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Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023.
1
Volume 2 3, Série 1, Janvier 2023
Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023.
2
Editions Comerci, ‘Journal de Tendances de Management Africaines’
Directeur de Publication
Pr. Dr. Alain Ndedi
Secrétariat scientifique de rédaction :
Pr. Dr Emmanuel Innocents Edoun
Pr. Dr Paulin Mbecke
Pr. Dr. Francis Kemegue
Comité éditorial :
Dr. Bamidele Wale-Oshinowo, University of Lagos, Nigeria
Pr. Dr. Rose Ikelle, ESSEC, Université de Douala, Cameroun
Dr Jules Banaken, Banque de Développement des Etats de l'Afrique Centrale
Dr Pierre-Joubert Nguetse Tegoum, Ministère de l’économie et de la Planification,
Cameroun
Pr. Dr. Alain Ndedi, International Council for Family Business /Charisma
University
Pr. Dr. Francis Kemegue, Boston Insights and Analytics, USA
Pr. Dr Emmanuel Innocents Edoun, Université de Johannesburg /Tshwane
University of Technology, RSA
Pr. Dr Paulin Mbecke, Université du Moyen Lualaba, DRC
Dr Polycarpe Feussi, Université de Johannesburg, RSA
Pr Dr Essombe Edimo Jean Roger, Université de Yaoundé II-Soa, Cameroun
Pr Dr Tchouassi Gérard, Université de Yaoundé II-Soa, Cameroun
Pr Dr Thierry Levy Tadjine, Université Paris 8, France
Pr Dr Mantsie Rufin W., Université Marien Ngouabi, Congo Brazzaville
Dr Kok Lawrence, University of Johannesburg, RSA
Pr Dr Makosso Bethuel, Université Marien Ngouabi, Congo Brazzaville
Volume 23, Série 1, Janvier 2023,
Email : manuscrit.tma@gmail.com
ISSN : 9597 9871
Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023.
3
TABLE DES MATIERES
P. 5
PREFACE
P. 11-23
L’analyse des modes de transport sur le développement durable au Cameroun
Dr ONGUENE ATEBA Julien Grégoire
P. 24-39
Analyse de la Perception de l’accompagnement dans les très petites entreprises
Camerounaises
Pr Jean François NGOK EVINA
Dr Chimène Aimée FEUMBIE KAMGA
P.40-51
Gouvernance douanière et optimisation des recettes douanières au Cameroun
Dr ONGUENE ATEBA Julien Grégoire
P. 52-91
La problématique du financement des PME par les banques et les microfinances du
Cameroun.
Dr ATEBA Joseph Claude
P. 92-108
La proximité entre territoires infrarégionaux du centre-Cameroun peut-elle illustrer
leur attractivité économique ?
Pr Gérard TCHOUASSI
Michel Stéphane Landry OYIE AVOULOU
Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023.
4
Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023.
5
PREFACE
La revue bilingue dénommée ‘Tendances de Management Africaines’ en abrégée
(TMA) devient Journal de Tendances de Management Africaines (JTMA) à partir de
cette année 2023. Le journal, tout comme la revue hier, est une prise de conscience
que la pratique du management n’est pas universelle, et qu’il faille créer une vitrine
avec l’accent sur le continent africain, pour les praticiens et les chercheurs disposés à
apprendre un peu plus de l’usage du management. Cette première série de l’année du
volume 23 s’inscrit dans cette logique.
A l’ère de la quatrième révolution industrielle et face à une effervescence de la
révolution numérique, et à l’arrivée de la génération Z dans le monde du travail, les
entreprises qu’elles soient africaines ou mondiales ne cessent de revoir et d’adapter
leurs modes de management pour attirer et répondre aux attentes de cette
nouvelle ère de conflit entre les pays de l’Otan d’un côté, et les pays qui restent du
pacte de Varsovie mené par la Russie de l’autre côté.
Plusieurs tendances de nos jours se bousculent et s’imposent aux managers des
entreprises de petites comme de grande taille. Le design thinking est l’une d’elle. Elle
offre la possibilité à l’entreprise de travailler de manière transversale en
responsabilisant les équipes et en valorisant leurs productions. Travailler ainsi permet
à tous les niveaux de l’entreprise d’impliquer tous les employés, de les inciter à
prendre des décisions et à proposer des concepts nouveaux et importants au sein de
l’entreprise. De plus, la connectivité permanente du Design Thinking permet de se
placer à la place des consommateurs afin de comprendre ses besoins et proposer de
manière intelligente, des solutions meilleures et innovantes. De manière pratique,
avec le Design Thinking, l’entreprise repense son business model en lançant un
processus d’innovation (innovation produit, innovation de rupture, innovation
incrémentale…).
A l’ère de la COVID 19, une autre tendance managériale appelée management
bienveillant a fait surface et tente à remettre le bien-être des salariés dans
l’environnement professionnel. Car, le bonheur des collaborateurs au travail
commence par une atmosphère positive et humaine. Les responsables au plus haut
niveau de l’entreprise devraient être à l’écoute des équipes inférieures pour instaurer
une réelle relation de confiance et de respect. Ils doivent comprendre leurs
collaborateurs et leur proposer des objectifs cohérents et atteignables par le biais
d’une bonne communication. De plus, il faut quand cela est nécessaire laisser le droit
à l’erreur et accorder des encouragements et félicitations aux intrapreneurs. En
instituant des solutions de management bienveillant, les équipes sont plus épanouies et
donc plus productives puisqu’elles ne sont ni stressées ni brusquées par un manager
offensif ; car l’employé est placé au cœur même de l’entreprise.
À l’origine, la méthode agile était utilisée par les développeurs et les ingénieurs pour
faciliter leur organisation en équipe. De nos jours, cette technique se déploie au
niveau des organisations et révolutionne le management. La méthode dite agile, est
une approche collaborative de la gestion de projet et se base sur des feedbacks
réguliers. Elle est appelée agile parce qu’elle permet de laisser place aux imprévus et
Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023.
6
aux changements mais également de rendre autonome et de responsabiliser les
employés à tous les niveaux
Au niveau international, dans les tendances du management qui ont pignon sur rue,
nous retrouvons notamment la méthode Kanban qui est une résultante de
l’application de la méthode agile. La méthode Kanban qui est une résultante de
l’application de la méthode agile, a largement fait ses preuves et montrée son apport
de valeurs aux projets. Cette méthode prône un système visuel principalement connu
pour sa représentation en tableau de gestion de l’avancement des tâches. Elle
consiste à découper un projet en plusieurs tâches et à chaque acteur d’en suivre son
évolution. Elle peut être utilisée pour installer une nouvelle organisation ou bien pour
un projet spécifique au travail.
Cependant, il ne faut pas confondre faire de l’agile (appliquer les méthodes comme
celle de Kanban par exemple) et être agile (valeurs, état d’esprit…). En effet, faire de
l’agile est relativement simple, il suffit de choisir une méthode et de l’appliquer tout
bêtement. Quant au terme être agile, lui signifie que tous les acteurs sont engagés et
comprennent l’intention derrière chaque rôle. Être agile est essentiellement
un changement de comportement individuel et collectif encore mindset change. Un
changement d’habitude et de culture ne se fait qu’en ancrant de nouvelles méthodes
et s’avère donc bien plus long que de faire de l’agile.
En général, faire évoluer ses habitudes managériales n’est pas une démarche
évidente. Néanmoins, il est conseillé d’apporter de nouvelles pratiques visant à
mettre un terme à la routine professionnelle. Ces innovations managériales sont de
véritables enjeux stratégiques et apportent un regain d’énergie et du renouveau dans
l’engagement et la productivité des équipes. Le manager pourra proposer à ses
collaborateurs de toutes les échelles que ce soit aux nouvelles formes de management
pour recréer du lien entre les différentes couches de l’entreprise. Les explications
relatives à la quête de la modernité entrepreneuriale interne seront nécessaire. À
travers cette démarche, les managers montrent leur capacité d’empathie et de
proximité avec leurs collaborateurs.
Les tendances du management en cet ère de la COVID 19 ne se limitent pas à des
postures mentionnées plus haut. Il existe également de nombreuses autres méthodes
pour apporter motivation et bien-être aux employés. Le télétravail, les horaires
aménagés ou encore un espace de travail chaleureux booste la performance des
équipes. Les managers feront attention à ne pas changer le management interne sans
une analyse profonde de l’entreprise ; mais il faudra envisager un changement
progressif pour laisser le temps aux employés de comprendre et de s’impliquer aux
projets.
En cette nouvelle année 2023, le volume 23, la série 1 aborde des sujets variés qui
affectent les organisations africaines dans leur ensemble.
Nous commençons cette série avec une contribution scientifique de Dr ONGUENE
ATEBA Julien Grégoire. L’objectif de ce papier est de démontrer que le transport
peut contribuer au développement durable au Cameroun. En effet, la gouvernance des
transports est au centre de la protection de l’environnement et de la préservation du
Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023.
7
bien-être des générations futures le long des plates-formes de transport. Cette
innovation managériale contribue à la mobilité des flux physiques et permet
d’optimiser la chaîne logistique environnementale. Par conséquent, le Cameroun y tire
de la croissance économique, améliorant ainsi le bien-être des populations. Pour
permettre cette démonstration, nous suggérons d'établir un parallèle entre les éléments
caractérisant chaque volet du Développement durable et ceux en rapport avec les
politiques de transport au Cameroun. Pour mener à bien cette réflexion et dans un
premier travail empirique, l’auteur a travers d’exemples d’articles issus de revues
professionnelles en transport et logistique en quoi la logistique pourrait être un gage
de développement.
La contribution scientifique du Pr Jean François NGOK EVINA et de Dr
Chimène Aimée FEUMBIE KAMGA sur l’analyse de la Perception de
l’accompagnement dans les très petites entreprises Camerounaises vise à illustrer la
mise en pratique de l’accompagnement, tout en posant des questions pour engager
une réflexion plus poussée sur la pertinence du type d’accompagnement requis dans
les très petites entreprises (TPE). Il faut souligner qu’une entreprise est catégorisée
TPE lorsqu’elle a moins de 10 salariés et dont le chiffre d’affaires CA annuel ou son
bilan total est inférieur à 15 millions en Frs CFA. Dans le cadre de cet article, la
proposition d’hypothèse que les auteurs formulent est que la réussite de la très petite
entreprise dépend de la perception qu’a l’entrepreneur de l’accompagnement. Pour
vérifier cette proposition d’hypothèse, les auteurs vont faire une descente auprès de
vingt-cinq (25) entrepreneurs/dirigeants de TPE camerounaises. Ensuite, ils optent
pour l’utilisation d’une méthode qualitative avec une analyse thématique des
entretiens recueillis sur le terrain. Les résultats obtenus certifient que les dirigeants
des TPE accordent une place particulière à l’accompagnement en entreprise.
Avec cette deuxième contribution, Dr ONGUENE ATEBA Julien Grégoire vise
à démontrer qu’à l’ère des dynamiques managériales, de nouveaux modes de
régulation des institutions douanières au Cameroun, fondés sur un partenariat ouvert
et éclairé entre différents acteurs et parties prenantes existent et peuvent être
expérimentés pour la performance et la rentabilité de la douane Camerounaise.
L’originalité de cette recherche est double : Comprendre l’impact que la gouvernance
douanière peut avoir sur l’optimisation des recettes douanières et les indicateurs de
développement durable qui peuvent être influencés avec cette dynamique au
Cameroun.
Les institutions douanières fonctionneront alors comme des entreprises en intégrant,
innovation, culture entrepreneuriale, efficacité et efficience. Pour l’auteur, la
gouvernance douanière est au centre de l’augmentation des recettes douanières et de
la facilitation des procédures de dédouanement le long des plates-formes logistiques
portuaires et aéroportuaires. Cette innovation contribue à la mobilité des flux
physiques et permet d’optimiser les recettes budgétaires, par conséquent, le
Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023.
8
Cameroun y tire de la croissance économique, améliorant ainsi le bien-être des
populations et le développement durable.
L’auteur utilise l’approche méthodologique par échantillonnage dans cette étude à
partir de l’analyse de l’impact de la gouvernance douanière sur l’économie
Camerounaise et sur les entreprises import-export sur le long terme. Une enquête
menée auprès de 105 entreprises import-export du conseil national des chargeurs du
Cameroun(CNCC) de 2018 à 2020 est la source de nos données.
Il ressort des résultats empiriques, que la Gouvernance Douanière au Cameroun ne
contribue pas assez à l’optimisation des recettes douanières et des procédures de
dédouanement. Ceci est lié, au laxisme notoire du respect des lois, de la
réglementation et des normes douanières.
Dr. ATEBA Joseph Claude sur la problématique du financement des PME par les
banques et les microfinances du Cameroun vise à montrer la contribution des PME
sur le plan économique qui n’est plus à démontrer. Car, les PME constituent
l’essentiel des entreprises existantes et contribuent fortement à la croissance
économique et à la lutte contre le chômage. Cependant, malgré leur importance
avérée pour l’économie, les PME, dans leur processus de recherche des financements
externes, font face à un rationnement excessif des crédits de la part des bailleurs de
fonds. Quelques-unes réussissent tout de même à accéder aux financements auprès
des banques et des établissements de microfinance. Ainsi, pour mieux comprendre
les raisons pour lesquelles certaines réussissent à accéder aux financements et d’autres
pas, l’auteur se pose la question centrale suivante : Quels facteurs influencent l’accès
au crédit des petites et moyennes entreprises auprès des banques et des microfinances
du Cameroun ?
Le principal objectif de cette étude consiste à mieux comprendre les exigences des
prêteurs envers les PME à travers l’identification des facteurs déterminants. L’analyse
statistique des données primaires recueillies auprès de 08 banques et 07
établissements de microfinance ont permis de recenser 39 cas des dossiers de crédit
des PME qui ont sollicité un crédit auprès desdites institutions. Le test de Fisher au
seuil de significativité 05% a permis de réaliser que les caractéristiques des PME, du
crédit sollicité et la politique commerciale et marketing influencent la décision de
crédit aux PME, excluant ainsi l’influence des caractéristiques du dirigeant. Le V de
Cramer a permis de déterminer que les banques et les microfinances s’appuient
prioritairement sur les éléments caractéristiques de la santé financière de la PME. Les
analyses des correspondances multiples (ACM) ont permis de valider l’ensemble des
quatre hypothèses de recherche. Ainsi, les caractéristiques de la PME, du dirigeant,
du crédit sollicité et la politique commerciale et marketing influencent la décision de
crédit des banques et des microfinances. L’analyse comparative quant à elle a permis
de savoir que les microfinances sont moins exigeantes que les banques quant aux
éléments de la santé financière de l’entreprise. Par ailleurs, les banques ont tendance
à plus accompagner les PME dont les dirigeants sont diplômés de l’enseignement
supérieur.
Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023.
9
L’article du Pr Gérard TCHOUASSI et Michel Stéphane Landry OYIE
AVOULOU sur les liens entre la proximité entre territoires infrarégionaux du
centre-Cameroun et leur attractivité économique questionne les effets que les
dynamiques de proximités illustrées par les interactions entre territoires ont sur
l’attractivité économique de la Région du Centre au Cameroun. Pour y-parvenir, les
auteurs choisissent un palier de cinq territoires, disposés spatialement les uns,
proches des autres. Ils montrent dans ce cadre que la proximité muée par des
interactions entre ces territoires infrarégionaux, a un effet significatif positif sur
l’attractivité mésoéconomique des territoires aux entreprises, notamment dans la
région du centre, au travers de la détermination de l’indice de Moran dont la valeur
est positive. Il découle aussi que ces cinq territoires infrarégionaux du Centre sont
disposés de manière qu’il existe un territoire central (Mfoundi), autour duquel
gravitent des territoires périphériques (les quatre autres territoires), et entre-lesquels
il existe des interactions de moyenne intensité. C’est probablement la raison pour
laquelle l’attractivité économique est plus intense sur ce territoire central qu’au sein
des territoires périphériques. Les auteurs préconisent que ces territoires
périphériques intensifient leurs interactions avec le territoire central à l’effet
d’améliorer l’attractivité économique de l’ensemble de la Région du centre
Au nom du comité éditorial, mes sincères remerciements à tous les contributeurs et à leurs
institutions respectives, et une bonne lecture à tous.
Nous vous remercions de bien vouloir envoyer vos contributions au plus tard le 28
Février 2023 et commentaires par courriel aux adresses suivantes:
ndediaa@gmail.com et
manuscrit.tma@gmail.com (secrétariat)
Prof. Dr. Alain Ndedi
Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023.
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Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023.
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L’analyse des modes de transport sur le développement durable au Cameroun
Dr ONGUENE ATEBA Julien Grégoire
Economiste, Expert en Logistique, Transport, Douane et Transit
Chercheur et Écrivain
Tel : (237) 699 260 367 / (237) 676 531 537 / (237) 666 394 782
Tel : alandesstyles2016@gmail.com
Cite cet article : Onguene Ateba, J, G, (2023), L’analyse des modes de transport sur
le développement durable au Cameroun. Journal de Tendances de Management Africaines,
Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. Pp :11-23.
RESUME
L’objectif de ce papier est de démontrer que le transport peut contribuer au
développement durable au Cameroun. La gouvernance des transports est au centre
de la protection de l’environnement et de la préservation du bien-être des générations
futures le long des plates-formes de transport. Cette innovation managériale
contribue à la mobilité des flux physiques et permet d’optimiser la chaîne logistique
environnementale. Par conséquent, le Cameroun y tire de la croissance économique,
améliorant ainsi le bien-être des populations. Pour permettre cette démonstration,
nous suggérons d'établir un parallèle entre les éléments caractérisant chaque volet du
Développement durable et ceux en rapport avec les politiques de transport au
Cameroun. Pour mener à bien cette réflexion et dans un premier travail empirique, il
sera question de montrer à travers d’exemples d’articles issus de revues
professionnelles en transport et logistique (Logistique Magazine, Transport
logistique, etc.) toute la pertinence entre Développement Durable et le transport.
Mots clés : Transport, développement durable, gouvernance des transports,
logistique, chaîne logistique environnementale
INTRODUCTION
Le XXe siècle a connu un développement extraordinaire du secteur des transports.
Les distances parcourues, les routes asphaltées et le nombre d’automobiles ont
augmenté de façon fulgurante. Par exemple à Pointe Noire on observe un nombre
élevé des véhicules. Ainsi, une telle croissance n’est pas sans impact sur
l’environnement. Les transports génèrent des effets multiples sur l'environnement :
impacts locaux par le bruit, la pollution locale de l'air, les modifications du paysage
ou les risques naturels et technologiques ; impacts locaux ou globaux sur la
biodiversité et contribution globale au changement climatique (Arnaud, 2003 : 7).
Maîtriser les impacts négatifs des transports, sans pour autant pénaliser les activités
socioéconomiques, est donc un enjeu majeur de politique publique. En revanche, la
maîtrise des émissions de gaz à effet de serre passe par des voies multiples : progrès
technologique pour améliorer l'efficacité énergétique des moteurs et réduire leurs
émissions, conception générale des réseaux et des politiques tarifaires et
réglementaires favorisant les transports ferroviaires ou fluviaux plutôt que les
Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023.
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transports routiers ou aériens, action sur la demande de mobilité par l'intermédiaire
de l'urbanisme ou de l'organisation logistique (Onguene Ateba, 2022).
Parler des impacts des transports sur l'environnement, c'est avoir implicitement
adopté des critères d'appréciation de ce qui est supportable ou intolérable pour
l'homme, bon ou mauvais, beau ou laid. La description des impacts
environnementaux n'est donc pas purement factuelle : elle dépend de choix qui
peuvent varier, même si certains impacts tels que le bruit sont directement
mesurables. L’impact des transports sur l’environnement peut être classé en : impacts
sociaux. Parmi les différents impacts sur la société, notons les écarts de mobilité entre
les différentes couches de la population, la perte de la rue, l'isolement, le stress et
l'anxiété créés par la rue et par la circulation qui s'y trouve. La rue appartient à la
société et aux citoyens. Avec la hausse des débits de circulation, l'impact sur les
activités a été important1
. Les activités qu'on retrouvait avant dans les rues comme
les marchés, les agoras, les jeux d'enfants, les parades et processions, l'esprit de
communauté et de voisinage ont peu à peu disparu au profit du trafic et de
l'automobile. En plus de l'isolement crée par la perte de la rue au dépens de la
circulation (limitation des interactions sociales), il y a aussi l'isolement crée par une
planification non adéquate. Ainsi, la localisation d'infrastructure suite à une
planification "aveugle" a des effets sur les communautés avoisinantes. Une mauvaise
planification peut séparer les communautés par un corridor de transport, créant
même jusqu'à l'isolement de certains lieux et brisant les tissus sociaux antérieurs. Les
transports sont de grands consommateurs d'espace quand on pense aux nombreuses
infrastructures et équipements qu'ils nécessitent.
De plus, les aménagements ne sont pas toujours faits avec un souci d'esthétisme. Ces
deux impacts visuels sont négatifs parce qu'ils peuvent détériorer la qualité de vie des
populations. Pour ce qui est du climat, les transports sont à l’origine d’un tiers des
émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique. Au sujet
de la congestion, l'accessibilité est un élément positif, chaque individu devrait, peu
importe ses moyens, avoir accès aux mêmes services. Par contre, elle est aussi un
élément négatif dû à l'utilisation de l'automobile. Il faut préciser que l'utilisation de
l'automobile présente de nombreux avantages au niveau de la performance, du
confort, de la vitesse, de la souplesse d'utilisation. C'est pourquoi, on l'utilise de plus
en plus. L'intensité des déplacements varie en fonction de la taille des villes et de la
répartition des emplois.
Malgré l'apport incontestable des transports dans l'économie en général, certaines
nuisances ont aussi un coût social: la pollution de l'environnement. Ils nuisent donc
à la santé de la terre mais aussi aux êtres vivants. Les émissions atmosphériques de
polluants provenant de la combustion motrice, ont un effet sur l'air mais aussi sur les
pluies acides et le réchauffement du globe2
. En milieu urbain, 50% de la pollution de
1Les activités qu'on retrouvait avant dans les rues comme les marchés, les agoras, les jeux d'enfants, les
parades et processions, l'esprit de communauté et de voisinage ont peu à peu disparu au profit du trafic et
de l'automobile
2 Plan d'Actions. (2019). Plan d’actions du Plan de Mobilité Urbaine Soutenable pour la Communauté Urbaine de
Yaoundé. Yaoundé: Mobilise Your City.
Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023.
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l'air est due à la circulation. Irritant majeur, le bruit peut être une nuisance qui dans
certains cas peut être préoccupant pour la santé mais surtout pour le bien être. Il peut
se manifester à trois niveaux selon l'intensité des émissions; gêne psychologique
(perturbation, mécontentement), gêne fonctionnelle (trouble les activités comme le
sommeil, le travail, la parole) ou gêne physiologique (problèmes de santé comme la
fatigue, impact sur l'audition).Les déversements accidentels ou non, de polluants ou
de déchets sont sources de contamination autant de l'eau de surface que l'eau de la
nappe phréatique. Le rôle du transport au niveau de la pollution de l'eau est de 4%3
.
Ils se produisent entre véhicules et personnes qui se déplacent à différents endroits
à différents moments dans le but de satisfaire certains besoins. Les accidents sont
des événements explicables dans le temps et l'espace. A cet égard, le transport peut-
il contribuer à préserver l’environnement ? Autrement dit, le transport peut-il
contribuer au développement durable au Cameroun ? Pour aborder cette
problématique, nous analyserons les politiques de transport du Cameroun et leurs
impacts sur l’environnement et par la suite des politiques de remédiation.
1. LES POLITIQUES DE TRANSPORT AU CAMEROUN
Les transports au Cameroun jouent un rôle important dans la question du
développement. Pour cela, il nécessite une infrastructure adéquate afin de faire face
à la croissance démographique, au déplacement des populations vers les villes, ainsi
qu'aux nouvelles exigences économiques.
1.1 Les infrastructures routières
Le Cameroun compte près de 230 000 km de routes principales, dont 4 300 bitumées
et bien aménagées, quoique le trafic y soit souvent perturbé à cause des gros porteurs
ainsi que les péages intempestifs. Le financement de l'entretien des routes est assuré
par le fond routier, créé en août 1998 et placé sous la tutelle du ministère des finances.
Une part importante (environ 1/3) du budget d'investissement de l'État revient au
réseau routier, qui devrait bénéficier en outre d'une enveloppe de 5,6 milliards d'euros
que l'Union européenne a décidée, dans le cadre du dixième Fonds européen (2008-
2013), d'affecter aux grands axes routiers africains. Le développement des échanges
au sein du continent, l'intégration régionale, le désenclavement des territoires
condamnés à l'autarcie, l'accès à de nouveaux marchés, notamment à l'exportation,
sont autant d'objectifs communs au Cameroun et au reste de l'Afrique. L'effacement
de la dette devrait permettre de concentrer des enveloppes budgétaires massives sur
le réseau routier4
.
Avec la France, les C2D (Contrats de Désendettement et de Développement) seront
en partie consacrés au financement des travaux.
Les villes camerounaises sont naturellement dotées d'équipements de transport,
même si ceux-ci ne répondent pas encore aux besoins énormes de la population. Le
3 Les accidents quant à eux sont des événements qui surviennent à un moment donné dans le temps à un endroit
précis dans l'espace
4 Le programme sectoriel 2006-2015 définit un réseau prioritaire de 23 000 km et prévoit le
bitumage de 200 km de routes par an.
Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023.
14
moyen le plus usité reste le taxi. Les grandes villes de Yaoundé et de Douala ont un
réseau de transport urbain et interurbain appelé Le Bus5
. Une usine de fabrication
locale des bus a été récemment ouverte dans la capitale pour faciliter le transfert de
technologies et réduire les coûts de fabrication et/ou de transport. Les transporteurs
clandestins, appelés clandos opèrent dans des régions données de chaque ville comme
les quartiers; il leur est interdit de circuler dans les routes à grandes circulations, même
si certaines dérives sont souvent constatées6
. Mais plus que de simples clandestins, il
s'agit en fait de débrouillards qui essayent de lutter contre le chômage en se lançant
dans le transport en commun. On distingue aussi les Bendskin, qui sont des
conducteurs de motos dits motos-taxis, qui ont l'art de ne pas respecter les lois
prescrites et qui conduisent dangereusement. À l'origine de nombreux accidents
notamment dans la ville de Douala, ces derniers sont pourchassés depuis de
nombreuses années, afin qu'ils respectent les règles, soit l'obtention d'un permis de
conduire approprié et des papiers de véhicules, pour qu'ils exercent dans les
domaines qui leur sont réservés. La communauté urbaine de Yaoundé a franchi un
nouveau pas dans l'harmonisation et la modernisation de ce secteur en lançant le taxi
express. Il n'est en rien innovant, mais reprend les principes de transport européens à
la demande du client. Cette idée, semblable à celle pratiquée en Afrique du Sud ou
au Sénégal, est en fait réservée aux particuliers ayant une bourse beaucoup plus aisée
que les autres. Le système est basé sur des courses payées assez chères et des locations
pour divers travaux. C'est à travers ce domaine que la coopération entre l'Iran et le
Cameroun se manifeste, étant donné que les véhicules sont de marque Saipa, soit la
Société Anonyme Iranienne de Production Automobile, ancienne filiale du groupe
français Renault. Un projet similaire est en cours de réalisation dans la capitale
économique Douala.
1.2 Les infrastructures ferroviaires
Le pays est relié du nord au sud par un chemin de fer, le Transcamerounais qui
s'étend sur un millier de kilomètres, prenant son départ à Douala pour ensuite
s'échouer à Ngaoundéré en passant par Yaoundé7
. Ainsi, il est prévu une ligne partant
de Lomié dans la province de l'Est, jusqu'à Kribi dans le Sud. Elle sera longue de
plus de 430 km et permettra l'évacuation du fer de Mbalam qui sera bientôt mis en
exploitation, à travers le Port en Eau Profonde de Kribi. L'actuelle ligne sera aussi
élargie de Douala à Buéa pour satisfaire les populations de cette région. Le réseau
ferré Transcamerounais atteint 1,200 km. La ligne principale relie Douala, via Édéa,
à Yaoundé et Ngaoundéré. Le chiffre d'affaires de Camrail a atteint les 60 millions
de $ en 2005. La société emploie 2.700 salariés et ses performances financières sont
satisfaisantes, après versement d'une subvention contractuelle de l'État pour le
5 C'est une entreprise américaine utilisant des véhicules chinois qui s'occupe de la gestion de
cet important marché.
6
Plan d'Actions. (2019). Plan d’actions du Plan de Mobilité Urbaine Soutenable pour la
Communauté Urbaine de Yaoundé. Yaoundé: Mobilise Your City.
7 La société Camrail, autrefois compagnie nationale et maintenant filiale du groupe
français Bolloré, s'occupe de l'entretien du chemin de fer et de l'ouverture de nouvelles lignes.
Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023.
15
service voyageur8
. Un projet de 85,6 millions de $ d'investissement et d'équipement
est en cours avec l'appui de l'AFD (11 millions), de la banque mondiale (21 millions)
et de la BEI (11 millions). Lancé en 2002 dans le cadre de la privatisation du chemin
de fer, il permettra l'extension, la modernisation et la consolidation des
infrastructures, le renouvellement du matériel de traction également. L’objectif est
d'accroître le trafic moyen annuel de 2,6 % pour les marchandises et de 2,3 % pour
les voyageurs. Il est en cours de réévaluation9
.
1.3 Les infrastructures aéroportuaires
Le Cameroun dispose de quatre aéroports internationaux à savoir, Douala, Yaoundé-
Nsimalen, Garoua et Maroua, et une dizaine d'aéroports secondaires qui sont à
Bamenda , Bafoussam, Bertoua, Ngaoundéré, Yaoundé ville et celui de Koutaba.
L'Autorité chargée du transport aérien et des activités de l'aviation civile au
Cameroun est l'Autorité aéronautique du Cameroun (Cameroon Civil Aviation Authority,
CCAA).
La société "Aéroports du Cameroun" est une société anonyme de droit camerounais
qui est placée sous la tutelle administrative du Ministère des transports, Elle est
chargée de la gestion, l'exploitation, le renouvellement, la réhabilitation et le
développement des infrastructures dans sept aéroports du pays : (Yaoundé-
Nsimalen ; Douala ; Garoua ; Maroua-Salak ; Ngaoundéré ; Bamenda et Bertoua.
Les ADC administrent ces aéroports avec pour préoccupation principale
l'amélioration de l'assistance au sol des aéronefs, la gestion des voyageurs et des
bagages. Comme compagnie aérienne le Cameroun dispose d’une principale
compagnie appelée Cameroun Airlines (Camair). La Camair, compagnie
aérienne nationale du Cameroun est créée en 1971. Dans les années 2000, elle fait
face à des problèmes de trésorerie qui conduisent au licenciement d'une partie du
personnel et mettent en péril sa crédibilité. En 2006, les actifs de la société sont
transférés dans la société ‘Cameroun Airlines corporation’ qui reprend les activités
de Camair mais pas ses passifs10
. Le matériel qui jadis servit pour le fonctionnement
de l'entreprise est vendu aux enchères, tandis que l'État indemnisera les employés à
hauteur de 22 milliards de Franc CFA. Celle-ci rouvre en 2010 sous le nom
de Camair-co après un assainissement financier complet
1.4 Les infrastructures portuaires
Le Cameroun est doté de quatre ports autonomes: le port autonome de Douala,
le Port en eaux profondes de Kribi, le port maritime de Limbé et le port fluvial de
Garoua. Le port autonome de Douala représente à lui seul 95 % du trafic maritime
8 Le trafic marchandises a augmenté de 30 % depuis le début des années 2000, tandis que le
trafic voyageur progressait de 10 %.
9 Selon l'AFD, le coût devrait passer à près de 130 millions de $ (67 milliards de F CFA) avec
une participation de l'AFD de 12 milliards de FCFA.
10 L'ancienne Camair est définitivement fermée le vendredi 30 mai et les 400 membres du
personnel de cette entreprise sont licenciés.
Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023.
16
de marchandises camerounais11
. Un programme d'équipement cofinancé par
la Banque mondiale, l'UE et la France a permis de ramener les délais de traitement
des marchandises de 25 jours à 7 jours à l'importation et de 7 jours à 2 pour
l'exportation. Toutefois, Douala n'est pas un port en eau profonde: les navires (1 300
par an d'une jauge brute de 15 000 t) y accèdent en empruntant un chenal de 24 km et
de 6,5 m de profondeur qu'il faut constamment entretenir. D'où la nécessité de la
construction du port en eau profonde de Kribi, dont la mise en service en deux
tranches est prévue pour 2014. Le financement du terminal industriel est pour
l'essentiel pris en charge par la Chine, l'État camerounais assurant le financement de
l'embarcadère minéralier. Ce qu'il faudrait aussi souligner c'est que le port en eaux
profondes de Kribi qui est en cours de construction devrait avoir immédiatement
des terminaux spécialisés afin résoudre le problème du port autonome de Douala qui
est doté d'un terminal polyvalent, car l'avantage d'un terminal spécialisé permet entre
autres; non seulement de réduire les délais de chargement et déchargement des
cargaisons, mais aussi le risque d'incendie12
.
Comme autre avantage pour l'économie du Cameroun, la mise en place des
terminaux spécialisés permettra au port en eaux profondes de Kribi, compte tenu du
tirant d'eau important, de recevoir presque tout type de navire à savoir : un tanker
(ou de grands porte-conteneurs vue que le tirant d'eau est important) par exemple
pour importer et exporter facilement des produits liquides. En plus, la construction
d'un terminal spécialisé réduira l'impact environnemental contrairement à un
terminal polyvalent. Le port fluvial de Garoua est un port saisonnier exploitable
d'août à septembre, mais son mauvais entretien a permis au sable de remplir
la Bénoué, qui est son principal cours d'eau d’approvisionnement. Le tirant d'eau est
presque inexistant.
2. L’IMPACT DES POLITIQUES DE TRANSPORT SUR LE
DEVELOPPEMENT DURABLE AU CAMEROUN
2.1 Dimension économique des problèmes environnementaux
Pour Kerr (2006), l'une des principales causes de la dégradation de l'environnement
est l'existence de coûts environnementaux externes. Etant donné que l'on peut
accéder librement à de nombreuses ressources environnementales, qui sont
11 C'est le plus grand port de la zone CEMAC. Situé à l'embouchure du fleuve Wouri, est le
seul point d'entrée maritime pour le Cameroun et les pays enclavés de la zone. Son trafic de 6
millions de tonnes en 2004 assure 95 % des échanges extérieurs du pays. Sa capacité de 7,5
millions de tonnes (26 quais, 7 terminaux spécialisés et 15 entrepôts) est extensible à 10
millions.
12 Prenons l'exemple de chargement ou déchargement d'une cargaison dans un navire L.N.G
(Liquefied Natural Gas ou gaz naturel liquéfié en français). Cette cargaison n'est pas
appropriée pour un terminal polyvalent, mais au contraire pour un terminal L.N.G qui
demande toute une infrastructure à mettre en place afin d'éviter des dangers d'incendie
inhérents à ce type de cargaison.
Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023.
17
considérées comme un bien collectif par les agents économiques, ceux-ci ne sont
guère incités à tenir intégralement compte des coûts de la dégradation de
l'environnement. Or, ces coûts tendront à augmenter au fil des ans, à mesure que les
ressources se dégraderont ou s'épuiseront et deviendront de ce fait plus rares13
. La
croissance économique est influencée par la rareté relative des ressources
environnementales, étant donné que c'est dans l'environnement que l'on extrait les
matières premières dont on a besoin et que l'on évacue les déchets (Gimenez,
Casadesus, et Valls, 2003). II convient, dans un premier temps, de bien définir ce que
l'on entend par croissance durable pour analyser les interactions entre
l'environnement et la croissance économique. II n'est pas inconcevable que la
dégradation de ressources environnementales se traduise, à terme, par une réduction
sensible du potentiel de consommation. D’un autre côté, les mesures prises pour
freiner la dégradation de l'environnement risque d'être coûteuses en entraînant une
réduction de la production et de la consommation. II existe donc entre les coûts et
les avantages un arbitrage qui mérite d'être examiné de façon plus approfondie.
Moyens d'action. Le meilleur moyen de résoudre ces problèmes consiste à
internaliser les coûts de la dégradation de l'environnement, Jusqu'à présent, la
préférence est généralement allée à des systèmes de réglementation qui, dans certains
cas, ont effectivement permis de réduire la pollution de façon relativement
satisfaisante.
Mais la réglementation ne fait pas appel aux mécanismes du marché et ne fournit pas
d'incitation à réduire, à la marge, la dégradation de l'environnement. Une utilisation
plus intensive d'instruments économiques pourrait se traduire par une augmentation
de l'efficience globale des politiques d'environnement, considération qui pourrait
prendre encore plus d'importance dans la mesure où les moyens à mettre en œuvre
pour faire face aux problèmes d'environnement seront eux aussi plus importants.
L'efficience relative des différents instruments dépendra d'un certain nombre de
considérations telles que l’étendue géographique du problème, le nombre de sources
de pollution, les possibilités de surveillance, l’importance des coûts de transaction et
l'ampleur des autres distorsions affectant le marché14
. II serait sans doute ainsi
possible de mieux intégrer les problèmes environnementaux et économiques en
mettant en place des comptes de ressources parallèlement au système de comptabilité
nationale et en construisant des indicateurs établissant un lien entre les évolutions
environnementales et économiques.
Étant donné que les risques potentiels découlant de la dégradation des ressources
environnementales sont encore dans une large mesure inconnue et le resteront sans
doute encore un certain temps, il importe d'élaborer une stratégie permettant de faire
face aux incertitudes et aux risques environnementaux. L'ampleur et
l'ordonnancement des mesures dépendent en partie de ces risques. Si l'on opte pour
des mesures de prévention, il semblerait souhaitable de commencer par les moins
13 Croissance durable.
14 Les différentes solutions envisageables devront autant que possible s'appuyer sur des
analyses coûts-avantages.
Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023.
18
coûteuses et les plus efficaces par rapport à leur coût. Par exemple, alors que le coût
implicite d'une stabilisation de la concentration des gaz à effet de serre serait sans
doute important, il semblerait tout à fait possible de réduire les émissions des gaz à
effet de serre les plus efficaces, à savoir les CFC, ainsi que de remplacer une partie
des sources d'émission de CO2, pour un coût relativement faible15
. Les mesures
suivantes pourraient être envisagées à cet égard réformes de la fiscalité en matière
d'environnement et réduction des subventions et réglementations qui, en faussant les
signaux du marché, entraînent une augmentation sensible de la pollution.
Coopération internationale.
lI semble assez peu probable que l'environnement mondial soit menacé de
dommages importants et irréversibles. Toutefois, bien qu'il soit nécessaire de faire
preuve de prudence à cet égard, rien ne permet d'exclure la possibilité que
d'importants dommages soient causés à l'environnement dans l'avenir. Des mesures
préparées avec soin, de nature à réduire les pressions s'exerçant sur l'environnement
pourraient donc être justifiées. Bien que l'élaboration d'accords internationaux
crédibles se heurte à des difficultés évidentes, l'action des pouvoirs publics dans ce
domaine ne pourra être efficace que si elle s'appuie sur la coopération internationale.
Jusqu'à présent, les accords concernant l'environnement. Aussi, La population
mondiale avoisinera les 9,2 milliards d’habitants en 2050. II y’a un consensus général
des démographes sur cette prévision16
.
Nous sommes actuellement dans une phase où l’on utilise 40 % de l'énergie capturée
par les plantes, si la population double, cette utilisation va doubler elle aussi, avec à
la clef une diminution de la diversité des écosystèmes et, du même coup, un
affaiblissement de ces mêmes systèmes qui risquent alors de devenir moins
productifs. Les déchets sont un reflet de l'activité humaine de production –
consommation – utilisation. Les déchets que nous rejetons dépendent de nos modes
de vie et de consommation. Le modèle de la société de consommation nous pousse
à produire des déchets, puisque nous devons sans cesse consommer des biens pour
faire rouler l’économie. Plus on consomme et plus on génère de déchets. Chacun de
nous exerce au quotidien des pressions sur l’environnement à travers ce que nous
consommons en aliments, en espace, en énergie et en eau, les déchets produits, les
activités polluantes… A l’échelle de la population, ces petits actes individuels anodins
s’ajoutent et ont un effet important sur la planète et sur l’utilisation des ressources.
L’empreinte eau. Caractérise la quantité d’eau utilisée directement ou indirectement
pour l’agriculture, l’élevage, les produits manufacturés, l’électricité et le CO2 émis
directement par une activité ou un bien : quand vous utilisez votre voiture par
exemple. Le CO2 émis pour produire et transporter un bien que vous consommerez.
Par exemple, le CO2 de la voiture qui transporte les aliments que vous allez acheter
15 On pourrait aussi voir si certaines mesures environnementales pourraient contribuer à
améliorer l'efficience économique générale tout en élargissant la gamme des options futures et
en améliorant la flexibilité.
16 La ‘bombe démographique’ annoncée dans les années 1960 n’est plus d'actualité.
Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023.
19
au supermarché17
. Les consommateurs sont directement responsables de 20% de
l’empreinte carbone à travers la conduite de leur voiture et le chauffage. Le reste
provient d’émissions carbones indirectes. 80% des impacts environnementaux
attribués aux consommateurs seraient indirects à travers la production et le transport
de biens qu’ils consomment.
2.1 Vers des nouvelles politiques contre les effets néfastes du transport sur
l’environnement au Cameroun
Pour remédier les effets néfastes que le transport peut causer sur l’environnement, il
serait important pour chaque Etat de mètre aux points des mesures des précautions
ainsi que qu’une bonne politique sur le développement durable. Parmi les gaz à effet
de serre produits par l’homme, le dioxyde de carbone (CO2) produit par les transports
tient une place importante. Pour limiter les conséquences désastreuses d’un
changement climatique, la réduction de cette pollution automobile apparaît comme
une urgence18
. Les 27 % d’émissions du secteur des transports sont essentiellement
le fait de la route qui représente à elle seule 20 % des émissions, dont 12 % pour les
véhicules particuliers, 3 % pour les véhicules utilitaires légers et 5 % pour les poids
lourds.
Pour remédier à ce phénomène il serait important de mettre sur le marché des
véhicules consommant moins de carburant pour moins polluer. La solution paraît
évidente, pourtant la mise sur le marché de modèles moins gourmands en énergie.
Mettre une bonne politique sur l’utilisation des biocarburants qui est moins
pollutions que les dérivées pétrolières19
. La technologie reste encore à améliorer : les
faibles performances, l’autonomie limitée et le prix excessif des prototypes
constituent pour le moment un réel frein au développement de cette solution. La pile
à combustible est sans conteste un espoir très séduisant. En effet, la production
d’électricité d’une pile à combustible ne donne que de la vapeur d’eau. Sur le plan
environnemental, c’est donc une solution idéale qui, de plus, ne nécessite pas des
temps de recharge très longs (contrairement aux batteries classiques).
Plus importants encore que des solutions technologiques, certains changements de
comportements permettent de réduire les émissions de CO2. En favorisant
l’utilisation des transports en commun (bus, tramway, métro…), le covoiturage, la
circulation alternée, en donnant la priorité à des modes de transport écologiques
(vélo, piétons…), des choix politiques locaux et individuelles permettent d’agir sur
les émissions de gaz à effet de serre. En ce qui concerne la destruction des paysages
ou disparation des rues il serait important pour les autorités en ce qui concernes la
17 Par exemple le CO2 émis par les biens produits en Chine et qui sont vendus dans un autre
pays.
18 Dans le monde, les émissions totales de CO2 représentaient, en 2000, 20 milliards de tonnes.
Sur ce total, la production d’énergie en représentait 37 %, l’industrie 20 %, le transport 27 %,
le résidentiel et le tertiaire 12 % et l’agriculture 2 %.
19 La mise sur le marché des voitures électriques ou hybrides qui ne dégage pas de bruit, pas
d’émissions de gaz à effet de serre… La voiture électrique pourrait constituer une solution
intéressante mais elle encore du mal à convaincre.
Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023.
20
construction des nouvelles villes et nouvelles cités puisse réserver des espaces pour
les l’agrandissement des voies futures. C’est le cas du Sénégal dans sa politique de
construction des infrastructures des transports.
3. SOLUTIONS POUR UN NOUVEAU MODE DE CROISSANCE
L'issue du premier sommet de la terre à Stockholm en 1972, la conférence des
Nations unies décide de créer le Programme des Nations unies pour l'environnement
(PNUE), qui aura pour mission de : coordonner les activités des Nations unies dans
le domaine de l'environnement ; assister les pays dans la mise en œuvre de politiques
environnementales ; encourager le développement durable20
.
Des résolutions ont été adoptées comme :Remplacer progressivement les écrans
cathodiques d’ordinateurs par des écrans plats, favoriser l’éclairage naturel en créant
des espaces naturellement lumineux, changer les appareils anciens en favorisant
l’achat d'équipements a basse, installer, pour l'éclairage des lieux qui le justifient, des
détecteurs de présence, des minuteries, des programmateurs, renforcer l’isolation
(interne, externe) : changer progressivement les fenêtres mal isolées, ne pas laisser les
chargeurs d'appareils branchés inutilement, paramétrer la veille des appareils pour
minimiser leur consommation entre deux périodes d’utilisation, remplacer les
ampoules classiques par des ampoules basses consommation.
Sur le plan national
Sous la présidence du Ministre délégué auprès du Ministre de l’Environnement, de la
Protection de la Nature et du Développement Durable, Nana Aboubacar Djalloh,
accompagné pour la circonstance par la GIZ, la cérémonie du Hilton hôtel a été
l’occasion de sensibiliser l’opinion publique nationale et internationale, sur l’existence
d’une abondante législation disparate dans le domaine de l’environnement, restée
difficilement accessible jusqu’ici ; et qu’il était impératif de consolider en un seul
recueil ; afin de faciliter son exploitation par les usagers, les étudiants chercheurs, les
opérateurs économiques, les forestiers, les organisations de la société civile, les
populations, et les acteurs juridictionnels21
. Il donne en outre un coup d’accélérateur
à l’application effective de la législation et de la règlementation dans ce secteur
hautement sensible ; en répondant aux prescriptions du gouvernement, relativement
à l’amélioration de la gouvernance publique22
.
20 L’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le PNUE créent, en 1988, le Groupe
d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) ; il est ouvert à tous les pays
membres de l’ONU et de l’OMM.
21 Ce document constitue un important outil dans le processus de prise des décisions au
niveau stratégique.
22 Gros de 689 pages, ce document unique rassemble l’ensemble des textes législatifs et
règlementaires relatifs aux thématiques environnementales, en vue de favoriser la prise en
compte effective du volet environnement dans toutes les activités humaines au Cameroun.
Contribuant ainsi à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD).
Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023.
21
Avec l’assistance technique et financier de la coopération allemande, au travers du
Programme d’appui à la mise en œuvre de la stratégie de Développement du Secteur
Rural, volet Forêt-environnement (ProPFE) de la GIZ ; et l’élaboration du Ministère
de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable ;
le gouvernement camerounais a réussi cet exploit de mettre à la disposition du grand
public, en un seul bloc, suivant la hiérarchie des normes juridiques, toutes les
conventions ratifiées en matière d’environnement ; toutes les lois ; décrets ; arrêtés ;
décisions ; circulaires ; adossées sur un index thématique et des guides d’utilisation,
qui portent tour à tour sur les impacts environnementaux et sociaux ; les pollutions
de l’air, de l’eau, des sols et des sous-sols ; les nuisances sonores et olfactives ; la
gestion et la conservation des ressources naturelles entre autres. D’ailleurs, les
changements climatiques que nous vivons ces dernières années, nous ramènent à
plus de vigilance sur nos habitudes et nos comportements quotidiens, qui devront
prendre désormais en compte les impacts environnementaux et de protection de la
nature, pour un développement durable beaucoup plus harmonieux.
CONCLUSION
L’objectif de ce papier a été de démontrer que le transport peut contribuer au
développement durable au Cameroun. L’article a montré que la gouvernance des
transports est au centre de la protection de l’environnement et de la préservation du
bien-être des générations futures le long des plates-formes de transport. Cette
innovation managériale contribue à la mobilité des flux physiques et permet
d’optimiser la chaîne logistique environnementale. Par conséquent, le Cameroun y
tire de la croissance économique, améliorant ainsi le bien-être des populations.
L’auteur a établi un parallèle entre les éléments caractérisant chaque volet du
Développement durable et ceux en rapport avec les politiques de transport au
Cameroun.
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24
Analyse de la Perception de l’accompagnement dans les très petites
entreprises Camerounaises
Pr Jean François NGOK EVINA
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion Appliquée,
Université de Douala, Cameroun
Email : Jeanfrancoisngokevina@gmail.com
Dr Chimène Aimée FEUMBIE KAMGA
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion Appliquée,
Université de Douala, Cameroun
Email : Feumbiekamgachimene@gmail.com
Cite cet article : Ngok Evina, J, F, et Feumbie Kamga, C, A, (2023), Analyse de la
Perception de l’accompagnement dans les très petites entreprises Camerounaises.
Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. Pp.
24-39.
RESUME
L’objectif de cet article est d’illustrer la mise en pratique de l’accompagnement, tout
en posant des questions pour engager une réflexion plus poussée sur la pertinence
du type d’accompagnement requis dans les très petites entreprises (TPE). Une
entreprise est catégorisée TPE lorsqu’elle a moins de 10 salariés et dont le chiffre
d’affaires CA annuel ou son bilan total est inférieur à 15 millions en Frs CFA.
La proposition d’hypothèse que nous formulons est que la réussite de la très petite
entreprise dépend de la perception qu’a l’entrepreneur de l’accompagnement. Pour
vérifier cette proposition d’hypothèse, nous avons fait une descente auprès de vingt-
cinq (25) entrepreneurs/dirigeants de TPE camerounaises. Ensuite, nous avons opté
pour l’utilisation d’une méthode qualitative avec une analyse thématique des
entretiens recueillis sur le terrain ceci, en nous servant des verbatims. Les résultats
obtenus certifient que les dirigeants des TPE accordent une place particulière à
l’accompagnement en entreprise.
.
INTRODUCTION
L’accompagnement est un service proposé par un conseiller ou une société
d'accompagnement afin d'aider les entreprises, notamment les très petites
entreprises, à développer leur activité et à sécuriser son démarrage au niveau de la
mise en place de certaines démarches. L’accompagnement en entreprise signifie de
soutenir et encadrer les dirigeants en situation de travail tout en les amenant à se
familiariser avec les différentes techniques propres au métier. Pour Paul (2010),
l’accompagnement est comme « un espace au sein duquel le professionnel crée les
conditions pour qu’une personne s’exerce avec lui, à décrire quelle est sa situation, à
poser et construire quel est son problème, à identifier quelles sont ses ressources,
celles dont il dispose jusqu’à maintenant et celles qu’il devra acquérir, à chercher
Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023.
25
ensemble comment mobiliser ces ressources au sein d’un environnement donné, à
exprimer ses choix, exercer son pouvoir de décision et développer concrètement son
pouvoir d'agir ». Filion pense que l’entrepreneur doit non seulement définir ce qu'il
doit faire mais aussi ce qu'il doit apprendre pour être en mesure de le faire (Filion,
1988). Par exemple, Rotter (1966) a toujours considéré l’internalisé comme une
caractéristique acquise. Selon Filion (1997), les formations et emplois antérieurs
auront aussi une influence, ainsi que la religion, les valeurs du milieu d'éducation, la
culture familiale, etc. sur la réussite de l’entreprise, le rôle de l’accompagnant est donc
de favoriser les facultés réflexives de l’accompagné (Giddens, 1987). Sammut (2003)
relève que l’accompagnement met en « relation d’aide » l’accompagnant et
l’accompagné, le premier apportant au second les informations utiles dans le
déploiement du processus entrepreneurial ; mais aussi transférant les connaissances
et compétences indispensables pour transformer le projet d’entreprendre en projet
d’entreprise (Bréchet, 1994) et pour gérer de façon pérenne son entreprise. La
pérennité des entreprises pose encore un souci pour les responsables, celles-ci
subissent des contraintes liées surtout à l’insuffisance ou au manque de ressources
mais aussi au manque de compétences des entrepreneurs nécessaires à une gestion
efficace de leurs entreprises. Devant l'importance d'assurer la création d'entreprises
viables, les systèmes d'accompagnement se sont progressivement imposés et
développés (Fayolle, 2004). Malgré tout, l'efficacité des dispositifs de soutien
demeurent mitigés (Marion, 1999). Quel que soit le type d’accompagnement, il ne se
limite pas uniquement à des heures, lieux et personnes, la progression professionnelle
dépend aussi fortement des relations sociales qu’ils ou elles expérimentent durant le
temps de l’accompagnement. Un processus collaboratif à travers des pratiques
d’accompagnement et la perception des activités communes entre entrepreneurs et
personne en charge de leur accompagnement se met dès lors en place.
Le marché de l’accompagnement, au Cameroun est constitué des structures
d’accompagnement essentiellement formelles et constituées d’intervenants à titre
non professionnel et à titre professionnel. On note la prégnance des coopératives
(établissements de micro finance) ainsi que des structures informelles
d’accompagnement telles les réseaux sociaux de proximité (famille, amis, tontines,
etc.). Ainsi, l’accompagnement au Cameroun se singularise par des programmes de
formation et/ou de financement de la coopération internationale et surtout par
l’importance des réseaux relationnels des entrepreneurs, comme l’attestent les
résultats des études récentes sur l’accompagnement des très petites et petites
entreprises camerounaises. Ces structures accompagnent les entrepreneurs aussi bien
en situation de création d’entreprise, de reprises ou d’aide à la croissance. Toutefois,
nous ne traitons pas ici de toutes les Structures d’accompagnement, car il convient
de noter que la pratique actuelle est beaucoup plus à l’uniformisation dans les
méthodes d’accompagnement (Messenghem et Sammut, 2010). Le volet post
création étant celui sur lequel nous avons basé notre étude à savoir le développement
ou de la pérennisation de l’activité.
La perception de l’accompagnement désigne l’ensemble des mécanismes et
procédure qui permettent à l’entrepreneur de prendre connaissance de la qualité de
Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023.
26
l’accompagnement reçu. La problématique de la perception de l’accompagnement
dans les petites entreprises reste d’actualité dans la mesure où la notion de
l’accompagnement reste mal connue du fait de l’insuffisance de travaux académiques.
Les petites entreprises sont très souvent dirigées par des entrepreneurs limités dans
leurs actions entrepreneuriales et managériales, par l’insuffisance des ressources ainsi
que par leurs capacités de compréhension et de vision. En d’autres termes, comment
l’entrepreneur/dirigeant des TPE conçoit-il l’accompagnement ?
L’objectif de cet article est d’illustrer la mise en pratique de l’accompagnement, tout
en posant des questions pour engager une réflexion plus poussée sur la pertinence
du type d’accompagnement requis dans les très petites entreprises (TPE). Une
entreprise est catégorisée TPE lorsqu’elle a moins de 10 salariés et dont le chiffre
d’affaires CA annuel ou son bilan total est inférieur à 15 millions en Frs CFA. La
proposition d’hypothèse que nous formulons est que la réussite de la très petite
entreprise dépend de la perception qu’a l’entrepreneur de l’accompagnement. Pour
vérifier cette proposition d’hypothèse, nous avons fait une descente auprès de vingt-
cinq (25) entrepreneurs/dirigeants de TPE camerounaises. Ensuite, nous avons opté
pour l’utilisation d’une méthode qualitative avec une analyse thématique des
entretiens recueillis sur le terrain ceci, en nous servant des verbatims. Notre
contribution abordera en premier point les notions de gestion et d’accompagnement,
et en deuxième partie, nous parlerons de leur implication dans la réussite de la très
petite entreprise.
2. REVUE DE LA LITTERATURE
2.1 Analyse conceptuelle
Selon Fayolle (2005), l’accompagnement se présente comme une pratique d’aide à la
création d’entreprise, fondé sur une relation qui s’établit dans la durée et n’est pas
ponctuelle, entre un entrepreneur et un individu externe à son entreprise. À travers
cette relation, l'entrepreneur va réaliser des apprentissages multiples et pouvoir
accéder à des ressources ou développer des compétences utiles à la concrétisation de
son projet. L’entrepreneur est considéré comme un héros économique car il est un
créateur des valeurs non seulement pour lui mais aussi pour son entourage, (ses
parties prenantes, son écosystème). C’est ainsi que la littérature a cherché à savoir qui
il est, quelles sont ses caractéristiques, ce qu’il fait et enfin comment il pense/conçoit
son action (Schmitt, 2016). La mise en place d’une entreprise demande suffisamment
de sacrifice, l’entrepreneur/dirigeant s’engage en y plaçant toutes ses réserves (fonds
propres) et souvent même de l’emprunt (fonds externes), sans oublier son temps
pour mener à bien son projet. C’est pourquoi, ces entreprises ont besoin d’un soutien
qui favorise leur survie et leur croissance. L’accompagnement a pour but d’entrainer
chez l’accompagné une transformation, un changement de comportement ou
d’attitude, une amélioration de ses décisions.
« Parmi les pratiques d'appui à la création d'entreprise, l'accompagnement est souvent
présenté comme quelque chose de singulier, aussi bien dans ce qu'il véhicule comme
représentations mentales que dans sa mise en œuvre opérationnelle. Le terme
accompagnement est très souvent utilisé par les responsables de structure et de
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programme d'aide à la création d'entreprise. Pourtant, ce mot est rarement défini et
généralement employé comme une notion générique, permettant de regrouper de
nombreuses pratiques. Dans ces conditions, il est bien difficile de savoir de quoi nous
parlons quand nous évoquons le concept d'accompagnement. Ce constat vaut
également pour les quelques recherches qui se sont intéressées à cette pratique. »
(Cuzin et Fayolle, 2004). La perception de l’accompagnement est donc la mise en
œuvre des moyens humains et matériels d’une entreprise pour atteindre ses objectifs.
Il correspond à l'idée de gestion de pilotage appliquée à une entreprise ou une unité
de celle-ci. La perception de l’accompagnement est fondée sur plusieurs théories.
Nous allons nous attarder sur la théorie des liens sociaux et la théorie du capital
social.
2.2 La théorie des liens sociaux
Le lien social est défini comme l’ensemble des relations qui unissent des individus
d’un même groupe social. Ces relations établissent des règles sociales contraignantes
au sein d’un groupe. En d’autres termes, il est la « colle forte » d’une société. Il permet
à la structure comme aux différentes composantes de réussir. Ce concept de lien
social est directement lié à un second, à savoir l’intégration sociale. Dans la mesure
où celle-ci renvoie au processus par lequel un individu devient membre d’un groupe
social plus ou moins large. Dans sa forme générale, le lien social pour Durkheim
(1897) consiste dans la combinaison de deux types de relations entre les individus et
la société : l’intégration et la régulation. L’intégration désigne « la manière dont les
individus sont attachés à la société », la régulation « la façon dont elle les réglemente ».
Granovetter (1983, 2005) définit un lien (et sa force) en mettant l’accent sur quatre
facteurs déterminants :
 La quantité de temps passé ou la fréquence des rencontres ;
 L’intensité émotionnelle partagée ;
 L’intimité et la confiance mutuelle ;
 Les services rendus réciproquement.
Plus ces quatre facteurs sont importants, plus le lien est fort. Granovetter (1983)
souligne que la nature des liens a un impact sur les individus et sur les organisations
et affirme que les liens faibles jouent un rôle plus important dans la transmission
d’information unique et non-redondante et dans la diffusion des innovations et des
idées culturelles et scientifiques. L’importance des liens faibles dépend de leurs
probabilités à constituer des ponts entre les cercles sociaux des individus. Par contre,
Woolcock (1999) distingue trois formes de liens essentiels. Ce sont les liens
d’attachement entre membres d’une même famille ou d’un même groupe ethnique,
les liens d’accointance avec les amis éloignés notamment les collègues et enfin, les
liens de contact entre les différentes couches sociales. Les liens sociaux déterminent
la position d’un individu au sein d’une société. Ils ont un impact sur les capitaux
détenus par celui-ci. En transposant ceci à notre recherche, nous pensons que le lien
social qu’a un dirigeant de TPE au sein de son entreprise, joue un rôle pour la
Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023.
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position de son institution sur le marché et pour l’obtention des capitaux nécessaires
à son activité.
Le lien social pour Durkheim consiste dans la combinaison de deux types de relations
entre les individus et la société « l’intégration et la régulation ». Durkheim ne se
reconnaît ni dans la vision du lien social de Smith, ni dans celle de Rousseau.
Concernant le premier, il réfute l’idée selon laquelle le lien social aurait une origine et
un fondement marchand ; contre le second, il conteste le lien institué politiquement,
par une mise en commun conscientisée des volontés individuelles, permettant
d’établir un contrat social. Pour Durkheim, le lien social est avant tout un lien moral.
La morale chez lui désigne « les règles qui président aux relations des hommes
formant une société et qui énoncent les conditions fondamentales de la solidarité
sociale ». En d’autres termes, la morale est pour Durkheim tout ce qui oblige les
individus à compter avec autrui (idéaux, devoirs…). Or cette morale évolue,
transformant la nature du lien social. Le passage des sociétés traditionnelles aux
sociétés modernes ne fait pas disparaître le lien social, bien au contraire. C’est sa
nature qui change. Selon le sociologue français, c’est tout d’abord la densité
démographique qui exerce un impact sur la densité morale : le fait d’être plus
nombreux dans un même espace oblige à revoir le vivre-ensemble. C’est dans cette
perspective que Durkheim forge ses formes célèbres de solidarité. Il met en évidence
que le changement social fait, amène la solidarité à changer de « mécanique », elle
devient « organique ». La première forme fait référence aux corps bruts inertes
composés d’éléments semblables. Avec cette forme de solidarité et de société qui va
avec, les individus se ressemblent, et fonctionnent à partir du primat de la conscience
collective. La seconde forme est plus apparentée à un corps humain et vivant, où le
fonctionnement d’ensemble dépend des interdépendances entre organes différents
et complémentaires. Pour Durkheim, la nature du droit est un bon indicateur pour
savoir dans quel type de société on se situe : le droit « répressif » est davantage
caractéristique des sociétés à solidarité mécanique, contrairement au droit
« restitutif » qui accompagne les sociétés à solidarité organique.
Dans les sociétés industrielles modernes de l’époque de Durkheim, la division du
travail va jouer un rôle essentiel pour le lien social, car elle permet l’intégration sociale
et la régulation sociale. En effet, « c’est la complémentarité des rôles qui fonde la
cohésion sociale». Par la division du travail, les individus se construisent un rôle, une
place et un statut sources d’identité, mais également de « colle forte » fondant la
complémentarité du corps social dans la différence. En somme, pour Durkheim
l’articulation idéale entre densité démographique, densité morale et spécialisation des
tâches liée à la division du travail repose sur les postulats suivants :
 Il existe un système de relations continues entre les organes sociaux ;
 Il existe une conscience collective qui ne disparaît pas dans les sociétés
modernes et qui est suffisante de la solidarité pour que des règles déterminent les
rapports entre ces organes sociaux ;
 Ces règles se stabilisent, se consolident et deviennent contraignantes, pour
permettre le bon fonctionnement d’ensemble de la société ;
 Le travail joue un rôle déterminant dans cette relation.
Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023.
29
Tout besoin de service externe est encadré par une loi. Un entrepreneur qui a besoin
des services d’une banque doit disposer des garantis pour accompagner sa demande
de prêt. Il a besoin d’un capital social disposé à l’accompagner dans sa démarche.
2.3 La théorie du capital social
Dans son analyse, Bourdieu définit le capital social (1980) comme l’ensemble des
liens sociaux que possède un individu dans une société et qui détermine sa position
en son sein. Le réseau social est considéré comme un moyen d’accéder à des
ressources utiles à l’action individuelle ou collective. Ensuite, concernant la
coopération intra-organisationnelle, le capital social est considéré comme un bien
collectif. Sa présence dans une organisation permet de réduire les coûts de
coopération (Coleman, 1990), et, dans cette perspective, l’entreprise est considérée
comme un lieu où les individus mettent en commun leurs ressources pour atteindre
un objectif collectif.
Il existe une sorte d’accumulation des réseaux sociaux qui sont le résultat de plusieurs
interactions (famille élargie, amis, voisinage, groupe ethnique, individu d’une même
classe d’âge, camarade de classe, collègue de service etc.). Dans cet ordre d’idée,
s’insérer dans un réseau social n’est pas une spécificité entrepreneuriale ou ne rentre
pas dans une stratégie managériale. Il faut donc dépasser cette notion de relation
sociale pour aller vers celui du capital social des dirigeants au sens intention
volontaire et ressources mobilisables pour la réalisation de certains buts (Bourdieu,
1986 ; Coleman, 1990). Le capital social aide le dirigeant dans sa démarche. Il lui
permet d’avoir accès à certains savoirs, capitaux, clients, fournisseurs (certaines
parties prenantes de l’entreprise) difficilement accessibles sans existence de relations
interpersonnelles. La présence de l’entrepreneur dans des communautés ou des
associations importantes conduit à accroître les ressources à travers
l’accompagnement. Ils peuvent également être pourvus par les institutions publiques
ou privées de toute nature comme les banques, les organismes d’appui et d’aide, et
on parle donc d’un réseau institutionnel, dont les relations sont formalisées pour
compléter les effets de l'éducation, l'expérience et le capital financier (Coleman,
1988).
Pour Ben Amor, (2011) et Nabli, (2008), la famille est l’institution primaire qui
contribue à façonner les attitudes et les comportements de ses membres et à
transmettre les valeurs qu’elle désire qu’ils partagent. Donc le concept
d’accompagnement est associé à la théorie du capital social, laquelle fonde les
échanges sociaux entre acteurs dans un système socioéconomique (Emerson 1972).
Le capital social est « l’ensemble des ressources actuelles ou potentielles qui sont liées
à la possession d’un réseau durable de relations plus ou moins institutionnalisées
d’interconnaissance et d’inter-reconnaissance » (Bourdieu, 1980), ou en d’autres
termes, à l’appartenance à un groupe, comme ensemble agents non seulement dotés
de propriétés communes (susceptibles d’être perçus par l’observateur, par les autres
ou par eux-mêmes), mais aussi par des liaisons permanentes et utiles. Ceci justifie
une approche d’accompagnement individualisée, qui concernerait non pas
Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023.
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l’entreprise en tant que structure en soi mais bien la personne du dirigeant et ce, afin
de tenir compte de sa place centrale.
Le coaching est une sorte d’accompagnement qui se fonde sur une relation
interpersonnelle privilégiée. Il est capable de susciter un apprentissage et un
développement des potentiels appropriés dans un contexte de changement (Persson-
Gehin, 2005). Le rôle du coach en tant qu’accompagnant est bien d’aider
l’entrepreneur à développer l’habileté. Il l’aide à prendre du recul et à réfléchir sur
son expérience d’apprentissage (Sullivan, 2000). Le coach se pose en véritable
maïeutique du processus entrepreneurial. Les individus investissent volontairement
dans le capital social dans la perspective d’en tirer bénéfice. Ainsi, es amis « ayant une
expérience dans le domaine de l’entrepreneuriat, prodiguent des conseils, des
encouragements et ravivent l’enthousiasme de l’entrepreneur » (Boudabbous, 2011).
C’est pourquoi, les entrepreneurs prennent souvent des décisions à la suite de
relations fondées sur l'amitié où des conseils qui y émanent (Brüderl et Preisendorfer,
1998).
Les réseaux sociaux ne sont donc pas naturels. Ils résultent d’une stratégie
individuelle. Tout réseau social ne constitue pas un capital social ; il ne le devient que
lorsqu’il est mobilisé volontairement par un acteur poursuivant une stratégie donnée.
Huault (1998, 2004) et Baret et al. (2006) stipulent que la théorie du capital social
apporte un éclairage sur trois éléments clés de la dynamique organisationnelle :
l’action individuelle, la coopération intra-organisationnelle et les relations inter-
organisationnelles. En ce qui concerne l’action individuelle, cette théorie se propose
d’analyser simultanément l’action et son contexte relationnel (Granovetter, 1973 ;
Burt 1992).
La théorie du capital social se réfère à la capacité des acteurs à tirer des avantages de
leur situation sociale des structures, des réseaux et des adhésions à des organismes
communautaires, des groupes ou partis politiques et des associations. Le coaching
dans le contexte de l’entrepreneuriat, est envisagé comme une relation
interpersonnelle entre un entrepreneur expérimenté (le coach) et un entrepreneur
moins expérimenté ou qui cherche à surmonter une difficulté particulière (l’élève).
Dans ce cadre, le coach travaille avec l’élève pour définir et atteindre des objectifs ou
cibles spécifiques. En d’autres termes, le coaching repose sur une relation
interpersonnelle étroite, qui permet à l’élève d’apprendre et de développer son
potentiel dans un contexte de changement (Audet et Couteret, 2012). Il oblige
souvent le coach à encourager l’élève à se dépasser et à aller au-delà de ses capacités
sur des points précis et quantifiables en le soutenant, en lui fournissant les ressources
nécessaires et en le responsabilisant (Edgcomb et Malm, 2002). Le coaching porte
aussi et très souvent sur des difficultés liées à l’entreprise. Les coaches travaillent avec
l’élève à la conception d’un programme répondant à ses besoins, en général dans le
cadre de rencontres structurées, au cours desquelles le coach lui apporte son aide et
élabore des activités de suivi en complément, notamment des travaux pratiques (St-
Jean et Audet, 2010).
Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023.
31
3. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
La méthodologie retenue dans ce travail à la suite de la revue de la littérature est la
méthode qualitative avec analyse thématique des entretiens, ceci au travers des
verbatims recueillis sur le terrain. Ce travail utilise à la fois des données primaires et
secondaires sur la gestion de l’accompagnement. Notre échantillon comprend 25
entrepreneurs/dirigeants de la TPE dans la ville de Douala-Cameroun.
3.1 Déroulement de la collecte des données
Lorsqu’il s’agit de la méthode qualitative, les principaux modes de recueil de données
primaires sont : l’entretien individuel, l’entretien de groupe, l’observation participante
ou non participante et le recueil des documents (Baumard et al. 2007). L’entretien est
défini par Grawitz (1996) comme « un procédé d’investigation scientifique, utilisant
un processus de communication verbale, pour recueillir des informations, en relation
avec le but fixé ». Il favorise généralement l’étude des faits dont la parole représente
le facteur principal (études d’actions passées, de savoirs sociaux, des systèmes de
valeurs et normes, etc.). Il représente une situation de face à face entre un chercheur
et un répondant (Freyssin et Dominjon, 1997). Le chercheur questionne le répondant
avec un comportement marqué par la non-directivité envers l’objet étudié. Un
questionnaire directif relève du questionnaire et non l’entretien. Le principe de la
non-directivité se fonde sur une « attention positive inconditionnelle » du chercheur
« le sujet peut tout dire et chaque élément de son discours a une certaine valeur car il
renvoie de façon directe ou indirecte à des éléments analytiques de l’objet de
recherche ». Ce principe contient également une « attitude d’empathie » du
chercheur, ce qui renvoie à la prise en compte de l’environnement de référence du
sujet, en termes d’émotion ou de signification, « comme si » l’investigateur était à la
place du sujet interrogé (Evrard et al., 2003). Face à ce principe de non-directivité,
deux modes d’entretien sont généralement désignés : l’entretien non-directif et
l’entretien semi-directif
L’entretien non-directif consiste à collecter les informations en laissant le répondant
libre d’apporter tous les éléments de réponse qu’il désire. Pour Lehu (2012), le rôle
de l’enquêteur se résume à recentrer éventuellement la discussion sur l’objet de
l’enquête. L’entretien semi-directif par contre est une technique qualitative qui
consiste à centrer le discours des personnes interrogées autour de différents thèmes
consignés dans un guide d’entretien (Gavard-Perret et al., 2009). Compte tenu de ce
qui précède, nous avons opté pour l’entretien semi-directif pour l’enquête qualitative
exploratoire.
Quant à notre outil de collecte de données, il s’agit d’un guide d’entretien, il a été
réalisé à partir des nombreuses données collectées à partir de notre revue de
littérature ainsi que des nouveaux thèmes émergents au fur et à mesure de la
réalisation des entretiens. Nous avons donc ainsi formulé notre guide d’entretien,
principalement composé par de multiples thèmes/questions, non formulés d’avance,
et dont uniquement les titres ont été énoncés.
Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023.
32
3.2 Analyse thématique des entretiens
Une lecture flottante des entretiens est le point de départ de notre analyse. Par la
suite, de nombreuses lectures répétitives ont permis au fur et à mesure de découper
le texte en un certain nombre de thèmes principaux. L’analyse thématique nous a
aidés à mettre en évidence des « condensés de sens » dont la récurrence a des
significations particulières pour l’objectif de l’analyse. Une grille d’analyse
préalablement réalisée n’a fait que contribuer à l’enrichissement du travail. Elle nous
a également permis de nous imprégner du contenu des entretiens par de nombreuses
lectures. Le thème que Berlson (1953) définit comme « une affirmation sur un sujet,
c’est-à-dire une phrase ou une phrase composée, habituellement un résumé ou une
phrase condensée, sous laquelle un vaste ensemble de formulation singulière peut
être affectée » a donc été choisi comme unité d’enregistrement et comme règle de
découpage. Les sous-thèmes sont nés du contenu des entretiens et ont été définis par
rapport à l’objectif de l’étude. En outre, des hypothèses implicites ont orienté notre
travail d’analyse et de précision des dimensions de l’analyse bien qu’aucun corpus
d’hypothèses n’ait été établi à priori. Nous avons cherché à établir une sorte
d’inventaire des diverses opinions exprimées ou des arguments utilisés.
Le texte (l’entretien) a été découpé et étudié en fonction des idées ou des mots qu’il
contenait. En d’autres termes nous avons recensé les principales phrases exprimées
par les acteurs, appelées phrases témoins (Savall et Zardet, 2004). Cette procédure
nous a permis de trouver les régularités répétables représentant le fondement des
recherches. Les régularités constituent des éléments explicatifs qui favorisent
l’identification des thèmes significatifs pour l’analyse du cas, à l’aide des questions de
recherche.
4. ANALYSE DES RESULTATS ET DISCUSSION
Dans cette section, nous voulons élucider le sentiment des dirigeants des très petites
entreprises par rapport à l’accompagnement. A la question comment les
entrepreneurs s’accommodent aux différentes formes d’accompagnement dans les
TPE ?
Les dirigeants des TPE ont répondu que l’accompagnement consiste en l’assistance
financière, l’assistance technique, l’assistance morale encore appelée assistance
conseil. Quant à l’apport financier, quel que soit la source de fonds, celui-ci leur est
d’une très grande importance dans les investissements. En ce qui concerne
l’assistance technique ceci concerne tout apport leur permettant de résoudre un
problème ou toute situation liée à un métier qui échapperait au dirigeant. Enfin, pour
eux, l’assistance moral ou conseil consiste à venir au secours soit en leurs donnant
un avis ou des recommandations.
Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023.
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Graphique : Appréhension de l’accompagnement par les entrepreneurs (en
%)
Source : investigation du terrain (réponse à choix multiple)
Pour l’entrepreneur/dirigeant de la petite entreprise, l’assistance morale ou conseils
est l’assistance la plus reçue (89,30%), Les conseils représentent l’essentiel reçu au
lancement de leur activité de création. Pour plusieurs dirigeants d’entreprise c’est bien
bon de recevoir des conseils, mais à quoi cela sert, s’ils n’ont pas de financement ?
L’assistance financière représente (57,30%), bien que dans la grande entreprise ou
dans la petite entreprise, l’élément financier est d’une importance incontournable. Il
n’est pas en première position. Comme ce sont des petites structures, elles ne peuvent
pas toujours mobiliser les fonds et les banques traditionnelles ne sont non plus à leur
disposition. Ces entreprises (TPE) vivent essentiellement des fonds propres.
4.1 L’accompagnement moral
L'entrepreneur qui se consacre au quotidien à son activité, a souvent besoin d'une
personne extérieure pour l'aider à prendre du recul. Il a besoin des gens qui peuvent
les assister en leurs donnant des conseils justes et avérés. Cette personne peut
l'accompagner dans la réflexion stratégique, en s'appuyant sur les outils et les
méthodes dont elle dispose. Si les problématiques deviennent techniques, le référent
orientera l'entrepreneur vers un spécialiste idoine : comptable, juriste spécialisé,
expert des levées de fonds, etc.
Nous pouvons le voir ici « Nous avons les conseils comme je vous ai dit on a un cabinet de
conseil qui au terme juridique nous apporte leur conseil, leur soutien pour pouvoir créer des formes
de contrats et pouvoir aussi quand on a des soucis avec des clients de pouvoir nous aider à voir plus
clair et à mettre sur pieds des stratégies nécessaires pour pouvoir rentrer dans nos fond parce que vous
le savez au pays aujourd’hui c’est difficile de se faire payer,…………Et en terme de fiscalité nous
avons un cabinet la FISCA COMPTABLE que je peux dire que je remercie beaucoup
jusqu’aujourd’hui parce que nous les avons rencontré après la deuxième année de création et il nous
accompagne jusqu’aujourd’hui sans toutefois nous exiger vraiment de leur payer grande chose parce
que eux aussi ils ont compris que nous sommes des jeunes qui voulons avancé et qu’ils veulent nous
accompagner jusqu’à ce que l’entreprise puisse avoir le flambeau nécessaire qui est à son dû donc
jusqu’aujourd’hui la FISCA COMPTABLE et son directeur général MR BLAISE TASSI
MICHEL est un grand accompagnateur et jusqu’aujourd’hui nous soutient, big up à ce monsieur
et à sa petite entreprise la FIASCA qui aide hein moi je vais dire parce qu’ils aident certaines très
57,30 53,30
89,30
Fréquence
Assistance financière
Assistance technique
Assistance morale
(conseils)
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petites entreprises aussi ce n’est pas seulement nous. Il y a d’autres entreprises qui sont là à ses pieds
auxquelles il aide à faciliter la gestion entre la charge des impôts et la charge des employés la masse
salariale pour qu’il n’y ait pas un malentendu entre l’Etat camerounais et l’entité qui est l’entreprise
WW.Business une tiers entreprise »23
. Le conseil est d’une importance idoine pour la
réussite des très petites entreprises. L’entrepreneur doit prendre du recul et bénéficier
d'un regard extérieur et avisé sur son projet. S'entourer de professionnels et trouver
des compétences et expertises complémentaires aux siens. Se préparer au métier de
chef d'entreprise (posture). Sortir de l'isolement et échanger avec les pairs
(networking).
4.2 L’accompagnement financier
Le financement représente le stimulus même de l’investissement. C’est l’élément
déclencheur de tout investissement.
« …… naturellement vous allez avoir un bon projet, vous allez être très bon manager mais si vous
n'avez pas les moyens financiers pour incrémenter votre projet, vous ne pouvez pas donc réaliser le
projet »24
Pour financer sa création ou son développement, la TPE utilise particulièrement les
fonds propres et quasi-propres, fournis par les membres de la famille :
« …En plus de la formation il faut aussi avoir les moyens, pour mieux s’auto-employer au jour
d’aujourd’hui, il faut les capitaux. Moi je me suis servi de mon indemnité de travail, de licenciement.
C’est donc ça qui m’a permis de lancer avec mon activité… »25
« La famille me soutient dans tous les domaines sur le plan technique et la tontine vient compléter
sur le plan financier, les réunions. Quand je fais mes petites cotisations, je prends pour renforcer mon
fonds de commerce. J’ai préféré les tontines que d’aller emprunter au niveau des microfinances et les
autres. Parce qu’avec les tontines, tu vas doucement, tu tontine quand tu veux, lorsque tu vois que
ça ne te laisse pas tu peux même diminuer le montant, le taux de cotisation »26
Dans ce verbatim, le dirigeant interviewé déclare le caractère important et
indispensable des moyens financiers pour la mise sur pied d’un bon projet.
L’assistance financière est donc selon plusieurs personnes enquêtées, un apport
essentiel
« Comme forme de soutien j’ai eu un soutien financier familiale, j’ai reçu une formation à titre
gratuite d’un parent et c’est la base de tout. La formation coûte environ 200.000 frs et par moi-
même je ne devais même pas prendre l’initiative de m’engager. Puisque à l’époque mon grand frère
qui me soutenait se débrouillait seulement et ne pouvait donc pas supporter le coût de la formation.
Il n’avait pas grand-chose. C’est pour cela que je pense que c’est un accompagnement. Dans cet
accompagnement on retrouve la famille, les amis et les gens à forte expérience du terrain »27
, ou les
financements externes (Amis et tontines). Les répondants assurent l’aide des tontines
(associations) dans la survie de leur TPE. Ils n’ont pas les cautions acceptables pour
23
Répondant N°22.
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Répondant n°15
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Répondant n°8
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  • 1. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 1 Volume 2 3, Série 1, Janvier 2023
  • 2. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 2 Editions Comerci, ‘Journal de Tendances de Management Africaines’ Directeur de Publication Pr. Dr. Alain Ndedi Secrétariat scientifique de rédaction : Pr. Dr Emmanuel Innocents Edoun Pr. Dr Paulin Mbecke Pr. Dr. Francis Kemegue Comité éditorial : Dr. Bamidele Wale-Oshinowo, University of Lagos, Nigeria Pr. Dr. Rose Ikelle, ESSEC, Université de Douala, Cameroun Dr Jules Banaken, Banque de Développement des Etats de l'Afrique Centrale Dr Pierre-Joubert Nguetse Tegoum, Ministère de l’économie et de la Planification, Cameroun Pr. Dr. Alain Ndedi, International Council for Family Business /Charisma University Pr. Dr. Francis Kemegue, Boston Insights and Analytics, USA Pr. Dr Emmanuel Innocents Edoun, Université de Johannesburg /Tshwane University of Technology, RSA Pr. Dr Paulin Mbecke, Université du Moyen Lualaba, DRC Dr Polycarpe Feussi, Université de Johannesburg, RSA Pr Dr Essombe Edimo Jean Roger, Université de Yaoundé II-Soa, Cameroun Pr Dr Tchouassi Gérard, Université de Yaoundé II-Soa, Cameroun Pr Dr Thierry Levy Tadjine, Université Paris 8, France Pr Dr Mantsie Rufin W., Université Marien Ngouabi, Congo Brazzaville Dr Kok Lawrence, University of Johannesburg, RSA Pr Dr Makosso Bethuel, Université Marien Ngouabi, Congo Brazzaville Volume 23, Série 1, Janvier 2023, Email : manuscrit.tma@gmail.com ISSN : 9597 9871
  • 3. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 3 TABLE DES MATIERES P. 5 PREFACE P. 11-23 L’analyse des modes de transport sur le développement durable au Cameroun Dr ONGUENE ATEBA Julien Grégoire P. 24-39 Analyse de la Perception de l’accompagnement dans les très petites entreprises Camerounaises Pr Jean François NGOK EVINA Dr Chimène Aimée FEUMBIE KAMGA P.40-51 Gouvernance douanière et optimisation des recettes douanières au Cameroun Dr ONGUENE ATEBA Julien Grégoire P. 52-91 La problématique du financement des PME par les banques et les microfinances du Cameroun. Dr ATEBA Joseph Claude P. 92-108 La proximité entre territoires infrarégionaux du centre-Cameroun peut-elle illustrer leur attractivité économique ? Pr Gérard TCHOUASSI Michel Stéphane Landry OYIE AVOULOU
  • 4. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 4
  • 5. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 5 PREFACE La revue bilingue dénommée ‘Tendances de Management Africaines’ en abrégée (TMA) devient Journal de Tendances de Management Africaines (JTMA) à partir de cette année 2023. Le journal, tout comme la revue hier, est une prise de conscience que la pratique du management n’est pas universelle, et qu’il faille créer une vitrine avec l’accent sur le continent africain, pour les praticiens et les chercheurs disposés à apprendre un peu plus de l’usage du management. Cette première série de l’année du volume 23 s’inscrit dans cette logique. A l’ère de la quatrième révolution industrielle et face à une effervescence de la révolution numérique, et à l’arrivée de la génération Z dans le monde du travail, les entreprises qu’elles soient africaines ou mondiales ne cessent de revoir et d’adapter leurs modes de management pour attirer et répondre aux attentes de cette nouvelle ère de conflit entre les pays de l’Otan d’un côté, et les pays qui restent du pacte de Varsovie mené par la Russie de l’autre côté. Plusieurs tendances de nos jours se bousculent et s’imposent aux managers des entreprises de petites comme de grande taille. Le design thinking est l’une d’elle. Elle offre la possibilité à l’entreprise de travailler de manière transversale en responsabilisant les équipes et en valorisant leurs productions. Travailler ainsi permet à tous les niveaux de l’entreprise d’impliquer tous les employés, de les inciter à prendre des décisions et à proposer des concepts nouveaux et importants au sein de l’entreprise. De plus, la connectivité permanente du Design Thinking permet de se placer à la place des consommateurs afin de comprendre ses besoins et proposer de manière intelligente, des solutions meilleures et innovantes. De manière pratique, avec le Design Thinking, l’entreprise repense son business model en lançant un processus d’innovation (innovation produit, innovation de rupture, innovation incrémentale…). A l’ère de la COVID 19, une autre tendance managériale appelée management bienveillant a fait surface et tente à remettre le bien-être des salariés dans l’environnement professionnel. Car, le bonheur des collaborateurs au travail commence par une atmosphère positive et humaine. Les responsables au plus haut niveau de l’entreprise devraient être à l’écoute des équipes inférieures pour instaurer une réelle relation de confiance et de respect. Ils doivent comprendre leurs collaborateurs et leur proposer des objectifs cohérents et atteignables par le biais d’une bonne communication. De plus, il faut quand cela est nécessaire laisser le droit à l’erreur et accorder des encouragements et félicitations aux intrapreneurs. En instituant des solutions de management bienveillant, les équipes sont plus épanouies et donc plus productives puisqu’elles ne sont ni stressées ni brusquées par un manager offensif ; car l’employé est placé au cœur même de l’entreprise. À l’origine, la méthode agile était utilisée par les développeurs et les ingénieurs pour faciliter leur organisation en équipe. De nos jours, cette technique se déploie au niveau des organisations et révolutionne le management. La méthode dite agile, est une approche collaborative de la gestion de projet et se base sur des feedbacks réguliers. Elle est appelée agile parce qu’elle permet de laisser place aux imprévus et
  • 6. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 6 aux changements mais également de rendre autonome et de responsabiliser les employés à tous les niveaux Au niveau international, dans les tendances du management qui ont pignon sur rue, nous retrouvons notamment la méthode Kanban qui est une résultante de l’application de la méthode agile. La méthode Kanban qui est une résultante de l’application de la méthode agile, a largement fait ses preuves et montrée son apport de valeurs aux projets. Cette méthode prône un système visuel principalement connu pour sa représentation en tableau de gestion de l’avancement des tâches. Elle consiste à découper un projet en plusieurs tâches et à chaque acteur d’en suivre son évolution. Elle peut être utilisée pour installer une nouvelle organisation ou bien pour un projet spécifique au travail. Cependant, il ne faut pas confondre faire de l’agile (appliquer les méthodes comme celle de Kanban par exemple) et être agile (valeurs, état d’esprit…). En effet, faire de l’agile est relativement simple, il suffit de choisir une méthode et de l’appliquer tout bêtement. Quant au terme être agile, lui signifie que tous les acteurs sont engagés et comprennent l’intention derrière chaque rôle. Être agile est essentiellement un changement de comportement individuel et collectif encore mindset change. Un changement d’habitude et de culture ne se fait qu’en ancrant de nouvelles méthodes et s’avère donc bien plus long que de faire de l’agile. En général, faire évoluer ses habitudes managériales n’est pas une démarche évidente. Néanmoins, il est conseillé d’apporter de nouvelles pratiques visant à mettre un terme à la routine professionnelle. Ces innovations managériales sont de véritables enjeux stratégiques et apportent un regain d’énergie et du renouveau dans l’engagement et la productivité des équipes. Le manager pourra proposer à ses collaborateurs de toutes les échelles que ce soit aux nouvelles formes de management pour recréer du lien entre les différentes couches de l’entreprise. Les explications relatives à la quête de la modernité entrepreneuriale interne seront nécessaire. À travers cette démarche, les managers montrent leur capacité d’empathie et de proximité avec leurs collaborateurs. Les tendances du management en cet ère de la COVID 19 ne se limitent pas à des postures mentionnées plus haut. Il existe également de nombreuses autres méthodes pour apporter motivation et bien-être aux employés. Le télétravail, les horaires aménagés ou encore un espace de travail chaleureux booste la performance des équipes. Les managers feront attention à ne pas changer le management interne sans une analyse profonde de l’entreprise ; mais il faudra envisager un changement progressif pour laisser le temps aux employés de comprendre et de s’impliquer aux projets. En cette nouvelle année 2023, le volume 23, la série 1 aborde des sujets variés qui affectent les organisations africaines dans leur ensemble. Nous commençons cette série avec une contribution scientifique de Dr ONGUENE ATEBA Julien Grégoire. L’objectif de ce papier est de démontrer que le transport peut contribuer au développement durable au Cameroun. En effet, la gouvernance des transports est au centre de la protection de l’environnement et de la préservation du
  • 7. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 7 bien-être des générations futures le long des plates-formes de transport. Cette innovation managériale contribue à la mobilité des flux physiques et permet d’optimiser la chaîne logistique environnementale. Par conséquent, le Cameroun y tire de la croissance économique, améliorant ainsi le bien-être des populations. Pour permettre cette démonstration, nous suggérons d'établir un parallèle entre les éléments caractérisant chaque volet du Développement durable et ceux en rapport avec les politiques de transport au Cameroun. Pour mener à bien cette réflexion et dans un premier travail empirique, l’auteur a travers d’exemples d’articles issus de revues professionnelles en transport et logistique en quoi la logistique pourrait être un gage de développement. La contribution scientifique du Pr Jean François NGOK EVINA et de Dr Chimène Aimée FEUMBIE KAMGA sur l’analyse de la Perception de l’accompagnement dans les très petites entreprises Camerounaises vise à illustrer la mise en pratique de l’accompagnement, tout en posant des questions pour engager une réflexion plus poussée sur la pertinence du type d’accompagnement requis dans les très petites entreprises (TPE). Il faut souligner qu’une entreprise est catégorisée TPE lorsqu’elle a moins de 10 salariés et dont le chiffre d’affaires CA annuel ou son bilan total est inférieur à 15 millions en Frs CFA. Dans le cadre de cet article, la proposition d’hypothèse que les auteurs formulent est que la réussite de la très petite entreprise dépend de la perception qu’a l’entrepreneur de l’accompagnement. Pour vérifier cette proposition d’hypothèse, les auteurs vont faire une descente auprès de vingt-cinq (25) entrepreneurs/dirigeants de TPE camerounaises. Ensuite, ils optent pour l’utilisation d’une méthode qualitative avec une analyse thématique des entretiens recueillis sur le terrain. Les résultats obtenus certifient que les dirigeants des TPE accordent une place particulière à l’accompagnement en entreprise. Avec cette deuxième contribution, Dr ONGUENE ATEBA Julien Grégoire vise à démontrer qu’à l’ère des dynamiques managériales, de nouveaux modes de régulation des institutions douanières au Cameroun, fondés sur un partenariat ouvert et éclairé entre différents acteurs et parties prenantes existent et peuvent être expérimentés pour la performance et la rentabilité de la douane Camerounaise. L’originalité de cette recherche est double : Comprendre l’impact que la gouvernance douanière peut avoir sur l’optimisation des recettes douanières et les indicateurs de développement durable qui peuvent être influencés avec cette dynamique au Cameroun. Les institutions douanières fonctionneront alors comme des entreprises en intégrant, innovation, culture entrepreneuriale, efficacité et efficience. Pour l’auteur, la gouvernance douanière est au centre de l’augmentation des recettes douanières et de la facilitation des procédures de dédouanement le long des plates-formes logistiques portuaires et aéroportuaires. Cette innovation contribue à la mobilité des flux physiques et permet d’optimiser les recettes budgétaires, par conséquent, le
  • 8. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 8 Cameroun y tire de la croissance économique, améliorant ainsi le bien-être des populations et le développement durable. L’auteur utilise l’approche méthodologique par échantillonnage dans cette étude à partir de l’analyse de l’impact de la gouvernance douanière sur l’économie Camerounaise et sur les entreprises import-export sur le long terme. Une enquête menée auprès de 105 entreprises import-export du conseil national des chargeurs du Cameroun(CNCC) de 2018 à 2020 est la source de nos données. Il ressort des résultats empiriques, que la Gouvernance Douanière au Cameroun ne contribue pas assez à l’optimisation des recettes douanières et des procédures de dédouanement. Ceci est lié, au laxisme notoire du respect des lois, de la réglementation et des normes douanières. Dr. ATEBA Joseph Claude sur la problématique du financement des PME par les banques et les microfinances du Cameroun vise à montrer la contribution des PME sur le plan économique qui n’est plus à démontrer. Car, les PME constituent l’essentiel des entreprises existantes et contribuent fortement à la croissance économique et à la lutte contre le chômage. Cependant, malgré leur importance avérée pour l’économie, les PME, dans leur processus de recherche des financements externes, font face à un rationnement excessif des crédits de la part des bailleurs de fonds. Quelques-unes réussissent tout de même à accéder aux financements auprès des banques et des établissements de microfinance. Ainsi, pour mieux comprendre les raisons pour lesquelles certaines réussissent à accéder aux financements et d’autres pas, l’auteur se pose la question centrale suivante : Quels facteurs influencent l’accès au crédit des petites et moyennes entreprises auprès des banques et des microfinances du Cameroun ? Le principal objectif de cette étude consiste à mieux comprendre les exigences des prêteurs envers les PME à travers l’identification des facteurs déterminants. L’analyse statistique des données primaires recueillies auprès de 08 banques et 07 établissements de microfinance ont permis de recenser 39 cas des dossiers de crédit des PME qui ont sollicité un crédit auprès desdites institutions. Le test de Fisher au seuil de significativité 05% a permis de réaliser que les caractéristiques des PME, du crédit sollicité et la politique commerciale et marketing influencent la décision de crédit aux PME, excluant ainsi l’influence des caractéristiques du dirigeant. Le V de Cramer a permis de déterminer que les banques et les microfinances s’appuient prioritairement sur les éléments caractéristiques de la santé financière de la PME. Les analyses des correspondances multiples (ACM) ont permis de valider l’ensemble des quatre hypothèses de recherche. Ainsi, les caractéristiques de la PME, du dirigeant, du crédit sollicité et la politique commerciale et marketing influencent la décision de crédit des banques et des microfinances. L’analyse comparative quant à elle a permis de savoir que les microfinances sont moins exigeantes que les banques quant aux éléments de la santé financière de l’entreprise. Par ailleurs, les banques ont tendance à plus accompagner les PME dont les dirigeants sont diplômés de l’enseignement supérieur.
  • 9. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 9 L’article du Pr Gérard TCHOUASSI et Michel Stéphane Landry OYIE AVOULOU sur les liens entre la proximité entre territoires infrarégionaux du centre-Cameroun et leur attractivité économique questionne les effets que les dynamiques de proximités illustrées par les interactions entre territoires ont sur l’attractivité économique de la Région du Centre au Cameroun. Pour y-parvenir, les auteurs choisissent un palier de cinq territoires, disposés spatialement les uns, proches des autres. Ils montrent dans ce cadre que la proximité muée par des interactions entre ces territoires infrarégionaux, a un effet significatif positif sur l’attractivité mésoéconomique des territoires aux entreprises, notamment dans la région du centre, au travers de la détermination de l’indice de Moran dont la valeur est positive. Il découle aussi que ces cinq territoires infrarégionaux du Centre sont disposés de manière qu’il existe un territoire central (Mfoundi), autour duquel gravitent des territoires périphériques (les quatre autres territoires), et entre-lesquels il existe des interactions de moyenne intensité. C’est probablement la raison pour laquelle l’attractivité économique est plus intense sur ce territoire central qu’au sein des territoires périphériques. Les auteurs préconisent que ces territoires périphériques intensifient leurs interactions avec le territoire central à l’effet d’améliorer l’attractivité économique de l’ensemble de la Région du centre Au nom du comité éditorial, mes sincères remerciements à tous les contributeurs et à leurs institutions respectives, et une bonne lecture à tous. Nous vous remercions de bien vouloir envoyer vos contributions au plus tard le 28 Février 2023 et commentaires par courriel aux adresses suivantes: ndediaa@gmail.com et manuscrit.tma@gmail.com (secrétariat) Prof. Dr. Alain Ndedi
  • 10. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 10
  • 11. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 11 L’analyse des modes de transport sur le développement durable au Cameroun Dr ONGUENE ATEBA Julien Grégoire Economiste, Expert en Logistique, Transport, Douane et Transit Chercheur et Écrivain Tel : (237) 699 260 367 / (237) 676 531 537 / (237) 666 394 782 Tel : alandesstyles2016@gmail.com Cite cet article : Onguene Ateba, J, G, (2023), L’analyse des modes de transport sur le développement durable au Cameroun. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. Pp :11-23. RESUME L’objectif de ce papier est de démontrer que le transport peut contribuer au développement durable au Cameroun. La gouvernance des transports est au centre de la protection de l’environnement et de la préservation du bien-être des générations futures le long des plates-formes de transport. Cette innovation managériale contribue à la mobilité des flux physiques et permet d’optimiser la chaîne logistique environnementale. Par conséquent, le Cameroun y tire de la croissance économique, améliorant ainsi le bien-être des populations. Pour permettre cette démonstration, nous suggérons d'établir un parallèle entre les éléments caractérisant chaque volet du Développement durable et ceux en rapport avec les politiques de transport au Cameroun. Pour mener à bien cette réflexion et dans un premier travail empirique, il sera question de montrer à travers d’exemples d’articles issus de revues professionnelles en transport et logistique (Logistique Magazine, Transport logistique, etc.) toute la pertinence entre Développement Durable et le transport. Mots clés : Transport, développement durable, gouvernance des transports, logistique, chaîne logistique environnementale INTRODUCTION Le XXe siècle a connu un développement extraordinaire du secteur des transports. Les distances parcourues, les routes asphaltées et le nombre d’automobiles ont augmenté de façon fulgurante. Par exemple à Pointe Noire on observe un nombre élevé des véhicules. Ainsi, une telle croissance n’est pas sans impact sur l’environnement. Les transports génèrent des effets multiples sur l'environnement : impacts locaux par le bruit, la pollution locale de l'air, les modifications du paysage ou les risques naturels et technologiques ; impacts locaux ou globaux sur la biodiversité et contribution globale au changement climatique (Arnaud, 2003 : 7). Maîtriser les impacts négatifs des transports, sans pour autant pénaliser les activités socioéconomiques, est donc un enjeu majeur de politique publique. En revanche, la maîtrise des émissions de gaz à effet de serre passe par des voies multiples : progrès technologique pour améliorer l'efficacité énergétique des moteurs et réduire leurs émissions, conception générale des réseaux et des politiques tarifaires et réglementaires favorisant les transports ferroviaires ou fluviaux plutôt que les
  • 12. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 12 transports routiers ou aériens, action sur la demande de mobilité par l'intermédiaire de l'urbanisme ou de l'organisation logistique (Onguene Ateba, 2022). Parler des impacts des transports sur l'environnement, c'est avoir implicitement adopté des critères d'appréciation de ce qui est supportable ou intolérable pour l'homme, bon ou mauvais, beau ou laid. La description des impacts environnementaux n'est donc pas purement factuelle : elle dépend de choix qui peuvent varier, même si certains impacts tels que le bruit sont directement mesurables. L’impact des transports sur l’environnement peut être classé en : impacts sociaux. Parmi les différents impacts sur la société, notons les écarts de mobilité entre les différentes couches de la population, la perte de la rue, l'isolement, le stress et l'anxiété créés par la rue et par la circulation qui s'y trouve. La rue appartient à la société et aux citoyens. Avec la hausse des débits de circulation, l'impact sur les activités a été important1 . Les activités qu'on retrouvait avant dans les rues comme les marchés, les agoras, les jeux d'enfants, les parades et processions, l'esprit de communauté et de voisinage ont peu à peu disparu au profit du trafic et de l'automobile. En plus de l'isolement crée par la perte de la rue au dépens de la circulation (limitation des interactions sociales), il y a aussi l'isolement crée par une planification non adéquate. Ainsi, la localisation d'infrastructure suite à une planification "aveugle" a des effets sur les communautés avoisinantes. Une mauvaise planification peut séparer les communautés par un corridor de transport, créant même jusqu'à l'isolement de certains lieux et brisant les tissus sociaux antérieurs. Les transports sont de grands consommateurs d'espace quand on pense aux nombreuses infrastructures et équipements qu'ils nécessitent. De plus, les aménagements ne sont pas toujours faits avec un souci d'esthétisme. Ces deux impacts visuels sont négatifs parce qu'ils peuvent détériorer la qualité de vie des populations. Pour ce qui est du climat, les transports sont à l’origine d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique. Au sujet de la congestion, l'accessibilité est un élément positif, chaque individu devrait, peu importe ses moyens, avoir accès aux mêmes services. Par contre, elle est aussi un élément négatif dû à l'utilisation de l'automobile. Il faut préciser que l'utilisation de l'automobile présente de nombreux avantages au niveau de la performance, du confort, de la vitesse, de la souplesse d'utilisation. C'est pourquoi, on l'utilise de plus en plus. L'intensité des déplacements varie en fonction de la taille des villes et de la répartition des emplois. Malgré l'apport incontestable des transports dans l'économie en général, certaines nuisances ont aussi un coût social: la pollution de l'environnement. Ils nuisent donc à la santé de la terre mais aussi aux êtres vivants. Les émissions atmosphériques de polluants provenant de la combustion motrice, ont un effet sur l'air mais aussi sur les pluies acides et le réchauffement du globe2 . En milieu urbain, 50% de la pollution de 1Les activités qu'on retrouvait avant dans les rues comme les marchés, les agoras, les jeux d'enfants, les parades et processions, l'esprit de communauté et de voisinage ont peu à peu disparu au profit du trafic et de l'automobile 2 Plan d'Actions. (2019). Plan d’actions du Plan de Mobilité Urbaine Soutenable pour la Communauté Urbaine de Yaoundé. Yaoundé: Mobilise Your City.
  • 13. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 13 l'air est due à la circulation. Irritant majeur, le bruit peut être une nuisance qui dans certains cas peut être préoccupant pour la santé mais surtout pour le bien être. Il peut se manifester à trois niveaux selon l'intensité des émissions; gêne psychologique (perturbation, mécontentement), gêne fonctionnelle (trouble les activités comme le sommeil, le travail, la parole) ou gêne physiologique (problèmes de santé comme la fatigue, impact sur l'audition).Les déversements accidentels ou non, de polluants ou de déchets sont sources de contamination autant de l'eau de surface que l'eau de la nappe phréatique. Le rôle du transport au niveau de la pollution de l'eau est de 4%3 . Ils se produisent entre véhicules et personnes qui se déplacent à différents endroits à différents moments dans le but de satisfaire certains besoins. Les accidents sont des événements explicables dans le temps et l'espace. A cet égard, le transport peut- il contribuer à préserver l’environnement ? Autrement dit, le transport peut-il contribuer au développement durable au Cameroun ? Pour aborder cette problématique, nous analyserons les politiques de transport du Cameroun et leurs impacts sur l’environnement et par la suite des politiques de remédiation. 1. LES POLITIQUES DE TRANSPORT AU CAMEROUN Les transports au Cameroun jouent un rôle important dans la question du développement. Pour cela, il nécessite une infrastructure adéquate afin de faire face à la croissance démographique, au déplacement des populations vers les villes, ainsi qu'aux nouvelles exigences économiques. 1.1 Les infrastructures routières Le Cameroun compte près de 230 000 km de routes principales, dont 4 300 bitumées et bien aménagées, quoique le trafic y soit souvent perturbé à cause des gros porteurs ainsi que les péages intempestifs. Le financement de l'entretien des routes est assuré par le fond routier, créé en août 1998 et placé sous la tutelle du ministère des finances. Une part importante (environ 1/3) du budget d'investissement de l'État revient au réseau routier, qui devrait bénéficier en outre d'une enveloppe de 5,6 milliards d'euros que l'Union européenne a décidée, dans le cadre du dixième Fonds européen (2008- 2013), d'affecter aux grands axes routiers africains. Le développement des échanges au sein du continent, l'intégration régionale, le désenclavement des territoires condamnés à l'autarcie, l'accès à de nouveaux marchés, notamment à l'exportation, sont autant d'objectifs communs au Cameroun et au reste de l'Afrique. L'effacement de la dette devrait permettre de concentrer des enveloppes budgétaires massives sur le réseau routier4 . Avec la France, les C2D (Contrats de Désendettement et de Développement) seront en partie consacrés au financement des travaux. Les villes camerounaises sont naturellement dotées d'équipements de transport, même si ceux-ci ne répondent pas encore aux besoins énormes de la population. Le 3 Les accidents quant à eux sont des événements qui surviennent à un moment donné dans le temps à un endroit précis dans l'espace 4 Le programme sectoriel 2006-2015 définit un réseau prioritaire de 23 000 km et prévoit le bitumage de 200 km de routes par an.
  • 14. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 14 moyen le plus usité reste le taxi. Les grandes villes de Yaoundé et de Douala ont un réseau de transport urbain et interurbain appelé Le Bus5 . Une usine de fabrication locale des bus a été récemment ouverte dans la capitale pour faciliter le transfert de technologies et réduire les coûts de fabrication et/ou de transport. Les transporteurs clandestins, appelés clandos opèrent dans des régions données de chaque ville comme les quartiers; il leur est interdit de circuler dans les routes à grandes circulations, même si certaines dérives sont souvent constatées6 . Mais plus que de simples clandestins, il s'agit en fait de débrouillards qui essayent de lutter contre le chômage en se lançant dans le transport en commun. On distingue aussi les Bendskin, qui sont des conducteurs de motos dits motos-taxis, qui ont l'art de ne pas respecter les lois prescrites et qui conduisent dangereusement. À l'origine de nombreux accidents notamment dans la ville de Douala, ces derniers sont pourchassés depuis de nombreuses années, afin qu'ils respectent les règles, soit l'obtention d'un permis de conduire approprié et des papiers de véhicules, pour qu'ils exercent dans les domaines qui leur sont réservés. La communauté urbaine de Yaoundé a franchi un nouveau pas dans l'harmonisation et la modernisation de ce secteur en lançant le taxi express. Il n'est en rien innovant, mais reprend les principes de transport européens à la demande du client. Cette idée, semblable à celle pratiquée en Afrique du Sud ou au Sénégal, est en fait réservée aux particuliers ayant une bourse beaucoup plus aisée que les autres. Le système est basé sur des courses payées assez chères et des locations pour divers travaux. C'est à travers ce domaine que la coopération entre l'Iran et le Cameroun se manifeste, étant donné que les véhicules sont de marque Saipa, soit la Société Anonyme Iranienne de Production Automobile, ancienne filiale du groupe français Renault. Un projet similaire est en cours de réalisation dans la capitale économique Douala. 1.2 Les infrastructures ferroviaires Le pays est relié du nord au sud par un chemin de fer, le Transcamerounais qui s'étend sur un millier de kilomètres, prenant son départ à Douala pour ensuite s'échouer à Ngaoundéré en passant par Yaoundé7 . Ainsi, il est prévu une ligne partant de Lomié dans la province de l'Est, jusqu'à Kribi dans le Sud. Elle sera longue de plus de 430 km et permettra l'évacuation du fer de Mbalam qui sera bientôt mis en exploitation, à travers le Port en Eau Profonde de Kribi. L'actuelle ligne sera aussi élargie de Douala à Buéa pour satisfaire les populations de cette région. Le réseau ferré Transcamerounais atteint 1,200 km. La ligne principale relie Douala, via Édéa, à Yaoundé et Ngaoundéré. Le chiffre d'affaires de Camrail a atteint les 60 millions de $ en 2005. La société emploie 2.700 salariés et ses performances financières sont satisfaisantes, après versement d'une subvention contractuelle de l'État pour le 5 C'est une entreprise américaine utilisant des véhicules chinois qui s'occupe de la gestion de cet important marché. 6 Plan d'Actions. (2019). Plan d’actions du Plan de Mobilité Urbaine Soutenable pour la Communauté Urbaine de Yaoundé. Yaoundé: Mobilise Your City. 7 La société Camrail, autrefois compagnie nationale et maintenant filiale du groupe français Bolloré, s'occupe de l'entretien du chemin de fer et de l'ouverture de nouvelles lignes.
  • 15. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 15 service voyageur8 . Un projet de 85,6 millions de $ d'investissement et d'équipement est en cours avec l'appui de l'AFD (11 millions), de la banque mondiale (21 millions) et de la BEI (11 millions). Lancé en 2002 dans le cadre de la privatisation du chemin de fer, il permettra l'extension, la modernisation et la consolidation des infrastructures, le renouvellement du matériel de traction également. L’objectif est d'accroître le trafic moyen annuel de 2,6 % pour les marchandises et de 2,3 % pour les voyageurs. Il est en cours de réévaluation9 . 1.3 Les infrastructures aéroportuaires Le Cameroun dispose de quatre aéroports internationaux à savoir, Douala, Yaoundé- Nsimalen, Garoua et Maroua, et une dizaine d'aéroports secondaires qui sont à Bamenda , Bafoussam, Bertoua, Ngaoundéré, Yaoundé ville et celui de Koutaba. L'Autorité chargée du transport aérien et des activités de l'aviation civile au Cameroun est l'Autorité aéronautique du Cameroun (Cameroon Civil Aviation Authority, CCAA). La société "Aéroports du Cameroun" est une société anonyme de droit camerounais qui est placée sous la tutelle administrative du Ministère des transports, Elle est chargée de la gestion, l'exploitation, le renouvellement, la réhabilitation et le développement des infrastructures dans sept aéroports du pays : (Yaoundé- Nsimalen ; Douala ; Garoua ; Maroua-Salak ; Ngaoundéré ; Bamenda et Bertoua. Les ADC administrent ces aéroports avec pour préoccupation principale l'amélioration de l'assistance au sol des aéronefs, la gestion des voyageurs et des bagages. Comme compagnie aérienne le Cameroun dispose d’une principale compagnie appelée Cameroun Airlines (Camair). La Camair, compagnie aérienne nationale du Cameroun est créée en 1971. Dans les années 2000, elle fait face à des problèmes de trésorerie qui conduisent au licenciement d'une partie du personnel et mettent en péril sa crédibilité. En 2006, les actifs de la société sont transférés dans la société ‘Cameroun Airlines corporation’ qui reprend les activités de Camair mais pas ses passifs10 . Le matériel qui jadis servit pour le fonctionnement de l'entreprise est vendu aux enchères, tandis que l'État indemnisera les employés à hauteur de 22 milliards de Franc CFA. Celle-ci rouvre en 2010 sous le nom de Camair-co après un assainissement financier complet 1.4 Les infrastructures portuaires Le Cameroun est doté de quatre ports autonomes: le port autonome de Douala, le Port en eaux profondes de Kribi, le port maritime de Limbé et le port fluvial de Garoua. Le port autonome de Douala représente à lui seul 95 % du trafic maritime 8 Le trafic marchandises a augmenté de 30 % depuis le début des années 2000, tandis que le trafic voyageur progressait de 10 %. 9 Selon l'AFD, le coût devrait passer à près de 130 millions de $ (67 milliards de F CFA) avec une participation de l'AFD de 12 milliards de FCFA. 10 L'ancienne Camair est définitivement fermée le vendredi 30 mai et les 400 membres du personnel de cette entreprise sont licenciés.
  • 16. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 16 de marchandises camerounais11 . Un programme d'équipement cofinancé par la Banque mondiale, l'UE et la France a permis de ramener les délais de traitement des marchandises de 25 jours à 7 jours à l'importation et de 7 jours à 2 pour l'exportation. Toutefois, Douala n'est pas un port en eau profonde: les navires (1 300 par an d'une jauge brute de 15 000 t) y accèdent en empruntant un chenal de 24 km et de 6,5 m de profondeur qu'il faut constamment entretenir. D'où la nécessité de la construction du port en eau profonde de Kribi, dont la mise en service en deux tranches est prévue pour 2014. Le financement du terminal industriel est pour l'essentiel pris en charge par la Chine, l'État camerounais assurant le financement de l'embarcadère minéralier. Ce qu'il faudrait aussi souligner c'est que le port en eaux profondes de Kribi qui est en cours de construction devrait avoir immédiatement des terminaux spécialisés afin résoudre le problème du port autonome de Douala qui est doté d'un terminal polyvalent, car l'avantage d'un terminal spécialisé permet entre autres; non seulement de réduire les délais de chargement et déchargement des cargaisons, mais aussi le risque d'incendie12 . Comme autre avantage pour l'économie du Cameroun, la mise en place des terminaux spécialisés permettra au port en eaux profondes de Kribi, compte tenu du tirant d'eau important, de recevoir presque tout type de navire à savoir : un tanker (ou de grands porte-conteneurs vue que le tirant d'eau est important) par exemple pour importer et exporter facilement des produits liquides. En plus, la construction d'un terminal spécialisé réduira l'impact environnemental contrairement à un terminal polyvalent. Le port fluvial de Garoua est un port saisonnier exploitable d'août à septembre, mais son mauvais entretien a permis au sable de remplir la Bénoué, qui est son principal cours d'eau d’approvisionnement. Le tirant d'eau est presque inexistant. 2. L’IMPACT DES POLITIQUES DE TRANSPORT SUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE AU CAMEROUN 2.1 Dimension économique des problèmes environnementaux Pour Kerr (2006), l'une des principales causes de la dégradation de l'environnement est l'existence de coûts environnementaux externes. Etant donné que l'on peut accéder librement à de nombreuses ressources environnementales, qui sont 11 C'est le plus grand port de la zone CEMAC. Situé à l'embouchure du fleuve Wouri, est le seul point d'entrée maritime pour le Cameroun et les pays enclavés de la zone. Son trafic de 6 millions de tonnes en 2004 assure 95 % des échanges extérieurs du pays. Sa capacité de 7,5 millions de tonnes (26 quais, 7 terminaux spécialisés et 15 entrepôts) est extensible à 10 millions. 12 Prenons l'exemple de chargement ou déchargement d'une cargaison dans un navire L.N.G (Liquefied Natural Gas ou gaz naturel liquéfié en français). Cette cargaison n'est pas appropriée pour un terminal polyvalent, mais au contraire pour un terminal L.N.G qui demande toute une infrastructure à mettre en place afin d'éviter des dangers d'incendie inhérents à ce type de cargaison.
  • 17. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 17 considérées comme un bien collectif par les agents économiques, ceux-ci ne sont guère incités à tenir intégralement compte des coûts de la dégradation de l'environnement. Or, ces coûts tendront à augmenter au fil des ans, à mesure que les ressources se dégraderont ou s'épuiseront et deviendront de ce fait plus rares13 . La croissance économique est influencée par la rareté relative des ressources environnementales, étant donné que c'est dans l'environnement que l'on extrait les matières premières dont on a besoin et que l'on évacue les déchets (Gimenez, Casadesus, et Valls, 2003). II convient, dans un premier temps, de bien définir ce que l'on entend par croissance durable pour analyser les interactions entre l'environnement et la croissance économique. II n'est pas inconcevable que la dégradation de ressources environnementales se traduise, à terme, par une réduction sensible du potentiel de consommation. D’un autre côté, les mesures prises pour freiner la dégradation de l'environnement risque d'être coûteuses en entraînant une réduction de la production et de la consommation. II existe donc entre les coûts et les avantages un arbitrage qui mérite d'être examiné de façon plus approfondie. Moyens d'action. Le meilleur moyen de résoudre ces problèmes consiste à internaliser les coûts de la dégradation de l'environnement, Jusqu'à présent, la préférence est généralement allée à des systèmes de réglementation qui, dans certains cas, ont effectivement permis de réduire la pollution de façon relativement satisfaisante. Mais la réglementation ne fait pas appel aux mécanismes du marché et ne fournit pas d'incitation à réduire, à la marge, la dégradation de l'environnement. Une utilisation plus intensive d'instruments économiques pourrait se traduire par une augmentation de l'efficience globale des politiques d'environnement, considération qui pourrait prendre encore plus d'importance dans la mesure où les moyens à mettre en œuvre pour faire face aux problèmes d'environnement seront eux aussi plus importants. L'efficience relative des différents instruments dépendra d'un certain nombre de considérations telles que l’étendue géographique du problème, le nombre de sources de pollution, les possibilités de surveillance, l’importance des coûts de transaction et l'ampleur des autres distorsions affectant le marché14 . II serait sans doute ainsi possible de mieux intégrer les problèmes environnementaux et économiques en mettant en place des comptes de ressources parallèlement au système de comptabilité nationale et en construisant des indicateurs établissant un lien entre les évolutions environnementales et économiques. Étant donné que les risques potentiels découlant de la dégradation des ressources environnementales sont encore dans une large mesure inconnue et le resteront sans doute encore un certain temps, il importe d'élaborer une stratégie permettant de faire face aux incertitudes et aux risques environnementaux. L'ampleur et l'ordonnancement des mesures dépendent en partie de ces risques. Si l'on opte pour des mesures de prévention, il semblerait souhaitable de commencer par les moins 13 Croissance durable. 14 Les différentes solutions envisageables devront autant que possible s'appuyer sur des analyses coûts-avantages.
  • 18. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 18 coûteuses et les plus efficaces par rapport à leur coût. Par exemple, alors que le coût implicite d'une stabilisation de la concentration des gaz à effet de serre serait sans doute important, il semblerait tout à fait possible de réduire les émissions des gaz à effet de serre les plus efficaces, à savoir les CFC, ainsi que de remplacer une partie des sources d'émission de CO2, pour un coût relativement faible15 . Les mesures suivantes pourraient être envisagées à cet égard réformes de la fiscalité en matière d'environnement et réduction des subventions et réglementations qui, en faussant les signaux du marché, entraînent une augmentation sensible de la pollution. Coopération internationale. lI semble assez peu probable que l'environnement mondial soit menacé de dommages importants et irréversibles. Toutefois, bien qu'il soit nécessaire de faire preuve de prudence à cet égard, rien ne permet d'exclure la possibilité que d'importants dommages soient causés à l'environnement dans l'avenir. Des mesures préparées avec soin, de nature à réduire les pressions s'exerçant sur l'environnement pourraient donc être justifiées. Bien que l'élaboration d'accords internationaux crédibles se heurte à des difficultés évidentes, l'action des pouvoirs publics dans ce domaine ne pourra être efficace que si elle s'appuie sur la coopération internationale. Jusqu'à présent, les accords concernant l'environnement. Aussi, La population mondiale avoisinera les 9,2 milliards d’habitants en 2050. II y’a un consensus général des démographes sur cette prévision16 . Nous sommes actuellement dans une phase où l’on utilise 40 % de l'énergie capturée par les plantes, si la population double, cette utilisation va doubler elle aussi, avec à la clef une diminution de la diversité des écosystèmes et, du même coup, un affaiblissement de ces mêmes systèmes qui risquent alors de devenir moins productifs. Les déchets sont un reflet de l'activité humaine de production – consommation – utilisation. Les déchets que nous rejetons dépendent de nos modes de vie et de consommation. Le modèle de la société de consommation nous pousse à produire des déchets, puisque nous devons sans cesse consommer des biens pour faire rouler l’économie. Plus on consomme et plus on génère de déchets. Chacun de nous exerce au quotidien des pressions sur l’environnement à travers ce que nous consommons en aliments, en espace, en énergie et en eau, les déchets produits, les activités polluantes… A l’échelle de la population, ces petits actes individuels anodins s’ajoutent et ont un effet important sur la planète et sur l’utilisation des ressources. L’empreinte eau. Caractérise la quantité d’eau utilisée directement ou indirectement pour l’agriculture, l’élevage, les produits manufacturés, l’électricité et le CO2 émis directement par une activité ou un bien : quand vous utilisez votre voiture par exemple. Le CO2 émis pour produire et transporter un bien que vous consommerez. Par exemple, le CO2 de la voiture qui transporte les aliments que vous allez acheter 15 On pourrait aussi voir si certaines mesures environnementales pourraient contribuer à améliorer l'efficience économique générale tout en élargissant la gamme des options futures et en améliorant la flexibilité. 16 La ‘bombe démographique’ annoncée dans les années 1960 n’est plus d'actualité.
  • 19. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 19 au supermarché17 . Les consommateurs sont directement responsables de 20% de l’empreinte carbone à travers la conduite de leur voiture et le chauffage. Le reste provient d’émissions carbones indirectes. 80% des impacts environnementaux attribués aux consommateurs seraient indirects à travers la production et le transport de biens qu’ils consomment. 2.1 Vers des nouvelles politiques contre les effets néfastes du transport sur l’environnement au Cameroun Pour remédier les effets néfastes que le transport peut causer sur l’environnement, il serait important pour chaque Etat de mètre aux points des mesures des précautions ainsi que qu’une bonne politique sur le développement durable. Parmi les gaz à effet de serre produits par l’homme, le dioxyde de carbone (CO2) produit par les transports tient une place importante. Pour limiter les conséquences désastreuses d’un changement climatique, la réduction de cette pollution automobile apparaît comme une urgence18 . Les 27 % d’émissions du secteur des transports sont essentiellement le fait de la route qui représente à elle seule 20 % des émissions, dont 12 % pour les véhicules particuliers, 3 % pour les véhicules utilitaires légers et 5 % pour les poids lourds. Pour remédier à ce phénomène il serait important de mettre sur le marché des véhicules consommant moins de carburant pour moins polluer. La solution paraît évidente, pourtant la mise sur le marché de modèles moins gourmands en énergie. Mettre une bonne politique sur l’utilisation des biocarburants qui est moins pollutions que les dérivées pétrolières19 . La technologie reste encore à améliorer : les faibles performances, l’autonomie limitée et le prix excessif des prototypes constituent pour le moment un réel frein au développement de cette solution. La pile à combustible est sans conteste un espoir très séduisant. En effet, la production d’électricité d’une pile à combustible ne donne que de la vapeur d’eau. Sur le plan environnemental, c’est donc une solution idéale qui, de plus, ne nécessite pas des temps de recharge très longs (contrairement aux batteries classiques). Plus importants encore que des solutions technologiques, certains changements de comportements permettent de réduire les émissions de CO2. En favorisant l’utilisation des transports en commun (bus, tramway, métro…), le covoiturage, la circulation alternée, en donnant la priorité à des modes de transport écologiques (vélo, piétons…), des choix politiques locaux et individuelles permettent d’agir sur les émissions de gaz à effet de serre. En ce qui concerne la destruction des paysages ou disparation des rues il serait important pour les autorités en ce qui concernes la 17 Par exemple le CO2 émis par les biens produits en Chine et qui sont vendus dans un autre pays. 18 Dans le monde, les émissions totales de CO2 représentaient, en 2000, 20 milliards de tonnes. Sur ce total, la production d’énergie en représentait 37 %, l’industrie 20 %, le transport 27 %, le résidentiel et le tertiaire 12 % et l’agriculture 2 %. 19 La mise sur le marché des voitures électriques ou hybrides qui ne dégage pas de bruit, pas d’émissions de gaz à effet de serre… La voiture électrique pourrait constituer une solution intéressante mais elle encore du mal à convaincre.
  • 20. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 20 construction des nouvelles villes et nouvelles cités puisse réserver des espaces pour les l’agrandissement des voies futures. C’est le cas du Sénégal dans sa politique de construction des infrastructures des transports. 3. SOLUTIONS POUR UN NOUVEAU MODE DE CROISSANCE L'issue du premier sommet de la terre à Stockholm en 1972, la conférence des Nations unies décide de créer le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), qui aura pour mission de : coordonner les activités des Nations unies dans le domaine de l'environnement ; assister les pays dans la mise en œuvre de politiques environnementales ; encourager le développement durable20 . Des résolutions ont été adoptées comme :Remplacer progressivement les écrans cathodiques d’ordinateurs par des écrans plats, favoriser l’éclairage naturel en créant des espaces naturellement lumineux, changer les appareils anciens en favorisant l’achat d'équipements a basse, installer, pour l'éclairage des lieux qui le justifient, des détecteurs de présence, des minuteries, des programmateurs, renforcer l’isolation (interne, externe) : changer progressivement les fenêtres mal isolées, ne pas laisser les chargeurs d'appareils branchés inutilement, paramétrer la veille des appareils pour minimiser leur consommation entre deux périodes d’utilisation, remplacer les ampoules classiques par des ampoules basses consommation. Sur le plan national Sous la présidence du Ministre délégué auprès du Ministre de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable, Nana Aboubacar Djalloh, accompagné pour la circonstance par la GIZ, la cérémonie du Hilton hôtel a été l’occasion de sensibiliser l’opinion publique nationale et internationale, sur l’existence d’une abondante législation disparate dans le domaine de l’environnement, restée difficilement accessible jusqu’ici ; et qu’il était impératif de consolider en un seul recueil ; afin de faciliter son exploitation par les usagers, les étudiants chercheurs, les opérateurs économiques, les forestiers, les organisations de la société civile, les populations, et les acteurs juridictionnels21 . Il donne en outre un coup d’accélérateur à l’application effective de la législation et de la règlementation dans ce secteur hautement sensible ; en répondant aux prescriptions du gouvernement, relativement à l’amélioration de la gouvernance publique22 . 20 L’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le PNUE créent, en 1988, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) ; il est ouvert à tous les pays membres de l’ONU et de l’OMM. 21 Ce document constitue un important outil dans le processus de prise des décisions au niveau stratégique. 22 Gros de 689 pages, ce document unique rassemble l’ensemble des textes législatifs et règlementaires relatifs aux thématiques environnementales, en vue de favoriser la prise en compte effective du volet environnement dans toutes les activités humaines au Cameroun. Contribuant ainsi à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD).
  • 21. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 21 Avec l’assistance technique et financier de la coopération allemande, au travers du Programme d’appui à la mise en œuvre de la stratégie de Développement du Secteur Rural, volet Forêt-environnement (ProPFE) de la GIZ ; et l’élaboration du Ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable ; le gouvernement camerounais a réussi cet exploit de mettre à la disposition du grand public, en un seul bloc, suivant la hiérarchie des normes juridiques, toutes les conventions ratifiées en matière d’environnement ; toutes les lois ; décrets ; arrêtés ; décisions ; circulaires ; adossées sur un index thématique et des guides d’utilisation, qui portent tour à tour sur les impacts environnementaux et sociaux ; les pollutions de l’air, de l’eau, des sols et des sous-sols ; les nuisances sonores et olfactives ; la gestion et la conservation des ressources naturelles entre autres. D’ailleurs, les changements climatiques que nous vivons ces dernières années, nous ramènent à plus de vigilance sur nos habitudes et nos comportements quotidiens, qui devront prendre désormais en compte les impacts environnementaux et de protection de la nature, pour un développement durable beaucoup plus harmonieux. CONCLUSION L’objectif de ce papier a été de démontrer que le transport peut contribuer au développement durable au Cameroun. L’article a montré que la gouvernance des transports est au centre de la protection de l’environnement et de la préservation du bien-être des générations futures le long des plates-formes de transport. Cette innovation managériale contribue à la mobilité des flux physiques et permet d’optimiser la chaîne logistique environnementale. Par conséquent, le Cameroun y tire de la croissance économique, améliorant ainsi le bien-être des populations. L’auteur a établi un parallèle entre les éléments caractérisant chaque volet du Développement durable et ceux en rapport avec les politiques de transport au Cameroun. REFERENCES Acquier, A. (2008). Développement Durable et management stratégique : piloter un processus de transformation de la valeur, 3ème Congrès du Réseau International de Recherche sur les Organisations et le Développement Durable (RIODD), 5-6 juin, Lyon. Arnaud, Ph. (2003). L’information environnementale : un enjeu à moyen terme pour toutes les entreprises, Revue Française de Comptabilité, (356), 7-8. Banque mondiale (2004). Pauvreté et mobilité urbaine à Douala. Programme de politique de transport en Afrique subsaharienne. Rapport SSATP No 09/04/Dla. Bironneau, L. et Le Roy, B. (2005). Définition d’un modèle générique des compétences du responsable logistique, Logistique & Management, 13(1), 7-18. Bowersox D., Closs D. et Stank T. (1999). 21st century logistics: making supply chain integration a reality, Council of Logistics Management, Oak Brook (IL). Caroline A.T., Yannick M., Marthe Aime E.N.E., Gabriel N.C. & Sinclair N.D. (2021). Périurbanisation et Transport Artisanal à Yaounde (Cameroun). European Scientific Journal, ESJ, 17(16), 40. https://doi.org/10.19044/esj.2021.v17n16p40
  • 22. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 22 Chidiac, R. (2008). Le transport artisanal dans un contexte de crise politique: le cas du Liban. Dans X. Godard, Le transport artisanal dans les villes méditéranéennes (pp. 41-60). Actes INRETS N°114. Capron, M. et Quairel-Lanoizelé, F. (2004). Mythes et réalité de l’entreprise responsable,Ed. La Découverte, Paris. Cappelletti, L. (2005). Contrôle et mesure de la responsabilité sociale d’entreprise, 3ème Congrès de l’Aderse, 18-19 octobre, Lyon. Depoers, F. (2005). Le Développement Durable dans l’entreprise, Revue Française de Comptabilité, 375, 16-17. Dontenwill, E. (2005). Comment la théorie des parties prenantes peut-elle permettre d’opérationnaliser le concept de Développement Durable pour les entreprises ?, La revue des Sciences de Gestion, Direction & Gestion, (211-212), 85-96. Fabianski, C. (2008). Le transport privé dans le cas d'Istambul. Dans X. Godard, Le transport artisanal dans les villes méditéranéennes (pp. 27-40). Actes INRETS N°114. Figuieres, Ch., Guyomard, H. et Rotillon, G. (2006), Le développement durable : que peut nous apprendre l’analyse économique ?, Académie d’Agriculture de France, séance du 11 octobre 2009. Fuller D. (1999). Sustainable Marketing, Sage Publication, London-New Delhi. Gherra, S. (2005). Développement Durable, supply chain management et stratégie : le cas de l’éco-conception, Logistique & Management, 13 (1), 37-48. Gibson B., Mentzer J., Cook R. (2005). Supply Chain Management: the pursuit of a consensus definition, Journal of Business logistics, 26(2), 17-25. Gimenez, L. G., Casadesus, F.M. et Valls, P.J. (2003), “Using environmental management systems to increase firms’ competitiveness”, Corporate Social Responsibility and Environmental Management, vol 40, n° 10, pp. 101-110. Godard, X. (2008). Introduction à la question du transport artisanal en Méditérranée. Le transport artisanal dans les villes méditérranéenes : Compte-rendu du Séminaire de Recherche du 5-6 juin 2007 (pp. 11-21). Aix en Provence: Maison Méditérranéenne des Sciences de l'Homme, Actes INREST N°114. Hayami, Y. et Ruttan, V.W. (1985), Agricultural Development: an international perspective, the Johns Hopkins University Press, Baltimore. Jones, P. et Jordan, J. (1998), “Knowledge orientations and team effectiveness”, International Review of Technology Management, vol. 16, n° 1-3, pp. 152-161. Kerr, I. R. (2006), “Leadership Strategies for sustainable development”, Business Strategy and the Environment, vol 23, n° 15, pp. 30-39. Igalens, J. (2004). Tous responsables !, Ed. d’Organisation aux exigences du Développement Durable, W.P. n°800 IAE Aix en Provence, juin. Laugier, R. (2012). L'étalement urbain en France : Synthèse documentaire. Paris, 23P: CRDALN. Martinet, A.-Ch. et Reynaud, E. (2004). Entreprise durable, finance et stratégie, Revue Française de Gestion, 30(152), 121-136.
  • 23. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 23 Morana, J. (2002). Le couplage supply chain management – tableau de bord stratégique : une approche exploratoire, Thèse de doctorat de l’Université de la Méditerranée d’Aix- Marseille II, octobre. Monnet, M. (2008). Quelle démarche de management d’une supply chain en contexte de Développement Durable ?, 3ème Congrès du Réseau International de Recherche sur les Organisations et le Développement Durable (RIODD), 5-6 juin, Lyon. Nicolas J, P., Pochet P., Poimboeuf H. (2001), « Indicateurs de mobilité durable: application à l’agglomération lyonnaise », présentation du 04/12, LET, Lyon. Onguene Ateba, J G., (2022). NTIC, transport et optimisation de la supply chain management au Cameroun. Tendances de management africaines, Vol 22, Série 5, Juillet 2022. Onguene Ateba, J G. (2022). Reverse logistics et développement durable au Cameroun, Sciences, Technologies et Développement, Volume spécial N°1, pp1-2. Disponible a : http://www.univ-douala.com/std/, ISSN 1029-2225-e-ISSN 2313- 6278 Paché, G. et Paraponaris, C. (1993). L’entreprise en réseau, Presses Universitaire de France. Pape, S., Chenal, J., & Kemajou, A. (2017). Villes africaines: Mobilités et transports urbains. 1st Edition, 60p. Plan d'Actions. (2019). Plan d’actions du Plan de Mobilité Urbaine Soutenable pour la Communauté Urbaine de Yaoundé. Yaoundé: Mobilise Your City. Shrivastava, P. et Hart, S. (1995). Creating sustainable corporations, Business Strategy and the Environment, (4), 154-165. Srivastava, S. (2007). Green supply-chain management: A state-of-the-art literature review, International Journal of Management Reviews, 9 (1), 53-80. Studer, S., Welford, R. et Hills, P. (2006), “Engaging Hong Kong Business in environmental change: drivers and barriers”, Business Strategy and the Environment, vol. 15, pp. 416-431. Tilley, F. (1999), “The gap between the environmental attitudes and the environmental behaviour of small firms”, Business Strategy and the Environment, vol 11, n° 8, p. 238-248. Tissot, M. (2003). Les effets de la récupération de service sur le comportement du consommateur insatisfait, thèse de doctorat, décembre, Aix en Provence. Twomey, D. (2006). Designed emergence as a path to enterprise sustainability, Emergence: Complexity & Organization, 8(3), 12-23. Van Hoorebeke D., Piré-Lechalard P. (2008). La socio-conception et sa gouvernance, Colloque Institut d’Audit Social, ‘Audit social et gouvernance’, 8-10 mai, Tanger.
  • 24. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 24 Analyse de la Perception de l’accompagnement dans les très petites entreprises Camerounaises Pr Jean François NGOK EVINA Faculté des Sciences Economiques et de Gestion Appliquée, Université de Douala, Cameroun Email : Jeanfrancoisngokevina@gmail.com Dr Chimène Aimée FEUMBIE KAMGA Faculté des Sciences Economiques et de Gestion Appliquée, Université de Douala, Cameroun Email : Feumbiekamgachimene@gmail.com Cite cet article : Ngok Evina, J, F, et Feumbie Kamga, C, A, (2023), Analyse de la Perception de l’accompagnement dans les très petites entreprises Camerounaises. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. Pp. 24-39. RESUME L’objectif de cet article est d’illustrer la mise en pratique de l’accompagnement, tout en posant des questions pour engager une réflexion plus poussée sur la pertinence du type d’accompagnement requis dans les très petites entreprises (TPE). Une entreprise est catégorisée TPE lorsqu’elle a moins de 10 salariés et dont le chiffre d’affaires CA annuel ou son bilan total est inférieur à 15 millions en Frs CFA. La proposition d’hypothèse que nous formulons est que la réussite de la très petite entreprise dépend de la perception qu’a l’entrepreneur de l’accompagnement. Pour vérifier cette proposition d’hypothèse, nous avons fait une descente auprès de vingt- cinq (25) entrepreneurs/dirigeants de TPE camerounaises. Ensuite, nous avons opté pour l’utilisation d’une méthode qualitative avec une analyse thématique des entretiens recueillis sur le terrain ceci, en nous servant des verbatims. Les résultats obtenus certifient que les dirigeants des TPE accordent une place particulière à l’accompagnement en entreprise. . INTRODUCTION L’accompagnement est un service proposé par un conseiller ou une société d'accompagnement afin d'aider les entreprises, notamment les très petites entreprises, à développer leur activité et à sécuriser son démarrage au niveau de la mise en place de certaines démarches. L’accompagnement en entreprise signifie de soutenir et encadrer les dirigeants en situation de travail tout en les amenant à se familiariser avec les différentes techniques propres au métier. Pour Paul (2010), l’accompagnement est comme « un espace au sein duquel le professionnel crée les conditions pour qu’une personne s’exerce avec lui, à décrire quelle est sa situation, à poser et construire quel est son problème, à identifier quelles sont ses ressources, celles dont il dispose jusqu’à maintenant et celles qu’il devra acquérir, à chercher
  • 25. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 25 ensemble comment mobiliser ces ressources au sein d’un environnement donné, à exprimer ses choix, exercer son pouvoir de décision et développer concrètement son pouvoir d'agir ». Filion pense que l’entrepreneur doit non seulement définir ce qu'il doit faire mais aussi ce qu'il doit apprendre pour être en mesure de le faire (Filion, 1988). Par exemple, Rotter (1966) a toujours considéré l’internalisé comme une caractéristique acquise. Selon Filion (1997), les formations et emplois antérieurs auront aussi une influence, ainsi que la religion, les valeurs du milieu d'éducation, la culture familiale, etc. sur la réussite de l’entreprise, le rôle de l’accompagnant est donc de favoriser les facultés réflexives de l’accompagné (Giddens, 1987). Sammut (2003) relève que l’accompagnement met en « relation d’aide » l’accompagnant et l’accompagné, le premier apportant au second les informations utiles dans le déploiement du processus entrepreneurial ; mais aussi transférant les connaissances et compétences indispensables pour transformer le projet d’entreprendre en projet d’entreprise (Bréchet, 1994) et pour gérer de façon pérenne son entreprise. La pérennité des entreprises pose encore un souci pour les responsables, celles-ci subissent des contraintes liées surtout à l’insuffisance ou au manque de ressources mais aussi au manque de compétences des entrepreneurs nécessaires à une gestion efficace de leurs entreprises. Devant l'importance d'assurer la création d'entreprises viables, les systèmes d'accompagnement se sont progressivement imposés et développés (Fayolle, 2004). Malgré tout, l'efficacité des dispositifs de soutien demeurent mitigés (Marion, 1999). Quel que soit le type d’accompagnement, il ne se limite pas uniquement à des heures, lieux et personnes, la progression professionnelle dépend aussi fortement des relations sociales qu’ils ou elles expérimentent durant le temps de l’accompagnement. Un processus collaboratif à travers des pratiques d’accompagnement et la perception des activités communes entre entrepreneurs et personne en charge de leur accompagnement se met dès lors en place. Le marché de l’accompagnement, au Cameroun est constitué des structures d’accompagnement essentiellement formelles et constituées d’intervenants à titre non professionnel et à titre professionnel. On note la prégnance des coopératives (établissements de micro finance) ainsi que des structures informelles d’accompagnement telles les réseaux sociaux de proximité (famille, amis, tontines, etc.). Ainsi, l’accompagnement au Cameroun se singularise par des programmes de formation et/ou de financement de la coopération internationale et surtout par l’importance des réseaux relationnels des entrepreneurs, comme l’attestent les résultats des études récentes sur l’accompagnement des très petites et petites entreprises camerounaises. Ces structures accompagnent les entrepreneurs aussi bien en situation de création d’entreprise, de reprises ou d’aide à la croissance. Toutefois, nous ne traitons pas ici de toutes les Structures d’accompagnement, car il convient de noter que la pratique actuelle est beaucoup plus à l’uniformisation dans les méthodes d’accompagnement (Messenghem et Sammut, 2010). Le volet post création étant celui sur lequel nous avons basé notre étude à savoir le développement ou de la pérennisation de l’activité. La perception de l’accompagnement désigne l’ensemble des mécanismes et procédure qui permettent à l’entrepreneur de prendre connaissance de la qualité de
  • 26. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 26 l’accompagnement reçu. La problématique de la perception de l’accompagnement dans les petites entreprises reste d’actualité dans la mesure où la notion de l’accompagnement reste mal connue du fait de l’insuffisance de travaux académiques. Les petites entreprises sont très souvent dirigées par des entrepreneurs limités dans leurs actions entrepreneuriales et managériales, par l’insuffisance des ressources ainsi que par leurs capacités de compréhension et de vision. En d’autres termes, comment l’entrepreneur/dirigeant des TPE conçoit-il l’accompagnement ? L’objectif de cet article est d’illustrer la mise en pratique de l’accompagnement, tout en posant des questions pour engager une réflexion plus poussée sur la pertinence du type d’accompagnement requis dans les très petites entreprises (TPE). Une entreprise est catégorisée TPE lorsqu’elle a moins de 10 salariés et dont le chiffre d’affaires CA annuel ou son bilan total est inférieur à 15 millions en Frs CFA. La proposition d’hypothèse que nous formulons est que la réussite de la très petite entreprise dépend de la perception qu’a l’entrepreneur de l’accompagnement. Pour vérifier cette proposition d’hypothèse, nous avons fait une descente auprès de vingt- cinq (25) entrepreneurs/dirigeants de TPE camerounaises. Ensuite, nous avons opté pour l’utilisation d’une méthode qualitative avec une analyse thématique des entretiens recueillis sur le terrain ceci, en nous servant des verbatims. Notre contribution abordera en premier point les notions de gestion et d’accompagnement, et en deuxième partie, nous parlerons de leur implication dans la réussite de la très petite entreprise. 2. REVUE DE LA LITTERATURE 2.1 Analyse conceptuelle Selon Fayolle (2005), l’accompagnement se présente comme une pratique d’aide à la création d’entreprise, fondé sur une relation qui s’établit dans la durée et n’est pas ponctuelle, entre un entrepreneur et un individu externe à son entreprise. À travers cette relation, l'entrepreneur va réaliser des apprentissages multiples et pouvoir accéder à des ressources ou développer des compétences utiles à la concrétisation de son projet. L’entrepreneur est considéré comme un héros économique car il est un créateur des valeurs non seulement pour lui mais aussi pour son entourage, (ses parties prenantes, son écosystème). C’est ainsi que la littérature a cherché à savoir qui il est, quelles sont ses caractéristiques, ce qu’il fait et enfin comment il pense/conçoit son action (Schmitt, 2016). La mise en place d’une entreprise demande suffisamment de sacrifice, l’entrepreneur/dirigeant s’engage en y plaçant toutes ses réserves (fonds propres) et souvent même de l’emprunt (fonds externes), sans oublier son temps pour mener à bien son projet. C’est pourquoi, ces entreprises ont besoin d’un soutien qui favorise leur survie et leur croissance. L’accompagnement a pour but d’entrainer chez l’accompagné une transformation, un changement de comportement ou d’attitude, une amélioration de ses décisions. « Parmi les pratiques d'appui à la création d'entreprise, l'accompagnement est souvent présenté comme quelque chose de singulier, aussi bien dans ce qu'il véhicule comme représentations mentales que dans sa mise en œuvre opérationnelle. Le terme accompagnement est très souvent utilisé par les responsables de structure et de
  • 27. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 27 programme d'aide à la création d'entreprise. Pourtant, ce mot est rarement défini et généralement employé comme une notion générique, permettant de regrouper de nombreuses pratiques. Dans ces conditions, il est bien difficile de savoir de quoi nous parlons quand nous évoquons le concept d'accompagnement. Ce constat vaut également pour les quelques recherches qui se sont intéressées à cette pratique. » (Cuzin et Fayolle, 2004). La perception de l’accompagnement est donc la mise en œuvre des moyens humains et matériels d’une entreprise pour atteindre ses objectifs. Il correspond à l'idée de gestion de pilotage appliquée à une entreprise ou une unité de celle-ci. La perception de l’accompagnement est fondée sur plusieurs théories. Nous allons nous attarder sur la théorie des liens sociaux et la théorie du capital social. 2.2 La théorie des liens sociaux Le lien social est défini comme l’ensemble des relations qui unissent des individus d’un même groupe social. Ces relations établissent des règles sociales contraignantes au sein d’un groupe. En d’autres termes, il est la « colle forte » d’une société. Il permet à la structure comme aux différentes composantes de réussir. Ce concept de lien social est directement lié à un second, à savoir l’intégration sociale. Dans la mesure où celle-ci renvoie au processus par lequel un individu devient membre d’un groupe social plus ou moins large. Dans sa forme générale, le lien social pour Durkheim (1897) consiste dans la combinaison de deux types de relations entre les individus et la société : l’intégration et la régulation. L’intégration désigne « la manière dont les individus sont attachés à la société », la régulation « la façon dont elle les réglemente ». Granovetter (1983, 2005) définit un lien (et sa force) en mettant l’accent sur quatre facteurs déterminants :  La quantité de temps passé ou la fréquence des rencontres ;  L’intensité émotionnelle partagée ;  L’intimité et la confiance mutuelle ;  Les services rendus réciproquement. Plus ces quatre facteurs sont importants, plus le lien est fort. Granovetter (1983) souligne que la nature des liens a un impact sur les individus et sur les organisations et affirme que les liens faibles jouent un rôle plus important dans la transmission d’information unique et non-redondante et dans la diffusion des innovations et des idées culturelles et scientifiques. L’importance des liens faibles dépend de leurs probabilités à constituer des ponts entre les cercles sociaux des individus. Par contre, Woolcock (1999) distingue trois formes de liens essentiels. Ce sont les liens d’attachement entre membres d’une même famille ou d’un même groupe ethnique, les liens d’accointance avec les amis éloignés notamment les collègues et enfin, les liens de contact entre les différentes couches sociales. Les liens sociaux déterminent la position d’un individu au sein d’une société. Ils ont un impact sur les capitaux détenus par celui-ci. En transposant ceci à notre recherche, nous pensons que le lien social qu’a un dirigeant de TPE au sein de son entreprise, joue un rôle pour la
  • 28. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 28 position de son institution sur le marché et pour l’obtention des capitaux nécessaires à son activité. Le lien social pour Durkheim consiste dans la combinaison de deux types de relations entre les individus et la société « l’intégration et la régulation ». Durkheim ne se reconnaît ni dans la vision du lien social de Smith, ni dans celle de Rousseau. Concernant le premier, il réfute l’idée selon laquelle le lien social aurait une origine et un fondement marchand ; contre le second, il conteste le lien institué politiquement, par une mise en commun conscientisée des volontés individuelles, permettant d’établir un contrat social. Pour Durkheim, le lien social est avant tout un lien moral. La morale chez lui désigne « les règles qui président aux relations des hommes formant une société et qui énoncent les conditions fondamentales de la solidarité sociale ». En d’autres termes, la morale est pour Durkheim tout ce qui oblige les individus à compter avec autrui (idéaux, devoirs…). Or cette morale évolue, transformant la nature du lien social. Le passage des sociétés traditionnelles aux sociétés modernes ne fait pas disparaître le lien social, bien au contraire. C’est sa nature qui change. Selon le sociologue français, c’est tout d’abord la densité démographique qui exerce un impact sur la densité morale : le fait d’être plus nombreux dans un même espace oblige à revoir le vivre-ensemble. C’est dans cette perspective que Durkheim forge ses formes célèbres de solidarité. Il met en évidence que le changement social fait, amène la solidarité à changer de « mécanique », elle devient « organique ». La première forme fait référence aux corps bruts inertes composés d’éléments semblables. Avec cette forme de solidarité et de société qui va avec, les individus se ressemblent, et fonctionnent à partir du primat de la conscience collective. La seconde forme est plus apparentée à un corps humain et vivant, où le fonctionnement d’ensemble dépend des interdépendances entre organes différents et complémentaires. Pour Durkheim, la nature du droit est un bon indicateur pour savoir dans quel type de société on se situe : le droit « répressif » est davantage caractéristique des sociétés à solidarité mécanique, contrairement au droit « restitutif » qui accompagne les sociétés à solidarité organique. Dans les sociétés industrielles modernes de l’époque de Durkheim, la division du travail va jouer un rôle essentiel pour le lien social, car elle permet l’intégration sociale et la régulation sociale. En effet, « c’est la complémentarité des rôles qui fonde la cohésion sociale». Par la division du travail, les individus se construisent un rôle, une place et un statut sources d’identité, mais également de « colle forte » fondant la complémentarité du corps social dans la différence. En somme, pour Durkheim l’articulation idéale entre densité démographique, densité morale et spécialisation des tâches liée à la division du travail repose sur les postulats suivants :  Il existe un système de relations continues entre les organes sociaux ;  Il existe une conscience collective qui ne disparaît pas dans les sociétés modernes et qui est suffisante de la solidarité pour que des règles déterminent les rapports entre ces organes sociaux ;  Ces règles se stabilisent, se consolident et deviennent contraignantes, pour permettre le bon fonctionnement d’ensemble de la société ;  Le travail joue un rôle déterminant dans cette relation.
  • 29. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 29 Tout besoin de service externe est encadré par une loi. Un entrepreneur qui a besoin des services d’une banque doit disposer des garantis pour accompagner sa demande de prêt. Il a besoin d’un capital social disposé à l’accompagner dans sa démarche. 2.3 La théorie du capital social Dans son analyse, Bourdieu définit le capital social (1980) comme l’ensemble des liens sociaux que possède un individu dans une société et qui détermine sa position en son sein. Le réseau social est considéré comme un moyen d’accéder à des ressources utiles à l’action individuelle ou collective. Ensuite, concernant la coopération intra-organisationnelle, le capital social est considéré comme un bien collectif. Sa présence dans une organisation permet de réduire les coûts de coopération (Coleman, 1990), et, dans cette perspective, l’entreprise est considérée comme un lieu où les individus mettent en commun leurs ressources pour atteindre un objectif collectif. Il existe une sorte d’accumulation des réseaux sociaux qui sont le résultat de plusieurs interactions (famille élargie, amis, voisinage, groupe ethnique, individu d’une même classe d’âge, camarade de classe, collègue de service etc.). Dans cet ordre d’idée, s’insérer dans un réseau social n’est pas une spécificité entrepreneuriale ou ne rentre pas dans une stratégie managériale. Il faut donc dépasser cette notion de relation sociale pour aller vers celui du capital social des dirigeants au sens intention volontaire et ressources mobilisables pour la réalisation de certains buts (Bourdieu, 1986 ; Coleman, 1990). Le capital social aide le dirigeant dans sa démarche. Il lui permet d’avoir accès à certains savoirs, capitaux, clients, fournisseurs (certaines parties prenantes de l’entreprise) difficilement accessibles sans existence de relations interpersonnelles. La présence de l’entrepreneur dans des communautés ou des associations importantes conduit à accroître les ressources à travers l’accompagnement. Ils peuvent également être pourvus par les institutions publiques ou privées de toute nature comme les banques, les organismes d’appui et d’aide, et on parle donc d’un réseau institutionnel, dont les relations sont formalisées pour compléter les effets de l'éducation, l'expérience et le capital financier (Coleman, 1988). Pour Ben Amor, (2011) et Nabli, (2008), la famille est l’institution primaire qui contribue à façonner les attitudes et les comportements de ses membres et à transmettre les valeurs qu’elle désire qu’ils partagent. Donc le concept d’accompagnement est associé à la théorie du capital social, laquelle fonde les échanges sociaux entre acteurs dans un système socioéconomique (Emerson 1972). Le capital social est « l’ensemble des ressources actuelles ou potentielles qui sont liées à la possession d’un réseau durable de relations plus ou moins institutionnalisées d’interconnaissance et d’inter-reconnaissance » (Bourdieu, 1980), ou en d’autres termes, à l’appartenance à un groupe, comme ensemble agents non seulement dotés de propriétés communes (susceptibles d’être perçus par l’observateur, par les autres ou par eux-mêmes), mais aussi par des liaisons permanentes et utiles. Ceci justifie une approche d’accompagnement individualisée, qui concernerait non pas
  • 30. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 30 l’entreprise en tant que structure en soi mais bien la personne du dirigeant et ce, afin de tenir compte de sa place centrale. Le coaching est une sorte d’accompagnement qui se fonde sur une relation interpersonnelle privilégiée. Il est capable de susciter un apprentissage et un développement des potentiels appropriés dans un contexte de changement (Persson- Gehin, 2005). Le rôle du coach en tant qu’accompagnant est bien d’aider l’entrepreneur à développer l’habileté. Il l’aide à prendre du recul et à réfléchir sur son expérience d’apprentissage (Sullivan, 2000). Le coach se pose en véritable maïeutique du processus entrepreneurial. Les individus investissent volontairement dans le capital social dans la perspective d’en tirer bénéfice. Ainsi, es amis « ayant une expérience dans le domaine de l’entrepreneuriat, prodiguent des conseils, des encouragements et ravivent l’enthousiasme de l’entrepreneur » (Boudabbous, 2011). C’est pourquoi, les entrepreneurs prennent souvent des décisions à la suite de relations fondées sur l'amitié où des conseils qui y émanent (Brüderl et Preisendorfer, 1998). Les réseaux sociaux ne sont donc pas naturels. Ils résultent d’une stratégie individuelle. Tout réseau social ne constitue pas un capital social ; il ne le devient que lorsqu’il est mobilisé volontairement par un acteur poursuivant une stratégie donnée. Huault (1998, 2004) et Baret et al. (2006) stipulent que la théorie du capital social apporte un éclairage sur trois éléments clés de la dynamique organisationnelle : l’action individuelle, la coopération intra-organisationnelle et les relations inter- organisationnelles. En ce qui concerne l’action individuelle, cette théorie se propose d’analyser simultanément l’action et son contexte relationnel (Granovetter, 1973 ; Burt 1992). La théorie du capital social se réfère à la capacité des acteurs à tirer des avantages de leur situation sociale des structures, des réseaux et des adhésions à des organismes communautaires, des groupes ou partis politiques et des associations. Le coaching dans le contexte de l’entrepreneuriat, est envisagé comme une relation interpersonnelle entre un entrepreneur expérimenté (le coach) et un entrepreneur moins expérimenté ou qui cherche à surmonter une difficulté particulière (l’élève). Dans ce cadre, le coach travaille avec l’élève pour définir et atteindre des objectifs ou cibles spécifiques. En d’autres termes, le coaching repose sur une relation interpersonnelle étroite, qui permet à l’élève d’apprendre et de développer son potentiel dans un contexte de changement (Audet et Couteret, 2012). Il oblige souvent le coach à encourager l’élève à se dépasser et à aller au-delà de ses capacités sur des points précis et quantifiables en le soutenant, en lui fournissant les ressources nécessaires et en le responsabilisant (Edgcomb et Malm, 2002). Le coaching porte aussi et très souvent sur des difficultés liées à l’entreprise. Les coaches travaillent avec l’élève à la conception d’un programme répondant à ses besoins, en général dans le cadre de rencontres structurées, au cours desquelles le coach lui apporte son aide et élabore des activités de suivi en complément, notamment des travaux pratiques (St- Jean et Audet, 2010).
  • 31. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 31 3. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE La méthodologie retenue dans ce travail à la suite de la revue de la littérature est la méthode qualitative avec analyse thématique des entretiens, ceci au travers des verbatims recueillis sur le terrain. Ce travail utilise à la fois des données primaires et secondaires sur la gestion de l’accompagnement. Notre échantillon comprend 25 entrepreneurs/dirigeants de la TPE dans la ville de Douala-Cameroun. 3.1 Déroulement de la collecte des données Lorsqu’il s’agit de la méthode qualitative, les principaux modes de recueil de données primaires sont : l’entretien individuel, l’entretien de groupe, l’observation participante ou non participante et le recueil des documents (Baumard et al. 2007). L’entretien est défini par Grawitz (1996) comme « un procédé d’investigation scientifique, utilisant un processus de communication verbale, pour recueillir des informations, en relation avec le but fixé ». Il favorise généralement l’étude des faits dont la parole représente le facteur principal (études d’actions passées, de savoirs sociaux, des systèmes de valeurs et normes, etc.). Il représente une situation de face à face entre un chercheur et un répondant (Freyssin et Dominjon, 1997). Le chercheur questionne le répondant avec un comportement marqué par la non-directivité envers l’objet étudié. Un questionnaire directif relève du questionnaire et non l’entretien. Le principe de la non-directivité se fonde sur une « attention positive inconditionnelle » du chercheur « le sujet peut tout dire et chaque élément de son discours a une certaine valeur car il renvoie de façon directe ou indirecte à des éléments analytiques de l’objet de recherche ». Ce principe contient également une « attitude d’empathie » du chercheur, ce qui renvoie à la prise en compte de l’environnement de référence du sujet, en termes d’émotion ou de signification, « comme si » l’investigateur était à la place du sujet interrogé (Evrard et al., 2003). Face à ce principe de non-directivité, deux modes d’entretien sont généralement désignés : l’entretien non-directif et l’entretien semi-directif L’entretien non-directif consiste à collecter les informations en laissant le répondant libre d’apporter tous les éléments de réponse qu’il désire. Pour Lehu (2012), le rôle de l’enquêteur se résume à recentrer éventuellement la discussion sur l’objet de l’enquête. L’entretien semi-directif par contre est une technique qualitative qui consiste à centrer le discours des personnes interrogées autour de différents thèmes consignés dans un guide d’entretien (Gavard-Perret et al., 2009). Compte tenu de ce qui précède, nous avons opté pour l’entretien semi-directif pour l’enquête qualitative exploratoire. Quant à notre outil de collecte de données, il s’agit d’un guide d’entretien, il a été réalisé à partir des nombreuses données collectées à partir de notre revue de littérature ainsi que des nouveaux thèmes émergents au fur et à mesure de la réalisation des entretiens. Nous avons donc ainsi formulé notre guide d’entretien, principalement composé par de multiples thèmes/questions, non formulés d’avance, et dont uniquement les titres ont été énoncés.
  • 32. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 32 3.2 Analyse thématique des entretiens Une lecture flottante des entretiens est le point de départ de notre analyse. Par la suite, de nombreuses lectures répétitives ont permis au fur et à mesure de découper le texte en un certain nombre de thèmes principaux. L’analyse thématique nous a aidés à mettre en évidence des « condensés de sens » dont la récurrence a des significations particulières pour l’objectif de l’analyse. Une grille d’analyse préalablement réalisée n’a fait que contribuer à l’enrichissement du travail. Elle nous a également permis de nous imprégner du contenu des entretiens par de nombreuses lectures. Le thème que Berlson (1953) définit comme « une affirmation sur un sujet, c’est-à-dire une phrase ou une phrase composée, habituellement un résumé ou une phrase condensée, sous laquelle un vaste ensemble de formulation singulière peut être affectée » a donc été choisi comme unité d’enregistrement et comme règle de découpage. Les sous-thèmes sont nés du contenu des entretiens et ont été définis par rapport à l’objectif de l’étude. En outre, des hypothèses implicites ont orienté notre travail d’analyse et de précision des dimensions de l’analyse bien qu’aucun corpus d’hypothèses n’ait été établi à priori. Nous avons cherché à établir une sorte d’inventaire des diverses opinions exprimées ou des arguments utilisés. Le texte (l’entretien) a été découpé et étudié en fonction des idées ou des mots qu’il contenait. En d’autres termes nous avons recensé les principales phrases exprimées par les acteurs, appelées phrases témoins (Savall et Zardet, 2004). Cette procédure nous a permis de trouver les régularités répétables représentant le fondement des recherches. Les régularités constituent des éléments explicatifs qui favorisent l’identification des thèmes significatifs pour l’analyse du cas, à l’aide des questions de recherche. 4. ANALYSE DES RESULTATS ET DISCUSSION Dans cette section, nous voulons élucider le sentiment des dirigeants des très petites entreprises par rapport à l’accompagnement. A la question comment les entrepreneurs s’accommodent aux différentes formes d’accompagnement dans les TPE ? Les dirigeants des TPE ont répondu que l’accompagnement consiste en l’assistance financière, l’assistance technique, l’assistance morale encore appelée assistance conseil. Quant à l’apport financier, quel que soit la source de fonds, celui-ci leur est d’une très grande importance dans les investissements. En ce qui concerne l’assistance technique ceci concerne tout apport leur permettant de résoudre un problème ou toute situation liée à un métier qui échapperait au dirigeant. Enfin, pour eux, l’assistance moral ou conseil consiste à venir au secours soit en leurs donnant un avis ou des recommandations.
  • 33. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 33 Graphique : Appréhension de l’accompagnement par les entrepreneurs (en %) Source : investigation du terrain (réponse à choix multiple) Pour l’entrepreneur/dirigeant de la petite entreprise, l’assistance morale ou conseils est l’assistance la plus reçue (89,30%), Les conseils représentent l’essentiel reçu au lancement de leur activité de création. Pour plusieurs dirigeants d’entreprise c’est bien bon de recevoir des conseils, mais à quoi cela sert, s’ils n’ont pas de financement ? L’assistance financière représente (57,30%), bien que dans la grande entreprise ou dans la petite entreprise, l’élément financier est d’une importance incontournable. Il n’est pas en première position. Comme ce sont des petites structures, elles ne peuvent pas toujours mobiliser les fonds et les banques traditionnelles ne sont non plus à leur disposition. Ces entreprises (TPE) vivent essentiellement des fonds propres. 4.1 L’accompagnement moral L'entrepreneur qui se consacre au quotidien à son activité, a souvent besoin d'une personne extérieure pour l'aider à prendre du recul. Il a besoin des gens qui peuvent les assister en leurs donnant des conseils justes et avérés. Cette personne peut l'accompagner dans la réflexion stratégique, en s'appuyant sur les outils et les méthodes dont elle dispose. Si les problématiques deviennent techniques, le référent orientera l'entrepreneur vers un spécialiste idoine : comptable, juriste spécialisé, expert des levées de fonds, etc. Nous pouvons le voir ici « Nous avons les conseils comme je vous ai dit on a un cabinet de conseil qui au terme juridique nous apporte leur conseil, leur soutien pour pouvoir créer des formes de contrats et pouvoir aussi quand on a des soucis avec des clients de pouvoir nous aider à voir plus clair et à mettre sur pieds des stratégies nécessaires pour pouvoir rentrer dans nos fond parce que vous le savez au pays aujourd’hui c’est difficile de se faire payer,…………Et en terme de fiscalité nous avons un cabinet la FISCA COMPTABLE que je peux dire que je remercie beaucoup jusqu’aujourd’hui parce que nous les avons rencontré après la deuxième année de création et il nous accompagne jusqu’aujourd’hui sans toutefois nous exiger vraiment de leur payer grande chose parce que eux aussi ils ont compris que nous sommes des jeunes qui voulons avancé et qu’ils veulent nous accompagner jusqu’à ce que l’entreprise puisse avoir le flambeau nécessaire qui est à son dû donc jusqu’aujourd’hui la FISCA COMPTABLE et son directeur général MR BLAISE TASSI MICHEL est un grand accompagnateur et jusqu’aujourd’hui nous soutient, big up à ce monsieur et à sa petite entreprise la FIASCA qui aide hein moi je vais dire parce qu’ils aident certaines très 57,30 53,30 89,30 Fréquence Assistance financière Assistance technique Assistance morale (conseils)
  • 34. Journal de Tendances de Management Africaines, Vol. 23, Série 1, Janvier 2023. 34 petites entreprises aussi ce n’est pas seulement nous. Il y a d’autres entreprises qui sont là à ses pieds auxquelles il aide à faciliter la gestion entre la charge des impôts et la charge des employés la masse salariale pour qu’il n’y ait pas un malentendu entre l’Etat camerounais et l’entité qui est l’entreprise WW.Business une tiers entreprise »23 . Le conseil est d’une importance idoine pour la réussite des très petites entreprises. L’entrepreneur doit prendre du recul et bénéficier d'un regard extérieur et avisé sur son projet. S'entourer de professionnels et trouver des compétences et expertises complémentaires aux siens. Se préparer au métier de chef d'entreprise (posture). Sortir de l'isolement et échanger avec les pairs (networking). 4.2 L’accompagnement financier Le financement représente le stimulus même de l’investissement. C’est l’élément déclencheur de tout investissement. « …… naturellement vous allez avoir un bon projet, vous allez être très bon manager mais si vous n'avez pas les moyens financiers pour incrémenter votre projet, vous ne pouvez pas donc réaliser le projet »24 Pour financer sa création ou son développement, la TPE utilise particulièrement les fonds propres et quasi-propres, fournis par les membres de la famille : « …En plus de la formation il faut aussi avoir les moyens, pour mieux s’auto-employer au jour d’aujourd’hui, il faut les capitaux. Moi je me suis servi de mon indemnité de travail, de licenciement. C’est donc ça qui m’a permis de lancer avec mon activité… »25 « La famille me soutient dans tous les domaines sur le plan technique et la tontine vient compléter sur le plan financier, les réunions. Quand je fais mes petites cotisations, je prends pour renforcer mon fonds de commerce. J’ai préféré les tontines que d’aller emprunter au niveau des microfinances et les autres. Parce qu’avec les tontines, tu vas doucement, tu tontine quand tu veux, lorsque tu vois que ça ne te laisse pas tu peux même diminuer le montant, le taux de cotisation »26 Dans ce verbatim, le dirigeant interviewé déclare le caractère important et indispensable des moyens financiers pour la mise sur pied d’un bon projet. L’assistance financière est donc selon plusieurs personnes enquêtées, un apport essentiel « Comme forme de soutien j’ai eu un soutien financier familiale, j’ai reçu une formation à titre gratuite d’un parent et c’est la base de tout. La formation coûte environ 200.000 frs et par moi- même je ne devais même pas prendre l’initiative de m’engager. Puisque à l’époque mon grand frère qui me soutenait se débrouillait seulement et ne pouvait donc pas supporter le coût de la formation. Il n’avait pas grand-chose. C’est pour cela que je pense que c’est un accompagnement. Dans cet accompagnement on retrouve la famille, les amis et les gens à forte expérience du terrain »27 , ou les financements externes (Amis et tontines). Les répondants assurent l’aide des tontines (associations) dans la survie de leur TPE. Ils n’ont pas les cautions acceptables pour 23 Répondant N°22. 24 Répondant n°15 25 Répondant n°2 26 Répondant n°8 27 Répondant N°1