1. L e s é l e c t i o n s f é d é r a l e s
canadiennes du 23 janvier 2006
ont été des élections riches de
multiples enseignements sur les
campagnes électorales dans des
démocraties avancées.
5 enseignements majeurs méritent
une attention soutenue.
1er élément, la mobilité de
l’électorat. Une nouvelle majorité
a pris corps en moins de 60 jours.
Jusqu’à la mi-décembre 2005,
t o u s l e s o b s e r v a t e u r s
pronostiquaient la victoire facile
du Parti Libéral c'est-à-dire la
victoire du Premier Ministre
sortant. Une victoire tellement
aisée que nombreux ont été les
écrits sur l’inutilité même de cette
campagne électorale. La période
clef a été du 05 au 15 janvier
2006. De nouvelles révélations sur
c e r t a i n s s c a n d a l e s o n t
terriblement fragilisé le pouvoir en
place. Ce dernier n’est pas
parvenu à inverser la tendance
lors de deux débats publics
télévisés. Le 15 janvier, des
sondages donnaient corps à une
nouvelle majorité. Cette nouvelle
tendance devait connaître une
légère érosion dans les derniers
jours de campagne tout en
c o n s e r v a n t u n e a v a n c e
significative. En perdant ses
ancrages idéologiques, l’électorat
gagne en instabilité. Tout
rebondissement majeur à un
moment clef de la campagne peut
désormais ancrer différemment les
corps électoraux.
Second enseignement majeur,
l e s c a m p a g n e s s o n t
maintenant des enjeux de
profils et non pas de contenus.
Plusieurs facteurs expliquent cette
évolution. Tout d’abord, le temps
consacré à la politique par les
citoyens est de moins en moins
important. Par conséquent, la
sélection des messages est plus
redoutable que jamais. Ensuite,
dans cette sélection, la perception
émotionnelle prime sur l’analyse
rationnelle. Enfin, comme l’avenir
paraît imprévisible, les citoyens
donnent la priorité à des traits de
tempérament plutôt qu’à des
promesses sur le lendemain. Il
faut noter que ce dernier point est
empreint d’un certain bon sens.
Troisième enseignement, la
vraie bataille de la pré-
campagne est celle du
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Une élection riche en enseignements
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votre communication est en marche !
Les élections
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2. Une élection riche d’enseignements
positionnement culturel de
l’élection. Cette étape consiste à
amener l’électorat sur le terrain du
choix. Tout l’enjeu réside dans la
finalisation de ce choix. L’élection
n’est plus une sélection dans une
large gamme de propositions. Mais
elle devient une sorte de
référendum sur un sujet
initialement indéfini et que
l’opinion va progressivement
ériger en thème principal de
l’élection.
La campagne présidentielle de GW
Bush en 2004, puis celle de T.
Blair et celle de S. Harper sont des
modèles de cette nouvelle
technique de campagne. La phase
pré-électorale est la période de
détermination du sujet du choix.
La campagne active devient la
démonstration que l’un des
candidats est la réponse à ce
choix. Le rejet de l’autre candidat
est aussi une forme de réponse à
ce choix.
Quatrième enseignement,
l’électorat élimine plus qu’il ne
choisit. Les campagnes négatives
diabolisant un candidat deviennent
un atout de 1ère envergure. Ces
campagnes négatives impactent
d ’ a u t a n t p l u s q u ’ e l l e s
interviennent très en amont. Dans
la dernière ligne droite, leur
impact est minoré par la
multiplication des messages qui se
neutralisent mais surtout par le
doute qui saisit alors l’électorat
entourant ces campagnes d’une
c o n n o t a t i o n p u r e m e n t
manœuvrière et non pas de
« saine révélation ».
Enfin le dernier enseignement
réside dans la place décisive
de l’image. Hier une campagne
pouvait être une succession de
p r o p o s i t i o n s d é t a i l l é e s .
Aujourd’hui, elle est quasi-
exclusivement la mise en œuvre
des messages visuels du candidat.
Le candidat est le vecteur
permanent de son message et ce
dans chacun de ses gestes, de ses
attitudes, de ses expressions.
Il est possible d’affirmer que la
campagne de S. Harper, dans la
lignée de celles de GW Bush et de
T. Blair, constitue une réelle
é c r i t u r e m o d e r n e d e l a
communication électorale.
Parce que cette nouvelle
« écriture » remet en question bon
n o m b r e d e s a p p r o c h e s
traditionnelles, il est de bon ton de
la critiquer. Mais force est de
constater qu’elle répond aux
attentes de l’électorat. La fonction
première de la communication
n’est-elle pas de permettre la
rencontre entre un émetteur et un
récepteur de messages ? Tous
ceux qui répondent positivement à
cette question doivent analyser de
façon attentive ces nouveaux
enseignements.
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3. Le 22ème Premier Ministre du
Canada est né le 30 avril 1959 à
Toronto (Ontario).
En 1978, il s’installe en Alberta
pour travailler dans l’industrie
pétrolière. Il est titulaire d’une
maîtrise en économie de
l’Université de Calgary. Il a été
adjoint d’un député et conseiller
politique avant d’être élu au
Parlement en 1993.
Il a été Vice-Président, puis
Président de la National
Citizens’Coalition qui est une
organisation de défense et de
promotion des droits des citoyens
canadiens.
En 2002, Stephen Harper est
retourné au Parlement comme
chef de l’opposition officielle et a
commencé à jeter les fondations
de la réunification du mouvement
conservateur au Canada.
En 2003, il a atteint son objectif
lors de la fondation du nouveau
Parti conservateur du Canada. Il a
été élu chef du Parti Conservateur
en mars 2004.
Membre du Conseil privé de la
Reine pour le Canada, Stephen
Harper est le député de Calgary
Sud-Ouest.
En 2005, le début de la campagne
électorale a été très délicat. Tous
les commentateurs prédisaient
une large victoire du Parti Libéral.
Même si le Parti Conservateur
avait considérablement recentré
son programme, le vrai enjeu
portait sur la place accordée à la
dénonciation du scandale des
commandites.
Toute la campagne a été axée sur
l’intégrité de Stephen Harper et
l’affirmation que seul un nouveau
gouvernement pourrait «faire le
ménage» dans le scandale des
commandites.
Le second axe fort a été l’alliance
avec le chef du Bloc québécois,
Gilles Duceppe. A cette époque,
les commentateurs ont considéré
que ce geste serait très mal perçu
au Canada anglais.
Or, Stephen Harper a fait du
Q u é b e c « u n e p r i o r i t é
personnelle», notamment en
s'entourant de conseillers
québécois.
Tout au long de sa campagne
électorale, Stephen Harper a
témoigné de 3 qualités
majeures.
Tout d’abord, il a su identifier
puis incarner le besoin de
« grand changement » attendu
par le pays. Il a su exprimer ce
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Stephen Harper :
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le nouveau Premier Ministre
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4. besoin dans des termes très
simples, presque rudes.
Dans ses dernières réunions
électorales, il était question de
« tourner la page sur plus d’une
décennie perdue en scandales, en
erreurs, en gaspillages. Tourner la
page sur la corruption, les
enquêtes, les accusations et
l’obstruction systématique et
aveugle ».
Ce message était martelé à
chacune des réunions si bien qu’il
était impossible de ne pas
l’identifier comme la promesse
forte de l’offre du parti
Conservateur.
Seconde qualité, la capacité à
aller sur le terrain et
prioritairement en « terres
ennemies ». S. Harper a f a i t
d’abord campagne dans des
endroits très libéraux. Le symbole
de cette bataille en « territoires à
convaincre » a été la dernière
journée de campagne électorale
consacrée à la ville de Windsor en
Ontario qui n’est pas moins que la
ville natale de Paul Martin, alors
Premier Ministre sortant et leader
du parti Libéral.
Troisième qualité, une
communication avec la presse
très maîtrisée. Le point presse
quotidien était érigé en véritable
point de synthèse. Les relations de
la presse avec les autres
r e p r é s e n t a n t s d u p a r t i
Conservateur se sont raréfiées
pour éviter les « débordements ».
Le Parti Libéral n’a pas organisé de
tels points de passage et a payé
très cher cette « inorganisation »
en fin de campagne. Chaque jour,
des responsables libéraux se
démarquaient de leur leader et
« l’enfonçaient » un peu plus au
point que l’un d’entre eux allait
jusqu’à reconnaître publiquement
que le Premier Ministre sortant ne
« lisait plus la presse pour garder
encore quelques forces pour
mener campagne » ; ce qui en dit
long sur le moral d’un camp en
compétition…
Ce sont ces qualités qui ont rendu
possible la victoire.
Les premiers mots de S. Harper
après la victoire ont été les
suivants :
« Nous allons gouverner comme
nous l’avons annoncé en
campagne dans un esprit d’espoir
et non de peur. De temps à autre,
nous allons commettre des
erreurs. Par contre, chaque jour,
je peux vous assurer d’une chose :
je vais me dédier à faire du
Canada un pays plus uni, plus fort,
plus prospère et plus en
sécurité ».
En 45 jours, tout a changé.
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Stephen Harper
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5. Le discours ci-dessous constitue la trame de base des
interventions de S. Harper qui avait ainsi résumé les enjeux du
scrutin du 23/01/06 :
« Le 23 janvier, les Canadiens auront enfin la possibilité de demander
des comptes aux Libéraux :
• des comptes au sujet de l'argent dérobé,
• des comptes pour la confiance trahie,
• des comptes à propos de tout ce qui n'a pas été fait à cause de ce
gouvernement qui n'a pensé qu'à contrôler les dégâts allant d'un
scandale à un autre.
Pour les Canadiennes et les Canadiens qui veulent l'imputabilité, la
question est simple : quel parti peut proposer le changement de
gouvernement qui est nécessaire pour garantir l'imputabilité politique à
Ottawa ?
Un changement de gouvernement qui remplacera du vieux par du neuf;
la culture du « tout m'est dû » par l'imputabilité; des avantages pour
quelques-uns par du leadership pour toutes et tous.
La population canadienne en général - des personnes qui travaillent
fort et qui paient leurs impôts en plus de respecter les lois - a besoin
d'un nouveau gouvernement. Et ces élections seront l'occasion pour les
Canadiennes et les Canadiens de dire à Ottawa libérale qu'ils en ont
assez d'être oubliés.
Ces élections sont l'occasion pour les familles qui travaillent d'envoyer
à Ottawa un signal d'alarme en matière de pertes d'emploi dans des
secteurs comme ceux de l'industrie manufacturière, des ressources
naturelles et de l'agriculture.
C'est l'occasion pour les femmes et les hommes de dire qu'ils en ont
assez des Libéraux qui s'enrichissent tout en ne se montrant pas à la
hauteur pour réduire les listes d'attente en santé, pour s'attaquer aux
crimes violents ou trouver des solutions aux embouteillages.
C'est l'occasion pour les personnes âgées - la population qui a bâti le
Canada - de dire qu'elles en ont assez du système fiscal inéquitable, du
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Le discours sur « le choix »
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6. peu de services offerts par les ministères fédéraux et d'un
gouvernement libéral qui a eu l'audace de faire disparaître des milliards
en biens et revenus de retraite des personnes âgées en s'en prenant de
manière inutile et cupide aux fiducies de revenu.
C'est l'occasion pour les personnes dans les PME de dire qu'elles en ont
assez de voir les Libéraux simplifier les formalités de commandites
pour eux-mêmes seulement pour compliquer de plus en plus le travail
des entrepreneurs qui veulent commercer et évoluer.
Enfin, c'est l'occasion pour tous les contribuables de dire « il s'agissait
de notre argent » et « nous voulons qu'il nous soit redonné ».
Au cours des semaines à venir, nous dévoilerons nos plans pour le
Canada et les Canadiennes et les Canadiens.
Des plans pour faire le ménage au sein du gouvernement et rétablir
l'imputabilité à Ottawa.
Des plans offrant l'occasion à tous les Canadiens de travailler fort et de
progresser.
Des plans pour aider nos aînés à préserver ce qu'ils ont difficilement
gagné.
Ne vous méprenez pas, les Libéraux feront campagne comme ils l'ont
toujours fait. Ils se livreront à une campagne de peur et répandront
des mensonges, en plus de faire de grandes promesses - des
promesses que nous savons ne seront jamais tenues.
Malheureusement, au bout de 12 années au pouvoir, c'est tout ce qu'ils
ont.
Le 23 janvier, le Canada sera face à un choix clair.
Un choix clair entre du vieux et du neuf; entre la culture du « tout
m'est dû » et l'imputabilité; entre des avantages pour quelques-uns et
le leadership pour toutes et
tous. Seul un parti peut
proposer le changement de
gouvernement qui s'avère
nécessaire pour rétablir
l'imputabilité politique à
Ottawa.
C h a n g e o n s p o u r
l'imputabilité. Changeons
pour le Canada. »
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Le discours sur « le choix »
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7. Commandites, scandale et corruption : ces trois mots ont dominé les
débats de la campagne électorale fédérale canadienne.
Le scandale des commandites a été le thème central de la campagne
du Parti Conservateur.
Ce scandale repose sur des liens entre le Parti Libéral et une société
Earnscliffe. David Herle et Elly Alboim, qui étaient au nombre des
directeurs d’Earnscliffe, ont été les conseillers de campagne de Paul
Martin, Premier Ministre sortant et leader du Parti Libéral, pendant les
dix ans où il a tenté d’accéder à la direction du parti.
Le 31 mars 2005, le député conservateur Dean Allison a fait inscrire
une question demandant des renseignements sur les « subventions,
contributions et garanties de prêt » et les « contrats » entre le
gouvernement du Canada et Earnscliffe.
Dans sa réponse, le 26 septembre 2005, le gouvernement Martin a
fourni de l’information sur huit contrats entre Earnscliffe et le ministère
des Finances au cours de la période visée par la vérification faite en
2003 par la vérificatrice générale (de 1999 à 2003).
La valeur des plus petits contrats entre Earnscliffe et le ministère des
Finances pendant la période visée par l’étude de la vérificatrice
générale totalise 78 524 $. Celle des contrats plus élevés atteint 769
865 $.
Si ces chiffres sont exacts, ils signifient concrètement que, lorsqu’il
était aux Finances, Paul Martin a rétribué Earnscliffe entre 78 524 $ et
769 865 $ pour des contrats sans prestation écrite défendant que les
études donnaient lieu à des rapports exclusivement verbaux.
Lorsque les travaux de la vérificatrice générale sur les commandites
ont été renvoyés pour enquête au juge Gomery, Paul Martin a
expressément exclu du mandat le chapitre du rapport de la vérificatrice
générale consacré aux recherches sur l’opinion publique.
Le juge John Gomery a procédé à son enquête.
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Le scandale des commandites
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8. Dans son premier rapport, le commissaire note d’abord qu’il est
convaincu que bon nombre de témoins qu'il a entendus lui ont menti.
Mais au bout du compte, le commissaire en arrive néanmoins à la
conclusion selon laquelle le Parti libéral du Canada (PLC) a reçu au
moins 679 497 $ en contributions illégales de la part du publicitaire
Jean Brault et de l'entrepreneur Jacques Corriveau, ami intime de l'ex-
premier ministre Jean Chrétien. Ce montant gonfle à 769 497 $ selon
d’autres décomptes.
En procédant à des décomptes complémentaires, il est même possible
de déduire que le Parti Libéral a touché illégalement près de 880 000 $
grâce aux commandites.
Le rapport d'enquête blâme donc M. Corriveau, l'ex-ministre provincial
et organisateur libéral Marc-Yvan Côté (qui a reçu et distribué des
sommes obtenues de façon illicite), Benoît Corbeil et Michel Béliveau
(anciens directeurs du PLC-Q), Joseph Morselli (un collecteur de fonds
du parti) «pour leur inconduite», de même que l'institution du PLC-Q.
Sur ces bases, s’est ouverte une nouvelle étape marquée par
l’estimation effectuée par chaque parti. Ainsi, le Bloc québécois a
convenu d'exiger la remise de 5,4 millions $ en se basant sur sa propre
évaluation des malversations.
À d'innombrables reprises dans son rapport, John Gomery ne se gêne
pas pour dénoncer les mensonges, les demi-vérités, les omissions, les
trous de mémoire et les faux-fuyants de plusieurs des acteurs du
scandale.
«Il est extraordinaire qu'aucun témoin n'a pu ou n'a voulu dire
exactement à la Commission ce qui s'est passé» entre la création du
programme des commandites par le cabinet fédéral, en février 1996, et
la première rencontre du chef de cabinet de M. Chrétien, Jean Pelletier,
avec le responsable de la
nouvelle initiative, le
fonctionnaire Chuck
Guité, affirme par
exemple le juge Gomery.
Puis, sur l'amnésie du
publicitaire Jean Lafleur,
que M. Gomery perçoit
comme un «homme
d'affaire intelligent», ce
commentaire cinglant: «il
est évident que la
Commission avait devant
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Le scandale des commandites
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9. elle quelqu'un qui préférait passer pour un imbécile plutôt que de dire
la vérité».
Le commissaire évoque même un complot du silence: «le témoignage
d'Éric Lafleur, comme celui de son père, est tellement truffé de
questions restées sans réponse à cause de prétendus trous de mémoire
que la seule conclusion qu'on puisse en tirer est que tous deux avaient
décidé de dire qu'ils ne se souvenaient pas de faits pertinents pour
éviter de dire la vérité», écrit-il.
À propos de Jacques Corriveau, John Gomery n'est pas plus tendre. Il
note qu'il a «contredit à deux reprises son propre témoignage, dans le
but d'induire la Commission en erreur». Le juge se montre aussi
«sceptique» quant aux conséquences qu'une opération chirurgicale
aurait eues sur la mémoire de M. Corriveau.
À l'égard du témoignage de Benoît Corbeil, le commissaire se fait
carrément impitoyable. «Je suis parvenu à la conclusion que M. Corbeil
est un témoin foncièrement menteur et que rien de ce qu'il dit ne
contient la moindre parcelle de vérité», tranche-t-il.
Même s'il condamne avec force les agissements de Jean Brault, John
Gomery salue sa franchise. «La Commission estime que tout ce qu'a
déclaré M. Brault est digne de foi», décrète le juge
Sur cette base, le parti de M. Harper a indiqué qu’il veillerait à
faire toute la lumière sur les troublantes révélations de
l’enquête.
Plus précisément, le Parti Conservateur s’est engagé à :
• veiller à ce que toutes les recherches du gouvernement sur l’opinion
publique soient automatiquement publiées six mois après la fin du
projet et à interdire les rapports exclusivement verbaux;
• commander un examen indépendant sur les pratiques du
gouvernement en matière de recherche sur l’opinion publique dont il
est question au chapitre 5 du rapport publié par la vérificatrice générale
en novembre 2003 pour voir si d’autres mesures s’imposent, par
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10. exemple un prolongement de l’enquête Gomery;
• élargir le processus d’appel d’offres pour les contrats
gouvernementaux de publicité et de sondage pour empêcher les
maisons qui sont proches du pouvoir de monopoliser les marchés de
l’État.
Constatant combien ce sujet intéressait l’opinion publique, le
Parti Conservateur a fait un pas supplémentaire en ouvrant le
dossier plus général de l’argent en politique.
Dans ce cadre, le Parti Conservateur s’est engagé à :
• limiter les dons de particuliers à des partis ou des candidats à un
maximum de 1 000 $,
• interdire toutes les contributions des sociétés, des syndicats et des
organisations à des partis politiques, à des circonscriptions et à des
candidats,
• interdire les dons en espèces à des partis politiques ou à des
candidats de plus de 20 $,
• étendre à 10 années la période au cours de laquelle les infractions à
la Loi électorale pourront faire l’objet d’une enquête et de poursuites.
Le vote du 23 janvier 2006 a d’abord été un vote moral.
Le message passé par les électeurs canadiens a été clair. En période de
crise, il n’est pas possible de demander des obligations de résultats aux
dirigeants. Mais au moment où la crise sévit pour chacun, les dirigeants
doivent au moins être irréprochables quant à leur intégrité personnelle.
C’est un message qui avait déjà affecté la campagne présidentielle
américaine au sujet de la
vie privée de J. Kerry et
de la campagne négative
relative aux faits de
guerre du Vietnam.
Ce rigorisme marquait
traditionnellement les
pays anglo-saxons. Avec
la crise, ce climat pourrait
bien affecter désormais
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11. Mars 2006 - Spécial Canada - www.exprimeo.fr - 11 -
Pour se démarquer de l’organisation
des libéraux, Stephen Harper a
présenté un cabinet « amaigri »
composé de moins de 30 membres.
Cette annonce a mis fin à une période
très brève de transition pendant
laquelle l’équipe conduite par M. Derek
Burney a veillé à ce que tout conduise
à une mise en application rapide du
programme du Parti Conservateur.
Certains ministères ont été fusionnés
afin de réduire la taille du
Gouvernement.
Le cabinet compte 6 femmes dont trois
à des postes significatifs :
• un volet de l’Economie,
• Environnement,
• Francophonie et coopération
internationale.
La 1ère mesure : le respect d’un
Gouvernement « amaigri »
Les parlementaires ont pu procéder à
une audition télévisée du juge pressenti
pour la nomination à la Cour Suprême.
C’est une première dans l’histoire
politique du Canada.
A cette audition télévisée, chaque parti
était représenté.
Si ce comité parlementaire ad hoc
n’avait pas de droit de véto, il s’agit
d’une étape importante dans la
désignation des Juges à la Cour
Suprême.
L’audition parlementaire pour la
nomination d’un Juge
Les élections
canadiennes
fédérales
5 dossiers majeurs
12. Mars 2006 - Spécial Canada - www.exprimeo.fr - 12 -
Les Maires des 22 plus grandes villes
du Canada ont tenu une conférence
pour aborder de façon commune le
dossier du déséquilibre fiscal.
Là aussi, ce dialogue fait suite à une
promesse électorale de S. Harper prise
le 17 janvier 2006 visant à ouvrir le
dossier du financement de certains gros
dossiers dont les transports en
commun.
Selon la Fédération des Maires des
Grandes Villes, les municipalités
canadiennes auraient besoin de 60
milliards de dollars pour investir dans
des infrastructures négligées ces
dernières années.
Trois dossiers vont occuper le devant
de la scène : la sécurité publique, le
logement social, les transports en
commun.
Dialogue avec les grandes villes
Le Premier Ministre de la Province de
Québec a fait part de sa satisfaction à
l’issue de la première rencontre avec le
Premier Ministre Canadien.
Il s’est réjoui de la confirmation des
engagements électoraux après un long
échange avec le Premier Ministre
Canadien (entretien de plus de 2
heures 20 tenu le 15/02/06).
La place de la Province de Québec
Vers la mi-janvier 2006, lors de la
percée du Parti Conservateur dans les
intentions de votes, les relations avec
les USA avaient été le 1er axe
d’attaque du Parti Libéral présentant le
Parti Conservateur comme placé dans
une situation de dépendance par
rapport aux USA.
Sur plusieurs enjeux majeurs dont le
protocole de Kyoto, le Parti
Conservateur s’est publiquement
démarqué des positions américaines.
Il reste à observer la réalité des
relations dans la durée.
Les relations avec les USA
5 dossiers majeurs