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Guide des
communications
par satellites
’ .(
par Edward Plornan
I
Unesco
1972 Année internationale
du livre
Achevé d'imprimer dans lesAteliers de
l'ûrganisation des Nations Uniespour
1'éducation,la scienceet la culture,
phce de Fonten0.v. 75 -Poris 7e
COM/72.XVII/66.F
8 Unesco 1972
AVANT-PROPOS
Ce petit livre a pour principal objet de fournir aux
personnes responsables de questions de planifica-
tion et de communications des renseignements fon-
damentaux sur les caractéristiques, les formes
d'utilisation et les effets des communications par
satellites, cela afin de les aider à évaluer quelle
contributioncesdernièrespeuvent apporterau déve-
loppement. Sa publication fait partie du programme
de l'Unesco visant à encourager l'emploi des com-
munications spatiales pour la libre circulation de
l'information, l'extension de l'éducation et le déve-
loppement des'échanges culturels. Le programme
en question est exécuté en étroite collaboration
avec les Nations Unies et l'Unioninternationaledes
télécommunications et ce livre répond au désir
exprimé par le Comité des utilisations pacifiques
de l'espace extra-atmosphérique,auxNationsUnies,
qu'une telle étude, rédigée en termesnon techniques,
soit publiée au nombre des documents qui fontle
point des avantages potentiels des applications pra-
tiques de l'espace.
Le remarquable développement de la technolo-
gie spatiale au cours des dix dernières années a at-
tiré l'attention sur les possibilités d'utilisation des
satellites pour étendre rapidement les services de
télévision aux communautés qui ne peuvent être at-
teintes par les émetteurs traditionnels existants.
Techniquement, cela est certes réalisable, mais
les aspects économiques, les rapports coûts-rende-
ments, les structures organiqueset les dispositions
juridiques nécessaires sont encore à l'étude.
S'il estvrai quela présente étudeconfirme les
espoirsselonlesquelslescommunications spatiales
sont très capables de stimuler la libre circulation
des nouvelles et de l'information, de contribuer à
la rénovation et à l'extension de l'éducation et de
favoriser les échanges culturels,elle insiste égale-
ment sur le fait que la technique seule ne fournit
pas la solution facile des problèmes mondiaux des
communications,de l'éducation etdu développement.
Les satellites de communications doivent être
considérés dans une large perspective, comme fai-
sant partie d'une structure complexe de réseauxde
telécommunicationsinterconnectés.Ils sontapparus
à un moment oùla technologiedes communications
et de l'information entrait dans une phase de pro-
fonde transformation. L'utilisationde possibilités
techniques nouvelles tellesquelesvidéo-cassettes,
la distribution par câbles des sons et des images
et les ordinateurs, ainsi que l'exploitationdes sa-
tellites de communications doivent être associées
à des moyens plus traditionnels dans une politique
et up plan de communications formant un ensemble
cohérent.
Les profondes incidences de l'utilisation des
satellitespour le service de radiodiffusion de ca-
ractère public et éducatifsontégalementsoulignées
dans le livre. Le satellite n'estparlui-mêmequ'un
élément d'un système qui comprend, d'une part,
des stations terriennes, des appareils récepteurs,
des installations d'énergie et de maintenance et
l'interconnexion avec les réseaux terrestres, et,
d'autre part, l'ensemble complexedesactivitésqui
concernent la préparation, la production et l'utili-
sation des programmes'et leur rétroaction et qui
posent des problèmes d'organisation, de gestion
et juridiques. Les coûtsmentionnés ne peuvent donc
avoir qu'une valeur indicative et il ne faut pas
perdre de vue que, dans un système opérationnel,
lesdépensesde "software" seronttrès supérieures
aux dépenses d'équipement.
Le programme de l'Unesco prévoit une assis-
tance aux Etats membres pour l'étude de l'utilisa-
tion des communications spatiales au profit de l'in-
formation, de l'éducation, de la science, de lacul-
ture et du développement, et plusieurs enquêtes
préliminaires ont déjà été entreprises àlademande
de pays isolés ou groupés régionalement. Une par-
tie de l'expériencetirée de ces études a été incor-
porée dans ce livre qui, nous l'espérons, aidera à
procéder à une juste évaluation despossibilitésdes
satellites.
Nous tenons à exprimer nos remerciements à
l'Union internationale des télécommunications de
l'aide qu'elle nous a apportée à l'occasion de la
présente publication ainsique dans d'autresaspects
du programme de l'Unesco relatif aux communica-
tions spatiales.L'auteur dece livre est M.Edward
3
Ploman, ancien directeur des relations internatio-
nales à la Radiodiffusion-Télévisionsuédoise, ac-
tuellement directeur de l'Institut international de
radiodiffusion (International Broadcast Institute)
et qui a dirigé plusieurs missions d'experts de
l'Unesco dans le domaine des communications spa-
tiales. Les opinions exprimées sont celles de
1'auteur.
4
TABLE D E S MATIERES
1. L E S SATELLITES DE COMMUNICATIONS . . . . . . . . . . . . . 7
1. Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2. Réalisation de systèmes de communications par satellites . . . . 8
A. Bref aperçu historique . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
B. Différents types de systèmes . . . . . . . . . . . . . . 9
C. Satellites de communicationsde point à point . . . . . . . 10
D. Satellitesde distribution . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1
E. Satellites de radiodiffusion . . . . . . . . . . . . . . . 1 1
Caractéristiques des systèmes de communications
par satellites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
A. Souplesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
B. Capacité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
C. Couverture géographique et coût . . . . . . . . . . . . 13
D. Inconvénients . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
3.
II. APPLICATIONS D E S SATELLITES DE COMMUNICATIONS . . . . . . 15
1. Systèmes de communicationspar satellites. existants
et en projet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2. Formes d'utilisation et but des systèmes . . . . . . . . . . . 16
3. Catégories de services et d'usagers . . . . . . . . . . . . . . 18
4. Remarques sur les coûts . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
5. Différentes solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
III. EFFETS DES COMMUNICATIONS PAR SATELLITES . . . . . . . . 23
1. Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2. Effets dans le domaine de l'information. de l'éducation
et de la culture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3. Incidences juridiques et droit international applicable . . . . . . 27
4. Cadre institutionnel. organisation et planification . . . . . . . 29
IV. R E M A R Q U E S EN GUISE DE CONCLUSION . . . . . . . . . . . . 31
ANNEXE 1 .Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
5
1. LES SATELLITES DE COMMUNICATIONS
1. GENERALITES
Le premier service de télécommunications offert
au public a été le télégraphe, auquel sont venus
s'ajouter le téléphone,lesradiocommunications,la
radiodiffusion sonore et visuelle et maintenant
l'accès à distance à des systèmes électroniques
d'informations et de données. Le premier moyen
de transmission a été le câble télégraphique ter-
restre, puis on a vu apparaître les câbles télépho-
niques terrestres et sous-marins,les radiocom-
munications sur ondes courtes, les liaisons par
faisceaux hertziens et les câbles coaxiaux terres-
tres et sous-marins. Si chaque nouveau mode de
transmission représentaitune améliorationdu point
de vue de la qualité, de la fiabilité, de la capacité
et des coûts, il ne faisait qu'élargir les possibili-
tés offertes par chaque moyen de communication
particulier dont chacun comportait ses propres li-
mitations. Tous pouvaient être décrits comme des
liaisons à itinéraire unique et à capacité fixe, ca-
pables seulementdefairecommuniquer deux points
de la surface terrestre, certains directement,
d'autres par l'intermédiaire d'un équipement com-
pliqué de commutation.
Grâce àlapropriétédesondesradio-électriques
de traverser l'espace sans connexion matérielle,
l'application de la technique des radiocommunica-
tions a conduitégalementàladiffusion de messages
captés simultanément par de nombreux récepteurs
dispersés sur de vastes régions. L'emploi des
ondes radio-électriques,tantpourles radiocommu-
nicationsque pourlaradiodiffusion, est conditionné
par le spectre limité des fréquencesradio-électri-
ques utilisables et par la pression exercée par les
anciens etlesnouveauxservicesde communications
luttant sur le plan national et internationalpourles
bandes de fréquences disponibles. Alors que la ra-
diodiffusion sonore peut être diffusée dans des
conditions satisfaisantesdeplusieurs manières, la
largeur de bande requise pour la télévision oblige
à recourir.à des hautes fréquences dont les condi-
tions de propagation sont strictement limitées. En
conséquence, pour que les services de télévision
n'aient pas un caractère purement local, il faut
qu'une chame de stations émettrices soit consti-
tuée au moyen de câbles coaxiaux ou de liaisons
par faisceaux hertziens envisibilitédirecte. Outre
qu'elle est onéreuse, cette solution est d'applica-
tion limitée. Les relais hertziens ne peuvent être
utilisés pour la traverséedes océans et les câbles
sous-marinsde capacité suffisante sont d'un coQt
extrêmement élevé.
Les services de télécommunications se sont
développés initialement sur la base des caracté-
ristiques des moyens de transmission, ce qui a
conduit à l'exercice de la souveraineté nationale
pour l'exploitationintérieure,à des arrangements
bilatéraux pour les services internationaux et à
des accords multilatéraux pour une gestion toutau
moins partielle du spectre des fréquences radio-
électriques par l'attributionet l'enregistrementde
fréquences d'exploitation déterminées pour des
services de radiocommunicationdéterminés.
Plusieurs de ces concepts traditionnels sont
rendus caducs par la création et le développement
des services de communications par satellites.
Les communicationspar satellitessontlepro-
duit des réalisations technologiques enregistrées
dans deux principaux domaines : l'espace.et les
communications.
La condition première de toute activité spa-
tiale est cependantindépendantedel'état de latech-
nologie puisqu'elle concerne l'aptitude à calculer
la vitesse nécessaire pour soustraireune masse
à l'effet de la pesanteur et la mettre sur orbite.
Ces connaissances dérivent d'une très ancienne
branche de la science, la mécanique céleste, dont
le début remonte à l'époque où l'homme s'est mis
à étudier le mouvement des étoiles. Une branche
si lointaine, en fait, qu'on a pu dire que "c'était
une science presque enfouie dans la naphtaline
quand la technique des fuséesnouvellement élabo-
rée la remit en honneur''/l.
1. H.G. Stever et R.G. Schmitt :"The technical
prospects in outer space. Prospects for man
and Society, ed. by, L.P. Bloomfield, Frede-
rick A. Praeger, New York, 1968.
7
Dans les vols spatiaux en général, l'élément
techniquefondamentalest lapropulsion,puisque le
problème du lancement d'objets dansl'espacesera-
mène à créerla poussée initiale requisepour faire
échapper l'objet à l'attractionterrestre et lui im-
primer la vitesse nécessaire pour qu'il maintienne
sa route par l'inertie de son mouvement.
Des progrès rapides ont été accomplis dans
les systèmes de transport convenant à une grande
diversité d'engins spatiaux. "Les premières acti-
vités, qui remontent à la fin des années 1950, ne
portaient que sur des missions de modeste enver-
gure et sur des satellites relativement légers ; .
elles ne visaient généralement qu'à lancer des en-
gins expérimentaux destinés à des travaux assez
simples de recherche spatiale. Mais, dès ledébut
des années 1960, les programmes s'étendaient à
de nouveaux domaines tels que la réalisation de
sondes destinées à étudierl'environnementlunaire
et le milieu interplanétaire. Aujourd'hui ...des
engins très divers sont couramment lancés ...
Parmi les différentes fusées aujourd'huiutilisées
après avoir fait leurs preuves, il en existede nom-
breuses capables d'être adaptées aux besoins de
telle ou teiie mission''/1.
L a techniquedesfusées est maintenantcapable
de communiquer àdes chargesutiles1'accélération
voulue pour atteindre lestrès grandesvitessesleur
permettantdedécrireuneorbiteautour de laTerre,
ou d'échapperàla Terre pour allervers la Lune ou
vers les autres planètes et elle peut également at-
teindre undegréélevéde précisionlorsqu'elleplace
des objets en orbite autour de la Terre.
tesse élevée requise pour leur mission, coût dans
lequelentrentlamise au point desfuséesporteuses,
la création et l'exploitation de bases de lancement
complexes, la fabrication du matériel et le carbu-
rant, représenteune part importante des dépenses
des programmes spatiaux. Cependant, si les frais
de mise au point sont énormes, ce sont les coQts
opérationnels qui sont-en définitiveles plus impor-
tants, et il en sera ainsi tant que les dépenses les
plus fortes viendront de ce que lafusée porteusene
sert quepourun seulvol. Malgré de très sensibles
diminutions des coûts, les frais de lancement ac-
tuels sont encore indiqués comme se situant entre
12.000 et 15.000 dollarsparkilogramme decharge
utile placée en orbite synchrone. Par conséquent,
il est vraisemblable qu'un des principaux objectifs
des programmes spatiauxdesdix prochainesannées
consistera à mettre au point des stations spatiales
habitées desservies par des fusées réutilisables
capables de transporter des hommes dans les deux
sens entre ces stations et la Terre et d'un point à
un autre de l'espace. Ces stationsspatiales auront
pour personnel non pas des astronautes, mais des
ingénieurs des télécommunicationsqui s'occuperont
de l'installation, du fonctionnement et de la mainte-
nance des satellites de communications.
M ê m e s'ilestdefaitquelesfraisdelancementont
diminuéetm ê m e siplusieurspays, individuellement
L e coût du lancement d'engins spatiaux à la vi-
ou en groupes, se créent actuellement des moyens
de lancement de satellites, on peut s'attendre que,
du moins dans un avenirimmédiat, seuls quelques-
uns d'entre eux auront à cet égard de grandes pos-
sibilités. La plupart des pays ou groupes de pays
quidésirentcréerleurpropre systèmepar satellite
devraient donc négocier la fourniture de moyens
de lancement avec ceux qui ont déjà mis au point
cettetechnologie. C o m m e dansla plupart desautres
activités spatiales, la coopération internationale
est donc un facteur essentiel.
L'existencedes moyens de propulsion néces-
saires pour placer des satellites sur orbite serait
toutefois dépourvue devaleur pratique en l'absence
de communications efficaces avec les engins spa-
tiaux. Non seulementles communications spatiales
font partie intégrante des activitésspatiales en gé-
néral, mais encoreelles sont un desfacteurs clés
de la recherche spatiale et de la technologie spa-
tiale appliquée, car, sanscommunications aucune
activité humaine valable ne serait possible dans
l'espace.
Les communications spatiales et la tech-
nologie des ordinateurs dépendent des innovations
et des progrèsdel'électronique,quiont commencé
par l'invention du transistor en 1948. Depuis cette
époque, la tendance a été à la production de dispo-
sitifs électroniquestoujours plus petits, plus fia-
bles et d'une plus grande souplesse d'emploi, ces
dispositifs étant devenus essentiels pour la fabri-
cation des équipementsutilisés dans l'aviation,les
ordinateurs et l'industrie spatiale et des télé-
communications.
2. REALISATION DE SYSTEMES DE
COMMUNICATIONS PAR SATELLITES
A. Bref aperçu historique:
Alors que, de toute évidence, la réalisation de sys-
tèmes de communications par satellites s'appuie
sur des siècles de progrès scientifiques et tech-
niques, on sembleêtre généralementd'accordpour
faire remonter l'histoiredes satellitesde commu-
nications à un moment et à une personnebiendéter-
minés :octobre 1945, quand Arthur C.Clarke, un
jeune expert britannique en radioélectricité et écri-
vain de vulgarisation scientifique, publia un article
prophétique intitulé : "Extraterrestrial relays".
Dans cet article, Clarke émettait l'idée de
combiner la technique desfuséeset celle desmicro-
ondes pour mettre en orbites géostationnairesau-
tour de la Terre
viraient de relais pour les transmissions émanant
de la Terre. Et il faisait la remarque suivante :
des satellites artificiels qui ser-
1. Joseph B. Mahon : Les fusées porteuses et
leurs applicationsaux télécommunic.ationsspa-
tiales, Journaldestélécommunications,Genève,
vol. 38 - V/1971.
8
"Beaucoup pourront considérer la solution propo-
sée danscetteanalyse comme extravaganteet donc
impossible à prendre au sérieux. Une telle attitude
est déraisonnable, car tout ce qui est envisagé ici
est le prolongement logiquede réalisationsdes dix
dernières années, notamment de la mise au point
de la fusée à longue portée dont le V-2 fut le proto-
type"/l.
Clarke fut réalisée, et cela d'une façon différente
de celle qu'il avait imaginée. Les premières tenta-
tives de communications spatiales qui eurent lieu
dans lesdernièresannéesquarante et lespremières
années cinquante furent faites non pas avec des ob-
jets confectionnés parl'homme,mais avec la lune,
utilisée comme réflecteur pour des signaux radar
et des messages de radiocommunications. Les ex-
périences avec des satellites artificiels ne purent
commencer qu'au début de l'ère spatiale, à lafin
de la décennie 1950-1960.
Certaines de ces expériences étaient la suite
logique de l'utilisation de la lunecomme réflecteur.
L'orbite de la lune n'est rien moins qu'idéale pour
les communications entre divers points situés àla
surface du globe, mais avec des ballons métallisés
lancés au moyen de fusées à une altitude suffisante
et placés en orbite autour de la Terre, et avec des
installationsappropriées au sol pour l'émission et
la réception, des systèmes de communications par
satellites passifs devenaient possibles. Ce concept
fut mis en pratique par le Projet Echo 1, des Etats-
Unis, lancé en aoQt 1960 avec un plein succèset uti-
lisé pourlerelaisde communications téléphoniques,
de fac-similéset de données.
Ce satedite du type dénommé passif présentait
diversinconvénients,le plusgraveétantlamauvaise
utilisation de la puissance d'émission. Puisque,
grâce à un nouvel équipement électronique miniatu-
risé, le lancementde robotsautomatiquesétait réali-
sable, des expériences furent entreprises avec des
satellites pourvus d'un équipement de radiocom-
munications de bord pour la réception, l'amplifica-
tion et la retransmission de messages reçus dela
Terre. Ces satellites "actifs" présentent des avan-
tages qui leur donnent une telle supériorité sur les
satellites passifs que c'est sur eux qu'ont porté
presque exclusivement les travaux ultérieurs de
mise au point.
Ces premières expériences avaient pour but de
déterminer des facteurs tels que la sélection opti-
male des sous-systèmes pour les engins spatiaux:
répéteurs, contrôle de stabilisation en orientation,
alimentation en énergie, antenne, télémesure, com-
mande et contrôle pour le fonctionnement dans un
environnement Terre-espace. Elles apportèrentla
preuve qu'il était possible de mettre en pratique
l'idée de satellites actifs. Dès juin 1962, on procé-
da, avec les satellites Telstar et Relay, à des ex-
périences,àune grande échelle,de communications
intercontinentales à large bande, y compris des
transmissions de télévision. En l'espace de quel-
ques années, on était passé des grands réflecteurs
Il fallut quelque temps avant que l'idée de
en forme de ballons à des répéteurs actifs perfec-
tionnés. Et dès ces premiers temps, il devint évi-
dent que lessystèmespar satellites pourraient of-
frir une capacité et une souplesse d'emploi qui en
feraient un point de convergence des efforts de dé-
veloppement des communications internationales.
Les progrès furent rapides et l'on peut dire queles
communications par satellites ont passé par une
période expérimentale d'environ cinq ans, suivie
d'une période d'utilisation initiale des satellitesqui
a abouti à leur exploitation commerciale régulière.
B. Différents types de systèmes
Un système de communications par satellite doit
être considéré comme comprenant à la fois le sa-
tellite lui-même, avecles installationsnécessaires
de commande et de poursuite (secteur spatial)et
les stations terriennes correspondantes (secteur
terrestre).
La différence existant entre les satellitespas-
sifs et les satellites actifs a déjà été mentionnée;
dans ce qui suit, nous ne nous occuperons plus que
des derniers nommés.
Les systèmes de communications par satel-
lites peuvent être égalementdéfinis du point de vue
de l'orbite choisie du satellite. Les premiers sa-
tellites actifs expérimentaux (du type Telstar et
Relay) furent lancés sur des orbites aléatoires, à
une altitudemoyenne. Du faitque l'orbite étaitrela-
tivement basse et la période de révolution du satel-
lite autour de la Terre courte, la période pendant
laquelle celui-ci était "visible" entre deux points
donnés de la surface terrestre variait énormément
d'une révolution à l'autre et était souvent limitée
à quelques minutes. Outre le grand nombre de sa-
tellites qui auraient été nécessaires pour assurer
sans interruption les communications entre des
points au sol, un autre inconvénient provenaitdece
que les stations terriennes devaient être munies
d'un équipement électronique très perfectionné et
très coûteux, y compris des ordinateurs, afin que
les antennes soient constamment pointées sur le
satellite quels que soient les mouvements de ce
dernier.
lites sur orbite à une altitude d'environ 36.000 k m
dans le plan équatorial offraitde bien meilleures
possibilités pour les communications. U n satellite
gravitant sur une telle orbite accomplit une révolu-
tion autour de la Terre en 24 heures environ, c'est-
à-dire à la m & m e vitesse que la Terre elle-même
et conserve, par conséquent, la m&me position par
rapport à la surfaceterrestre. A la différence des
autrescorps célestes, y compris lessatellites qui
décriventdesorbitesplus basses,un satellite placé
L'idée originale de Clarke de placer des satel-
1. Arthur C. Clarke : Extraterrestrial Relays,
Wireless World, october 1945, reproduitdans
Voices from the sky, Harper and Row, New
York, 1963.
9
sur cette orbite géosynchrone semble occuper une
position fixe dans le ciel. D e la Terre, un observa-
teur voit toujours un tel satellite stationnaire dans
la m ê m e position et ce satellite peut créer descon-
ditions de "visibilité" constante entre n'importe
quels points de la zone géographique qu'il couvre.
La caractéristiqueet l'avantage principaux du sa-
tellite géosynchrone résident dans sa position et
son altitude fixes qui permettent de couvrir envi-
ron le tiers de la Terre avec un seul satellite et
quelque 90 70de la surface terrestre avec trois
satellites équidistants.
D'autres avantages opérationnels ont été mis
à profit ces dernières années. L'emplacement et
l'orientation fixes de ces satellites font qu'il est
possibled'utiliser desantennes à grandedirectivité
capables d'illuminer plus fortement une surface
terrestre donnée. Le partage des fréquencesentre
les stations terriennes et les stations de relais
hertziens s'en trouve beaucoup facilité.
Une autre méthode permettant de couvrirles
latitudes de l'extrême Nord ou de l'extrême Sud
qui ne peuvent être atteintes facilement à partir
d'une orbite synchrone équatoriale consiste à lan-
cer des satellitessurdes orbiteselliptiquesettrès
excentriques de manière que le point le plus haut
de l'orbite (apogée)se trouve au-dessus de la zone
à desservir. C e sontdes satellites répondantà ces
conditions qu'utilise l'URSS pour couvrir pendant
10 à 12 heures sans interruptionla totalité du ter-
ritoire soviétique, y compris les parties les plus
septentrionales.
O n emploie aussi actuellement une méthode
consistant à placer des satellites sur des orbites
d'altitude moyenne à position contrôlée. Dans ce
cas, il est possible de choisir différentes solutions
telles que des orbiteséquatorialesou polaires sous-
synchrones comportant des périodes de révolution
en rapport simple avec la période de révolution de
la Terre (c'est-à-dired'une durée de 12, 8 ou 6
heures). Ces systèmes sont principalement utili-
sés pour certaines applications en matière de com-
munications scientifiques et militaires.
Ainsi qu'il a été dit plus haut, un système par
satellite comprend les stations terriennes corres-
pondantes. Dans certains systèmes, ces stations
sont à la fois émettrices et réceptrices, alors que
dans d'autres, elles sont spécialisées, les unes à
l'émission, les autres à la réception. En règle gé-
nérale, il existe un rapport direct entre la puis-
sance embarquée et la sensibilité de l'équipement
récepteur : en conséquence, plus le satellite est
puissant, lourd et coûteux,moins l'équipement ré-
cepteur au sol estcompliqué, volumineuxetcoûteux.
L e modèle et la nature des stations terriennes
utilisées est un des facteurs fondamentaux par les-
quels se distinguent les divers systèmes de commu-
nications par satellites considérés d'après leurs
formes d'utilisation. De ce point de vue, ona main-
tenant coutume de distinguer trois types principaux
de systèmespar satellites:lessystèmespar satelli-
tesde communicationsde point àpoint,les systèmes
par satellites de distribution, et les systèmes par
satellites de radiodiffusion (directe).
O n peut dire également que ces divers sys-
tèmes correspondent approximativementau déve-
loppement de la technologie des communications
par satellites. Les efforts de développement ont
été orientés vers la réalisation de satellites plus
puissants et par conséquent plus lourds, exigeant
desfuséesporteuses pluspuissantes,demeilleures
sources d'énergie à bord, une plus longue durée
de vie utile,un contrôlede stabilisationen orienta-
tion, des antennes plus directives,uneplus grande
capacité en voies, une plus grande souplesse d'em-
ploi,des possibilités de relais entre plusieurs
satellites, etc.
C. Satellitesde communicationsdepoint àpoint
C o m m e ila déjàétéindiqué, un satellite synchrone
peut couvrir approximativementle tiers de la sur-
face du globe et assurer ainsides communications
entre deux points quelconques au sol, quelle que
soit la distance qui les sépare, dans les limites
de sa couverture géographique. Les signaux sont
transmis par l'intermédiairedu satellite entre des
stations terriennes reliées aux réseaux existants
de télécommunications terrestres. Cependant, di-
verses contraintes techniques limitent encore la
quantité d'énergie électrique disponible à bord, et,
par voie de conséquence, la puissance de l'émet-
teur du satellite. D e plus, une réglementation in-
ternationale stricte impose, pour les émissions
des satellites, des limites bien définies afin d'évi-
ter des interférences avec lesservices terrestres
et les autres services spatiaux. Il s'ensuit quele
signal qui parvient à la Terre est faible, et donc
que l'antenne de la station terrienne doit avoir un
gain élevé, capter un minimum debruit radioélec-
trique et être pointée avec précision en direction
du satellite. Ces facteurs ainsi que certains autres
font que, malgré les progrès de la techniqueet les
réductions de coûts qui en ont résulté, les stations
terriennesnécessaires àcette sorte de servicepar
satellites de communications pour les transmis-
sions de point à point surde grandes distances res-
tent d'un coût élevé, de l'ordre de 3 à 4 millions
de dollars.
Il a été dit de ces systèmes de point à point
qu'ils jouent le rôle de prolongement des réseaux
terrestres pour assurer des services de télécom-
munications à grande distance et à large bande.
Cependant,lessystèmespar satellitesont d'autres
caractéristiquesquenepossèdent pas les systèmes
terrestres. Ils peuvent desservir non pas un seul
et unique itinéraire d'acheminement, mais des iti-
néraires multiples au moyen d'une seule installa-
tion et répartir sur différentes bases des circuits
parmi ces itinéraires. En outre, leur capacité en
voies supérieure à celle des câbles sous-marins
a permis d'assurer de nouveaux services tels que
les transmissionstélévisuelles transocéaniques.
10
D. Satellites de distribution
En ramenant à moins d'un tiers de la surface ter-
restre l'aire géographique à couvrir, il est possi-
ble de transmettreun signal plus fort à une région
de moindre étendue, ce qui élimine certaines con-
traintes afférentes aux stations terriennes (les an-
tennes peuvent être plus petites, les systèmes de
refroidissement deviennentinutiles, etc.)et permet
par conséquentd'enréduirelescoûtsdansde fortes
proportions. Danscertains projets desystèmes par
satellites dits de distribution, le coût des stations
terriennes émettrices-réceptricesservantàla fois
pour les télécommunications et la télévision a été
évalué comme se situant entre 300.000 et 500.000
dollarsenviron. Des stationsterriennesuniquement
réceptrices pourraient être simplifiées au point de
ne pas coûter plus de 50.000 à 75.000 dollars.
L a réalisation de ces projets rendrait possi-
bles d'autres formes d'utilisation. Les systèmes
de distributionne fonctionneraientpas essentielle-
ment pour les transmissions à grande distance de
point à point, mais pour assurer des liaisons avec
ou entre un certain nombre de stations terriennes
situées dans une aire géographique donnée, soit
pour des communications bidirectionnelles (télé-
phoniques, télex, etc.), soit pour la distribution
de programmes detélévision sur unevaste étendue.
Dans ce dernier cas, lerôledela station terrienne
est de recevoir l'émissiondusatellite et de la trans-
former pour qu'elle soit retransmise par un émet-
teur de télévision normal. Le satellite de distribu-
tion remplace ainsi les liaisons hertziennes norma-
lement utilisées pour l'acheminementaux émetteurs
des programmes de télévision, mais d'une façon
plus souple et qui pourrait se révéler moins oné-
reuse que par les méthodes terrestres.
Les systèmes de distribution peuvent &tre uti-
lisés d'un grand nombre de manières. Ils peuvent
notamment assurer des services sur le territoire
d'un grand pays, comme c'estactuellement le cas
pour l'URSSet comme il est prévu pour le Canada,
ou sur une région ou un groupe de pays, comme il
est étudié pour l'Europe de l'Ouest. La configura-
tion précise du système,letype et le coût du satel-
lite et des stations terriennes,ainsi quelesformes
d'utilisation dépendraientdesfinsexactesauxquelles
le système serait appelé à servir.
E. Satellites de radiodiffusion
Avec le système de satellite de radiodiffusion, les
formes d'utilisation seront tout autres. Dans cecas,
les programmes de télévision (oude radiodiffusion
sonore) transmis d'une station terrienne à un satel-
lite puissant seraient diffusés à partir du satellite
pour être captés par des récepteurs individuels,
sans intervention de stations terriennes.
Si les récepteurs individuels des foyers domes-
tiques doivent être utilisés sans modification,c'est-
à-dire sans adjonction d'un équipement spécial
quelconque, les émissions devraient évidemment
êtrefaitesselonlesmêmes principes queles émis-
sions terrestres (c'est-à-direen modulation d'am-
plitude). Ces émissions exigeraientune puissance
à bord élevée (del'ordre de 10 kilowatts), ce qui
pose certains problèmestechniquesetles satellites
devraient être si lourds qu'ilsnécessiteraient des
fusées porteuses puissantes et coûteuses. On n'a
pas connaissancede l'existence de plans en vue de
la mise au point d'un tel satellite pour le moment.
Cependant, il est déjàtechniquement possible
de faire desémissionsen modulationde fréquence
qui requièrent une puissance moindre pour une qua-
lité d'image déterminée. Un signal suffisamment
fort peut être dirigé sur deszonesétendues, mais
néanmoins assez limitées pour qu'il puisse être
capté par des installations réceptricessimplifiées
etpeu coûteuses. Ces installations peuvent en fait
consisteruniquement en une petite antenne spécia-
lement conçue et en un équipement de conversion
simple (de modulation,de fréquenceenvideo) à re-
lier à des récepteursnormaux de télévision. Bien
entendu, il est également possible de construire
des appareils spéciauxconçus principalement pour
la réception des émissions de satellites; ces appa-
reils devraient alors être pourvus d'un équipement
complémentaire spécialpourla réception des émis-
sions terrestres.
L a réception des émissions de satellites sur
des postes de télévision spécialement équipés ou
modifiés est prévue de deux manières : réception
communautaire et réception individuelledans les
foyers domestiques. La réception communautaire
pourrait demander un équipement plus complexe
que laréception individuelleet s'adresseraità des
groupes de personnes réunies en un endroit donné
ou pourrait être distribuée (par câble) dans une
zone très restreinte. Les récepteursspécialement
équipés seraient installés dans des écoles, dans
des centres de collectivités, sur des places de vil-
lages, etc. Cette réception communautaire a été
jusqu'ici prévue principalement pour les régions
en voie de développement.
La radiodiffusion par satellites a été étudiée
à la fois aux Nations Unies, par le Groupe de tra-
vail sur les satellites de radiodiffusion directe,
constitué par le Comité des utilisations pacifiques
del'espaceextra-atmosphériqueet parl'UIT,ainsi
que dans le cadre du programme de l'Unesco.
Le Groupedetravail des Nations Uniesest par-
venu, en 1969, aux conclusions suivantes en ce qui
concerne la possibilité de radiodiffuser des pro-
grammes à partir de satellites :
"Si l'état actuel de la technique spatiale per-
met d'envisager pour l'avenir la réalisation de sa-
tellites susceptibles de diffuser directement des
programmes à l'intention du grand public, on ne
prévoit pas, pour la période 1970-1985, un ser-
vice régulier de télévision par satellites utilisant
des récepteursdomestiques nonmodifjés. En effet,
on ne dispose pas des moyens techniques de trans-
mettre des signaux suffisammentpuissants à par-
tir de satellites.
1 1
La réception directe de signaux de télévision
par des postes domestiques modifiés pourrait être
techniquement possible dès 1975. Cependant, les
coûts du secteur terrestre et du secteur spatial
d'un tel système seraient prohibitifs ... Par con-
séquent, il semble que ce type de système ne sera
opérationnel que plusieurs années après la date
prévue pour sa réalisation.
munautaires semble proche. Etant donné les pro-
grès techniques en cours, cela pourrait être réali-
sé vers 1975. On estime que ce système exigerait
moins de frais de lancement qu'un système de ré-
ception individuelle ..."/1
Au sein de l'Union internationale des télécom-
munications et de ses organes compétents (enpar-
ticulier du Comité consultatif international des ra-
diocommunications (CCIR)), les aspects techniques
des services de radiodiffusion par satellites conti-
nuent de faire l'objet d'études approfondies. En
1970, le CCIR a institué un groupe de travail inté-
rimaire, dont le mandat porte sur les systèmesde
satellites de radiodiffusion possibles, les compa-
raisons entre différents systèmes destinés à la ré-
ception soit communautaire, soit individuelle, et
l'évaluation des utilisations possibles de chaque
système, notamment pour les pays neufs et en voie
de développement.
En 1959 et 1963, des fréquences radioélectri-
ques avaient été attribuées en nombre limité à di-
vers services spatiaux, y compris aux systèmes
de satellites de communications. En 1971, parl'en-
tremise de la Conférence administrative mondiale
des télécommunications spatiales, d'autres attribu-
tions eurent lieu, non seulement pour les services
existants, mais aussi pour la radiodiffusion par sa-
tellites. Cette conférence adopta également des
règles administratives spéciales pour la notifica-
tion et l'enregistrement des fréquences utilisées
pour les systèmes spatiaux et recommanda que des
accords et des plans de fréquences spéciaux soient
élaborées pour le service de radiodiffusion par
satellites.
Il y a lieu de noter que, m ê m e si les estima-
tions avancées par les Nations Unies et 1'UIT ont
été contestées comme trop modérées,etcelaparce
que la technique fondamentaledes émissions par
satellites susceptibles d'être captées par des ré-
cepteurs communautaireset des récepteurs domes-
tiques modifiés existe dès aujourd'hui, il semble
que l'on s'accorde sur le fait que le délai.de créa-
tion de ces systèmes dépendra de facteurs non tech-
niques tels que leurs aspects économiques et les
fins auxquelles ils seront destinés. Quant aux émis-
sions directes par satellites que capteraient des
récepteurs existants non modifiés,certainsexperts
ont exprimé l'opinion qu'elles pourraient ne jamais
devenir réalité, nonpaspour des raisonstechniques,
voire politiques, mais parce que l'on trouvera une
solution plus avantageuse en fonction des coûts.
Dans nombre de pays industrialisés qui possèdent
déjà des réseaux de télévision, il s'exerce souvent
La réception directe par des installationsg-
moins de pression en faveur d'ajouter encore des
réseaux nationaux que d'un accroissement du nom-
bre des points de distribution locaux. Dans les ré-
gions en voie de développement, le coQt de l'équi-
peihent de chaque foyer en récepteursdetélévision
sera si élevé que la réception communautaire re-
présentera la solution la plus économique pendant
quelque temps encore,
La division des systèmes de communications
par satellites en trois catégoriesne devrait ser-
vir qu'à les distinguer plus commodément. Dans
bien des cas, la solution la plus avantageusepour-
ra, en fait, résider dans une combinaison de di-
vers modes de réception. Un tel concept de sys-
tème mixte prévoitune puissance àbord suffisante
pour permettre la réception sur des installations
spéciales, peu coûteuses, conçues pour la vision
en groupe (oupour la distribution par câble sur
une étendue limitée). Etant donné que, danscecas
de réception communautaire, les installations ré-
ceptrices utilisées sont les plus simples, tout
autre mode de réception mettant en oeuvre desins-
tallations plus importantes serait évidemment pos-
sible, y compris la réception par des stations ter-
riennes de taille moyenne reliées à des émetteurs
normaux de télévision. La méthode de retransmis-
sion pourrait se révéler la plus économiqueet la
plus efficace dans les régions à forte densité dé-
mographique, puisqu'il ne serait pas nécessaire
de munir les postes individuels d'un équipement
spécial. La réception directe sur des appareils
communautaires pourrait être préférable dansles
régions rurales peu peuplées, isolées ou inacces-
sibles où l'installation de réémetteurs n'est pas
réalisable pour des raisons économiques ou pré-
sente des difficultés.
'
3. CARACTERISTIQUESDES SYSTEMES DE
COMMUNICATIONS PAR SATELLITES
Les satellites ont souvent été décrits comme des
tours hertziennes édifiées dans le ciel. Si cette
comparaison peut être exacte à certains égards,
c'est une simplification excessive qui a tendance
à obscurcir quelques caractéristiques essentielles
des systèmespar satellitesainsiquelesdifférences
principales existant entre les systèmes par satel-
lites et les systèmes terrestres.
des systèmes par satellites peuvent d'abord &tre
résumées ainsi qu'il suit :
Quelques-unesdes principales caractéristiques
A. Souplesse
Pour les services de télécommunications trans-
océaniques, les systèmes par satellites se sont
déjà révélés plus économiques que les câblessous-
marins. Leur avantage réside dans la possibilité
~~
1. Document des Nations Unies A/AC.105/51 -
26 février 1969.
12
de création d'itinérairesmultiples, alors que les
systèmes terrestres ne peuvent acheminerlescom-
munications que sur un seul itinéraire.La techno-
logie spatiale permet de desservir des itinéraires
multiples grâce à un seul satellite et de redistri-
buer d'une manière flexible la capacité en circuits
entre ces itinéraires,donc entrelesusagers.Cette
méthode n'est pas applicable dans les sys-
tèmes de transmission terrestres qui par défi-
nition joignent deux points seulement. Ainsi, outre
les communications de point à point entre stations
terriennes prises deux à deux, il est possibled'as-
surer des transmissions d'un point à de multiples
points, d'une station terrienne à plusieurs stations
terriennes qui peuvent étre mises enserviceethors
service à volonté sans aucune génepourl'ensemble
du système. Il n'est donc pas nécessaire d'affecter
en permanence les circuits de satellite à une paire
de stations terriennes ou davantage, puisque les
points d'aboutissement d'une voie peuvent étre
changés presque instantanément et affectés à lade-
mande, si bien que lorsqu'une liaison ne sert plus,
elle peut être rompue et établie entre d'autres
points.
La souplesse des systèmes par satellites per-
met également d'utiliser de petites stations ter-
riennes mobiles pour desservir occasionnellement
ou de façon continue des lieux éloignés dépourvus
de liaisons matérielles. En outre,des installations
terminales mobiles à bord de navires, d'aéronefs
ou de véhicules spatiaux peuvent être utiliséespour
les services maritimes mobiles, aéronautiques ou
spatiaux.
B. Capacité
Les systèmes par satellitesn'offrentpas seulement
une capacité permettant l'utilisation simultanée de
nombreux circuits pour les services traditionnels
téléphonique, télégraphique, télex, de fac-similé,
etc., ils peuvent aussi assurer desservicesàlarge
bande auparavant impossibles à offrir par des
moyens terrestres, ainsi que l'ont prouvé les émis-
sions télévisuelles transocéaniques. En principe,
les satellites de communications peuvent servir
pour toute catégorie de transmission électronique.
La technologie des satellitesoffre donc de vastes
perspectives de développement futur en ce qui con-
cerne à la fois la fourniture de services de commu-
nications (télécommunicationstraditionnelles, télé-
vision, videophone, fac-similé, transmission de
données, etc. ) et les modes d'utilisation des sys-
tèmes (communicationsde point à point, distribu-
tion, radiodiffusionet combinaisons variées).
C. Couverture géographique et coût
Les systèmes par satellites offrent l'avantage de
pouvoir faire communiquer des points séparés par
de très grandes distances et de couvrir de vastes
étendues de la surface terrestre. Cependant,cette
propriété doit être considérée concurremmentavec
la souplesse obtenue grâce à l'emploi d'antennes
à grande directivité pour la couverture de zones
d'étendue limitée.
les systèmes par satellites introduisenten outre
un rapport différent entre distance et coût d'utili-
sation. Puisque les systèmes terrestres doivent
suivreun tracématériel donné àla surfacedu globe,
leur coût d'utilisation croît avecladistancequisé-
pare les points reliés. Le coût d'une liaison par
satellite entre deux stations terriennes est large-
ment indépendant de la distance qui sépare celles-
ci, ensorte que, du moins en théorie, il ne doit
pas y avoir de différence sensible entre le trafic
à grande distance et le trafic à courte distance.
Par comparaisonavecles systèmesterrestres,
D. Inconvénients
Parmi les inconvénients des systèmes de commu-
nications par satellites, les points suivants ont été
spécialement examinés :
les nouvelles demandes auxquelles devra satisfaire
le spectre des fréquences, déjà fortement encom-
bré, et le risque d'interférence aveclessystèmes
terrestres. Sur ces points, les opinions semblent
différer, certains experts affirmant que de nou-
velles techniques (faisceauxétroits, réutilisation
des fréquences, etc.)conjuguéesavecunegestion
et une planification appropriées des fréquences,
permettraient de résoudre la plupart de ces pro-
blèmes. Des arguments semblables ont été appli-
qués à l'utilisation de l'orbite géostationnairequi,
à l'instar du spectre des fréquences radioélec-
triques, doit être considérée comme une res-
source naturelle limitée ;
la durée de vie utile jusqu'icilimitéedes satellites
qui va de cinq à dix ans. Les satellites doivent
donc étre remplacés à intervalles plus rappro-
chés que l'équipement des systèmes terrestres.
A ce propos, il convient toutefoisde remarquer
que la durée de vie réelle des satellites a généra-
lement dépassé les prévisions et qu'elle pourrait,
pense-t-on, augmenter. A l'avenir, la situation
changerait s'il devenait possible d'effectuer des
réparations sur les satellites en orbite. Un point
plus délicat semble étre le risque d'échec dans
le lancement, qui implique la nécessité de dispo-
ser de satellites de réserve ;
systèmes terrestres. Si, à certains égards, cela
est exact, on doit cependant souligner que les
Etats ont accepté des règles internationalesbeau-
coup plus rigoureuses pour les systèmes spatiaux
que pour les systèmes terrestres.
En passant, il y a lieu de noter que l'on ne
peut traiter les systèmes par satellites comme
s'ils étaient complètement indépendants. Ces sys-
tèmes réclament l'application de méthodes inté-
grées tant sur le plan technico-économique qu'au
point de vue des utilisations envisagées, où inter-
viennent des systèmes terrestres. D e plus, la
la plus grande sensibilité aux brouillages que les
13
décision de créer ou d'utiliser un système de com- cerne des facteurs tels que buts de l'utilisa-
munications par satellitesdevrait tenir compte des tion et coûts, contexte général, délai de mise
études d'autres méthodes possibles en ce qui con- en service, etc.
14
II. APPLICATIONS D E S SATELLITES DE C O M M U N I C A T I O N S
1. SYSTEMES DE C O M M U N I C A T I O N S PAR
SATELLITES, EXISTANTS ET EN P R O J E T
Systèmes existants
Les deux systèmesde communicationspar satellites
actuellement utilisés pour le trafic des télécommu-
nications sont assez dissemblables pour ce qui est
des solutionstechniquesadoptéeset de leursobjectifs.
L e système dénommé Intelsat, qui a été
créé pour fournir des liaisons internationales,prin-
cipalement intercontinentales, de point à point, uti-
lise des satellites géostationnaireset de grandes et
complexes stations terriennes reliées aux réseaux
nationaux de télécommunications. Il est utilisé par
principe pour les télécommunications, surtout pour
le téléphone, et à un moindre degré pour les trans-
missions intercontinentales de télévision.
C e système est fondé suruntype d'organisation
qui présente quelques caractéristiquesinéditesdans
le domaine des t61écommunications internationales.
Intelsat (InternationalTelecommunication Satellite
Consortium) est un organisme multinational com-
prenant à l'heure actuelle quelque 80 pays et dont
la compagnie américaine Communications Satellite
Corporation (Comsat)est le gérant. Une quaran-
taine des pays participants ont créé leurspropres
stations terriennes, auxquelles environ 25 autres
pays ont accès par des liaisons terrestres. Chaque
pays participant est propriétaire de sa ou de ses
stationsterriennes et copropriétairedu secteur spa-
tial Intelsat. L'organisation d'Intelsat est assez
compliquée. Les pouvoirs de décisionappartiennent
dans une certaine mesure à deux assemblées et à
un conseil d'administration dont la compositionet
les méthodes de vote sont liées aux quotes-parts
d'investissement, les plus fortes parmi celles-ci
étant celles des Etats-Unis d'Amérique et de plu-
sieurs pays industrialisés. Alors que, aux Etats-
Unis, un organisme spécial - la Comsat - a été
constitué pour s'occuper des communications inter-
nationales par satellites, dans la plupart des autres
pays, cette activité est laissée aux organismestra-
ditionnellement chargés des té1éc.ommunications
(a)
(administrationsdes télécommunications, minis-
tères des communications, compagnies de télé-
communications reconnues, etc. )
L'URSS a créé un système national par
satellites dénommé Orbita qui utilise de grands sa-
tellites du type Molniya gravitant en orbites ellip-
tiques et fortement excentriquesautour de la Terre
et couvrant tout le territoire national. L e système
Orbita peut &tre décrit c o m m e un système du type
distribution ayant pour principale fonction la trans-
mission de programmes de télévision de Moscou à
un grand nombre de stationsterriennesde moyennes
dimensions situées surtout dans les républiques
d'Asie centrale et en Sibérie. Auparavant, le ré-
seau terrestre de télévision ne couvrait que la par-
tie européenne du territoire soviétiqueet son exten-
sion par des moyens terrestres sur la seule dis-
tance de Moscou à Vladivostok eût exigé environ
7.000 k m de liaisons par faisceaux hertziens com-
prenant entre 120 et 160 stations de relais. Grâce
au système Orbita, la télévision peut maintenant
toucher environ 65 7' de la population et, avec l'ins-
tallation de nouvelles stations terriennes, la pro-
portion devrait atteindre 82 à 85 % en 197511.
L e système Orbita est également utilisé pour
les communications bidirectionnelles et à un cer-
tain nombre d'autres fins.
Sur les principes du système Orbita, un sys-
tème internationl est actuellement créé sous le
nom d'Intersputnik. Celui-ciest destinéà satisfaire
aux besoins en services de télécommunications et
de télévision des pays participants.Jusqu'ici, neuf
pays, en Europe de l'Est principalement,ont accepté
d'y participer.
Intersputnikprésente certaines similaritésavec
Intelsat en ce sens que le secteur spatial sera pro-
priété conjointe des Etats membres, tandis que les
stations terriennesresterontla propriété de chaque
pays. Autrement, la structure du système est fon-
dée sur des principes quelque peu différents ence
qui concerne l'organisation.
(b)
1~ Voir ''Sputnik", octobre 1970.
15
Systèmes projetés
Divers types de systèmes de distribution sont en
cours de réalisation, en préparation ou à l'étude
dans plusieurs pays industrialisés. L e premier
sera créé au Canada, en 1972, pour les télécommu-
nications et pour la distribution des programmes
de télévision. Des systèmesnationauxpar satellites
de type semblable et, dans certains cas, technique-
ment plus avancés, sont envisagés dans d'autres
pays (Etats-Unisd'Amérique, Australie).
Sur le plan régional, des pourparlers sont en
cours depuis plusieurs années au sujet de la créa-
tion d'un système par satellite destiné à desservir
l'Europede l'Ouest, y comprisl'Islandeet phisieurs
pays riverains de la Méditerranée appartenant à
la Zone européenne de radiodiffusion. Ce système
aurait deux fonctionsprincipales :assurer des ser-
vices de télécommunications et constituer une ex-
tension et un complément du réseau régional ter-
restre de télévisionactuellementutilisépour 1'Euro-
vision. Selon les plans actuels,chaque pays parti-
cipant aurait une station terrienne émettrice et
réceptrice reliée aux réseauxterrestres nationaux.
Le projet de satellite franco-allemand COMU sous
le nom de Symphonieaurait desfonctionsanalogues,
l'intention étant de desservir plusieurs pays ayant
des affinités culturelles et autres.
Plusieurs études ont été entreprises dans les
pays en voie de développement en vue de l'utilisa-
tion de systèmesde communications par satellites,
notamment en ce qui concerne l'enseignement par
la télévision. Ces études ont en majorité pour base
le concept de la création d'un service national ou
régional par satellite de radiodiffusion, avec récep-
tion sur des appareils communautaires dans les
zones rurales et distribution pour retransmission
dans les zones urbaines.
Un projet pilote sera mis en train à titre expé-
rimental en Inde, en 1974, conformément à un ac-
cord conclu entre les autorités intéressées, aux
Etats-Uniseten Inde. Cet accord porte sur l'utilisa-
tion d'un satellite américain expérimental (ATS/F)
pendant un an, les autorités indiennes ayant la res-
ponsabilité de tous les programmes et des installa-
tions au sol. Il est prévu que cette expérience tou-
chera 5.000 villages pourvus de postes communau-
taires dont 3.000 seront atteints par des retrans-
missions et 2. O00 recevront directement les pro-
grammes. Selon les plans indiens,cetteexpérience
précéderal'exploitationd'un système opérationnel,
un des objectifs finals étantlafourniture d'un poste
récepteur à chacun des 560.000 villages. Les Etats-
Unis se proposent d'utiliser le m ê m e type de satel-
lite ATS, probablement en 1973, pour des émissions
expérimentales à destination de récepteurscommu-
nautaires en Alaska.
Des études préliminaires effectuées dans plu-
sieurs pays de langue espagnoled'Amériquedu Sud
ont conduit à un projet bénéficiant de l'aidedu Pro-
gramme des Nations Unies pour le développement
et comportant une étude de planification et de
préinvestissement en vue de la réalisation éven-
tuelle d'un système régional sud-américain pour
l'éducation, la culture et le développement, sys-
tème quimettrait en oeuvredestechniquesde com-
munications avancées, y compris des satellites.
L'Unesco a étédésignéecomme organe d'exécution
pour cette étude, en association avec 1'UIT. Les
pays participant à l'étude sont l'Argentine,la Boli-
vie, le Chili, la Colombie, l'Equateur, le Para-
guay, le Pérou, l'Uruguay et le Venezuela.
Des études ont également été entreprises au
Brésil, en Indonésie et au Pakistan par des orga-
nismes nationaux, avec ou sans l'assistance d'or-
ganisations internationales telles que l'Unesco et
1'UIT. au sujet de l'utilisation des satellites pour
1'éducationetledéveloppement national. Au niveau
régional, une étude semblable a été récemment
entreprise dans plusieurs pays arabes avec l'aide
del'Unescoetune étudepréliminaire est en cours en
Afrique, au sud du Sahara. Une proposition d'in-
terconnexion des services nationaux de télévision
et de création de services nationaux de télévision
éducative par satellites en Asie du Sud-Est est éga-
lement à l'étude.
2. F O R M E S D'UTILISATION ET
BUTS D E S SYSTEMES
Deux considérationsprincipales, interdépendantes,
ont présidé à l'étude des formes d'utilisation et
des buts probables des systèmes :
les systèmes de satellites doivent-ils être polyva-
lentsouà but unique, en d'autrestermes, doivent-
ils remplir plusieurs fonctions en m&me temps
(télécommunications, télévision, météorologie,
etc.) ou n'en avoir qu'une seule (télévisionédu-
cative, par exemple) ?
Les systèmes de satellites doivent-ilsêtre organi-
sés et exploités selon le concept d'un système
unique et global ou doit-il exister des systèmes
multiples ?
Dans la situation actuelle, le développement des
communications par satellites tend non pas vers
un concept unique et global, mais vers une multi-
plicité de systèmes ayant des buts différents, si-
tués sur des plans géographiques différents, ache-
minant différents types de communications et des-
servant différentescatégories d'usagers.
jetés de systèmes par satellites, il est possible
d'avancer quelques observations préliminairessur
les formes générales d'utilisation. En ùn schéma
très simplifié, celles-cisemblent se présenter de
la façon suivante (voirtableau page 17).
M ê m e si ce tableau ne donne qu'une idée som-
maire des différentes formes d'utilisation, il
semble qu'on puisse voir dans celles-ci une cer-
taine logique en ce qui concerne les besoins,les
services assurés et la structure actuelle des
communications.
En se fondant sur les concepts présents et pro-
16
Nature du système Buts du système
Couverture
géographique
~ ~~
Organismes
exploitants
Systèmes de satellites
de communications :
point à point,
d'un point à de multiples
points
Interconnexion de réseaux
de télécommunications
(téléphone, télex, fac-
similés, données, transmis-
sions télévisuelles, etc. )
Systèmes de satellites de
distribution
Systèmes de satellites de
radiodiffusion et systèmes
mixtes
Interconnexion ou complément
de réseaux, création de ré-
seaux de télécommunications
et distribution de télévision
Création de réseaux pour la
télévision et éventuellement
pour des communications
bidirectionnelles
Intercontinentale, Organisations
continentale multinationales
Intelsat,
Intersputnik
Régionale,
nationale
Organismes
régionaux
(Organisations
spatiales euro-
péennes), orga-
nismes nationaux
(TelesatCanada)
Régionale, Organismes
nationale régionaux et
nationaux
L a technique des communications par satellitesfut
appliquée en premier lieu aux transmissions trans-
océaniques par liaisonsde point à point et il est pro-
bable que cette application continuera. Malgré la
possibilité accrue de concentrer la puissance rayon-
née par les satellites sur des aires géographiques
de plus en plus réduites, plusieurs facteurs s'oppo-
sent à l'idée de grands satellites assurant des ser-
vices à la fois internationauxet nationaux ou régio-
naux. Dans de nombreux cas, l'emplacement du sa-
tellite ne conviendrait pas pour tous ces services.
O n ne pourrait d'ailleurs probablement pas, avec
un seul satellite, obtenir les circuits nécessaires
et réduire suffisamment le coût des stations ter-
riennes, tandis que la possibilité de relais entre
plusieurs satellites et d'interconnexion entre sys-
tèmes peut fournir les extensions requises.
O n peut donc présumer que les systèmes inter-
nationaux de communication de point à point par sa-
tellites prendront une importance croissante en tant
qu'un des principaux moyens d'acheminement du
trafic intercontinental. Toutefois, l'importance du
trafic continental ne doit pas être sous-estimée.
Pour des raisons économiques et techniques, les
systèmes internationaux de communications tradi-
tionnels ont mis essentiellement en relation les
principaux centres de communications (tels que
Londres, Paris, Moscou, New York) avec diverses
parties du monde, mais sont peu conçus pour relier
des pays m ê m e voisins, en Afrique ou en Amérique
du Sud par exemple. U n cas d'espèce est celuide
l'Argentine et du Chili, pays entre lesquels les
Andes forment une barrière quasi insurmontable
pour les communications de surface acheminées
par les techniques traditionnelles.
distribution est de fournir une nouvelle méthode
U n des principaux avantages des systèmes de
permettant de créer ou de compléter des réseaux
nationaux ou régionaux pour couvrir devastes éten-
dues. Dans le cas du Canada, les affirmations sui-
vantes sont instructives :
"L'aptitude du satellite de communications à
acheminer des signaux téléphoniques de haute qua-
lité, de télévision et de données entre des points
séparés par de grandes distances convient particu-
lièrement aux conditions géographiques et démogra-
phiques du Canada, à la fois pour compléter les
liaisons terrestres entre centres urbainset, ce qui
est encore plus important, pour mettre les ser-
vices de télécommunications à la disposition de
communautés éparses et inacessibles autrement,
en particulier dans le Grand Nord. "/'
"Un système national de télécommunications
par satellites offrirait la possibilité de recevoir
les programmes de télévision en anglais et en fran-
çais en tout point du Canada. Il le ferait plus tôt et
à un coût moindre que tout autre système connu de
communications. E n particulier, il faciliterait l'ex-
tension du service de télévision à de nombreuses
régions qui ne sont pas desservies en raison du
coQt prohibitif d'une liaison terrestrepar faisceaux
hertziens. "12
Il est d'autres cas où la créationde circuits
terrestres serait trop onéreuse et demanderait trop
de temps pour pouvoir être envisagée. L'Indonésie
a une étendue terrestre fragmentée en quelque 3.000
fles dispersées sur des centaines de milliers de
1. Instant World, A reportontelecommunications
2. Government White Paper :A Domestic Satel-
in Canada, Telecommission, Ottawa, 1971.
lite Communication System for Canada,
Ottawa, 1968.
17
kilomètrescarrés du sud-ouestdu Pacifique. Seul
un système par satellite est capable de relier effi-
cacement ces Tles. Au Brésil, la desserte du bas-
sin de l'Amazone aux forêtspresqueimpénétrables
serait ruineuse par tout autre moyen que le satel-
lite,à supposerqu'elle fût techniquementpossible.
A la question de savoir quel serait, dans de
tels cas,du satellite de distribution, de radiodiffu-
sion ou mixte, le plus approprié, il nepeutêtre
réponduqu'aprèsune étudeapprofondiedes besoins,
des buts d'utilisation et des conditions géographi-
ques et démographiques des pays ou groupes de
pays considérés. Dans les pays en voie de dévelop-
pement, lessystèmesnationauxde communications
par satellites suscitent de l'intérêt avant tout par
la possibilité qu'ils offrent d'assurer sur toute
l'étendue du territoire des services de télévision
pour l,*éducationet le développement national. Il
s'ensuit que le concept de système préféré devrait
permettre la réception directe des émissionspar
des postes communautaires de village ainsi que
leur retransmissiondansles régionsàforte densité
de population. Dans le cas de l'Inde, le choix fait
pourl'expérience de 1974représenteuntelsystème
mixte dont les possibilités sont adaptées aux objec-
tifs suivants :
objectifs techniques comprenant : un essai de sys-
tème de télévision par satellite de radiodiffusion
pour le développement national; l'accroissement
des efforts concernant la conception, la construc-
tion,le développement,l'installation,l'utilisation,
le mouvement et l'entretien des récepteurs de vil-
lage et des équipements d'émission ou de distri-
bution utilisés pour l'expérience ; la détermina-
tion de la densité optimale des récepteurs ;les
techniques d'attraction des téléspectateurs, du
point de vue de la distribution des émissions et
des horaires ;l'étudeetlasolution des problèmes
de mise au point, d'établissement, deprésentation
et de transmissiondes éléments de programmes
de télévision.
objectifs principaux en matière d'éducation, com-
prenant :la contribution au plan de la planifica-
tion familiale ;l'améliorationdes pratiques agri-
coles ; la contribution à l'intégration nationale.
Objectifs secondaires comprenant : la contribu-
tion à l'enseignement scolaire en général et à
l'éducationdesadultes ; laformationdes maftres;
l'améliorationdelasantéetdel'hygiènepubliques.
M ê m e sidetels systèmes pour réceptionindividuelle
ne sont ni à l'état de projetnienvisagés, les consé-
quences de la diffusion à l'échellemondiale de pro-
grammes de télévisionpar satellitedonnent lieu à
maintes spéculations. E n dehors desobstacles poli-
tiques et économiques, des différences dans les
principes et les besoins en matière de programma-
tion et de l'acceptabilité des programmes dans des
régions et pays différents, il existe quelques rai-
sons pratiques, encore plus immédiates, qui ren-
dentcettesortede serviceapparemment improbable.
A l'heure actuelle, on utilise dans le monde
douze définitions différentes pour la télévision en
noir et blanc et trois méthodes de production
d'images de télévision en couleur. M ê m e si, à
l'avenir,une certainesimplificationpeut être réa-
lisée, un équipement coûteux resteraitnécessaire
pourlaconversion entreles principalesdéfinitions.
Les émissions par satellites sur de grandes éten-
dues ne seront possiblesquedansles zones ayant
les mêmes définitions.
comme constituant un autre obstacle. O n pourrait
en faciliter la solution en utilisant avec la m ê m e
image un système de transmission de plusieurs
langues sur des voies de modulation sonore diffé-
rentes. Plus sérieuse semble être la questiondes
différences d'heures, car le nombre d'heures pen-
dant lesquelles un type donné de programme peut
être utilement présenté est relativement limité.
Une solution possible consisterait à pourvoir lesa-
tellite d'antennes mobiles ou multiples dont on fe-
rait varier la zone de couverture avec les change-
ments de programmes.
Ce sont cesraisons,ainsi que d'autresd'ordre
technique, économique et politique, qui font qu'il
n'existe pas de plans de service mondial par satel-
lites de radiodiffusion.Les plans ou les étudesont
porté exclusivement sur une utilisation nationale
(notamment au Brésil et en Inde) ou régionale
(paysd'Amérique du Sud de langue espagnole et
Etats arabes, par exemple).
Non seulement les limitations imposéesparle
décalage horaire, mais aussi les questions de si-
milarités culturelles et de niveaux communs de dé-
veloppement plaident en faveur de la solutionnatio-
nale ou régionale. Une autre raison d'adopter une
telle solution résulte des plus grandes possibilités
qui, sur le plan régional, s'offrent à tous les pays
intéressés de participer à la programmation et à
l'exploitation de services de radiodiffusion par sa-
tellites. Il est significatif que ce conceptaitretenu
l'attention de l'Assemblée générale des Nations
Unies dans la résolution sur les communications
par satellites adoptée en décembre 1970 (Résolu-
tion 2733 (XXV)).
Le problème des langues a été mentionné
3. CATEGORIES DE SERVICES ET
D'USAGERS
Les buts d'un système par satellite peuvent être
également décrits sous l'angledes services de com-
munications qu'il est destiné à assurer.
peuvent être utilisées pour toute information sus-
ceptibled'êtretransforméeensignauxélectroniques.
Cela signifie en premier lieu que les systemes par
satellites peuvent assurer tous les services detélé-
communications, lesquels comprennent non seule-
ment les catégories classiques :téléphonie, télé-
graphie, télex, fac-similé, radiodiffusion, etc. ,
mais encore les nouveaux services tels que video-
phone, transmissionsdedonnées (ycomprisl'accès
En principe, les communicationspar satellites
18
à distanceà des centres d'informatique) et télévi-
sion en circuit fermé. Toutefois, il existe d'autres
utilisations possibles de communications par satel-
lites que beaucoup de personnes sont portées à con-
sidérer comme étant encore du'domaine de la
science-fiction.
Les techniquesde la transmissionélectronique
du courrier, des photographieset desjournaux sont
connues depuis quelque temps. Des expériences
sont en cours en vue de la mise au point d'un sys-
tème viable de réceptiond'informationsimprimées
ou graphiques transmises conjointement avec des
programmes de télévision pour être captées par le
poste de télévision ou reproduitesparune méthode
de fac-similé au moyen d'un appareil spécial relié
à ce dernier. Cela suffit à indiquer que de nom-
breuses formes de diffusion de l'information qui,
actuellement, oe relèvent pas de la télévisiontelle
qu'elle est traditionnellement définie peuvent em-
prunter le canal du poste de télévision.
Les diverses utilisations des communications
par satellites ont été, d'autre part, conditionnées
par les institutions et organisations qui sont déjà
des usagers des systèmesterrestres. Ces usagers
doivent être considérés à deux niveaux. Dans la
plupart des pays, l'exploitation des moyens decom-
munication par satellites a été confiée à des orga-
nismes existants dont l'activité ne s'exerce pas
dans le domaine spatial, mais dans celui des télé-
communications, c'est-à-dire aux administrations
des télécommunications, aux ministères des com-
munications ou des postes et télégraphes, ou à des
compagnies de communications privées autorisées.
Dans quelques pays, des organismes spéciaux ont
été institués, les plus importants étant la Comsat
(CommunicationSatellite Corporation), aux Etats-
Unis, et Telesat, au Canada. L a Comsat a été créée
par une loi sous forme de société commerciale pri-
vée fonctionnant sous le contrôle du gouvernement
et dont les actions sont détenues par lescompagnies
de télécommunications et le public. Conformément
aux règlements en vigueur, la Comsat est chargée
de fournir des moyens de communication par satel-
lites dans les relations internationales et d'agir
comme représentantdes Etats-Unis(etconcurrem-
ment comme gérant) dans l'organisation ïntelsat.
Telesat Canada est constitué officiellement en so-
ciété pour assurer des communicationspar satel-
lites dans le régime intérieur, avec un capital so-
cial réparti entrele gouvernementfédérai, lescom-
pagnies canadiennes de télécommunications et des
investisseurs privés.
A un autre niveau, on trouve les usagers pour
lesquels ces moyens de communication sont exploi-
tés. Ils comprennent touteslesinstitutionsactuelles
qui utilisent les services de télécommunications,
dont les radiodiffuseurs et autres exploitantsde
moyens de grande information, ainsi que le public.
Ces usagers doivent disposer de divers modes de
communication, à savoir :
communications bidirectionnelles de point à point,
ordinaires ou collectives, établies fondamentale-
ment entre usagers de la m ê m e catégorie :parti-
culiers, gouvernements, organisationsinternatio-
nales, entreprises industriellesou commerciales,
centresd'informatique,exploitants de moyens de
grande information,universités et instituts de re-
cherche,etc. Les servicesdemandéscomprennent
lescommunications àfréquencevocale etvideo, té-
lex, de fac-similé, la transmission de données
avec affichage surécran, la télévision en circuit
fermé, etc. Ces servicespeuvent êtrefournispar
lessystèmesde satellitesde communications et
certains systèmes de satellitesde distribution.
communications unidirectionnellesou bidirection-
nelles entre un usager et d'autres usagers mul-
tiples spécifiés (appartiennentà cette catégorie
les communications entre le siège et les bureaux
ou services extérieurs d'organisations interna-
tionales, de ministères des affaires étrangères,
d'entreprisesindustriellesou commerciales,etc. );
communications entre exploitants de moyens de
grande information tels qu'agences de presse,
journaux et radiodiffuseurs, pour le recueil et,
dans certains cas, la diffusion des informations;
télévision éducative à l'usageexclusifdes établis-
sements scolaires, etc. Ces services peuvent
être fournis par les systèmes de satellites de
communications et de distribution.
définid'autrespoints qui ne fonctionnentque pour
la réception, ce qui correspond au service de
radiodiffusion, où un usager unique transmet des
messages au public engénéral; à l'heureactuelle
la radiodiffusionn'est confiée,dans tous lespays,
qu'à des organismes autorisés qui fonctionnent
au niveau national.
service unidirectionnel d'un point à un nombrein-
Selon certaines indications, ces structureset caté-
gories traditionnelles pourraientchangeràl'avenir.
Certaines tendancess'exprimentpour faire ressor-
tir les difficultés du maintien d'une stricte distinc-
tion entre les télécommunications et la radiodiffu-
sion, qui est maintenant essentiellement destinée
au grand public, mais peut s'orienter vers le déve-
loppement des transmissions destinées à des
groupes sociaux spécialisés. L a distinction entre
moyens d'information imprimés et électroniques
pourrait être rendue plus subtile par l'achemine-
ment électroniquelargementrépandu dedocuments
imprimés et de représentations graphiques. Une
utilisation plus généraledecircuitsbidirectionnels
à la demande pour l'obtention de documents éduca-
tifs, d'information et récréatifsn'entrerait dans
aucune des catégories existantes. De plus, il n'est
pas indispensable que le contenu des programmes
de télévision soit radiodiffusé ; il peut @tre distri-
bué par câble ou au moyen de cassettes dans lepu-
blic. Il semblerait donc que l'onpuisse être amené
à modifier nos catégories actuelles et les struc-
tures d'organisation correspondantes.
19
4. REMARQUE SUR LES COUTS
La question du coQt éventuel d'un système par sa-
tellite est souvent posée d'unetellemanière qu'une
réponse simple et nette est impossible faute de dé-
finitiontechnique exacte d'une configuration spéci-
fique du système. En outre, afin de comparer di-
verses solutionset évaluations, il serait nécessaire
de convenir des coûts à prendre en compte ou bien
les seuls coQts des satellites, des moyens de lan-
cement, des stations de commande et terriennes,
et des récepteurs, ou bien également les coûts de
rechercheetdedéveloppementetcertainesdépenses
diverses concernant la programmation techniqueet
l'organisation administrativenécessaires.
Il serait impossible, dans le cadre du présent
exposé, de prendre en considération ces derniers
aspects, aussi les remarques ci-après porteront-
ellessurcertainsfaits et chiffres caractéristiques
relatifs aux dépenses couranteseffectivesquecom-
porte la création d'un système de satellite,dansla
mesure où l'on peut les déterminer. Il convienttou-
tefois de souligner que l'élément matériel d'unsys-
tèmede satellite utilisé pour l'éducationnepeutêtre
considéré isolément et que les coûts de "software"
concernant la production et l'utilisation des pro-
grammes représenteraient la majeure partie des
dépenses de fonctionnement du système.
L e facteur principal des coûts de lancementest
- mise à partl'orbite, supposée être celle d'un sa-
tellite synchrone géostationnaire- lepoidsdu satel-
lite, qui dépend à son tour de facteurs tels que la
configuration technique du système, les besoins en
énergie, le type de fréquence et la méthode de mo-
dulation utilisés, la capacité en voies, etc.
Les chiffres du tableau ci-après, relatifs au
système de satellites de communications exploité
commercialement par l'organisation Intelsat, sont
ceux d'un système à grande capacité assurant les
communications internationales sur leplanmondial
et comportant des dépenses d'investissement éle-
vées à la fois en satellites et enstationsterriennes
(encorequelescoQtsaientdiminuédanslesdeuxcas).
Satellite Année Cepacité Poids Coüt Coüt de
(voies iapprox.1 lance.
tel6phoniques ment
ou canaux de (millionde dollars
télévision des Etats-Unis)
lntelsat 1965 240voies 42 kg 4 3.7à 4
(Earlv Bird) ou
1 canna1
lntelsat II 1966-67 240voies 95kg 4à 4.5 3.7 à 4
ou
1 canal
lntelsat III 1968-69 1200voies 160 kg 6 5
ou
4canaux
lntelsat IV 1971.73 3O00 à 600kg 13.5 16
10000,
moyenne
6O00 voies ou
12canaux
Une idée de la tendance des coQts des satellites du
système Intelsat assurant les communications de
point à point est donnée par le tableau suivant qui
présente des comparaisonséconomiquesdesquatre
générations de satellites commerciaux de commu-
nications/l :
Satellite Circuits Durée Circuits- Investiswnent
devie années par circuit-année
théorique de capacité de capacité
$
întelsat 240 1.5an 360 15300
lntelsat II 240 3 ans 720 8400
lntelsat III 1200 5 ans 6O00 1450
lntelsat IV 6O00 7ans 42000 500
Les coûts des stations terriennes varient selon la
complexité et la capacité du système, mais, pour
des systèmes tels qu'Intelsat, il sembleraitqu'ils
ne soient guère inférieurs à quelque troisà quatre
millions de dollars. Cet ordre de grandeur est à
comparer avec celui des premières stations ter-
riennes, trois à quatre fois plus élevé.
Les chiffres concernant les systèmes dedistri-
bution varient considérablementavec la capacitédu
satellite, la zone de couverture, le nombre de sta-
tions terriennes, etselonquecelles-cidoiventêtre
utilisées pour la transmission et la réception des
télécommunicationset des programmes de télévi-
sion, pour les télécommunicationsseulement,pour
la réception des programmes de télévision seule-
ment, etc.
En règle générale, lecoûtd'ensembled'un sys-
tème téléphonique par satellite passe par un mini-
m u m pour un coût de stations terriennes relative-
ment élevé. L a situation est différente dans le cas
d'unréseaucomprenantungrandnombre de stations
pourlaréceptiondes programmes de radiodiffusion
sonore et visuelle. Pour un nombre important de
stations, il est indiqué d'utiliser des installations
plus petites et moins onéreuses. Dans un réseau
spécialisé de distribution de télévision par satel-
lite, le rendement économique du système croît
très rapidement en fonction du nombre de stations
du réseaula.
En principe, le type de satellite qui sera utili-
sé pour le système national canadien avec'une ca-
pacité de 12 répéteurs fournissantchacun 960voies
téléphoniques ou un canal de télévision coûterait
environ 7,5 millions de dollars. Avec ce type de
système, lecoûtapproximatifdes stationsterriennes
utilisées peut être de 2,5 à 3 millions de dollars,
1.
2.
W.L. Pritchard : Communications satellites,
presented at the Chania International Confe-
renceon SpaceresearchandApplications, 1970.
N.V. Talyzine, L.I.Kantor et 1. M. Paianski:
Paramètres de puissance et rendement écono-
mique optimaux pour les systèmes de télécom-
munications par satellite, Journal des télécom-
munications, vol. 38 - V/1971.
20
alors qu'une station terrienne destinée uniquement
à la réception de 12 canaux de télévision ne coûte-
rait pas plus de quelque 130.000 dollars. Dans le
cas du système canadien, les coûts totaux ont été
estimés à environ 90millions de.dollars pour un
prototype de satellite et trois modèles de vol, les
moyens de lancement, deux stations terriennes
principales, cinq stations régionales et vingt-cinq
stations pour la réception des programmes de télé-
vision et pour la téléphonie.
Les propositions de systèmenational par satel-
lite pour les Etats-Unis donnent un coût compris
entre environ 70 millions de dollars et un chiffre
largement supérieur à 200 millions de dollars se-
lon la capacité (danscertainscasjusqu'à 48 canaux
de télévisionou environ 34.O00 voies téléphoniques),
le type et le nombre de stationsterriennes(jusqu'à
400 dans certains projets).
Dans un système de satellite de radiodiffusion,
les dépenses d'investissement et les frais d'exploi-
tation du secteur spatial et du secteur terrestredé-
pendent de la configuration requise pour la réalisa-
tion des objectifs du système en ce qui concerne,
par exemple, la fréquence et la méthode de modu-
lation, le mode de transmission du son,la superfi-
cie de la zone de couverture, le nombre de pro-
grammes à diffuser simultanément, etc.
D'unemanière générale, il s'agit de choisir
entre, d'une part, un satelliteet des moyens de lan-
cement puissants, et par conséquent coûteux, avec
des installations réceptrices peu coûteuses, et,
d'autre part, un satellite moins puissant,plus petit,
avec des installations réceptrices plus sensibleset
coûteuses. La première solution serait plus avan-
tageusequandles pointsde réceptionsont nombreux
et disséminés sur de vastes étendues, la seconde
pourrait mieux convenir quand le nombre de points
de réception est assez limité. Il y a lieu de remar-
querquecesfacteurs sont plus ou moins importants
selon la situation existantede la couverture du ter-
ritoire par le réseau de télévision. Etant donnéque,
dans la majorité des cas,les systèmesde satellites
de radiodiffusion sont étudiés avant tout pour une
utilisation à des fins éducatives dans les pays en
voie de développement, les étendues de territoire
à couvrir seraient vastes et les points de réception
nombreux, en sorte que ce seraientles installations
de réception au solquiabsorberaientla plus grande
partie des dépenses d'investissement.
Les coûts totaux indiquéspourdivers systèmes
varient considérablementselon qu'ils comprennent
ou non les coûts secondaires. Parmi ces derniers,
on peut mentionner les coQts de satellites de ré-
serve (en orbite ou au sol) ; de l'assurance contre
les lancements manqués ; des installations de télé-
mesure, de poursuiteet de commande; destravaux
de génie civil pour la construction des stations ter-
riennes ; et de formation de personnel. Les coûts
de recherche et de développement seraient varia-
bles selon qu'il faille réaliser spécialement un sys-
tème par satellite pour des besoins particuliers ou
qu'il soit possible d'utiliser un modèle de système
existant enlemodifiantlégèrement. Enoutre, laplu-
part des estimations ont été faites avant la Confé-
rence administrativemondialedes télécommunica-
tionsspatiales,quis'esttenueàGenève, en juin et
juillet 1971.Certainesdécisionsconcernantdescon-
traintestechniquespeuvent encoreveniraffecterles
coQts.
Plusieursétudesde coûtsde systèmesde satel-
lites deradiodiffusionontétéeffectuéesau seind'or-
ganisations internationales telles que les Nations
Unies et l'UIT, ainsi quepar divers organismesna-
tionaux et entreprisesprivées. Iln'estpaspossible
de donner ici plus qu'une indicationdesrésultatsde
quelques-unesde ces études, mais ontrouvera des
informationsplus détailléesdanscertainsdes docu-
ments énumérés dans la bibliographie (annexe1).
Divers prototypes d'équipements spéciaux de
réception communautaire (antennes, convertis-
seurs, etc.) ont été mis au point et expérimentés
et les coûtsen ontété évalués pour une fabrication
en série. Si certains résultats donnent un coût de
l'ordre de 150 dollars comme il est indiquéparle
Groupe de travail sur les satellites de radiodiffu-
sion directe, aux Nations Unies, d'autresrésultats
font ressortir des chiffres soit plus faibles, soit
plus élevés. D'un intérêt particulier sont les chif-
fres fournis par des autorités de l'Inde et selon
lesquels l'équipementcomplémentaire de réception
pourrait être fabriqué en Inde pour une sommecor-
respondant approximativement à 100 dollars. Il
est évident que si untel équipement doit être fabri-
qué par petites quantités, les coûts seraientbeau-
coup plus élevés que certaines estimations faites
pour une fabrication en série.
Une étudeeffectuéeenInde11concernantquatre
solutionspossibles pour couvrir tout le territoire
par la télévision a donné les résultats suivants :
Système CoGt COGt
initial annuel de
maintenance
(millionsde dollars
des Etats-Unisl
Stationsémettrices classiques avec
liaisonsterrestresde faisceauxhertziens
(150émetteurset 24 O00 km de liaisons
en micro ondes) 393.60 26.28
Radiodiffusionpar satelliteexclusivement
(uneou deux stationsterriennesd'émission;
réceptiondirecte par 560 O00 récepteurs
communautairesde village, d'un coût de
345dollarschacun) 225.05 9.50
Stationsde retransmissionclassiques
avec liaisons par satellite (150stations
de retransmissionavec équipementde
réceptionadditionnel) 325.15 21.70
Système hybridecombinant la retrans-
mission et la radiodiffusiondirecte (cinq
stations de retransmission) 224.04 9.78
1. B.S.Rao,P.L.Vepa,M.S.Nagarajan,H.Sitaram et B.Y.Nerurkar:
Satellite Television:A system p.oposa1 for India,Space Exploration
and Applications,Papers presented at the United Nations Conference
on the Exploration and Peaceful Usesof Outer Space,Vienna 1968;
Nations Unies,New York,1969.
21
Une étude semblable effectuéeau Brésil/l donne
les chiffres suivants pour un réseau assurant sur
toute l'étendue du pays les télécommunications et
la réception des programmes de télévision :
COüt Maintenance sur
5 ans 10% pour les
&les 20% pour les
liaisonsen faisceaux
hertziens
(millionde dollarsde6 Etats-Unis1
Système de câbles comprenant 6O00 km
de càble principal, 100O00 km de câbles
de raccordement et 23O00 km de câbles
d'alimentation 400 mo
Système de liaisons en hyperfréquences
de 129 O00 km avec 3375 stationsde
relaiset 1 420stationsterminales 170 170
Système de satellites comprenant deux
satellites,1 O00 stationsde télbcommuni-
cations,t2 stationsréceptriceslémettrices
et 152O00 postes pour la réception directe 116.1 19
Ces estimations, parmi d'autres, montrent que ce
sont les récepteurs de télévision qui, dans les dé-
penses d'investissement, représentent 1'élément
principal. Dans la télévision transmise par des
moyens terrestres, les stations représentent des
coûts importants, alors qu'il est fréquent que le
coQt d'un satellite d'un système àliaisons spatiales
n'excède pas 10%des dépenses d'investissement.
C'est pourquoi il a été souligné que tout cequipour-
rait être fait pour abaisser le coût des récepteurs
ou pour les faire durer plus longtemps, ou tout in-
vestissement dans le satellite ayant pour effet de
réduire le coQt de la modification des récepteurs
au sol affecterait sensiblement le coût total.
Pour ce qui est du coQt du satellite et de son
lancement, une des meilleures indications que l'on
possède est l'offre faite par Hughes Aircraft C o m -
pany pour un satellite semblable à celuidu système
national canadien (HS3331, capable de transmettre
concurremment deux programmes de télévisiondes-
tinés à des récepteurs communautaires. Ce satel-
lite peut être lancé par la fusée Thor Delta. Le
coQt estimé d'un satellite et de son lancement
(compte tenu d'une s o m m e pour la souscription
d'une assurance en cas d'échec) est d'environ 15
millions de dollars.
L a m ê m e société a indiqué un prix d'environ
29 millions de dollars, pour un secteur spatial
comprenant :
(a) Deux satellites synchrones de télévision
(b) Fusées porteuses et moyens de lancement
(c) Satellite de réserve (au sol) ou assurance
correspondante.
Etant donné que l'utilisation de systèmes de ra-
diodiffusion par satellites est prévue en premier
lieu à des fins éducatives, des calculs ont été faits
également pour connaître ce qu'un système total
représenterait du point de vue des frais par élève
et par an. ïï va de soi que les chiffres obtenus va-
rient sensiblement selon la nature des coQts pris
en considération et les hypothèses admises quant
aux coûts des divers éléments.
5. D I F F E R E N T E S SOLUTIONS
Les progrès techniques ont mis à notre disposition
plusieurs méthodes utilisables pour la communica-
tion et la distributionde toutessortes de messages
électroniques. U n exemple peut en être donné en
ce qui concerne un "programme de télévision"
actuel. Un tel programme peut être diffusé par les
moyens suivants :
satellites;
réseaux de faisceaux hertziens et d'émetteurs ter-
restres traditionnels, avec possibilité d'ajouter
des canaux dans les gammes des hautes fré-
quences (bande des 12 GHz);
systèmes de câbles de diverses sortes ;
bandes magnétiques video, video-cassettes,video-
disques;
combinaison de deux ou plus de ces méthodes, par
exemple satellites et systèmes de câbles ou
d'émetteurs.
M ê m e s'il est possible de définir les avantages et
inconvénients techniques de chacune de ces solu-
tions, il est évident qu'une décision ne peut être
fondée sur les seuls aspects technologiques. Quoi-
que d'importance majeure, les caractéristiques
techniques et les considérations économiques doi-
vent être placéesdans une plus large perspective.
Les problèmes qui se posent vont du besoin d'éta-
blir des priorités sociales pour l'utilisation des
fréquences radio-électriques à l'importance rela-
tive qui pourrait ou devrait être accordée à la té-
lévision éducative dans un contexte donné. Ces
problèmes obligent à leur tour à considérer les
effets possibles de la technologie des satellites.
1. Comissao Nacional de Atividades Espaciais,
Sao José dos Campos, Brésil, mai 1968.
22
III. EFFETS DES COMMUNICATIONS PAR SATELLITES
1. GENERALITES
L'importance que revêtent les communications par
satellites est l'occasion d'autant d'interprétations
qu'il s'exprime de théories sur le rôle, la fonction
et l'effet des communications sur les individus et
la société. Il semble que, maintes fois, les atti-
tudes envers les communications par satellites se
sontcristalliséesàundegré inaccoutumé autour de
pôles opposés dansla controverse sur les moyens
d'information et les messages. Ceux pour qui "le
moyen est le message même", pour qui les voies
de communication ont en elles-mêmes une impor-
tance décisive, décrivent souvent les satellites de
communications comme le sommet de la révolution
dans les communications et l'informationd'où doit
sortir la transformation de notre monde en un vil-
lage universel. Au contraire, ceux pour qui le
moyen, la voie de communication, passe après le
contenu, après ce qui est communiqué, semblent
plus hésitants. Certains considèrent les communi-
cations par satellites comme un nouveau pas vers
des moyens de grande information encore pluspuis-
sants et envahissants dont le contenu assujettit les
individus à un ordre technocratique. D'autres pré-
voient, sinonune prison universelle, du moins une
masse universelle d'individus chancelants,plusou
moins désemparés, sous l'effetdeflots permanents
d'informations incohérentes.
Sans prendre parti - sauf peut-être pour con-
sidérer ces opinions comme se complétant plutôt
que s'excluant mutuellement - nous pensons que
certaines observations générales, quoique plusm o -
destes, sont à leur place ici.
Les changements intervenusdanslessystèmes
de communications et grace auxquels unplus grand
nombre de personnes peuvent accroître leurs pos-
sibilités d'information, d'éducation ou de distrac-
tion, et cela avec l'avantaged'un plus grand choix,
pourraient avoir en eux-mêmes de profondes con-
séquences, indépendamment du message transmis
à un moment quelconque. C'estpar sa seule pré-
sence que la télévision est appelée à mettre fin au
sentiment d'isolement des communautés éloignées.
L'effet de l'introductiond'un moyen tel que la té-
lévision est évidemment d'autant plus grand que
les autres moyens d'information sont moins pré-
sents dans un milieu donné. Les préoccupations
et les craintes exprimées au sujet de la diffusion
possible par satellites de programmes de télévi-
sion non désirés montrent bien l'importance attri-
buée à la fois au moyen et au message, quelleque
soit la position théorique adoptée. D'une part,
on reconnaitla plus grande influence de la télévi-
sion par comparaison avec un moyen tel que lara-
diodiffusion sonore sur ondes courtes,d'autre part,
on conçoit que certains contenus de messages sont
plus acceptables - ou plus difficilement accepta-
bles - que d'autres.
O n entend souvent dire qu'une des principales
conséquences de la technologie moderne des com-
munications, telle qu'elle est spécifiquement re-
présentée par les communications par satellites,
serait l'informationinstantanément et universelle-
ment disponible. Le problème serait alors celui,
non plus de l'existence de l'information,mais de
sa sélection. Cela impliqueraitla reconnaissance
du besoin de nouvelles formes d'éducation afin que
"les individus puissent faire face avec efficacité,
imagination et discernement à la surabondance
d'informations''/l, ou de la place importanteque
tiennentles moyens degrandeinformation,de l'im-
portance de leurs buts, de leurs principes et de
leurs pratiques. Cependant, il n'est pas possible
de traiter ces problèmes sans indications sur les
tendances, les possibilités et les effets de commu-
nications par satellites à la lumière de certainsde
leurs aspects plus nettement définis. Les effets'
peuvent être vus sous divers angles, en réponseà
des questions telles que celles-ci : quelle sorte
d'information peut ou doit être transmise par sa-
tellites ? Sous quelles formes ? Par qui ? Pour
qui et à quelle fin ? Dans quel contexte ?
Les services de communications par satel-
lites sont mis en exploitation dans des contextes
1. Michael N. Donald : The Unprepared Society.
23
socio-économiques,politiques et culturels très di-
vers. Les effets en seront donc variables d'unpays
à un autre ou d'une région à une autre. Une des dif-
férencesfondamentalesseprésenteraentreles pays
possédant déjà un réseau de télécommunications et
de radiodiffusion bien développé et les pays aux
moyens d'action limités et insuffisants, où des fac-
teurs géographiques et autres augmentent les diffi-
cultés qu'ils éprouvent à créer des réseaux cou-
vrant tout leur territoire. Ces deuxcatégories cor-
respondraient généralement,maisnonparfaitement,
aux régions industrialisées et aux régions'en voie
de développement.
Il a été affirmé que la technologie des satel-
lites serait particulièrementinappropriéeaux pays
en voie de développement parce qu'elle est coû-
teuse, extrêmement complexe et qu'elle pose de
nouveauxproblèmesalorsqueles problèmesactuels
restent à résoudre.
S'ilest bien évident que le facteur coûtest une
considération essentielle, le niveau des dépenses
ne doit cependant pas empêcher de procéder à une
évaluation au point de vue des buts de développe-
mentdontlaréalisation peut être favoriséede cette
manière, et dans certains cas de celle-là seule.11
faut d'ailleurs ajouter qu'il ressort d'estimations
financières que les coûts des systèmes par satel-
lites ont suffisamment diminué pour être éventuel-
lement à la portée des pays en voie de développe-
ment et pour représenter, à tout le moins, une op-
tion à prendre sérieusement en considération.
Il a été reconnu dans diverses organisations
internationales, et en premier lieu aux Nations
Unies, qu'un maximum d'efforts devaientêtre faits
pour aider les pays en voie de développement à bé-
néficier de la technologie spatiale. O n a insistésur
le fait que, si ces pays continuent de compter sur
les techniques traditionnelles sans se lancer dans
la nouvelle technologie, leur retard par rapport
aux pays technologiquement avancés, loin de se
combler, iras'accentuant. "Plusieursapplications
pacifiques de l'espaceextra-atmosphériquepeuvent
être maintenant mises en oeuvre dans les pays en
voie de développement pour donner à ceux-ciune
nouvelle impulsion dans la voie du progrès. Par
dessus tout, il est nécessaire de veiller à ce que
ces pays ne soient pas contraintsdepasserpar les
memes étapes que celles par où sont passés au
siècle dernier les pays maintenant technologique-
ment avancés.Nombre detechniquestraditionnelles
deviennent beaucoup plus efficaces en fonction de
leurs coûts sion les combineavec desapplications
spatiales. L'explosion démographique et le monde
qui se rétrécit rapidement ne permettent pas que
l'on retarde les avantages à retirer de l'espace
jusqu'à ce que les méthodes plus anciennes aient
été épuisées. La question n'est pas de savoir si
les pays en voie de développement peuvent se per-
mettre les utilisationspacifiques de l'espace extra-
atmosphérique mais plutôt s'ils peuvent se per-
mettre de s'en désintéresser."/1
Une autre grande inégalité du monde
d'aujourd'hui à laquelle il convient de porter re-
mède est la disparité entre les centres urbains
et les régions rurales, particulièrement apparente
dans le cas de l'information etdes moyens de com-
munication. Ces moyens Sont traditionnellement
créés d'abord dans les villes, d'où ils pénètrent
lentement à la campagne, si toutefois ils y pénè-
trent jamais. Les réseauxdetélécommunications
terrestres et de télévision ne parviennent presque
jamaisà couvrirtout leterritoire. En conséquence,
seules pouvaient profiter des nombreux avantages
d'une sociétémoderne lescommunautés des grandes
zones métropolitaines ou celles qui étaient reliées
physiquement à ces zones. Grâce aux communica-
tions par satellites,il est maintenant possible d'at-
teindre des communautés isolées dispersées sur
une vaste région sans avoir à supporter des dé-
penses prohibitives ... Cet aspect de la technolo-
gie spatiale est particulièrement important pour
les pays en voie dedéveloppement où l'agriculture
joue un rôle prépondérant et où de larges sections
de la population vivent en dehors des villes et pré-
sentent un faible niveau d'alphabétisation. Les pro-
grammes d'enseignement et d'information suscep-
tibles de contribuer à développer l'idée de moder-
nisation et l'emploi de nouvelles techniques pour
la production alimentaire et l'amélioration de la
santé publique et de l'hygiène sont beaucoup plus
faciles à appliquer si de bonnes liaisons audio-
visuelles peuvent être établies de façon à couvrir
tout le pays. D'autre part, beaucoup de pays en
voie de développement sont placés devant un pro-
blème grave créé par des forces sociales dedésin-
tégration. Ils ne subsisterontque par l'intégration
de nombreux groupes tribaux-religieux et régio-
naux ayant des traditions culturelles et politiques
distinctes. Un système unique de communications
de masse faisant partager à toute la population la
m ê m e expérience peut jouer un rôle important en
créant le sentiment de l'unité du territoire"/l.
I l ,Jusqu'à l'apparition de la technologie spatiale,
2. EFFETS DANS LE DOMAINE DE
L'INFORMATION, DE L'EDUCATION
ET DE LA CULTURE
Un des avantages potentiels les plus évidents des
communications par satellites serait la fourniture
de liaisonspeu coûteusesetsûrespourles services
téléphoniques, télex et similaires dans le monde
entier. Les opinions diffèrent toutefoissurcequ'en
seraientlesconséquences. Les gens écriraient-ils
1. Extrait de : The application ofSpace technolo-
gy to development, rapport établiparVikram
Sarabhai, P.D. Bhavsar, E.V. Chitnis, et
P.R. Pisharoty pour le Comité consultatifsur
l'applicationde la science et de la technique
au développement (documentdesNations Unies
E/AC.52/XV/CRP. 1, 9 juin 1971).
24
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  • 1.
  • 2.
  • 3. Guide des communications par satellites ’ .( par Edward Plornan I Unesco
  • 4. 1972 Année internationale du livre Achevé d'imprimer dans lesAteliers de l'ûrganisation des Nations Uniespour 1'éducation,la scienceet la culture, phce de Fonten0.v. 75 -Poris 7e COM/72.XVII/66.F 8 Unesco 1972
  • 5. AVANT-PROPOS Ce petit livre a pour principal objet de fournir aux personnes responsables de questions de planifica- tion et de communications des renseignements fon- damentaux sur les caractéristiques, les formes d'utilisation et les effets des communications par satellites, cela afin de les aider à évaluer quelle contributioncesdernièrespeuvent apporterau déve- loppement. Sa publication fait partie du programme de l'Unesco visant à encourager l'emploi des com- munications spatiales pour la libre circulation de l'information, l'extension de l'éducation et le déve- loppement des'échanges culturels. Le programme en question est exécuté en étroite collaboration avec les Nations Unies et l'Unioninternationaledes télécommunications et ce livre répond au désir exprimé par le Comité des utilisations pacifiques de l'espace extra-atmosphérique,auxNationsUnies, qu'une telle étude, rédigée en termesnon techniques, soit publiée au nombre des documents qui fontle point des avantages potentiels des applications pra- tiques de l'espace. Le remarquable développement de la technolo- gie spatiale au cours des dix dernières années a at- tiré l'attention sur les possibilités d'utilisation des satellites pour étendre rapidement les services de télévision aux communautés qui ne peuvent être at- teintes par les émetteurs traditionnels existants. Techniquement, cela est certes réalisable, mais les aspects économiques, les rapports coûts-rende- ments, les structures organiqueset les dispositions juridiques nécessaires sont encore à l'étude. S'il estvrai quela présente étudeconfirme les espoirsselonlesquelslescommunications spatiales sont très capables de stimuler la libre circulation des nouvelles et de l'information, de contribuer à la rénovation et à l'extension de l'éducation et de favoriser les échanges culturels,elle insiste égale- ment sur le fait que la technique seule ne fournit pas la solution facile des problèmes mondiaux des communications,de l'éducation etdu développement. Les satellites de communications doivent être considérés dans une large perspective, comme fai- sant partie d'une structure complexe de réseauxde telécommunicationsinterconnectés.Ils sontapparus à un moment oùla technologiedes communications et de l'information entrait dans une phase de pro- fonde transformation. L'utilisationde possibilités techniques nouvelles tellesquelesvidéo-cassettes, la distribution par câbles des sons et des images et les ordinateurs, ainsi que l'exploitationdes sa- tellites de communications doivent être associées à des moyens plus traditionnels dans une politique et up plan de communications formant un ensemble cohérent. Les profondes incidences de l'utilisation des satellitespour le service de radiodiffusion de ca- ractère public et éducatifsontégalementsoulignées dans le livre. Le satellite n'estparlui-mêmequ'un élément d'un système qui comprend, d'une part, des stations terriennes, des appareils récepteurs, des installations d'énergie et de maintenance et l'interconnexion avec les réseaux terrestres, et, d'autre part, l'ensemble complexedesactivitésqui concernent la préparation, la production et l'utili- sation des programmes'et leur rétroaction et qui posent des problèmes d'organisation, de gestion et juridiques. Les coûtsmentionnés ne peuvent donc avoir qu'une valeur indicative et il ne faut pas perdre de vue que, dans un système opérationnel, lesdépensesde "software" seronttrès supérieures aux dépenses d'équipement. Le programme de l'Unesco prévoit une assis- tance aux Etats membres pour l'étude de l'utilisa- tion des communications spatiales au profit de l'in- formation, de l'éducation, de la science, de lacul- ture et du développement, et plusieurs enquêtes préliminaires ont déjà été entreprises àlademande de pays isolés ou groupés régionalement. Une par- tie de l'expériencetirée de ces études a été incor- porée dans ce livre qui, nous l'espérons, aidera à procéder à une juste évaluation despossibilitésdes satellites. Nous tenons à exprimer nos remerciements à l'Union internationale des télécommunications de l'aide qu'elle nous a apportée à l'occasion de la présente publication ainsique dans d'autresaspects du programme de l'Unesco relatif aux communica- tions spatiales.L'auteur dece livre est M.Edward 3
  • 6. Ploman, ancien directeur des relations internatio- nales à la Radiodiffusion-Télévisionsuédoise, ac- tuellement directeur de l'Institut international de radiodiffusion (International Broadcast Institute) et qui a dirigé plusieurs missions d'experts de l'Unesco dans le domaine des communications spa- tiales. Les opinions exprimées sont celles de 1'auteur. 4
  • 7. TABLE D E S MATIERES 1. L E S SATELLITES DE COMMUNICATIONS . . . . . . . . . . . . . 7 1. Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 2. Réalisation de systèmes de communications par satellites . . . . 8 A. Bref aperçu historique . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 B. Différents types de systèmes . . . . . . . . . . . . . . 9 C. Satellites de communicationsde point à point . . . . . . . 10 D. Satellitesde distribution . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1 E. Satellites de radiodiffusion . . . . . . . . . . . . . . . 1 1 Caractéristiques des systèmes de communications par satellites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 A. Souplesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 B. Capacité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 C. Couverture géographique et coût . . . . . . . . . . . . 13 D. Inconvénients . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 3. II. APPLICATIONS D E S SATELLITES DE COMMUNICATIONS . . . . . . 15 1. Systèmes de communicationspar satellites. existants et en projet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 2. Formes d'utilisation et but des systèmes . . . . . . . . . . . 16 3. Catégories de services et d'usagers . . . . . . . . . . . . . . 18 4. Remarques sur les coûts . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 5. Différentes solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 III. EFFETS DES COMMUNICATIONS PAR SATELLITES . . . . . . . . 23 1. Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 2. Effets dans le domaine de l'information. de l'éducation et de la culture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 3. Incidences juridiques et droit international applicable . . . . . . 27 4. Cadre institutionnel. organisation et planification . . . . . . . 29 IV. R E M A R Q U E S EN GUISE DE CONCLUSION . . . . . . . . . . . . 31 ANNEXE 1 .Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 5
  • 8. 1. LES SATELLITES DE COMMUNICATIONS 1. GENERALITES Le premier service de télécommunications offert au public a été le télégraphe, auquel sont venus s'ajouter le téléphone,lesradiocommunications,la radiodiffusion sonore et visuelle et maintenant l'accès à distance à des systèmes électroniques d'informations et de données. Le premier moyen de transmission a été le câble télégraphique ter- restre, puis on a vu apparaître les câbles télépho- niques terrestres et sous-marins,les radiocom- munications sur ondes courtes, les liaisons par faisceaux hertziens et les câbles coaxiaux terres- tres et sous-marins. Si chaque nouveau mode de transmission représentaitune améliorationdu point de vue de la qualité, de la fiabilité, de la capacité et des coûts, il ne faisait qu'élargir les possibili- tés offertes par chaque moyen de communication particulier dont chacun comportait ses propres li- mitations. Tous pouvaient être décrits comme des liaisons à itinéraire unique et à capacité fixe, ca- pables seulementdefairecommuniquer deux points de la surface terrestre, certains directement, d'autres par l'intermédiaire d'un équipement com- pliqué de commutation. Grâce àlapropriétédesondesradio-électriques de traverser l'espace sans connexion matérielle, l'application de la technique des radiocommunica- tions a conduitégalementàladiffusion de messages captés simultanément par de nombreux récepteurs dispersés sur de vastes régions. L'emploi des ondes radio-électriques,tantpourles radiocommu- nicationsque pourlaradiodiffusion, est conditionné par le spectre limité des fréquencesradio-électri- ques utilisables et par la pression exercée par les anciens etlesnouveauxservicesde communications luttant sur le plan national et internationalpourles bandes de fréquences disponibles. Alors que la ra- diodiffusion sonore peut être diffusée dans des conditions satisfaisantesdeplusieurs manières, la largeur de bande requise pour la télévision oblige à recourir.à des hautes fréquences dont les condi- tions de propagation sont strictement limitées. En conséquence, pour que les services de télévision n'aient pas un caractère purement local, il faut qu'une chame de stations émettrices soit consti- tuée au moyen de câbles coaxiaux ou de liaisons par faisceaux hertziens envisibilitédirecte. Outre qu'elle est onéreuse, cette solution est d'applica- tion limitée. Les relais hertziens ne peuvent être utilisés pour la traverséedes océans et les câbles sous-marinsde capacité suffisante sont d'un coQt extrêmement élevé. Les services de télécommunications se sont développés initialement sur la base des caracté- ristiques des moyens de transmission, ce qui a conduit à l'exercice de la souveraineté nationale pour l'exploitationintérieure,à des arrangements bilatéraux pour les services internationaux et à des accords multilatéraux pour une gestion toutau moins partielle du spectre des fréquences radio- électriques par l'attributionet l'enregistrementde fréquences d'exploitation déterminées pour des services de radiocommunicationdéterminés. Plusieurs de ces concepts traditionnels sont rendus caducs par la création et le développement des services de communications par satellites. Les communicationspar satellitessontlepro- duit des réalisations technologiques enregistrées dans deux principaux domaines : l'espace.et les communications. La condition première de toute activité spa- tiale est cependantindépendantedel'état de latech- nologie puisqu'elle concerne l'aptitude à calculer la vitesse nécessaire pour soustraireune masse à l'effet de la pesanteur et la mettre sur orbite. Ces connaissances dérivent d'une très ancienne branche de la science, la mécanique céleste, dont le début remonte à l'époque où l'homme s'est mis à étudier le mouvement des étoiles. Une branche si lointaine, en fait, qu'on a pu dire que "c'était une science presque enfouie dans la naphtaline quand la technique des fuséesnouvellement élabo- rée la remit en honneur''/l. 1. H.G. Stever et R.G. Schmitt :"The technical prospects in outer space. Prospects for man and Society, ed. by, L.P. Bloomfield, Frede- rick A. Praeger, New York, 1968. 7
  • 9. Dans les vols spatiaux en général, l'élément techniquefondamentalest lapropulsion,puisque le problème du lancement d'objets dansl'espacesera- mène à créerla poussée initiale requisepour faire échapper l'objet à l'attractionterrestre et lui im- primer la vitesse nécessaire pour qu'il maintienne sa route par l'inertie de son mouvement. Des progrès rapides ont été accomplis dans les systèmes de transport convenant à une grande diversité d'engins spatiaux. "Les premières acti- vités, qui remontent à la fin des années 1950, ne portaient que sur des missions de modeste enver- gure et sur des satellites relativement légers ; . elles ne visaient généralement qu'à lancer des en- gins expérimentaux destinés à des travaux assez simples de recherche spatiale. Mais, dès ledébut des années 1960, les programmes s'étendaient à de nouveaux domaines tels que la réalisation de sondes destinées à étudierl'environnementlunaire et le milieu interplanétaire. Aujourd'hui ...des engins très divers sont couramment lancés ... Parmi les différentes fusées aujourd'huiutilisées après avoir fait leurs preuves, il en existede nom- breuses capables d'être adaptées aux besoins de telle ou teiie mission''/1. L a techniquedesfusées est maintenantcapable de communiquer àdes chargesutiles1'accélération voulue pour atteindre lestrès grandesvitessesleur permettantdedécrireuneorbiteautour de laTerre, ou d'échapperàla Terre pour allervers la Lune ou vers les autres planètes et elle peut également at- teindre undegréélevéde précisionlorsqu'elleplace des objets en orbite autour de la Terre. tesse élevée requise pour leur mission, coût dans lequelentrentlamise au point desfuséesporteuses, la création et l'exploitation de bases de lancement complexes, la fabrication du matériel et le carbu- rant, représenteune part importante des dépenses des programmes spatiaux. Cependant, si les frais de mise au point sont énormes, ce sont les coQts opérationnels qui sont-en définitiveles plus impor- tants, et il en sera ainsi tant que les dépenses les plus fortes viendront de ce que lafusée porteusene sert quepourun seulvol. Malgré de très sensibles diminutions des coûts, les frais de lancement ac- tuels sont encore indiqués comme se situant entre 12.000 et 15.000 dollarsparkilogramme decharge utile placée en orbite synchrone. Par conséquent, il est vraisemblable qu'un des principaux objectifs des programmes spatiauxdesdix prochainesannées consistera à mettre au point des stations spatiales habitées desservies par des fusées réutilisables capables de transporter des hommes dans les deux sens entre ces stations et la Terre et d'un point à un autre de l'espace. Ces stationsspatiales auront pour personnel non pas des astronautes, mais des ingénieurs des télécommunicationsqui s'occuperont de l'installation, du fonctionnement et de la mainte- nance des satellites de communications. M ê m e s'ilestdefaitquelesfraisdelancementont diminuéetm ê m e siplusieurspays, individuellement L e coût du lancement d'engins spatiaux à la vi- ou en groupes, se créent actuellement des moyens de lancement de satellites, on peut s'attendre que, du moins dans un avenirimmédiat, seuls quelques- uns d'entre eux auront à cet égard de grandes pos- sibilités. La plupart des pays ou groupes de pays quidésirentcréerleurpropre systèmepar satellite devraient donc négocier la fourniture de moyens de lancement avec ceux qui ont déjà mis au point cettetechnologie. C o m m e dansla plupart desautres activités spatiales, la coopération internationale est donc un facteur essentiel. L'existencedes moyens de propulsion néces- saires pour placer des satellites sur orbite serait toutefois dépourvue devaleur pratique en l'absence de communications efficaces avec les engins spa- tiaux. Non seulementles communications spatiales font partie intégrante des activitésspatiales en gé- néral, mais encoreelles sont un desfacteurs clés de la recherche spatiale et de la technologie spa- tiale appliquée, car, sanscommunications aucune activité humaine valable ne serait possible dans l'espace. Les communications spatiales et la tech- nologie des ordinateurs dépendent des innovations et des progrèsdel'électronique,quiont commencé par l'invention du transistor en 1948. Depuis cette époque, la tendance a été à la production de dispo- sitifs électroniquestoujours plus petits, plus fia- bles et d'une plus grande souplesse d'emploi, ces dispositifs étant devenus essentiels pour la fabri- cation des équipementsutilisés dans l'aviation,les ordinateurs et l'industrie spatiale et des télé- communications. 2. REALISATION DE SYSTEMES DE COMMUNICATIONS PAR SATELLITES A. Bref aperçu historique: Alors que, de toute évidence, la réalisation de sys- tèmes de communications par satellites s'appuie sur des siècles de progrès scientifiques et tech- niques, on sembleêtre généralementd'accordpour faire remonter l'histoiredes satellitesde commu- nications à un moment et à une personnebiendéter- minés :octobre 1945, quand Arthur C.Clarke, un jeune expert britannique en radioélectricité et écri- vain de vulgarisation scientifique, publia un article prophétique intitulé : "Extraterrestrial relays". Dans cet article, Clarke émettait l'idée de combiner la technique desfuséeset celle desmicro- ondes pour mettre en orbites géostationnairesau- tour de la Terre viraient de relais pour les transmissions émanant de la Terre. Et il faisait la remarque suivante : des satellites artificiels qui ser- 1. Joseph B. Mahon : Les fusées porteuses et leurs applicationsaux télécommunic.ationsspa- tiales, Journaldestélécommunications,Genève, vol. 38 - V/1971. 8
  • 10. "Beaucoup pourront considérer la solution propo- sée danscetteanalyse comme extravaganteet donc impossible à prendre au sérieux. Une telle attitude est déraisonnable, car tout ce qui est envisagé ici est le prolongement logiquede réalisationsdes dix dernières années, notamment de la mise au point de la fusée à longue portée dont le V-2 fut le proto- type"/l. Clarke fut réalisée, et cela d'une façon différente de celle qu'il avait imaginée. Les premières tenta- tives de communications spatiales qui eurent lieu dans lesdernièresannéesquarante et lespremières années cinquante furent faites non pas avec des ob- jets confectionnés parl'homme,mais avec la lune, utilisée comme réflecteur pour des signaux radar et des messages de radiocommunications. Les ex- périences avec des satellites artificiels ne purent commencer qu'au début de l'ère spatiale, à lafin de la décennie 1950-1960. Certaines de ces expériences étaient la suite logique de l'utilisation de la lunecomme réflecteur. L'orbite de la lune n'est rien moins qu'idéale pour les communications entre divers points situés àla surface du globe, mais avec des ballons métallisés lancés au moyen de fusées à une altitude suffisante et placés en orbite autour de la Terre, et avec des installationsappropriées au sol pour l'émission et la réception, des systèmes de communications par satellites passifs devenaient possibles. Ce concept fut mis en pratique par le Projet Echo 1, des Etats- Unis, lancé en aoQt 1960 avec un plein succèset uti- lisé pourlerelaisde communications téléphoniques, de fac-similéset de données. Ce satedite du type dénommé passif présentait diversinconvénients,le plusgraveétantlamauvaise utilisation de la puissance d'émission. Puisque, grâce à un nouvel équipement électronique miniatu- risé, le lancementde robotsautomatiquesétait réali- sable, des expériences furent entreprises avec des satellites pourvus d'un équipement de radiocom- munications de bord pour la réception, l'amplifica- tion et la retransmission de messages reçus dela Terre. Ces satellites "actifs" présentent des avan- tages qui leur donnent une telle supériorité sur les satellites passifs que c'est sur eux qu'ont porté presque exclusivement les travaux ultérieurs de mise au point. Ces premières expériences avaient pour but de déterminer des facteurs tels que la sélection opti- male des sous-systèmes pour les engins spatiaux: répéteurs, contrôle de stabilisation en orientation, alimentation en énergie, antenne, télémesure, com- mande et contrôle pour le fonctionnement dans un environnement Terre-espace. Elles apportèrentla preuve qu'il était possible de mettre en pratique l'idée de satellites actifs. Dès juin 1962, on procé- da, avec les satellites Telstar et Relay, à des ex- périences,àune grande échelle,de communications intercontinentales à large bande, y compris des transmissions de télévision. En l'espace de quel- ques années, on était passé des grands réflecteurs Il fallut quelque temps avant que l'idée de en forme de ballons à des répéteurs actifs perfec- tionnés. Et dès ces premiers temps, il devint évi- dent que lessystèmespar satellites pourraient of- frir une capacité et une souplesse d'emploi qui en feraient un point de convergence des efforts de dé- veloppement des communications internationales. Les progrès furent rapides et l'on peut dire queles communications par satellites ont passé par une période expérimentale d'environ cinq ans, suivie d'une période d'utilisation initiale des satellitesqui a abouti à leur exploitation commerciale régulière. B. Différents types de systèmes Un système de communications par satellite doit être considéré comme comprenant à la fois le sa- tellite lui-même, avecles installationsnécessaires de commande et de poursuite (secteur spatial)et les stations terriennes correspondantes (secteur terrestre). La différence existant entre les satellitespas- sifs et les satellites actifs a déjà été mentionnée; dans ce qui suit, nous ne nous occuperons plus que des derniers nommés. Les systèmes de communications par satel- lites peuvent être égalementdéfinis du point de vue de l'orbite choisie du satellite. Les premiers sa- tellites actifs expérimentaux (du type Telstar et Relay) furent lancés sur des orbites aléatoires, à une altitudemoyenne. Du faitque l'orbite étaitrela- tivement basse et la période de révolution du satel- lite autour de la Terre courte, la période pendant laquelle celui-ci était "visible" entre deux points donnés de la surface terrestre variait énormément d'une révolution à l'autre et était souvent limitée à quelques minutes. Outre le grand nombre de sa- tellites qui auraient été nécessaires pour assurer sans interruption les communications entre des points au sol, un autre inconvénient provenaitdece que les stations terriennes devaient être munies d'un équipement électronique très perfectionné et très coûteux, y compris des ordinateurs, afin que les antennes soient constamment pointées sur le satellite quels que soient les mouvements de ce dernier. lites sur orbite à une altitude d'environ 36.000 k m dans le plan équatorial offraitde bien meilleures possibilités pour les communications. U n satellite gravitant sur une telle orbite accomplit une révolu- tion autour de la Terre en 24 heures environ, c'est- à-dire à la m & m e vitesse que la Terre elle-même et conserve, par conséquent, la m&me position par rapport à la surfaceterrestre. A la différence des autrescorps célestes, y compris lessatellites qui décriventdesorbitesplus basses,un satellite placé L'idée originale de Clarke de placer des satel- 1. Arthur C. Clarke : Extraterrestrial Relays, Wireless World, october 1945, reproduitdans Voices from the sky, Harper and Row, New York, 1963. 9
  • 11. sur cette orbite géosynchrone semble occuper une position fixe dans le ciel. D e la Terre, un observa- teur voit toujours un tel satellite stationnaire dans la m ê m e position et ce satellite peut créer descon- ditions de "visibilité" constante entre n'importe quels points de la zone géographique qu'il couvre. La caractéristiqueet l'avantage principaux du sa- tellite géosynchrone résident dans sa position et son altitude fixes qui permettent de couvrir envi- ron le tiers de la Terre avec un seul satellite et quelque 90 70de la surface terrestre avec trois satellites équidistants. D'autres avantages opérationnels ont été mis à profit ces dernières années. L'emplacement et l'orientation fixes de ces satellites font qu'il est possibled'utiliser desantennes à grandedirectivité capables d'illuminer plus fortement une surface terrestre donnée. Le partage des fréquencesentre les stations terriennes et les stations de relais hertziens s'en trouve beaucoup facilité. Une autre méthode permettant de couvrirles latitudes de l'extrême Nord ou de l'extrême Sud qui ne peuvent être atteintes facilement à partir d'une orbite synchrone équatoriale consiste à lan- cer des satellitessurdes orbiteselliptiquesettrès excentriques de manière que le point le plus haut de l'orbite (apogée)se trouve au-dessus de la zone à desservir. C e sontdes satellites répondantà ces conditions qu'utilise l'URSS pour couvrir pendant 10 à 12 heures sans interruptionla totalité du ter- ritoire soviétique, y compris les parties les plus septentrionales. O n emploie aussi actuellement une méthode consistant à placer des satellites sur des orbites d'altitude moyenne à position contrôlée. Dans ce cas, il est possible de choisir différentes solutions telles que des orbiteséquatorialesou polaires sous- synchrones comportant des périodes de révolution en rapport simple avec la période de révolution de la Terre (c'est-à-dired'une durée de 12, 8 ou 6 heures). Ces systèmes sont principalement utili- sés pour certaines applications en matière de com- munications scientifiques et militaires. Ainsi qu'il a été dit plus haut, un système par satellite comprend les stations terriennes corres- pondantes. Dans certains systèmes, ces stations sont à la fois émettrices et réceptrices, alors que dans d'autres, elles sont spécialisées, les unes à l'émission, les autres à la réception. En règle gé- nérale, il existe un rapport direct entre la puis- sance embarquée et la sensibilité de l'équipement récepteur : en conséquence, plus le satellite est puissant, lourd et coûteux,moins l'équipement ré- cepteur au sol estcompliqué, volumineuxetcoûteux. L e modèle et la nature des stations terriennes utilisées est un des facteurs fondamentaux par les- quels se distinguent les divers systèmes de commu- nications par satellites considérés d'après leurs formes d'utilisation. De ce point de vue, ona main- tenant coutume de distinguer trois types principaux de systèmespar satellites:lessystèmespar satelli- tesde communicationsde point àpoint,les systèmes par satellites de distribution, et les systèmes par satellites de radiodiffusion (directe). O n peut dire également que ces divers sys- tèmes correspondent approximativementau déve- loppement de la technologie des communications par satellites. Les efforts de développement ont été orientés vers la réalisation de satellites plus puissants et par conséquent plus lourds, exigeant desfuséesporteuses pluspuissantes,demeilleures sources d'énergie à bord, une plus longue durée de vie utile,un contrôlede stabilisationen orienta- tion, des antennes plus directives,uneplus grande capacité en voies, une plus grande souplesse d'em- ploi,des possibilités de relais entre plusieurs satellites, etc. C. Satellitesde communicationsdepoint àpoint C o m m e ila déjàétéindiqué, un satellite synchrone peut couvrir approximativementle tiers de la sur- face du globe et assurer ainsides communications entre deux points quelconques au sol, quelle que soit la distance qui les sépare, dans les limites de sa couverture géographique. Les signaux sont transmis par l'intermédiairedu satellite entre des stations terriennes reliées aux réseaux existants de télécommunications terrestres. Cependant, di- verses contraintes techniques limitent encore la quantité d'énergie électrique disponible à bord, et, par voie de conséquence, la puissance de l'émet- teur du satellite. D e plus, une réglementation in- ternationale stricte impose, pour les émissions des satellites, des limites bien définies afin d'évi- ter des interférences avec lesservices terrestres et les autres services spatiaux. Il s'ensuit quele signal qui parvient à la Terre est faible, et donc que l'antenne de la station terrienne doit avoir un gain élevé, capter un minimum debruit radioélec- trique et être pointée avec précision en direction du satellite. Ces facteurs ainsi que certains autres font que, malgré les progrès de la techniqueet les réductions de coûts qui en ont résulté, les stations terriennesnécessaires àcette sorte de servicepar satellites de communications pour les transmis- sions de point à point surde grandes distances res- tent d'un coût élevé, de l'ordre de 3 à 4 millions de dollars. Il a été dit de ces systèmes de point à point qu'ils jouent le rôle de prolongement des réseaux terrestres pour assurer des services de télécom- munications à grande distance et à large bande. Cependant,lessystèmespar satellitesont d'autres caractéristiquesquenepossèdent pas les systèmes terrestres. Ils peuvent desservir non pas un seul et unique itinéraire d'acheminement, mais des iti- néraires multiples au moyen d'une seule installa- tion et répartir sur différentes bases des circuits parmi ces itinéraires. En outre, leur capacité en voies supérieure à celle des câbles sous-marins a permis d'assurer de nouveaux services tels que les transmissionstélévisuelles transocéaniques. 10
  • 12. D. Satellites de distribution En ramenant à moins d'un tiers de la surface ter- restre l'aire géographique à couvrir, il est possi- ble de transmettreun signal plus fort à une région de moindre étendue, ce qui élimine certaines con- traintes afférentes aux stations terriennes (les an- tennes peuvent être plus petites, les systèmes de refroidissement deviennentinutiles, etc.)et permet par conséquentd'enréduirelescoûtsdansde fortes proportions. Danscertains projets desystèmes par satellites dits de distribution, le coût des stations terriennes émettrices-réceptricesservantàla fois pour les télécommunications et la télévision a été évalué comme se situant entre 300.000 et 500.000 dollarsenviron. Des stationsterriennesuniquement réceptrices pourraient être simplifiées au point de ne pas coûter plus de 50.000 à 75.000 dollars. L a réalisation de ces projets rendrait possi- bles d'autres formes d'utilisation. Les systèmes de distributionne fonctionneraientpas essentielle- ment pour les transmissions à grande distance de point à point, mais pour assurer des liaisons avec ou entre un certain nombre de stations terriennes situées dans une aire géographique donnée, soit pour des communications bidirectionnelles (télé- phoniques, télex, etc.), soit pour la distribution de programmes detélévision sur unevaste étendue. Dans ce dernier cas, lerôledela station terrienne est de recevoir l'émissiondusatellite et de la trans- former pour qu'elle soit retransmise par un émet- teur de télévision normal. Le satellite de distribu- tion remplace ainsi les liaisons hertziennes norma- lement utilisées pour l'acheminementaux émetteurs des programmes de télévision, mais d'une façon plus souple et qui pourrait se révéler moins oné- reuse que par les méthodes terrestres. Les systèmes de distribution peuvent &tre uti- lisés d'un grand nombre de manières. Ils peuvent notamment assurer des services sur le territoire d'un grand pays, comme c'estactuellement le cas pour l'URSSet comme il est prévu pour le Canada, ou sur une région ou un groupe de pays, comme il est étudié pour l'Europe de l'Ouest. La configura- tion précise du système,letype et le coût du satel- lite et des stations terriennes,ainsi quelesformes d'utilisation dépendraientdesfinsexactesauxquelles le système serait appelé à servir. E. Satellites de radiodiffusion Avec le système de satellite de radiodiffusion, les formes d'utilisation seront tout autres. Dans cecas, les programmes de télévision (oude radiodiffusion sonore) transmis d'une station terrienne à un satel- lite puissant seraient diffusés à partir du satellite pour être captés par des récepteurs individuels, sans intervention de stations terriennes. Si les récepteurs individuels des foyers domes- tiques doivent être utilisés sans modification,c'est- à-dire sans adjonction d'un équipement spécial quelconque, les émissions devraient évidemment êtrefaitesselonlesmêmes principes queles émis- sions terrestres (c'est-à-direen modulation d'am- plitude). Ces émissions exigeraientune puissance à bord élevée (del'ordre de 10 kilowatts), ce qui pose certains problèmestechniquesetles satellites devraient être si lourds qu'ilsnécessiteraient des fusées porteuses puissantes et coûteuses. On n'a pas connaissancede l'existence de plans en vue de la mise au point d'un tel satellite pour le moment. Cependant, il est déjàtechniquement possible de faire desémissionsen modulationde fréquence qui requièrent une puissance moindre pour une qua- lité d'image déterminée. Un signal suffisamment fort peut être dirigé sur deszonesétendues, mais néanmoins assez limitées pour qu'il puisse être capté par des installations réceptricessimplifiées etpeu coûteuses. Ces installations peuvent en fait consisteruniquement en une petite antenne spécia- lement conçue et en un équipement de conversion simple (de modulation,de fréquenceenvideo) à re- lier à des récepteursnormaux de télévision. Bien entendu, il est également possible de construire des appareils spéciauxconçus principalement pour la réception des émissions de satellites; ces appa- reils devraient alors être pourvus d'un équipement complémentaire spécialpourla réception des émis- sions terrestres. L a réception des émissions de satellites sur des postes de télévision spécialement équipés ou modifiés est prévue de deux manières : réception communautaire et réception individuelledans les foyers domestiques. La réception communautaire pourrait demander un équipement plus complexe que laréception individuelleet s'adresseraità des groupes de personnes réunies en un endroit donné ou pourrait être distribuée (par câble) dans une zone très restreinte. Les récepteursspécialement équipés seraient installés dans des écoles, dans des centres de collectivités, sur des places de vil- lages, etc. Cette réception communautaire a été jusqu'ici prévue principalement pour les régions en voie de développement. La radiodiffusion par satellites a été étudiée à la fois aux Nations Unies, par le Groupe de tra- vail sur les satellites de radiodiffusion directe, constitué par le Comité des utilisations pacifiques del'espaceextra-atmosphériqueet parl'UIT,ainsi que dans le cadre du programme de l'Unesco. Le Groupedetravail des Nations Uniesest par- venu, en 1969, aux conclusions suivantes en ce qui concerne la possibilité de radiodiffuser des pro- grammes à partir de satellites : "Si l'état actuel de la technique spatiale per- met d'envisager pour l'avenir la réalisation de sa- tellites susceptibles de diffuser directement des programmes à l'intention du grand public, on ne prévoit pas, pour la période 1970-1985, un ser- vice régulier de télévision par satellites utilisant des récepteursdomestiques nonmodifjés. En effet, on ne dispose pas des moyens techniques de trans- mettre des signaux suffisammentpuissants à par- tir de satellites. 1 1
  • 13. La réception directe de signaux de télévision par des postes domestiques modifiés pourrait être techniquement possible dès 1975. Cependant, les coûts du secteur terrestre et du secteur spatial d'un tel système seraient prohibitifs ... Par con- séquent, il semble que ce type de système ne sera opérationnel que plusieurs années après la date prévue pour sa réalisation. munautaires semble proche. Etant donné les pro- grès techniques en cours, cela pourrait être réali- sé vers 1975. On estime que ce système exigerait moins de frais de lancement qu'un système de ré- ception individuelle ..."/1 Au sein de l'Union internationale des télécom- munications et de ses organes compétents (enpar- ticulier du Comité consultatif international des ra- diocommunications (CCIR)), les aspects techniques des services de radiodiffusion par satellites conti- nuent de faire l'objet d'études approfondies. En 1970, le CCIR a institué un groupe de travail inté- rimaire, dont le mandat porte sur les systèmesde satellites de radiodiffusion possibles, les compa- raisons entre différents systèmes destinés à la ré- ception soit communautaire, soit individuelle, et l'évaluation des utilisations possibles de chaque système, notamment pour les pays neufs et en voie de développement. En 1959 et 1963, des fréquences radioélectri- ques avaient été attribuées en nombre limité à di- vers services spatiaux, y compris aux systèmes de satellites de communications. En 1971, parl'en- tremise de la Conférence administrative mondiale des télécommunications spatiales, d'autres attribu- tions eurent lieu, non seulement pour les services existants, mais aussi pour la radiodiffusion par sa- tellites. Cette conférence adopta également des règles administratives spéciales pour la notifica- tion et l'enregistrement des fréquences utilisées pour les systèmes spatiaux et recommanda que des accords et des plans de fréquences spéciaux soient élaborées pour le service de radiodiffusion par satellites. Il y a lieu de noter que, m ê m e si les estima- tions avancées par les Nations Unies et 1'UIT ont été contestées comme trop modérées,etcelaparce que la technique fondamentaledes émissions par satellites susceptibles d'être captées par des ré- cepteurs communautaireset des récepteurs domes- tiques modifiés existe dès aujourd'hui, il semble que l'on s'accorde sur le fait que le délai.de créa- tion de ces systèmes dépendra de facteurs non tech- niques tels que leurs aspects économiques et les fins auxquelles ils seront destinés. Quant aux émis- sions directes par satellites que capteraient des récepteurs existants non modifiés,certainsexperts ont exprimé l'opinion qu'elles pourraient ne jamais devenir réalité, nonpaspour des raisonstechniques, voire politiques, mais parce que l'on trouvera une solution plus avantageuse en fonction des coûts. Dans nombre de pays industrialisés qui possèdent déjà des réseaux de télévision, il s'exerce souvent La réception directe par des installationsg- moins de pression en faveur d'ajouter encore des réseaux nationaux que d'un accroissement du nom- bre des points de distribution locaux. Dans les ré- gions en voie de développement, le coQt de l'équi- peihent de chaque foyer en récepteursdetélévision sera si élevé que la réception communautaire re- présentera la solution la plus économique pendant quelque temps encore, La division des systèmes de communications par satellites en trois catégoriesne devrait ser- vir qu'à les distinguer plus commodément. Dans bien des cas, la solution la plus avantageusepour- ra, en fait, résider dans une combinaison de di- vers modes de réception. Un tel concept de sys- tème mixte prévoitune puissance àbord suffisante pour permettre la réception sur des installations spéciales, peu coûteuses, conçues pour la vision en groupe (oupour la distribution par câble sur une étendue limitée). Etant donné que, danscecas de réception communautaire, les installations ré- ceptrices utilisées sont les plus simples, tout autre mode de réception mettant en oeuvre desins- tallations plus importantes serait évidemment pos- sible, y compris la réception par des stations ter- riennes de taille moyenne reliées à des émetteurs normaux de télévision. La méthode de retransmis- sion pourrait se révéler la plus économiqueet la plus efficace dans les régions à forte densité dé- mographique, puisqu'il ne serait pas nécessaire de munir les postes individuels d'un équipement spécial. La réception directe sur des appareils communautaires pourrait être préférable dansles régions rurales peu peuplées, isolées ou inacces- sibles où l'installation de réémetteurs n'est pas réalisable pour des raisons économiques ou pré- sente des difficultés. ' 3. CARACTERISTIQUESDES SYSTEMES DE COMMUNICATIONS PAR SATELLITES Les satellites ont souvent été décrits comme des tours hertziennes édifiées dans le ciel. Si cette comparaison peut être exacte à certains égards, c'est une simplification excessive qui a tendance à obscurcir quelques caractéristiques essentielles des systèmespar satellitesainsiquelesdifférences principales existant entre les systèmes par satel- lites et les systèmes terrestres. des systèmes par satellites peuvent d'abord &tre résumées ainsi qu'il suit : Quelques-unesdes principales caractéristiques A. Souplesse Pour les services de télécommunications trans- océaniques, les systèmes par satellites se sont déjà révélés plus économiques que les câblessous- marins. Leur avantage réside dans la possibilité ~~ 1. Document des Nations Unies A/AC.105/51 - 26 février 1969. 12
  • 14. de création d'itinérairesmultiples, alors que les systèmes terrestres ne peuvent acheminerlescom- munications que sur un seul itinéraire.La techno- logie spatiale permet de desservir des itinéraires multiples grâce à un seul satellite et de redistri- buer d'une manière flexible la capacité en circuits entre ces itinéraires,donc entrelesusagers.Cette méthode n'est pas applicable dans les sys- tèmes de transmission terrestres qui par défi- nition joignent deux points seulement. Ainsi, outre les communications de point à point entre stations terriennes prises deux à deux, il est possibled'as- surer des transmissions d'un point à de multiples points, d'une station terrienne à plusieurs stations terriennes qui peuvent étre mises enserviceethors service à volonté sans aucune génepourl'ensemble du système. Il n'est donc pas nécessaire d'affecter en permanence les circuits de satellite à une paire de stations terriennes ou davantage, puisque les points d'aboutissement d'une voie peuvent étre changés presque instantanément et affectés à lade- mande, si bien que lorsqu'une liaison ne sert plus, elle peut être rompue et établie entre d'autres points. La souplesse des systèmes par satellites per- met également d'utiliser de petites stations ter- riennes mobiles pour desservir occasionnellement ou de façon continue des lieux éloignés dépourvus de liaisons matérielles. En outre,des installations terminales mobiles à bord de navires, d'aéronefs ou de véhicules spatiaux peuvent être utiliséespour les services maritimes mobiles, aéronautiques ou spatiaux. B. Capacité Les systèmes par satellitesn'offrentpas seulement une capacité permettant l'utilisation simultanée de nombreux circuits pour les services traditionnels téléphonique, télégraphique, télex, de fac-similé, etc., ils peuvent aussi assurer desservicesàlarge bande auparavant impossibles à offrir par des moyens terrestres, ainsi que l'ont prouvé les émis- sions télévisuelles transocéaniques. En principe, les satellites de communications peuvent servir pour toute catégorie de transmission électronique. La technologie des satellitesoffre donc de vastes perspectives de développement futur en ce qui con- cerne à la fois la fourniture de services de commu- nications (télécommunicationstraditionnelles, télé- vision, videophone, fac-similé, transmission de données, etc. ) et les modes d'utilisation des sys- tèmes (communicationsde point à point, distribu- tion, radiodiffusionet combinaisons variées). C. Couverture géographique et coût Les systèmes par satellites offrent l'avantage de pouvoir faire communiquer des points séparés par de très grandes distances et de couvrir de vastes étendues de la surface terrestre. Cependant,cette propriété doit être considérée concurremmentavec la souplesse obtenue grâce à l'emploi d'antennes à grande directivité pour la couverture de zones d'étendue limitée. les systèmes par satellites introduisenten outre un rapport différent entre distance et coût d'utili- sation. Puisque les systèmes terrestres doivent suivreun tracématériel donné àla surfacedu globe, leur coût d'utilisation croît avecladistancequisé- pare les points reliés. Le coût d'une liaison par satellite entre deux stations terriennes est large- ment indépendant de la distance qui sépare celles- ci, ensorte que, du moins en théorie, il ne doit pas y avoir de différence sensible entre le trafic à grande distance et le trafic à courte distance. Par comparaisonavecles systèmesterrestres, D. Inconvénients Parmi les inconvénients des systèmes de commu- nications par satellites, les points suivants ont été spécialement examinés : les nouvelles demandes auxquelles devra satisfaire le spectre des fréquences, déjà fortement encom- bré, et le risque d'interférence aveclessystèmes terrestres. Sur ces points, les opinions semblent différer, certains experts affirmant que de nou- velles techniques (faisceauxétroits, réutilisation des fréquences, etc.)conjuguéesavecunegestion et une planification appropriées des fréquences, permettraient de résoudre la plupart de ces pro- blèmes. Des arguments semblables ont été appli- qués à l'utilisation de l'orbite géostationnairequi, à l'instar du spectre des fréquences radioélec- triques, doit être considérée comme une res- source naturelle limitée ; la durée de vie utile jusqu'icilimitéedes satellites qui va de cinq à dix ans. Les satellites doivent donc étre remplacés à intervalles plus rappro- chés que l'équipement des systèmes terrestres. A ce propos, il convient toutefoisde remarquer que la durée de vie réelle des satellites a généra- lement dépassé les prévisions et qu'elle pourrait, pense-t-on, augmenter. A l'avenir, la situation changerait s'il devenait possible d'effectuer des réparations sur les satellites en orbite. Un point plus délicat semble étre le risque d'échec dans le lancement, qui implique la nécessité de dispo- ser de satellites de réserve ; systèmes terrestres. Si, à certains égards, cela est exact, on doit cependant souligner que les Etats ont accepté des règles internationalesbeau- coup plus rigoureuses pour les systèmes spatiaux que pour les systèmes terrestres. En passant, il y a lieu de noter que l'on ne peut traiter les systèmes par satellites comme s'ils étaient complètement indépendants. Ces sys- tèmes réclament l'application de méthodes inté- grées tant sur le plan technico-économique qu'au point de vue des utilisations envisagées, où inter- viennent des systèmes terrestres. D e plus, la la plus grande sensibilité aux brouillages que les 13
  • 15. décision de créer ou d'utiliser un système de com- cerne des facteurs tels que buts de l'utilisa- munications par satellitesdevrait tenir compte des tion et coûts, contexte général, délai de mise études d'autres méthodes possibles en ce qui con- en service, etc. 14
  • 16. II. APPLICATIONS D E S SATELLITES DE C O M M U N I C A T I O N S 1. SYSTEMES DE C O M M U N I C A T I O N S PAR SATELLITES, EXISTANTS ET EN P R O J E T Systèmes existants Les deux systèmesde communicationspar satellites actuellement utilisés pour le trafic des télécommu- nications sont assez dissemblables pour ce qui est des solutionstechniquesadoptéeset de leursobjectifs. L e système dénommé Intelsat, qui a été créé pour fournir des liaisons internationales,prin- cipalement intercontinentales, de point à point, uti- lise des satellites géostationnaireset de grandes et complexes stations terriennes reliées aux réseaux nationaux de télécommunications. Il est utilisé par principe pour les télécommunications, surtout pour le téléphone, et à un moindre degré pour les trans- missions intercontinentales de télévision. C e système est fondé suruntype d'organisation qui présente quelques caractéristiquesinéditesdans le domaine des t61écommunications internationales. Intelsat (InternationalTelecommunication Satellite Consortium) est un organisme multinational com- prenant à l'heure actuelle quelque 80 pays et dont la compagnie américaine Communications Satellite Corporation (Comsat)est le gérant. Une quaran- taine des pays participants ont créé leurspropres stations terriennes, auxquelles environ 25 autres pays ont accès par des liaisons terrestres. Chaque pays participant est propriétaire de sa ou de ses stationsterriennes et copropriétairedu secteur spa- tial Intelsat. L'organisation d'Intelsat est assez compliquée. Les pouvoirs de décisionappartiennent dans une certaine mesure à deux assemblées et à un conseil d'administration dont la compositionet les méthodes de vote sont liées aux quotes-parts d'investissement, les plus fortes parmi celles-ci étant celles des Etats-Unis d'Amérique et de plu- sieurs pays industrialisés. Alors que, aux Etats- Unis, un organisme spécial - la Comsat - a été constitué pour s'occuper des communications inter- nationales par satellites, dans la plupart des autres pays, cette activité est laissée aux organismestra- ditionnellement chargés des té1éc.ommunications (a) (administrationsdes télécommunications, minis- tères des communications, compagnies de télé- communications reconnues, etc. ) L'URSS a créé un système national par satellites dénommé Orbita qui utilise de grands sa- tellites du type Molniya gravitant en orbites ellip- tiques et fortement excentriquesautour de la Terre et couvrant tout le territoire national. L e système Orbita peut &tre décrit c o m m e un système du type distribution ayant pour principale fonction la trans- mission de programmes de télévision de Moscou à un grand nombre de stationsterriennesde moyennes dimensions situées surtout dans les républiques d'Asie centrale et en Sibérie. Auparavant, le ré- seau terrestre de télévision ne couvrait que la par- tie européenne du territoire soviétiqueet son exten- sion par des moyens terrestres sur la seule dis- tance de Moscou à Vladivostok eût exigé environ 7.000 k m de liaisons par faisceaux hertziens com- prenant entre 120 et 160 stations de relais. Grâce au système Orbita, la télévision peut maintenant toucher environ 65 7' de la population et, avec l'ins- tallation de nouvelles stations terriennes, la pro- portion devrait atteindre 82 à 85 % en 197511. L e système Orbita est également utilisé pour les communications bidirectionnelles et à un cer- tain nombre d'autres fins. Sur les principes du système Orbita, un sys- tème internationl est actuellement créé sous le nom d'Intersputnik. Celui-ciest destinéà satisfaire aux besoins en services de télécommunications et de télévision des pays participants.Jusqu'ici, neuf pays, en Europe de l'Est principalement,ont accepté d'y participer. Intersputnikprésente certaines similaritésavec Intelsat en ce sens que le secteur spatial sera pro- priété conjointe des Etats membres, tandis que les stations terriennesresterontla propriété de chaque pays. Autrement, la structure du système est fon- dée sur des principes quelque peu différents ence qui concerne l'organisation. (b) 1~ Voir ''Sputnik", octobre 1970. 15
  • 17. Systèmes projetés Divers types de systèmes de distribution sont en cours de réalisation, en préparation ou à l'étude dans plusieurs pays industrialisés. L e premier sera créé au Canada, en 1972, pour les télécommu- nications et pour la distribution des programmes de télévision. Des systèmesnationauxpar satellites de type semblable et, dans certains cas, technique- ment plus avancés, sont envisagés dans d'autres pays (Etats-Unisd'Amérique, Australie). Sur le plan régional, des pourparlers sont en cours depuis plusieurs années au sujet de la créa- tion d'un système par satellite destiné à desservir l'Europede l'Ouest, y comprisl'Islandeet phisieurs pays riverains de la Méditerranée appartenant à la Zone européenne de radiodiffusion. Ce système aurait deux fonctionsprincipales :assurer des ser- vices de télécommunications et constituer une ex- tension et un complément du réseau régional ter- restre de télévisionactuellementutilisépour 1'Euro- vision. Selon les plans actuels,chaque pays parti- cipant aurait une station terrienne émettrice et réceptrice reliée aux réseauxterrestres nationaux. Le projet de satellite franco-allemand COMU sous le nom de Symphonieaurait desfonctionsanalogues, l'intention étant de desservir plusieurs pays ayant des affinités culturelles et autres. Plusieurs études ont été entreprises dans les pays en voie de développement en vue de l'utilisa- tion de systèmesde communications par satellites, notamment en ce qui concerne l'enseignement par la télévision. Ces études ont en majorité pour base le concept de la création d'un service national ou régional par satellite de radiodiffusion, avec récep- tion sur des appareils communautaires dans les zones rurales et distribution pour retransmission dans les zones urbaines. Un projet pilote sera mis en train à titre expé- rimental en Inde, en 1974, conformément à un ac- cord conclu entre les autorités intéressées, aux Etats-Uniseten Inde. Cet accord porte sur l'utilisa- tion d'un satellite américain expérimental (ATS/F) pendant un an, les autorités indiennes ayant la res- ponsabilité de tous les programmes et des installa- tions au sol. Il est prévu que cette expérience tou- chera 5.000 villages pourvus de postes communau- taires dont 3.000 seront atteints par des retrans- missions et 2. O00 recevront directement les pro- grammes. Selon les plans indiens,cetteexpérience précéderal'exploitationd'un système opérationnel, un des objectifs finals étantlafourniture d'un poste récepteur à chacun des 560.000 villages. Les Etats- Unis se proposent d'utiliser le m ê m e type de satel- lite ATS, probablement en 1973, pour des émissions expérimentales à destination de récepteurscommu- nautaires en Alaska. Des études préliminaires effectuées dans plu- sieurs pays de langue espagnoled'Amériquedu Sud ont conduit à un projet bénéficiant de l'aidedu Pro- gramme des Nations Unies pour le développement et comportant une étude de planification et de préinvestissement en vue de la réalisation éven- tuelle d'un système régional sud-américain pour l'éducation, la culture et le développement, sys- tème quimettrait en oeuvredestechniquesde com- munications avancées, y compris des satellites. L'Unesco a étédésignéecomme organe d'exécution pour cette étude, en association avec 1'UIT. Les pays participant à l'étude sont l'Argentine,la Boli- vie, le Chili, la Colombie, l'Equateur, le Para- guay, le Pérou, l'Uruguay et le Venezuela. Des études ont également été entreprises au Brésil, en Indonésie et au Pakistan par des orga- nismes nationaux, avec ou sans l'assistance d'or- ganisations internationales telles que l'Unesco et 1'UIT. au sujet de l'utilisation des satellites pour 1'éducationetledéveloppement national. Au niveau régional, une étude semblable a été récemment entreprise dans plusieurs pays arabes avec l'aide del'Unescoetune étudepréliminaire est en cours en Afrique, au sud du Sahara. Une proposition d'in- terconnexion des services nationaux de télévision et de création de services nationaux de télévision éducative par satellites en Asie du Sud-Est est éga- lement à l'étude. 2. F O R M E S D'UTILISATION ET BUTS D E S SYSTEMES Deux considérationsprincipales, interdépendantes, ont présidé à l'étude des formes d'utilisation et des buts probables des systèmes : les systèmes de satellites doivent-ils être polyva- lentsouà but unique, en d'autrestermes, doivent- ils remplir plusieurs fonctions en m&me temps (télécommunications, télévision, météorologie, etc.) ou n'en avoir qu'une seule (télévisionédu- cative, par exemple) ? Les systèmes de satellites doivent-ilsêtre organi- sés et exploités selon le concept d'un système unique et global ou doit-il exister des systèmes multiples ? Dans la situation actuelle, le développement des communications par satellites tend non pas vers un concept unique et global, mais vers une multi- plicité de systèmes ayant des buts différents, si- tués sur des plans géographiques différents, ache- minant différents types de communications et des- servant différentescatégories d'usagers. jetés de systèmes par satellites, il est possible d'avancer quelques observations préliminairessur les formes générales d'utilisation. En ùn schéma très simplifié, celles-cisemblent se présenter de la façon suivante (voirtableau page 17). M ê m e si ce tableau ne donne qu'une idée som- maire des différentes formes d'utilisation, il semble qu'on puisse voir dans celles-ci une cer- taine logique en ce qui concerne les besoins,les services assurés et la structure actuelle des communications. En se fondant sur les concepts présents et pro- 16
  • 18. Nature du système Buts du système Couverture géographique ~ ~~ Organismes exploitants Systèmes de satellites de communications : point à point, d'un point à de multiples points Interconnexion de réseaux de télécommunications (téléphone, télex, fac- similés, données, transmis- sions télévisuelles, etc. ) Systèmes de satellites de distribution Systèmes de satellites de radiodiffusion et systèmes mixtes Interconnexion ou complément de réseaux, création de ré- seaux de télécommunications et distribution de télévision Création de réseaux pour la télévision et éventuellement pour des communications bidirectionnelles Intercontinentale, Organisations continentale multinationales Intelsat, Intersputnik Régionale, nationale Organismes régionaux (Organisations spatiales euro- péennes), orga- nismes nationaux (TelesatCanada) Régionale, Organismes nationale régionaux et nationaux L a technique des communications par satellitesfut appliquée en premier lieu aux transmissions trans- océaniques par liaisonsde point à point et il est pro- bable que cette application continuera. Malgré la possibilité accrue de concentrer la puissance rayon- née par les satellites sur des aires géographiques de plus en plus réduites, plusieurs facteurs s'oppo- sent à l'idée de grands satellites assurant des ser- vices à la fois internationauxet nationaux ou régio- naux. Dans de nombreux cas, l'emplacement du sa- tellite ne conviendrait pas pour tous ces services. O n ne pourrait d'ailleurs probablement pas, avec un seul satellite, obtenir les circuits nécessaires et réduire suffisamment le coût des stations ter- riennes, tandis que la possibilité de relais entre plusieurs satellites et d'interconnexion entre sys- tèmes peut fournir les extensions requises. O n peut donc présumer que les systèmes inter- nationaux de communication de point à point par sa- tellites prendront une importance croissante en tant qu'un des principaux moyens d'acheminement du trafic intercontinental. Toutefois, l'importance du trafic continental ne doit pas être sous-estimée. Pour des raisons économiques et techniques, les systèmes internationaux de communications tradi- tionnels ont mis essentiellement en relation les principaux centres de communications (tels que Londres, Paris, Moscou, New York) avec diverses parties du monde, mais sont peu conçus pour relier des pays m ê m e voisins, en Afrique ou en Amérique du Sud par exemple. U n cas d'espèce est celuide l'Argentine et du Chili, pays entre lesquels les Andes forment une barrière quasi insurmontable pour les communications de surface acheminées par les techniques traditionnelles. distribution est de fournir une nouvelle méthode U n des principaux avantages des systèmes de permettant de créer ou de compléter des réseaux nationaux ou régionaux pour couvrir devastes éten- dues. Dans le cas du Canada, les affirmations sui- vantes sont instructives : "L'aptitude du satellite de communications à acheminer des signaux téléphoniques de haute qua- lité, de télévision et de données entre des points séparés par de grandes distances convient particu- lièrement aux conditions géographiques et démogra- phiques du Canada, à la fois pour compléter les liaisons terrestres entre centres urbainset, ce qui est encore plus important, pour mettre les ser- vices de télécommunications à la disposition de communautés éparses et inacessibles autrement, en particulier dans le Grand Nord. "/' "Un système national de télécommunications par satellites offrirait la possibilité de recevoir les programmes de télévision en anglais et en fran- çais en tout point du Canada. Il le ferait plus tôt et à un coût moindre que tout autre système connu de communications. E n particulier, il faciliterait l'ex- tension du service de télévision à de nombreuses régions qui ne sont pas desservies en raison du coQt prohibitif d'une liaison terrestrepar faisceaux hertziens. "12 Il est d'autres cas où la créationde circuits terrestres serait trop onéreuse et demanderait trop de temps pour pouvoir être envisagée. L'Indonésie a une étendue terrestre fragmentée en quelque 3.000 fles dispersées sur des centaines de milliers de 1. Instant World, A reportontelecommunications 2. Government White Paper :A Domestic Satel- in Canada, Telecommission, Ottawa, 1971. lite Communication System for Canada, Ottawa, 1968. 17
  • 19. kilomètrescarrés du sud-ouestdu Pacifique. Seul un système par satellite est capable de relier effi- cacement ces Tles. Au Brésil, la desserte du bas- sin de l'Amazone aux forêtspresqueimpénétrables serait ruineuse par tout autre moyen que le satel- lite,à supposerqu'elle fût techniquementpossible. A la question de savoir quel serait, dans de tels cas,du satellite de distribution, de radiodiffu- sion ou mixte, le plus approprié, il nepeutêtre réponduqu'aprèsune étudeapprofondiedes besoins, des buts d'utilisation et des conditions géographi- ques et démographiques des pays ou groupes de pays considérés. Dans les pays en voie de dévelop- pement, lessystèmesnationauxde communications par satellites suscitent de l'intérêt avant tout par la possibilité qu'ils offrent d'assurer sur toute l'étendue du territoire des services de télévision pour l,*éducationet le développement national. Il s'ensuit que le concept de système préféré devrait permettre la réception directe des émissionspar des postes communautaires de village ainsi que leur retransmissiondansles régionsàforte densité de population. Dans le cas de l'Inde, le choix fait pourl'expérience de 1974représenteuntelsystème mixte dont les possibilités sont adaptées aux objec- tifs suivants : objectifs techniques comprenant : un essai de sys- tème de télévision par satellite de radiodiffusion pour le développement national; l'accroissement des efforts concernant la conception, la construc- tion,le développement,l'installation,l'utilisation, le mouvement et l'entretien des récepteurs de vil- lage et des équipements d'émission ou de distri- bution utilisés pour l'expérience ; la détermina- tion de la densité optimale des récepteurs ;les techniques d'attraction des téléspectateurs, du point de vue de la distribution des émissions et des horaires ;l'étudeetlasolution des problèmes de mise au point, d'établissement, deprésentation et de transmissiondes éléments de programmes de télévision. objectifs principaux en matière d'éducation, com- prenant :la contribution au plan de la planifica- tion familiale ;l'améliorationdes pratiques agri- coles ; la contribution à l'intégration nationale. Objectifs secondaires comprenant : la contribu- tion à l'enseignement scolaire en général et à l'éducationdesadultes ; laformationdes maftres; l'améliorationdelasantéetdel'hygiènepubliques. M ê m e sidetels systèmes pour réceptionindividuelle ne sont ni à l'état de projetnienvisagés, les consé- quences de la diffusion à l'échellemondiale de pro- grammes de télévisionpar satellitedonnent lieu à maintes spéculations. E n dehors desobstacles poli- tiques et économiques, des différences dans les principes et les besoins en matière de programma- tion et de l'acceptabilité des programmes dans des régions et pays différents, il existe quelques rai- sons pratiques, encore plus immédiates, qui ren- dentcettesortede serviceapparemment improbable. A l'heure actuelle, on utilise dans le monde douze définitions différentes pour la télévision en noir et blanc et trois méthodes de production d'images de télévision en couleur. M ê m e si, à l'avenir,une certainesimplificationpeut être réa- lisée, un équipement coûteux resteraitnécessaire pourlaconversion entreles principalesdéfinitions. Les émissions par satellites sur de grandes éten- dues ne seront possiblesquedansles zones ayant les mêmes définitions. comme constituant un autre obstacle. O n pourrait en faciliter la solution en utilisant avec la m ê m e image un système de transmission de plusieurs langues sur des voies de modulation sonore diffé- rentes. Plus sérieuse semble être la questiondes différences d'heures, car le nombre d'heures pen- dant lesquelles un type donné de programme peut être utilement présenté est relativement limité. Une solution possible consisterait à pourvoir lesa- tellite d'antennes mobiles ou multiples dont on fe- rait varier la zone de couverture avec les change- ments de programmes. Ce sont cesraisons,ainsi que d'autresd'ordre technique, économique et politique, qui font qu'il n'existe pas de plans de service mondial par satel- lites de radiodiffusion.Les plans ou les étudesont porté exclusivement sur une utilisation nationale (notamment au Brésil et en Inde) ou régionale (paysd'Amérique du Sud de langue espagnole et Etats arabes, par exemple). Non seulement les limitations imposéesparle décalage horaire, mais aussi les questions de si- milarités culturelles et de niveaux communs de dé- veloppement plaident en faveur de la solutionnatio- nale ou régionale. Une autre raison d'adopter une telle solution résulte des plus grandes possibilités qui, sur le plan régional, s'offrent à tous les pays intéressés de participer à la programmation et à l'exploitation de services de radiodiffusion par sa- tellites. Il est significatif que ce conceptaitretenu l'attention de l'Assemblée générale des Nations Unies dans la résolution sur les communications par satellites adoptée en décembre 1970 (Résolu- tion 2733 (XXV)). Le problème des langues a été mentionné 3. CATEGORIES DE SERVICES ET D'USAGERS Les buts d'un système par satellite peuvent être également décrits sous l'angledes services de com- munications qu'il est destiné à assurer. peuvent être utilisées pour toute information sus- ceptibled'êtretransforméeensignauxélectroniques. Cela signifie en premier lieu que les systemes par satellites peuvent assurer tous les services detélé- communications, lesquels comprennent non seule- ment les catégories classiques :téléphonie, télé- graphie, télex, fac-similé, radiodiffusion, etc. , mais encore les nouveaux services tels que video- phone, transmissionsdedonnées (ycomprisl'accès En principe, les communicationspar satellites 18
  • 20. à distanceà des centres d'informatique) et télévi- sion en circuit fermé. Toutefois, il existe d'autres utilisations possibles de communications par satel- lites que beaucoup de personnes sont portées à con- sidérer comme étant encore du'domaine de la science-fiction. Les techniquesde la transmissionélectronique du courrier, des photographieset desjournaux sont connues depuis quelque temps. Des expériences sont en cours en vue de la mise au point d'un sys- tème viable de réceptiond'informationsimprimées ou graphiques transmises conjointement avec des programmes de télévision pour être captées par le poste de télévision ou reproduitesparune méthode de fac-similé au moyen d'un appareil spécial relié à ce dernier. Cela suffit à indiquer que de nom- breuses formes de diffusion de l'information qui, actuellement, oe relèvent pas de la télévisiontelle qu'elle est traditionnellement définie peuvent em- prunter le canal du poste de télévision. Les diverses utilisations des communications par satellites ont été, d'autre part, conditionnées par les institutions et organisations qui sont déjà des usagers des systèmesterrestres. Ces usagers doivent être considérés à deux niveaux. Dans la plupart des pays, l'exploitation des moyens decom- munication par satellites a été confiée à des orga- nismes existants dont l'activité ne s'exerce pas dans le domaine spatial, mais dans celui des télé- communications, c'est-à-dire aux administrations des télécommunications, aux ministères des com- munications ou des postes et télégraphes, ou à des compagnies de communications privées autorisées. Dans quelques pays, des organismes spéciaux ont été institués, les plus importants étant la Comsat (CommunicationSatellite Corporation), aux Etats- Unis, et Telesat, au Canada. L a Comsat a été créée par une loi sous forme de société commerciale pri- vée fonctionnant sous le contrôle du gouvernement et dont les actions sont détenues par lescompagnies de télécommunications et le public. Conformément aux règlements en vigueur, la Comsat est chargée de fournir des moyens de communication par satel- lites dans les relations internationales et d'agir comme représentantdes Etats-Unis(etconcurrem- ment comme gérant) dans l'organisation ïntelsat. Telesat Canada est constitué officiellement en so- ciété pour assurer des communicationspar satel- lites dans le régime intérieur, avec un capital so- cial réparti entrele gouvernementfédérai, lescom- pagnies canadiennes de télécommunications et des investisseurs privés. A un autre niveau, on trouve les usagers pour lesquels ces moyens de communication sont exploi- tés. Ils comprennent touteslesinstitutionsactuelles qui utilisent les services de télécommunications, dont les radiodiffuseurs et autres exploitantsde moyens de grande information, ainsi que le public. Ces usagers doivent disposer de divers modes de communication, à savoir : communications bidirectionnelles de point à point, ordinaires ou collectives, établies fondamentale- ment entre usagers de la m ê m e catégorie :parti- culiers, gouvernements, organisationsinternatio- nales, entreprises industriellesou commerciales, centresd'informatique,exploitants de moyens de grande information,universités et instituts de re- cherche,etc. Les servicesdemandéscomprennent lescommunications àfréquencevocale etvideo, té- lex, de fac-similé, la transmission de données avec affichage surécran, la télévision en circuit fermé, etc. Ces servicespeuvent êtrefournispar lessystèmesde satellitesde communications et certains systèmes de satellitesde distribution. communications unidirectionnellesou bidirection- nelles entre un usager et d'autres usagers mul- tiples spécifiés (appartiennentà cette catégorie les communications entre le siège et les bureaux ou services extérieurs d'organisations interna- tionales, de ministères des affaires étrangères, d'entreprisesindustriellesou commerciales,etc. ); communications entre exploitants de moyens de grande information tels qu'agences de presse, journaux et radiodiffuseurs, pour le recueil et, dans certains cas, la diffusion des informations; télévision éducative à l'usageexclusifdes établis- sements scolaires, etc. Ces services peuvent être fournis par les systèmes de satellites de communications et de distribution. définid'autrespoints qui ne fonctionnentque pour la réception, ce qui correspond au service de radiodiffusion, où un usager unique transmet des messages au public engénéral; à l'heureactuelle la radiodiffusionn'est confiée,dans tous lespays, qu'à des organismes autorisés qui fonctionnent au niveau national. service unidirectionnel d'un point à un nombrein- Selon certaines indications, ces structureset caté- gories traditionnelles pourraientchangeràl'avenir. Certaines tendancess'exprimentpour faire ressor- tir les difficultés du maintien d'une stricte distinc- tion entre les télécommunications et la radiodiffu- sion, qui est maintenant essentiellement destinée au grand public, mais peut s'orienter vers le déve- loppement des transmissions destinées à des groupes sociaux spécialisés. L a distinction entre moyens d'information imprimés et électroniques pourrait être rendue plus subtile par l'achemine- ment électroniquelargementrépandu dedocuments imprimés et de représentations graphiques. Une utilisation plus généraledecircuitsbidirectionnels à la demande pour l'obtention de documents éduca- tifs, d'information et récréatifsn'entrerait dans aucune des catégories existantes. De plus, il n'est pas indispensable que le contenu des programmes de télévision soit radiodiffusé ; il peut @tre distri- bué par câble ou au moyen de cassettes dans lepu- blic. Il semblerait donc que l'onpuisse être amené à modifier nos catégories actuelles et les struc- tures d'organisation correspondantes. 19
  • 21. 4. REMARQUE SUR LES COUTS La question du coQt éventuel d'un système par sa- tellite est souvent posée d'unetellemanière qu'une réponse simple et nette est impossible faute de dé- finitiontechnique exacte d'une configuration spéci- fique du système. En outre, afin de comparer di- verses solutionset évaluations, il serait nécessaire de convenir des coûts à prendre en compte ou bien les seuls coQts des satellites, des moyens de lan- cement, des stations de commande et terriennes, et des récepteurs, ou bien également les coûts de rechercheetdedéveloppementetcertainesdépenses diverses concernant la programmation techniqueet l'organisation administrativenécessaires. Il serait impossible, dans le cadre du présent exposé, de prendre en considération ces derniers aspects, aussi les remarques ci-après porteront- ellessurcertainsfaits et chiffres caractéristiques relatifs aux dépenses couranteseffectivesquecom- porte la création d'un système de satellite,dansla mesure où l'on peut les déterminer. Il convienttou- tefois de souligner que l'élément matériel d'unsys- tèmede satellite utilisé pour l'éducationnepeutêtre considéré isolément et que les coûts de "software" concernant la production et l'utilisation des pro- grammes représenteraient la majeure partie des dépenses de fonctionnement du système. L e facteur principal des coûts de lancementest - mise à partl'orbite, supposée être celle d'un sa- tellite synchrone géostationnaire- lepoidsdu satel- lite, qui dépend à son tour de facteurs tels que la configuration technique du système, les besoins en énergie, le type de fréquence et la méthode de mo- dulation utilisés, la capacité en voies, etc. Les chiffres du tableau ci-après, relatifs au système de satellites de communications exploité commercialement par l'organisation Intelsat, sont ceux d'un système à grande capacité assurant les communications internationales sur leplanmondial et comportant des dépenses d'investissement éle- vées à la fois en satellites et enstationsterriennes (encorequelescoQtsaientdiminuédanslesdeuxcas). Satellite Année Cepacité Poids Coüt Coüt de (voies iapprox.1 lance. tel6phoniques ment ou canaux de (millionde dollars télévision des Etats-Unis) lntelsat 1965 240voies 42 kg 4 3.7à 4 (Earlv Bird) ou 1 canna1 lntelsat II 1966-67 240voies 95kg 4à 4.5 3.7 à 4 ou 1 canal lntelsat III 1968-69 1200voies 160 kg 6 5 ou 4canaux lntelsat IV 1971.73 3O00 à 600kg 13.5 16 10000, moyenne 6O00 voies ou 12canaux Une idée de la tendance des coQts des satellites du système Intelsat assurant les communications de point à point est donnée par le tableau suivant qui présente des comparaisonséconomiquesdesquatre générations de satellites commerciaux de commu- nications/l : Satellite Circuits Durée Circuits- Investiswnent devie années par circuit-année théorique de capacité de capacité $ întelsat 240 1.5an 360 15300 lntelsat II 240 3 ans 720 8400 lntelsat III 1200 5 ans 6O00 1450 lntelsat IV 6O00 7ans 42000 500 Les coûts des stations terriennes varient selon la complexité et la capacité du système, mais, pour des systèmes tels qu'Intelsat, il sembleraitqu'ils ne soient guère inférieurs à quelque troisà quatre millions de dollars. Cet ordre de grandeur est à comparer avec celui des premières stations ter- riennes, trois à quatre fois plus élevé. Les chiffres concernant les systèmes dedistri- bution varient considérablementavec la capacitédu satellite, la zone de couverture, le nombre de sta- tions terriennes, etselonquecelles-cidoiventêtre utilisées pour la transmission et la réception des télécommunicationset des programmes de télévi- sion, pour les télécommunicationsseulement,pour la réception des programmes de télévision seule- ment, etc. En règle générale, lecoûtd'ensembled'un sys- tème téléphonique par satellite passe par un mini- m u m pour un coût de stations terriennes relative- ment élevé. L a situation est différente dans le cas d'unréseaucomprenantungrandnombre de stations pourlaréceptiondes programmes de radiodiffusion sonore et visuelle. Pour un nombre important de stations, il est indiqué d'utiliser des installations plus petites et moins onéreuses. Dans un réseau spécialisé de distribution de télévision par satel- lite, le rendement économique du système croît très rapidement en fonction du nombre de stations du réseaula. En principe, le type de satellite qui sera utili- sé pour le système national canadien avec'une ca- pacité de 12 répéteurs fournissantchacun 960voies téléphoniques ou un canal de télévision coûterait environ 7,5 millions de dollars. Avec ce type de système, lecoûtapproximatifdes stationsterriennes utilisées peut être de 2,5 à 3 millions de dollars, 1. 2. W.L. Pritchard : Communications satellites, presented at the Chania International Confe- renceon SpaceresearchandApplications, 1970. N.V. Talyzine, L.I.Kantor et 1. M. Paianski: Paramètres de puissance et rendement écono- mique optimaux pour les systèmes de télécom- munications par satellite, Journal des télécom- munications, vol. 38 - V/1971. 20
  • 22. alors qu'une station terrienne destinée uniquement à la réception de 12 canaux de télévision ne coûte- rait pas plus de quelque 130.000 dollars. Dans le cas du système canadien, les coûts totaux ont été estimés à environ 90millions de.dollars pour un prototype de satellite et trois modèles de vol, les moyens de lancement, deux stations terriennes principales, cinq stations régionales et vingt-cinq stations pour la réception des programmes de télé- vision et pour la téléphonie. Les propositions de systèmenational par satel- lite pour les Etats-Unis donnent un coût compris entre environ 70 millions de dollars et un chiffre largement supérieur à 200 millions de dollars se- lon la capacité (danscertainscasjusqu'à 48 canaux de télévisionou environ 34.O00 voies téléphoniques), le type et le nombre de stationsterriennes(jusqu'à 400 dans certains projets). Dans un système de satellite de radiodiffusion, les dépenses d'investissement et les frais d'exploi- tation du secteur spatial et du secteur terrestredé- pendent de la configuration requise pour la réalisa- tion des objectifs du système en ce qui concerne, par exemple, la fréquence et la méthode de modu- lation, le mode de transmission du son,la superfi- cie de la zone de couverture, le nombre de pro- grammes à diffuser simultanément, etc. D'unemanière générale, il s'agit de choisir entre, d'une part, un satelliteet des moyens de lan- cement puissants, et par conséquent coûteux, avec des installations réceptrices peu coûteuses, et, d'autre part, un satellite moins puissant,plus petit, avec des installations réceptrices plus sensibleset coûteuses. La première solution serait plus avan- tageusequandles pointsde réceptionsont nombreux et disséminés sur de vastes étendues, la seconde pourrait mieux convenir quand le nombre de points de réception est assez limité. Il y a lieu de remar- querquecesfacteurs sont plus ou moins importants selon la situation existantede la couverture du ter- ritoire par le réseau de télévision. Etant donnéque, dans la majorité des cas,les systèmesde satellites de radiodiffusion sont étudiés avant tout pour une utilisation à des fins éducatives dans les pays en voie de développement, les étendues de territoire à couvrir seraient vastes et les points de réception nombreux, en sorte que ce seraientles installations de réception au solquiabsorberaientla plus grande partie des dépenses d'investissement. Les coûts totaux indiquéspourdivers systèmes varient considérablementselon qu'ils comprennent ou non les coûts secondaires. Parmi ces derniers, on peut mentionner les coQts de satellites de ré- serve (en orbite ou au sol) ; de l'assurance contre les lancements manqués ; des installations de télé- mesure, de poursuiteet de commande; destravaux de génie civil pour la construction des stations ter- riennes ; et de formation de personnel. Les coûts de recherche et de développement seraient varia- bles selon qu'il faille réaliser spécialement un sys- tème par satellite pour des besoins particuliers ou qu'il soit possible d'utiliser un modèle de système existant enlemodifiantlégèrement. Enoutre, laplu- part des estimations ont été faites avant la Confé- rence administrativemondialedes télécommunica- tionsspatiales,quis'esttenueàGenève, en juin et juillet 1971.Certainesdécisionsconcernantdescon- traintestechniquespeuvent encoreveniraffecterles coQts. Plusieursétudesde coûtsde systèmesde satel- lites deradiodiffusionontétéeffectuéesau seind'or- ganisations internationales telles que les Nations Unies et l'UIT, ainsi quepar divers organismesna- tionaux et entreprisesprivées. Iln'estpaspossible de donner ici plus qu'une indicationdesrésultatsde quelques-unesde ces études, mais ontrouvera des informationsplus détailléesdanscertainsdes docu- ments énumérés dans la bibliographie (annexe1). Divers prototypes d'équipements spéciaux de réception communautaire (antennes, convertis- seurs, etc.) ont été mis au point et expérimentés et les coûtsen ontété évalués pour une fabrication en série. Si certains résultats donnent un coût de l'ordre de 150 dollars comme il est indiquéparle Groupe de travail sur les satellites de radiodiffu- sion directe, aux Nations Unies, d'autresrésultats font ressortir des chiffres soit plus faibles, soit plus élevés. D'un intérêt particulier sont les chif- fres fournis par des autorités de l'Inde et selon lesquels l'équipementcomplémentaire de réception pourrait être fabriqué en Inde pour une sommecor- respondant approximativement à 100 dollars. Il est évident que si untel équipement doit être fabri- qué par petites quantités, les coûts seraientbeau- coup plus élevés que certaines estimations faites pour une fabrication en série. Une étudeeffectuéeenInde11concernantquatre solutionspossibles pour couvrir tout le territoire par la télévision a donné les résultats suivants : Système CoGt COGt initial annuel de maintenance (millionsde dollars des Etats-Unisl Stationsémettrices classiques avec liaisonsterrestresde faisceauxhertziens (150émetteurset 24 O00 km de liaisons en micro ondes) 393.60 26.28 Radiodiffusionpar satelliteexclusivement (uneou deux stationsterriennesd'émission; réceptiondirecte par 560 O00 récepteurs communautairesde village, d'un coût de 345dollarschacun) 225.05 9.50 Stationsde retransmissionclassiques avec liaisons par satellite (150stations de retransmissionavec équipementde réceptionadditionnel) 325.15 21.70 Système hybridecombinant la retrans- mission et la radiodiffusiondirecte (cinq stations de retransmission) 224.04 9.78 1. B.S.Rao,P.L.Vepa,M.S.Nagarajan,H.Sitaram et B.Y.Nerurkar: Satellite Television:A system p.oposa1 for India,Space Exploration and Applications,Papers presented at the United Nations Conference on the Exploration and Peaceful Usesof Outer Space,Vienna 1968; Nations Unies,New York,1969. 21
  • 23. Une étude semblable effectuéeau Brésil/l donne les chiffres suivants pour un réseau assurant sur toute l'étendue du pays les télécommunications et la réception des programmes de télévision : COüt Maintenance sur 5 ans 10% pour les &les 20% pour les liaisonsen faisceaux hertziens (millionde dollarsde6 Etats-Unis1 Système de câbles comprenant 6O00 km de càble principal, 100O00 km de câbles de raccordement et 23O00 km de câbles d'alimentation 400 mo Système de liaisons en hyperfréquences de 129 O00 km avec 3375 stationsde relaiset 1 420stationsterminales 170 170 Système de satellites comprenant deux satellites,1 O00 stationsde télbcommuni- cations,t2 stationsréceptriceslémettrices et 152O00 postes pour la réception directe 116.1 19 Ces estimations, parmi d'autres, montrent que ce sont les récepteurs de télévision qui, dans les dé- penses d'investissement, représentent 1'élément principal. Dans la télévision transmise par des moyens terrestres, les stations représentent des coûts importants, alors qu'il est fréquent que le coQt d'un satellite d'un système àliaisons spatiales n'excède pas 10%des dépenses d'investissement. C'est pourquoi il a été souligné que tout cequipour- rait être fait pour abaisser le coût des récepteurs ou pour les faire durer plus longtemps, ou tout in- vestissement dans le satellite ayant pour effet de réduire le coQt de la modification des récepteurs au sol affecterait sensiblement le coût total. Pour ce qui est du coQt du satellite et de son lancement, une des meilleures indications que l'on possède est l'offre faite par Hughes Aircraft C o m - pany pour un satellite semblable à celuidu système national canadien (HS3331, capable de transmettre concurremment deux programmes de télévisiondes- tinés à des récepteurs communautaires. Ce satel- lite peut être lancé par la fusée Thor Delta. Le coQt estimé d'un satellite et de son lancement (compte tenu d'une s o m m e pour la souscription d'une assurance en cas d'échec) est d'environ 15 millions de dollars. L a m ê m e société a indiqué un prix d'environ 29 millions de dollars, pour un secteur spatial comprenant : (a) Deux satellites synchrones de télévision (b) Fusées porteuses et moyens de lancement (c) Satellite de réserve (au sol) ou assurance correspondante. Etant donné que l'utilisation de systèmes de ra- diodiffusion par satellites est prévue en premier lieu à des fins éducatives, des calculs ont été faits également pour connaître ce qu'un système total représenterait du point de vue des frais par élève et par an. ïï va de soi que les chiffres obtenus va- rient sensiblement selon la nature des coQts pris en considération et les hypothèses admises quant aux coûts des divers éléments. 5. D I F F E R E N T E S SOLUTIONS Les progrès techniques ont mis à notre disposition plusieurs méthodes utilisables pour la communica- tion et la distributionde toutessortes de messages électroniques. U n exemple peut en être donné en ce qui concerne un "programme de télévision" actuel. Un tel programme peut être diffusé par les moyens suivants : satellites; réseaux de faisceaux hertziens et d'émetteurs ter- restres traditionnels, avec possibilité d'ajouter des canaux dans les gammes des hautes fré- quences (bande des 12 GHz); systèmes de câbles de diverses sortes ; bandes magnétiques video, video-cassettes,video- disques; combinaison de deux ou plus de ces méthodes, par exemple satellites et systèmes de câbles ou d'émetteurs. M ê m e s'il est possible de définir les avantages et inconvénients techniques de chacune de ces solu- tions, il est évident qu'une décision ne peut être fondée sur les seuls aspects technologiques. Quoi- que d'importance majeure, les caractéristiques techniques et les considérations économiques doi- vent être placéesdans une plus large perspective. Les problèmes qui se posent vont du besoin d'éta- blir des priorités sociales pour l'utilisation des fréquences radio-électriques à l'importance rela- tive qui pourrait ou devrait être accordée à la té- lévision éducative dans un contexte donné. Ces problèmes obligent à leur tour à considérer les effets possibles de la technologie des satellites. 1. Comissao Nacional de Atividades Espaciais, Sao José dos Campos, Brésil, mai 1968. 22
  • 24. III. EFFETS DES COMMUNICATIONS PAR SATELLITES 1. GENERALITES L'importance que revêtent les communications par satellites est l'occasion d'autant d'interprétations qu'il s'exprime de théories sur le rôle, la fonction et l'effet des communications sur les individus et la société. Il semble que, maintes fois, les atti- tudes envers les communications par satellites se sontcristalliséesàundegré inaccoutumé autour de pôles opposés dansla controverse sur les moyens d'information et les messages. Ceux pour qui "le moyen est le message même", pour qui les voies de communication ont en elles-mêmes une impor- tance décisive, décrivent souvent les satellites de communications comme le sommet de la révolution dans les communications et l'informationd'où doit sortir la transformation de notre monde en un vil- lage universel. Au contraire, ceux pour qui le moyen, la voie de communication, passe après le contenu, après ce qui est communiqué, semblent plus hésitants. Certains considèrent les communi- cations par satellites comme un nouveau pas vers des moyens de grande information encore pluspuis- sants et envahissants dont le contenu assujettit les individus à un ordre technocratique. D'autres pré- voient, sinonune prison universelle, du moins une masse universelle d'individus chancelants,plusou moins désemparés, sous l'effetdeflots permanents d'informations incohérentes. Sans prendre parti - sauf peut-être pour con- sidérer ces opinions comme se complétant plutôt que s'excluant mutuellement - nous pensons que certaines observations générales, quoique plusm o - destes, sont à leur place ici. Les changements intervenusdanslessystèmes de communications et grace auxquels unplus grand nombre de personnes peuvent accroître leurs pos- sibilités d'information, d'éducation ou de distrac- tion, et cela avec l'avantaged'un plus grand choix, pourraient avoir en eux-mêmes de profondes con- séquences, indépendamment du message transmis à un moment quelconque. C'estpar sa seule pré- sence que la télévision est appelée à mettre fin au sentiment d'isolement des communautés éloignées. L'effet de l'introductiond'un moyen tel que la té- lévision est évidemment d'autant plus grand que les autres moyens d'information sont moins pré- sents dans un milieu donné. Les préoccupations et les craintes exprimées au sujet de la diffusion possible par satellites de programmes de télévi- sion non désirés montrent bien l'importance attri- buée à la fois au moyen et au message, quelleque soit la position théorique adoptée. D'une part, on reconnaitla plus grande influence de la télévi- sion par comparaison avec un moyen tel que lara- diodiffusion sonore sur ondes courtes,d'autre part, on conçoit que certains contenus de messages sont plus acceptables - ou plus difficilement accepta- bles - que d'autres. O n entend souvent dire qu'une des principales conséquences de la technologie moderne des com- munications, telle qu'elle est spécifiquement re- présentée par les communications par satellites, serait l'informationinstantanément et universelle- ment disponible. Le problème serait alors celui, non plus de l'existence de l'information,mais de sa sélection. Cela impliqueraitla reconnaissance du besoin de nouvelles formes d'éducation afin que "les individus puissent faire face avec efficacité, imagination et discernement à la surabondance d'informations''/l, ou de la place importanteque tiennentles moyens degrandeinformation,de l'im- portance de leurs buts, de leurs principes et de leurs pratiques. Cependant, il n'est pas possible de traiter ces problèmes sans indications sur les tendances, les possibilités et les effets de commu- nications par satellites à la lumière de certainsde leurs aspects plus nettement définis. Les effets' peuvent être vus sous divers angles, en réponseà des questions telles que celles-ci : quelle sorte d'information peut ou doit être transmise par sa- tellites ? Sous quelles formes ? Par qui ? Pour qui et à quelle fin ? Dans quel contexte ? Les services de communications par satel- lites sont mis en exploitation dans des contextes 1. Michael N. Donald : The Unprepared Society. 23
  • 25. socio-économiques,politiques et culturels très di- vers. Les effets en seront donc variables d'unpays à un autre ou d'une région à une autre. Une des dif- férencesfondamentalesseprésenteraentreles pays possédant déjà un réseau de télécommunications et de radiodiffusion bien développé et les pays aux moyens d'action limités et insuffisants, où des fac- teurs géographiques et autres augmentent les diffi- cultés qu'ils éprouvent à créer des réseaux cou- vrant tout leur territoire. Ces deuxcatégories cor- respondraient généralement,maisnonparfaitement, aux régions industrialisées et aux régions'en voie de développement. Il a été affirmé que la technologie des satel- lites serait particulièrementinappropriéeaux pays en voie de développement parce qu'elle est coû- teuse, extrêmement complexe et qu'elle pose de nouveauxproblèmesalorsqueles problèmesactuels restent à résoudre. S'ilest bien évident que le facteur coûtest une considération essentielle, le niveau des dépenses ne doit cependant pas empêcher de procéder à une évaluation au point de vue des buts de développe- mentdontlaréalisation peut être favoriséede cette manière, et dans certains cas de celle-là seule.11 faut d'ailleurs ajouter qu'il ressort d'estimations financières que les coûts des systèmes par satel- lites ont suffisamment diminué pour être éventuel- lement à la portée des pays en voie de développe- ment et pour représenter, à tout le moins, une op- tion à prendre sérieusement en considération. Il a été reconnu dans diverses organisations internationales, et en premier lieu aux Nations Unies, qu'un maximum d'efforts devaientêtre faits pour aider les pays en voie de développement à bé- néficier de la technologie spatiale. O n a insistésur le fait que, si ces pays continuent de compter sur les techniques traditionnelles sans se lancer dans la nouvelle technologie, leur retard par rapport aux pays technologiquement avancés, loin de se combler, iras'accentuant. "Plusieursapplications pacifiques de l'espaceextra-atmosphériquepeuvent être maintenant mises en oeuvre dans les pays en voie de développement pour donner à ceux-ciune nouvelle impulsion dans la voie du progrès. Par dessus tout, il est nécessaire de veiller à ce que ces pays ne soient pas contraintsdepasserpar les memes étapes que celles par où sont passés au siècle dernier les pays maintenant technologique- ment avancés.Nombre detechniquestraditionnelles deviennent beaucoup plus efficaces en fonction de leurs coûts sion les combineavec desapplications spatiales. L'explosion démographique et le monde qui se rétrécit rapidement ne permettent pas que l'on retarde les avantages à retirer de l'espace jusqu'à ce que les méthodes plus anciennes aient été épuisées. La question n'est pas de savoir si les pays en voie de développement peuvent se per- mettre les utilisationspacifiques de l'espace extra- atmosphérique mais plutôt s'ils peuvent se per- mettre de s'en désintéresser."/1 Une autre grande inégalité du monde d'aujourd'hui à laquelle il convient de porter re- mède est la disparité entre les centres urbains et les régions rurales, particulièrement apparente dans le cas de l'information etdes moyens de com- munication. Ces moyens Sont traditionnellement créés d'abord dans les villes, d'où ils pénètrent lentement à la campagne, si toutefois ils y pénè- trent jamais. Les réseauxdetélécommunications terrestres et de télévision ne parviennent presque jamaisà couvrirtout leterritoire. En conséquence, seules pouvaient profiter des nombreux avantages d'une sociétémoderne lescommunautés des grandes zones métropolitaines ou celles qui étaient reliées physiquement à ces zones. Grâce aux communica- tions par satellites,il est maintenant possible d'at- teindre des communautés isolées dispersées sur une vaste région sans avoir à supporter des dé- penses prohibitives ... Cet aspect de la technolo- gie spatiale est particulièrement important pour les pays en voie dedéveloppement où l'agriculture joue un rôle prépondérant et où de larges sections de la population vivent en dehors des villes et pré- sentent un faible niveau d'alphabétisation. Les pro- grammes d'enseignement et d'information suscep- tibles de contribuer à développer l'idée de moder- nisation et l'emploi de nouvelles techniques pour la production alimentaire et l'amélioration de la santé publique et de l'hygiène sont beaucoup plus faciles à appliquer si de bonnes liaisons audio- visuelles peuvent être établies de façon à couvrir tout le pays. D'autre part, beaucoup de pays en voie de développement sont placés devant un pro- blème grave créé par des forces sociales dedésin- tégration. Ils ne subsisterontque par l'intégration de nombreux groupes tribaux-religieux et régio- naux ayant des traditions culturelles et politiques distinctes. Un système unique de communications de masse faisant partager à toute la population la m ê m e expérience peut jouer un rôle important en créant le sentiment de l'unité du territoire"/l. I l ,Jusqu'à l'apparition de la technologie spatiale, 2. EFFETS DANS LE DOMAINE DE L'INFORMATION, DE L'EDUCATION ET DE LA CULTURE Un des avantages potentiels les plus évidents des communications par satellites serait la fourniture de liaisonspeu coûteusesetsûrespourles services téléphoniques, télex et similaires dans le monde entier. Les opinions diffèrent toutefoissurcequ'en seraientlesconséquences. Les gens écriraient-ils 1. Extrait de : The application ofSpace technolo- gy to development, rapport établiparVikram Sarabhai, P.D. Bhavsar, E.V. Chitnis, et P.R. Pisharoty pour le Comité consultatifsur l'applicationde la science et de la technique au développement (documentdesNations Unies E/AC.52/XV/CRP. 1, 9 juin 1971). 24