Présentation Jour 4 : Etude de cas et méthodologie (session 6)
Cette présentation a été faite à l'occasion de l'école-chercheurs qui s'est déroulée à Azrou (Maroc) du 9 au 15 avril 2018. Le thème de cette école était le suivant : "Évolution et gouvernance des communs : enjeux méthodologiques, comparatifs et pluridisciplinaires". Cette formation, réunissant une cinquantaine de personnes dont 30 doctorants de divers horizons, a été imaginée et organisée par le LMI MediTer (Maroc / Tunisie), en association étroite avec les LMI PATEO (Sénégal) et MESO (Mexique), ainsi qu'avec le RIAM, sans oublier l'appui de l'IRD au Maroc, du centre culturel d'Azrou et de la FLSH de l'UM5-Rabat.
1. Les « savoirs locaux »
Un bien commun?
Geneviève Michon
IRD
LMI MediTer
Ecole Chercheur Azrou avril 2018 @M.Bounyit
2. De quels savoirs parle-t-on ?
• Les « savoirs locaux » (« naturalistes », « paysans », etc.)
• Savoirs liés au plantes (culQvées, sauvages, alimentaires, médicinales,
etc.)
• Savoirs liés à la forêt (à la savane, au maquis, à la montagne, etc.)
• Savoirs d’élevage, de culture
• Savoirs arQsanaux
• Mais aussi
• Savoirs liés à la gesQon (technique et écologie) et à l’uQlisaQon (usages,
transformaQons)
• Savoirs organisaQonnels (cf. « Agdals » ou « syndicats de défense des
AOC)
• Savoirs relaQonnels (savoir réguler les relaQons H / R, et entre les H à
propos de l’accès et de l’usage des ressources)
• Savoirs « sur l’extérieur » (percepQon des acteurs non locaux)
• ……….
3. Quels a9ributs de ces savoirs?
• Indissociables des « représentaQons du monde »
• Indissociables des savoir-faire et des gestes, des objets
techniques
• Indissociables des praQques producQves/sociales
• Indissociables de l’environnement naturel mais aussi
religieux, culturel, linguisQque
• A la fois produits par un collecQf sur la longue durée et
modifiés par chaque détenteur
• Transmis « en situaQon », de façon non formelle, souvent
aussi de façon intergénéraQonnelle
4. Les savoirs locaux comme communs?
• Construits et enrichis sur le temps long par un collecQf de détenteurs
• Appropriés (incorporés?) par des individus qui ne s’en arrogent pas la
propriété
• UQlisés (et enrichis) par chaque détenteur sans « consommaQon » de
l’ensemble
• Des « règles d’uQlisaQon » et de transmission (cf. NC)
• è Commun d’un ensemble d’agents (une tribu, une ethnie, un peuple,
un collecQf de « professionnels » - thérapeutes, apiculteurs-)
5.
6. Les savoirs locaux comme communs?
• Construits et enrichis sur le temps long par un collecQf de détenteurs
• Appropriés (incorporés?) par des individus qui ne s’en arrogent pas la
propriété
• UQlisés (et enrichis) par chaque détenteur sans « consommaQon » de
l’ensemble
• Des « règles d’uQlisaQon » et de transmission
• è Commun d’un ensemble d’agents (une tribu, une ethnie, un
peuple, un collecQf de « professionnels » - thérapeutes, apiculteurs-)
• Mais aujourd’hui « appropriaQon » plus large :
• Communs d’une naQon?
• Communs de l’Humanité?
7. Dans quel(s) contexte(s) en parle-t-on? (1)
• I – Une très grave érosion de la diversité culturelle
• èBesoins d’inventaires, de conservaQon et/ou de protecQon des SL
• èPlutôt les « systèmes de savoirs »
• èIntervenQons au niveau naQonal / internaQonal
• II – Des problèmes en agriculture (s.l.) : défaite des modèles
techniques qui « n’arrivent plus à répondre » (producQon en quanQté
et en qualité, acceptaQon sociale, durabilité environnementale)
• èBesoin de « remobiliser » les SL
• pour résoudre des problèmes concrets
• pour inventer de nouvelles manières de produire
• pour mieux valoriser les producQons
• comme réservoir d’idées
• èPlutôt les savoirs producQfs
• èNiveau naQonal, internaQonal mais aussi intérêts privés
8. Dans quel(s) contexte(s) en parle-t-on? (2)
• Des « savoirs locaux » pris dans diverses dynamiques
• valorisaQon des produits locaux (marché et patrimoine)
• labélisaQon
• protecQon et conservaQon
• Appréhendés, triés, validés ou invalidés, normalisés
• par diverses catégories d’acteurs (collecQfs locaux, scienQfiques, services
d’encadrement technique, etc.) souvent en interacQon
• dans le cadre de processus de « cadrage » (plus ou moins formels)
• Confrontés aux (ou validés par) le savoir scienQfique
• Mis à profit par des intérêts privés
• è Modifiés par ces processus
9. Les processus d’appropriaBon: les grandes
tendances (1)
• 1/ Inventaire pour le développement è « scienQsaQon » (Agrawal)
• « Par$cularisa$on »: isoler le savoir, le séparer à la fois des autres
connaissances, des praQques, du milieu, du contexte et des croyances
culturelles avec lesquels il se combine
• è Tri, sélecQon: « Ne nécessitent donc adenQon et protecQon que celles de ses formes
qui offrent un intérêt potenQel pour le développement, et l’on peut laisser les autres
disparaître, précisément parce qu’elles sont sans rapport avec les besoins du
développement »
• « Valida$on » = recours à des critères scienQfiques pour le tester et
l’examiner
• è « Les rituels, mots, mouvements, gestes et actes accompagnant parfois dans une
praQque autochtone l’administraQon d’un médicament ou stupéfiant consQtué par une
plante peuvent en être dissociés et abandonnés comme étrangers à ce qui rend cede
plante directement uQle »
• « Généralisa$on »
• è « Best pracQces »
10. Les processus d’appropriaBon: les grandes
tendances (2)
• 1/ Inventaire pour le développement
• 2/ ProtecQon, conservaQon
• A travers des mesures localisées (régionales, naQonales)
• À travers diverses catégories internaQonales (« patrimoine culturel
immatériel » de l’UNESCO)
• A travers des inventaires
• À travers des mesures réglementaires (IndicaQons Géographiques)
• À travers des négociaQons internaQonales (OMC, IMPI)
11. Les processus d’appropriaBon: les grandes
tendances (3)
• 1/ Inventaire et « ScienQsaQon » (Agrawal)
• 2/ ProtecQon, conservaQon
• 3/ Accaparement par des intérêts privés
• Biopiraterie
• Dépôts de brevets
12. Les « savoirs sur l’arganier »: un commun aujourd’hui
soumis à une appropriaBon mulBdimensionnelle
15. L’huile d’argan: où est le patrimoine socio-
environnemental ?
• Une patrimonialisaQon par le haut à diverses échelles
• HC E&Forêts, UNESCO (MAB + Patrimoine immatériel)
• IGP Argane et développement de la filière
• Un patrimoine rural scindé, de nombreuses composantes
ignorées
• gesQon des arbres dans les terroirs, interacQons arganier-élevage,
« domesQcaQon » de l’arganier, rôle de l’homme dans la producQon
de l’arganier, diversité des huiles, etc.
• L’approche-terroir a effacé la complexité et la diversité des
patrimoines ruraux de l’arganeraie
• è une simplifica$on à l’extrême du patrimoine local
24. Quels savoirs ?
• Sur l’arbre è « domesQcaQon » = intégraQon à l’économie
domesQque, à l’habiter
• Sur l’espace / le paysage è cohabitaQon pastoralisme /
céréaliculture / producQon huile d’argan
25. Quels savoirs ?
• Sur l’arbre è « domesQcaQon » = intégraQon à l’économie
domesQque, à l’habiter
• Sur l’espace / le paysage è cohabitaQon pastoralisme /
céréaliculture / producQon huile d’argan
• Sur la fabricaQon et les usages de l’huile d’argan
30. Quelles « appropriaBons »?
• Au niveau naQonal : forêt domaniale et IGP argane
• è prédominance des savoirs « scienQfiques » sur les savoirs
locaux
• è les savoirs féminins devenus « commun naQonal »?
31. Quelles « appropriaBons »?
• Au niveau naQonal : forêt domaniale et IGP argane
• è prédominance des savoirs « scienQfiques »
• è les savoirs féminins comme « commun naQonal »?
• Au niveau internaQonal : Réserve de biosphère et PCI
32.
33. Quelles « appropriaBons »?
• Au niveau naQonal : forêt domaniale et IGP argane
• è prédominance des savoirs « scienQfiques »
• è les savoirs féminins comme « commun naQonal »?
• Au niveau internaQonal : Réserve de biosphère et PCI
• è Accent sur les savoirs féminins
• è OblitéraQon des savoirs sur la domesQcaQon de l‘arbre et du
paysage
• è les savoirs féminins comme « commun de l’humanité »?
34. Quelles « appropriaBons »?
• Au niveau naQonal : forêt domaniale et IGP argane
• Au niveau internaQonal : Réserve de biosphère et PCI
• Par les privés : industries de la cosméQque