORTHAC), organisme paritaire qui collecte et gère les fonds de la formation continue des entreprises de la chaussure, des cuirs et peaux ou de la maroquinerie, met également en place des plans de formation pour les salariés du secteur. Dans le secteur du commerce de détail de la chaussure, des formations continues sont dispensées auprès des salariés et des responsables des structures économiques en partenariat avec les Agefos-Pme, les Agefices, le Forco. Mais si les formations aux métiers du cuir sont nombreuses, il est cependant nécessaire de renforcer leur cohérence et de clarifier l’offre globale afin d’optimiser l’adéquation entre les formations proposées et les besoins de l’industrie. Par exemple, on ne peut que déplorer que la dernière école de ganterie ait mis la clé sous la porte. De la même façon, le titre de maroquinier industriel (actuellement en voie de refonte) – avec ses 1 300 heures de formation - prépare des professionnels talentueux et polyvalents susceptibles de devenir chefs d’atelier, mais l’industrie de la maroquinerie désespère d’arriver à recruter des piqueurs dont le geste technique est essentiel. 1. À titre d’exemple, la branche du commerce de détail de la chaussure a mis en place un Certificat de Qualification Professionnelle (sous forme de contrat de professionnalisation) en partenariat avec l’Afpa et les Agefos-Pme qui met l’accent à la fois sur le savoir vendre des chaussures de qualité, le savoir chausser et les connaissances techniques du produit à part entière.
  • 45. 43L e s g r a n d s d é f i s a u xq u e l s l a f i l i è r e d o i t f a i r e f a c e ENCOURAGER LA CRéATION ET LA CONCEPTION, EN S’APPUYANT SUR “ L’IMAGE FRANCE ” Si l’industrie française du cuir est sans conteste à la pointe de la qualité et de la technicité manufacturières, c’est plutôt à travers l’image d’un grand classicisme que celle-ci a assis sa réputation. Les années 50 et 60 ont ainsi donné le jour à des modèles mythiques comme la chaussure beige et noire de Chanel, la ballerine de Brigitte Bardot qui a été remise au goût du jour avec succès par Repetto, ou le sac Kelly créé dans les années 30 et baptisé du nom de la Princesse Grace de Monaco dans les années 50, et qui reste une icône de la maison Hermès. Aujourd’hui, l’industrie française bénéficie toujours de l’image de ce passé prestigieux, qu’elle entretient avec talent. Mais dans un contexte de mondialisation, il est important de préserver, en France, les maillons stratégiques que sont la création et la conception, et de renforcer la culture de la créativité et du design. C’est l’objet de la Bourse des jeunes créateurs financée par CTC – qui est destinée à motiver les créatifs français à s’orienter vers le secteur du cuir, et non pas seulement vers le prêt-à- porter. 4
  • 46. l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r44 Le développement de la contrefaçon, qui est particulièrement le fait des pays d’Asie, représente une menace importante pour la grande maroquinerie française, au plan économique comme en termes d’image. En conséquence, ces entreprises investissent chaque année des montants considérables pour protéger leurs dessins et modèles, ces efforts bénéficiant à l’ensemble de la profession. Dans le cadre de cette politique de lutte contre la contrefaçon, les douanes françaises jouent un rôle absolument déterminant. Au-delà de la protection des dessins et modèles, il est important pour l’industrie que soient préservées les conditions d’une fabrication véritablement française, afin que les promesses et le prestige du Made in France ne soient pas dévoyés. Dans cette perspective, une politique concertée doit être mise en place au niveau européen. L'association Au-delà du cuir a été créée en décembre 2011 par le Conseil National du Cuir et la Fédération Française de la Chaussure. Sous l’égide de CTC, son but est de : - favoriser sur les territoires l'émergence de nouvelles entreprises dans le champ des produits et prestations liés à la filière cuir (maroquinerie, chaussure, tannerie, ganterie...). - encourager l'émergence de nouvelles marques en apportant son soutien à des projets pertinents et innovants. - contribuer au maintien des TPE et PME de la filière cuir représentant des savoir-faire rares et fragiles. Et plus généralement, de promouvoir la filière cuir et de soutenir une dynamique de développement. L'association pourra exercer des missions d'accompagnement et de conseil. Elle pourra également soutenir le développement de la filière en mobilisant un fonds d’amorçage et un fonds de garantie destinés à faciliter la création de nouvelles entreprises. AU-DELÀ DU CUIR : encourager la création d’entreprises et le développement de projets dans le secteur du cuir LUTTER CONTRE LA CONTREFAÇON - PROTÉGER ET PROMOUVOIR LE MADE IN FRANCE 5
  • 47. 45L e s g r a n d s d é f i s a u xq u e l s l a f i l i è r e d o i t f a i r e f a c e LIMITER LES CHARGES ET LES CONTRAINTES QUI PÈSENT SUR LE COMMERCE À l’aval de la filière cuir, l’activité de distribution bénéficie d’une relative stabilité, en raison d’une demande globalement ferme de la part des consommateurs. Toutefois, ce secteur voit ses marges s’éroder progressivement, faisant peser à terme une menace sur la pérennité des entreprises, et sur les emplois qui y sont associés. Des charges de plus en plus lourdes, qui ne sont pas compensées par une hausse du chiffre d’affaires Comme la majorité des commerces de proximité, les commerces de chaussures ou d’articles de maroquinerie sont généralement locataires de leurs boutiques, et subissent la hausse constante des loyers en centre-ville ou dans les centres commerciaux. Au cours des quatre dernières années, l’indexation des loyers sur l’indice du coût de la construction (ICC) a entraîné une hausse de 11% alors que, dans le même temps, la fréquentation des centres commerciaux enregistrait une baisse proche de 8%. Le taux d’effort des enseignes de la distribution pour le poste loyers et charges a atteint en 2011 près de 14% du chiffre d’affaires hors taxes, soit un niveau proche de la masse salariale, pourtant considérée comme excessive en France par rapport au reste de l’Europe. À ces hausses, s’ajoute le poids croissant des taxes de plus en plus nombreuses. Ainsi, la suppression de la taxe professionnelle (TP) - votée dans la loi de finances pour 2010 – et son remplacement par la contribution économique territoriale (CET), si elle a eu un impact positif sur l’industrie française, a eu en revanche pour conséquence une hausse des prélèvements fiscaux de l’ordre de 30% pour le secteur du commerce. Or il est important de rappeler que le commerce dans son ensemble est le premier secteur créateur d’emplois dans le pays, et qu’avec 3,3 millions de salariés, il compte des effectifs équivalents à ceux de l’industrie. Cette pression fiscale supplémentaire vient s’ajouter au relèvement depuis 2006 de la taxe sur les surfaces commerciales (TaSCom), aux différentes écotaxes nouvellement créées, et à d’autres taxes sectorielles telles que celles sur les enseignes publicitaires. La trop faible croissance du chiffre d’affaires du secteur est 6
  • 48. l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r46 incapable de compenser une telle hausse des charges (+ 56% de 1999 à 2007, hors IS). Une législation inadaptée en termes de délais de paiement Par ailleurs, la Loi de Modernisation de l’Économie (LME) du 4 août 2008 a imposé des règles nouvelles qui sont incompatibles avec les activités de commerce dans le secteur du cuir. La LME a en effet plafonné les délais de paiement entre entreprises à 45 jours fin de mois ou à 60 jours à compter de la date d’émission de la facture. Or, un magasin de chaussures qui prend livraison au mois de juillet des collections de rentrée, qui ne commenceront à être vendues qu’à l’automne, n’est pas en mesure de payer ses fournisseurs alors que les ventes démarrent à peine. Plusieurs secteurs, dont celui du cuir, ont eu la possibilité de faire homologuer des accords professionnels dérogatoires par le Ministère de l’Économie. Mais au 1er janvier 2012, ces accords ont cessé de produire leurs effets, et les professionnels concernés doivent donc faire en sorte que les délais légaux de paiement s’appliquent à compter de cette échéance, ce qui ne peut se faire sans porter un préjudice majeur au secteur. Une réglementation sur les soldes flottants qui est préjudiciable au secteur La LME a également introduit une disposition dans le code du commerce prévoyant qu’au-delà des soldes à date fixe qui interviennent deux fois par an, peuvent également être organisés des soldes flottants1, dont les dates sont choisies librement par chaque commerçant. Ces soldes flottants ont donné lieu à une première application en 2009, et très rapidement, les effets négatifs sont apparus : ils n’ont guère fait progresser le chiffres d’affaires du secteur ; le dispositif favorise incontestablement les grands magasins – qui peuvent organiser des campagnes de publicité à grande échelle pour
  • 49. 47LE S G RAND S D É FI S AUXQ UEL S LA FILIÈRE D O I T FAIRE FACE promouvoir ces périodes de rabais - au préjudice des petits commerces de proximité - ils brouillent la vision du consommateur et ne lui permettent pas de déterminer le bon moment pour acheter ni le juste prix d’un produit ; ils banalisent le principe même des soldes, qui perdent leur caractère festif et exceptionnel. La logique voudrait qu’on revienne à la notion des véritables saisons, qu’on n’autorise pas de dérogations de date de démarrage pour certains départements frontaliers, qu’on ne permette pas de liquidations attenantes à ces périodes, sauf pour départ en retraite… Contre toute attente, et en dépit des critiques unanimes qui ont été formulées contre ce dispositif, le gouvernement a choisi fin 2010 de maintenir les soldes flottants, dans une optique de défense du pouvoir d’achat des consommateurs. Cette situation va continuer à peser sur le chiffre d’affaires des commerces de proximité, et à mettre en danger la viabilité de ces entreprises. La nécessité de maintenir en l’état la réglementation sur l’ouverture le dimanche La loi Maillé2 de 2009 a réformé les règles de l’ouverture des commerces le dimanche, mais le gouvernement réfléchit déjà à de nouveaux assouplissements, avec pour objectif de soutenir la consommation et l’activité. Les détaillants en chaussures sont attachés au maintien de la réglementation en vigueur, qui permet d’assurer le respect d’une concurrence loyale entre les différentes formes de commerce, et contestent tout élargissement de la notion de zone touristique. 1. Pendant une période d’une durée maximale de deux semaines, ou deux périodes d’une durée maximale d’une semaine. 2. Loi n° 2009-974 du 10 août 2009 réaffirmant le principe du repos dominical et visant à adapter les dérogations à ce principe dans les communes et zones touristiques et thermales ainsi que dans certaines grandes agglomérations pour les salariés volontaires.
  • 50. l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r48 Annexes Les chiffres-clés de la filière p. 49 Le Conseil National du Cuir p. 50
  • 51. 49a n n e x e s LES CHIFFRES-CLÉS DE LA FILIÈRE La filière cuir représente au total : 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires Source : Conseil National du Cuir NOMBRE D'ENTREPRISES LA MAROQUINERIE EFFECTIF CA (EN MILLIONS D’EUROS) 154 1 800 800 281 12 400 90 45 6 200 1 500 LA CHAUSSURE LA TANNERIE-MÉGISSERIE RISES LA MAROQUINERIE EFFECTIF CA (EN MILLIONS D’EUROS) 1 800 800 281 12 400 6 200 1 500 LA CHAUSSURE LA TANNERIE-MÉGISSERIE NOMBRE D'ENTREPRISES LA MAROQUINERIE EFFECTIF CA (EN MILLIONS D’EUROS) 154 1 800 800 281 12 400 90 45 6 200 1 500 LA CHAUSSURE LA TANNERIE-MÉGISSERIE 80 000personnes 8 000entreprises hors élevage Dont notamment (chiffres 2010) :
  • 52. l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r50 Créé en 1948, le Conseil National du Cuir est l'organisation interprofessionnelle de producteurs et utilisateurs de cuir et, par extension, de tous ceux qui contribuent à la production, à l'utilisation ou à la distribution du cuir. Constitué sous forme de Confédération, le CNC regroupe 19 fédérations ou syndicats professionnels de la filière française du cuir, depuis l’élevage jusqu’à la distribution des produits finis. Outre la défense des intérêts collectifs, matériels et moraux de ses adhérents, le CNC assure la promotion collective de la matière première et des biens de consommation en cuir. SA VOCATION • Représenter les organisations professionnelles de la filière cuir auprès des Pouvoirs Publics et autres organisations. • Étudier et défendre les intérêts collectifs, matériels et moraux de ses adhérents. • Étudier les problèmes fiscaux, sociaux et techniques qui intéressent un ou plusieurs de ses adhérents dans le cadre de l’intérêt général interprofessionnel. • Assurer la promotion collective de la matière première et des biens de consommation en cuir. SES RÉALISATIONS • Organisation d’une action de promotion collective auprès des détaillants français : J’aime Le Cuir. • Mise en place d’un stand commun visant à promouvoir les métiers du cuir, au Salon l’Aventure des Métiers – Novembre 2011. • Mise en place d’actions de lobbying pour la filière cuir. • Observatoire Économique de la filière cuir (réalisation des enquêtes de branche mensuelles auprès des producteurs français de la branche “ Cuir-Chaussure ”, ainsi que des enquêtes annuelles de branche auprès des collecteurs de cuirs et peaux bruts, des producteurs de chaussures et d’articles de maroquinerie. • Site internet : www.lemondeducuir.org. • Fondateur de la Semaine Internationale du Cuir (actionnaire principal de SIC SA qui organise deux fois par an le Salon Le Cuir à Paris qui se tient dans le cadre de Première Vision Pluriel à Paris Nord Villepinte et qui est partenaire de APLF ltd de Hong Kong). LE CONSEIL NATIONAL DU CUIR
  • 53. 51a n n e x e s Les membres du Conseil National du Cuir GROUPE PRODUCTION • Confédération nationale de l’élevage • Fédération nationale de l’industrie des commerces en gros des viandes • Confédération nationale de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteurs, française • Syndicat des protéines corps gras animaux • Syndicat général des cuirs peaux GROUPE TRANSFORMATION • Fédération française de la tannerie-mégisserie • Syndicat de l’industrie chimique organique de synthèse de la biochimie GROUPE FABRICATION • Fédération française de la chaussure • Fédération française de la maroquinerie, articles de voyage, chasse sellerie, gainerie, bracelets cuir • Fédération des chambres syndicales de la ganterie de peau de France • Syndicat national des acteurs du marché de la prévention et de la protection • Chambre syndicale nationale des bottiers • Fédération des syndicats de négociants en cuirs crépins de France professions connexes • Syndicat des réparateurs industriels de la chaussure • Chambre syndicale nationale des podo-orthésistes GROUPE DISTRIBUTION • Union francaise des distributeurs grossistes importateurs en chaussures (udic) • Syndicat national du commerce de la chaussure • Fédération nationale des détaillants en chaussures de France • Fédération nationale des détaillants en maroquinerie voyage
  • 54. l e l i v r e b l a n c d e l a f i l i è r e c u i r52 Crédits : p. 2-3 ; 7 : Tannerie Arnal ©François Bernard Pages : couverture, plats 2, 3 et 4 de couverture ; 9 ; 10 ; 11; 12 ; 15 ; 21 ; 23 ; 26 ; 27 ; 34-35 ; 39 ; 40 ; 41 ; 42 ; 43 © CTC - www.ctc-services.org p. 16-17 ; 20 ; 24 ; 25 ; 30 ; 32 : iStockPhotos p. 28-29 : Shutterstock p. 46 ; 47 : Fotolia Conception et réalisation : Interel - www.interel.fr Mars 2012
  • 55.
  • 56. 105, rue du faubourg Saint-Honoré 75373 PARIS Cedex 08 Tél. : 01 43 59 05 69 - Fax : 01 43 59 30 02 www.lemondeducuir.org