1. Mars 2022
Réalisations du FIDA
dans le domaine de l’eau
Bureau sous-régional pour l’Afrique de l’Ouest
À l’occasion du 9ème
Forum Mondial de l’Eau | Dakar 2022
3. Réalisations du FIDA
dans le domaine de l’eau
9ème
Forum Mondial de l’Eau | Dakar 2022
Mars 2022
Bureau sous-régional pour l’Afrique de l’Ouest
4. Introduction
“ La valeur de l’eau est insaisissable et complexe.
Il n’existe aucun aspect du développement durable qui ne
repose pas fondamentalement sur l’eau.”
Cette déclaration d’Antonio Guterres, Secrétaire Général des Nations Unies, à l’occasion de la journée
mondiale de l’eau célébrée le 22 mars 2021, décrit parfaitement les convictions profondes du Fonds
International Pour le Développement Agricole (FIDA).
La question mondiale de l’accès à l’eau, hautement éminente dans les pays en voie de développement,
occupe le centre des activités et réflexions du Fonds International pour le Développement Agricole
(FIDA) depuis sa création en 1977.
Au sein du FIDA, le financement des projets de développement agricole et rural est, dans la plupart des
cas de figure, synonyme d’accès à :
• L’eau agricole pour la petite et grande irrigation;
• L’eau d’élevage pour le bétail et la volaille;
• L’eau domestique pour les familles rurales
Ainsi, « améliorer les conditions de vie des populations ne pourrait, dans notre conception, se faire sans
l’accès à ce liquide précieux essentielle à la vie et aux moyens d’existence », tel que le soutient M. Gilbert
F. Houngbo, Président d’ONU-Eau et du Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA).
Pour le FIDA, le Forum Mondial de l’Eau de Dakar est une occasion unique de faire progresser l’agenda
de la coopération, avec l’appui de toutes les parties prenantes. Pour montrer notre attachement au
développement rural et ne pas manquer ce rendez-vous important, nous vous proposons ce recueil de
récits et d’études de cas, miroir de nos différentes actions touchant la thématique de l’eau.
Conscient des enjeux mondiaux et soucieux de la bonne coopération Sud-Sud, nous avons intégré des
études de cas qui dépassent nos frontières sahéliennes.
A travers ces différentes études, notre ambition est de partager, au-delà des projets initiés et mis en
place, l’impact de ces derniers sur les vies des populations bénéficiaires.
Du Niger au Burkina Faso, dans la région du Sahel, j’espère que ce recueil vous renseignera davantage
sur nos différentes actions mais surtout vous éclairera sur la nécessité et l’importance de l’eau dans ce
monde en proie aux changements climatiques.
Bonne lecture,
BenoitTHIERRY
Représentant du bureau sous-régional Sahel - FIDA
5.
6. Sommaire
INTRODUCTION
IMPACT DE L’EAU AU SAHEL
• Introduction
• Comment un meilleur accès à l’eau peut rapprocher le Sahel du développement
durable
• Pour verdir le Sahel, nous avons besoin de programmes ambitieux et de gestes
simples
COMPILATION DE RÉCITS FIDA
• L’importance de l’eau pour des systèmes alimentaires durables en 8 points
• Offrir aux étudiants de l’eau, des légumes et des roses
• Comment un barrage de «sable» innovant provoque une ruée vers l’eau en Somalie
• Au Mozambique, des investissements modestes mais novateurs en faveur des
infrastructures d’adduction d’eau peuvent transformer les conditions de vie
• L’eau et les ODD - le dénominateur commun crucial
COMPILATION DE PUBLICATIONS FIDA
• Systèmes de collecte d’eau pour les petits producteurs
• Impact de l’irrigation moderne sur la production et le bien-être des ménages
• L’avantage des terres arides: Protéger l’environnement, autonomiser les populations
• L’avantage marin : autonomiser les communautés côtières, sauvegarder les
écosystèmes marins
• Réduire la charge de travail domestique des femmes en investissant dans le secteur
de l’eau
• L’avantage de l’eau : à la recherche de solutions durables au stress hydrique
• L’outil d’évaluation de la pauvreté multidimensionnelle (MPAT)
COMPILATION DES ÉTUDES DE CAS DU HUB SAHEL
• Cabo Verde : Analyse de l’impact des microprojets horticoles basés sur la promotion
de technologies efficaces et efficientes de mobilisation et de gestion de l’eau.
• Mali : Irrigation par pompage solaire à Bandiagara, région de Mopti, avec la
coopérative Touma Barma
• Mauritanie : Introduction du pompage à énergie solaire dans les oasis de Mauritanie
• Sénégal : Analyse de l’impact des petits périmètres maraîchers
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8. Introduction
Le Sahel, qui signifie
« rive du désert »,
est une vaste zone
qui s’étend sur 6 000
kilomètres d’Afrique de
l’Est à l’Ouest. Il couvre
de nombreux systèmes
géographiques et agro-
écologiques, 12 pays et
abrite 400 millions de
personnes.
La région politique du
Sahel, telle que définie
par la Stratégie intégrée
des Nations unies pour
le Sahel (UNISS), couvre
une zone plus restreinte
: 10 pays et 250 millions de personnes (Sénégal, Gambie, Mauritanie, Guinée, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad,
Cameroun et Nigeria). La région est confrontée à de nombreux défis tels que les crises, les conflits et le
changement climatique. Le changement climatique menace de dégrader davantage les terres, la végétation, les
ressources en eau et les systèmes alimentaires par l’augmentation de la sécheresse, de la désertification et des
inondations et le raccourcissement prévu de la saison des pluies. La zone écologique du Sahel s’est déplacée de
50 à 200 kilomètres vers le sud au cours des trois dernières décennies, entraînant des pertes de biodiversité et
de terres arables.
La région souffre d’instabilité politique, ce qui a affaibli les moyens de subsistance des ménages, menacé la
souveraineté et la stabilité des États et sapé la paix sociale.
La pandémie de Covid-19 a alourdi la charge économique des pays et a ralenti les systèmes de production
alimentaire, mettant en danger les personnes les plus vulnérables.
La population du Sahel devrait passer de 250 à 500 millions d’habitants en 2050. La région abrite également la
population la plus jeune du monde, avec 65 % de moins de 25 ans. Avec un soutien approprié, cela offre des
opportunités de croissance du marché pour les producteurs locaux.
L’amélioration de la gouvernance et de la coopération transfrontalière entre les pays et les communautés
locales permet de favoriser le développement et l’intégration des pays ainsi qu’un meilleur schéma commercial.
Pour y parvenir, il est important d’exploiter le potentiel des abondantes ressources humaines, culturelles et
naturelles de la région.
La stratégie globale du FIDA au Sahel s’aligne sur la stratégie intégrée des Nations unies pour le Sahel, qui vise
à s’attaquer aux causes profondes de la crise sahélienne dans dix pays, en accordant une attention particulière
aux femmes, aux jeunes et aux personnes handicapées.
Le FIDA renforce sa présence et son soutien au Sahel, avec 27 projets en cours représentant des investissements
de 2 milliards de dollars dans les 10 pays. Le portefeuille actuel est renforcé par le financement vert avec le
programme phare du Fonds vert pour le climat. Les efforts du FIDA en matière de financement vert visent à
servir l’initiative parapluie de la Grande Muraille verte (GMV) et renforceront la résilience des petits agriculteurs
et producteurs pour atténuer les effets du changement climatique.
8 9ème Forum Mondial de l’Eau | Réalisations du FIDA dans le domaine de l’eau
14. 1. L’agriculture pèse lourd dans les prélèvements d’eau douce
Les cultures irriguées, le bétail, la pêche, l’aquaculture et la foresterie représentent environ 70% du total des
prélèvements d’eau douce dans le monde et plus de 90% dans la majorité des pays les moins avancés, dont
près de 67% seraient utilisés pour l’irrigation. Néanmoins, renforcer l’efficacité de l’irrigation ne figure pas
au rang de priorité des politiques publiques, où la problématique mondiale de l’accès à l’eau potable et à
l’assainissement occupe le devant de la scène. Le FIDA encourage la mise en place de pratiques permettant
de renforcer l’efficacité de l’irrigation et d’augmenter la productivité de l’eau, l’adoption d’infrastructures
d’irrigation résilientes face aux changements climatiques, la mise en place de pratiques adéquates en matière
de gestion des sols et de l’eau dans les exploitations, et l’utilisation de variétés de cultures à haut rendement et
tolérantes à la sécheresse.
2. La production alimentaire
de la majorité de la
population mondiale
repose essentiellement sur
l’agriculture pluviale
L’agriculture pluviale produit plus de
60% de la nourriture consommée
dans le monde. Le manque de
précipitations efficaces met en péril
la sécurité alimentaire. Dans certains
pays, le rendement de l’agriculture
pluviale pourrait être divisé par
deux. L’adoption d’une gestion
résiliente des ressources en eau, la
conservation des sols et de l’eau, la
sélection de variétés tolérantes à la
sécheresse et l’irrigation d’appoint
seraient bénéfiques pour les petites
exploitations pratiquant l’agriculture
pluviale. Afin d’améliorer les moyens d’existence des communautés agricoles pauvres tributaires des
précipitations, le FIDA investit notamment dans la récupération des eaux de pluie, les mesures de conservation
des sols et de l’eau, l’agriculture de conservation et l’agroforesterie.
3. La production et la transformation des aliments sont susceptibles de polluer les masses
d’eau
Les secteurs de la production et de la transformation des aliments sont à la fois victimes de la pollution, causée
par les déchets industriels et les eaux usées municipales déversés dans les masses d’eau douce, tout en étant
vecteurs de pollution et responsables d’une quantité importante d’eaux usées. Les écoulements restitués d’eaux
utilisées pour l’agriculture transportent des engrais et des pesticides, des substances appauvrissant l’oxygène et
des agents pathogènes. Afin de lutter contre la pollution de l’eau et de protéger les écosystèmes, il convient de
privilégier des pratiques moins polluantes, de promouvoir les solutions techniques les plus en pointe en matière
de traitement, de gestion et de réutilisation des eaux usées et de renforcer leur efficacité. Le FIDA encourage
la réutilisation sûre des eaux non conventionnelles, y compris les eaux usées, qui représentent une source
d’eau fiable pouvant être réutilisée en toute sécurité pour compenser la hausse de la pénurie d’eau et peuvent
L’importance de l’eau pour des systèmes
alimentaires durables en 8 points
14 9ème Forum Mondial de l’Eau | Réalisations du FIDA dans le domaine de l’eau
FIDA - Mars 2021
15. en outre être envisagées comme une source rentable et durable d’énergie (biogaz, etc.) et de nutriments
(compost, etc.).
4. Chaque année,environ un tiers de la nourriture produite dans le monde est soit perdue,soit
gaspillée
Dans les pays en développement, le gaspillage et les pertes alimentaires se produisent principalement en début
de chaîne de valeur alimentaire, et sont notamment imputables à des difficultés financières, organisationnelles
et techniques liées aux méthodes de récolte, aux installations de stockage et de refroidissement, ainsi qu’à
l’absence de structures de transformation des produits périssables. La perte et le gaspillage de nourriture
impliquent également un gaspillage important des ressources, notamment l’eau, la terre, l’énergie, la main-
d’œuvre et le capital, ainsi que des émissions de gaz à effet de serre produites inutilement. Pour accroître
l’efficacité dans les zones agricoles, le FIDA investit dans la logistique et les infrastructures (voies de circulation,
chaînes du froid ou installations de stockage, de transformation et de commercialisation), ainsi que dans des
systèmes agricoles plus durables.
5. Les choix alimentaires influent sur la gestion des ressources en eau
À mesure que le pouvoir d’achat de la population des pays émergents s’améliore, celle-ci se tourne vers des
régimes alimentaires plus nutritifs, de meilleure qualité et à base de viande. À poids unitaire équivalent, la
production d’ingrédients alimentaires à base de viande consomme davantage de ressources, notamment en
eau et en énergie, que la production de produits alimentaires d’origine végétale. Cette évolution des habitudes
alimentaires accentue la pression exercée sur les ressources en eau.
6. La gestion planétaire de la résilience vis-à-vis de l’eau,condition sine qua non de l’éradication
de la pauvreté et de la faim
Pour vivre, tout être humain a impérativement besoin de nourriture et d’eau. L’eau joue un rôle capital dans
tous les aspects des systèmes alimentaires, à la fois dans la production, la transformation, la préparation, la
consommation et, dans une certaine mesure, la distribution. L’accès à des volumes d’eau de quantité et de
qualité appropriées est fondamental pour garantir l’existence de systèmes alimentaires sûrs et la stabilité de la
société.
7. La mauvaise gestion de l’eau dans divers secteurs a intensifié la pénurie d’eau et menace la
sécurité de l’approvisionnement en eau
Les politiques actuelles en matière d’utilisation de l’eau dans l’ensemble du système alimentaire ne sont
pas durables sur le plan économique et environnemental. Les politiques et les investissements susceptibles
d’améliorer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, ainsi que la gestion durable des écosystèmes d’eau
douce, contribueraient également pour la plupart à atteindre des objectifs plus vastes en matière de durabilité
alimentaire. Pourtant, certaines politiques publiques, telles que les subventions qui favorisent les monocultures
industrialisées, ou les subventions à l’eau et à l’énergie, telles que celles mises en place par l’Inde, sont susceptibles
de fausser les prix relatifs des marchés alimentaires et d’affecter la santé des écosystèmes naturels.
8. Plus de 2 milliards de personnes vivent actuellement dans des pays soumis à un fort stress
hydrique
La totalité du Moyen-Orient et de l’Asie du Sud, ainsi qu’une grande partie de la Chine et de l’Afrique du
Nord sont particulièrement touchées par le stress hydrique. Dans le monde, environ une personne sur six
est exposée à de graves pénuries d’eau ou à un manque d’eau pour l’agriculture. Plus de trois milliards de
personnes vivent dans des zones agricoles où les niveaux de pénurie (affectant l’agriculture pluviale) ou de
rareté (affectant l’agriculture irriguée) de l’eau sont élevés ou très élevés, dont 1,2 milliard de personnes vivant
dans des zones à fort déficit hydrique.
L’approvisionnement en eau potable et l’assainissement continuent de soulever des difficultés majeures dans
de nombreuses régions du monde, c’est pourquoi le FIDA investit dans des stratégies d’utilisation polyvalente
et productive de l’eau dans les zones rurales, telles que les canaux d’irrigation, les réservoirs, ...
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9ème Forum Mondial de l’Eau | Réalisations du FIDA dans le domaine de l’eau
16. Dans le comté de Nyeri, au
Kenya, la devise de l’Institut
de formation technique
de Mukurwe-ini – “la
technologie au service de
l’humanité” – s’est traduit
dans les faits.
Dans cette zone rurale,
les solutions techniques
durables de gestion de
l’eau ont considérablement
amélioré la vie des étudiants
et du personnel de l’Institut,
ainsi que celle des communautés environnantes, et offrent à beaucoup la promesse d’un avenir meilleur. De tels
exemples de réussite sont au cœur du propos de la Journée mondiale de l’eau de cette année.
Pour l’Institut et les communautés agricoles voisines, l’eau posait un véritable problème depuis des années. Le
système de distribution précédent utilisait la gravité, ce qui obligeait l’Institut, situé au sommet d’une colline,
à rationner l’eau pour ses 1 200 employés et étudiants. Dans le même temps, les villages situés en contrebas
devaient faire face à d’importants ruissellements superficiels en cas de fortes pluies, sources de conflits
permanents avec l’Institut.
Il fallait donc trouver un moyen
de réguler l’écoulement de
l’eau et d’atténuer les effets
de ces fortes pluies. Le Projet
de gestion des ressources
naturelles du bassin
hydrographique du Haut
Tana (UtaNRMP), soutenu
par le FIDA, leur a permis d’y
parvenir.
Le projet vise à réduire la
pauvreté grâce à une gestion
durable des ressources
naturelles.
L’Institut a obtenu une aide pour investir dans un nouveau système de collecte de l’eau sur les toits, comprenant
un système de canalisation et de tuyauterie, un réservoir d’une capacité de 3 000 mètres cubes, un château
d’eau et un système de pompage alimenté par des panneaux solaires. Désormais, l’eau de pluie qui tombe sur
le toit est récupérée dans le réservoir puis pompée vers le château d’eau pour y être conservée.
Offrir aux étudiants de l’eau, des légumes et
des roses
Vue partielle du réservoir d’eau, une des composantes du système de gestion de l’eau de l’Institut.
16 9ème Forum Mondial de l’Eau | Réalisations du FIDA dans le domaine de l’eau
FIDA - Mars 2020
17. Le nouveau système de gestion de l’eau a
également été bénéfique pour l’environnement.
L’Institut a planté 400 arbres pour stabiliser
le sol et contenir les eaux de ruissellement
qui inondaient autrefois les villages voisins.
Les conflits incessants avec les membres des
communautés environnantes ont ainsi pris fin.
L’Institut a également construit un robinet où
les agriculteurs voisins peuvent disposer d’eau
douce.
Amos Maina, 47 ans, père de quatre enfants,
utilise désormais cette eau dans sa ferme. Sans
elle, il devrait aller puiser de l’eau dans la rivière
à deux kilomètres de chez lui.
Il est également employé par l’Institut, où il entretient le système de gestion de l’eau.
La réussite du projet a fait naître de nouveaux espoirs et de nouvelles ambitions chez beaucoup. La direction
de l’Institut prévoit maintenant d’étendre le système de collecte des eaux du toit à deux bâtiments scolaires de
l’école primaire voisine et d’irriguer un terrain adjacent.
Peter Kiama espère que ce système de récupération de l’eau sur les toits se diffusera davantage; et permettra
d’aller plus loin en passant à un modèle 100% écologique en utilisant le biogaz au lieu du bois pour cuisiner les
repas de la cantine.
Les résultats ont été très positifs.
Nous n’avons plus à nous soucier de la question de l’eau. Nous en avons maintenant en
permanence, et même assez pour arroser mes roses.
L’hygiène et l’assainissement se sont considérablement améliorés. Les conditions
d’apprentissage sont bien meilleures.
— Patrick Muchemi, directeur de l’Institut
“
”
L’amélioration de la gestion de l’eau a également procuré de nombreux autres avantages.
Grâce au système de pompage alimenté par des panneaux solaires et au stockage de l’eau, l’Institut a pu créer
un potager. Celui-ci a permis d’améliorer la valeur nutritive des repas servis à la cantine et même de créer des
emplois.
Quinze travailleurs temporaires aident maintenant à entretenir le système d’eau et à cultiver les légumes. Dix
d’entre eux sont des étudiants issus de milieux à faible revenu qui participent à un programme de travail-études.
L’argent que je gagne maintenant me permet d’alléger la charge pour mes parents.
Pouvoir gagner de l’argent me donne confiance en moi, en particulier dans mes relations
avec les autres.
— Joseph Kaaria, 25 ans, qui reste à l’Institut pendant les vacances pour travailler dans le potager.
“
”
Benson et d'autres étudiants en train de s'occuper du potager
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9ème Forum Mondial de l’Eau | Réalisations du FIDA dans le domaine de l’eau
19. Bien que le projet ait été achevé en mars 2015, les avantages substantiels des barrages et des puits peu profonds
associés - ainsi que d’autres investissements du projet pour améliorer la productivité de l’agriculture et de
l’élevage, la qualité des installations de santé et d’assainissement en milieu rural - ont déclenché un changement
socio-économique qui est à pérenniser à l’avenir.
Aller à la source
—
Les barrages de sable stockent l’eau accumulée en amont lors des inondations qui se trouve ensuite sous les
couches de sable dans les aquifères. Les barrages contribuent à fournir un approvisionnement en eau crucial,
en particulier pendant la saison sèche, lorsque les pénuries d’eau extrêmes sont courantes.
L’eau est extraite soit en creusant un trou d’eau jusqu’à ce que le niveau d’eau soit atteint et en utilisant un
jerrycan ou une peau de chèvre pour ramasser l’eau; équiper un point d’eau d’une pompe pour amener l’eau à
la surface ; ou créer un puits creusé à la main à partir duquel l’eau peut être recueillie dans des seaux.
Quinze barrages de stockage d’eau de sable ont été construits en 10 ans à la suite du NWICDP, qui a été mis en
œuvre en deux phases. Il a travaillé avec 43 000 ménages dont 240 000 femmes, hommes et enfants figuraient
parmi les plus pauvres des 124 communautés de la zone du projet.
Transformer les zones rurales sèches et arides
—
Sacad Ali Esse, un agriculteur de 24 ans et père de deux enfants de la communauté Dhubato dans la région de
Maroodijeex, est l’un des nombreux à récolter les fruits. Il peut maintenant puiser de l’eau dans ses puits qui
restent pleins, même en saison sèche. Il ne produit plus de mauvaises récoltes et doit voyager loin de chez lui à
la recherche de main-d’œuvre occasionnelle pour compléter ses revenus.
Grâce à la formation en pratiques agricoles améliorées et au soutien des services de vulgarisation que Sacad a
reçu par l’intermédiaire du NWICDP, il a pu profiter l’année dernière d’une récolte exceptionnelle. Il a produit
120 caisses de tomates (au lieu des 20 précédentes), 30 sacs d’oignons et 20 sacs de poivron vert.
Avec le bénéfice de la vente de ses produits, il achète 30 moutons et chèvres pour l’élevage. Le revenu
supplémentaire lui a permis de nourrir sa famille et de payer les frais médicaux.
Sacad n’est pas seul. Avec la construction des barrages de sable, les familles sont retournées sur leurs terres
pour reprendre l’agriculture toute l’année.
Avec l’augmentation rapide de la superficie des terres irriguées, à Dhubato et Agamso par exemple, les
agriculteurs cultivant des cultures pluviales situées à un ou deux kilomètres de la rivière, se tournent vers une
production de cultures de rente irriguées plus rentable. Depuis la construction de barrages de sable là-bas, le
nombre d’agriculteurs actifs a triplé et la production de cultures de rente a quintuplé.
De plus, Agamso, où le barrage de sable a été construit plus tôt, est devenu un centre agricole et un important
fournisseur de nourriture pour la ville voisine.
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9ème Forum Mondial de l’Eau | Réalisations du FIDA dans le domaine de l’eau
20. Avec une pluviométrie moyenne de seulement 380 millimètres par an, Mapai se trouve dans l’un des districts
les plus secs du Mozambique. Située dans la partie nord de la province de Gaza, Mapai a un climat tropical aride
et semi-aride. Le manque d’eau destinée à la consommation, à l’élevage et à l’agriculture constitue la principale
difficulté de la région.
Les habitants, dont les moyens d’existence reposent sur l’élevage, ont tiré profit de la mise en place d’un
système d’eau multifonction construit avec le soutien du Projet de développement des filières au profit
des pauvres dans les couloirs de Maputo et de Limpopo (PROSUL).
Ils devaient auparavant parcourir parfois
plus de 20 kilomètres pour aller chercher
de l’eau. Ils ont désormais à leur disposition
quatre trous de forage multifonctionnels et
novateurs, situés dans plusieurs collectivités
du district. Ces trous de forage, qui servent
principalement de points de collecte d’eau
pour les habitants et d’abreuvoirs pour le
bétail, sont alimentés par des panneaux
solaires. L’augmentation du volume d’eau
disponible a permis d’améliorer la santé
animale, ce qui a eu des impacts positifs sur
la production de viande, avec une hausse de
la valeur marchande du bétail et donc des
revenus. Pour pouvoir utiliser l’eau, chaque
ménage paie une redevance mensuelle
en fonction du nombre d’animaux qu’il
possède. Les sommes perçues servent
ensuite à entretenir et à réparer les infrastructures. Grâce aux investissements réalisés par le FIDA et ses
partenaires, environ 18 000 ménages peuvent désormais bénéficier d’un système d’adduction
d’eau fiable qui leur permet de mieux faire face au climat sec de la région.
Compte tenu de ce meilleur accès à l’eau, les collectivités ont également créé des jardins potagers autour des
trous de forage, ce qui a nettement accru la production de légumes riches en nutriments et les revenus des
producteurs.
Au Mozambique, des investissements modestes
mais novateurs en faveur des infrastructures
d’adduction d’eau peuvent transformer les
conditions de vie
Avant, on achetait des légumes provenant d’autres districts. Aujourd’hui, nous produisons
localement et dégageons des revenus. Je cultive du chou, des tomates, des oignons, de la
laitue et d’autres légumes. Aujourd’hui, je récolte et je vends mes tomates et ma laitue, ce qui
me permet de gagner un revenu mensuel pour ma famille. Avec cet argent, j’ai pu acheter
une vache et une chèvre, tout en subvenant aux besoins de ma famille.
— Amélia Simango, membre du comité de gestion de l’un des forages de Mapai
“
”
20 9ème Forum Mondial de l’Eau | Réalisations du FIDA dans le domaine de l’eau
FIDA - Octobre 2019
22. 2. Une utilisation intelligente de l’eau et des déchets aidera l’énergie et les économies
—
Aujourd’hui, une population mondiale toujours croissante et plus aisée exige une quantité toujours croissante
de choses. La fabrication nécessite de l’eau, d’environ 2 500 litres pour fabriquer un t-shirt en coton à environ
12 000 pour un smartphone. Et en raison de la façon dont nous produisons de l’énergie, environ 75 % de
tous les prélèvements d’eau industriels sont utilisés pour la production d’énergie (UNESCO, 2014). Il faudra
soutenir beaucoup plus le développement d’énergies renouvelables moins gourmandes en eau, telles que
l’hydroélectricité et l’éolien.
L’agriculture est une grande consommatrice d’eau. La réutilisation sûre des eaux usées - pour l’irrigation
agricole, à des fins municipales, le lavage et le refroidissement industriels, etc. - peut nous aider à créer des
modes de production et de consommation plus circulaires et durables. En outre, des systèmes d’assainissement
et des usines de traitement améliorés peuvent générer des engrais à partir de déchets humains et animaux qui
pourraient être utilisés dans l’agriculture ou transformés en biocarburants.
3. L’utilisation de solutions basées sur la nature aide les humains et l’environnement
—
Le voyage de l’eau commence et se termine dans la nature. Ainsi, toute menace à la source de toute notre eau
est une menace mortelle pour la santé humaine.
Dans le monde, plus de 890 millions de personnes pratiquent la défécation à l’air libre et plus de 80 % des eaux
usées retournent dans l’environnement sans être traitées ni réutilisées.
A cela s’ajoute le problème croissant de la dégradation de notre environnement naturel. À une époque où le
changement climatique se traduit par des phénomènes météorologiques et des catastrophes plus extrêmes,
nous ne pouvons pas nous permettre de dégrader davantage notre environnement. Dans l’état actuel des
choses, le nombre de personnes menacées par les inondations devrait passer de 1,2 milliard aujourd’hui à
environ 1,6 milliard en 2050.
Une façon de protéger la vie et l’approvisionnement en eau est d’exploiter la nature elle-même - en restaurant
les forêts, les prairies et les zones humides naturelles, en reconnectant les rivières aux plaines inondables, en
créant des tampons de végétation le long des cours d’eau.
Ces solutions basées sur la nature ne sont pas une panacée mais, parallèlement aux infrastructures d’eau et
d’assainissement créées par l’homme, elles peuvent nous aider à vivre en harmonie avec les écosystèmes qui
nous maintiennent littéralement en vie.
Alors que nous nous tournons vers 2030, la 4e révolution industrielle dont on parle beaucoup offre des
opportunités jamais vues auparavant dans notre secteur, telles que les technologies basées sur la blockchain
qui peuvent améliorer l’utilisation de l’eau dans l’agriculture ; l’« Internet des objets » qui permettra plus de
connexions et un plus grand échange de données ; et des images satellites qui peuvent nous aider à suivre la
qualité de nos écosystèmes et à mettre en œuvre des stratégies pour réduire les risques de catastrophe.
Les nouvelles technologies seront essentielles pour créer des relations positives et durables entre des domaines
apparemment disparates – tels que les économies, l’énergie, les établissements humains et les écosystèmes –
afin de permettre un avenir plus durable.
Derrière les complexités apparentes du Programme 2030 se cache une simple vérité, soulignée par l’ODD 6,
à savoir que chaque personne sur notre planète aura toujours besoin d’eau et d’assainissement pour survivre
et prospérer.
22 9ème Forum Mondial de l’Eau | Réalisations du FIDA dans le domaine de l’eau
24. Date de publication : Février 2022
-
Résumé :
La collecte des eaux pluviales consiste à
recueillir directement les précipitations
ou à récupérer les eaux de ruissellement
et à les stocker pour accroître les
disponibilités en eau à usage domestique,
agricole et industriel. La plupart du
temps, l’eau de pluie récupérée est
propre et peut être utilisée soit après
traitement, comme eau de boisson ou
eau à usage domestique, soit directement
pour l’irrigation des cultures, l’élevage du
bétail ou de la volaille, les activités après
récolte de valorisation des cultures et la
production d’énergie.
Les points du globe dont le potentiel de
récupération de l’eau est prometteur sont
situés en Afrique de l’Est et de l’Ouest
et en Asie du Sud-Est, des régions où la
collecte d’eau est possible sur 40 à 70%
des terres agricoles; c’est en Ouganda, au
Burundi, en République-Unie de Tanzanie
et en Inde que l’augmentation de la
production agricole ainsi obtenue est la
plus forte (60 à 100%).
de systèmes de collecte appropriés.
L’objectif du présent dossier technique
est de faire mieux connaître les systèmes
de collecte d’eau dont on dispose et de
décrire une panoplie d’outils destinés à
faciliter la conception d’interventions de
collecte d’eau. Il vise à informer les parties
prenantes sur l’évaluation des besoins
en eau, les volumes qu’il est possible de
récupérer et le choix de systèmes de
collecte appropriés.
Systèmes de collecte d’eau pour les petits
producteurs, conseils en matière de choix et de
conception
Scanner pour accéder au document
24 9ème Forum Mondial de l’Eau | Réalisations du FIDA dans le domaine de l’eau
25. Combinant une enquête primaire auprès
des ménages et des données géographiques,
ce travail estime l’impact du projet sur la
production agricole et les dépenses des
ménages en utilisant une nouvelle stratégie
d’identification.
Les gains des bénéficiaires comprennent
l’amélioration des rendements des cultures et
uneplusgrandediversitédesculturescultivées.
Ces gains ont le potentiel d’augmenter les
revenus et de passer de la subsistance à l’achat
de plus de nourriture sur le marché.
Les enseignements tirés de cette étude, en
soulignant la nécessité de se concentrer sur
le renforcement de l’accès au marché, en
conjonction avec le soutien aux infrastructures
d’irrigation, ont le potentiel d’améliorer la
conception et la mise en œuvre des futurs
projets d’irrigation à petite échelle.
L’accent mis davantage sur l’accès aux
marchés offrirait de plus grandes opportunités
aux bénéficiaires des projets en maximisant
la capacité de production améliorée des
agriculteurs.
Impact de l’irrigation moderne sur la
production et le bien-être des ménages
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Date de publication : Octobre 2018
-
Résumé :
Il a été démontré que les investissements dans les systèmes d’irrigation améliorent considérablement la
productivité des agriculteurs et réduisent ainsi la pauvreté. Cette étude donne un exemple d’un tel investissement
: le Programme Participatif de Développement de la Petite Irrigation.
Le projet a institutionnalisé les associations d’usagers de l’eau, développé des systèmes d’irrigation à petite
échelle et fourni des activités de formation agricole aux petits exploitants agricoles dans les zones sujettes à la
sécheresse et au déficit alimentaire dans quatre régions d’Éthiopie.
25
9ème Forum Mondial de l’Eau | Réalisations du FIDA dans le domaine de l’eau
26. Date de publication : Novembre 2016
-
Résumé :
Présentes sur tous les continents et couvrant plus de 40% de la planète, les zones sèches désignent
généralement les zones arides, semi-arides et subhumides sèches, et abritent plus de 2 milliards de personnes,
soit une personne sur trois dans le monde. Les zones sèches sont essentielles pour la sécurité alimentaire
et nutritionnelle de la planète entière. systèmes cultivés dans le monde sont situés dans les zones sèches.
Les zones sèches abritent également des écosystèmes importants, allant des parcours et des prairies aux
zones semi-désertiques, et abritent 1,1 milliard d’hectares de forêts, soit plus d’un quart de la superficie
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forestière mondiale.1 Les parcours abritent
50 % du bétail mondial et constituent des
habitats pour la faune sauvage, tandis que
la production animale et les terres cultivées
dominent dans les zones plus arides et les
zones sèches subhumides, respectivement.
Les zones sèches sont menacées dans le
monde entier. Malgré leur importance, les
zones sèches se dégradent sous l’effet d’une
combinaisoncomplexedefacteursclimatiques
(par ex. diminution des précipitations et de
l’évaporation de l’eau) et de contraintes
humaines, telles que des techniques
agricoles non durables, l’exploitation minière
et le surpâturage. techniques agricoles
non durables, l’exploitation minière et le
surpâturage. La pénurie d’eau s’accentue et,
dansdenombreusesrégions,ladésertification
s’étend, la désertification s’étend avec
de graves conséquences humaines et
environnementales.
Investir dans les zones arides rapporte
donc d’importants dividendes humains
et environnementaux. Une agriculture
respectueuse de l’environnement et
économe en eau pour les petits exploitants
est essentielle pour réduire la pauvreté,
renforcer l’adaptation des petits exploitants
au changement climatique, ainsi que pour
réduire la pauvreté.
L’avantage des terres arides: Protéger
l’environnement, autonomiser les populations
26 9ème Forum Mondial de l’Eau | Réalisations du FIDA dans le domaine de l’eau
27. L’avantage marin : autonomiser les
communautés côtières, sauvegarder les
écosystèmes marins.
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Les projections futures soulignent un besoin de
plus en plus urgent d’aider les communautés à
s’adapter à ces changements et à protéger ces
ressources fragiles.En juin 2017, la Conférence
des Nations unies sur les océans, qui s’est tenue
à New York, s’est concentrée sur l’Objectif de
développement durable 14 (ODD 14) : conserver
et utiliser durablement les océans, les mers et
les ressources marines pour le développement
durable. L’appel à l’action est urgent et englobe
un soutien accru aux pêcheurs artisanaux et à
petite échelle des pays en développement afin
de renforcer leur accès aux ressources marines
et aux marchés pour améliorer la situation socio-
économique des pêcheurs et des travailleurs du
secteur de la pêche dans le cadre d’une gestion
durable de la pêche.
L'agriculture et la pêche, piliers de la sécurité
alimentaire et de la nutrition des communautés
côtières et du monde, sont menacées.
Le changement climatique et la dégradation de
l'environnement dans les zones côtières, y compris
les petits États insulaires en développement,
affectent déjà la base de ressources naturelles dont
dépendent les petits exploitants pour leur sécurité
alimentaire et leurs moyens de subsistance.
Les projections futures soulignent un besoin de
plus en plus urgent d'aider les communautés à
s'adapter à ces changements et à protéger ces
ressources fragiles.
Date de publication : Novemvre 2017
-
Résumé :
L’agriculture et la pêche, qui constituent l’épine dorsale de la sécurité alimentaire et de la nutrition des
communautés côtières et du monde entier, sont menacées. Le changement climatique et la dégradation de
l’environnement dans les zones côtières, y compris dans les petits États insulaires en développement, affectent
déjà la base de ressources naturelles dont dépendent les petits exploitants pour leur sécurité alimentaire et
leurs moyens de subsistance.
27
9ème Forum Mondial de l’Eau | Réalisations du FIDA dans le domaine de l’eau
28. marginalisés. C’est pourquoi la collecte de
l’eau, généralement effectuée par les femmes,
représente l’une des tâches les plus fastidieuses
et les plus lourdes de la vie rurale quotidienne.
Elle entraîne également des problèmes de
santé et de nutrition dans la famille et limite le
potentiel productif et la mobilité des rurales.
Il est nécessaire de disposer de données
plus précises sur l’accès à l’eau en quantité
suffisante pour répondre aux besoins de tous
les membres ménages, notamment en matière
de distances parcourues, de temps requis
pour la collecte, et de répartition du travail
dans la famille ou le groupe. Il est également
nécessaire d’obtenir davantage d’informations
sur la façon dont la charge temporelle, qui
pèse le plus souvent sur les femmes, est
associée à d’autres facteurs socioéconomiques
ou démographiques, comme la situation
économique et l’âge.
Dans le cadre des efforts continus déployés
afin d’améliorer les résultats en matière
de développement des programmes
d’investissement, une étude1 a été menée
pour évaluer l’impact des investissements dans
le secteur de l’eau dans les zones de projets
du FIDA. L’étude porte essentiellement sur
l’accès à l’eau, le temps gagné par les membres
du ménage, leur emploi de ce temps et leur
charge de travail.
Réduire la charge de travail domestique des
femmes en investissant dans le secteur de l’eau
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Date de publication : Avril 2016
-
Résumé :
Pour transformer les économies rurales, le FIDA soutient des projets qui visent à améliorer l’accès des femmes
et des hommes ruraux aux ressources en eau et leur contrôle sur ces ressources. Il les aide également à dégager
du temps libre grâce à l’utilisation de technologies permettant d’économiser du travail, qui facilitent et rendent
plus efficaces les tâches laborieuses (à la maison ou au travail) ou modifient la façon dont elles sont exécutées.
Les projets visent en outre à lutter contre les inégalités entre les sexes qui font que les femmes accomplissent
souvent une grande partie du travail non rémunéré, chronophage et moins productif.
L’accès à un approvisionnement durable en eau salubre et en quantité suffisante à des fins domestiques et
productives est encore limité dans de nombreuses zones rurales, en particulier pour les groupes les plus
28 9ème Forum Mondial de l’Eau | Réalisations du FIDA dans le domaine de l’eau
29. L’avantage de l’eau : à la recherche de solutions
durables au stress hydrique
Mais cette précieuse ressource est mise
à rude épreuve, avec des conséquences
potentielles considérables sur les moyens
de subsistance des communautés rurales
pauvres. Plus d’un milliard de personnes
vivent dans des régions où l’eau est rare, et
3,5 milliards de personnes pourraient être
confrontées à la pénurie d’eau d’ici 2025.
Il ne s’agit pas seulement de disposer de
suffisamment d’eau ; le stress hydrique
inclut l’impossibilité d’accéder à une eau
propre et de bonne qualité. L’augmentation
de la population, l’expansion des villes
et la gestion non durable des ressources
naturelles accroissent le stress hydrique
des communautés rurales, tandis que
le changement et les chocs climatiques
exacerbent les inondations, les glissements
de terrain et l’intrusion d’eau salée dans les
systèmes d’eau douce.
Les cinq études de cas présentées, mettent
en lumière différentes dimensions des
investissements du FIDA dans le domaine
de l’eau, de l’irrigation à la réduction des
risques liés au climat dans les zones arides,
en passant par la gestion des risques de
catastrophe et l’accès à l’eau potable
pour la nutrition et l’assainissement.
Elles donnent un aperçu de la manière
dont le FIDA s’efforce d’améliorer la
gestion de cette ressource naturelle
fondamentale pour les petits exploitants
dans différents contextes. sélection
du portefeuille du FIDA au fil des ans.
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Date de publication : Mars 2018
-
Résumé :
Parmi les services écosystémiques, l’eau douce est l’un des plus fondamentaux pour la vie. Pour les petits
exploitants, l’eau fait la différence entre une vie décente et la pauvreté, la faim et la malnutrition. La majorité des
populations rurales pauvres dépendent des systèmes d’agriculture pluviale pour leur subsistance : l’Organisation
des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que, dans le monde, l’agriculture pluviale est
pratiquée sur 83 % des terres cultivées et fournit plus de 60 % de la nourriture mondiale.
29
9ème Forum Mondial de l’Eau | Réalisations du FIDA dans le domaine de l’eau
30. L’outil d’évaluation de la pauvreté
multidimensionnelle (MPAT)
Date de publication : Février 2014
-
Résumé :
L’Outil d’évaluation de la pauvreté multidimensionnelle (MPAT) est le résultat d’une initiative collaborative
internationale lancée en 2008 et dirigée par le Fonds international de développement agricole (FIDA).
développement agricole (FIDA). L’objectif était de développer, tester et piloter un nouvel outil d’évaluation de
la pauvreté rurale au niveau local. l’évaluation de la pauvreté rurale au niveau local.
Scanner pour accéder au document
L’outil a fait l’objet de tests approfondis
sur le terrain dans plusieurs pays, d’une
validation indépendante et d’un examen par
les pairs. Le MPAT est relativement facile à
utiliser, sa mise en œuvre nécessite peu de
ressources et il fournit aux utilisateurs une
image fiable et complète de la situation de
pauvreté d’une communauté.
La pauvreté rurale comporte de nombreuses
dimensions qui sont souvent spécifiques
à un pays et à un contexte particulier, ce
qui peut la rendre difficile à évaluer et à
mesurer. Le MPAT a été développé afin
de permettre aux gestionnaires de projets,
aux responsables gouvernementaux, aux
chercheurs et autres de déterminer les
dimensions des moyens de subsistance en
milieu rural qui ont besoin d’être soutenus et
si un environnement favorable est en place
pour un développement rural bénéfique.
Le MPAT est un indicateur thématique basé
sur une enquête, conçu principalement
pour soutenir les efforts de conception, de
suivi et d’évaluation (S&E), de ciblage et de
priorisation des projets au niveau local.
Les indicateurs du MPAT fournissent une vue
d’ensemble de 10 dimensions fondamentales
et interdépendantes liées au bien-être
humain et aux moyens de subsistance en
milieu rural. Les six premières dimensions
peuvent être considérées comme des
besoins fondamentaux, et les quatre autres
concernent des aspects centraux des moyens
de subsistance, de la vie et du bien-être.
30 9ème Forum Mondial de l’Eau | Réalisations du FIDA dans le domaine de l’eau
32. Analyse de l’impact des microprojets horticoles basés sur la promotion de technologies
efficaces et efficientes de mobilisation et de gestion de l’eau.
Date de publication : Décembre 2019
-
Résumé :
Le problème de l’eau est l’un des plus grands défis du Cap-Vert.
Caractérisé par une sécheresse importante et récurrente depuis
les années 1960, le pays reçoit une pluviométrie limitée de 230
mm par an, où seulement 13% de ces précipitations contribuent
à l’alimentation des nappes phréatiques tandis que 87 % circulent
en surface ou s’évaporent (BAD, 2015).
En conséquence, le Cap-Vert est de plus en plus dépendant de
l’eau dessalée pour sa consommation. Environ 80% de l’eau
destinée à la consommation domestique au Cap-Vert est dessalée
et à un coût énergétique élevé, avec une implication directe sur
le tarif de l’eau considéré comme l’un des plus élevés d’Afrique
{...} La mobilisation des eaux de surface, l’utilisation rationnelle des
eaux souterraines, le recyclage des eaux usées et la conservation
de l’eau constituent autant de solutions potentielles en particulier
dans le secteur agricole qui utilise près de 90% de l’eau prélevée
(INE, 2017).
Le coût du mètre cube d’eau, fortement corrélé au système énergétique utilisé pour sa mise en exhaure,
influe négativement sur la valorisation de la ressource en eau. Cette limite freine le développement du secteur
agricole augmentant ainsi la précarité et l’insécurité alimentaire pour les populations rurales qui dépendent de
ce secteur.
Le POSER financé en 2014 par le gouvernement du Cap-Vert, le FIDA et le Fonds fiduciaire espagnol, succède
au Programme de Réduction de la Pauvreté Rurale (PLPR) qui a duré 12 ans (2000-2012). Avec la mission
d’évaluation à mi-parcours de 2012, des changements stratégiques ont eu lieu dans la mise en oeuvre du
POSER, mettant davantage l’accent sur la mise en oeuvre de projets structurants, concordant avec la vision
stratégique (2014-2018) de la politique gouvernementale de «Transformation du secteur agricole». D’un point
de vue institutionnel, cela s’est traduit par le changement de tutelle du Ministère du Travail, de la Formation
professionnelle et de la Solidarité sociale au Ministère de l’Agriculture et de l’Environnement.
Cette étude a permis l’analyse de l’impact des microprojets horticoles basés sur la promotion de technologies
efficaces et efficientes de mobilisation et de gestion de l’eau. Par une analyse comparative des différents
systèmes maraîchers mis en place au Cap-Vert, nous étudions les performances socio-économiques et agro-
environnementales des modèles maraîchers mis en exhaure par système solaire et irrigués avec goutte-à-
goutte. Cette capitalisation des expériences et des innovations aura pour but d’identifier les modèles productifs
Cabo Verde
Scanner pour télécharger l’étude de cas
32 9ème Forum Mondial de l’Eau | Réalisations du FIDA dans le domaine de l’eau
33. Irrigation par pompage solaire à Bandiagara, région de Mopti, avec la coopérative
Touma Barma
La coopérative TOUMA BARAMA est une coopérative mixte de 58 membres (26 femmes et 32hommes)
spécialisée particulièrement dans la production et la transformation de l’oignon. La coopérative est partenaire
du projet INCLUSIF depuis 2020 sur la composante B relative au partenariat productif. Elle est sur le volet
partenarial simple dans lequel elle travaille et étroitement avec une PME. Avec l’appui des ONG et bureau
partenaires du Projet, le couple OPA et PMEA a élaboré un plan d’affaire qui fixe les besoins d’accompagnement
des deux acteurs par le projet INCLUSIF.
Dans le cadre de la mise en œuvre de ce plan d’affaire, la coopérative TOUMA ABRAMA a bénéficié du projet
INCLUSIF l’acquisition d’un magasin mais aussi et surtout celle d’un château d’eau à pompage solaire avec ses
équipements connexes (bassins répartiteurs, mii canalisation, et raccords plastiques).
L’acquisition de ce château d’eau à pompage solaire répond à un axe important du projet: le verdissement des
plans d’affaire chaque que possible.
Aujourd’hui, TOUMA BARAMA travaille correctement sur les 122ha hectares aménagés sur lesquels s’alternent
les spéculations au gré du marché.et le partenariat avec la PME se porte bien car la coopérative arrive à honorer
ses engagements avec la, mise eà disposition régulière d’oignon de bonne qualité.
Mali
33
9ème Forum Mondial de l’Eau | Réalisations du FIDA dans le domaine de l’eau
34. Introduction du pompage à énergie solaire
dans les oasis de Mauritanie
Une oasis est une zone fertile dans une région autrement aride – comme un désert – du fait
de la disponibilité locale d’eau.
Il peut s’agir d’une source ou bien d’une nappe phréatique peu profonde située le long d’un oued (c’est-à-dire
un lit de rivière qui se remplit d’eau uniquement en période de pluie). La disponibilité naturelle en eau peut
être améliorée par une action humaine (c’est-à-dire grâce au captage de l’eau du lit de la rivière, appelé collecte
d’eau), ou en utilisant des puits pour extraire l’eau souterraine.
La disponibilité en eau et son utilisation efficiente sont essentielles pour un développement agricole dans ces
écosystèmes particuliers.
Les oasis sont souvent des lieux d’implantation humaine anciens; certaines sont devenues des villes modernes.
L’oasis typique du désert mauritanien se compose d’une série de petits groupes d’habitations le long d’un oued
qui est inondé quelques jours par an seulement. Une oasis peut s’étendre sur plus de 10 kilomètres de long et
est en général composée de groupes dispersés de périmètres cultivés, couvrant en moyenne 500 hectares par
oasis. Un périmètre cultivé est généralement petit (moins de 0,5 ha dans 70% des cas) et compte en moyenne
85 palmiers-dattiers (JICA, 2001).
Mauritanie
Date de publication : Juillet 2015
-
Résumé :
Dans le cadre du Programme de développement durable des oasis (PDDO), le Gouvernement mauritanien,
le Fonds international de développement agricole (FIDA) et le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) ont
introduit et testé le pompage à énergie solaire de l’eau à usage agricole dans les oasis. L’objectif global de ce
programme était d’établir une base de développement solide, de créer les conditions pour que les habitants
des oasis se libèrent de la pauvreté et luttent contre la dégradation de leur environnement. L’introduction du
pompage à énergie solaire – une technologie propre susceptible de favoriser une croissance inclusive –, a joué
un rôle important dans la réalisation de cet objectif. Le PDDO est désormais achevé: le présent document
décrit certaines des expériences précieuses et propose un examen critique de l’impact de cette nouvelle
technologie sur la gestion durable des ressources en eau.
34 9ème Forum Mondial de l’Eau | Réalisations du FIDA dans le domaine de l’eau
35. Scanner pour télécharger l’étude de cas
→ Le réseau hydrographique de l’oasis
Dans l’écologie saharienne de la Mauritanie, l’eau de
surface n’est disponible que dans quelques oasis. En termes
de production agricole et de moyens de subsistance, les
agriculteurs des oasis doivent donc compter surtout sur l’eau
souterraine. La profondeur de la nappe dépend des propriétés
hydrogéologiques du sous-sol, ainsi que de la recharge
provenant de la pluviométrie extrêmement irrégulière et des
crues dans l’oued.
Afin d’augmenter la fiabilité des sources d’eau souterraine
pour les besoins de l’irrigation, le PDDO a appuyé les efforts
destinés à accroître l’infiltration d’eau et à renforcer l’efficacité
de l’irrigation. Des barrages d’infiltration ont été construits en travers de l’oued pour ralentir les eaux de crues
quand elles se produisent, permettant ainsi à une plus grande quantité d’eau de s’infiltrer et d’être stockée
dans le sous-sol. Les mesures destinées à promouvoir une utilisation efficiente des ressources en eau ont
surtout concerné la distribution de l’eau de la source à chaque plante, limitant ainsi les pertes par évaporation.
Dans certaines zones, il arrive que le niveau de la nappe phréatique se situe à quelques mètres seulement
au-dessous de la surface, et les racines des palmiers peuvent alors atteindre l’eau directement. Dans d’autres
zones, la nappe phréatique est plus profonde, et des moyens d’exhaure sont alors nécessaires pour rendre
l’eau accessible pour les plantes. Ceci se faisait traditionnellement par des shadufs (c’est-à-dire des systèmes
de corde et de seau). Avec l’appui du PDDO, les agriculteurs des oasis disposent désormais de moyens plus
puissants et moins pénibles.
→ Pompage de l’eau
Au Sahel, les sécheresses des années 1970
et 80 ont provoqué la baisse du niveau des
nappes, contraignant les agriculteurs à passer
d’une exhaure manuelle de l’eau à l’utilisation
de pompes diesel pour aller chercher l’eau
souterraine à une plus grande profondeur. À
l’époque, les pompes diesel disponibles sur le
marché avaient une capacité bien supérieure
à celle des méthodes traditionnelles (30
mètres cubes par heure pour une pompe
diesel contre 3 mètres cube par heure pour un
shadouf). Par ailleurs, leur capacité dépassait
largement les besoins pour l’irrigation (ainsi,
une ferme de 100 palmiers aurait besoin d’environ 15 mètres cubes par jour). Faute de bonne gestion, cette
surcapacité aboutissait souvent à une sur-utilisation et au gaspillage, causant un abaissement ultérieur du niveau
des puits et souvent, leur tarissement après quelques heures de pompage à peine.
Dans ce contexte d’utilisation toujours plus insoutenable des ressources naturelles dans les oasis, le PDDO
visait à réhabiliter la productivité des terres et à réduire la pauvreté grâce à des investissements ciblés dans
une gestion durable des terres. L’un de ces investissements était l’introduction du pompage à énergie solaire,
en association avec des systèmes améliorés de stockage et de distribution d’eau (c’est-à-dire des technologies
rentables et propres, offrant des opportunités de croissance inclusive).
35
9ème Forum Mondial de l’Eau | Réalisations du FIDA dans le domaine de l’eau
36. Analyse de l’impact des petits périmètres maraîchers
irrigués avec pompage solaire
Date de publication : Décembre 2019
-
Résumé :
Le Sénégal est un grand importateur de riz. En moins d’une décennie,
les importations de riz au Sénégal ont augmenté de 38%
pour atteindre 705 891 tonnes en 2006 et 973 745 tonnes en 2016.
En valeur, la facture des importations de riz a augmenté de 56%
entre 2006 et 2016, ce qui correspond à près de 208 808 milliers de
dollars en 2006 et 325 604 dollars en 2016 (FAO, 2018). Bien que la
production de riz au Sénégal ait doublé depuis 1985, la consommation
de riz a augmenté encore plus rapidement parce qu’il s’agit d’une
importante source d’énergie alimentaire pour plus de 95 pour cent
de la population. En conséquence, le Sénégal dépend fortement des
marchés d’exportation du riz pour satisfaire la demande intérieure.
Pendant des années, les rendements du riz au Sénégal sont restés
faibles à 2,5 t/ha en moyenne malgré un potentiel agronomique
considérable pour la production de riz.
Bien que le rendement du riz au Sénégal puisse être considéré comme
élevé par rapport aux pays voisins, il est nettement inférieur à celui des principaux pays exportateurs de riz
pour la même gamme de coûts de production. La majeure partie de l’augmentation de la production de riz
provient d’une augmentation de la superficie récoltée, qui est passée de 45 405 hectares (ha) en 1998 à 80 312
ha en 2007, et 169 614 ha en 2017 (FAO, 2019). Malgré ce taux de croissance moyen des superficies rizicoles,
la production intérieure reste insuffisante pour satisfaire la demande nationale.
Le choc de 2008 a mis en évidence la fragilité du pays et la nécessité pour le Sénégal d’être autosuffisant en riz.
La crise alimentaire de 2008 a eu de graves répercussions sur la sécurité alimentaire des ménages et a entraîné
une augmentation de la prévalence de l’insécurité alimentaire dans les zones urbaines. Les prix à l’importation
du riz ont fortement augmenté. Les importations en valeur en 2008 étaient de 645 057 milliers de dollars
contre 208 808 milliers de dollars en 2006 et 369 182 milliers de dollars en 2007.
Les citadins sénégalais dépensent 20 à 25% de leurs revenus pour le riz.
En réponse à la crise, le gouvernement sénégalais a pris une série de mesures d’urgence pour aider la population
à répondre à la crise à court terme. En outre, à long terme, un plan structurel avec l’objectif ambitieux
d’atteindre l’autosuffisance a également été adopté (GOANA, PSE, PRACAS).
Les résultats des engagements pris par le gouvernement sont prometteurs. Les données révèlent qu’entre
2014 et 2015, la production nationale de riz a augmenté de 62%, mais les rendements ont baissé de 8% et les
importations de riz ont augmenté de 4%. Toutefois, en 2016, les importations de riz ont baissé de 16% par
rapport à l’année précédente et les rendements ont augmenté de 2%. En 2017, les rendements ont augmenté
de 8% par rapport à l’année précédente alors que la production nationale a continué d’augmenter.
Sénégal
Scanner pour télécharger l’étude de cas
36 9ème Forum Mondial de l’Eau | Réalisations du FIDA dans le domaine de l’eau
37.
38. Fonds International de Développement Agricole
Bureau sous-régional pour l’Afrique de l’Ouest
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