1. Il y a unendroit oùla ville de Utopiaetlamer se rencontrentetse fondent.
A moins d’un mille via mer et à moins d’un kilomètre via terre, près du port, aux portes de la ville de
Utopia, il y a un restaurant typique, qui s’ appelle ‘les tentes’. Les tentes étaient les refuges des pêcheurs
et deschasseursde lazone.
Dehorsle restaurant il y a un ponton qui, les soirs d’été, devient mon petit ermitage, pour moi, ma reflex et
les couchersdu soleil.
Soir après nuit, au même endroit, je photographie un nouveau coucher de soleil. Menteur celui qui dit que
si on regarde les choses toujours du même endroit, elle sont les mêmes. C’est le mensonge le plus grand et
lesphotosque je tire ensont l’épreuve.
Couchers rouges comme le feu, ou accompagnés de nuages légères, comme si elles fussent peintes,
couchersentourés d’un ciel si clair et céleste, qui semble immaculé, couchers gris et sombres, dans lesquels
un rayon de soleil trouve toujours un peu d’espace, couchers qui semblent des tourments , tellement ils
sont pleins de nuages sombres, lumières, ombres et couleurs chaudes. Couchers propres, où semble que le
ciel ne termine plusetje jure d’avoirvuune foismillionsd’étoiles.
Si on a de la chance, un couple de cygne traverse le scenario, en rendant tout cela encore plus poétique.
Oui,parce que le spectacle que j’ai devantlesyeux etlacaméraestpure poésie de lanature.
Puis, quand le soleil va se cacher derrière l’horizon, je me lève hypnotisée et je m’en vais, nourrie, vers chez
moi.
Une soirun homme m’aarrêtée prèsdesmarchesdu pontonens’écriant:‘la fille descouchers de Utopia!’
‘Comment?’,j’ai demandé.
‘Je te vois ici souvent, tu t’assieds sur le bord du ponton en contemplantet en photographiant les couchers,
ainsi j’ai pensé de t’appeler‘lafille descouchers’.
Je lui souris un peu dépaysée, les yeux reluisants, et je pense : ‘il parait le nom de la protagoniste d’une
fable.Lafille descouchers,çame plait ! Ca dit soleil,lumière,