DIDACTIQUE 4

1. FORMATION DOCTORALE
CPNM DE DIDACTIQUE
LA POSTURE EPISTEMOLOGIQUE
Conférence présentée par
BRAIK Sâadane
Membre expert du CPNM de Didactique
braik@cuniv-naama.dz

2. Comment construire des postures de
recherche dans la complexité épistémique
 Se positionner dans sa recherche
 S’approprier le savoir savant et le didactiser
 Opter pour une méthodologie de recherche
appropriée
 Transposer les champs conceptuels dans sa propre
recherche

3. Objectif
Apporter des éclaircissements sur les questions
épistémologiques sous-jacentes à la réalisation d’une étude
scientifique.

4. Qu’est- ce que la posture épistémologique?
On parle de posture ou de position épistémologique pour
indiquer le paradigme de recherche dans lequel s'inscrivent
les choix théoriques et méthodologiques effectués.
Cette posture vise essentiellement l'étude critique des
principes, des hypothèses et des résultats des diverses
sciences.

5. Afin de mieux comprendre l’essence de
cette posture, il faut préalablement
admettre que la science, dans son besoin
d’achèvement comme dans son principe,
est constamment freinée, travestie,
malmenée par l’opinion qu’elle doit
combattre afin de prétendre à l’objectivité.

6. Par conséquent
La science s’oppose absolument à
l’opinion.

7. Qu’est ce que l’opinion?
C’est un obstacle épistémologique,
C’est-à-dire
Un élément perturbateur qui vient se placer entre le
désir de connaitre et l’objet étudié.

8. Cet obstacle est un élément arbitraire qui
s’incruste entre l’observateur et l’observé.
Il peut être
 une croyance traditionnelle,
 un mythe,
 un présupposé,
 Une conviction personnelle.
C’est l’élément qui fausse l’objectivité et la partialité de
l’observateur et fausse sa démarche.

9.  Pouvons- nous légitimement construire une théorie,
fonder une démarche, établir des règles à partir
d’une croyance mythique?
 Le mythe, le présupposé, la croyance, la
représentation seraient- ils des paradigmes de la
connaissance scientifique?

10. Le mythe, le présupposé, la croyance,
la représentation
Constituent un écran entre l’investigateur et le
réel.
Ils deviennent
un réel supposé
un point fixe et assuré (Descartes, 1992)
Les paradigmes d’une inexactitude avérée

11. Que signifie cet écran ?
■ Un discours imagé que construit un ensemble social ou culturel, ou
même un individu, sur la base d’éléments informateurs (Althusser: 1976)
■ Des images verbales que structure et que construit mentalement le sujet
(Saussure: 1916)
■ Réel supposé que construisent des schèmes collectifs déterminés par
l’appartenance sociale, culturelle ou l’environnement immédiat (Braik:
2008)
■ Il correspond aux divers types de connaissances élaborées par un
individu au cours de sa vie (Espéret: 1994)
■ En effet, « (…) la famille, le pouvoir politique et la société construisent sur
les langues et les cultures étrangères des images, des représentations,
des désirs. » (Martinez: 1996)

12. Cet écran, c’est l’opinion !

13. L'opinion pense mal ; elle ne pense pas : elle
traduit des besoins en connaissances. En
désignant les objets par leur utilité, elle s'interdit
de les connaître.
Bachelard, L'esprit scientifique

14. On ne peut rien fonder sur l'opinion : il faut
d'abord la détruire.
Bachelard, L'esprit scientifique
Comment s’affranchir de l’opinion?

15. Comment détruire l’opinion?
Déconstruire l’antériorité
Reconstruire l’observable
Construire la connaissance

16. C’est la posture épistémologique
■ Un objet de recherche quel qu’il soit, ne peut
être propre à un paradigme social ou culturel.
■ C’est le mode d’accès à l’objet qui caractérise
un positionnement épistémologique et non
l’objet de recherche lui-même.

17. Alors vivement la vigilance
épistémologique
■ L'opinion, qu'elle soit vraie ou fausse, se caractérise par son absence de
fondement. La science s'en différencie par sa recherche de justifications, et
par la connaissance des causes.
■ Ce qui devrait conduire à une attitude de vigilance épistémologique :
« L'esprit scientifique nous interdit d'avoir une opinion sur des questions que
nous ne comprenons pas, sur des questions que nous ne savons pas formuler
clairement. »

18. Par conséquent
■ Nous ne reproduirons plus le réel.
■ Nous ne produirons pas des représentations
approximatives et sélectives du réel.
■ Nous ne légitimerons pas un réel supposé.
■ Nous ne légitimerons pas l’approximation et
l’inexactitude.

19. Conclusion
C’est en renonçant à l’idéal de la certitude
que
Nous construisons la neutralité de la
connaissance scientifique.