CompLit - Journal of European Literature, Arts and Society - n. 7 - Table of ...
Mémoire science société et web2 0
1. A
l’attention
de
Mr
Rémi
Barré
septembre
2012
remi.barre@cnam.fr
Web
2.0
:
catalyse
du
rapprochement
entre
Science
et
Société
?
Réflexions
basées
sur
les
cours
théoriques
du
CNAM
(Science,
Technologie,
Société
et
Services)
et
l’expérience
du
métier
de
«
community
manager
»
à
MyScienceWork.
Mémoire
réalisé
dans
le
cadre
du
Certificat
de
spécialisation
Science,
dé-‐
mocratie
et
innovation
sociale-‐
CNAM
Célya
Gruson-‐Daniel
celyagd@gmail.com
2. Table
des
matières
Introduction
..........................................................................................................................................................
2
I.
Web
2.0
et
relation
Science-‐Société
:
évolution
et
caractéristique
.....................................
3
1)
Historique
de
l’évolution
des
rapports
Science-‐Société
:
du
scientisme
à
la
société
de
la
connaissance
:
passage
obligé
par
une
société
du
risque
.............................................................
3
Scientisme
:
la
Science
toute
puissante….
.......................................................................................
3
Une
profonde
perte
de
confiance
de
la
société
en
la
Science
:
l’apparition
de
la
«
société
du
risque
»…
.............................................................................................................................
3
Vers
un
rééquilibrage
:
l’émergence
d’une
«
société
de
la
connaissance
»
......................
4
2)
Web
2.0
:
l’ère
d’une
révolution
numérique
...................................................................................
6
II.
le
Web
2.0
:
catalyse
de
diffusion
des
savoirs
et
d’échange
entre
Science
et
Société
7
1)
Community
manager
à
MyScienceWork
:
un
métier
à
l’interface
entre
Science
Société
......................................................................................................................................................................
7
2)
MyScienceWork
et
présence
sur
les
réseaux
sociaux
:
création
de
réseaux
hybrides
..
7
Facebook
:
susciter
l’intérêt
aux
sciences
via
les
pages
fan
....................................................
8
Twitter
:
facilitateur
de
dialogue
entre
Science
et
société
......................................................
8
Intérêt
commun,
partage
et
échange
:
éléments
clefs
de
la
création
de
réseaux
hybrides
.....................................................................................................................................................
10
3)
Blogs
de
science
:
pour
aller
plus
loin
dans
les
échanges
et
la
réflexion
..........................
10
III.
Web
2.0
catalyse
d’actions
communes
entre
Science
et
Société
:
de
la
participation
à
la
coopération
....................................................................................................................
11
1)
Wikipédia
:
le
partage
démocratique
des
connaissances
.......................................................
11
2)
Les
“citizen
science”:
rencontre
entre
Science
et
Citoyens
.....................................................
12
3)
Des
liens
forts
entre
Science
et
Société
:
de
la
participation
à
la
coopération
..............
13
Discussion
...........................................................................................................................................................
14
Bibliographie
:
...................................................................................................................................................
16
Webographie
:
...................................................................................................................................................
17
Note
........................................................................................................................................................................
19
1
3. Introduction
La
nécessité
de
l’apport
d’un
tiers
secteur
aux
questions
et
enjeux
des
Sciences
et
des
Technologies
apparaît
comme
un
élément
majeur
et
essentiel
aujourd’hui.
Elle
a
fait
naître
de
nombreuses
réflexions
autour
de
la
notion
du
rapport
entre
Science
et
Société.
Aujourd’hui,
de
nombreuses
actions
à
l’échelle
nationale
(forum
territorial
2010)
et
eu-‐
ropéenne
(FP7)
sont
mises
en
place
pour
tenter
de
mieux
comprendre
ses
relations
et
de
les
optimiser.
Depuis
moins
d’une
décennie,
un
autre
changement
radical
est
apparu,
modelant
notre
société,
créant
de
nouvelles
pratiques
et
de
nouveaux
usages.
En
effet,
sans
vraiment
nous
en
rendre
compte
le
web
2.0
a
envahi
les
sphères
privées
et
pu-‐
bliques.
Il
est
à
présent
centré
sur
l’utilisateur
et
ainsi
non
plus
axé
sur
le
contenu
mais
sur
le
partage,
la
collaboration
et
les
échanges
d’information.
Ces
derniers
mots
font
sensiblement
échos
aux
évolutions
souhaitées
dans
les
rapports
entre
Science
et
Société.
De
ce
parallélisme
et
complémentarité,
une
réflexion
émerge
:
En
quoi
le
web
2.0
ac-‐
compagne
t’il
et
facilite
t’il
le
rapprochement
entre
Science
et
Société
?
Par
les
connaissances
que
j’ai
acquises
depuis
deux
ans
sur
les
notions
de
«
Science
Société
»
via
les
cours
du
CNAM
ainsi
que
par
le
terrain
expérimental
que
m’offre
mon
métier
de
«
community
manager
»
au
sein
d’un
réseau
social
pour
scienti-‐
fiques,
je
souhaiterais
partager
avec
vous
ma
réflexion
sur
l’articulation
qui
s’opère
entre
«
Science-‐Société
»
et
web
2.0.
Je
commencerai
tout
d’abord
par
une
présentation
générale
de
ces
deux
éléments.
Dans
cette
première
partie,
je
rappellerai
les
notions
clefs
de
l’évolution
des
relations
entre
Science
et
Société.
Je
continuerai
ensuite
par
une
courte
introduction
sur
le
web
2
.0
et
ses
caractéristiques
principales.
Cela
permettra
de
mettre
en
évidence
les
valeurs
communes
partagées
par
ces
deux
entités
ainsi
que
la
façon
dont
le
web
2.0
peut
accompagner
leur
rapprochement
mutuel.
Dans
une
seconde
partie,
je
continuerai
sur
le
rôle
du
web
2.0
comme
catalyseur
de
dif-‐
fusions
des
savoirs
et
d'échange.
Pour
cela
je
m'appuierai
sur
mes
expériences
de
«
community
manager
»
pour
un
blog
d'actualité
scientifique
multidisciplinaire,
MyS-‐
cienceWork.
Je
ciblerai
les
éléments
clefs
du
web
2.0
qui,
selon
moi,
permettent
une
meilleure
diffusion
des
connaissances
et
la
création
d’espace
de
partage,
d’échange
et
de
collaboration
entre
les
différents
acteurs
«
Science
Société
».
Il
en
émergera
la
notion
d'un
«
réseau
hybride.
»
permettant
une
«
mise
en
culture
»
de
la
Science
et
une
motiva-‐
tion
à
agir
en
commun.
Dans
ma
dernière
partie,
j'aborderai
le
résultat
de
cette
«
mise
en
2
4. culture
»
de
la
Science.
C’est
à
dire
la
création
d’action
commune.
Je
soutiendrai
l'idée
que
le
web
2.0
permet
la
catalyse
de
ces
actions
entre
Science
et
Société,
renforçant
les
liens
entre
ces
deux
éléments.
I. Web
2.0
et
relation
Science-‐Société
:
évolution
et
caractéristique
1) Historique
de
l’évolution
des
rapports
Science-‐Société
:
du
scientisme
à
la
so-‐
ciété
de
la
connaissance
:
passage
obligé
par
une
société
du
risque
Scientisme
:
la
Science
toute
puissante….
Le
rapport
entre
Science,
Technologie
et
Société
a
connu
de
profondes
mutations
et
bouleversements
dans
la
seconde
moitié
du
20ème
siècle.
La
fin
du
19ème
siècle
et
le
début
du
20ème
siècle
furent
marqués
par
une
période
de
confiance
presque
aveugle
en
la
Science.
Ce
que
l’on
dénomme
le
scientisme
prônait
que
la
science
et
la
technologie
par
sa
démarche
expérimentale
pouvaient
résoudre
les
problèmes
majeurs
se
posant
à
l’humanité.
«
La
science
porterait
en
elle
toutes
les
solutions
aux
souffrances
de
l’humanité
»
(wikipedia).
La
société
avait
une
confiance
quasi
totale
en
la
science
«
Je
crois
à
l'avenir
de
la
Science
:
je
crois
que
la
Science
et
la
Science
seule
résoudra
toutes
les
questions
qui
ont
un
sens
»
Félix
Le
Dantec
(1869-‐1917)
En
France,
les
années
1945
à
1975
marquent
une
période
où
les
espoirs
reposaient
sur
le
progrès.
C’était
en
effet
une
phase
de
croissance
importante
liée
à
l’état
«
Provi-‐
dence
».
Les
grandes
institutions
telles
que
le
CNRS,
le
CEA
le
CNES
ont
notamment
été
créées
à
cette
époque.
La
Science
reposait
alors
sur
trois
acteurs
majeurs
:
les
institu-‐
tions
de
recherche
et
sa
communauté
de
chercheurs,
le
gouvernement
apportant
les
fi-‐
nancements
et
les
entreprises
permettant
de
développer
ces
technologies.
En
revanche
la
société
conservait
un
rôle
passif
en
général,
demeurant
en
dehors
de
toutes
les
déci-‐
sions
et
orientations
scientifiques.
Une
profonde
perte
de
confiance
de
la
société
en
la
Science
:
l’apparition
de
la
«
société
du
risque
»…
Mais
à
partir
de
1973,
le
premier
choc
pétrolier
et
le
grand
ralentissement
éco-‐
nomique
fait
apparaître
des
questionnements
et
des
doutes.
Des
contestations
émergent
3
5. face
aux
effets
néfastes
que
peuvent
engendrer
la
science
et
la
technologie.
Réchauffe-‐
ment
climatique,
désastre
de
Tchernobyl,
sang
contaminé,
vache
folle…
Ces
catastrophes
et
scandales
de
santé
publique
majeurs
font
comprendre
que
la
science
est
loin
de
pou-‐
voir
régler
tous
les
problèmes,
notamment
ceux
liés
à
la
mondialisation.
De
plus
elle
laisse
apparaitre
ainsi
des
effets
néfastes.
C’est
à
Jürgen
Habermas
de
soulever
«
La
science
est
tellement
triomphante
qu’elle
est
capable
de
détruire
l’humanité
».
A
cela
se
rajoute
les
premières
contestations
internes
dans
les
organismes
de
recherche
(recru-‐
tement,
carrière,
statut,
...).
Les
pouvoirs
publics
commencent
alors
à
remettre
en
ques-‐
tion
leurs
actions
«
Ceci
ouvre
donc
un
questionnement
dans
le
gouvernement
et
les
états
penseurs
se
réunissent
et
c’est
à
partir
de
ce
moment
que
le
principe
de
précaution
se
met
en
place
»
selon
Dominique
Pestre
1.
La
société
connaît
également
une
prise
de
conscience
face
aux
enjeux
des
sciences
et
des
technologies.
Elle
revendique
le
droit
de
participer
aux
décisions
et
aux
actions.
«
La
croyance
en
un
progrès
scientifique
bénéfique
et
toujours
contrôlable
s'est
érodée,
le
monde
des
Trente
Glorieuses
et
du
mariage
heureux
entre
Science
et
Etat
guidant
le
monde
est
révolu.
«
la
société
civile
»
affirme
de
plus
en
plus
leurs
droits
et
autono-‐
mie
»1.
Vers
un
rééquilibrage
:
l’émergence
d’une
«
société
de
la
connaissance
»
Dans
le
monde
de
la
recherche,
ces
transformations
et
remises
en
question
de
la
science
mais
aussi
son
articulation
avec
la
société
amènent
de
nouvelles
réflexions
de
la
part
de
certains
chercheurs.
Des
sociologues
vont
notamment
livrer
une
analyse
ré-‐
flexive
sur
leur
propre
recherche.
Sheila
Jasonoff2
prône
par
exemple
une
science
humble
consciente
de
ses
limites.
Les
questions
éthiques
rentre
intégralement
en
jeu
afin
de
construire
une
technologie
de
l’humilité.
Pour
ces
chercheurs,
la
science
nécessite
d’être
repensée.
Michael
Gibbons
l’explicite
dans
son
livre
au
titre
évocateur
«
Savoir
et
Société
à
l’ère
de
l’incertitude
»3.
Il
y
décrit
notamment
comment
l’autonomie
traditionnelle
de
la
science
nécessite
de
céder
la
place
à
une
recherche
intégrée
dans
la
société.
Un
autre
écrit
«
La
nouvelle
production
des
savoirs»4
offre
à
Michael
Gibbons
de
redéfinir
les
rapports
entre
Science
et
Société
selon
un
mode
2.0.
Cela
amène
tout
d’abord
un
changement
de
position
du
chercheur
vis-‐à-‐vis
de
la
société
:
Le
dialogue
et
l’humilité
deviennent
des
valeurs
essentielles
comme
le
souligne
Domi-‐
4
6. nique
Pestre1
:
«
Ce
premier
geste
présuppose,
seconde
proposition,
d'apprendre
à
écou-‐
ter
et
à
dialoguer;
c'est-‐à-‐dire
réaliser
qu'il
est
toujours
beaucoup
de
choses
que
nous
ne
savons
pas
(et
que
la
science
ne
sait
pas),
apprendre
à
ne
pas
être
trop
autiste
et
sûrs
de
nous
(un
défaut
bien
commun
chez
les
intellectuels
que
nous
sommes),
et
à
étudier
avec
attention
les
points
aveugles
de
nos
discours
que
l'autre
pointe,
souvent
avec
justesse.
»
Selon
Michael
Gibbons,
cette
recherche
contextualisée
permet
de
créer
des
connais-‐
sances
socialement
robustes
qui
peuvent
être
acceptées
par
le
plus
grand
nombre.
Bru-‐
no
Latour
reprend
cette
idée
avec
la
théorie
de
l’acteur-‐réseau.
Le
chercheur
pour
cons-‐
truire
un
cercle
de
crédibilité
doit
s’appuyer
sur
deux
registres.
Il
doit
à
la
fois
être
con-‐
vaincant
vis-‐à-‐vis
de
ses
pairs
mais
aussi
avoir
une
portée
externe
sur
ce
qu’il
produit.
Michel
Callon
étudie
également
l’articulation
entre
Science
et
Société.
Il
définit
ainsi
une
démocratie
technique6
proposant
la
réconciliation
entre
savoir
profane
et
scientifique.
Outre
le
rôle
des
scientifiques
qui
apprennent
aux
grands
publics
«
ignorants
»
(modèle
de
l’instruction
publique)
d’autres
rapports
peuvent
se
former
tels
qu’un
véritable
dia-‐
logue
avec
la
société.
Cet
échange
est
alors
l'occasion
d'«
élargir
le
cercle
des
acteurs
discutant
des
questions
de
technoscience
».
Différents
niveaux
se
côtoient
alors,
comme
dans
les
domaines
de
l’environnement
et
de
la
médecine
où
la
coproduction
des
savoirs
est
nécessaire.
Les
profanes
comme
les
associations
de
malades
peuvent
même
avoir
par
exemple
un
rôle
de
leader.
On
voit
donc
l’émergence
de
nouveaux
acteurs.
De
cette
«
société
du
risque
»,
le
souhait
est
de
passer
à
une
«
société
de
la
connaissance
»
à
laquelle
la
diversité
de
cha-‐
cun
apporte
une
richesse
supplémentaire
à
la
construction
du
savoir.
«
Je
propose
que
nous
militions
pour
cette
diversité
radicale,
pour
l'entretien
actif
de
cette
biodiversité
des
savoirs
et
des
valeurs
-‐
parce
que
cette
diversité
est
au
cœur
de
la
vie
démocratique,
et
parce
qu'elle
est
garante
des
adaptations
futures
et
d'une
meilleure
détection
des
problèmes
réels.
»1.
Or
cette
société
de
la
connaissance
peut
se
construire
aujourd’hui
autour
des
Technologies
de
l’Information
et
de
la
Communication
(TICs).
La
révolution
numérique
nous
a
ainsi
donné
accès
à
une
somme
immense
d’informations
ainsi
que
des
outils
pour
mieux
les
échanger
et
partager.
Internet,
et
ce
que
nous
dénommons
le
Web
2.0,
est
un
puissant
vecteur
de
cette
transformation.
Il
met
en
place
de
nouveaux
types
de
rapports
que
nous
allons
aborder
à
présent.
5
7. 2) Web
2.0
:
l’ère
d’une
révolution
numérique
Le
Web
2.0,
mot
utilisé
dès
2005,
définit
une
organisation
d’Internet
basée
sur
le
contenu
créé
par
les
utilisateurs
(«
user
generated
content
»)
qui
le
modifient
et
l’enrichissent
(par
opposition
à
un
Web
1.0
où
les
données
étaient
statiques).
Selon
Jacques
Robin
7,
la
révolution
numérique
contrairement
aux
autres
révolutions
se
passe
à
une
vitesse
accélérée.
Bernard
Stiegler
8,
parle
d’un
changement
de
civilisation
«
com-‐
parable
à
celle
du
néolithique
».
De
l’ère
de
l’énergie,
nous
passons
donc
à
l’ère
de
l’information
ou
de
la
technologie
de
la
relation.
Cette
révolution
de
l’information,
selon
Véronique
Kleck9
«
remet
en
cause
des
pouvoirs
établis,
des
métiers,
des
théories
so-‐
ciales
et
économiques.
Dès
lors,
elle
modifie
la
vision
que
nos
sociétés
ont
d’elles-‐
mêmes
».
En
effet,
la
révolution
Internet
est
perçue
comme
une
évolution
des
rapports
entre
la
société,
ses
représentants
politiques
et
les
médias.
Chacun
sur
la
toile
devient
acteur
peut
partager,
échanger,
commenter,
collaborer.
Tout
repose
sur
cette
intelligence
collective
que
forme
le
Web
2.0,
et
tout
cela
à
une
échelle
globale
et
de
façon
instantanée.
Les
informations
sont
reçues
et
suivies
en
temps
réel
et
ainsi
dépassent
parfois
l'efficacité
des
médias
traditionnels,
contournant
même
leur
cen-‐
sure.
Les
élections
présidentielles
de
2012
en
France
l’illustrent
bien.
Via
Twitter,
le
sui-‐
vi
du
scrutin
a
pris
une
toute
autre
tournure
avec
#radiolondres
par
rapport
à
il
y
a
5
ans.
On
a
assisté
à
un
phénomène
d’
«
empowerment
»
c’est-‐à-‐dire
une
prise
de
posses-‐
sion
des
informations
par
la
société.
Le
Web
devient
alors
un
grand
forum
où
différents
acteurs
peuvent
communiquer
comme
jamais
auparavant.
Selon
Dominique
Cardon10,
Internet
transforme
la
démocratie
:
«
Internet
ne
permet
pas
seulement
de
communiquer
davantage,
mieux
plus
vite
;
il
élargit
formidablement
l’espace
public
et
transforme
la
nature
même
de
la
démocratie.
».
Ces
transformations
permettent
une
complexification
du
régime
démocratique.
Le
domaine
scientifique
n’échappe
pas
à
ces
transformations.
Ces
enjeux
sont
majeurs
et
amènent
à
une
réflexion
depuis
quelques
années
sur
les
modifications
que
le
web
apporte
à
la
Science
et
à
la
communauté
des
chercheurs
et
à
ses
rapports
avec
la
société.
Nous
allons
donc
observer
ce
nouvel
espace
hybride
de
partage
et
d’échanges
avant
de
nous
plonger
dans
ces
actions
communes
qui
peuvent
amener
à
une
coproduction
des
savoirs.
6
8. II. le
Web
2.0
:
catalyse
de
diffusion
des
savoirs
et
d’échange
entre
Science
et
Société
1) Community
manager
à
MyScienceWork
:
un
métier
à
l’interface
entre
Science
Société
Depuis
un
an,
le
travail
de
«
community
manager
»
à
MyScienceWork
me
permet
d’observer
les
interactions
possibles
entre
Science
et
Société
via
le
Web
2.0.
En
effet
le
«
community
management
»
est
typiquement
l'un
de
ces
nouveaux
métiers
qui
s’est
dé-‐
veloppé
avec
la
révolution
numérique
évoquée
précédemment.
Le
but
de
cette
profes-‐
sion
est
de
diffuser
de
l’information
à
une
communauté
ciblée
via
les
réseaux
sociaux.
Cette
information
est
initialement
sélectionnée
via
un
travail
de
veille
et
de
«
curation
»
(tri,
organisation
et
hiérarchisation
des
données).
En
effet,
la
production
d’informations
quotidiennes
ayant
explosée,
notamment
dans
le
domaine
scientifique,
cela
a
nécessité
l’émergence
d'un
tel
métier
afin
de
créer
une
interface
entre
scientifiques,
instituts
de
recherche,
gouvernement
et
grand
public.
Avec
ces
nouveaux
intermédiaires
et
les
for-‐
mats
variés
que
le
Web
2.0
propose,
la
diffusion
des
connaissances,
le
partage,
mais
aus-‐
si
les
échanges
entre
ces
différents
acteurs,
se
retrouvent
grandement
facilités.
Cela
fa-‐
vorise
l'émergence
de
réseaux
hybrides
qui
rendent
non-‐seulement
la
science
plus
ac-‐
cessible,
mais
bâtit
également
une
relation
plus
forte
entre
Science
et
société.
J’illustre
ces
propos
dans
l’article
Science
et
curation
:
nouvelle
pratique
du
web
2.0
:
«
Le
déve-‐
loppement
de
ces
réseaux
hybrides
constitue
certainement
une
brique
élémentaire
à
la
construction
de
l’
«
open
Science
»,
une
piste
d’approche
pour
créer
de
nouveaux
liens
entre
science
et
société
dépassant
les
limites
géographiques
classiques.
».
Le
travail
de
«
community
manager
»
à
MyScienceWork
va
me
permettre
d’illustrer
ces
propos.
2) MyScienceWork
et
présence
sur
les
réseaux
sociaux
:
création
de
réseaux
hy-‐
brides
MyScienceWork
est
un
réseau
social
scientifique
professionnel
dédié
à
l'Open
ac-‐
cess.
Cette
plateforme
a
pour
but
de
promouvoir
la
recherche
multidisciplinaire
ainsi
que
la
diffusion
des
publications
scientifiques
en
libre
accès.
Pour
pouvoir
partager
ses
valeurs
et
thématique
clef,
MyScienceWork
a
crée
un
blog
d’actualités
scientifiques
7
9. multidisciplinaire.
L’équipe
média,
dont
je
fais
partie,
publie
des
articles
d’actualités,
de
recherche,
de
portraits
au
sein
de
ce
blog.
Des
dossiers
particuliers
sont
approfondis
en
détail
notamment
sur
le
thème
de
l’open
access,
des
nouvelles
pratiques
en
recherche
via
le
Web
2.0,
et
sur
la
problématique
des
femmes
en
milieu
scientifique.
Mon
rôle
est
de
faire
de
la
veille
sur
ces
sujets
puis
de
la
diffuser
sur
différents
réseaux
sociaux
tels
que
Facebook,
Twitter,
Viadeo,
Google
+.
Aujourd’hui
MyScienceWork
se
positionne
comme
un
média
de
diffusion
scientifique
mais
aussi
un
lieu
de
rencontres
et
d’échanges
entre
passionnés
de
science,
chercheurs,
instituts
de
recherche
etc.
Notre
communauté
compte
aujourd’hui
plus
de
10
000
internautes
qui
forment
un
réseau
hy-‐
bride,
dialoguant
et
échangeant
sur
des
thématiques
scientifiques
et
sociétales.
Cette
communauté
s’est
créée
via
différents
réseaux
sociaux
qui
offrent
accès
à
une
diffusion
d’information
sous
des
formats
variés
:
photos,
vidéos,
podcasts,
streaming
de
conférence,
chat
instantané,
etc.
Chaque
internaute
peut
ainsi
trouver
le
format
qui
l’intéresse
et
auquel
il
porte
le
plus
d’attention.
Facebook
:
susciter
l’intérêt
aux
sciences
via
les
pages
fan
Facebook,
réseau
social
généraliste,
par
exemple,
offre
la
possibilité
de
«
poster
»
des
vidéos,
des
photos,
des
liens
visibles
par
ses
«
amis
»
et
vice
versa.
Il
permet
aussi
de
s’inscrire
à
des
pages
de
groupe
ou
de
marque
dont
on
souhaite
être
tenu
informé
de
l'actualité.
MyScienceWork
ou
d’autres
instituts
de
recherche
(INSERM,
CNRS)
et
uni-‐
versités
(UPMC)
viennent
à
la
rencontre
d’un
public
très
large
via
ces
pages.
En
effet
ce
réseau
social
généraliste
compte
aujourd’hui
plus
de
955
millions
d’utilisateurs
depuis
sa
création
en
2004.
Sur
la
page
MyScienceWork,
qui
compte
actuellement
plus
de
7000
abonnés,
une
veille
régulière
est
menée
donnant
accès
à
des
actualités
scientifiques
via
des
vidéos,
des
liens
vers
des
articles
ou
encore
des
photos.
En
diffusant
des
informa-‐
tions
sur
une
plateforme
que
le
grand
public
côtoie
tous
les
jours,
chacun
accède
à
ces
nouvelles
qu’il
n’aurait
sûrement
pas
eu
avant
car
il
n’aurait
jamais
pris
l’initiative
de
regarder
spécifiquement
le
site
d’un
institut
de
recherche,
d’un
centre
de
culture
scienti-‐
fique
ou
bien
le
blog
MyScienceWork.
Twitter
:
facilitateur
de
dialogue
entre
Science
et
société
Twitter
est
un
autre
réseau
social
crée
en
2006,
qui
est
devenu
rapidement
un
élément
incontournable
de
la
veille
et
diffusion
d’informations.
Ce
réseau
de
"micro-‐
8
10. blogging"
consiste
à
envoyer
des
messages
de
140
caractères
pouvant
contenir
des
mots
clefs.
Ces
messages
«
tweets
»
sont
diffusés
à
l’ensemble
des
personnes
qui
«
suivent
»
le
compte
d’une
personne.
Avec
ce
système
d’abonnement
«
follow
»,
chacun
peut
«
suivre
»
une
multitude
de
comptes
qui
l’intéressent.
Tous
les
abonnés
de
Twitter
ont
la
possibilité
de
rédiger
une
courte
biographie
pour
présenter
leurs
thématiques
clefs.
Twitter
ainsi
est
un
outil
permettant
à
beaucoup
de
faire
de
la
veille
et
d’avoir
une
in-‐
formation
différente
de
celles
des
médias
traditionnels.
Utilisé
au
départ
par
des
profes-‐
sionnels
ou
personnalités
(journalistes,
acteurs..)
il
s’est
ouvert
à
un
nombre
bien
plus
important
d’acteurs.
Aujourd’hui
Twitter
compte
plus
de
500
millions
d’abonnés
(février
2012).
Le
compte
Twitter
de
MyScienceWork
compte
plus
de
2300
abonnés
et
constitue
un
réseau
d’échange
et
de
réflexion
entre
des
scientifiques,
des
instituts
de
recherche,
des
curieux
de
science,
des
associations.
Sur
cette
plateforme,
ce
sont
de
véritables
dé-‐
bats
et
discussions
qui
sont
abordés.
Twitter
se
prête
aussi
à
un
autre
exercice
qu’on
dénomme
«
livetweet
».
Il
s’agit
de
suivre
un
événement
et
de
le
faire
partager
sur
Twit-‐
ter.
Les
propos
des
intervenants
sont
ainsi
retranscrits
en
direct,
des
photos
peuvent
être
postées
également
en
même
temps.
Cela
donne
la
possibilité
à
tous
ceux
qui
suivent
ce
livetweet
d’interagir
avec
les
autres
personnes
intéressées
mais
aussi
d’aborder
cer-‐
tains
questionnements
retranscrits
aux
intervenants.
Les
conférences
ainsi
deviennent
davantage
participatives.
Elles
impliquent
le
grand
public
ou
ainsi
que
d’autres
cher-‐
cheurs
s’intéressant
à
la
thématique
concernée,
même
s’ils
sont
absents
physiquement.
Une
véritable
organisation
se
constitue
autour
de
ces
livetweets.
Des
équipes
de
«
twit-‐
tos
»
(les
utilisateurs
de
twitter)
s’organisent
pour
prendre
des
photos
faire
des
comptes
rendus
interactifs
pour
assurer
une
riche
couverture
médiatique
2.0.
MyS-‐
cienceWork
participe
à
de
nombreux
évènements
de
ce
type
dont
les
comptes
rendus
sont
accessibles
sur
le
web
via
le
site
Storify.
Pour
les
instituts
de
recherche,
cela
leur
offre
la
possibilité
de
mieux
connaître
leur
public
et
leur
questionnement.
C’est
le
cas
par
exemple
du
CNES
qui
organise
des
mardis
de
l’espace
tous
les
mois,
la
probléma-‐
tique
étant
de
faire
partager
les
recherches
du
CNES
à
un
public
plus
vaste.
Twitter
per-‐
met
cette
ouverture
et
cette
diffusion
augmentée
et
instantanée.
9
11. Intérêt
commun,
partage
et
échange
:
éléments
clefs
de
la
création
de
réseaux
hybrides
Dominique
Cardon10
nomme
ces
nouveaux
espaces
la
«
blogosphère
citoyenne
»
où
«
une
nouvelle
population
de
producteurs
et
de
commentateurs
a
bruyamment
poussé
les
portes
de
l’espace
public.
Ces
réseaux
sociaux
permettent
donc
l’émergence
de
com-‐
munautés
hybrides.
Basés
sur
des
intérêts
communs
et
leur
partage,
ils
forment
déjà
une
première
base
d’un
dialogue
entre
Science
et
Société.
C’est
un
premier
contact
et
une
prise
de
connaissance
des
différents
acteurs
au
sein
de
ce
nouvel
ensemble.
Cette
appar-‐
tenance
à
une
communauté
est
un
facteur
clef
pour
l’implication
du
public.
En
parallèle,
ce
rapprochement
se
fait
aussi
directement
via
des
blogs
de
sciences.
3) Blogs
de
science
:
pour
aller
plus
loin
dans
les
échanges
et
la
réflexion
En
effet
depuis
un
peu
plus
de
5
ans,
une
autre
communication
scientifique
s’est
développée
sur
le
Web
2.0,
sortant
des
médias
traditionnels,
des
revues
scientifiques
ou
autres
journaux
d'instituts
de
recherche.
Ce
sont
les
scientifiques
eux-‐mêmes
qui
ont
commencé
à
exposer
aux
grands
publics
leurs
points
de
vue,
travaux
et
visions
des
sciences
sur
Internet,
par
la
création
des
blogs
scientifiques.
En
France,
nous
pouvons
citer
le
"Café
des
Sciences"
créé
en
2006.
Cette
plateforme
regroupe
différents
blogs
ré-‐
digés
par
des
chercheurs
pour
la
plupart.
Les
blogs
se
sont
ensuite
aussi
popularisés
et
les
journalistes
scientifiques
ou
autre
acteurs
ont
aussi
adapté
ce
format
sur
lequel
ils
peuvent
s’exprimer
plus
librement
que
sur
les
médias
traditionnels.
«
Leur
écriture
se
place
alors
moins
sous
le
contrôle
de
leur
rédaction
que
sous
la
surveillance
de
leur
pu-‐
blic
»10.
Les
journaux
scientifiques
incluent
même
désormais
une
partie
blog
sur
leur
site
(ex.
Scientific
American,
Nature,
…).
Ces
blogs
sont
renommés
et
ont
un
impact
puissant,
à
la
fois
sur
la
communauté
des
chercheurs
et
sur
le
grand
public.
C’est
le
cas
par
exemple
du
blog
de
Carl
Zimmer
«
the
Loom
»
hébergé
par
Discover
Magasine.
Des
ar-‐
ticles
avaient
ainsi
fait
grand
bruit
à
l’époque
au
sujet
de
supposées
bactéries
vivant
avec
un
ADN
différent,
composé
d’arsenic.
Le
fin
mot
de
l’histoire
a
été
connu
plus
d’un
an
après.
MyScienceWork
a
développé
également
son
blog
pour
pouvoir
transmettre
aux
utilisateurs
de
son
réseau
social
les
valeurs
clefs
que
le
réseau
social
porte.
L’existence
des
blogs
de
sciences
a
un
double
avantage.
Tout
d'abord,
ils
permettent
de
faire
con-‐
naître
les
recherches
scientifiques
au
grand
public
avec
un
ton
et
un
avis
différent
par-‐
fois
plus
critique.
Dans
le
cas
des
blogs
de
chercheurs,
qui
s’adressent
sans
intermédiaire
10
12. au
public,
cela
donne
une
vision
moins
opaque
de
la
science.
Ensuite,
les
«
blogueurs
»
que
ce
soient
des
chercheurs
ou
des
journalistes
tirent
également
un
avantage
à
écrire
sur
ces
blogs
:
ils
prennent
position
et
se
créent
leur
réputation.
Pour
ce
qui
est
des
chercheurs,
l’écriture
dans
un
blog
est
encore
malheureusement
peu
reconnue
comme
qualité
au
sein
du
parcours
professionnel
d’un
chercheur.
Pour
conclure,
le
web2.0
et
les
réseaux
sociaux
sont
un
formidable
outil
de
mise
en
rela-‐
tion
dans
la
société.
Joël
de
Rosnay11
emploie
le
mot
«
d’une
révolution
de
la
relation
»
plutôt
que
de
l’information.
Ces
contacts
directs
entre
sphères
scientifiques,
grand
pu-‐
blic
et
institutions
mais
aussi
gouvernements
stimulent
la
motivation
et
permettent
d’imaginer
grâce
aux
retours
directs
entre
ses
différents
acteurs
de
nouvelles
voies
pour
des
actions
communes
les
plus
adaptés.
III. Web
2.0
catalyse
d’actions
communes
entre
Science
et
Société
:
de
la
parti-‐
cipation
à
la
coopération
Le
web
2.0
voit
émerger
de
nouvelles
formes
de
participation.
Sommes-‐nous
passés
à
l’ère
d’une
démocratie
internet
comme
le
propose
Dominique
Cardon
?
Les
rapports
et
échanges
entre
les
différents
acteurs
de
la
démocratie
(citoyens,
politiques,
média…)
se
sont
largement
modifiés.
Cela
s’applique
également
dans
les
relations
Science-‐Société.
Le
Web
2.0
et
les
réseaux
sociaux
ouvrent
à
l’expression
plus
facile
de
chaque
citoyen
mais
aussi
offrent
des
plateformes
adaptées
à
l’émergence
d’action
commune.
La
rapidi-‐
té
de
diffusion
des
informations
et
des
échanges
offre
des
retours
directs
et
instantanés
permettant
d’adapter
rapidement
ces
actions
et
ainsi
faire
évoluer
la
Science
et
la
re-‐
cherche.
Une
des
premières
plateformes
à
avoir
été
créée,
et
représentative
de
ces
co-‐
constructions
de
savoir
est
Wikipédia.
1) Wikipédia
:
le
partage
démocratique
des
connaissances
Wikipédia
qui
a
fêté
en
2011
ses
dix
ans.
(15
janvier
2001)
est
un
des
exemples
majeurs
de
ces
actions
communes
de
partage
de
connaissances
mêlant
ces
différents
acteurs.
«
C'est
un
formidable
outil
démocratique,
inscrit
dans
la
continuité
des
mouve-‐
ments
Open
Source
et
des
logiciels
libres.
»
Wikipédia,
compte
aujourd’hui
plus
de
20
millions
d’articles
rédigés
par
des
cher-‐
11
13. cheurs
mais
aussi
par
des
non-‐scientifiques.
Chacun
peut
entrer
dans
cette
communauté
de
wikipediens
et
commenter,
corriger
ou
rédiger
des
articles.
Une
organisation
s’est
mise
en
place
afin
que
chaque
article
soit
lu
et
commenté
par
la
communauté
avant
d’être
validé.
La
qualité
des
articles
pourrait
être
remis
en
cause
mais
selon
un
article
publié
dans
la
revue
Nature
en
2005,
il
semblerait
que
Wikipédia
et
l'encyclopédie
Bri-‐
tannica
sont
jugées
comparables
pour
ce
qui
concerne
la
qualité
des
articles
scienti-‐
fiques.
Il
faudrait
tout
de
même
mener
une
telle
étude
à
l’heure
actuelle
où
le
nombre
d’utilisateurs
actifs
de
WIkipedia
connait
une
augmentation
importante.
Le
web2.0
permet
à
ces
nouveaux
modes
d’organisation
d’émerger
et
l’avènement
de
ce
que
certains
appellent
l’
«
amatorat
»
dans
la
diffusion
des
savoirs.
.
On
emploie
aussi
le
terme
d’intelligence
collective,
mis
en
avant
par
Tim
O
reilly
dans
sa
définition
du
web
2.0.
D’autres
formes
de
production
commune
de
savoir
entre
Science
et
Société
se
déve-‐
loppent
actuellement
notamment
avec
l’émergence
des
«
citizen
science.
»
2) Les
“citizen
science”:
rencontre
entre
Science
et
Citoyens
.
Aujourd’hui,
cette
rencontre
entre
science
et
citoyens
agissant
ensemble
prend
une
part
de
plus
en
plus
importante.
En
anglais,
on
parle
de
“citizen
science,”
en
français,
ces
actions
prennent
le
nom
de
sciences
citoyennes
ou
sciences
participatives.
L’utilisation
de
ces
différents
termes
encore
non
établis
pour
les
décrire
montre
que
c’est
un
domaine
récent
encore
en
mouvance
et
à
construire.
Les
«
citizen
science
»
re-‐
groupent
un
panel
d’actions
diversifiées
dans
les
thématiques
abordées
mais
aussi
dans
les
niveaux
de
relation
entre
sciences
et
citoyens.
Actions
allant
de
la
participation
à
la
coopération
et
coproduction.
Certains
projets
de
science
citoyenne
ne
se
servent
que
des
citoyens
comme
puissance
de
calcul
/de
traitement
ou
de
recherche
d’informations.
Ces
projets
scientifiques
s’appuient
sur
du
crowdsourcing
c’est-‐à-‐dire
que
les
citoyens
vont
aider
à
collecter
des
données.
Ces
«
citizen
science
»
ont
vu
leur
essor
grâce
aux
nouvelles
technologies
ap-‐
portant
les
outils
nécessaires
à
la
collecte
et
à
la
visualisation
des
données
(cartogra-‐
phie,
smartphones)
.Mais
aussi
via
la
«
gamification
».
La
récolte
d’information
dans
ce
cas
là
se
fait
sous
forme
de
jeu.
En
effet,
cet
aspect
ludique,
parfois
même
addictif
crée
une
motivation
sur
le
long
terme
:
élément
clef
du
succès
de
ces
projets.
Une
des
plus
belles
illustrations
est
le
projet
Foldit,
un
jeu
où
l’on
aide
à
replier
de
façon
correcte
des
12
14. protéines.
La
simulation
de
repliement
de
protéine
demande
des
puissances
de
calcul
énormes.
Faire
jouer
des
milliers
de
personnes
permet
de
gagner
un
temps
considé-‐
rable.
De
ce
projet
sont
nées
de
belles
découvertes
et
une
preuve
évidente
de
l’émergence
d’une
intelligence
collective.
Un
niveau
supplémentaire
dans
les
«
citizen
science
»
se
rapprochant
plus
de
la
notion
de
science
citoyenne
en
Français
essaye
de
créer
véritablement
une
coproduction
des
savoirs
entre
citoyens
et
chercheurs.
Par
exemple,
les
extreme
citizen
science,
plus
qu’une
simple
collecte
de
données
sont
une
prise
en
charge
d’une
question
posée
dans
son
ensemble
par
une
communauté.
Des
outils
utilisables
et
compréhensibles
par
un
groupe
de
personnes
intéressées
offrent
la
possibilité
de
résoudre
un
problème
de
A
à
Z
en
l’analysant
et
en
émettant
des
solutions.
Pour
connaître
la
diversité
de
ces
projets
je
vous
invite
à
lire
l’article
«
Citizen
science
:
rencontre
entre
la
science
et
les
citoyens
que
j’ai
rédigé
à
l’issue
d’un
colloque
sur
les
«
citizen
science
»
à
Londres
en
février
2012.
Ces
rapprochements
entre
Science
et
Société
montrent
que
la
société
peut
appendre
et
être
une
aide
majeure
aux
scientifiques.
Mais
en
plus
de
contribuer
à
la
recherche,
les
citoyens
peuvent
aussi
apprendre
aux
scientifiques
et
les
aider
à
avancer
dans
leurs
pratiques
se
rapprochant
de
l’idée
de
coproduction
de
savoir
mis
en
avant
par
Michel
Callon6.
3) Des
liens
forts
entre
Science
et
Société
:
de
la
participation
à
la
coopération
Cette
volonté
de
construire
une
société
de
la
connaissance
où
la
société
a
un
rôle
actif
à
jouer
mais
surtout
souhaite
le
jouer
amène
à
des
transformations
majeures.
Il
est
temps
de
passer
de
la
participation
des
citoyens
à
la
coopération
entre
Science
et
Socié-‐
té.
Cela
nécessite
de
mettre
en
place
de
nouvelles
pratiques
et
usages.
La
société
et
l’
«
empowerment
»
qui
lui
est
donné
via
le
web2.0
apporte
un
«
feedback
»
et
un
rétro-‐
contrôle
positif
dans
le
domaine
de
la
recherche
et
des
sciences.
C’est-‐à-‐dire
que
des
ac-‐
tions
communes
mènent
à
la
création
d’autres
actions
s’enrichissant
mutuellement.
Dans
ce
contexte,
on
a
vu
ainsi
émerger
le
mouvement
«
open
science
»
et
notamment
le
mouvement
open
access.
13
15. Ils
se
développent
car
ils
sont
influencés
par
le
mouvement
participatif
des
logiciels
libres,
open
source
etc..
Il
ne
faut
pas
oublier
que
le
web
à
la
base
a
été
créé
sous
l’impulsion
de
scientifiques
qui
souhaitaient
collaborer
entre
eux...
Le
mouvement
de
l’open
access
est
né
dans
les
années
1990
d’une
mobilisation
de
la
communauté
savante
(chercheurs,
bibliothèques…)
en
faveur
d’un
accès
libre
et
gratuit
à
l’information
scientifique
de
manière
à
faciliter
la
diffusion
et
le
développement
du
savoir.
Plus
tard
ce
mouvement
s’est
considérablement
amplifié.
Aujourd’hui
il
est
sou-‐
tenu
par
de
grandes
institutions
Wellcome
trust
en
Angleterre
et
fait
partie
des
grandes
directives
de
l’Europe
depuis
le
17
juillet
2012.
Une
raison
évoquée
par
ces
institutions
est
le
droit
pour
tous
les
citoyens
de
pouvoir
avoir
accès
aux
données
auxquelles
ils
contribuent
lorsque
ces
recherches
sont
finan-‐
cées
par
les
pouvoirs
publics.
L’open
access
et
son
utilisation
globale
ouvre
à
de
nom-‐
breuses
problématiques,
et
une
modification
et
changement
de
la
recherche
encore
plus
grande
(échange
entre
les
chercheurs,
lobbies
des
maisons
d’éditions).
Ces
transforma-‐
tions
vont
avoir
lieu
sous
le
regard
de
tous
les
citoyens
qui
aideront
certainement
à
prendre
les
bonnes
décisions.
Bien
sur
beaucoup
de
solutions
restent
à
trouver
pour
l’acceptation
de
l’open
science
et
de
l’open
access,
mais
nous
assistons
bien
à
un
chan-‐
gement
de
paradigme
avec
le
web
2.0.
Le
monde
de
la
recherche
est
encore
assez
froid
et
rigide
mais
ces
actions
en
commun
et
l’envie
de
mettre
en
avant
science
et
société
deviennent
une
problématique
incontournable
pour
les
pouvoirs
publics.
Loin
d’être
une
solution
miracle,
la
question
de
l’open
access,
ses
avantages
et
limites
se
doivent
d’être
débattues
dans
la
sphère
publique.
Il
est
ainsi
intéressant
de
suivre
ces
transfor-‐
mations
et
les
évolutions
qui
vont
émerger.
Discussion
Ce
mémoire
avait
pour
vocation
d’observer
les
évolutions
des
rapports
entre
science
et
société
en
lien
avec
l’émergence
de
cette
révolution
du
Web
2.0.
Loin
d’être
exhaustif
et
basé
sur
mon
expérience
pratique
du
community
management,
ces
ré-‐
flexions
sont
une
porte
d’accès
à
de
nombreuses
thématiques
et
problématiques
qui
en
émergent.
Chaque
partie
se
devrait
d’être
creusée
en
profondeur
pour
améliorer
à
l’ère
du
web2.0
de
meilleurs
échanges
entre
Science
et
Société.
Comment
favoriser
la
motiva-‐
tion
et
créer
dans
de
nouveaux
domaines
la
coproduction
entre
scientifiques
et
ci-‐
toyens
?
Quelles
sont
les
limites
de
ces
coproductions
?
Ces
questions
restent
ouvertes…
14
16. Il
est
important
aussi
d’avoir
conscience
des
abus
parfois
qu’apporte
cette
thématique
phare
des
«
relations
science
société
».
Insufflé
par
ce
mouvement,
les
médias
qui
vulga-‐
risent
la
science
et
veulent
donner
envie
de
la
faire
connaître
renforcent
parfois
une
image
sacralisée
de
la
Science.
On
assiste
de
plus
en
plus
à
une
médiation
de
la
Science
qui
est
alors
considéré
presque
comme
un
objet
marketing.
La
couverture
médiatique
du
boson
de
Higgs
ou
des
neutrinos
en
sont
de
belles
illustrations.
Il
reste
donc
à
trouver
un
équilibre.
Pour
cela,
la
recherche
multidisciplinaire
et
multi
échelle
peut
aider
à
appor-‐
ter
des
solutions.
Un
institut
innovant
comme
l’IIFR
qui
vient
de
se
créer
pourra
appor-‐
ter
des
briques
de
réponses.
Au
cœur
de
ces
problématiques
se
posera
la
question
de
l’éducation
de
chacun
par
la
recherche
mais
aussi
de
la
façon
dont
la
recherche
peut
apprendre
de
l’ensemble
de
la
société.
Des
dispositifs
sont
à
trouver
mais
les
pistes
sont
désormais
tracées.
L’Europe
a
lancé
pour
le
FP7
un
appel
à
propositions
en
lien
avec
la
coopération.
De
nombreux
projets
sont
à
construire
autour
de
la
problématique
science-‐
société
pour
apporter
des
réponses
aux
enjeux
majeurs
de
demain.
En
effet,
nous
devons
nous
sentir
impliqués
car
scientifiques
ou
non
scientifiques
nous
sommes
avant
tout
des
citoyens.
15
17. Bibliographie
:
1-‐Dominique
Pestre
-‐«
Quelles
sciences,
quelles
sociétés,
quels
enjeux
pour
le
21e
siècle?
»-‐
Sciences
en
société
:
dialogues
et
responsabilité
scientifique,
Cahiers
du
M.U.R.S.,
deuxième
trimestre
2009,
p.
146-‐155
2-‐Sheila
Jasanoff
-‐
States
of
Knowledge:
The
Co-‐production
of
Science
and
the
Social
Order-‐
International
Library
of
Sociology
3-‐
Michael
Gibbons,
Helga
Nowotny,
Peter
Scott-‐
Repenser
la
science.
Savoir
et
société
à
l'ère
de
l'incertitude
4-‐
Michael
Gibbons,
Helga
Nowotny,
Peter
Scott
-‐
The
New
Production
of
Knowledge:
The
Dynamics
of
Science
and
Research
in
Contemporary
Societies-‐
SAGE
5-‐Bruno
Latour
-‐
Changer
de
société.
Refaire
de
la
sociologie
-‐
Paris,
La
Découverte-‐
«
Armillaire
»,
2005.
6-‐Michel
Callon,
Pierre
Lascoumes
-‐
Agir
dans
un
monde
incertain.
Essai
sur
la
dé-‐
mocratie
technique
-‐
Paris,
Le
Seuil,
«
La
couleur
des
idées
»,
2001.
7-‐Jacques
Robin
–Change
d’ère-‐
Paris
le
Seuil
8-‐
Bernard
Stiegler
-‐
Ars
Industrialis-‐-‐-‐http://arsindustrialis.org/les-‐-‐-‐pages-‐-‐-‐de-‐
-‐-‐bernard-‐-‐-‐stiegler
9-‐Véronique
Kleck
-‐
Numérique
&
cie
:
Société
en
réseaux
en
gouvernance
-‐
édi-‐
tion
Charles
Léopold
Mayer
10-‐Dominique
Cardon
-‐
La
démocratie
internet
promesses
et
limites
-‐
La
république
des
idées-‐
Seuil
11-‐Joël
de
Rosnay
-‐
Surfer
la
vie
ou
sur-‐vivre
dans
la
société
fluide
-‐
Les
liens
qui
libèrent
16
18. Webographie
:
Liens
classés
par
ordre
d’apparition
dans
le
mémoire
Introduction
:
Forum
territorial
de
la
culture
scientifique
et
technique
2010-‐
Infusoir-‐Mélodie
Faury
:
http://infusoir.hypotheses.org/236
FP7
Europe
:
http://cordis.europa.eu/fp7/sis/
Web
2.0
et
relation
Science-‐société
:
évolution
et
caractéristique
Scientisme-‐
Wikipédia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Scientisme
Jürgen
Habermas-‐Wikipédia-‐http://fr.wikipedia.org/wiki/Jürgen_Habermas
Site
de
Bruno
Latour
:
http://www.bruno-‐latour.fr/
Ici
Londres/Radio
Londres
:
le
premier
tout
à
l’heure
de
Twitter,
Facebook
et
l’internet
mondial-‐
Slate
:
http://www.slate.fr/france/53753/ici-‐londres
le
Web
2.0
:
catalyse
de
diffusion
des
savoirs
et
d’échange
entre
Science
et
Société
Le
Blog
MyScienceWork-‐
l’équipe
http://blog.mysciencework.com/lequipe
Science
et
curation
:
nouvelle
pratique
du
Web
2.0-‐Blog
MyScienceWork-‐Célya
Gruson-‐
Daniel
:
http://blog.mysciencework.com/2012/02/03/science-‐et-‐curation-‐nouvelle-‐
pratique-‐du-‐web-‐2-‐0.html
Réseau
social
MyScienceWork
:
http://www.mysciencework.com
Facebook
955
millions
d’utilisateurs
à
travers
le
monde
-‐01net
:
http://www.01net.com/editorial/570855/facebook-‐955-‐millions-‐d-‐utilisateurs-‐a-‐
travers-‐le-‐monde/
Page
facebook
MyScienceWork
:
https://www.facebook.com/MyScienceWork
Compte
Twitter
MyScienceWork
:
http://twitter.com/MyScienceWork
Storify
MyScienceWork
:
http://storify.com/mysciencework
Les
Mardis
de
l’Espace-‐CNES
:
http://www.cnes.fr/web/CNES-‐fr/9593-‐gp-‐les-‐mardis-‐
de-‐l-‐espace-‐votre-‐nouveau-‐rendez-‐vous.php
http://www.cafe-‐sciences.org/
Blog
Scientific
American
:
http://blogs.scientificamerican.com/
Blog
Nature
:
http://blogs.nature.com/
17
19. Blog
Discover
Magazine
:
http://blogs.discovermagazine.com/loom/
Live
Blogging
Arsenic
Life-‐The
Loom-‐Carl
Zimmer
:
http://blogs.discovermagazine.com/loom/2012/07/08/live-‐blogging-‐arsenic-‐life/
Web
2.0
catalyse
d’actions
communes
entre
Science
et
Société
:
de
la
participation
à
la
coopération
Wikipédia
le
partage
démocratique-‐Blog
MyScienceWork-‐
Laurence
Bianchini
:
http://blog.mysciencework.com/2012/01/18/wikipedia-‐partage-‐democratique-‐pipa-‐
sop.html
Comparing
Wilkipedia
and
Britannica-‐Nascent
Nature
:
http://blogs.nature.com/nascent/2005/12/comparing_wikipedia_and_britan_1.html
Wikipedia
:
présentation
et
histoire-‐
Homo
Numericus
:
comprendre
la
révolution
nu-‐
mérique-‐Sylvain
Firer-‐Blaess
:
http://homo-‐numericus.net/article273.html
Qu’est
ce
que
le
Web2.0:
modèles
de
conception
et
d’affaires
pour
la
prochaine
genera-‐
tion
de
logiciels
–Internetactu.net
:
http://www.internetactu.net/2006/04/21/quest-‐ce-‐
que-‐le-‐web-‐20-‐modeles-‐de-‐conception-‐et-‐daffaires-‐pour-‐la-‐prochaine-‐generation-‐de-‐
logiciels/
Sciences
citoyennes
participatives
&
co-‐
La
Science,
la
Cité-‐
Antoine
blanchard
:
http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2012/05/11/459-‐sciences-‐
citoyennes-‐participatives-‐co
Citizen
Science
:
rencontre
entre
la
Science
et
les
citoyens
–
Blog
MyScienceWOrk
–
Célya
Gruson-‐Daniel
:
http://blog.mysciencework.com/2012/03/01/citizen-‐science-‐rencontre-‐entre-‐la-‐
science-‐et-‐les-‐citoyens.html
Foldit
:
le
jeu
au
secours
des
scientifiques
–
Universcience-‐
http://www.universcience.fr/fr/science-‐actualites/articleas/wl/1248125236773/fold-‐
it-‐le-‐jeu-‐au-‐secours-‐des-‐scientifiques/
Stephen
Curry
on
open
access
post
Finch-‐
Blog
MyScienceWork-‐
Abby
Tabor
:
http://blog.mysciencework.com/en/2012/08/20/stephen-‐curry-‐on-‐open-‐access-‐post-‐
finch.html
Programme
FP7
appel
2012
:
http://europa.eu/rapid/pressReleasesAction.do?reference=IP/12/790
Boson
de
Higgs
:
99,9999%
des
médias
seraient
tombés
dans
le
panneau-‐
Blog
MyS-‐
cienceWork-‐
Célya
Gruson-‐Daniel
et
Laurence
Bianchini
:
http://blog.mysciencework.com/2012/07/06/boson-‐de-‐higgs-‐999999-‐des-‐medias-‐
seraient-‐tombes-‐dans-‐le-‐panneau.html
18
20.
Discussion
Nightscience
:
présentation
:
http://www.nightscience.org/#!workshop-‐2012/vstc3=2012-‐presentation
Note
CNAM
Conservatoire
national
des
arts
et
métiers
(français)
Félix-‐Alexandre
Le
Dantec,
(1869-‐1917),
biologiste,
philosophe
des
sciences,
français.
CEA
Commissariat
à
l'énergie
atomique
(français)
CNRS
centre
national
de
la
recherche
scientifique
(français)
CNES
centre
national
d'études
spatiales
Jürgen
Habermas
(1929),
philosophe
allemand
et
théoricien
en
sciences
sociales
Dominique
Pestre
(1950),historien
des
sciences
(français)
Sheila
Jasonoff,
sociologue
américaine
spécialiste
en
sociologie
de
la
connaissance
scientifique
Bruno
Latour,
(1947),
sociologue,
anthropologue
et
philosophe
des
sciences
français
Jacques
Robin
(1919-‐2007),
médecin
français
et
membre
fondateur
du
groupe
de
re-‐
cherche
inter
et
transdisciplinaire
(GRIT)
Bernard
Stiegler,
(1952)
philosophe
français
Véronique
Kleck,
secrétaire
générale
de
l'association
VECAM
créée
en1995
pour
pro-‐
mouvoir
les
usages
démocratiques
et
sociaux
de
l'internet
Dominique
Cardon,
sociologue
français,
Ecole
des
hautes
études
en
sciences
sociales,
centre
d'études
des
mouvements
sociaux
Michel
Callon
(1945)
sociologue
et
ingénieur
français
IIFR:
Institut
Innovant
de
Formation
par
la
Recherche
Tim
O
Reilly
:
fondateur
d'O'Reilly
Media
une
maison
d'édition
spécialisée
dans
l'infor-‐
matique,
leader
dans
le
monde
de
l'internet
dont
les
ouvrages
sont
considérés
comme
des
références
par
la
communauté
du
world
wide
(Wikipédia)
Source
Wikipédia
essentiellement
19