2. L’album est une forme littéraire,
caractérisée par un mode de
narration fondé sur l’utilisation
conjointe de l’image et du texte
(Exception faite pour l’album sans
texte).
3. Ce double langage de l’album ; celui du
texte et celui de l’image dont font partie
toutes les composantes du livre : sont
format, sa couverture, l’alternance des
pages, la maquette, la typographie ;
rend la lecture très complexe.
4. L’album s’articule comme suit :
Le texte combine deux niveaux de signification :
- langage – niveau linguistique
- comment on utilise ce langage -- aspects littéraires.
L’image combine deux codes forts :
- les signes iconiques qui reproduisent la réalité en
jouant sur les codes de la représentation.
- les signes plastiques qui, eux, relèvent d’un travail sur
les couleurs, les formes, la composition, la texture…
5. Dans un album, nous retrouvons souvent ces quatre codes :
- Linguistiques,
- littéraires ;
- iconiques ;
- plastiques.
Les interactions entre ces différents codes changent d’un album à un autre
selon le public/lecteur visé.
Par exemple, les imagiers s’articulent généralement autour de deux axes :
iconique et linguistique.
Alors que les albums très novateurs et destinés à un public de jeunes ados (et
même adulte) articulent les codes plastiques et littéraires.
6. Ainsi, dans l'album tout fait sens et tout ce
qui est donné à voir donne matière à
lecture et à interprétation. Il convient donc
de prendre en compte tous les éléments
constitutifs de l’album.
Pour lire un album, il faut construire un
parcours greffé de plusieurs types de
lectures.
7. La première lecture se construit à partir de la forme du livre, il s’agit du
format.
En parallèle du format se trouvent également tous les décors paratextuels
- la couverture,
- les pages de garde,
- la page de titre.
Les pages de garde comme les pages de titres sont de plus en plus le
théâtre d’une introduction à la diégèse, au même titre que le format.
L’artiste peut même commencer à y raconter son histoire, plongeant
directement le lecteur dans son monde et dans son atmosphère.
8. « Lorsqu’il s’agit des images d’un livre et de
leurs affinités avec le texte, le format est un
des premiers points à déterminer.» ELZBIETHA,
L’enfance de l’art, Paris, Editions du Rouergue, 1997, p. 82.
9. Certains auteurs et illustrateurs choisissent
volontairement leur format selon leur projet de
fiction ; mais le format peut être imposé par
l’éditeur pour des raisons pratiques, économiques
ou parce que ce format est l’image commerciale
d’une collection. (Donc une partie de la production
d’albums ne tient pas compte des relations sémantiques
entre format et fiction.)
10. Le choix d’un format n’est pas
anodin, il participe à la création d’un
univers à part entière de par les
relations sémantiques qui se mettent
en place avec la fiction.
11. « Le format est partie intégrante et capitale
d’un ouvrage, il est le territoire de l’action,
il en définit les limites.» ELZBIETHA, L’enfance de l’art, Paris,
Editions du Rouergue, 1997, p. 128.
12. Si le format est considéré comme le
territoire de l’action, ce support devient
donc le troisième constituant des trois
dimensions de l’album avec l’image et
le texte.
13. - Les différents types de format :
Ie format constitue une première
approche du livre. De nos jours tous les
formats sont possibles. La fonction de
la dimension de l'album est très
importante. Le format donne matière à
réflexion et participent déjà à
l'élaboration d'un horizon d'attente, au
même titre que la couverture.
14. 1- Le petit format : il apprivoise le lecteur et crée
une intimité avec lui. Et ce type de format impose
une lecture singulière.
15. 2 - Le grand format : il a généralement
une fonction de mise à distance, le sujet du
livre devient un tableau suscitant le rêve et
l’évasion, un spectacle que l'on regarde.
L’image est de grande facture, et le livre
sort du lot et s’impose par son format.
Cet aspect imposant peut accentuer l’effet
dramatique.
16.
17. 3 - Le format rectangulaire en hauteur
(ou format «à la française») est le plus
classique et le plus conventionnel, il permet
souvent un juste équilibre texte/image. Le
format habituel est plus ou moins proche
du format A4 (21 x 29,7 cm), il peut être
utilisé pour toutes sortes de fiction. En
outre, l’utilisation de la double page permet
d’obtenir un format carré ou oblong.
18.
19. 4 - Le format rectangulaire horizontale :
Philippe Dumas réinvente ce format en le plaçant dans une « rectangularité
horizontale », la reliure sur le dessus. Cela donne un livre à double
panorama.
20. 5 - Le format rectangulaire en largeur (ou format «à l'italienne») ou
encore OBLONG permet également de traduire une réalité, de la
rendre plus sensible. Il illustre une traversée, un chemin et rend
compte de la notion de durée. (horizontale, panoramique)
21. 6 - Le format carré : c'est le plus abstrait, le plus moderne ; il permet une
concentration du texte et de l'image et de ce fait une concentration du lecteur. Ce
format permet également une prise en main aisée par un lecteur-enfant, il facilite les
manipulations sollicitées par les mises en page complexes, par exemple le fait de
pivoter l’ouvrage pour le lire.
22. 7 - Le format en découpe : C’est un format assez
particulier et lié directement à la fiction. Ces
albums en découpe ont une forme qui est en lien
direct avec l’histoire, voir qui participe à celle-ci.
Les fictions sont simples, car il implique de
construire le récit ou un discours en images à partir
de cette unique forme. Ce sont généralement des
albums pour les tout-petits.
Exemple : Le bocal de Sushi de Bénédicte Guettier.
Où le format reprend la forme d’un bocal de
poisson rouge, l’image épouse parfaitement les
contours. Le résultat est que le jeune lecteur a
l’impression d’observer directement Sushi s’y
mouvoir.
23.
24. La couverture est le premier contact du lecteur avec
le livre-objet et le premier regard porté sur les
albums se situe au niveau de ses apparences
visuelles. La couverture a une fonction d’appel et
donc la présence de l’illustration est essentiel. En
choisissant un album, le lecteur ne connaît
absolument rien à son contenu, il ne peut le
découvrir qu’en le lisant ; par contre, les couleurs,
les formes, les images et les textes disposés sur une
mise en page originale favorisent l’envie de
découvrir l’ouvrage.
25. La couverture est le lieu
de toutes les séductions,
là où le contact va se
nouer ou non entre le
lecteur et l’œuvre.
26. La première de couverture porte les références
de l’album, ce sont les éléments écrits sur la
couverture : titre, nom auteur, éditeur,
collection. C’est la fiche d’identité de
l’album.
En général, le titre est visible, écrit en grands
caractères, au milieu ou en haut. Le nom de
l'auteur en haut de page ou sous le titre.
L'éditeur et la collection plutôt en bas.
27. Ces références facilitent la mise en
relation du livre avec d'autres livres
d'un même auteur, d'une même édition,
d'un même genre, d'un même thème :
ce sont les premiers éléments d'une
culture littéraire.
28.
29.
30.
31.
32.
33. Rapport titre/illustration
Le titre et l’illustration forment un tout
indissociable et annoncent l'histoire. Ainsi, la
première de couverture nous donne des
informations sur le sujet du livre, nous pouvons la
questionner, émettre des hypothèses de lecture sur
le sujet du livre : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Et
donner des indices sur la tonalité dominante de
l’histoire : comique, inquiétant, joyeux …
34. Il existe trois types de rapports texte/image :
- Rapport redondant : Les informations sont en
grande partie redondantes. Le texte et l'image disent
la même chose, chacun avec son mode d’expression
(l'écrit pour titre et le graphisme pour illustration).
(Mais il y a toujours un lien aussi
minime soit-il de complémentarité entre les deux car
les modes d’expression sont différents.)
36. - Rapport complémentaire : Dans
ce cas, les informations du titre et
de l'illustration sont
complémentaires. Le titre et
l'illustration énoncent des choses
très différentes : le lecteur doit
chercher dans l’illustration des
indices qui donnent sens au titre.
37. Hill et Barrett
Prudence !
L'illustration ne semble pas avoir de
rapport direct avec le titre, pourtant les
indices contenus dans l'image conforte le
titre.
38. - Rapport contradictoire : Dans ce cas,
il faut lire le livre pour comprendre le
lien qui existe toujours entre le titre et
l'illustration. Ici, l'incitation à lire est
peut-être la plus forte. La première de
couverture synthétise l’album.
39. Burningham
Veux-tu sortir du bain, Marcelle ?
Père Castor Flammarion
Un chevalier porte en croupe une petite
fille.
40. Le titre et l’illustration nous informent tous deux sur le
sujet du livre. Même si certaines de ces informations
sont des hypothèses et n’étant vérifiables qu’après
lecture de l’album, il n’en reste pas moins qu’elles sont
essentielles pour l’acte de lecture.
on reconnaît deux fonctions au titre et à l’illustration :
Les fonctions du titre et de l’illustration
41. - Une fonction d'information
La couverture amène certaines questions :
Questions Titre des
ouvrages
Qui ? De qui parle-t-on ? Coccinelle, mon
amie
Quoi ? De quoi parle-t-on ? La colère
d’Arthur.
Où ? Où se passe l’action ? Les fantômes en
Ecosse
Quand ? Quand se passe
l’action ?
Train de nuit
Comment ? Comique
Joyeux
La soupe au
caillou
Très, très fort !
Inquiétant
Mystérieux
Malvina
Tout change.
Poétique L’enfant des
sables
47. - Une fonction d'incitation à la
lecture :
Le premier contact du lecteur avec le
livre passe d'abord par la couverture.
Elle a une fonction d’appel.
Notes de l'éditeur
L’album est complexe car il y a articulation texte-image.
Le texte littéraire : il combine deux niveaux de signification :
du langage -à aspects linguistiques
comment on utilise ce langage -- > aspects littéraires.
L’image : combine deux codes forts ;
les signes iconiques qui reproduisent la réalité en jouant sur les codes de la représentation.
les signes plastiques qui, eux, relèvent d’un travail sur les couleurs, les formes, la composition, la texture…