paradigmes1_intro_fonctionnalisme.ppt

Pr. Jean-Marc Dutrénit
Les paradigmes
sociologiques,
analyses de la société
- I -
Introduction – Le Fonctionnalisme
Octobre 2009

Avertissement
• Ce cours a été conçu pour servir le
programme du DUT « Carrières Sociales »
module « M229 & MOp 229 Analyse de la
société ».
• Mais il peut aussi servir à tout
enseignement de Sociologie

Pourquoi les paradigmes ?
• Comme les autres disciplines, la sociologie
présente des écoles de pensée (paradigmes)
complémentaires ou opposées
• Il importe de les connaître car elles induisent de
fortes conséquences pour l’action sociale
• C’est le sujet de ce cours

Plan du cours
• Introduction (dans le présent diaporama)
• I – Le Fonctionnalisme (dans le présent diaporama)
• II – L’Habitus Culturel
• III – L’Ethnométhodologie
• IV – L’individualisme Méthodologique
• Conclusion
• N.B. En raison de leur taille les parties font l’objet de fichiers Speechi
différents

Définitions
• Paradigme : ensemble de postulats
et de méthodes qui orientent la
recherche scientifique (Ex : la mécanique classique
/ la relativité d’Einstein, la psychanalyse / la psychologie cognitive, le
fonctionnalisme / l’individualisme sociologique)
• Postulat : principe premier non démontré (Euclide : par
un point du plan, on ne peut mener qu’une parallèle à une droite donnée)
• Méthode : démarche utilisée pour tester une
hypothèse (description systématique, méthode expérimentale, analyse sémantique…)

Principaux paradigmes sociologiques
Postulats 
Méthodes de
démonstration

La société
détermine la
personne

Les personnes
construisent
librement la société

+ Sémantique

FONCTIONALISME
&
CULTURALISME
ETHNOMETHO-
DOLOGIE
+ Statistique
 HABITUS
CULTUREL
INDIVIDUALISME
METHODOLOGI-
QUE
Conséquences pour
l’action 
Changer les
structures
Eduquer les
personnes

Commentaire du tableau
• Deux postulats différents définissent deux
catégories de paradigmes :
1/La société détermine la personne
2/ Les personnes construisent librement la société
• Au sein de chaque catégorie, les méthodes de
démonstration recoupent cette première distinction :
1/ Méthodes plutôt sémantiques (recherche du sens)
2/ Méthodes plutôt statistiques (recherche de causalité, de
différences significatives, des conséquences, etc..)

Commentaire suite
• L’influence des paradigmes est essentielle pour
l’action sociale :
1/ Lorsque les leaders du travail social pensent que la société
détermine les personnes, la tendance du travail quotidien sera de
changer la société sans le concours des personnes (modifications des
systèmes d’allocations, ouverture d’établissements, etc..)
2/ Lorsque les leaders du travail social pensent que les
personnes construisent la société, la tendance du travail quotidien
sera de les entraîner à modifier leurs usages et leurs stratégies pour
changer leur vie (formation scolaire et professionnelle, compétence
sociale, parentalité, etc..)

Comment étudier les paradigmes ?
• Les paradigmes sociologiques ont leurs homologues en
psychologie et en action sociale…
• On étudiera donc ce que chaque paradigme propose en:
– Théorie de la société
– Théorie de la personne
– Théorie de l’action sociale
• C’est le moyen d’étudier les conséquences des
paradigmes sur les pratiques de travail social

Plan du cours partie 1
• I – Le Fonctionnalisme
A - Définition, histoire du paradigme, devoir
Histoire, la question du sens, définition
La question de la preuve scientifique, le test de Chi deux,
Le poids de variables concurrentes
B – La société d’un point de vue fonctionnaliste
Davis & Moore, Marx, March & Simon, Tocqueville.
Comment analyser un tableau statistique ?
Ex : statut et tolérance, classes sociales et valeurs, le suicide par Durkheim.
L’analyse par sous ensembles est souvent fallacieuse.
Qu’est-ce qu’une corrélation ?
C - La Personne d’un point de vue fonctionnaliste
Les culturalistes, Merton,
Contre exemples et découvertes récentes
D – Le travail social d’un point de vue fonctionnaliste
Définition du travail social
Histoire et fonctions de l’assistance
La thèse du contrôle social
La question des effets de l’assistance
Conclusion

Plan du cours partie 2 (autre fichier)
II - L’habitus culturel
A - Définition, devoir
B – La société d’un point de vue habitus culturel
Reproduction de la société, mobilité sociale,
Scolarisation, changements profonds malgré l’habitus,
Diplôme et origine sociale, choix du conjoint,
Pratiques culturelles. Clé d’interprétation
Critique
C - La Personne d’un point de vue habitus culturel
Pratiques juvéniles et lecture adulte
Violence et milieu social
Retard scolaire, milieu social et Q.I.
Réussite scolaire à 15 ans selon les établissements et le SES parental
Conclusion
D – Le travail social d’un point de vue habitus culturel
Découpages arbitraires
Destruction de solidarités de classe
Patronage philosophique bourgeois
Système social et pauvreté
Recrutement des travailleurs sociaux
Conclusion

III – L’ethnométhodologie
A - Définition, devoir
B – La société d’un point de vue ethnométhodologique
• Les interactions sont décisives
• Les hommes régulent leurs interactions au moyen de la réciprocité
• Les acteurs construisent des règles implicites
• Les interactions produisent des valeurs faisant système
• Les degrés de liberté des acteurs dans leur vie sont de mieux en mieux mesurés. Cinq
exemples
C - La Personne d’un point de vue ethnométhodologique
• Définition
• La construction de la personne chez G.H. Mead et J. Habermas
• Construction de soi et opportunités. Trois exemples
La socialisation secondaire
• Une théorie interactive de la déviance
• Apport des Neurosciences
D – Le travail social d’un point de vue ethnométhodologique
• Définition
• Trois exemples de descriptions ethnométhodologiques de travail social
• Exemples de constrution de de soi par interactions organisées par le travail social
• La compétence sociale au cœur du travail social
• L’étude américaine « Chicago Longitudinal Study »
• Conclusions

IV – L’individualisme méthodologique
• A - Définition, devoir
• B – La société d’un point de vue individualisme méthodologique
• Un système causal adapté à la nature du cerveau humain
• Le raisonnement est à la base de l’action des hommes
• L’action humaine entraîne des effets imprévus, contre-intuitifs
• Sociologie & Neurosciences sont connexes et différentes
• L’homme raisonne avec ce qui fait sens pour lui
• Les millions de décisions individuelles
construisent les phénomènes sociaux
• C - La Personne d’un point de vue individualisme méthodologique
• Degrés de liberté de la personne
• La déviance est un délibéré personnel
• L’homme sait l’art de se persuader des idées fausses fragiles ou douteuses
• Le soi et le groupe sont en concurrence permanente
• Néanmoins, tout n’est pas perdu pour l’humanisme…
• Rapports entre psy et socio : le rôle de l’individu dans
l’évolution des normes
Conclusions
• D - Le travail social d’un point de vue individualisme méthodologique
• Deux motivations fondamentales
• La chaîne motivations-valeurs-modes d’action-effets comme modèle de compréhension
IM du travail social
• L’impasse actuelle
• Le choix du spectateur impartial
• Des voies d’optimisation pour l’Education Nationale et les Affaires Sociales
• Conclusion

Pédagogie
• 18 séances 3 sept-6 fév
• Cours : les modèles d’analyse selon
les 4 principaux paradigmes des
Sciences Humaines
• TD : applications sous forme de 4
devoirs individuels dactylographiés.
Enoncés dans le cours

Programme des cours & des TD
05/09 12/09 19/09 26/09 03/10 10/10 17/10 24/10 14/11
Cours Intro.
Définiti
ons.
Progr.
Fonct
La
société
Fonct
Ex
analyse
tableau
Fonct
La
person
ne
Fonct
Le trav
social
Habitus
La
société
Habitus
Ex
analyse
tableau
Habitus
La
personn
e
Habitus
Le trav
social
TD Choix
sujet,
accord
JMD
Recher
che
tableau
Analyse
tableau
Rédac
comme
ntaires
Rendu
devoir
Fonct
Recher
che
tableau
Analyse
tableau
Rédac
comme
ntaires
Rendu
devoir
Habitus
21/11 28/11 05/12 12/12 09/01 16/01 23/01 29/01 06/02
Cours Ethnom
éthodo
La
société
Ethnom
éthodo
Ex
analyse
tableau
Ethnom
éthodo
La
personn
e
Ethnom
éthodo
Le trav
social
Indiv
méthod
La
société
Indiv
méthod
Ex
analyse
tableau
Indiv
méthod
La
person
ne
Indiv
méthod
Le trav
social
Conclu
sion
TD Recher
che
tableau
Analyse
tableau
Rédac
com
mentair
es
Rendu
devoir
Ethnom
éthodo
Recher
che
tableau
Analyse
tableau
Rédac
comme
ntaires
Rendu
devoir
Indiv
métho
Rattrap
age

Vos 4 devoirs à faire en TD
• Ils traitent un seul sujet - choisi en accord avec moi (celui
de votre mémoire par exemple). MAIS chaque devoir analyse ce
sujet selon un paradigme différent
• Ils concernent l’étape n° 4 de la démarche de
recherche dite : « Analyse des résultats » ( Cf. Cours
« Initiation à la recherche en Sciences Sociales » Analyse
des résultats : comparaison de moyennes, tableaux stat., Chi deux, régression simple, multiple)
• Cette analyse doit être faite sous forme d’un
commentaire de 3 tableaux statistiques. On peut
inventer ces tableaux (à condition de le préciser) si on
n’en trouve pas sur le sujet choisi

Modalité des TD
• Le TD n’est pas un cours bis, mais un Travail Dirigé,
comme l’exige toute pédagogie de qualité
• Le TD aura donc lieu en bibliothèque – ce qui inclut
internet et d’autres locaux selon convenance
• Mon rôle sera de vous conseiller individuellement dans
la réalisation de vos démarches pour réaliser devoirs sur
les paradigmes

I
Le Fonctionnalisme
Enoncés de relations entre
phénomènes sociaux et de leur
sens caché.

Pères fondateurs
• B. Malinovski La vie des Argonautes du Pacifique
GB, 1920
• Robert K. Merton Eléments de théorie et de
méthode sociologiques USA 1950
• Ont été les grands fondateurs du
Fonctionnalisme
• Ont engendré l’école culturaliste (cf. partie
théorie de la personne)

Exemples d’énoncés
fonctionnalistes … Herbert Gans « Les alternatives
fonctionnelle à la pauvreté » Am J of Soc 1972, 275-289 &
J.M. Dutrénit Sociologie et compréhension du travail social, Privat, 1980
• « L’existence de la pauvreté assure que les travaux pénibles seront
faits… Car ces travaux ne peuvent être exécutés que de deux
façons : soit en payant des salaires plus élevés soit en embauchant
des gens qui n’ont pas d’autre choix que de faire ces travaux-là pour
un bas salaire.
• Les pauvres subventionnent directement ou indirectement bien des
activités qui bénéficient aux nantis.
• La pauvreté contribue à la création de nombreuses occupations et
professions qui servent aux pauvres ou qui en protègent le reste de
la population (police, tribunaux, prostitution, armée du salut, etc…)
…. »

Gans, suite
• « Les pauvres ont plusieurs fonctions culturelles :
construction des pyramides, des temples grecs, des
cathédrales gothiques, etc…
• (…)
• La culture de bas niveau créée pour et par les pauvres
est souvent développée par les plus riches : jazz, pop
art, westerns, etc.
• (…)
• Une analyse fonctionnelle doit conclure que la pauvreté
persiste non seulement parce qu’elle satisfait un certain
nombre de fonctions, mais aussi parce que plusieurs des
alternatives à la pauvreté seraient dysfonctionnelles pour
les membres les plus riches de la société…. »

Cet exemple permet de comprendre une première
définition du fonctionnalisme
(Encyclopédie Microsoft® http://fr.encarta.msn.com © 1997-2007)
• Théorie qui conçoit la société comme un
ensemble d’éléments fonctionnant en vue de se
maintenir entre eux.
• La perturbation d’un élément produit un
réajustement des autres.
Remarque
• Paradigme basique et protéiforme en raison de
son usage de la logique universelle y = (f) x

Un peu d’histoire…
• L’école fonctionnaliste naît dans le champ de l’anthropologie sociale
sous l’impulsion de Bronislaw Malinowski (1884-1942), puis d’Alfred
Radcliffe-Brown (1881-1955). Les fonctionnalistes affirment qu’un
phénomène x existe en raison de l’existence d’un phénomène y ou
de la variation systématique d’une pluralité de phénomènes par
rapport à lui. Ce sont des assertions très rigoureuses qui
présupposent un système de facteurs en corrélation que l’on peut
exprimer par des formules mathématiques plus ou moins
complexes. Selon le fonctionnalisme, on ne trouve rien dans la
société qui ne soit « fonctionnel », qui n’agisse sur d’autres aspects
de la structure ou du fonctionnement de la société. Cette doctrine,
dont le cadre théorique est resté vague, s’est développée à partir
d’interprétations utilisées par les anthropologues qui étudiaient des
peuples n’ayant aucune histoire écrite.

Et des critiques…
• En affirmant que toutes les choses existent parce qu’elles
remplissent une fonction dans la structure sociale globale, la théorie
fonctionnaliste apparaît comme une défense systématique du statu
quo. C’est la raison pour laquelle le fonctionnalisme fait l’objet de
violentes critiques de la part des sociologues dans les années 1960.
À la même époque, les sciences sociales sont largement dominées
par le marxisme, notamment par l’école de Francfort, qui critique les
institutions existantes et préconise leur refonte complète.
• S’il connaît des limites évidentes, le fonctionnalisme demeure
cependant une théorie majeure des sciences sociales, qui a
notamment influencé les structuralistes. Développée par
Malinowski, la méthode d’observation participante, qui implique une
totale immersion du chercheur dans son terrain, est toujours utilisée
dans les études sociologiques.

Fonctionnalisme et sens commun
• Le Fonctionnalisme correspond à une démarche de
l’esprit attribuant une signification à la relation observée
(ou croyant être observée) entre deux ou plusieurs
phénomènes. Ex. La pauvreté présente des fonctions énoncées précédemment (H. Gans). La
fonction de la prohibition de l’inceste est de rendre l’alliance avec des « étrangers » obligatoire (Cl. Lévi-Strauss)
• Elle est usuelle dans la vie quotidienne et a été utilisée
abondamment au début de la sociologie trop souvent
sans preuves. Ex. La fonction des côtes du melon : préparer leur partage entre les membres de la
famille à table (B. de St Pierre 1850). La réussite est fonction de l’origine sociale (Marx et successeurs,)
• Pour devenir scientifiques ces énoncés doivent apporter
des preuves

La question du sens des relations entre
phénomènes sociaux
• Exemple du rituel de danse pour faire venir la pluie dans
une tribu agricole (Merton 1954)
• Fonction manifeste : agir pour les cultures
vivrières
• Fonction latente : resserrer la solidarité
pour le travail agricole ou en cas de
disette si la pluie ne vient pas à temps

La question de la preuve
scientifique
• Ces preuves sont fournies par les théories et les
méthodes disponibles à chaque époque. (Ex . Le feu prend parce
que j’ai fait la bonne magie; mon fils est malade parce que quelqu’un l’a ensorcelé; les enfants en
échec parce que leur origine est défavorisée; etc. )
• Depuis l’apparition des méthodes statistiques (1920), le
fonctionnalisme est devenu plus rigoureux mais de
nombreux auteurs prétendent encore échapper à leur
usage.
• Mais, même parmi ceux qui en usent, une courte
majorité statistique est trop souvent présentée, à tort,
comme une relation fonctionnelle et même un
déterminisme, càd une causalité. (Wonnacott & al. 1998)

Causalité (Wonnacott & al. 1998)
• Il peut exister une causalité si et
seulement si la distribution statistique du
phénomène observé, suite à une action
définie, est différente (test du Khi deux) de
ce que donnerait le hasard (pile ou face)
• Mais cette condition n’est pas suffisante :
il faut examiner le poids de toutes les
variables concurrentes

Résultats semblables ou différents du hasard
après 1 an d’AEPS en Centre Social pour des
enfants en échec scolaire ?
Le Khi deux (Wonnacott & al. 1998)
Enfants en
échec scolaire
Progrès > à 2
pts de
moyenne
Stagnation ou
recul
Calcul d’une
distribution au
hasard
Aide
éducative
périscolaire
27/54
X29
27/54
x25
27
Absence
d’aide
27/54
X29
27/54
x25
27
29 25 54
Enfants en
échec scolaire
Progrès > à 2
pts de
moyenne
Stagnation ou
recul
Effectifs
observés
Aide
éducative
périscolaire
24 3 27
Absence
d’aide 5 22 27
29 25 54
Enfants en échec
scolaire
Progrès > à 2 pts de
moyenne
Stagnation ou recul Résultats
d’une
distribution
au hasard
Aide éducative
périscolaire
14.5 12.25
Absence d’aide
14.25 12.25

Calcul du Khi deux
• Le Chi deux est la somme du résultat de la formule ci après pour toutes les cellules de données
du tableau.
(Effectif observé – Effectif hasard)²
Effectif hasard
• Appliqué au tableau précédent, le calcul donne :
• (24 - 14,5)² + (3 -12,5)² + (5 - 14,5)² + (22 - 12,5)² = 32, 28
14,5 12,5 14,5 12,5
• On compare cette valeur à la valeur d'une table de chi-deux au risque 5 % et au
degré de liberté 1 (le degré de liberté est donné par (ligne -1) x (colonne - 1) soit ici
(2 - 1) x (2 - 1) = 1).
La valeur trouvée est supérieure à la valeur de la table (3,84). Le test est donc
significatif, l'hypothèse nulle est rejetée. l'hypothèse d’un effet dû à autre chose que
le hasard est acceptée.
Nous venons de démontrer que l’AEPS telle qu’elle a été pratiquée sur le site
examiné donne statistiquement plus de progrès scolaire que son absence. On dira
qu’il existe une bonne corrélation entre AEPS et progrès scolaire

Examen du poids de variables
concurrentes.
• Dans cette observation AEPS on a éliminé par avance le poids
possible de trois variables concurrentes en maintenant leur valeur
constante. Comment ?
• Le groupe témoin a été constitué par des élèves ressemblant à ceux
du groupe expérimental (groupes appariés)
– par le fait d’être en échec scolaire
– par la CSP des parents (variable milieu culturel)
– par la classe de son école (variable pédagogie des professeurs)
• Les résultats obtenus sont donc indépendants de la pédagogie et du
milieu social car
– chaque professeur a le même nombre d’élèves dans chaque groupe (tém et exp)
– chaque CSP a le même nombre d’élèves dans chaque groupe
• Mais d’autres variables peuvent avoir une influence non prise en
compte ici

Examen du poids de variables concurrentes.
Structural Equation Model Showing the Relationship Between Family
Processes, Child Characteristics, and Achievement for Children Aged 6 to
11 Years (Ryan & Adams 1998)

Commentaire du modèle Ryan &
Adams (1998)
• L’analyse de régression multiple permet de mesure le poids relatif
des différentes variables introduites par le chercheur. (Wonnacott &
al. 1998)
• Plus les coefficients sont élevés et positif, plus la liaison est
importante entre les variables reliées par un trait ou une flèche.
• On voit ici que la plus forte liaison avec la réussite (Achievement)
est « la concentration académique » de l’élève, autrement dit sa
motivation scolaire. Cela répond par la négative à l’hypothèse du
déterminisme de la réussite par l’origine sociale (SES des parents)
• N.B. r²=0,54 signifie que ce modèle ne rend compte que de 54%
des variations observées de la réussite des élèves. Il y a donc
d’autres variables, absentes de ce modèle, qui expliquent une autre
moitié de la réussite des élèves. (Le QI en fait partie)

Examen du poids de variables concurrentes.
Exemple France Enquête FQP 1993
• 86% des agriculteurs ont des parents
agriculteurs. => La variable héritage culturel
semble jouer très fortement dans un sens de
reproduction.
• MAIS…
• Parmi TOUS les enfants d’agriculteurs, seuls
24% d’entre eux deviennent agriculteurs =>
D’autres variables (à trouver) réduisent
drastiquement le poids de la variable héritage
culturel.

Conclusion sur les méthodes
• La rigueur scientifique se traduit par
– La preuve statistique
– L’examen du poids des différentes variables sur un
phénomène
– La quantification du maximum de facettes du
phénomène étudié
• Trop de travaux fonctionnalistes omettent ou
ignorent ces règles fondamentales. Dès lors ils
ne sont ni scientifiques ni fiables

Votre devoir sur le fonctionnalisme
• Sur le sujet choisi en accord avec l’enseignant, (un seul sujet pour
les 4 devoirs), présenter 3 tab statistiques en mentionnant la source,
la date, l’intitulé du tab., la taille de l’échantillon et construire un
commentaire pour chaque sous la forme :
• Définition du paradigme (5 lignes. Cf. Cours, Dictionnaires de
Sociologie & Web)
• Enoncer les variables du tableau (ex : âge, sexe, revenu, CSP, taux
de sortie culturelles, etc..)
• Ces variables sont-elles fortement ou faiblement corrélées (au sens
statistique) ?
• Fonction manifeste du phénomène étudié ?
• Fonction latente ?
• Critique du fonctionnalisme
• 2 p. obligatoirement dactylographiées maxi + tab.
• A remettre le : 03/10/2007 (- 2 points par semaine de retard, points en moins si orthographe ou
syntaxe défectueuse)

B - La Société
d’un point de vue
fonctionnaliste
Davis & Moore, Marx, March & Simon, Tocqueville.
Comment analyser un tableau statistique ?
Ex : statut et tolérance, classes sociales et valeurs, le
suicide par Durkheim.
L’analyse par sous ensembles est souvent fallacieuse.
Qu’est-ce qu’une corrélation ?

Théorie fonctionnaliste de la
division du travail (Davis et Moore, USA, 1930)
N.B. Le système s’auto alimente dans le temps, de la Préhistoire à nos jours
• Découvertes scientifiques et techniques
• Différenciation des compétences (formation)
• Différentiation des métiers (issus progressivement de nouvelles formations)
• Différenciation des revenus
• Concurrence des postes et des places

D’un point de vue fonctionnaliste, on
dira que ces variables présentent…
• des relations fonctionnelles
• des degrés de liberté importants
• des fonctions manifestes de changement
(découvertes scientifiques et techniques)
• des fonctions latentes immobilisantes (places
et postes acquis)

Le schéma marxiste du
développement des sociétés est
aussi fonctionnaliste
• forces productives (sciences, techniques, ressources naturelles)
transforment en permanence (ou font éclater périodiquement)
• rapports de production (production, consommation, distribution et
marché)
• et superstructures (institutions et idéologies)

dira que ces variables présentent…
• Les mêmes caractères que dans le
schéma de Davis et Moore vu
précédemment.

On peut analyser des sous-
ensembles sociaux d’un point
de vue fonctionnaliste
Ex de March & Simon, Les
organisations, Dunod 1964

Quitter l’organisation March & Simon 1964
Conformité emploi/ Prévisibilité des Compatibilité
Image de soi relations de travail emploi/autres
Fonctions
+ + +
Satisfaction Taille de
au travail l’organisation
+
- Possibilité
- de mutation
Désir de quitter ds l’organisation
l’organisation

Dans ce schéma de
March & Simon …
• Chaque relation examinée est une relation fonctionnelle que la
mathématique traduit par Y = a X
• Ex : Plus la satisfaction au travail (X) est forte, plus faible est le désir
de quitter l’organisation (Y)
• Le coefficient (a) est déterminé par l’étude statistique du
phénomène (régression simple ou multiple).
• Fonction manifeste de la satisfaction = stabiliser la vie
professionnelle.
• Fonction latente de la satisfaction = freiner la formation continue,
donc réduire l’employabilité

Rapidité et lenteur du progrès agricole
(Tocqueville L’Ancien Régime et la Révolution, 1830)
FRANCE
Société centralisée
(Variable 1)
Propriétaire foncier réside à Paris
(Variable 2)
Progrès technique agricole lent
(Variable 3)
ANGLETERRE
Société décentralisée
Propriétaire foncier réside
sur son domaine
Progrès technique agricole
rapide

Analyser un tableau
sur le mode fonctionnaliste

Exemple de relation entre
catégories sociales et
tolérance
S. Stouffer : une mesure de la tolérance (1955)
in Boudon Le vocab des Sciences Sociales, 1965

USA % Peu
tolérant
%Moyen
Tolérant
% Très
tolérant
Totaux
Personnali
tés locales
N=1500
5 29 66 100
Sondage
national
N=4900
19 50 31 100
SUD DES ETATS UNIS %
Personnali
tés locales
7 36 57 100
Sondage
national
22 57 21 100

dira … (c’est ici un modèle d’analyse pour votre devoir)
• Les variables du tableau sont : catégorie sociale,
tolérance, milieu environnant (sud /reste des USA)
• Degré de tolérance = fonction de la catégorie sociale
(Y= a X). Bonne corrélation (Le Chi deux est significatif au seuil de
.0001)
• On peut déduire de ce tableau :
• Fonction manifeste des élites = Au contact de tous, elles
doivent gérer les conflits locaux sans guerre civile
• Fonction latente = offrir un modèle de modération,
entretenir la réciprocité et la coopération entre les
groupes

Un autre exemple

Classe sociale et système de valeurs
(Hyman, in Boudon et Lazarsfeld 1965)
Lecture : 68 % des 512 personnes de classes sup. préconisent une formation
universitaire comme facteur essentiel de promotion, …
Individus préconisant
une formation
universitaire %
N
(effectifs des classes
dans l’échantillon
interrogé)
Classes supérieures 68 512
Classes moyennes 52 1531
Classes inférieures 39 856
TOTAL Chi deux significatif au
seuil de .0001
2899

• Les variables du tableau sont : classe sociale, valeur
attribuée à une formation universitaire
• Les opinions = fonction de la classe sociale (Y= a X).
Bonne corrélation (Le Chi deux est significatif au seuil de .0001)
• Fonction manifeste des classes sociales = Elles
conditionnent les valeurs de leurs membres
• Fonction latente = les valeurs des classes sociales
contribuent à reproduire le système existant

Remarques critiques sur le commentaire
fonctionnaliste à partir du tableau
• Le fonctionnalisme énonce des fonctions à partir des
majorités statistiques. Il passe sous silence les 32% de
personnes de classe supérieures qui ne préconisent pas
une formation universitaire et les 39% de classes
inférieures qui préconisent une formation universitaire.
• En attirant l’attention sur les différences, le
fonctionnalisme désigne la partie majoritaire d’une
classe sociale pour sa totalité (métonymie).
• En attirant l’attention sur les tendances majoritaires, le
fonctionnalisme oublie l’importance des individualités et
leur indépendance. Il aveugle l’avenir.
• Au final, la liberté individuelle disparaît au profit des
relations recherchées entre éléments statistique des
attributs sociaux.

On est souvent en France
victime des traditions que l’on
célèbre.
Exemple du suicide chez
Durkheim

Le Suicide (Durkheim) en Prusse, moyenne des années 1887-89,
Taux de suicide par million et par an )
Lecture : 360 suicides sur 1 million d’hommes célibataires en Prusse en fin
des années 1880, etc.
HOMMES FEMMES
Célibataires 360 120
Mariés 430 90
Veufs 1470 215
Divorcés 1875 290
Chi deux significatif au
seuil de .0001

• Les variables du tableau sont : Etat civil, Sexe, Taux de
suicide
• Le suicide Y = fonction de l’état civil X1 ET du sexe X2
(Y= a X1 + bX2). Bonne corrélation (Le Chi deux est significatif
au seuil de .0001)
• Fonction manifeste : le statut de la femme à cette
époque a pour fonction de protéger du suicide
• Fonction latente = le suicide vient souligner le caractère
sacré du lien social. Sa rupture (veuvage, divorce)
entraîne une augmentation des suicides

Remarques critiques sur le commentaire
fonctionnaliste à partir du tableau
• Le fonctionnalisme énonce des fonctions à partir des majorités
statistiques. Il passe sous silence les 999640 célibataires qui ne se
suicident pas !
• En attirant l’attention sur les différences, le fonctionnalisme désigne
la partie majoritaire d’une catégorie sociale pour sa totalité
(métonymie).
• En attirant l’attention sur les tendances majoritaires, le
fonctionnalisme oublie l’importance des individualités et leur
indépendance : les 999000 personnes sur 1 000 000 qui ne se
suicident pas dans chacune des catégories du tableau !
• Au final, la liberté individuelle disparaît au profit des relations
recherchées entre éléments statistique des attributs sociaux.

Mais le formalisme de la
recherche objective des
causes est respecté :
Durkheim examine des variables
concurrentes…

Suicide et religion
A gauche le tableau présenté par Durkheim.
A droite celui qu’il faudrait construire…
Cantons
composés en
majorité de…
Taux de
suicide par
million
Catholiques 50 à 100
Protestants 230 à 600
Mixtes 100 à 360
Cantons
composés
en majorité
de…
Taux de
suicide des
Protestants
Taux de
suicide des
catholiques
Catholique
s
Durkheim n’évoque
Protestants pas ces
Mixtes données A tort !...

WARNING
Commentaire
fonctionnaliste :
• La religion catholique protège
du suicide (la fréquence des
sacrements entretient le lien social)
Commentaire
scientifique
• On ne peut rien affirmer sans
vérifier le taux de suicide des 2
types de fidèles dans chaque
type de canton. Il se peut que
les minoritaires se suicident
davantage que les majoritaires
dans chaque canton…

RE - WARNING !
Le suicide est causé par les maladies mentales et non
par le contexte social
On en trouvera les preuves statistiques et neurobiologiques dans :
Expertise Collective, Inserm, Suicide, Autopsie psychologique,
outil de recherche en prévention, Les Editions INSERM, 2005
Ce document présente les travaux du groupe d’experts réunis par l’Inserm dans le cadre
de la procédure d’expertise collective, pour répondre aux questions posées par la
Direction générale de la santé (DGS) concernant l’intérêt de la démarche d’autopsie
psychologique dans la prévention du suicide. Il s’appuie sur les données scientifiques
disponibles en date du premier semestre 2004. Environ 350 articles et documents ont
constitué la base documentaire de cette expertise. Le Centre d’expertise collective de
l’Inserm a assuré la coordination de cette expertise collective avec le Département
animation et partenariat scientifique (Daps) pour l’instruction du dossier et avec le
service de documentation du Département de l’information scientifique et de la
communication (Disc) pour la recherche bibliographique.

Un paradoxe analogue
Le taux d’illettrisme et la
proportion de noirs dans les
cantons des USA…

A gauche le tableau type Durkheim par comté.
A droite celui qu’il fallait construire… et qui détruit
l’illusion du tableau de gauche !
% de noirs
dans les
Comtés des
USA
%
d’analphabéti
sme
50 50
25 25
10 10
% de
noirs
dans les
Comtés
des USA
Taux de
blancs
analphabèt
es
Taux de
noirs
analphabèt
es
50 45 49
25 23 25
10 10 9

Intermède sur la notion
de corrélation
Pour vos devoirs

Que vaut la corrélation entre taille et
myopie d’après ce tableau ?
• Nous avons mesuré les valeurs de 2 variables sur un groupe de 4 individus
V1 Taille -2 2 2 -2
V2 Myopie +2 2 -2 -2
Reportons ces données sur un graphe pour apprécier leur corrélation

Principe du coefficient de corrélation r :
produit des x par y pour chaque position des individus dans l’espace,
représentée par un point rouge
Ici le total des produits = (-4)+(-4)+ (+4)+(+4) = 0.
On dit qu’il n’y a pas de corrélation entre la taille des individus et leur
myopie
NB. On compte en négatif les tailles inférieures à la moyenne. Idem pour la myopie
+X Taille
-X
+Y Myopie
-Y
.x+2, y+2=+4
.x-2, y+2= -4
.x-2, y-2=+4 .x+2, y-2=-4
r ~ 0

Que vaut la corrélation entre taille et
pointure d’après ce tableau ?
• Nous avons observé une autre variable sur un autre groupe de 4 individus :
Taille -4 -2 2 4
Pointure -4 -2 2 4

Ici le total des produits = +4 +4 +16 +16 = 40.
On dit qu’il n’y a une forte corrélation positive entre la taille des
individus et leur pointure. Quand x est petit y aussi. Quand x est grand y
aussi.
NB. On compte en négatif les tailles inférieures à la moyenne. Idem
pour la Pointure
+X Taille
-X
+Y Pointure
-Y
.x+2, y+2=+4
.X+4, y+4= 16
.x-2, y-2=+4
.X-4, y-4= 16
r ~ +1

Que vaut la corrélation entre altitude et
température d’après ce tableau ?
• Nous avons observé deux autres variables sur la France :
Température 4 2 -2 -4
Altitude -4 -2 2 4

Ici le total des produits = -4 +4 -16 -16 = -40.
On dit qu’il n’y a une forte corrélation inverse ou négative entre l’altitude
et la température. Quand x est petit y est grand. Quand x est grand y
est petit.
NB. On compte 0° et 0 mètre au niveau de la mer. Puis on descend dans le sol en
valeurs négatives
+X Altitude
-X
+Y Température
-Y
.X-2, y+2= -4
.X-4, y+4= -16
.X+2, y-2= -4
.X+4, y-4= -16
r ~ -1

Ensuite les mathématiciens Bravais et Pearson (1920) ont trouvé une
modalité de calcul pour que le coefficient varie de -1 à +1
-1 < r < +1
• Absence de corrél = 0 (graphe Taille-myopie)
• Corrél positive totale = +1 (graphe Taille-pointure)
• Corrél négative totale = -1 (graphe température-
altitude)

La formule de calcul du coef. de corrélation de
Pearson rP est :
rP = =
• En savoir plus
http://fr.wikipedia.org/wiki/Corr%C3%A9lation_%28math
%C3%A9matiques%29
• http://www.techno-
science.net/?onglet=glossaire&definition=6383
• (Wonnacott & al. 1998)

C - La Personne d’un point
de vue fonctionnaliste
Les culturalistes, Parsons et Merton,
Contre exemples et découvertes récentes

Une pléiade de culturalistes tentent de trouver des
déterminismes fonctionnels (1920-1960)
Malinowski B. 1944 Une théorie scientifique de la culture - Mead 1930 Mœurs et
sexualité en Océanie - Kardiner 1939 L’individu et sa société - R. Benedict 1935
Echantillons de civilisation - Linton 1945 Les fondements culturels de la personnalité
• Il n’y aurait pas de nature humaine : seulement de la culture
• Les cultures sont relatives, équivalentes. Aucune n’est meilleure
que l’autre.
• Les conditions sociales et éducatives vécues pendant l’enfance
formeraient les types de personnalité conformes aux structures et
valeurs locales, sur le modèle Pavlovien.
• La psychologie des individus dépendrait d’une prétendue
« conscience collective »

Le culturalisme dans son
contexte des années 1930
• Il s’opposait au racisme naturaliste qui dominait alors la culture
occidentale.
• Il révéla nombre de cultures différentes, archaïques mais
intelligentes et cohérentes
• De son côté, le marxisme de l’époque (URSS stalinienne) fondait
son développement sur l’idée de déterminisme social appris dans
l’enfance sur le modèle Pavlovien
• De nombreux intellectuels ont alors associé marxisme et
culturalisme sous l’égide des concepts de conscience collective et
de déterminisme culturel

Mais ces bonnes intentions étaient
très inexactes ...
• On trouve toujours des individus hors normes ou qui
transforment ces normes. (Le culturalisme prend la
partie pour le tout)
• Plus les conditionnements partiels sont nombreux, plus
la personne devra arbitrer entre eux et choisir. C’est la
clé de la liberté!
• Les exemples foisonnent : incroyants sous l’inquisition,
terroristes versus pacifistes dans de nombreuses
cultures : Islam actuel, Socialistes russes 1917, Iran
actuel, etc..

D’autres fonctionnalistes ont tenté de
retrouver la liberté individuelle dans le
système
T. Parsons et R.K. Merton

T. Parsons invente un modèle « LIGA » qui associe
psychanalyse, conditionnement (Pavlov) et
environnement social
(Les systèmes sociaux, 1955)
• Latence = stabilité normative apprise au cours de la
crise orale alternant dépendance et permissivité
• Intégration = attachement oedipien à divers supports
• Goal-attainment = définition des buts passant par le déni
de réciprocité de l’adolescence
• Adaptation = âge de la maturité et de la manipulation
des sanctions

R.K. Merton 1950 écrit un chapitre célèbre intitulé :
« Structure sociale anomie et déviance »
in Eléments de théorie et de méthode sociologique
• Les buts énoncés par le système social (ou la
nature humaine… auri sacra fames l’infernale
soif de l’or)
• et…
• les moyens d’y parvenir
• font l’objet de combinaisons diverses par les
personnes.
• Cela permet de définir cinq modes d’adaptation
individuelle à la société => écran ci après

Types d’attitudes reliées au
système social (Merton)
Légende : + = acceptation et présence de buts, moyens ;
- = refus ou absence de buts, moyens...
Modes
d’adaptation
Buts Moyens
Conformisme + +
Innovation + -
Ritualisme - +
Evasion - -
Rébellion Autres Autres

Les découvertes récentes (1980-2005) ont
retrouvé la liberté de l’homme de façon
plus fondamentale encore

Les sociétés changent
• Des ères de paix alternent avec ères de guerres selon les chefs
qui se succèdent. (De Coppet D. & Zemp H. 1978 Aré Aré, un
peuple mélanésien et sa musique)
• Une société peut passer de l’agressivité au pacifisme en une
génération. Ex Allemagne, Japon, 1940 / 1960
• et inversement : Génocide Rwandais, Terrorismes divers...

La nature humaine est une
réalité en liberté 1/2
• les stades de développement cognitifs
• sont universels : catégorisation, généralisation,
différenciation.
• notions de justice et d’équité apparaissent à l’âge de
sept ans
• ces développements existent partout, quelque soit le
contexte culturel
(Cf. Warren P. 1980 Studies in cross cultural psychology, &
Dougherty 1985 Directions in cognitive anthropology )

La nature humaine est une
réalité en liberté 2/2
• Les neurosciences ont localisé dans le
cerveau de nombreux éléments pré-câblés :
• conduites altruistes,
• agressivité,
• compétence sociale & éthique,
• sens du relatif féminin,
• etc…
• Ces éléments s’imposent aux sociétés.
(Cf. Damasio Le cerveau des émotions 2003, Kimura Cerveau
d’homme, cerveau de femme ? 2001)

Conclusion sur la Personne
• Le nombre de variables que les stratégies des individus
mobilisent est si important qu’elles apparaissent imprévisibles
en dépit des tentatives fonctionnalistes
• L’infinité de micro-déterminismes qui peuvent surgir autour de
(et chez) une personne correspond à la définition
mathématique du hasard (infinité de variables)
• La concurrence mutuelle des micro-déterminations pose à
l’individu la question « Que choisir ? ». Plus les micro-
déterminations seront nombreuses plus l’individu devra
arbitrer entre elles…

D - Le travail social
d’un point de vue fonctionnaliste
Définition du travail social
Histoire et fonctions de l’assistance
La thèse du contrôle social
La question des effets de l’assistance
Conclusion

Définition
• Tout acte qui au moyen d’interaction,
d’apprentissage ou de service permet de développer
le statut de personnes tombées au dessous de
seuils définis par la société (JMD 1980)
• L’intervention sociale est universelle, variable à
l’infini, fonction des formes de la société qui
l’engendre (JMD 1980)
• Environ 25 % du PIB de chaque société a été
consacré aux soins & à l’assistance

Sociétés animales
• L’altruisme animal (oiseaux, insectes
ouvriers/reines, ) est répandu en biologie.
• Lions, loups, hyènes chassent en coopération
(bon rendement) : l’altruisme est favorisé.
Singes se portent assistance (Dian Fossey).
Les gnous assistent la parturiente.
• La faiblesse physique individuelle des hommes
les a conduits à une morale de la coopération
(Lovejoy 1981)

« la moralité aurait donc une valeur biologique
adaptative comme toute adaptation (yeux
mains dents) sans statut spécial.
Elle serait innée MAIS limitée
aux proches. » (Ruse 1993)

En somme il y a une hypothèse
évolutionniste de l’éthique (Ruse 1993)
• Des éthiques adaptées surprenantes & variées. Chez les Inuits :
euthanasie & infanticide mais la personne est sacrée.
• H. Spencer, O. Wilson : l’évolution est progressive
• Morale humaine = produit de ce processus, réflexivement
connecté à l’identité des individus & des groupes
• Devoir probable de prolongation du processus

Sociétés primitives
Cf. Jean-Marc Dutrénit Gestion et Evaluation des services sociaux, Economica
1989 chap 3 & 4
• On a devoir d’assistance aux membres de
la tribu du clan, de la famille (lévirat,
sororat, femmes en couches).
• …et devoir de combat à mort à l’égard de
tous les autres (jq. la mondialisation
actuelle)
• C’est une réciprocité restreinte

Sociétés antiques
Cf. Jean-Marc Dutrénit Gestion et Evaluation des services sociaux, Economica
1989
• Idem sociétés primitives
• +
• Lois Frumentaires -100 av JC (fixation du prix du blé)
• Prêts aux ex légionnaires pour achat de terre. Intérêts pour la
caisse communale pour les orphelins
• Distribution gratuite de blé (60 kgs/mois) au portique Minucius à
tous les citoyens (chefs de famille) Ier s ap. JC
• Pain + huile + viande idem 200 ap JC
• Orphelinats à Rome en 330
• Pain quotidien gratuit à tte la popul de Rome, Antioche,
Alexandrie et Constantinople au IV s ap JC
• C’est une réciprocité moins restreinte

Moyen Age occidental
• Idem sociétés primitives
• +
• Eglise qui remplace le rôle de l’Etat romain
• En l’an 1000 : 1000 hôpitaux en France
• 1250 : Les fourreurs parisiens ont une vraie SS-
mutuelle contre maladie et chômage
• 1600 Vincent de Paul, les enfants trouvés
• C’est une réciprocité + générale

Du M A à nos jours
Quelques sources « Musée de
l’Assistance Publique »
www.aphp.fr/site/histoire/histoire_et_patrimoine.htm

Livre de vie active, manuscrit
enluminé, vers 1482
© AP-HP
Ecrit par Jean Henry, chanoine
de la cathédrale Notre-Dame et
proviseur de l'Hôtel-Dieu,
l'ouvrage est destiné aux
religieuses augustines de cet
hôpital. Il leur rappelle, en les
exaltant, la valeur et le sens
spirituel d'une vie active, c'est-
à-dire consacrée aux “œuvres
de miséricorde” : le service du
prochain.

Bouteille de pharmacie de l'ancien hôpital de la
Charité, 17e siècle faïence de Nevers
(n° inventaire : AP 412) © AP-HP
Représentant le
fondateur de l'ordre
religieux hospitalier des
Frères de la Charité en
prière, la bouteille
contenait de l'eau de
coquelicot, utilisée pour
son action
antispasmodique,
émolliente et sédative.

Registre d'abjurations, 1693-
1713, manuscrit
• La diffusion de la religion
protestante ébranle les hôtels-
Dieu dans leur mission
d'accueil : peuvent-ils encore
s'ouvrir aux pauvres qui ont
quitté la foi catholique ?
Certains exigent l'abjuration
préalable, une pratique
relancée par la révocation de
l'Edit de Nantes (1685) et
définitivement abandonnée au
milieu du 18e siècle.

Le tour de l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul,
milieu du 19e siècle. (gravure de Henry Pottin)
• Le tour d'abandon
représente une solution au
problème de la mortalité des
enfants abandonnés c'est-à-
dire exposés à la
commisération publique, le
plus souvent sur le parvis
des églises. Déposé dans le
tour, l'enfant est
immédiatement recueilli par
les sœurs de l'hospice. A
Paris, son trop grand succès
entraîne sa suppression en
1861.

Sortie de Maternité, fin du 19e siècle
(huile sur toile A. Desmarest) (n° inventaire : AP 2279) © AP-HP
• A cette époque, ce sont
les femmes pauvres qui
accouchent à l’hôpital :
ouvrières ou domestiques
et parfois loin de leurs
familles, elles n’ont pas
les moyens de se payer
les services d’une sage-
femme ou d’un médecin.
Plus que le bonheur de la
maternité, c’est
l’inquiétude du lendemain
que le peintre a choisi
d’exprimer.

Signe de reconnaissance, manuscrit 1824
• Imposé par les duretés
de la vie, l'abandon est
toujours un déchirement.
L'espoir de retrouver son
enfant s'exprime dans
ces lettres que les
parents glissent dans les
effets de l'enfant, mais
dont ils conservent la
partie découpée. La
réunion, un jour, des deux
morceaux aura valeur de
preuve.

Le Roi Louis XVI et la Reine Marie-Antoinette
visitant l'hospice des Enfants Trouvés, 1790
(n° inventaire : AP135) © AP-HP
• En cette fin du 18e
siècle, la visite
royale manifeste le
souci des
souverains pour les
soins aux enfants
abandonnés. Dans
la société de
l'époque, le statut
de l'enfant évolue :
il est désormais
perçu comme l'une
des richesses de
l'Etat.

Charrette servant au transport des nourrices et
des enfants trouvés, milieu du 19e siècle
• La durée du trajet
et les conditions
du transport des
enfants trouvés à
la campagne, où
ils étaient placés,
produisaient une
hécatombe parmi
les nourrissons.
Pour cette raison,
les charrettes
étaient
communément
appelées les «
purgatoires ».

Infirmière d'un hôpital d'enfant, vers 1900,
Henry Caron, dessin rehaussé d'aquarelle
• Des infirmières laïques
commencent à relayer
les religieuses en 1878.
En 1883, les cours du
soir deviennent
diplômants. Puis en
1907, l'Assistance
publique créé la
première école
d'infirmières. C'est
seulement à partir de
cette date que les
infirmières endossent la
blouse blanche.

La Goutte de lait de Belleville, vers 1900,
Jean-Jules Geoffroy, huile sur toile
(n° inventaire : D 979.0001) © AP-HP
• Créée par
l'Assistance
Publique en 1892,
la Goutte de lait
de Belleville est le
premier
dispensaire de
quartier spécialisé
dans les soins et
le suivi des
enfants du 1er
âge.

Trousse d'infirmière, vers 1930
(n° inventaire : AP 95.27.1) © AP-HP
• Parmi les très rares
exemplaires
conservés, cette
trousse d'infirmière
témoigne des actes
techniques que
l'infirmière pratique
déjà au début du 20e
siècle. Il s'agit sans
doute d'un modèle
utilisé par une
infirmière à domicile
ou “infirmière
visiteuse”.

1950-1970
Création de 20.000 établissements pour tous
les types de handicaps
– Déficience intellectuelle
– Handicaps physiques divers
– Centres sociaux (2000 en 2007)
– Clubs de prévention (1500 en 2007)
– Personnes âgées dépendantes
– Etc…
Analyse fonctionnaliste
– Fonction manifeste : soulager les handicapés et les familles
– Fonction latente : réaliser la profession de foi culturaliste
(un milieu différent offrira une éducation plus pertinente)

Synthèse fonctionnaliste sur l’histoire
des phénomènes d’assistance
• Leur forme dépend des mentalités de chaque
époque
• Leur accomplissement est délégué peu à peu à des
professionnels au cours de l’Histoire
• Leur fonctions sont multiples :
• entretenir la réciprocité
• création de nombreuses occupations et
professions qui servent aux pauvres ou qui en
protègent le reste de la population (police,
tribunaux, prostitution, armée du salut, etc…)
…. » H. Gans

La thèse du contrôle
social
A dominé la sociologie des
années 1968-1980

Définition
• « Le contrôle social est une cancérisation
des systèmes de travail social ayant pour
fonction de renforcer le système capitaliste
càd l’exploitation de l’homme par
l’homme »
• (P. Lascoumes Prévention et contrôle social, 1972)

Le nombre d’équipements « injectés » dans une zone urbaine signerait
une fonction latente de contrôle social derrière une fonction manifeste
de pédagogie sociale (Augustin et Dubet, in Dutrénit Soc et compréhension du travail social,
1981)

Les activités autogérées hors travail social (scoutisme et
patronage relig.) sont très fréquentes dans les quartiers
anciens et presque absentes des zones (Augustin et Dubet, in Dutrénit
Soc et compréhension du travail social, 1981)

Le nombre d’animateurs « injectés » dans les quartiers populaires
vérifierait une fonction latente de contrôle social derrière une fonction
manifeste de pédagogie sociale (Augustin et Dubet, in Dutrénit Soc et compréhension
du travail social, 1981)

Critique
Ces tableaux sont muets sur le
devenir des usagers des
différentes structures

La vraie signification des
fonctions est celle des effets
de l’assistance
Méta analyse
Analyses particulières

Méta analyse
Revenons à la définition :
Le travail social vise à développer le statut
(contributions / rétributions) de personnes
tombées au dessous de seuils définis par la
société

½ Diverses formes de travail social micro (col. Gauche) =>
divers résultats micro + macro (col. Droite) (J-M. Dutrénit, 1989)
(C = Contributions = efforts du sujet. R = Rétributions = apports de
l’entourage)
• Exigences ++ Aide ++
• Exigences --- Aide ++
C R
Développement
personnel
Croissance éco et
sociale
 C R Relégation
perso
Crise économique
(France 1980 –
2007)

2/2 Diverses formes de travail social micro (col. Gauche) =>
divers résultats micro + macro (col. Droite) (J-M. Dutrénit, 1989)
(C = Contributions = efforts du sujet. R = Rétributions = apports de
l’entourage)
• Exigences ++ Aide ---
• Exigences --- Aide ---
C R Refus,
déviance..
Révolte à terme
(Russie Tsariste)
C R Sous
développement
personnel
Chaos (bidonvilles
des PVD)

Synthèse :
Les phénomènes d’assistance ont changé de contenu
au cours de l’histoire
(Dutrénit Gestion et évaluation des services sociaux, Economica,1989)
Exigence +
Rétribution +
Rétribution -
Exigence -
Soc animales
Soc tribales
Eglise
Moyen Age
Lois Frumentaires
Rome 1s AJC
Empire romain 3 s
François 1er
Ordonnance
de Moulins
Révol industr.
Europe XXI s
France 1980

Analyses particulières
USA et France
Selon les modalités de travail
social les résultats seront bons ou
médiocres

Quality Education &
Academic Attainment as
a Turning Point in the
Delinquent Life Course
JJEEP
Thomas G. Blomberg - Dean & Sheldon L.
Messinger Professor of Criminology
George B. Pesta - Research Coordinator

The Juvenile Justice Educational
Enhancement Program
JJEEP’s Four Functions
• Research (best practices and
community reintegration outcomes)
• Educational Quality Assurance of
Florida’s Juvenile Justice Schools
• Technical Assistance for School
Districts and Educational Providers
• Legislative and Department of
Education Policy Recommendations

Florida Facilities with Onsite
Education Services
• Approximately 200 facilities with
education services provided onsite
• Approximately 10,000 youth on any given
day
• Facility size - 15 to 350 youth
• 85% of residential custody & care
services are privatized
• 44% of education services are privatized
• Local school districts are ultimately
responsible for all educational services

Educational Quality
Assurance

Quality Assurance Reviews
• Educational Quality Assurance
Standards
– Transition
– Service Delivery
– Administration
– Contract Management
• QA Review Protocol and
Methodology
– Documentation, Interviews, &
Observations
• Use of Peer Reviewers

Credits & Diplomas Earned
During Incarceration
*Includes Standard,
Special and GED
Low QA
Score
Average QA
Score
High QA
Score
Diplomas
awarded to
youth 18+ years
of age
3% 13% 16%
Credits Earned
No real difference in the average number of credits earned
Students in high scoring programs attempted more credits
In high performing programs, 56% of the course work was related to
reading, writing, math and vocational
In low performing programs this was true of only 37% of the course
work

Post-Release Employment (emploi
en fin de mesure) by Quality Assurance
Score
Low QA
Score
Average QA
Score
High QA
Score
N % N % N %
Employed 595 57% 1850 56% 196 54%
Not
Employed
454 43% 1460 44% 168 46%
Total 1,049 100% 3,310 100% 364 100%
*Employed within one year of release

Return to School by
Quality Assurance Score
Low
QA Score
Average
QA Score
High
QA Score
N % N % N %
Returned to School 302 29% 1,169 35% 142 39%
Did Not Return to
School
747 71% 2,141 65% 222 61%
Total 1,049 100% 3,310
100
%
364 100%
*Did not return to school also includes youth who may have transferred out
of state, earned a high school diploma prior to release, returned to a private
school, or were still under the care of DJJ.

Recommitment (récidive) by
Quality Assurance Score
Low
QA Score
Average
QA Score
High
QA Score
N % N % N %
Recommitted 153 15% 295 9% 19 5%
Not
Recommitment
896 85% 3,015 91% 345 95%
Total 1,049 100% 3,310 100% 364 100%
*Recommitment was calculated based on a return to a high security
level program using student level data from DOE

Conclusions
• These research results support the contention
that quality education services for incarcerated
delinquents can serve as a turning point in the
delinquent to crime life course
• Extending follow-up from 1 to 3 years post-release
– Interval measures of community reintegration
– Measures of individual youth’s annual school attendance rate,
advancement to the next grade level at year end, and
graduation
– Recommitment and employment will also be monitored yearly
• Creation of a second cohort released during fiscal
year 2000-2001 (Approximately 6,000 youth using
same official measures)
– Addition of self-report telephone survey of 537 parents and 273
youth
– Self-report measures will enable us to further explain and
predict community reintegration outcomes

Un exemple français
Centres sociaux, CHRS, CRP

En centres sociaux
(CAF de Gironde-JMD 1992)
Travail sur la compétence sociale des usagers tous
âges (Six formes d’action associant Exigences ++ et Aide ++
sur des capacités essentielles)
Aide au travail scolaire

Résultats après 8 mois pour les
élèves en AEPS (JMD 1994)
GROUPE Moyenne au
1er Trim.
Moyenne au
3ème Trim.
ECARTS
AEPS
24 élèves du
CP au CM2
11,58 11,34 - 0,24
Gr TEMOIN
24 élèves du
CP au CM2
12,68 11,64 - 1,04
ECARTS - 1,1 - 0,3

Résultat sur la délinquance
Etat 4001 de la Police à un an d’intervalle dans 6 zones d’influence des Centres Sociaux
(6 000 hab./zone) + 3 zones témoin (JMD 1994)
• Coefficient du travail
social sous forme
Exigences ++ et
Aide ++ en Centre
Social
- 13,2
• Coefficient du nombre
d’équipements
sociaux (inventaire communal
INSEE)
+ 8,5

Conclusion 1
L’association Exigences ++ et Aide ++ démontre
son efficacité sur
–apprentissage scolaire
–développement personnel
(Dutrenit, JM. Evaluer un centre social, 1994 Paris Harmattan)

En CHRS
Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (pour
femmes & enfants)
Comparaison entre 2 CHRS :
Exigences +++ et Aide +++ en Compétence sociale
Santé (crèche + médecin)
Formation (permis de conduire, Agent collectivité)
Profession (travaux à façon)
Ecole de parentalité groupes de parole)
Loisirs
Budget (gestion)
Logement (épargne)
Exigences - - - et Aides légales +

Les progrès en compétence sociale
dans un CHRS pour femmes
(Séjours de 10 mois en moyenne) (J.M. Dutrénit 2002)
Scores de com-
pétence sociale
A l’entrée 10 mois
après
Variation
Contributions 15,39 38,94 + 253 %
Rétributions - 1,88 19,71 + 2000 %
Total 13,51 58,65 + 434 %
C/R redressé + 15 + 2 - 750 %
Tab. 1 - Variations des scores de Compétence sociale des résidentes
de La Chaumière pendant leur séjour.
taille échantillon N=34

La compétence sociale fait baisser les
dépenses de santé (NPDC = CHRS témoin) (J.M.
Dutrénit 2002)
Etablissement Avant séjour Pendant le séjour Après la sortie
La Chaumière 1.493 455 396
NPDC 432 788 410
Tab. 4 - Montant en francs des remboursements annuels moyens par
bénéficiaire en provenance de l’assurance maladie pour les dépenses de
soins ambulatoires (Consultations, visites, soins infirmiers, kinésithérapie,
examens de laboratoires, soins dentaires, radiologie)
N.B. Un bénéficiaire est ici indifféremment une mère ou un enfant. Le montant
moyen est donc calculé ainsi : total des remboursements divisé par le nombre de
mères augmenté du nombre d’enfants. Cela était nécessaire pour comparer les
deux échantillons composés de mères n’ayant pas tout à fait le même nombre
d’enfants présents au CHRS par tête.

La compétence sociale modère l’augmentation
des dépenses sociales (NPDC = CHRS témoin)
(J.M. Dutrénit 2002)
Etablissement Avant Après
NPDC 8 902 22 291
La Chaumière 7 983 10 086
Tab. 5 - Versements de prestations extralégales CAF par tête sur 12
mois, en francs. (Par tête signifie : montant total versé par la CAF pour
l’échantillon divisé par le nombre de mères augmenté du nombre d’enfants à
charge)

La compétence sociale stimule l’employabilité
(NPDC = CHRS témoin)
(J.M. Dutrénit 2002)
CHRS AVANT PENDANT APRES
La Chaum
N = 50
2 50 40
NPDC
N = 30
16 0 16 (*)
Tab. 6 - Nombre de bénéficiaires de revenus du travail (en %)
pour les usagers des deux CHRS
(*) Il s’agit d’une estimation, en raison du nomadisme des intéressées qui a
interdit toute évaluation. Comme le nomadisme est difficilement compatible
avec l’emploi, l’estimation est probablement supérieure à la réalité.

… et les revenus du travail (NPDC =
CHRS témoin) (J.M. Dutrénit 2002)
CHRS AVANT PENDANT APRES
La Chaum 8.500 (N = 1) 500 3.405 (N=24)
NPDC 2.500 (N=20) 0 2.500 (*)
Tab. 7 - Revenu mensuel net moyen des revenus du travail en francs
pour les usagers des deux CHRS
Moyenne = Montant total divisé par le nombre de femmes ayant un emploi
(*) Estimation.

Conclusion 2
Exigences +++ et Aide +++ en Compétence
sociale permet :
Réussite en formation
Reprise du travail
Autonomie Hygiène santé logement budget
Economie d’UNE ANNEE ENTIERE DE SON BUDGET DE FONCTIONNEMENT
tous les 3 ans
(Dutrenit JM. Action sociale et qualité sociale, 2002 Paris Harmattan)

En CRP
Centre de Reclassement Professionnel adultes H & F en formation
diplômante en Optique, Bât., Bureau Etudes, Câblage, Informatique…)
Exigences +++ et Aide +++ en Ateliers de
Compétence sociale (70 h)
Santé (médecin, kiné)
Formation (apprendre à apprendre)
Profession (stage)
Ecole de parentalité groupes de parole)
Loisirs
Budget (gestion)
Logement (épargne)

Le développement de la compétence
sociale prédit le succès au diplôme
(JMD 2007)
Obtention
Diplôme
CRIP
Nombre moyen
de mois
de séjour au
CRIP
Moyenne
Compétence
Sociale à l’entrée
au CRIP
Moyenne
Compétence
Sociale à la sortie
du CRIP
Différence
CS
Entrée /
Sortie
Non
34
personnes 20.3 75.41 65.70 - 9.7
Oui
61
personnes 20.11 76.72 93.60 + 16.88
Tab 1 - Durée de séjour, diplôme et compétence sociale

La gravité du handicap n’influence pas la
réussite au diplôme
Obtention
du
Diplôme
CRIP
Handicaps
type A
Handicaps
type B
Handicaps
type C
Total
Non
34
personnes 14 17 3 34
Oui
61
personnes 31 24 6 61
Tab 2 – Type de handicap et certification

Ni l’âge, ni l’expérience professionnelle, ni la
motivation n’influencent l’obtention du diplôme
Obtention du
Diplôme CRIP
Age moyen à
la sortie du
CRIP
Nombre
moyen de
mois de
travail AVANT
le CRIP
Revenus du
travail après
sortie
Score de
motivation
à l’entrée
au CRIP
Score
de
motivati
on à la
sortie
du CRIP
Non
34 personnes
37,8 128,8 0,32 14,8 11,1
Oui
61 personnes
35,4 103,7 0,28 13,9 15,8
Tab. 3 – Diplôme CRIP, âge et revenus du travail

Conclusion 3
La compétence sociale apparaît comme
• une médiation concrète efficace pour les apprentissages
plus abstraits, scolaires et professionnels
• Une libération de l’esprit face aux problèmes rémanents
du quotidien
(Dutrenit JM. Compétence sociale, certification professionnelle et intégration au travail, Nouvelle revue de l’AIS, Avril 2007)

Conclusion 4
Développer la compétence sociale s’annonce
utile à ceux qui ont un faible statut …
• Les 150 000 jeunes sortant du système scolaire sans
diplôme chaque année
• Les chômeurs non diplômés
• Les parents en difficulté
• Les handicapés
• Les délinquants
• …

Conclusion sur la vision
fonctionnaliste du travail social
• Les analyses globales historiques sont
nécessaires mais insuffisantes (absence de
résultats précis)
• Les statistiques sur des quartiers ou des zones
sont signifiantes mais insuffisantes (absence de
recommandations )
• Seules les statistiques INDIVIDUELLES sur le
DEVENIR des usagers (Bloomberg, Dutrénit,
al…) permettent de définir les MODALITES de
travail social à recommander

Conclusion générale sur le
Fonctionnalisme : société
• Rechercher les causes d’un phénomène social dans un
autre répond à une exigence générale de l’esprit humain
de type Y = f(Xi) pour comprendre son environnement
• Mais les corrélations inter groupes ainsi trouvées sont
souvent contredites par les corrélations inter
individuelles.
• La distinction entre fonction manifeste et fonction latente
est trop souvent justifiée par des corrélations
intergroupes fallacieuses

Conclusion générale sur le
Fonctionnalisme : personne et
travail social
• Le Culturalisme a décrit les cultures comme des
sources de conditionnement de la personne mais cela
s’est avéré illusoire
• En éliminant l’individu et sa liberté de la scène sociale, le
fonctionnalisme ne parvient à pas à expliquer le
changement, ni l’Histoire.
• Les analyses fonctionnalistes de populations cibles du
travail social sont stériles sur les voies et les moyens
d’amélioration de leur sort

Ouvrages cités dans la partie
Fonctionnalisme 1/2
N.B. Les ouvrages cité dans une partie sont parfois des références critiques du
paradigme étudié
• Blomberg Th G. - Dean & Sheldon L. Messinger Professor of Criminology & George B. Pesta -
Research Coordinator, Quality Education & Academic Attainment as a Turning Point in the
Delinquent Life Course, JJEEP, website 1999
• Augustin et Dubet, in Dutrénit Soc et compréhension du travail social, 1981
• Benedict R. 1935 Echantillons de civilisation
• Davis et Moore, Some principle of stratification, Am J of Soc. 1945 vol 10
• Durkheim E. Le Suicide, PUF 1898 et sq.
• Damasio Le cerveau des émotions O. Jacob, 2003,
• De Coppet D. & Zemp H. 1978 Aré Aré, un peuple mélanésien et sa musique:
• Dougherty 1985 Directions in cognitive anthropology
• Dutrénit J-M. Gestion et Evaluation des services sociaux, Economica 1989
• Gans H. « Les alternatives fonctionnelle à la pauvreté » Am J of Soc 1972, 275-289 in J.M.
• Dutrénit Sociologie et compréhension du travail social, Privat, 1980
• Dutrenit J-M. Evaluer un Centre Social, Ed de L'Harmattan, 1994
• Dutrenit J-M. La compétence sociale, Paris, L’Harmattan, 1997
• Dutrénit J-M. Action sociale et qualité sociale, Paris L’Harmattan, 2002
• Expertise Collective, Inserm, Suicide, Autopsie psychologique, outil de recherche en prévention,
Les Editions INSERM, 2005
• Fossey D. Gorilles dans la brume, 1985
• Kimura Cerveau d’homme, cerveau de femme ? 2000, O. Jacob

Ouvrages cités dans la partie
Fonctionnalisme 2/2
N.B. Les ouvrages cité dans une partie sont parfois des références critiques du
paradigme étudié
• Lovejoy C. The origin of man. Science, 211: 341-50 1981
• Hyman Classe sociale et système de valeurs in Boudon et Lazarsfeld Le vocab des Sciences
Sociales, 1965
• Kardiner 1939 L’individu et sa société
• Lascoumes P. Prévention et contrôle social, 1972
• Linton 1945 Les fondements culturels de la personnalité
• March & Simon, Les organisations, Dunod 1964
• Malinovski B. La vie des Argonautes du Pacifique GB, 1920
• Malinowski B. 1944 Une théorie scientifique de la culture
• Marx K. Introd. à la critique de l’Economie Politique, Œuvres, Gallimard
• Mead 1930 Mœurs et sexualité en Océanie
• Merton Robert K. Eléments de théorie et de méthode sociologiques USA 1950
• Parsons Les systèmes sociaux, Dunod 1955
• Ryan B. A. & Adams G. R. Relations familiales et succès scolaire des enfants : données de
l'enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes - Direction générale de la recherche
appliquée, Governement of Canada, 1998.
• Stouffer S. Une mesure de la tolérance (1955) in Boudon Le vocab des Sciences Sociales, 1965
• Tocqueville A. de L’Ancien Régime et la Révolution, 1830
• Warren P. 1980 Studies in cross cultural psychology,
• Wonnacott & Wonnacott Statistique, Economica, 4e ed. 1998

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