Face à la situation inédite que nous traversons avec le Covid-19, de nouveaux comportements et attentes émergent.
Pour mieux appréhender cette situation et voir se dessiner le monde d’après, notre planning stratégique publie chaque semaine un cahier d'insights.
2. PRÉAMBULE
Les français ont découvert la semaine passée la vie confinée. Même si certains continuent
à aller travailler parce qu’ils participent aux activités essentielles du pays : personnels
hospitaliers, routiers, salariés de l’énergie, des transports, de la distribution, etc… un grand
nombre a commencé à expérimenter depuis quelques jours une vie complètement inédite.
Une vie recluse mais reliée au monde par les réseaux, une vie active mais sans se déplacer,
une vie qui doit s’organiser pour concilier vie professionnelle à distance, vie scolaire à la
maison, vie de famille, vie de couple, vie sociale, mais autrement,...
Qui dit nouvelle vie, dit nouveaux insights. Insights ponctuels qui vont se succéder au cours
des semaines de confinement, insights plus durables sans doute au cœur d’une expérience
collective qui nous conduira à penser différemment demain.
4. ET LES FRANÇAIS STOCKAIENT, STOCKAIENT…
On ne stocke plus le gel hydro-
alcoolique, il n’y en a plus depuis
longtemps. Le seul endroit où on en
trouvait encore dimanche dernier
c’était dans les bureaux de vote où
pourtant les français ne se sont pas
précipités.
En revanche la perspective puis la
mise en place du confinement les a
conduit à se ruer sur les magasins
d’alimentation et à stocker en priorité
les pâtes et le papier hygiénique.
En quelques heures, on a vu les files
d’attente s’allonger devant les
supermarchés, les vigiles essayer de
faire respecter une distance entre les
clients et le PQ devenir la star des
réseaux sociaux…
6. FUIR L’ÉPIDÉMIE OU LA PROPAGER ?
Le musée de la libération de Paris
avait programme une exposition fin
février « 1940, les parisiens dans
l’exode ». Avec l’arrivée du Covid 19
17% des parisiens auraient pris la
route de leurs lieux de villégiature
habituels en se disant qu’ils y
vivraient moins mal le confinement.
D’autres habitants de grandes villes
ont fait de même. Certains ont peut-
être confondu confinement et
vacances forcées. Ceci dit, cette
arrivée massive n’est pas du goût des
stations d’accueil et de leurs
habitants qui craignent la contagion,
la pénurie et la saturation de leurs
équipements hospitaliers.
La crise sanitaire a réveillé la crainte
ancestrale des grandes villes comme
lieux propices à l’amplification des
épidémies et une certaine défiance
entre Paris et Province,…
et réciproquement .
8. APPRENDRE À VIVRE DIFFÉREMMENT
Concilier vie professionnelle et vie
personnelle est une préoccupation de
longue date dans notre pays mais
jamais un aussi grand nombre de
français n’avait eu à gérer les deux en
même temps au même endroit.
L’angoisse des parents à devoir gérer
école à la maison et travail à distance,
la difficulté à cohabiter avec son chat
ou avec son conjoint pour une
période indéterminée, la crainte d’une
vie sociale en veilleuse pour plusieurs
semaines, la perspective de devoir
faire soi-même ce que l’on avait pris
l’habitude de faire faire,… tout est à
inventer pour trouver les nouvelles
règles d’une nouvelle vie :
la vie à la maison.
Mais attention, l’homme est un animal
social et l’isolement forcé pourrait le
conduire à la dépression : et si une
épidémie en cachait une autre ?
10. LES SOIGNANTS AU CHARBON,
LES FRANÇAIS AU BALCON Les italiens ont pris l’habitude de
chanter à leur balcon pour rompre
l’isolement et montrer que la vie
continue. Les français quant à eux se
donnent rendez vous à 20heures pour
applaudir les personnels soignants et
marquer leur solidarité avec ceux qui
sont en première ligne pour lutter
contre l’épidémie. En effet ces
derniers sont devenus les nouveaux
héros de la nation. Les médecins sont
à nouveaux écoutés comme des
sachants et pour la première fois on
en a vu sur les plateaux télé de la
soirée électorale de dimanche.
D’autres que les soignants sont aussi
au front (livreurs, salariés de la
distribution ou du BTP, postiers,
etc…) et face à leur inquiétude de
devoir travailler quand tout le monde
est confiné, certains français
réclament la même solidarité à leur
égard et le gouvernement réfléchit sur
la façon de les motiver.
12. LA COTE DES EXPERTS VA-T-ELLE REMONTER ?
Certains en rigolent et d’autres y
croient dur comme fer, mais force est
de constater qu’une fois de plus les
rumeurs se propagent plus vite
encore que les virus…
Informer dans des circonstances
aussi exceptionnelle et à l’heure des
réseaux sociaux n’est pas chose
facile. Certains média font des efforts
pour renouveler leur cheptel
d’experts. Mais la vraie question est
de savoir si face à l’épidémie leur
parole retrouvera du crédit auprès
d’un public qui pense souvent que les
experts se trompent ou même qu’ils
nous trompent. Le gouvernement a
clairement reporté la responsabilité
de ses décisions sur les scientifiques.
Ces derniers seront-ils plus écoutés
que les folles rumeurs et les
complotistes de tout poil ?
14. OPPORTUN SANS ÊTRE OPPORTUNISTE…
Contraints de fermer boutique, les
secteurs du retail et de la culture sont
sous le choc... La plupart des
marques sont impactées à des
degrés divers et se demandent
comment réagir dans une situation
comme celle que nous traversons.
On observe quelques actions
opportunistes mais aussi et surtout
des initiatives qui montrent qu’on
peut être une marque, un média, une
institution et penser aux autres dans
les moments difficiles en leur
proposant services, contenus ou
messages adaptés à la situation.
C’est l’occasion pour les marques de
montrer qu’elles sont responsables et
les consommateurs n’en attendent
pas moins des entreprises en la
circonstance.
16. LE QUOTIDIEN RÉINVENTÉ GRÂCE AU COVID 19
Si les rumeurs vont bon train sur les
origines du Coronavirus, nul doute
que la crise qu’il engendre conduit à
être créatif pour inventer et innover.
Simples citoyens, créatifs, artistes, et
même religieux,… chacun met sa
créativité au service de la lutte contre
la propagation du virus, contre la
morosité ou contre ses effets.
Première vidéo prophylactique avec
Cœur de Pirate : « Lave tes mains,
c’est pour ton bien, On ne niaise
pas, frenche pas ton voisin. Protège
les autres, parce que l’été s’en
vient. », à écouter et apprendre par
cœur si vous n’avez pas encore le
réflexe des gestes barrière.
18. MIEUX VAUT RIRE QUE PLEURER
Les bienfaits du rire ne sont plus à
démontrer. Dans cette période dont
nous ne mesurons sans doute pas
encore la dimension tragique, le rire
est un remède pour conjurer la peur.
Rire et rire de tout est même devenu
un réflexe de défense : rire des gestes
barrière, rire du confinement, rire de
nos comportements, rire des
nouvelles contraintes imposées par le
confinement, rire de nos peurs,…
mais rire toujours et encore !
L’humour et la créativité s’emparent
de tous les nouveaux sujets pour
nous apporter chaque jour qui passe
une petit dose de rire comme
antidote.
20. LA CRISE N’EST PAS FINIE
QU’ON PENSE DÉJÀ L’APRÈS
Difficile de dire si le monde d’après
sera comparable au monde d’avant…
mais d’ores et déjà nous voyons bien
que cette expérience inédite est un
puissant vecteur de changement.
La conjoncture économique s’est
brutalement assombrie, les marchés
financiers anticipent une dépression,
la vie politique est suspendue, les
français apprennent à obéir pour le
bien commun,… mais déjà certains
ont compris que la crise était une
leçon : leçon de vie, leçon de vivre
ensemble et de civisme, leçon de
politique et d’économie,…
Se projeter pour imaginer le monde
d’après est sans aucun doute un
exercice dans lequel la France, nation
éminemment politique, n’hésite pas à
se jeter à corps perdu avant même
d’avoir trouvé l’issue concrète à la
crise.