1. LA LOIRE ET SA REGION Actualité
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8 I LE PROGRES - LUNDI 15 JUILLET 2013 LOI
« Ç
a marche bien,
dans la Loire, la
s o u s c r i p t i o n
nationale lancée
par l’UMP » assure Dino
Cinieri. Le président départe-
mental de l’Union pour un
Mouvement Populaire se dit
« touché » par ces « militants
et juste sympathisants » qui
« spontanément » ont poussé
la porte de sa permanence de
la 4e circonscription, tant
celle basée à Firminy qu’à
Saint-Just-Saint-Rambert.
« Certains donnent 10, 50,
80 euros, alors qu’ils ont par-
fois peu de moyens financiers
mais les petits ruisseaux font
l e s g r a n d e s r i v i è re s » ,
embraye le député.
M ê m e s o n d e c l o c h e à
Roanne. « Une vingtaine de
personnes ont appelé avant
même que la souscription soit
lancée », affirme Yves Nico-
lin. « Certains ne sont pas for-
cément en phase avec le parti
mais ils considèrent nécessai-
re de ne pas mettre en péril le
plus grand parti d’opposi-
tion », insiste le député de la
5e circonscription.
La cagnotte gonfle. Mais
impossible de faire les comp-
tes précisément sur la globali-
té de la somme déjà récoltée
dans la Loire, affirme Dino
Cinieri, le patron de l’UMP
Loire.
D’autant que certains font
directement leur don sur
www.u-m-p.org/donner, le
site internet créé pour ren-
flouer les caisses de l’UMP,
après que le conseil constitu-
tionnel a confirmé le 4 juillet
le rejet du compte de campa-
gne présidentielle 2012 de
Nicolas Sarkozy. L’UMP doit
donc se passer de 11 millions
d’euros de l’État, soit 50 % du
plafond des dépenses électo-
rales pour un candidat sélec-
tionné au 2d tour. Une mau-
vaise nouvelle. D’autant que
le parti a déjà perdu 21 mil-
lions d’euros de dotation de
l’État après sa défaite aux
législatives. Et était déjà for-
tement endetté. Aujourd’hui
le découvert s’élève à 46 mil-
lions d’euros.
Les dons sont donc plus que
bienvenus. Mais combien ver-
seront 7 500 €, le maximum
autorisé par la loi ? Dans la
Loire, aucun des quatre parle-
mentaires ne semble enclin à
verser cette somme. « Chaque
élu est libre de donner ce qu’il
veut », juge bon de souligner
Dino Cinieri, « mais les dépu-
tés ne doivent pas oublier que
s’ils ont gagné lors des der-
nières législatives, c’est parce
l’UMP leur avait donné
l’investiture ». À bon enten-
deur. Alors combien va-t-il
mettre dans la tirelire ? « Je
n’ai pas arrêté de somme
mais je donnerai à la hauteur
de mon amitié pour Nicolas
Sarkozy », lâche, la main sur
le cœur, Dino Cinieri. Une
boutade du filloniste ? Pas
sûr.
Bernard Fournier n’est guère
plus disert. Le sénateur fera
« un geste significatif car
dans cette situation, il faut se
montrer solidaire » mais il n’a
pas « encore déterminé le
montant ».
En revanche, Yves Nicolin fait
preuve d’une totale transpa-
rence. Si le député roannais a
déjà fait un don, il envisage
d’en refaire un second pour
u n t o t a l d e l ’ o r d r e d e
1 000 € ». 7 500 €, M. Nicolin
affirme « ne pas en avoir les
moyens ». C’est peut-être sur-
tout qu’il ne pourrait pas
envisager une défiscalisation
de la globalité de cette
somme.
Tout don à un parti politique
ouvre le droit à une réduction
d’impôt de 66 %. Mais dans la
limite de 7 500 € par person-
ne. Or, Yves Nicolin verse,
comme l’ensemble des parle-
mentaires UMP, environ
500 € par mois au parti. Soit
6 000 € annuels. Et peut-être
fait-il aussi un don à une
association. Alors, il ne peut
verser qu’un millier d’euros
pour atteindre la somme
maximum de 7 500 €.
Ce n’est pas ce seuil limite qui
rend Paul Salen perplexe sur
sa participation à la souscrip-
tion. Mais il estime « verser
chaque mois, au parti, une
somme conséquence (les
fameux 500 €, N.D.L.R.) ». Il
rapporte, en outre, à l’UMP,
chaque année jusqu’en 2017,
un petit pactole de presque
38 000 € issu des 22 618 voix
obtenues pour la 1er tour des
législatives du 10 juin 2012
(lire ci-dessous). Plus une
enveloppe annuelle de
41 224 € que reçoit chaque
parti par député dans l’hémi-
cycle « C’est déjà pas mal »,
estime le député de la 6e cir-
conscription.
Le Forézien avoue donc pour
l’heure, « comme de nom-
breux collègues » rencontrés
à l’Assemblée nationale,
« s’interroger encore, car je
ne suis pas responsable de la
mauvaise gestion de l’UMP ».
Une observation de ce fillon-
niste convaincu qui vise
l’actuel président de l’UMP,
Jean-François Copé ou son
prédécesseur Nicolas Sarko-
zy ? Voire les deux ? I
Véronique Miot
Aucundes4parlementairesUMPdela
Loirenedevraitdonner7500ۈsonparti
Souscription. Suite à l’annulation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy par le conseil constitutionnel, l’UMP a lancé une campagne nationale
de dons ouvertes aux militants, sympathisants et bien sûr aux élus. Le point sur les dons dans la Loire, avec les trois députés et le sénateur UMP.
« Les petits
ruisseaux font les
grandes rivières »
« Chaque élu est
libre de donner
ce qu’il veut »
Photo Celik Erkul
« Je n’ai pas arrêté
de somme mais je
donnerai à la hau-
teur de mon amitié
pour N. Sarkozy »
Dino Cinieri
Député
Photo Philippe Vacher
« Un geste
significatif
car, dans cette
situation, il faut se
montrer solidaire »
Bernard Fournier
Sénateur
Photo Yves Salvat
« Faire
un don
de 7 500 euros ?
Je n’en ai pas
les moyens »
Yves Nicolin
Député
Les partis politiques tirent
une grande partie de leur
subside des législatives
L’un des enjeux des législatives
est le financement des partis
politiques. La loi stipule que
tous les partis qui ont obtenu au
moins 1 % des voix dans plus de
50 circonscriptions obtiennent
1,68 € par voix par an durant
cinq ans. Or l’UMP a perdu
beaucoup de voix le 10 juin
2012. 3,252 millions pour être
précis. Et ça lui coûte cher.
Si son score en 2007
lui avait permis d’engranger
16,77 millions d’euros, désor-
mais il devra se contenter
de 11,8 millions d’euros.
Mais ce n’est pas la totalité des
subsides de ce scrutin. Les
formations politiques touchent,
en outre, 41 224 € annuels sur
le mandat par député élu. Soit
au total 15 millions d’euros.
Ce sont 40 % de moins par
rapport à la précédente
législature.
Après sa défaite aux législatives
de juin 2012, l’UMP doit donc
se contenter, au total, de
21 millions d’euros de dotation
publique soit 14 millions de
moins qu’entre 2007 et 2012.
Non-respect de la parité :
20 millions en moins
dans la caisse sur ce mandat
L’UMP n’a présenté que 30 %
de femmes aux législatives. Et
beaucoup moins dans la Loire,
puisque l’UMP n’a présenté
qu’une seule candidate sur les
six circonscriptions de la Loire,
qui n’a pas été élue d’ailleurs,
puisque les trois députés de
droite sont des hommes.
Conséquence : l’UMP doit payer
une amende de 4 millions
d’euros par an, soit 20 millions
sur le mandat. Il n’est pas
le seul parti à être sanctionné :
si le PS perd beaucoup moins,
il perdra tout de même
7 000 000 € entre 2012
et 2017.
Mais toujours des dons
et des cotisations
Si Jean-François Copé annonce
4 millions d’euros engrangés par
la souscription nationale lancée,
après l‘invalidation définitive
des comptes de campagne de
Nicolas Sarkozy, elle avait déjà
perçu 14 millions d’euros prove-
nant de dons et des cotisations
payés par les adhérents
et les élus.
Les législatives ont coûté cher au parti
Photo Yves Salvat
« Je ne suis pas
responsable
de la mauvaise
gestion
de l’UMP »
Paul Salen
Député