5. Le temps enregistré.
« Songe d’une nuit blanche » prend le contre-pied du médium numérique.
Une oeuvre qui propose à son spectateur une pause, un instant de repos.
Repenser la temporalité liée à la vidéo, questionner la prise de conscience
de l’individu enregistré : le digital se fait intime.
« Kokoschka a fait un portrait de moi. Il est possible
que ceux qui me connaissent ne me reconnaîtront
pas. Mais il est sûr que ceux qui ne me connaissent
pas me reconnaîtront. » — Karl Kraus
6. Qu’est-ce que l’art numérique
peut apporter à un étudiant ?
C’est partant de ce questionnement initial qu’a été
créée la vidéo «Songe d’une nuit blanche».
L’art est souvent perçu comme superflu dans notre société de l’utile,
ou tout naît et meurt plus vite. On entend même parler «d’échec de l’art».
C’est particulièrement vrai lorsque l’on parle des millenials. Baignés dans la
technologie depuis leur enfance, sans argent à perdre dans des possessions
inutiles, réputés pour zapper rapidement... comment faire en sorte de leur
apporter quelque chose de significatif grâce à l’art ?
7. La vidéo en 2017 est le média le plus engageant sur les réseaux sociaux, terrain
de jeu préféré des étudiants. Il apparaît donc judicieux de s’en servir pour parler
à un étudiant, puisqu’elle a l’avantage de ne demander aucun effort, aucun argent,
uniquement du temps que la plupart d’entre nous sommes prêts à donner.
L’idée était donc de créer une résonance chez l’étudiant, de l’amener là où on veut
grâce à un mécanisme de mimétisme comportemental au visionnage de la vidéo.
«Je veux que tu fermes les yeux», «Je veux que tu te sentes compris»,
«Je veux parler à ton subconscient»... autant de protocoles que la vidéo
souhaite engendrer, grâce au principe du «Make Believe» : on dit d’ailleurs
souvent que faire semblant de dormir aide à s’endormir réellement.
8. Bill Viola - Laurent Pernot
Bart Verschaffel - Karl
Kraus - Michel Gondry -
Trisha Donnely - Joseph
Kosuth - Sam TaylorWood