La Cinquième République en France et l’ombre de l’Algérie. Livres xistes, nr. 81, 2008
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La Cinquième République en France et
l’ombre de l’Algérie
Livres
Wim De Neuter
Études marxistes, nr. 81, 2008
La 5e République est un produit du colonialisme français. Le mythe de la « grandeur
de la France », si intensément présent durant la campagne présidentielle de 2007,
n’est pas neuf. Il ne peut même pas être considéré comme une trouvaille du père de
« la nation », Charles de Gaulle. À cette 5e République colle toujours l’ombre de la
guerre d’Algérie. Tel est l’accent principal d’une étude1 particulièrement volumineuse
du politologue allemand Frank Renken2. Le titre original de l’étude de Renken était
Die Erinnerung an den Algerienkrieg als Gegenstand der politischen
Auseinandersetzungen in Frankreich (Le souvenir de la guerre d’Algérie en tant que
thème du débat politique en France). À première vue, il peut sembler bizarre qu’un
intellectuel allemand, précisément, se penche sur la façon dont les Français ne sont
pas parvenus à s’accommoder au mieux d’un passé colonial guère en leur honneur.
Frank Renken déclare d’emblée que la chose n’a rien de bien étonnant. Les
Allemands non plus n’ont pas vraiment une tradition des plus glorieuses s’ils veulent
établir sereinement et à visage découvert le bilan de leur propre passé. Ils sont
toujours aux prises aujourd’hui avec leur national-socialisme et, depuis la
réunification des deux Allemagne, ils ne parviennent même pas à mettre de l’ordre
dans leur histoire de l’après-guerre (le passé de la RDA et celui de la RFA).
Le colonialisme, pilier de la « grandeur » de la France
Les hommes politiques de notre monde globalisé et médiatisé d’aujourd’hui n’aiment
absolument pas qu’on les décrive comme porteurs et défenseurs d’une idéologie
dominante. L’un des grands mérites de l’ouvrage de Renken est précisément de
montrer avec une extrême clarté qu’il existe pourtant bel et bien une idéologie
dominante en France et qu’elle est plus qu’imprégnée de la doctrine coloniale.
« De la même façon que l’accès de la France au statut de grande puissance
coloniale détermina la politique française, le mythe colonial se développa également
au point de devenir une composante centrale d’une idéologie dominante », dit
encore Renken. « L’aspiration à la grandeur nationale de la France dériva de
l’existence d’un empire qui, sur le plan de la superficie, n’était éclipsé que par
l’Empire britannique. Avec une franchise remarquable, Charles de Gaulle mit l’accent
sur la fonction idéologique de la soumission des territoires restants au drapeau de la
nation française en conflit avec ses rivales impérialistes », dit l’auteur. « Et de Gaulle
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est précisément l’homme dont le nom est resté lié à la décolonisation de l’Afrique et à
la fin de la dernière grande guerre coloniale, en Algérie. »
Frank Renken tire la citation qui suit des mémoires du fondateur de la 5e République.
« Naguère, notre pays a fourni de brillants et glorieux états de service en vue de
conquérir tous les territoires qui lui sont subordonnés, de les organiser et de les
rendre utiles », écrivait de Gaulle. « Avec son épopée coloniale, notre pays a voulu
se consoler de la perte de ses territoires d’outre-mer aux 17e et 18e siècles et, plus
tard, de ses défaites en Europe, en 1815 et 1870 (…) »
Et, de même, à l’époque de l’humiliation nationale la plus profonde que la France ait
jamais dû subir, c’est-à-dire durant l’occupation nazie de la Seconde Guerre
mondiale, l’élite politique française et le célèbre général de Gaulle puisèrent leur
« consolation » dans la grandeur coloniale de la France. Empire mondial = puissance
mondiale = grandeur. Cette formule « devait motiver les officiers français supérieurs
et les autres sections influentes de la société française dans leur rupture avec le
régime du maréchal Philippe Pétain, qui avait capitulé face à l’armée d’invasion
allemande et qui s’était montré prêt à la collaboration. Le 18 juin 1940, lors de son
appel radiophonique à poursuivre la guerre contre l’Allemagne nazie, de Gaulle avait
déclaré : “Mais le dernier mot est-il dit ? […] Non ! […] Car la France n’est pas seule !
Elle n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle.” Lors
du deuxième anniversaire de cet appel, le 18 juin 1942, le général de Gaulle ressortit
le thème de l’unité de tous les “Français libres” (puisque telle était l’appellation que
se donnaient les forces antiallemandes, par opposition aux Français soumis qui
vivaient sous l’occupation nazie et le régime collaborationniste de Pétain) : “Il est un
élément qui, en ces temps de lourdes épreuves, a prouvé sa valeur essentielle pour
l’avenir de la nation et sa grandeur. Cet élément, c’est l’empire colonial. C’est
pourquoi la nation française a pris conscience de la signification de son œuvre
impériale et de la profonde solidarité avec l’entreprise coloniale. Dans l’intérêt de la
France, nous sommes fermement décidés à maintenir l’intégrité de l’empire colonial.”
Vis-à-vis de la situation d’affaiblissement dans laquelle s’était retrouvée la France à
la fin de la Seconde Guerre mondiale, du grave désarroi économique et du
traumatisme provoqué par l’effondrement militaire de 1940 et à peine surmonté,
l’empire colonial semblait un contrepoids indispensable, dans la nouvelle division du
monde selon le nouvel ordre mondial d’aprèsguerre, pour empêcher que la France
ne s’enlise dans le statut de nation de second rang », ajoute Frank Renken.
« L’exclusion de la France lors des conférences des vainqueurs de Yalta et Potsdam
en 1945 fut pour De Gaulle qui, en ce moment, se trouvait à la tête du gouvernement
provisoire de la République française, difficilement supportable. La lutte pour la
garantie de l’empire colonial du pays fit partie de la lutte contre “l’esprit de Yalta”. De
ce fait, après la Seconde Guerre mondiale, la France se laissa entraîner dans une
guerre coloniale désastreuse en Indochine, laquelle allait aboutir en 1954 à une
honteuse défaite. »
Et la défaite de Diên Biên Phu, au Vietnam, fut pour l’élite politique et militaire de la
France une occasion de tirer nombre de leçons. La même année encore éclatait la
guerre d’indépendance de l’Algérie. Elle allait traîner huit ans, faire un million de
victimes (principalement parmi la population civile algérienne) et se terminer par une
nouvelle défaite infamante.
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Ni droite, ni gauche
Dans son étude, Frank Renken montre avec force détails que la doctrine coloniale fut
tout sauf un monopole des partis de droite. Les pages les moins glorieuses de
l’histoire de la gauche française furent écrites à partir d’une conception du monde
indéniablement coloniale et raciste. Pas moins de cent pages de l’ouvrage de
Renken sont consacrées à l’attitude des socialistes et communistes français à l’égard
de la ques-tion coloniale. Il s’agit là de pages au contenu humiliant, mais aussi
particulièrement édifiant.
C’est ainsi que la guerre d’Indochine connut une escalade en décembre 1946, à un
moment où, à la tête du gouvernement, la France avait comme président du Conseil
le premier socialiste d’entre tous les socialistes, Léon Blum. À l’époque, Blum tint un
discours très remarqué devant l’Assemblée nationale française : « Dans notre
doctrine républicaine, les possessions coloniales connaîtront leur ultime destination
et leur véritable justification le jour où elles cesseront d’exister. Entendons par là le
jour où les peuples coloniaux seront mis entièrement en position de vivre de façon
émancipée et de se diriger eux-mêmes. La récompense du peuple colonisateur
consistera donc en ce qu’il aura suscité chez le peuple colonisé des sentiments de
gratitude et d’affection par lesquels sera créée une solidarité dans la pensée, la
culture et les intérêts, par lesquels il sera possible pour l’un et l’autre de s’associer
librement. »
Ce sur quoi reposait cette « libre association » allait apparaître clairement lorsque
Paris se mit à collaborer étroitement avec de nombreux régimes néo-coloniaux et
dictatures en Afrique…
De même, le parti communiste français (PCF), né dans les années 20 – entre autres
pour protester contre le refus de la direction du parti socialiste de soutenir les
mouvements de libération dans les territoires coloniaux français – n’a jamais pu se
libérer de la doctrine coloniale dominante, malgré toute sa rhétorique anticoloniale.
En 1936, un gouvernement de front populaire avait accédé au pouvoir en France,
sous la direction du dirigeant socialiste Léon Blum. Frank Renken insiste sur le fait
que cette politique de front populaire avait incité les communistes à rayer pour ainsi
dire complètement l’anticolonialisme de leur programme.
À l’époque du gouvernement de front populaire, le mouvement nationaliste et radical
algérien L’étoile nord-africaine de Messali Hadj fut déclaré hors-la-loi. En 1939, le
dirigeant du PCF Maurice Thorez était en visite dans la colonie algérienne. À ses
yeux, l’Algérie n’était pas une colonie française d’outre-mer, mais « une nation en
devenir ». Les socialistes français de Léon Blum étaient d’accord sans réserve avec
cette affirmation. Le 8 mai 1945, quand le monde versa dans la liesse après la
capitulation de l’Allemagne hitlérienne, il y eut à Sétif en Algérie des manifestations
massives et violentes contre le colonialisme français et pour l’indépendance
nationale. La répression de la politique coloniale française fut impitoyable. Le nombre
de morts qu’il y eut alors à Sétif n’a toujours pas été établi exactement à ce jour. Des
sources algériennes ont fait état d’au moins 45 000 tués. Dans une note interne du
gouverneur général français est apparu un jour le chiffre de 15 000 à 20 000.
L’Humanité, le quotidien du PCF, écrivait le 12 mai 1945 : « Les organisateurs de
l’insurrection et leurs complices doivent être punis rapidement et sans pitié. » En
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mars 1947, les ministres communistes du gouvernement français approuvèrent les
crédits de guerre de l’aventure coloniale française en Indochine.
La même année, l’organe théorique du PCF, Cahiers du communis-me, consacrait
un article à la Tunisie, cette autre colonie française en Afrique du Nord. Dans cette
revue, le leader du mouvement indépendantiste tunisien, Habib Bourguiba, était
qualifié d’ « hitlérien ». Dix ans plus tard, ce titre honorifique peu enviable tombait à
son tour sur les épaules du dirigeant égyptien Gamal Abdel Nasser. François
Mitterrand était à l’époque ministre des Affaires étrangères en France et il surnomma
Nasser « le Hitler arabe ». L’establishment français soupçonnait la main de Nasser
derrière le mouvement national de libération de l’Algérie (FLN, Front de libération
nationale). En 1956, cela allait même aboutir à une expédition coloniale commune
des troupes françaises, britanniques et israéliennes après que Nasser eut nationalisé
le canal de Suez.
En tant que parti gouvernemental, le Parti socialiste français fut activement impliqué
dans les efforts de guerre en Algérie et il fut une composante à part entière de la
lutte pour « l’Algérie française ». De son côté, le PCF qui, avec le Parti communiste
algérien (PCA), disposait d’une section propre dans l’Algérie coloniale était très
hostile à l’égard du mouvement de libération de l’Algérie, le FLN.
Frank Renken met en exergue les conséquences désastreuses de cette position
ouvertement colonialiste des partis de gauche français : « L’incorporation des partis
des travailleurs dans la responsabilité de l’empire colonial eut un effet de
domestication. Avant la Première Guerre mondiale, l’idéologie coloniale lia d’abord le
parti socialiste au prétendu “intérêt national” commun face au monde extérieur, c’est-
à-dire face aux autres puissances impériales. C’est de la sorte que l’influence du
parti sur le mouvement ouvrier se mua en un facteur de cohésion sociale interne. On
suivit la même logique avant et après la Seconde Guerre mondiale. Le parti
communiste retomba en tant que réservoir révolutionnaire au sein de la société
française et il se produisit ainsi une interaction, du fait que le parti allait s’identifier
aux intérêts nationaux et étrangers. »
Du général de Gaulle à Le Pen
À mesure que la guerre d’indépendance gagnait en intensité en Algérie – et
l’extrême droite, l’Organisation de l’armée secrète (OAS), composée de putschistes
et de colonialistes rabiques, n’était certes pas la dernière à s’y employer –, la France
courait le danger de tomber aux mains d’une dictature militaire nationaliste et
d’extrême droite. L’OAS et les autres milieux du même bord constituaient une réelle
menace pour la démocratie française.
Cela n’a nullement empêché le gaullisme, après l’instauration de la 5e République,
en 1958, et après la défaite définitive de la France en Algérie et l’indépendance de
cette dernière, en 1962, de tout mettre en œuvre pour obtenir une grande
réconciliation nationale avec les membres de l’OAS et nombre de généraux qui
avaient joué un rôle clé au sein de cette organisation clandestine. Les accords
d’Évian qui allaient aboutir finalement à l’indépendance de l’Algérie prévoyaient déjà
une amnistie générale pour tous les « actes de violence » qui avaient été commis au
cours de la guerre d’Algérie. Pour le FLN algérien, il s’agissait sans doute d’une
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pilule amère, mais les dirigeants algériens se rendirent compte que, de ce fait, il leur
serait impossible de faire juger les criminels de guerre français par les tribunaux
algériens. Les responsables du putsch militaire de l’OAS en 1958 (et les membres de
l’OAS qui tentèrent à plusieurs reprises d’attenter à la vie du général de Gaulle)
furent condamnés, il est vrai, mais la plupart allaient pouvoir compter assez vite sur
la grâce du président et du gouvernement français.
La lutte pour « l’Algérie française » et la débâcle finale de la guerre coloniale
française avaient divisé la droite du pays. Mais celle-ci allait resserrer les rangs
quand, huit ans après l’indépendance algérienne, le pays fonçait tout droit sur une
profonde crise sociale et politique. Mai 68 faisait vaciller la 5e République sur ses
bases et l’une des conséquences directes de la révolte des étudiants et des ouvriers
fut la loi approuvée le 24 juillet 1968 par le parlement français : c’était l’amnistie
générale et la politique française passait l’éponge sur les crimes de guerre en
Algérie, ainsi que sur le terrorisme et le putsch de l’OAS.
Toutefois, le spectre de la guerre coloniale n’était pas encore tout à fait conjuré pour
autant. Frank Renken consacre également des pages extrêmement passionnantes
au Front national de Jean-Marie Le Pen qui, dans les années 50, fut le plus jeune
député de l’histoire de la France. Il fut également volontaire dans la guerre coloniale
d’Algérie, commando parachutiste et tortionnaire à Alger. Son Front national
d’extrême droite était un ramassis de toutes sortes de fascistes et collaborateurs
notoires. Lentement mais sûrement, il allait devenir le point de ralliement et le refuge
de tous ceux qui regrettaient le bon vieux temps de l’Algérie française.
L’ombre de la dernière guerre coloniale en Algérie plane toujours sur la
5e République et la chose s’est encore vérifiée dans toute son acuité en 2005. Au
sein de l’UMP (à l’origine, Union pour une majorité présidentielle, devenue plus tard
Union pour un mouvement populaire) du président Jacques Chirac, du Premier
ministre Dominique de Villepin et du ministre de l’Intérieur (l’actuel président) Nicolas
Sarkozy, le lobby colonial remportait une victoire non dénuée d’importance. Le 23
février 2005, l’Assemblée générale française approuvait une loi qui réhabilitait
complètement le passé colonial français et le plaçait même sur un piédestal. Dans
l’article 1er de la loi, on peut lire : « La nation exprime sa reconnaissance à l’égard de
toutes les femmes et tous les hommes qui ont participé à l’œuvre accomplie par la
France dans les anciens départements français de l’Algérie, du Maroc, de la Tunisie
et de l’Indochine, de même que dans les territoires qui, à l’époque, furent placés
sous souveraineté française. »
Et l’article 4 stipule : « Les programmes de la recherche universitaire accordent à
l’histoire de la présence française à l’étranger, plus précisément en Afrique du Nord,
la place qu’elle mérite. Les programmes d’enseignement reconnaissent en particulier
le rôle positif de la présence française outre-mer, plus précisément en Afrique du
Nord, et accordent à l’histoire et aux sacrifices des soldats de l’armée française dans
ces territoires, la place prépondérante qui leur revient de droit. »
Le parti socialiste français approuva lui aussi cette loi émanant de la majorité de
droite. Le PCF vota contre, mais aucun de ses représentants ne s’opposa au
négationnisme et au colonialisme éhontés de cette loi. Les milieux académiques
français menèrent avec succès une campagne contre cet interventionnisme flagrant
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de l’État. Et, lors de la grande révolte des banlieues, en automne 2005, l’opposition à
cette loi négationniste fut aussi portée dans la rue par d’innombrables jeunes
immigrés. Ils se considèrent comme la dernière population colonisée par la France.
Entre-temps, et non sans quelque ingéniosité juridique, Chirac a dû ramener à
nouveau la loi à son point de départ. Au grand dam de son successeur Nicolas
Sarkozy, soit dit en passant. C’est d’ailleurs ce dernier qui a tenu les propos suivants
: « Cette éternelle attitude contrite, qui s’excuse de tout ce qui s’est passé dans
l’histoire de France, commence tout doucement à confiner au ridicule. »
La grandeur de la France ? Frank Renken a fourni un travail important qui contribue
à expliquer ce phénomène. Aujourd’hui encore, des millions d’Africains subissent les
conséquences néfastes de cette grandeur – dans sa variante néo-colonialiste. Mais il
s’agit d’une tout autre histoire…
Wim De Neuter était journaliste, auteur de nombreux livres et articles sur le Moyen-
Orient et les pays du Maghreb. Co-auteur des livres De Palestijnen, een volk te veel?
(les Palestiniens, un peuple de trop ?), EPO, 1988 ; Allah weent om Algiers. Algerije
tussen militaire en islamistische dictatuur (Allah pleure pour Alger, l’Algérie entre
dictature militaire et islamiste), Standaard Uitgeverij, 1995 ; Het Midden-Oosten
hertekend (Le Moyen-Orient redessiné), VUBPRESS, 1996.
De Neuter est décédé en 2008.
1 Frank Renken, Frankreich im Schatten des Algerienkrieges. Die Fünfte Republik
und die Erinnerung an den letzten grossen Kolonialkonflikt (La France dans l’ombre
de la guerre d’Algérie. La 5e République et le souvenir du dernier grand conflit
colonial), V&R Unipress, Göttingen, 2006, 569 p., 69 euros, ISBN 978-3-89971-300-
8.
2 Frank Renken est chercheur scientifique au Centre Marc-Bloch de Berlin et
collaborateur scientifique du groupe du Linkspartei au Bundestag (le parlement
allemand).