Au cours de cette séance nous allons expliquer quelles sont les formes prises par la monnaie au cours de l'histoire.
cette évolution démontre un processus de dématérialisation de la monnaie. Passant de la monnaie métallique, la monnaie papier et enfin la monnaie scripturale.
Chapitre I La monnaie et les agrégats monétaires séance 2
1. Chapitre I: La monnaie et les agrégats
monétaires
Faculté des Sciences Juridiques,
Économiques et Sociales
Cours d’Economie
Monétaire et Financière I
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Professeur Bouchra BENYACOUB
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2. Section 2 : Les différentes formes de la monnaie.
Les formes prises par la monnaie ont évolué au fil du
temps, passant de la monnaie métallique illustrée par
la circulation des pièces en or et en argent. Avec la
révolution industrielle et le besoin grandissant en
financement des Etats, de nouveaux moyens de
paiement ont été mise en place à partir du XIXe siècle.
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3. C’est ainsi qu’est apparue d’abord la monnaie
fiduciaire ou manuelle, sous forme de papier monnaie
puis la monnaie scripturale, une monnaie bancaire
qui circule par simple jeu d’écriture.
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4. 1- La monnaie métallique
La monnaie métallique a succédé à la période où les instruments de
paiement étaient représentés par des biens matériels mais cette forme
monnaie qui reposait sur des marchandises choisies par les
communautés, souffre toutes fois d’un certain nombre d’inconvénient en
tant que monnaie à savoir que les marchandises :
ne sont pas toujours divisibles
Ne peuvent pas être stocké durablement
Ne sont pas toujours homogènes
peuvent être consommées pour elles même
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5. Pour pallier à ces inconvénients, des métaux
précieux principalement l’or et l’ argent vont petit à petit
s’imposer dans le monde. La monnaie a pris donc la forme
des métaux précieux étant donné que ces derniers avaient
l’avantage d’être à la fois rares, inaltérable, divisible,
stockables, et peuvent être de qualité homogène et partant
facilement transportable. La valeur de la monnaie devient ainsi
définie par son poids en or ou en argent.
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7. La monnaie métallique a connue trois formes qui ont
laissées place les unes aux autres du fait de leur
imperfection :
La monnaie pesée : au début la monnaie circulait sous
forme de lingots et de poudre, ce qui nécessitait à
chaque transaction de peser les métaux en présence
d’un expert peseur. Procédé lourd et couteux d’où le
passage à la monnaie comptée.
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8. La monnaie comptée : reposait sur la circulation des métaux sous
forme de pièces de petite taille ce qui a permis lors d’une transaction
de compter seulement les pièces. Mais cette forme de monnaie
n’exclut pas la possibilité de falsification du contenu du métal et
partant n’a pas dispensé de la présence d’un expert peseur d’où le
passage à la monnaie frappée.
La monnaie frappée : Grâce à la monnaie frappée le contenu en métal
des pièces de monnaie est garantie ce qui rend inutile la présence du
peseur expert.
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9. La frappe de monnaie consiste à fabriquer des pièces de
monnaie tout en produisant des empruntes sur les deux
faces de la pièce. Sur l’une des faces de la pièce est
marquée sa valeur et son poids sur l’autre face l’effigie du
frappeur.
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10. Afin d’éviter tout problème de falsification des
monnaies métalliques, les autorités veillant à leur mise
en circulation ont commencé à « frapper » les pièces à
l’effigie du prince disposant du pouvoir ou droit régalien
ou d’autres symboles rappelant leur entité
communautaire
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11. La monnaie métallique se caractérise par deux
phases essentielles : La phase du bimétallisme
et la phase du monométallisme.
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12. Le bimétallisme
C’est un système qui était répandu en Europe post
médiévale. Il est à double étalon or et argent, deux métaux
admis à la frappe libre et disposant d’un pouvoir libératoire
illimité. Cependant le pouvoir politique cherchera à
monopoliser la frappe et à conserver pour lui ce droit régalien,
pouvoir attaché alors aux monarchies et aux féodalités en
place.
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13. Le pouvoir politique établit un rapport fixe entre les
deux types de monnaie métallique ( d’or et d’argent)
exemple : un franc germinal était alors définit selon un
rapport légal entre l’or et l’argent soit 1g d’or égal 15,5g
d’argent). La monnaie métallique voit sa valeur dépendre
du poids de chaque pièce et du cours de la matière qui
la compose.
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14. Ce système va connaitre beaucoup de difficultés :
L’instabilité du rapport légal supposé rester fixe entre
les deux métaux;
La fluctuation des cours commerciaux des deux
métaux qui dépend de leur offre respective sur le
marché et de la découverte de nouveaux gisements de
ces métaux précieux.
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15. Les particuliers préféreront alors régler leurs transactions
avec la monnaie dont le cours est déprécié et conserver ou
thésauriser la monnaie dont le cours s’apprécie. On dit dans
ce cas que la mauvaise monnaie chasse la bonne. C’est le
phénomène connu sous le nom de la loi de Gresham.
La coexistence des deux métaux n’est donc pas fonctionnelle,
car ce système nécessite des interventions répétitives à cause
des fluctuations incessantes des cours des métaux. D’où son
abandon au profit du monométalisme.
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16. Le monométallisme
Il est caractérisé par l’emploi d’un seul métal disposant d’un
pouvoir libératoire illimité. Il a d’abord fonctionné dans certains
pays au profit de l’argent avant d’être généralisé aux Etats Unis
et en Europe avec l’or comme monnaie soleil. Ce système
comporte plusieurs variantes qui sont :
Le Gold Specie Standard (système d’étalon d’or) qui ne
prévoit aucune restriction à la convertibilité.
Le Gold Bullion Standard qui lie la convertibilité à l’achat
des lingots en or.
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17. Le Gold Exchange Standard (GES) (système d’étalon de
change) qui établit un lien indirect entre le billet de
banque et l’or en ce sens que seule une devise
internationale garde l’avantage de la convertibilité en or.
Ce système a été adopté par la conférence de Bretton
Woods au lendemain de la Seconde Guerre mondiale au
profit du Dollar américain comme monnaie soleil
internationale. Mais, il a été abandonné au début des
années 70.
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18. 2- Le papier monnaie
La mise en circulation du billet est passée également par
plusieurs étapes depuis ses premières apparitions en
Chine, pays où fut inventé le papier.
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19. 1-Le billet représentatif de métaux précieux:
Au départ, le billet est un certificat ou reçu attestant le
dépôt d’une quantité de métaux précieux dans les coffres forts
des orfèvres ou des banquiers. Ces certificats de dépôt
suscitent un grand intérêt auprès des marchands qui les
trouvaient commodes à la fois pour régler les transactions et
pour les voyages, car ils attirent moins l’attention des brigands
des routes que l’or et l’argent.
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20. 2-Le billet de banque convertible:
Dans cette deuxième étape les certificats de dépôts
deviennent anonymes, acceptés par tous et sont devenus
des moyens de paiement au même titre que les pièces
métalliques. Ainsi au début les banquiers n’émettaient
des certificats qu’en contrepartie de dépôts de métaux
précieux. Or, ayant constaté la faible tendance des
déposants à convertir leurs dépôts en or ils se sont mis à
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21. en or, ils se sont mis à émettre de nouveaux certificats
identiques à ceux déjà en circulation avec comme
seule contrepartie une reconnaissance de dettes de
leur part. La première Banque ayant émis des billets
qui seront servi comme moyen de paiement est la
Banque de Stockholm, avant d’être suivi en cela par la
Banque d’Angleterre puis par les autres
établissements financiers du continent.
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22. 3-Le billet de banque inconvertible:
A la suite d’événements tels que les guerres et les
demandes massives de conversion des billets en métal
précieux, l’Etat fût amené à prononcer le cours forcé des
billets (il devenait impossible d’en obtenir le
remboursement en pièces). l'Etat va donc confier, le
monopole de l'émission des billets à une Banque Centrale.
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23. 23
Au début du 19e siècle deux écoles se sont affrontées à
propos des conditions d’émission des billets de
banque :
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24. La currency School : pour ses défenseurs de
l’ordre monétaire ils estimaient que le montant
des billets émis doit rester équivalent à
l’encaisse or de la Banque d’Angleterre. Selon
cette école les billets ne sont qu’un substitut de
la monnaie et ne présentent pas de caractères
monétaires propres.
Encaisse d’or= Emission de billets
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25. La banking School : A L’opposé les partisans de la
« Banking School » considèrent que la mise en
circulation de la monnaie fiduciaire devrait d’abord tenir
compte des besoins en financement de l’économie
plutôt que d’être conditionnée par un élément aussi
exogène que l’encaisse or d’un institut d’émission.
Émission de billets > Encaisse d’or.
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26. Les différents événements qui ont marqué le XXe
siècle, les guerres, les crises économiques et leurs
retombées sur les systèmes politiques européens et
américains ont conduit les autorités monétaires
américaines à abandonner définitivement la
convertibilité du dollar, ce qui a conduit de facto à la
démonétisation de l’or dans les années 70 du siècle
dernier.
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27. De nos jours cette monnaie fiduciaire est composée des
billets et des pièces métalliques qui sont destinées à
satisfaire les besoins de règlement de faible montant. Cette
monnaie d’appoint est appelée monnaie divisionnaire. elle
est émise par Bank Al Maghrib (BAM) et a seul cours légal
et pouvoir libératoire sur l’ensemble du territoire du
royaume du Maroc, elle a également cours forcé dans le
sens où elle ne peut être convertie en or.
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28. 3- La monnaie scripturale.
Le terme scriptural provient du latin « scriptum » qui signifie
écriture. Elle est née pour contourner les restrictions de la
Banque d’Angleterre à l’égard de l’émission du billet que les
banquiers se sont mis à inscrire des crédits scripturaux, par
simple jeu d’écriture sur les comptes de leurs clients. Ces crédits
transformés en dépôts qui ont été à leur tour progressivement
admis à la circulation au même titre que les billets sont devenus
une monnaie à part entière.
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29. la monnaie scripturale s’exprime par de simples jeux
d’écriture de débit ou de crédit des comptes au niveau
des banques. A l’opposé de la monnaie fiduciaire qui
porte la marque de l’Etat, la monnaie scripturale est
émise par des agents privés, à savoir les banques.
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30. Elle offre plusieurs avantages par rapport à la
monnaie fiduciaire comme :
- La commodité : Le non déplacement des personnes
physiques lors des règlements,
- La sécurité : risques de perte ou de vol limité
- La sureté : il y’a des traces dans la comptabilité des
banques qui constituent des preuves en cas de litige.
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31. Le chèque qui est un instrument de paiement à vue, c’est un
écrit adressé par le titulaire d’un compte dans une banque, à
travers lequel il donne l’ordre à cet établissement de payer
au bénéficiaire, sur présentation et sans délai la somme
inscrite sur le titre. Le chèque n’est pas la monnaie mais un
instrument de mobilisation de la monnaie scripturale
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Les instruments de circulation de la monnaie:
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32. Le virement est un procédé de règlement scriptural qui
permet le transfert d’une somme inscrite dans un
compte bancaire vers un autre compte dans la même
banque ou dans un autre établissement bancaire au gré
des ordres donnés par la clientèle. Ce qui aboutit à
débiter le premier compte et à créditer le second. Il peut
être un ordre ponctuel ou permanent lorsqu’il est répété
à une date fixe pour un montant déterminé.
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33. l’avis de prélèvement, « il est utilisé par les
créanciers qui encaissent périodiquement des
sommes auprès de nombreux débiteurs », par
exemple les abonnés du téléphone et les usagers
des sociétés de distribution d’eau et d’électricité.
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34. La carte bancaire, Elle permet à son détenteur
d’effectuer des retraits auprès des distributeurs
automatiques de billets = cartes de retraits, de payer
des transactions = cartes de paiement et d’avoir un
« crédit » lorsque le titulaire a la possibilité d’acheter et
de payer à terme.
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35. Enfin la gestion électronique de la monnaie, innovation
rendue possible par les progrès des technologies de
l’information et la diffusion massive de terminaux reliés à un
ordinateur central, a transformé les relations interbancaires
en même temps que les relations de la banque avec ses
clients. Désormais, on peut effectuer le transfert des fonds
sans support de papier ou réaliser ainsi les paiements sur
réseaux ouverts (Internet).
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36. Après avoir défini la monnaie à travers ses fonctions
(approche fonctionnelle) et ses formes (approche
historique et institutionnelle) on va passer à la mesure de
la monnaie à travers des instruments statistiques ou
quantitatifs.
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