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L’EXERCICE EN AMBIANCE CHAUDE :
CONSTATS THÉORIQUES –
APPLICATIONS PRATIQUES
CYRIL SCHMIT– PHD
LABORATOIRE SPORT, EXPERTISE ET PERFORMANCE
L’EFFORT EN CHALEUR : QUELS ENJEUX ?
Les compétitions internationales susceptibles de se dérouler en
ambiance chaude et/ou humide n’ont jamais été aussi récurrentes.
Département de la Recherche - Laboratoire Sport, Expertise et Performance
INTRODUCTION
Département de la Recherche - Laboratoire Sport, Expertise et Performance
Vertiges
Apathie Déshydratation
Hyperventilation
Coup de
chaleur
Pertes
sudorales
Malaise
Étourdissement
Agressivité
Comportement
irrationnel
…
L’EFFORT EN CHALEUR : QUELS EFFETS ?
L’exercice sous forte chaleur et l’état d’hyperthermie entraînent des
perturbations d’ordre psychologique, physiologique et comportemental.
INTRODUCTION
Fatigue
Inconfort
thermique
(IAAF) World Championship track events from 1999–2011
Département de la Recherche - Laboratoire Sport, Expertise et Performance
INTRODUCTION L’EFFORT EN CHALEUR : QUEL IMPACT ?
> 25 °C
SPRINTERS VS. MARATHONIENS
Toutes les épreuves ne sont pas affectées de façon similaire par la chaleur.
Guy et al., Sp Med, 2014
 Quels mécanismes en jeu ?
Département de la Recherche - Laboratoire Sport, Expertise et Performance
INTRODUCTION L’EFFORT EN CHALEUR : DES STRATÉGIES ?
Tous les moyens permettant de lutter
contre le développement précoce et rapide
de l’hyperthermie sont à entreprendre.
 Quelles solutions ?
CARACTÉRISTIQUES INTRINSÈQUES :
L’EXEMPLE DU DÉBIT DE SUEUR
 débit sueur
 sueur évaporée
 refroidissement
peau
 dissipation
chaleur
Profils d’entraînement vs. Profils de thermorégulation
LES CONTOURS DE LA PRÉSENTATION
L’Homme homéotherme : Thermorégulation et contrainte thermique
L’exercice sous forte chaleur : Pourquoi anticiper l’hyperthermie ?
L’hydratation en ambiance chaude : Combien ? Quoi ? Quand ?
S’acclimater à la chaleur : Quelles modalités pour quel impact ?
Les stratégies de refroidissement : Toujours efficaces ?
Acclimatation et Refroidissement : Une interaction ergogen ?
*
L’HOMME HOMÉOTHERME
EN AMBIANCE CHAUDE
CHALEUR ET PHYSIOLOGIE
La température interne de l’Homme est :
(i) auto-générée (ENDOTHERME), et donc
Les processus de thermorégulation sont engagés pour
équilibrer la température interne (buste et tête) à un
niveau stable (noyau, ~37 °C ; enveloppe, ~33 °C).
Objectif : HOMÉOSTASIE !
(ii) indépendante de celle du milieu (HOMÉOTHERME).
L’ORGANISME AU REPOS
ET L’ENVIRONNEMENT
Variations locales de température.
THERMORÉGULATION CHALEUR ET PHYSIOLOGIE
L’ORGANISME AU REPOS
FACE À L’ENVIRONNEMENT
Chaleur
environnement
Conduction
Convection
Radiation
Évaporation
Thermorécepteurs
centraux (e.g. sang) et
périphériques (peau)
Balance thermique
(somme des flux de chaleur = 0)
Hypothalamus : centre d’intégration
Hypophyse : centre de commandes
Dissipation chaleur
 ThermolyseStress thermique
 Thermogénèse
Gestion des flux de chaleur
(vasodilatation, sudation, etc.)
La régulation de la température interne
s’effectue à partir d’un système complexe
d’intégration, de contrôle puis
d’ajustements nerveux et hormonaux.
Au repos, la convection est le procédé de
refroidissement prioritaire pour éviter
l’élévation de la température interne.
CHALEUR ET PHYSIOLOGIETHERMORÉGULATION
L’ORGANISME À L’EXERCICE
FACE À L’ENVIRONNEMENT
Énergie chimique  mécanique
Déséquilibre de la
balance thermique
Dégradation ATP
80 % chaleur
20 % travail mécanique
Cheuvront et al., MSSE, 2007
 1 °C
 0,5 % Perf.
En moyenne :
En ambiance chaude, la production endogène de
chaleur s’ajoute au stress ambiant. L’évaporation de la
sueur devient alors le procédé de thermolyse le plus
efficace (1 L évaporé = 573 kcal de chaleur dissipées).
Stress thermique
environnant
Plus le stress thermique est grand, plus l’impact sur la
performance est ample.
CHALEUR ET PHYSIOLOGIESTRESSTHERMIQUE
L’ORGANISME À L’EXERCICE
FACE À L’ENVIRONNEMENT
Stress thermique
Crampes
de chaleur
Épuisement
Coup de chaleur
Rougeurs
Ampoules
Démangeaisons
Soif
Fatigue
Désintérêt
Vertiges
Spasmes musculaires
Maux de tête
Vomissements
Nausées
Sudation abondante
Pâleur
Déshydratation
Urines foncées
Pertes électrolytiques
Dyspnée
Absence de perturbation
majeure du SNC
Vomissements
Confusion, irritabilité
Malaise,
évanouissementHypotension
Diarrhée
Dysfonctionnement du SNC
Drogues (alcool, etc.)
Médicaments (système CV)
État de santé (masse grasse,
condition physique, etc.)
CHALEUR ET PHYSIOLOGIESTRESSTHERMIQUE
Modérateurs
Tcore > 40 °C
Exemple : la locomotion
 importance du rendement énergétique dans la composante
de thermogénèse (travail produit / énergie dépensée).
Résistances à l’avancement
800 – 1000 fois
supérieures à l’air
L’ORGANISME À L’EXERCICE
FACE À L’ENVIRONNEMENT
Type de
vêtements
Intensité
d’exercice
Durée
d’exercice
Mode
d’exercice
Statut hydrique
Température
ambiante
Humidité
relative
Capacité de
sudation
Présence
de vent
Hydratation
Heure de la
journée
Condition
physique
Alimentation …
La pénétration dans l’air n’impose pas les mêmes
contraintes énergétiques que la pénétration dans l’eau.
Tous les éléments favorables à l’accumulation de chaleur, ou
limitant sa diffusion du corps vers l’environnement,
constituent un frein à la performance en endurance.
Éléments modérateurs du développement de l’hyperthermie et
de la performance en ambiance chaude.
CHALEUR ET PHYSIOLOGIESTRESSTHERMIQUE
L’exemple du
rendement énergétique
(IAAF) World Championship track events from 1999–2011
> 25 °C
SPRINTERS VS. MARATHONIENS
Le stockage de la chaleur est bénéfique à
l’exercice musculaire.
 viscosité des tissus,  élasticité des tendons,
 risques d’élongation et de rupture ;
 vitesse de conduction nerveuse, modification
de l’activité enzymatique musculaire ;
Favorise l’apport d’O2 aux muscles, renforçant
la vasodilatation des artérioles et facilitant le
transfert de l’O2 de l’Hb vers les muscles actifs.
Guy et al., Sp Med, 2014
CHALEUR ET PHYSIOLOGIEPERFORMANCESPORTIVE
CHALEUR ET PHYSIOLOGIE
(IAAF) World Championship track events from 1999–2011
> 25 °C
Guy et al., Sp Med, 2014
Le stockage de la chaleur est néfaste aux
épreuves prolongées.
 Approvisionnement en substrats énergétiques
aux muscles,  consommation
d’oxygène et  glycolyse ;
 Pertes liquidiennes et de la contrainte
cardiaque associée au phénomène
d’hypovolémie;
 Pertes en électrolytes et baisse du statut
hydrique ;
 Inconfort thermique et  pénibilité de
l’exercice;
SPRINTERS VS. MARATHONIENS
PERFORMANCESPORTIVE
HYPERTHERMIE
ET SYSTÈMES
PSYCHOPHYSIOLOGIQUES
LA DÉRIVE DES SYSTÈMES
THERMORÉGULATION
LA TEMPÉRATURE CENTRALE
La température interne est un repère de
l’état critique du système physiologique.
Protocole : sujets pré-refroidis vs. pré-échauffés vs. contrôle
(20 min) avant temps-limite à 60% VO2max à 40 °C.
Résultats : malgré des températures centrales de départ
différentes entre les 3 conditions, l’arrêt de l’exercice était
systématiquement décidé dès l’atteinte de valeurs ~40 °C.
 Suffisant pour prédire la performance ?
González-Alonso et al., J Applied Physiol, 1999
40 °C
19% HR
Conditions x3
Control
Pre-heated
Pre-cooled
LA DÉRIVE DES SYSTÈMES
Running velocity for each individual (n = 12) when Tre is
<40°C (representing 32 ± 5 200-m segments) and Tre is
>40°C (representing 8 ± 5 200-m segments).
Ely et al. J Appl Physiol, 2009
Protocole : 8 km course à pieds à 13 °C et 27 °C.
Résultats : les portions de course (200 m) où
Tc >40 °C sont aussi rapides que celles où Tc <40 °C.
L’intensité d’exercice peut être maintenue
malgré une température centrale >40 °C.
LA TEMPÉRATURE CENTRALE
La température centrale est individu-dépendante :
elle n’est pas associée à la performance.
Protocole : 21 km course à pieds à 26,5 °C.
Résultats : des performances similaires sont
observées entre les sujets malgré des Températures
centrales différentes (jusqu’à 3°C d’écart).
LA DÉRIVE DES SYSTÈMESTHERMORÉGULATION
Byrne et al. MSSE, 2006
LE RÔLE DE LA
TEMPÉRATURE CUTANÉE
Pour une température centrale donnée,
plus la température cutanée augmente,
moins la tolérance à la chaleur est bonne.
Cheuvront et al. J Appl Physiol, 2010
Plus le gradient de température est réduit,
plus le flow sanguin augmente.
L’augmentation de la température de la
peau réduit l’écart de température entre
les zones cutanées et profondes du corps.
Relations entre l’élévation de la température cutanée à
l’exercice en ambiance chaude, la tolérance à la
température interne et le flow sanguin cutanée.
Zones
superficielles
Zones
profondes
Gradient de
température
LA DÉRIVE DES SYSTÈMESTHERMORÉGULATION
GRADIENT THERMIQUE ET
DÉRIVE CV
Cheuvront et al. J Appl Physiol, 2010
Dérive du système cardiovasculaire lors d’un
exercice de pédalage à ~60 % VO2max.
L’augmentation de la température cutanée induit une
dérive progressive de la fréquence cardiaque (FC).
La FC est un témoin de la dérive plus globale du
système CV (e.g., pression artérielle, VES, Da-v O2).
In Coyle & González-Alonso, Exer Sport Sci Rev, 2001
LA DÉRIVE DES SYSTÈMESSYSTÈMECARDIOVASCULAIRE
Représentation des tracés de réponse d’oxygénation tissulaire (mesures NIRS)
et de flux sanguin cutané pendant le protocole d’échauffement du corps.
Davis et al. J Appl Physiol, 2006
Une élévation du flux sanguin cutané :
- s’accompagne d’une augmentation de l’oxygénation des tissus périphériques,
- et affecte donc la consommation maximale d’oxygène.
GRADIENT THERMIQUE ET
CAPACITÉ AÉROBIE
Peau -
Thermorégulation
Muscles -
Métabolisme
Représentation de la relation entre le gradient de température
et la consommation maximale d’oxygène.
LA DÉRIVE DES SYSTÈMESMÉTABOLISME
MÉTABOLISME
Peau -
Thermorégulation
Muscles -
Métabolisme
GRADIENT THERMIQUE ET
IMPLICATION ANAÉROBIE
L’augmentation de la perfusion cutanée induit un
déséquilibre de l’apport en oxygène aux muscles, et une
redéfinition de la contribution anaérobie lactique dans la
resynthèse de l’ATP .
D’autres facteurs favorisent la hausse de la glycolyse /
glycogénolyse : la nécessité de maintenir un débit sanguin
important, l’activité amplifiée des glandes sudoripares
(majoration de 10 à 20 % de VO2), l’hyperventilation liée à la
production de lactate, etc.
Changements de la fréquence respiratoire en fonction
de la température de l’œsophage, à 35 et 45 °C.
Hayashi et al.,
J Applied Physiol, 2006
Mécano.
Métabo.
Thermo.
Récepteurs
LA DÉRIVE DES SYSTÈMES
Cuddy et al., Thermal Biol, 2014
Protocole : Temps-limite course à pieds à 18, 26, 34 ou 42 °C.
Résultats : Pas de différences de température centrale finale malgré les écarts de
température ambiante. L’amélioration de la performance est associée au gradient de
température centre-peau induit par les différents environnements thermiques.
Une température cutanée de 35 – 35,5 °C semble
à ne pas dépasser pour limiter les effets de la
chaleur sur la performance.
GRADIENT THERMIQUE
ET PERFORMANCE
Fraîcheur
cutanée
(convection)
Retard
vasodilatation
LA DÉRIVE DES SYSTÈMESPERFORMANCESPORTIVE
COGNITION
HYPERTHERMIE ET
ACTIVITÉ CÉRÉBRALE
Au-delà des composantes cardiovasculaires et métaboliques,
l’état d’hyperthermie s’accompagne du développement d’une
fatigue « centrale » généralisée.
Protocole : EEG (frontal, central et occipital) pendant
exercice sous-maximale sur vélo à 18 et 40 °C.
Résultats : Le développement de l’hyperthermie est
associé à une réduction généralisée de l’activité
corticale et à l’augmentation de la pénibilité de l’effort.
Nybo & Nielsen., J Applied Physiol, 2001
EEG
RPE Tcore
LA DÉRIVE DES SYSTÈMES
HYPERTHERMIE ET
ACTIVITÉ COGNITIVE
Qian et al., Behav Br Res, 2014
La diminution de l’activité cérébrale se retranscrit dans
une progressive incapacité à réguler son comportement de
façon efficiente.
La partie préfrontale (dorsolatérale) du cortex semble être
à l’origine de cette perturbation.
Protocole : exposition 1h à 25 ou 50 °C puis tâches cognitives répétées (x4) sous IRM.
Résultats : l’augmentation du temps de réaction au cours des 4 tâches est plus
prononcée dans la condition 50 °C.
Ce ralentissement est négativement associé au flux sanguin cérébral du cortex
préfrontal dorso latéral..
LA DÉRIVE DES SYSTÈMESCOGNITION
Temperate
Heat
Nybo & Nielsen., J Applied Physiol, 2001
Protocole : exercice pédalage à 60 % VO2max à 18 et 40 °C, puis soutien 2 min d’une
contraction maximale volontaire. Stimulations électriques surimposées toutes les 30 sec.
Résultats : Force maximale décroit davantage en condition Hyperthermie. La stimulation
périphérique permet un retour aux valeurs Contrôle.
Le calcul du pourcentage d’activation volontaire révèle une diminution de l’activation
centrale en condition Hyperthermie.
HYPERTHERMIE ET
FATIGUE CENTRALE
L’hyperthermie détériore la capacité à
produire de la force de façon prolongée.
Cette incapacité résulte pour partie d’un
déficit d’activation centrale.
LA DÉRIVE DES SYSTÈMESCOGNITION
RÉGULATIONCOMPORTEMENTALE
Protocole : gérer son allure pour maintenir une pénibilité
d’effort de 16/20 à des ambiances thermiques de 15 °C,
25 °C et 35 °C.
Résultats : Pour conserver la pénibilité d’effort
constante, les sujets étaient contraints de réduire leur
allure de façon précoce dans la condition Hot (35 °C).
Tucker et al., J Physiol, 2006
FATIGUE CENTRALE
ET PERFORMANCE
La pénibilité de l’effort est exacerbée par
la chaleur est impose une redéfinition de
ses stratégies par rapport à une ambiance
tempérée.
À l’image de l’altération des fonctions
cognitives, la chaleur affecte la lucidité et
brouille les repères habituels sur soi.
3e place 2009 1ère place 2009
Championnat du monde de sauna
Protocole : 110 °C + vapeur d’eau toutes les 30 secondes
Objectif : le dernier qui sort gagne !
LA DÉRIVE DES SYSTÈMES
Exercice maximal Exercice sous-maximal
VO2(ml/min/kg)
Puissance (Watts)
 Débit sanguin musculaire
 Débit sanguin cutané
Atteinte de la
fonction CV
SNC : déficit d’activation
Nybo & Nielsen, J Appl Physiol, 2001
Chaleur
Tempéré
EN BREF
LA DÉRIVE DES SYSTÈMES
Nybo, Rasmussen &
Sawka,
Compr Physiol, 2014
La contribution des facteurs
limitant la performance sportive en
endurance en ambiance chaude
dépend des durée, intensité, mode
et environnement d’exercice.
LA DÉRIVE … EXACERBÉE
HYPERTHERMIE
ET DÉSHYDRATATION
Sawka & Pandolf, 1990
Sawka et al., Body Fluid Balance, 1996
HYPERTHERMIE, DÉSHYDRATATION
ET SYSTÈME CV
 Stress thermique
 Débit sudoral
 Volume sang total
(hypovolémie)
T° HR
Le débit de sueur est proportionnel à la contrainte
thermique totale (exogène + endogène)
Il existe une relation étroite entre la quantité d’eau
perdue par le corps et le volume plasmatique.
Approximation du débit de sueur horaire chez les
coureurs en fonction de l’ambiance thermique.
LA DÉRIVE … EXACERBÉESYSTÈMECARDIOVASCULAIRE
Dérive du système cardiovasculaire pendant 120 minutes d’exercice en
chaleur (35 °C) à 62-65 % VO2max chez des cyclistes entrainés initialement
euhydratés puis progressivement déshydratés jusqu’à 4,9%.
DÉSHYDRATATION ET SYSTÈME CV
In Coyle & González-Alonso, Exer Sport Sci Rev, 2001
La dérive du système
cardiovasculaire à l’exercice
est amplifiée en ambiance
chaude lorsque l’athlète se
déshydrate.
Dérive
cardiaque
+
Dérive
cardiaque
+++
Des valeurs de fréquence
cardiaque maximale peuvent
être atteintes pour des
intensités sous-maximales.
 Exemple : -3 % poids de corps
 -15 % débit sanguin cutané.
LA DÉRIVE … EXACERBÉESYSTÈMECARDIOVASCULAIRE
THERMORÉGULATION
Réponses de débit sudoral et flux sanguin cutané chez des sujets hydratés et
déshydratés (5 % du poids de corps, BWL) soumis à un stress thermique.
DÉSHYDRATATION
ET THERMORÉGULATION
Sawka & Montain, Am J Clin Nutr, 2000
Thermo-
régulation
Thermo-
régulation

La déshydratation réduit la réponse de thermolyse ( sudation,
 convection) pour une même élévation de la température centrale.
La thermolyse semble déterminée par la régulation des fluides
(hypovolémie, rétention d’eau induite par l’hyperosmolalité).
LA DÉRIVE … EXACERBÉE
PERFORMANCESPORTIVE
DÉSHYDRATATION ET
PERFORMANCELe déclin de performance aérobie en état de
déshydratation est modérée par la température
cutanée ( HUMIDITÉ RELATIVE / ÉVAPORATION !!)
Le pourcentage de déshydratation détermine le
pourcentage de la décroissance de performance.
Sawka & Young, In Garrett & Kirkendell, Exer Sport Sci, 2000
 Exemple : en état de déshydratation de 3-4 %,
chaque augmentation de 1 °C de la température
cutanée au dessus de 27 °C induit une détérioration
de 1,3 % de la performance aérobie.
Pourcentage de déclin de la performance aérobie sous-maximale
par rapport à un état euhydraté en fonction de la température
cutanée en état de déshydratation de 3-4% du poids de corps
Statut hydrique
(volémie)
Température peau
(flux sanguin cutané)
Sawka et al., Exp Physiol, 2012
Performance
LA DÉRIVE … EXACERBÉE
VS. HYPERTHERMIE
DES STRATÉGIES
À COURT
ET MOYEN TERMES
L’HYDRATATION
EN AMBIANCE CHAUDE
DES STRATÉGIES À COURT ET MOYEN TERME
CHALEUR ET HYDRATATIONMÉTHODE
Lors de l’exercice, et notamment sous forte
chaleur, les repères sont altérés.
Des indicateurs simples peuvent alors aider à
définir le volume de boisson à ingérer.
Le débit de sueur
Mesure simple (par la pesée) qui
renseigne sur la quantité de liquides
perdue sur une période donnée.
La couleur des urines
Témoin de l’osmolalité de l’urine
(quantité d’électrolytes / volume
urinaire) ; permet d’inférer sur le
statut hydrique de l’organisme.
Capacité de vidange de l’estomac =
Volume de liquide digéré / Unité de temps.
0,8 – 1,2 L.h-1
 Optimiser l’hydratation ?
 Sudation parfois
supérieure !!
HYDRATATION ET
BESOINS HYDRIQUES
HYDRATATION ET
BESOINS HYDRIQUES
Les pertes en électrolytes dans la sueur sont plus
prononcées en état de déshydratation.
La sudation implique des pertes en
eau, mais aussi en électrolytes.
Protocole : 120 min de pédalage à 40 % VO2max à 38 °C,
60 % HR, en état hydraté ou déshydraté.
Morgan et al., Acta Physiol Scand, 2004
23 mM sodium 61 mM sodium
50 %
100 %
150 %
200 %
50 %
100 %
150 %
200 %
Protocole : déshydratation à 2 % du poids
de corps. Ingestion de 2 boissons différentes
en récupération et à hauteur de 50, 100,
150 ou 200 % du déficit.
Résultats : volume
urinaire en récupération
est moins important
avec boisson à 61 mM.
Les boissons d’effort contenant (CHO, Na+, Cl)
favorisent l’assimilation de l’eau par l’organisme
(CHO jusqu’à 10% = vitesse d’assimilation de l’eau).
 Volume plasmatique, resynthèse glycogénique,
maintien sensation de soif, plus savoureuses, etc.
Shirreffs et al., J Physiol, 1996
CHALEUR ET HYDRATATIONMÉTHODE
ACSM NATA AIS Gatorade NCAA
Before 500 ml : 2 hours 500-600 ml : 2-3 hours Ind 17 - 20 oz : 2 to 3 hours 17 - 18 oz : 2 hours
200-300 ml : 10-20 min 7-10 oz : 10 - 15 pre warm-up
During Regular Intervals 200-300 every 10-20 min Ind 7-10 oz every 10-15 min
8 oz every 10-15
min
After Equal to loss 150% of weight lost Ind 20-24 oz / lb 20-24 oz / lb
Temp 59o - 72o F 50o - 59o F Ind Cooled 50o - 59o F
Contents CHO and Sodium CHO and Electrolytres Ind CHO (6-7%) and Sodium -
HYDRATATION ET
RECOMMANDATIONS
Les lignes générales de bonne conduite suggèrent de
boire 4 – 5 gorgées de boisson toutes les 15 min.
À partir d’une hydratation basée sur une boisson
d’effort, une déshydratation jusqu’à 1 % du poids de
corps pourra constituer un repère. La sensation de soif
elle-même peut suffire (EXPÉRIMENTER !!)
Déshydratation vs. Hyponatrémie …
CHALEUR ET HYDRATATIONMÉTHODE
HYDRATATION
HYDRATATION ET
RECOMMANDATIONS
Les lignes générales de bonne conduite suggèrent de
boire 4 – 5 gorgées de boisson toutes les 15 min.
CHALEUR ET HYDRATATION
PRÉVENTION
HYPERHYDRATATION
ET HYPONATRÉMIE
 Car hydratation > déficit en fluides (dilution Na+)
Dans plupart des cas d’hyponatrémie,
une hausse du poids est constatée.
 Car libération inappropriée d’Arginine
Vasopressine (AVP) : hormone antidiurétique à
l’origine de la sensation soif.
Stratégique ?
NON
< 125 mM.L-1
Hew et al., Clin J Sports Med, 2003
 Concentration en sodium plasmatique
inférieure à la normale i.e., 135 mM.L-1
(< 125 mM.L-1 = hyponatrémie sévère)



Na+
Les coureurs les plus rapides sont ceux souffrant le
moins d’hyponatrémie (s’hydratent moins,
transpiration plus diluée).
13 %
des coureurs
de marathon
terminent en
hyponatrémie
Almond et al.,
NEJM, 2005
CHALEUR ET HYDRATATION
L’ACCLIMATATION
À LA CHALEUR
DES STRATÉGIES À COURT ET MOYEN TERME
L’ACCLIMATATION À LA CHALEUR
DÉFINITION
Acclimatation
Exercice physique
Chaleur ambiante
Durée
Stresseurs
Acclimatisation
Vêtements
Humidité relative
Hydratation
- Mieux évacuer la chaleur ;
- Limiter la dérive des
systèmes physiologiques ;
- Mieux tolérer la chaleur.
L’ACCLIMATATION À LA CHALEUR
AJUSTEMENTS
CARDIOVASCULAIRES
Buchheit et al., Scand J Med Sci Sports, 2011
Burk et al., EJAP, 2012
SYSTÈMECARDIOVASCULAIRE
Post-HA
Pré-HA
Tempéré
Protocole : 3 exercices de marche sur tapis :
tempéré (22 °C), chaud (42 °C) et chaud (42 °C)
après 10 jours d’acclimatation (42 °C, 18 % HR).
Résultats : FC inférieure après le stage (pendant
l’exercice et à l’épuisement).
Protocole : Acclimatisation (Qatar, 35 °C) de joueurs
de sport collectifs entraînés pendant 1 semaine).
Résultats : Expansion du volume plasmatique de ~8 %.
Pré Post
Le volume de sang total augmente (5 à 15%).
 La FC diminue pour une même intensité
d’exercice et se rapproche des valeurs en
ambiance tempérée.
CONTRIBUTIONS
AÉROBIE / ANAÉROBIE
Chalmers et al., Sports Med, 2014
Changements possibles de la distribution sanguine du
débit cardiaque à l’exercice à des intensités fixe (e.g., 15
km.h-1) et relative (e.g., 60 % VO2max).
Intensité fixe
Intensité
relative
MÉTABOLISME
La masse sanguine, plus importante, est redistribuée au profit
de la perfusion des muscles et de la peau.
En conséquence, la consommation d’oxygène est épargnée
(~5 %), et la contribution anaérobie à la synthèse énergétique
réduite ( déplétion glycogène, quotient respiratoire, lactatémie).
Houmard et al., MSSE, 1990
Sucre
Oxygène
Hypervolémie Perfusion
L’ACCLIMATATION À LA CHALEUR
HYPERTHERMIE ET
SEUILS PHYSIOLOGIQUESChalmers et al., Sports Med, 2014
Nielsen et al., J Physiol, 1993
THERMORÉGULATION
Représentation des adaptations de la réponse sudorale à
l’acclimatationà la chaleur. A  B1, diminution du seuil de
sudation pour une élévation donnée de Tcore. B1  B2,
augmentation de la sudation pour une même Tcore.
Réponses de température centrale
d’un sujet s’acclimatant sur 10 jours,
à 40 °C, 10 % HR à ~50 % VO2max.
Les réponses sudorales et de vasodilatation
cutanée à l’élévation de la température
centrale sont déclenchées plus tôt (-0,1 à -
0,4 °C) et de façon plus importante.
La température centrale est plus basse au
repos, et son élévation en réponse à
l’exercice en chaleur est ralentie.
Pré
Post


L’ACCLIMATATION À LA CHALEUR
RÉGULATION DES FLUIDES
Patterson et al., J Physiol, 2004
Sawka et al., Int J Sports Med, 1998
THERMORÉGULATION
Réponses de température centrale au cours de l’exercice en chaleur
en conditions déshydratés (Hypo, 5 % BWL) et hydratés (Eu) avant
(UA) et après (HA) une acclimatation à la chaleur.
Contenu plasmatique de repos au cours d’un protocole
d’acclimatation de 22 jours.
L’amélioration de la réponse thermique à
l’exercice en chaleur est en partie liée à une
régulation des fluides (sodium, potassium,
albumine).
En effet, lorsque l’athlète est hydraté, la
rétention d’eau associée à ces ajustement
favorise la stabilité de la température
interne au cours de l’exercice.
HA
L’ACCLIMATATION À LA CHALEUR
Absorption Absorption
DIFFICULTÉ DE LA TÂCHE
ET CONFORT THERMIQUE
Sous 3 à 6 entraînements en chaleur, les sensations de pénibilité à
l’effort (difficulté) et de confort thermique (agréabilité) sont améliorées.
PERCEPTION
Protocole : 3 exercices de marche sur tapis : tempéré
(22 °C), chaud (42 °C) et chaud (42 °C) après 10 jours
d’acclimatation (42 °C, 18 % HR).
Résultats : Moindre pénibilité à l’exercice en chaleur.
Le moment d’épuisement intervient plus tard (90 min
vs. 165 min de pré à post-acclimatation).
Burk et al., EJAP, 2012
 L’amélioration de ces perceptions est reconnue pour influencer la
performance, indépendamment de la température interne.
L’ACCLIMATATION À LA CHALEUR
EN BREF
BILANPHYSIOLOGIQUE
Les adaptations liées à l’acclimatation sont complexes : elles
impliquent les composantes cardiovasculaire, thermorégulatoire,
métabolique et perceptive du système physiologique.
HA
L’ACCLIMATATION À LA CHALEUR
À court terme Par intermittence À moyen terme

Flow sanguin cutané.
 Volume de sang :
moindre contrainte
cardiaque.
 Confort thermique,
 Pénibilité de l’exercice.

État hydrique.

Sudation.

Économie énergétique.
Guy et al., Sports Med, 2014
L’ACCLIMATATION,
UN CONTINUUM
La durée du stage d’acclimatation
conditionne l’amplitude des
adaptations induites.
L’ACCLIMATATION À LA CHALEURMÉTHODE
UN CONTINUUM,
DES PROCÉDÉS
MÉTHODE
~40 °C
~50 %
HR
45 à 90
minutes
Les contraintes inhérentes aux entraînements peuvent
requérir d’adopter un plan d’acclimatation personnel.
Différents protocoles particuliers peuvent alors être
envisagés.
L’ACCLIMATATION À LA CHALEUR
Garrett et al., Sports Med, 2011
L’ACCLIMATATION À COURT TERME
Séance type
Maintenir pendant toute la séance
une pénibilité d’effort constante
(~7/10) : l’intensité d’exercice devra
alors progressivement être diminuée.
Doubler ma séance en chaleur par jour, si
mes autres entraînements me le
permettent ;
Ou envisager de m’échauffer / récupérer de
mon 2e entraînement en ambiance chaude ;
M’habiller de vêtements imperméables lors
de mes 2-3 derniers entraînements avant le
stage d’acclimatation.
Les plus
Optimiser les périodes précédant le
stage, et accentuer / prolonger le stress
thermique sur la durée du stage.
PROTOCOLE
ACCLIMATATION (STHA)
ET PERFORMANCE
Protocole : Acclimatation 5 jours consécutifs,
90’ à 39,5 °C, 60 % d’humidité relative.
-14 bpm
-4 sec
Test : 2000 m à 35 °C, 60 % HR.
Garrett et al.,
EJAP, 2012
L’ACCLIMATATION À COURT TERMEPERFORMANCESPORTIVE
L’ACCLIMATATION À COURT TERMEPERFORMANCESPORTIVE
Garrett et al., EJAP, 2009
ACCLIMATATION (STHA)
ET PERFORMANCE
Protocole : Acclimatation 5 jours consécutifs,
90’ à 40 °C, 60 % d’humidité relative, à 2
reprises (déshydratés, DEH et hydratés, EUH.
Test : tolérance à la chaleur pré / post.
Résultats : malgré un travail total inférieur au
cours du stage, l’acclimatation en condition DEH
préserve davantage le système cardiovasculaire.
Statut
hydrique
Adaptations
DES EFFETS
NON-NÉGLIGEABLES
L’ACCLIMATATION À COURT TERMEPERFORMANCESPORTIVE
« … principalement pour apprendre à rester lucide dans
ce type de condition, que l’on retrouve en compétition
durant plusieurs heures dans l’habitacle de la voiture »
« M’entraîner sous forte chaleur me donne l’impression
d’en faire davantage et surtout je me sens super bien
après. (…) me permet de ne pas exploser lors des
matchs disputés sous forte chaleur, que ce soit lors des
matchs du Top 14 ou des déplacements à l’étranger »
Benjamin Fall,
International du
XV de France
Marlène Broggi,
Pilote automobile
GT3
Garrett et al., Sports Med, 2011 Témoignages
L’ACCLIMATATION À MOYEN TERME
Maintenir pendant toute la séance
une pénibilité d’effort constante
(~6/10) : l’intensité d’exercice devra
alors progressivement être diminuée.
Augmenter la durée ou l’intensité de la
séance après quelques jours quand je
supporte mieux la chaleur, quitte à
fractionner la séance en deux ;
S’essayer à des séances de qualités pour
se familiariser à des repères d’épreuves;
Simuler ma préparation précompétitive en
chaleur (équipement, temps passifs, …).
Séance type
Les plus
PROTOCOLE
Optimiser chaque expérience en
chaleur afin de se rapprocher des
conditions réelles de la compétitions.
ACCLIMATATION (MTHA)
ET PERFORMANCE
Protocole : Acclimatisation 14 jours consécutifs au Qatar (~34 °C, ~18 % d’humidité relative).
77 min
Test : Trois contre-la-montre de 43,4 km en ambiance chaude (~37 °C) aux jours 1 (TTH-1), 6 (TTH-2) et 14
(TTH-3) du stage. Deux contre-la-montre au Danemark (~8 °C) avant et après le stage, dont les temps sont
moyennés (pas de différence de performance).
Racinais et al.,
MSSE, 2015
L’ACCLIMATATION À MOYEN TERMEPERFORMANCESPORTIVE
Tempéré Chaleur
HA
Malgré une puissance supérieure en TTH-3
comparé à TTH-1, la température centrale
reste moins élevée après l’acclimatisation.
69 min
66 min
-0,3 °C
TTH-1
TTH-3
ACCLIMATATION (MTHA)
ET PERFORMANCE
100%
60%
Phase II
Taper
(1 week)
Phase III
(Guadeloupe 10d)
(Paris 10d)
Phase IV
Taper
(12 days)
Phase I
Control training
(2 weeks)
100%
60%
PERFORMANCESPORTIVE
180
200
220
240
260
280
300
500
2000
3500
5000
6500
8000
9500
11000
12500
14000
15500
17000
18500
20000
PowerOutput(W)
Pre Post
180
200
220
240
260
280
300
500
2000
3500
5000
6500
8000
9500
11000
12500
14000
15500
17000
18500
20000
PowerOutput(W)
Pre Post
Protocole : Acclimatisation 10 jours consécutifs en Guadeloupe
(~30 °C, ~74 % d’humidité relative). Volume d’entraînement
similaire au volume à Paris. Présence d’un groupe Contrôle.
Test : Un contre-la-montre de 20 km en ambiance chaude (~35
°C, 50 % HR) avant et après le stage.
-43’’
-1’26’’
CAP Cyclisme
Natation
Étude INSEP 2014
L’ACCLIMATATION À MOYEN TERME
STHA - MTHA
ET PERFORMANCE
COURT TERME VS. MOYEN TERMEPROTOCOLEETPERFORMANCE
L’amplitude des gains de performance est
relative à la durée du stage d’acclimatation.
  HA < STHA < MTHA ~
tempéré
Sauna humide (>80 °C, 70 % d’humidité)
lors de mes jours off d’acclimatation (15 +
10 min avec étirements), douche froide
entre les 2 sessions ;
M’équiper de radiateurs + convecteurs
pour réaliser mes séances de jours off
en ambiance chaude ;
Sinon, m’habiller de vêtements
imperméables lors de ces séances off.
Séance type
Maintenir pendant toute la séance
une pénibilité d’effort constante
(~7/10) : l’intensité d’exercice devra
alors progressivement être diminuée.
Les plus
Conjuguer les expositions passives et
actives à la chaleur pour entretenir
l’acclimatation et prévenir le déclin des
adaptations déjà induites.
PROTOCOLE L’ACCLIMATATION PAR INTERMITTENCE
VS. HYPERTHERMIE
Protocole : Acclimatation (30 °C, 24 % d’humidité) 1 jour sur 2
pendant 10 jours.
Test : Intermittent pendant 15 minutes, répété jusqu’à
épuisement, à 30 °C et 27 % HR. Présence d’un groupe Contrôle et
d’un groupe Entraînement. Évaluation pré (A) et post (B)
acclimatation.
ACCLIMATATION (IHA)
ET PERFORMANCE
PERFORMANCESPORTIVE
Sunderland et al., Br J Sports Med, 2008
+33 %
L’ACCLIMATATION PAR INTERMITTENCE
Jour 1 Jour 3
Jour 2 Jour 4
…
VS. HYPERTHERMIE
Protocole : Acclimatisation (31-33 °C, 34-
50 % d’humidité) de joueurs entraînés de
sports collectifs, pendant 2 semaines.
ACCLIMATATION
ET PERSPECTIVES
PERFORMANCESPORTIVE
Racinais et al., IJSPP, 2013
L’ACCLIMATATION … POUR LE TEMPÉRÉ
HA
Chaud Tempéré
Test : « Drills », exercices physico-
techniques spécifiques au football, à 32 °C ;
« YOYO », test navette à allure incrémentée
jusqu’à épuisement, à 23 °C.
Les adaptations induites par la
contrainte thermique lors du stage
d’acclimatation expriment aussi
leur fonctionnalité lors d’ambiances
thermiques moins contraignantes
VS. HYPERTHERMIE
Protocole : 10 jours d’acclimatation (50 % VO2max à 40
°C) chez des cyclistes entraînés.
ACCLIMATATION
ET PERSPECTIVES
PERFORMANCESPORTIVE
Lorenzo et al., J Applied Physiol, 2010
L’ACCLIMATATION … POUR LE TEMPÉRÉ
Test : Puissance maximale aérobie, contre-la-montre
de 60 km, et détermination du seuil lactique, en
environnement froid (13 °C, 30 % d’humidité) et
chaud (38 °C, 30 % d’humidité), avant et après le stage
d’acclimatation
Les adaptations induites par la
contrainte thermique lors du stage
d’acclimatation expriment aussi leur
fonctionnalité lors d’ambiances
thermiques moins contraignantes (bis).
+5 %
+8 %
+6 %
+8 %
+5 %
+5 %
HA
VO2 max
Performance
Métabolisme
glycolytique
VS. HYPERTHERMIE
ACCLIMATATION
ET PERSPECTIVES
L’ACCLIMATATION … POUR LE TEMPÉRÉ
☐

LES STRATÉGIES
DE REFROIDISSEMENT
DES STRATÉGIES À COURT ET MOYEN TERME
LES STRATÉGIES DE REFROIDISSEMENT
DÉFINITION
Modalités
Timing
Effets recherchés
Type d’effort
- Aider à thermoréguler ;
- Retarder la dérive des
systèmes physiologiques ;
- Améliorer le confort.
Avant Pendant Après
Explosif
Sprints répétés
Prolongés
STRATÉGIES DE PRÉCOOLING
REFROIDISSEMENT
ET EXERCICE ANAÉROBIE
THERMORÉGULATION
Protocole : Répétitions de sprints à 22 °C, 40 %
d’humidité. Refroidissement par eau circulante
dans la veste, 75 min ou jusqu’à une baisse de
la température centrale de 0,5 °C.
Protocole : 45 secondes all-out à 35 °C, 60 %
d’humidité. Refroidissement combiné torse +
cuisses pendant 45 minutes.
2 conditions : avec et sans échauffement.
Le cooling musculaire est à éviter pour ce type d’effort
(sauf si échauffement).
Cheung & Robinson, J Sports Sci, 2004
Sleivert et al., Comp Biochem Physiol, 2001
La détérioration de la performance peut avoir trait :
- Au métabolisme anaérobie (enzymes glycolytique)s ;
- À la vitesse de conduction nerveuse ;
- À la fonction contractile ;
- À la compliance de la jonction muscle – tendon ;
☐☐Ø
REFROIDISSEMENT
ET SPORTS COLLECTIFS
10°C
-16°C
18°C
20 min
THERMORÉGULATION
Protocole : Répétitions de sprints à 33 °C, 51 % d’humidité.
Comparaison de différentes stratégies de refroidissement.
Castle et al., J Applied Physiol, 2006
Cooling
Control
20 min
☐

Protocole : 4x5 min (5 sec sprint + 50 sec allure libre), 32 °C, 50 % HR.
Duffield et al., JSCR, 2010
☐

Le précooling, employé au moins 20 min
au plus près du début de la compétition,
est préconisé.
L’amélioration de la performance peut
avoir trait :
- Au stockage différé de la chaleur ;
- À un stress perçu réduit ;
- À la préservation du recrutement
musculaire.
STRATÉGIES DE PRÉCOOLING
REFROIDISSEMENT
ET SPORTS EN ENDURANCE
THERMORÉGULATION
Protocole : Contre-la-montre de 30 min à 33 °C, 50 %
d’humidité. Refroidissement par bain froid à 14 °C, 20 min.
Duffield et al., MSSE, 2010
Le précooling (et les combinaisons de
refroidissement) est recommandé,
particulièrement si non-acclimaté.
L’amélioration de la performance peut
avoir trait :
- À une diminution du débit sudoral, de
la déshydratation, de la perfusion
musculaire en sang, de la VO2 ;
- Au volume et à la redistribution des
masses de sang, favorables à la stabilité
cardiovasculaire ;
- Aux mécanismes de thermorégulation ;
- À la température du cerveau ;
- Au confort thermique.
STRATÉGIES DE PRÉCOOLING
Eau 14 °C
20 min
198  25 W
178  26 W
88  9 % LT
78  9 % LT
10 °C – 10 min
20 min
Buste + Cuisses
30 min
Slushy 1 kg
+ 8W
☐

-1:06min
☐

Ross et al., MSSE, 2010
Protocole : Contre-la-montre de 46,4 km à 32-35 °C, 50-60 %
d’humidité. Comparaison de stratégies de refroidissement.
STRATÉGIES DE COOLING
REFROIDISSEMENT
ET EXERCICES RÉPÉTÉS
Passive
Active
CWI
WBC
THERMORÉGULATION
PAS CWT ACT WBC +5,4%
+3,4%
Changein[La-]b(mmol.L)
Schaal et al., APNM, 2013
Δ VO2peak
rMSSD (ms)
Protocole : Répétitions de ballets aquatiques, eau 28 °C, air 85%
d’humidité. Comparaison de différentes modalités de récupération.
Le cooling est recommandé pour les
efforts répétés. Les effets sont magnifiés
- pour les performances en chaleur, et
- si le froid appliqué est prolongé.
L’amélioration de la performance peut
avoir trait :
- À une plus grande activité du SNS ;
- À une baisse de [La-]b, FC, VE, RPE ;
- À une levée des mécanismes de fatigue
inhibiteurs.
☐

☐

☐

STRATÉGIES DE COOLING
REFROIDISSEMENT
ET COGNITION
THERMORÉGULATION
Protocole : Seize sujets, exposition 1 heure en passif à la
chaleur (50 °C, 50 % d’humidité) puis séquences de tâches
cognitives simples et complexes (33 min). Conditions
Contrôle, Chaleur et Chaleur + cooling tête.
Le cooling (frontal !) est conseillé. Fonctionnel sur les fonctions
cognitives impactées par la chaleur (tâches complexes).
L’amélioration de la performance peut avoir trait à :
- Une moindre déshydratation ;
- De moindres perturbations cardiovasculaires et du flux sanguin
cérébral ;
- Une température cérébrale et/ou un stress thermique réduits ;
- Une fatigue centrale (DA, 5-HT, perméabilité de la BHE) réduite.
Gaoua et al., Int J Hyperthermia, 2011
-14°C
Précooling
+ cooling
☐

SPATIAL SPAN
PATTERN RECOGNITION
MEMORY
Protocole : Deux équipes de football. Évaluations
cognitives avant, pendant et après 3 matches (2x45 min) à
~34 °C, ~63 % d’humidité. Stratégies de cooling combinées
Pré + Percooling.
Bandelow et al., Scand JMSS, 2010
☐

Eau
glacée
Tente : 25 °C
Précooling 15 min
Cooling 10 min
EN BREF
Wegmann et al., Sports Med , 2012
STATISTIQUES
L’utilisation du précooling
est vivement conseillé
pour les efforts en
endurance en chaleur,
sous réserve d’une
utilisation simple
(transport, coût, mise en
œuvre, etc.)
STRATÉGIES DE PRÉCOOLING
DES STRATÉGIES
INTERACTIVES ?
ACCLIMATATION ET REFROIDISSEMENT
ACCLIMATATION ET REFROIDISSEMENT
DES STRATÉGIES
INTERACTIVES ?
Étude INSEP, 2014
THERMORÉGULATION
35°C,
50% HR
35°C,
50% HR
La veste de froid abaisse la température cutanée avant
l’effort : le gradient thermique est augmenté, la dérive
cardiovasculaire limitée et le confort amélioré.
L’acclimatation à la chaleur améliore aussi la capacité à
dissiper la chaleur pendant l’effort.
?
DES STRATÉGIES
INTERACTIVES ?
PERFORMANCESPORTIVE
La veste de froid ne procure pas d’effets significatifs sur la
performance une fois complètement acclimaté à la chaleur.
-25 ± 64 sec
Modéré
-6 ± 64 sec
Trivial
r = 0.42 ; p < 0.01
Pour autant, elle semble rester utile
- pour des épreuves plus courtes (effet maximal en début d’effort)
- si couplée à d’autres stratégies (effet supérieur d’un froid plus
intense)
- pour des personnes partiellement acclimatées.
Étude INSEP, 2014
ACCLIMATATION ET REFROIDISSEMENT
DES STRATÉGIES
INTERACTIVES ?
PERFORMANCESPORTIVE ACCLIMATATION ET REFROIDISSEMENT
• Une ambiance thermique élevée est préjudiciable pour les sports d’endurance,
• Les stratégies d’acclimatation doivent inclure un protocole continu, proche de la
compétition et de durée entre 5-7 j (STHA) à 8-14 j (MTHA),
• Les méthodes de « cooling » ont prouvé leur efficacité avant un exercice à réaliser en
ambiance chaude, et deviennent primordial lorsque les athlètes ne sont pas
acclimatés,
• On enregistre de grands bénéfices pour les sports collectifs et les sports de durée
prolongée,
• Actuellement, l’efficacité des stratégies de refroidissement renvoie à une utilisation
combinant plusieurs méthodes (Ice-slushies & Ice-vest),
• Pour des athlètes acclimatés, les vestes de froid seront moins efficaces que si ils ne
l’étaient pas, mais restent cependant une stratégie intéressante en fonction de
niveau d’acclimatation.
TAKE HOME MESSAGE
Département de la Recherche - Laboratoire Sport, Expertise et Performance
L’EXERCICE EN AMBIANCE CHAUDE :
CONSTATS THÉORIQUES –
APPLICATIONS PRATIQUES
CYRIL SCHMIT– PHD
LABORATOIRE SPORT, EXPERTISE ET PERFORMANCE

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L'exercice en ambiance chaude : Constats théoriques & Applications pratiques

  • 1. L’EXERCICE EN AMBIANCE CHAUDE : CONSTATS THÉORIQUES – APPLICATIONS PRATIQUES CYRIL SCHMIT– PHD LABORATOIRE SPORT, EXPERTISE ET PERFORMANCE
  • 2. L’EFFORT EN CHALEUR : QUELS ENJEUX ? Les compétitions internationales susceptibles de se dérouler en ambiance chaude et/ou humide n’ont jamais été aussi récurrentes. Département de la Recherche - Laboratoire Sport, Expertise et Performance INTRODUCTION
  • 3. Département de la Recherche - Laboratoire Sport, Expertise et Performance Vertiges Apathie Déshydratation Hyperventilation Coup de chaleur Pertes sudorales Malaise Étourdissement Agressivité Comportement irrationnel … L’EFFORT EN CHALEUR : QUELS EFFETS ? L’exercice sous forte chaleur et l’état d’hyperthermie entraînent des perturbations d’ordre psychologique, physiologique et comportemental. INTRODUCTION Fatigue Inconfort thermique
  • 4. (IAAF) World Championship track events from 1999–2011 Département de la Recherche - Laboratoire Sport, Expertise et Performance INTRODUCTION L’EFFORT EN CHALEUR : QUEL IMPACT ? > 25 °C SPRINTERS VS. MARATHONIENS Toutes les épreuves ne sont pas affectées de façon similaire par la chaleur. Guy et al., Sp Med, 2014  Quels mécanismes en jeu ?
  • 5. Département de la Recherche - Laboratoire Sport, Expertise et Performance INTRODUCTION L’EFFORT EN CHALEUR : DES STRATÉGIES ? Tous les moyens permettant de lutter contre le développement précoce et rapide de l’hyperthermie sont à entreprendre.  Quelles solutions ? CARACTÉRISTIQUES INTRINSÈQUES : L’EXEMPLE DU DÉBIT DE SUEUR  débit sueur  sueur évaporée  refroidissement peau  dissipation chaleur Profils d’entraînement vs. Profils de thermorégulation
  • 6. LES CONTOURS DE LA PRÉSENTATION L’Homme homéotherme : Thermorégulation et contrainte thermique L’exercice sous forte chaleur : Pourquoi anticiper l’hyperthermie ? L’hydratation en ambiance chaude : Combien ? Quoi ? Quand ? S’acclimater à la chaleur : Quelles modalités pour quel impact ? Les stratégies de refroidissement : Toujours efficaces ? Acclimatation et Refroidissement : Une interaction ergogen ? *
  • 7. L’HOMME HOMÉOTHERME EN AMBIANCE CHAUDE CHALEUR ET PHYSIOLOGIE
  • 8. La température interne de l’Homme est : (i) auto-générée (ENDOTHERME), et donc Les processus de thermorégulation sont engagés pour équilibrer la température interne (buste et tête) à un niveau stable (noyau, ~37 °C ; enveloppe, ~33 °C). Objectif : HOMÉOSTASIE ! (ii) indépendante de celle du milieu (HOMÉOTHERME). L’ORGANISME AU REPOS ET L’ENVIRONNEMENT Variations locales de température. THERMORÉGULATION CHALEUR ET PHYSIOLOGIE
  • 9. L’ORGANISME AU REPOS FACE À L’ENVIRONNEMENT Chaleur environnement Conduction Convection Radiation Évaporation Thermorécepteurs centraux (e.g. sang) et périphériques (peau) Balance thermique (somme des flux de chaleur = 0) Hypothalamus : centre d’intégration Hypophyse : centre de commandes Dissipation chaleur  ThermolyseStress thermique  Thermogénèse Gestion des flux de chaleur (vasodilatation, sudation, etc.) La régulation de la température interne s’effectue à partir d’un système complexe d’intégration, de contrôle puis d’ajustements nerveux et hormonaux. Au repos, la convection est le procédé de refroidissement prioritaire pour éviter l’élévation de la température interne. CHALEUR ET PHYSIOLOGIETHERMORÉGULATION
  • 10. L’ORGANISME À L’EXERCICE FACE À L’ENVIRONNEMENT Énergie chimique  mécanique Déséquilibre de la balance thermique Dégradation ATP 80 % chaleur 20 % travail mécanique Cheuvront et al., MSSE, 2007  1 °C  0,5 % Perf. En moyenne : En ambiance chaude, la production endogène de chaleur s’ajoute au stress ambiant. L’évaporation de la sueur devient alors le procédé de thermolyse le plus efficace (1 L évaporé = 573 kcal de chaleur dissipées). Stress thermique environnant Plus le stress thermique est grand, plus l’impact sur la performance est ample. CHALEUR ET PHYSIOLOGIESTRESSTHERMIQUE
  • 11. L’ORGANISME À L’EXERCICE FACE À L’ENVIRONNEMENT Stress thermique Crampes de chaleur Épuisement Coup de chaleur Rougeurs Ampoules Démangeaisons Soif Fatigue Désintérêt Vertiges Spasmes musculaires Maux de tête Vomissements Nausées Sudation abondante Pâleur Déshydratation Urines foncées Pertes électrolytiques Dyspnée Absence de perturbation majeure du SNC Vomissements Confusion, irritabilité Malaise, évanouissementHypotension Diarrhée Dysfonctionnement du SNC Drogues (alcool, etc.) Médicaments (système CV) État de santé (masse grasse, condition physique, etc.) CHALEUR ET PHYSIOLOGIESTRESSTHERMIQUE Modérateurs Tcore > 40 °C
  • 12. Exemple : la locomotion  importance du rendement énergétique dans la composante de thermogénèse (travail produit / énergie dépensée). Résistances à l’avancement 800 – 1000 fois supérieures à l’air L’ORGANISME À L’EXERCICE FACE À L’ENVIRONNEMENT Type de vêtements Intensité d’exercice Durée d’exercice Mode d’exercice Statut hydrique Température ambiante Humidité relative Capacité de sudation Présence de vent Hydratation Heure de la journée Condition physique Alimentation … La pénétration dans l’air n’impose pas les mêmes contraintes énergétiques que la pénétration dans l’eau. Tous les éléments favorables à l’accumulation de chaleur, ou limitant sa diffusion du corps vers l’environnement, constituent un frein à la performance en endurance. Éléments modérateurs du développement de l’hyperthermie et de la performance en ambiance chaude. CHALEUR ET PHYSIOLOGIESTRESSTHERMIQUE L’exemple du rendement énergétique
  • 13. (IAAF) World Championship track events from 1999–2011 > 25 °C SPRINTERS VS. MARATHONIENS Le stockage de la chaleur est bénéfique à l’exercice musculaire.  viscosité des tissus,  élasticité des tendons,  risques d’élongation et de rupture ;  vitesse de conduction nerveuse, modification de l’activité enzymatique musculaire ; Favorise l’apport d’O2 aux muscles, renforçant la vasodilatation des artérioles et facilitant le transfert de l’O2 de l’Hb vers les muscles actifs. Guy et al., Sp Med, 2014 CHALEUR ET PHYSIOLOGIEPERFORMANCESPORTIVE
  • 14. CHALEUR ET PHYSIOLOGIE (IAAF) World Championship track events from 1999–2011 > 25 °C Guy et al., Sp Med, 2014 Le stockage de la chaleur est néfaste aux épreuves prolongées.  Approvisionnement en substrats énergétiques aux muscles,  consommation d’oxygène et  glycolyse ;  Pertes liquidiennes et de la contrainte cardiaque associée au phénomène d’hypovolémie;  Pertes en électrolytes et baisse du statut hydrique ;  Inconfort thermique et  pénibilité de l’exercice; SPRINTERS VS. MARATHONIENS PERFORMANCESPORTIVE
  • 16. THERMORÉGULATION LA TEMPÉRATURE CENTRALE La température interne est un repère de l’état critique du système physiologique. Protocole : sujets pré-refroidis vs. pré-échauffés vs. contrôle (20 min) avant temps-limite à 60% VO2max à 40 °C. Résultats : malgré des températures centrales de départ différentes entre les 3 conditions, l’arrêt de l’exercice était systématiquement décidé dès l’atteinte de valeurs ~40 °C.  Suffisant pour prédire la performance ? González-Alonso et al., J Applied Physiol, 1999 40 °C 19% HR Conditions x3 Control Pre-heated Pre-cooled LA DÉRIVE DES SYSTÈMES
  • 17. Running velocity for each individual (n = 12) when Tre is <40°C (representing 32 ± 5 200-m segments) and Tre is >40°C (representing 8 ± 5 200-m segments). Ely et al. J Appl Physiol, 2009 Protocole : 8 km course à pieds à 13 °C et 27 °C. Résultats : les portions de course (200 m) où Tc >40 °C sont aussi rapides que celles où Tc <40 °C. L’intensité d’exercice peut être maintenue malgré une température centrale >40 °C. LA TEMPÉRATURE CENTRALE La température centrale est individu-dépendante : elle n’est pas associée à la performance. Protocole : 21 km course à pieds à 26,5 °C. Résultats : des performances similaires sont observées entre les sujets malgré des Températures centrales différentes (jusqu’à 3°C d’écart). LA DÉRIVE DES SYSTÈMESTHERMORÉGULATION Byrne et al. MSSE, 2006
  • 18. LE RÔLE DE LA TEMPÉRATURE CUTANÉE Pour une température centrale donnée, plus la température cutanée augmente, moins la tolérance à la chaleur est bonne. Cheuvront et al. J Appl Physiol, 2010 Plus le gradient de température est réduit, plus le flow sanguin augmente. L’augmentation de la température de la peau réduit l’écart de température entre les zones cutanées et profondes du corps. Relations entre l’élévation de la température cutanée à l’exercice en ambiance chaude, la tolérance à la température interne et le flow sanguin cutanée. Zones superficielles Zones profondes Gradient de température LA DÉRIVE DES SYSTÈMESTHERMORÉGULATION
  • 19. GRADIENT THERMIQUE ET DÉRIVE CV Cheuvront et al. J Appl Physiol, 2010 Dérive du système cardiovasculaire lors d’un exercice de pédalage à ~60 % VO2max. L’augmentation de la température cutanée induit une dérive progressive de la fréquence cardiaque (FC). La FC est un témoin de la dérive plus globale du système CV (e.g., pression artérielle, VES, Da-v O2). In Coyle & González-Alonso, Exer Sport Sci Rev, 2001 LA DÉRIVE DES SYSTÈMESSYSTÈMECARDIOVASCULAIRE
  • 20. Représentation des tracés de réponse d’oxygénation tissulaire (mesures NIRS) et de flux sanguin cutané pendant le protocole d’échauffement du corps. Davis et al. J Appl Physiol, 2006 Une élévation du flux sanguin cutané : - s’accompagne d’une augmentation de l’oxygénation des tissus périphériques, - et affecte donc la consommation maximale d’oxygène. GRADIENT THERMIQUE ET CAPACITÉ AÉROBIE Peau - Thermorégulation Muscles - Métabolisme Représentation de la relation entre le gradient de température et la consommation maximale d’oxygène. LA DÉRIVE DES SYSTÈMESMÉTABOLISME
  • 21. MÉTABOLISME Peau - Thermorégulation Muscles - Métabolisme GRADIENT THERMIQUE ET IMPLICATION ANAÉROBIE L’augmentation de la perfusion cutanée induit un déséquilibre de l’apport en oxygène aux muscles, et une redéfinition de la contribution anaérobie lactique dans la resynthèse de l’ATP . D’autres facteurs favorisent la hausse de la glycolyse / glycogénolyse : la nécessité de maintenir un débit sanguin important, l’activité amplifiée des glandes sudoripares (majoration de 10 à 20 % de VO2), l’hyperventilation liée à la production de lactate, etc. Changements de la fréquence respiratoire en fonction de la température de l’œsophage, à 35 et 45 °C. Hayashi et al., J Applied Physiol, 2006 Mécano. Métabo. Thermo. Récepteurs LA DÉRIVE DES SYSTÈMES
  • 22. Cuddy et al., Thermal Biol, 2014 Protocole : Temps-limite course à pieds à 18, 26, 34 ou 42 °C. Résultats : Pas de différences de température centrale finale malgré les écarts de température ambiante. L’amélioration de la performance est associée au gradient de température centre-peau induit par les différents environnements thermiques. Une température cutanée de 35 – 35,5 °C semble à ne pas dépasser pour limiter les effets de la chaleur sur la performance. GRADIENT THERMIQUE ET PERFORMANCE Fraîcheur cutanée (convection) Retard vasodilatation LA DÉRIVE DES SYSTÈMESPERFORMANCESPORTIVE
  • 23. COGNITION HYPERTHERMIE ET ACTIVITÉ CÉRÉBRALE Au-delà des composantes cardiovasculaires et métaboliques, l’état d’hyperthermie s’accompagne du développement d’une fatigue « centrale » généralisée. Protocole : EEG (frontal, central et occipital) pendant exercice sous-maximale sur vélo à 18 et 40 °C. Résultats : Le développement de l’hyperthermie est associé à une réduction généralisée de l’activité corticale et à l’augmentation de la pénibilité de l’effort. Nybo & Nielsen., J Applied Physiol, 2001 EEG RPE Tcore LA DÉRIVE DES SYSTÈMES
  • 24. HYPERTHERMIE ET ACTIVITÉ COGNITIVE Qian et al., Behav Br Res, 2014 La diminution de l’activité cérébrale se retranscrit dans une progressive incapacité à réguler son comportement de façon efficiente. La partie préfrontale (dorsolatérale) du cortex semble être à l’origine de cette perturbation. Protocole : exposition 1h à 25 ou 50 °C puis tâches cognitives répétées (x4) sous IRM. Résultats : l’augmentation du temps de réaction au cours des 4 tâches est plus prononcée dans la condition 50 °C. Ce ralentissement est négativement associé au flux sanguin cérébral du cortex préfrontal dorso latéral.. LA DÉRIVE DES SYSTÈMESCOGNITION Temperate Heat
  • 25. Nybo & Nielsen., J Applied Physiol, 2001 Protocole : exercice pédalage à 60 % VO2max à 18 et 40 °C, puis soutien 2 min d’une contraction maximale volontaire. Stimulations électriques surimposées toutes les 30 sec. Résultats : Force maximale décroit davantage en condition Hyperthermie. La stimulation périphérique permet un retour aux valeurs Contrôle. Le calcul du pourcentage d’activation volontaire révèle une diminution de l’activation centrale en condition Hyperthermie. HYPERTHERMIE ET FATIGUE CENTRALE L’hyperthermie détériore la capacité à produire de la force de façon prolongée. Cette incapacité résulte pour partie d’un déficit d’activation centrale. LA DÉRIVE DES SYSTÈMESCOGNITION
  • 26. RÉGULATIONCOMPORTEMENTALE Protocole : gérer son allure pour maintenir une pénibilité d’effort de 16/20 à des ambiances thermiques de 15 °C, 25 °C et 35 °C. Résultats : Pour conserver la pénibilité d’effort constante, les sujets étaient contraints de réduire leur allure de façon précoce dans la condition Hot (35 °C). Tucker et al., J Physiol, 2006 FATIGUE CENTRALE ET PERFORMANCE La pénibilité de l’effort est exacerbée par la chaleur est impose une redéfinition de ses stratégies par rapport à une ambiance tempérée. À l’image de l’altération des fonctions cognitives, la chaleur affecte la lucidité et brouille les repères habituels sur soi. 3e place 2009 1ère place 2009 Championnat du monde de sauna Protocole : 110 °C + vapeur d’eau toutes les 30 secondes Objectif : le dernier qui sort gagne ! LA DÉRIVE DES SYSTÈMES
  • 27. Exercice maximal Exercice sous-maximal VO2(ml/min/kg) Puissance (Watts)  Débit sanguin musculaire  Débit sanguin cutané Atteinte de la fonction CV SNC : déficit d’activation Nybo & Nielsen, J Appl Physiol, 2001 Chaleur Tempéré EN BREF LA DÉRIVE DES SYSTÈMES Nybo, Rasmussen & Sawka, Compr Physiol, 2014 La contribution des facteurs limitant la performance sportive en endurance en ambiance chaude dépend des durée, intensité, mode et environnement d’exercice.
  • 28. LA DÉRIVE … EXACERBÉE HYPERTHERMIE ET DÉSHYDRATATION
  • 29. Sawka & Pandolf, 1990 Sawka et al., Body Fluid Balance, 1996 HYPERTHERMIE, DÉSHYDRATATION ET SYSTÈME CV  Stress thermique  Débit sudoral  Volume sang total (hypovolémie) T° HR Le débit de sueur est proportionnel à la contrainte thermique totale (exogène + endogène) Il existe une relation étroite entre la quantité d’eau perdue par le corps et le volume plasmatique. Approximation du débit de sueur horaire chez les coureurs en fonction de l’ambiance thermique. LA DÉRIVE … EXACERBÉESYSTÈMECARDIOVASCULAIRE
  • 30. Dérive du système cardiovasculaire pendant 120 minutes d’exercice en chaleur (35 °C) à 62-65 % VO2max chez des cyclistes entrainés initialement euhydratés puis progressivement déshydratés jusqu’à 4,9%. DÉSHYDRATATION ET SYSTÈME CV In Coyle & González-Alonso, Exer Sport Sci Rev, 2001 La dérive du système cardiovasculaire à l’exercice est amplifiée en ambiance chaude lorsque l’athlète se déshydrate. Dérive cardiaque + Dérive cardiaque +++ Des valeurs de fréquence cardiaque maximale peuvent être atteintes pour des intensités sous-maximales.  Exemple : -3 % poids de corps  -15 % débit sanguin cutané. LA DÉRIVE … EXACERBÉESYSTÈMECARDIOVASCULAIRE
  • 31. THERMORÉGULATION Réponses de débit sudoral et flux sanguin cutané chez des sujets hydratés et déshydratés (5 % du poids de corps, BWL) soumis à un stress thermique. DÉSHYDRATATION ET THERMORÉGULATION Sawka & Montain, Am J Clin Nutr, 2000 Thermo- régulation Thermo- régulation  La déshydratation réduit la réponse de thermolyse ( sudation,  convection) pour une même élévation de la température centrale. La thermolyse semble déterminée par la régulation des fluides (hypovolémie, rétention d’eau induite par l’hyperosmolalité). LA DÉRIVE … EXACERBÉE
  • 32. PERFORMANCESPORTIVE DÉSHYDRATATION ET PERFORMANCELe déclin de performance aérobie en état de déshydratation est modérée par la température cutanée ( HUMIDITÉ RELATIVE / ÉVAPORATION !!) Le pourcentage de déshydratation détermine le pourcentage de la décroissance de performance. Sawka & Young, In Garrett & Kirkendell, Exer Sport Sci, 2000  Exemple : en état de déshydratation de 3-4 %, chaque augmentation de 1 °C de la température cutanée au dessus de 27 °C induit une détérioration de 1,3 % de la performance aérobie. Pourcentage de déclin de la performance aérobie sous-maximale par rapport à un état euhydraté en fonction de la température cutanée en état de déshydratation de 3-4% du poids de corps Statut hydrique (volémie) Température peau (flux sanguin cutané) Sawka et al., Exp Physiol, 2012 Performance LA DÉRIVE … EXACERBÉE
  • 33. VS. HYPERTHERMIE DES STRATÉGIES À COURT ET MOYEN TERMES
  • 34. L’HYDRATATION EN AMBIANCE CHAUDE DES STRATÉGIES À COURT ET MOYEN TERME
  • 35. CHALEUR ET HYDRATATIONMÉTHODE Lors de l’exercice, et notamment sous forte chaleur, les repères sont altérés. Des indicateurs simples peuvent alors aider à définir le volume de boisson à ingérer. Le débit de sueur Mesure simple (par la pesée) qui renseigne sur la quantité de liquides perdue sur une période donnée. La couleur des urines Témoin de l’osmolalité de l’urine (quantité d’électrolytes / volume urinaire) ; permet d’inférer sur le statut hydrique de l’organisme. Capacité de vidange de l’estomac = Volume de liquide digéré / Unité de temps. 0,8 – 1,2 L.h-1  Optimiser l’hydratation ?  Sudation parfois supérieure !! HYDRATATION ET BESOINS HYDRIQUES
  • 36. HYDRATATION ET BESOINS HYDRIQUES Les pertes en électrolytes dans la sueur sont plus prononcées en état de déshydratation. La sudation implique des pertes en eau, mais aussi en électrolytes. Protocole : 120 min de pédalage à 40 % VO2max à 38 °C, 60 % HR, en état hydraté ou déshydraté. Morgan et al., Acta Physiol Scand, 2004 23 mM sodium 61 mM sodium 50 % 100 % 150 % 200 % 50 % 100 % 150 % 200 % Protocole : déshydratation à 2 % du poids de corps. Ingestion de 2 boissons différentes en récupération et à hauteur de 50, 100, 150 ou 200 % du déficit. Résultats : volume urinaire en récupération est moins important avec boisson à 61 mM. Les boissons d’effort contenant (CHO, Na+, Cl) favorisent l’assimilation de l’eau par l’organisme (CHO jusqu’à 10% = vitesse d’assimilation de l’eau).  Volume plasmatique, resynthèse glycogénique, maintien sensation de soif, plus savoureuses, etc. Shirreffs et al., J Physiol, 1996 CHALEUR ET HYDRATATIONMÉTHODE
  • 37. ACSM NATA AIS Gatorade NCAA Before 500 ml : 2 hours 500-600 ml : 2-3 hours Ind 17 - 20 oz : 2 to 3 hours 17 - 18 oz : 2 hours 200-300 ml : 10-20 min 7-10 oz : 10 - 15 pre warm-up During Regular Intervals 200-300 every 10-20 min Ind 7-10 oz every 10-15 min 8 oz every 10-15 min After Equal to loss 150% of weight lost Ind 20-24 oz / lb 20-24 oz / lb Temp 59o - 72o F 50o - 59o F Ind Cooled 50o - 59o F Contents CHO and Sodium CHO and Electrolytres Ind CHO (6-7%) and Sodium - HYDRATATION ET RECOMMANDATIONS Les lignes générales de bonne conduite suggèrent de boire 4 – 5 gorgées de boisson toutes les 15 min. À partir d’une hydratation basée sur une boisson d’effort, une déshydratation jusqu’à 1 % du poids de corps pourra constituer un repère. La sensation de soif elle-même peut suffire (EXPÉRIMENTER !!) Déshydratation vs. Hyponatrémie … CHALEUR ET HYDRATATIONMÉTHODE
  • 38. HYDRATATION HYDRATATION ET RECOMMANDATIONS Les lignes générales de bonne conduite suggèrent de boire 4 – 5 gorgées de boisson toutes les 15 min. CHALEUR ET HYDRATATION
  • 39. PRÉVENTION HYPERHYDRATATION ET HYPONATRÉMIE  Car hydratation > déficit en fluides (dilution Na+) Dans plupart des cas d’hyponatrémie, une hausse du poids est constatée.  Car libération inappropriée d’Arginine Vasopressine (AVP) : hormone antidiurétique à l’origine de la sensation soif. Stratégique ? NON < 125 mM.L-1 Hew et al., Clin J Sports Med, 2003  Concentration en sodium plasmatique inférieure à la normale i.e., 135 mM.L-1 (< 125 mM.L-1 = hyponatrémie sévère)    Na+ Les coureurs les plus rapides sont ceux souffrant le moins d’hyponatrémie (s’hydratent moins, transpiration plus diluée). 13 % des coureurs de marathon terminent en hyponatrémie Almond et al., NEJM, 2005 CHALEUR ET HYDRATATION
  • 40. L’ACCLIMATATION À LA CHALEUR DES STRATÉGIES À COURT ET MOYEN TERME
  • 41. L’ACCLIMATATION À LA CHALEUR DÉFINITION Acclimatation Exercice physique Chaleur ambiante Durée Stresseurs Acclimatisation Vêtements Humidité relative Hydratation - Mieux évacuer la chaleur ; - Limiter la dérive des systèmes physiologiques ; - Mieux tolérer la chaleur.
  • 42. L’ACCLIMATATION À LA CHALEUR AJUSTEMENTS CARDIOVASCULAIRES Buchheit et al., Scand J Med Sci Sports, 2011 Burk et al., EJAP, 2012 SYSTÈMECARDIOVASCULAIRE Post-HA Pré-HA Tempéré Protocole : 3 exercices de marche sur tapis : tempéré (22 °C), chaud (42 °C) et chaud (42 °C) après 10 jours d’acclimatation (42 °C, 18 % HR). Résultats : FC inférieure après le stage (pendant l’exercice et à l’épuisement). Protocole : Acclimatisation (Qatar, 35 °C) de joueurs de sport collectifs entraînés pendant 1 semaine). Résultats : Expansion du volume plasmatique de ~8 %. Pré Post Le volume de sang total augmente (5 à 15%).  La FC diminue pour une même intensité d’exercice et se rapproche des valeurs en ambiance tempérée.
  • 43. CONTRIBUTIONS AÉROBIE / ANAÉROBIE Chalmers et al., Sports Med, 2014 Changements possibles de la distribution sanguine du débit cardiaque à l’exercice à des intensités fixe (e.g., 15 km.h-1) et relative (e.g., 60 % VO2max). Intensité fixe Intensité relative MÉTABOLISME La masse sanguine, plus importante, est redistribuée au profit de la perfusion des muscles et de la peau. En conséquence, la consommation d’oxygène est épargnée (~5 %), et la contribution anaérobie à la synthèse énergétique réduite ( déplétion glycogène, quotient respiratoire, lactatémie). Houmard et al., MSSE, 1990 Sucre Oxygène Hypervolémie Perfusion L’ACCLIMATATION À LA CHALEUR
  • 44. HYPERTHERMIE ET SEUILS PHYSIOLOGIQUESChalmers et al., Sports Med, 2014 Nielsen et al., J Physiol, 1993 THERMORÉGULATION Représentation des adaptations de la réponse sudorale à l’acclimatationà la chaleur. A  B1, diminution du seuil de sudation pour une élévation donnée de Tcore. B1  B2, augmentation de la sudation pour une même Tcore. Réponses de température centrale d’un sujet s’acclimatant sur 10 jours, à 40 °C, 10 % HR à ~50 % VO2max. Les réponses sudorales et de vasodilatation cutanée à l’élévation de la température centrale sont déclenchées plus tôt (-0,1 à - 0,4 °C) et de façon plus importante. La température centrale est plus basse au repos, et son élévation en réponse à l’exercice en chaleur est ralentie. Pré Post   L’ACCLIMATATION À LA CHALEUR
  • 45. RÉGULATION DES FLUIDES Patterson et al., J Physiol, 2004 Sawka et al., Int J Sports Med, 1998 THERMORÉGULATION Réponses de température centrale au cours de l’exercice en chaleur en conditions déshydratés (Hypo, 5 % BWL) et hydratés (Eu) avant (UA) et après (HA) une acclimatation à la chaleur. Contenu plasmatique de repos au cours d’un protocole d’acclimatation de 22 jours. L’amélioration de la réponse thermique à l’exercice en chaleur est en partie liée à une régulation des fluides (sodium, potassium, albumine). En effet, lorsque l’athlète est hydraté, la rétention d’eau associée à ces ajustement favorise la stabilité de la température interne au cours de l’exercice. HA L’ACCLIMATATION À LA CHALEUR Absorption Absorption
  • 46. DIFFICULTÉ DE LA TÂCHE ET CONFORT THERMIQUE Sous 3 à 6 entraînements en chaleur, les sensations de pénibilité à l’effort (difficulté) et de confort thermique (agréabilité) sont améliorées. PERCEPTION Protocole : 3 exercices de marche sur tapis : tempéré (22 °C), chaud (42 °C) et chaud (42 °C) après 10 jours d’acclimatation (42 °C, 18 % HR). Résultats : Moindre pénibilité à l’exercice en chaleur. Le moment d’épuisement intervient plus tard (90 min vs. 165 min de pré à post-acclimatation). Burk et al., EJAP, 2012  L’amélioration de ces perceptions est reconnue pour influencer la performance, indépendamment de la température interne. L’ACCLIMATATION À LA CHALEUR
  • 47. EN BREF BILANPHYSIOLOGIQUE Les adaptations liées à l’acclimatation sont complexes : elles impliquent les composantes cardiovasculaire, thermorégulatoire, métabolique et perceptive du système physiologique. HA L’ACCLIMATATION À LA CHALEUR
  • 48. À court terme Par intermittence À moyen terme  Flow sanguin cutané.  Volume de sang : moindre contrainte cardiaque.  Confort thermique,  Pénibilité de l’exercice.  État hydrique.  Sudation.  Économie énergétique. Guy et al., Sports Med, 2014 L’ACCLIMATATION, UN CONTINUUM La durée du stage d’acclimatation conditionne l’amplitude des adaptations induites. L’ACCLIMATATION À LA CHALEURMÉTHODE
  • 49. UN CONTINUUM, DES PROCÉDÉS MÉTHODE ~40 °C ~50 % HR 45 à 90 minutes Les contraintes inhérentes aux entraînements peuvent requérir d’adopter un plan d’acclimatation personnel. Différents protocoles particuliers peuvent alors être envisagés. L’ACCLIMATATION À LA CHALEUR Garrett et al., Sports Med, 2011
  • 50. L’ACCLIMATATION À COURT TERME Séance type Maintenir pendant toute la séance une pénibilité d’effort constante (~7/10) : l’intensité d’exercice devra alors progressivement être diminuée. Doubler ma séance en chaleur par jour, si mes autres entraînements me le permettent ; Ou envisager de m’échauffer / récupérer de mon 2e entraînement en ambiance chaude ; M’habiller de vêtements imperméables lors de mes 2-3 derniers entraînements avant le stage d’acclimatation. Les plus Optimiser les périodes précédant le stage, et accentuer / prolonger le stress thermique sur la durée du stage. PROTOCOLE
  • 51. ACCLIMATATION (STHA) ET PERFORMANCE Protocole : Acclimatation 5 jours consécutifs, 90’ à 39,5 °C, 60 % d’humidité relative. -14 bpm -4 sec Test : 2000 m à 35 °C, 60 % HR. Garrett et al., EJAP, 2012 L’ACCLIMATATION À COURT TERMEPERFORMANCESPORTIVE
  • 52. L’ACCLIMATATION À COURT TERMEPERFORMANCESPORTIVE Garrett et al., EJAP, 2009 ACCLIMATATION (STHA) ET PERFORMANCE Protocole : Acclimatation 5 jours consécutifs, 90’ à 40 °C, 60 % d’humidité relative, à 2 reprises (déshydratés, DEH et hydratés, EUH. Test : tolérance à la chaleur pré / post. Résultats : malgré un travail total inférieur au cours du stage, l’acclimatation en condition DEH préserve davantage le système cardiovasculaire. Statut hydrique Adaptations
  • 53. DES EFFETS NON-NÉGLIGEABLES L’ACCLIMATATION À COURT TERMEPERFORMANCESPORTIVE « … principalement pour apprendre à rester lucide dans ce type de condition, que l’on retrouve en compétition durant plusieurs heures dans l’habitacle de la voiture » « M’entraîner sous forte chaleur me donne l’impression d’en faire davantage et surtout je me sens super bien après. (…) me permet de ne pas exploser lors des matchs disputés sous forte chaleur, que ce soit lors des matchs du Top 14 ou des déplacements à l’étranger » Benjamin Fall, International du XV de France Marlène Broggi, Pilote automobile GT3 Garrett et al., Sports Med, 2011 Témoignages
  • 54. L’ACCLIMATATION À MOYEN TERME Maintenir pendant toute la séance une pénibilité d’effort constante (~6/10) : l’intensité d’exercice devra alors progressivement être diminuée. Augmenter la durée ou l’intensité de la séance après quelques jours quand je supporte mieux la chaleur, quitte à fractionner la séance en deux ; S’essayer à des séances de qualités pour se familiariser à des repères d’épreuves; Simuler ma préparation précompétitive en chaleur (équipement, temps passifs, …). Séance type Les plus PROTOCOLE Optimiser chaque expérience en chaleur afin de se rapprocher des conditions réelles de la compétitions.
  • 55. ACCLIMATATION (MTHA) ET PERFORMANCE Protocole : Acclimatisation 14 jours consécutifs au Qatar (~34 °C, ~18 % d’humidité relative). 77 min Test : Trois contre-la-montre de 43,4 km en ambiance chaude (~37 °C) aux jours 1 (TTH-1), 6 (TTH-2) et 14 (TTH-3) du stage. Deux contre-la-montre au Danemark (~8 °C) avant et après le stage, dont les temps sont moyennés (pas de différence de performance). Racinais et al., MSSE, 2015 L’ACCLIMATATION À MOYEN TERMEPERFORMANCESPORTIVE Tempéré Chaleur HA Malgré une puissance supérieure en TTH-3 comparé à TTH-1, la température centrale reste moins élevée après l’acclimatisation. 69 min 66 min -0,3 °C TTH-1 TTH-3
  • 56. ACCLIMATATION (MTHA) ET PERFORMANCE 100% 60% Phase II Taper (1 week) Phase III (Guadeloupe 10d) (Paris 10d) Phase IV Taper (12 days) Phase I Control training (2 weeks) 100% 60% PERFORMANCESPORTIVE 180 200 220 240 260 280 300 500 2000 3500 5000 6500 8000 9500 11000 12500 14000 15500 17000 18500 20000 PowerOutput(W) Pre Post 180 200 220 240 260 280 300 500 2000 3500 5000 6500 8000 9500 11000 12500 14000 15500 17000 18500 20000 PowerOutput(W) Pre Post Protocole : Acclimatisation 10 jours consécutifs en Guadeloupe (~30 °C, ~74 % d’humidité relative). Volume d’entraînement similaire au volume à Paris. Présence d’un groupe Contrôle. Test : Un contre-la-montre de 20 km en ambiance chaude (~35 °C, 50 % HR) avant et après le stage. -43’’ -1’26’’ CAP Cyclisme Natation Étude INSEP 2014 L’ACCLIMATATION À MOYEN TERME
  • 57. STHA - MTHA ET PERFORMANCE COURT TERME VS. MOYEN TERMEPROTOCOLEETPERFORMANCE L’amplitude des gains de performance est relative à la durée du stage d’acclimatation.   HA < STHA < MTHA ~ tempéré
  • 58. Sauna humide (>80 °C, 70 % d’humidité) lors de mes jours off d’acclimatation (15 + 10 min avec étirements), douche froide entre les 2 sessions ; M’équiper de radiateurs + convecteurs pour réaliser mes séances de jours off en ambiance chaude ; Sinon, m’habiller de vêtements imperméables lors de ces séances off. Séance type Maintenir pendant toute la séance une pénibilité d’effort constante (~7/10) : l’intensité d’exercice devra alors progressivement être diminuée. Les plus Conjuguer les expositions passives et actives à la chaleur pour entretenir l’acclimatation et prévenir le déclin des adaptations déjà induites. PROTOCOLE L’ACCLIMATATION PAR INTERMITTENCE
  • 59. VS. HYPERTHERMIE Protocole : Acclimatation (30 °C, 24 % d’humidité) 1 jour sur 2 pendant 10 jours. Test : Intermittent pendant 15 minutes, répété jusqu’à épuisement, à 30 °C et 27 % HR. Présence d’un groupe Contrôle et d’un groupe Entraînement. Évaluation pré (A) et post (B) acclimatation. ACCLIMATATION (IHA) ET PERFORMANCE PERFORMANCESPORTIVE Sunderland et al., Br J Sports Med, 2008 +33 % L’ACCLIMATATION PAR INTERMITTENCE Jour 1 Jour 3 Jour 2 Jour 4 …
  • 60. VS. HYPERTHERMIE Protocole : Acclimatisation (31-33 °C, 34- 50 % d’humidité) de joueurs entraînés de sports collectifs, pendant 2 semaines. ACCLIMATATION ET PERSPECTIVES PERFORMANCESPORTIVE Racinais et al., IJSPP, 2013 L’ACCLIMATATION … POUR LE TEMPÉRÉ HA Chaud Tempéré Test : « Drills », exercices physico- techniques spécifiques au football, à 32 °C ; « YOYO », test navette à allure incrémentée jusqu’à épuisement, à 23 °C. Les adaptations induites par la contrainte thermique lors du stage d’acclimatation expriment aussi leur fonctionnalité lors d’ambiances thermiques moins contraignantes
  • 61. VS. HYPERTHERMIE Protocole : 10 jours d’acclimatation (50 % VO2max à 40 °C) chez des cyclistes entraînés. ACCLIMATATION ET PERSPECTIVES PERFORMANCESPORTIVE Lorenzo et al., J Applied Physiol, 2010 L’ACCLIMATATION … POUR LE TEMPÉRÉ Test : Puissance maximale aérobie, contre-la-montre de 60 km, et détermination du seuil lactique, en environnement froid (13 °C, 30 % d’humidité) et chaud (38 °C, 30 % d’humidité), avant et après le stage d’acclimatation Les adaptations induites par la contrainte thermique lors du stage d’acclimatation expriment aussi leur fonctionnalité lors d’ambiances thermiques moins contraignantes (bis). +5 % +8 % +6 % +8 % +5 % +5 % HA VO2 max Performance Métabolisme glycolytique
  • 63. LES STRATÉGIES DE REFROIDISSEMENT DES STRATÉGIES À COURT ET MOYEN TERME
  • 64. LES STRATÉGIES DE REFROIDISSEMENT DÉFINITION Modalités Timing Effets recherchés Type d’effort - Aider à thermoréguler ; - Retarder la dérive des systèmes physiologiques ; - Améliorer le confort. Avant Pendant Après Explosif Sprints répétés Prolongés
  • 65. STRATÉGIES DE PRÉCOOLING REFROIDISSEMENT ET EXERCICE ANAÉROBIE THERMORÉGULATION Protocole : Répétitions de sprints à 22 °C, 40 % d’humidité. Refroidissement par eau circulante dans la veste, 75 min ou jusqu’à une baisse de la température centrale de 0,5 °C. Protocole : 45 secondes all-out à 35 °C, 60 % d’humidité. Refroidissement combiné torse + cuisses pendant 45 minutes. 2 conditions : avec et sans échauffement. Le cooling musculaire est à éviter pour ce type d’effort (sauf si échauffement). Cheung & Robinson, J Sports Sci, 2004 Sleivert et al., Comp Biochem Physiol, 2001 La détérioration de la performance peut avoir trait : - Au métabolisme anaérobie (enzymes glycolytique)s ; - À la vitesse de conduction nerveuse ; - À la fonction contractile ; - À la compliance de la jonction muscle – tendon ; ☐☐Ø
  • 66. REFROIDISSEMENT ET SPORTS COLLECTIFS 10°C -16°C 18°C 20 min THERMORÉGULATION Protocole : Répétitions de sprints à 33 °C, 51 % d’humidité. Comparaison de différentes stratégies de refroidissement. Castle et al., J Applied Physiol, 2006 Cooling Control 20 min ☐  Protocole : 4x5 min (5 sec sprint + 50 sec allure libre), 32 °C, 50 % HR. Duffield et al., JSCR, 2010 ☐  Le précooling, employé au moins 20 min au plus près du début de la compétition, est préconisé. L’amélioration de la performance peut avoir trait : - Au stockage différé de la chaleur ; - À un stress perçu réduit ; - À la préservation du recrutement musculaire. STRATÉGIES DE PRÉCOOLING
  • 67. REFROIDISSEMENT ET SPORTS EN ENDURANCE THERMORÉGULATION Protocole : Contre-la-montre de 30 min à 33 °C, 50 % d’humidité. Refroidissement par bain froid à 14 °C, 20 min. Duffield et al., MSSE, 2010 Le précooling (et les combinaisons de refroidissement) est recommandé, particulièrement si non-acclimaté. L’amélioration de la performance peut avoir trait : - À une diminution du débit sudoral, de la déshydratation, de la perfusion musculaire en sang, de la VO2 ; - Au volume et à la redistribution des masses de sang, favorables à la stabilité cardiovasculaire ; - Aux mécanismes de thermorégulation ; - À la température du cerveau ; - Au confort thermique. STRATÉGIES DE PRÉCOOLING Eau 14 °C 20 min 198  25 W 178  26 W 88  9 % LT 78  9 % LT 10 °C – 10 min 20 min Buste + Cuisses 30 min Slushy 1 kg + 8W ☐  -1:06min ☐  Ross et al., MSSE, 2010 Protocole : Contre-la-montre de 46,4 km à 32-35 °C, 50-60 % d’humidité. Comparaison de stratégies de refroidissement.
  • 68. STRATÉGIES DE COOLING REFROIDISSEMENT ET EXERCICES RÉPÉTÉS Passive Active CWI WBC THERMORÉGULATION PAS CWT ACT WBC +5,4% +3,4% Changein[La-]b(mmol.L) Schaal et al., APNM, 2013 Δ VO2peak rMSSD (ms) Protocole : Répétitions de ballets aquatiques, eau 28 °C, air 85% d’humidité. Comparaison de différentes modalités de récupération. Le cooling est recommandé pour les efforts répétés. Les effets sont magnifiés - pour les performances en chaleur, et - si le froid appliqué est prolongé. L’amélioration de la performance peut avoir trait : - À une plus grande activité du SNS ; - À une baisse de [La-]b, FC, VE, RPE ; - À une levée des mécanismes de fatigue inhibiteurs. ☐  ☐  ☐ 
  • 69. STRATÉGIES DE COOLING REFROIDISSEMENT ET COGNITION THERMORÉGULATION Protocole : Seize sujets, exposition 1 heure en passif à la chaleur (50 °C, 50 % d’humidité) puis séquences de tâches cognitives simples et complexes (33 min). Conditions Contrôle, Chaleur et Chaleur + cooling tête. Le cooling (frontal !) est conseillé. Fonctionnel sur les fonctions cognitives impactées par la chaleur (tâches complexes). L’amélioration de la performance peut avoir trait à : - Une moindre déshydratation ; - De moindres perturbations cardiovasculaires et du flux sanguin cérébral ; - Une température cérébrale et/ou un stress thermique réduits ; - Une fatigue centrale (DA, 5-HT, perméabilité de la BHE) réduite. Gaoua et al., Int J Hyperthermia, 2011 -14°C Précooling + cooling ☐  SPATIAL SPAN PATTERN RECOGNITION MEMORY Protocole : Deux équipes de football. Évaluations cognitives avant, pendant et après 3 matches (2x45 min) à ~34 °C, ~63 % d’humidité. Stratégies de cooling combinées Pré + Percooling. Bandelow et al., Scand JMSS, 2010 ☐  Eau glacée Tente : 25 °C Précooling 15 min Cooling 10 min
  • 70. EN BREF Wegmann et al., Sports Med , 2012 STATISTIQUES L’utilisation du précooling est vivement conseillé pour les efforts en endurance en chaleur, sous réserve d’une utilisation simple (transport, coût, mise en œuvre, etc.) STRATÉGIES DE PRÉCOOLING
  • 72. ACCLIMATATION ET REFROIDISSEMENT DES STRATÉGIES INTERACTIVES ? Étude INSEP, 2014 THERMORÉGULATION 35°C, 50% HR 35°C, 50% HR La veste de froid abaisse la température cutanée avant l’effort : le gradient thermique est augmenté, la dérive cardiovasculaire limitée et le confort amélioré. L’acclimatation à la chaleur améliore aussi la capacité à dissiper la chaleur pendant l’effort. ?
  • 73. DES STRATÉGIES INTERACTIVES ? PERFORMANCESPORTIVE La veste de froid ne procure pas d’effets significatifs sur la performance une fois complètement acclimaté à la chaleur. -25 ± 64 sec Modéré -6 ± 64 sec Trivial r = 0.42 ; p < 0.01 Pour autant, elle semble rester utile - pour des épreuves plus courtes (effet maximal en début d’effort) - si couplée à d’autres stratégies (effet supérieur d’un froid plus intense) - pour des personnes partiellement acclimatées. Étude INSEP, 2014 ACCLIMATATION ET REFROIDISSEMENT
  • 74. DES STRATÉGIES INTERACTIVES ? PERFORMANCESPORTIVE ACCLIMATATION ET REFROIDISSEMENT
  • 75. • Une ambiance thermique élevée est préjudiciable pour les sports d’endurance, • Les stratégies d’acclimatation doivent inclure un protocole continu, proche de la compétition et de durée entre 5-7 j (STHA) à 8-14 j (MTHA), • Les méthodes de « cooling » ont prouvé leur efficacité avant un exercice à réaliser en ambiance chaude, et deviennent primordial lorsque les athlètes ne sont pas acclimatés, • On enregistre de grands bénéfices pour les sports collectifs et les sports de durée prolongée, • Actuellement, l’efficacité des stratégies de refroidissement renvoie à une utilisation combinant plusieurs méthodes (Ice-slushies & Ice-vest), • Pour des athlètes acclimatés, les vestes de froid seront moins efficaces que si ils ne l’étaient pas, mais restent cependant une stratégie intéressante en fonction de niveau d’acclimatation. TAKE HOME MESSAGE
  • 76. Département de la Recherche - Laboratoire Sport, Expertise et Performance L’EXERCICE EN AMBIANCE CHAUDE : CONSTATS THÉORIQUES – APPLICATIONS PRATIQUES CYRIL SCHMIT– PHD LABORATOIRE SPORT, EXPERTISE ET PERFORMANCE

Notes de l'éditeur

  1. De nombreux évènements sportifs internationaux à venir semblent être propices à s’intéresser à la notion d’exposition à des ambiances thermiques élevées. Ce sera peut-être le cas à RIO où c’est surtout le degré d’humidité qui fera augmenter l’index thermique, ce sera le cas à Moscou en 2018….. J’aurais pu mettre le logo Paris 2024 mais je ne l’ai pas trouvé.
  2. Ces expositions en ambiance chaude ont des conséquences physiologiques comme….
  3. Si l’on s’intéresse à ce qui s’est passé de 1999 à 2011 pour les championnats du monde d’athlétisme qui se sont tous déroulés entre 25 et 38 degrés, on note une influence différente de la chaleur en fonction de la durée de l’épreuve, comprenez des sollicitations physiologiques différentes… à savoir : Les sprinters sont plutôt avantagés par la chaleur alors que les coureurs de demi-fond à partir du 5000 m voient logiquement leurs performances diminuer. Pour les femmes en revanche, les désavantages semblent intervenir dès le 800m.
  4. - Ajouté à cela, il semble exister des différences physiologiques entre le coureurs de ces différentes disciplines, remarquez que pour une même montée en température, il existe un débit sudoral plus important pour les coureurs de fond et ce comparés aux sprinters ou aux athlètes non entrainés.
  5. Ce qui m’amène à évoquer ainsi les contours de ma présentation…. Notamment….
  6. Un système qui a des caractéristiques
  7. Un système qui réagit !
  8. Mais qui éprouve quand le stress est trop important
  9. Avec des effets (progressifs et modérés) possiblement néfastes
  10. Une relation stress thermique – performance qui est modérée / influencée
  11. Une relation qui n’est pas complètement défavorable
  12. Mais qui le devient dès que chaleur endogène intervient +++
  13. Hyperthermie =  Tc = facteur limitant ?
  14.  Tc ≠ facteur limitant !!
  15. Tskin > Tc
  16. Tskin -> contrainte CV
  17. Tskin (-> CV) -> altération fonctionnement aérobie
  18. Altérations aérobie -> implications anaérobie
  19. Tskin (donc gradient) détermine perf
  20. Des implications cognitives
  21. …traduites par la fragilité des capacités de contrôle
  22. … et de la fonction centrale de production de force
  23. Exemples : la chaleur altère les sensations
  24. Donc : un système complexe d’intégration et d’ajustements Mais plus simplement : dominante psycho / physio attribuée par rapport au type d’effort.
  25. Attention, message précédent amplifié si déshydraté
  26. Avec réponse CV exacerbée,
  27. réponse thermorég. altérée
  28. Le tout impactant logiquement la performance
  29. Boire, c’est boire combien ?
  30. Et quoi ?
  31. Quels repères / recommandations existantes
  32. Mais rester attentif à ses apports car risque
  33. HA : c’est quoi ?
  34. Un bénéfice CV…
  35. … qui permet d’économiser les ressources
  36. Une meilleure thermorég.…
  37. … aidée par des adaptations de rétention des fluides
  38. => Perception améliorée
  39. Au final : système entier vs. Stress thermique
  40. Adaptations présentées sont progressives
  41. HA = exemples de protocoles
  42. STHA
  43. Exemple
  44. Exemple
  45. Bilan + témoignages
  46. MTHA
  47. Exemple
  48. Exemple
  49. Comparaison STHA / MTHA
  50. IHA
  51. Exemple
  52. HA -> tempéré
  53. Car adaptations ergogéniques
  54. Exemples
  55. PC : c’est quoi ?
  56. PC / Anaérobie
  57. PC / sports co
  58. PC / endurance
  59. Cooling / in-between
  60. PC / fonctions exécutives
  61. Pre-cooling is used by many athletes for the purpose of reducing body temperature, decreasing heat stress and improving performance. - In a recent meta-analysis done by Wegmann in 2012, they observed - in 18 studies performed in Hot temp (from 27 to 40) – higher pre-cooling effects with increasing ambient temp. Only one study (Mitchell) showed a negative effect of pre-cooling.
  62. Rationnel
  63. Perf pas améliorée … mais correlation !