1. Pauline DUPONT, FASM3
Stage d’été à Wuhan
Le voyage
J’ai voulu ne prendre que des allers simples pour
profiter au maximum de cet été en Asie et pouvoir
visiter plusieurs pays. J’ai donc choisi l’aller Paris-
Shanghai le moins cher avec une escale à Moscou,
opéré par Aeroflot, compagnie nationale russe.
Petit conseil : ne JAMAIS prendre cette compagnie.
L’avion est parti de Paris avec une heure de retard.
Puis en arrivant à Moscou, il y a eu du trafic
aérien. Impossible d’atterrir. Nous avons tourné en
l’air pendant une heure avant de pouvoir enfin
atterrir. A Moscou, on nous a annoncé que nous
avions raté la correspondance pour Shanghai et
qu’il n’y avait plus de vol ce soir. On nous a donc
prévu un vol pour le lendemain matin, donné
l’équivalent de 15€ pour diner dans l’aéroport et
on nous a dit de revenir vers 22h au guichet
central pour avoir une chambre d’hôtel. A 22h,
nous étions une soixantaine de personne à
attendre, plein d’avions étaient dans le même cas
que nous. Le problème c’est que nous n’avions pas
de visa pour la Russie, or il n’y a aucun hôtel dans
l’aéroport. Vers 1h du matin, on a enfin pu
prendre un bus escorté de vigiles qui nous ont emmené au Novotel et attribué des chambres. Notre
avion était à 9h le lendemain matin, or nous ne pouvions quitter l’hôtel sans les vigiles puisque nous
n’avions pas de visa. Nous sommes donc partis avec le premier convoi à 5h du matin. Après toute
cette péripétie, nous sommes enfin arrivés à Shanghai. Par la suite, j’ai appris que quasiment toutes
les personnes que je connais ayant voyagé cette compagnie aérienne ont aussi eu des problèmes :
retard, perte de bagages etc …
Le stage
Après quelques jours passés à Shanghai, nous avons pris le train pour aller à Wuhan. Les billets
s’achètent facilement sur internet (www.trip.com meilleur site pour les prix les plus bas). Il faut
savoir que les chinois voyagent beaucoup en train, du coup les billets sont très vite sold out. C’est
presque impossible de trouver des billets de train pour un voyage le lendemain : prévoir d’acheter les
billets au minimum une semaine avant, le plus tôt le mieux en fait. Puis on les récupère au guichet de
la gare grâce à notre numéro de passeport (petite astuce : si vous avez acheté plusieurs tickets pour
2. plusieurs voyages, vous pouvez tous les récupérer en une fois). Là aussi, il faut bien comprendre qu’il
y a BEAUCOUP de monde en Chine et donc qu’on fait la queue partout : au guichet, aux portiques de
la sécurité, puis devant la porte d’embarquement (c’est comme dans un aéroport). Il faut prévoir de
venir au moins 1h30 voire 2h avant le départ du train.
Hall de gare à Shanghai
Pour passer les portiques de la sécurité, les chinois utilisent leur carte d’identité sur des bornes. Pour
les étrangers, la plupart du temps, il faut passer soit tout à gauche soit tout à droite, au portique où
vous verrez des employés de la gare. On leur donne nos passeports, ils vérifient et nous laissent
passer. Puis on se dirige vers la porte indiquée sur notre billet de train. 5-10 min avant le départ du
train, les portes s’ouvrent et l’on peut enfin monter à bord du train. Les numéros des places sont
inscrits sur le billet.
La queue pour rentrer dans le métro
3. Il y a 2 types de train : les TGV et les trains plus lents. Les TGV sont plus chers et sont plus
confortables. Les trains lents sont moins chers et font des arrêts de 15min dans des villes, ce qui
permet aux voyageurs qui le souhaitent, de descendre sur le quai et d’acheter de la nourriture. Si
vous faites des grandes distances, les trains couchettes sont super et pas trop chers. Par contre les
billets sont très vite vendus.
A Wuhan, on nous a logé dans un hôtel chinois. Evidemment les normes ne sont pas les mêmes qu’en
France. Les chambres sentaient le tabac froid, les matelas chinois sont toujours super fins et durs,
certains avaient des trous au niveau des fenêtres mais dans l’ensemble ces chambres étaient bien.
Pas de cafards, de la clim (très utile vu les températures en été à Wuhan), les salles de bain étaient
propres et une femme de ménage passait tous les jours.
Nous avons été répartis dans différents services. Pour ma part, j’étais en endocrinologie car ma
correspondante y était aussi. Nous suivions la visite du matin avec le médecin, les internes, les
étudiants et les infirmières. Malheureusement le médecin parlait peu anglais du coup il essayait de
nous expliquer chaque cas en une phrase. Nos correspondants étaient plus à même de nous
expliquer et de traduire.
On a vu pas mal de choses différentes et surprenantes à l’hôpital. Les patients sont 3 par chambre et
certains sont même installés dans le couloir : ils ont leur lit et une petite table de nuit contre un mur.
Les familles sont très présentes et s’occupe de tout : amener les repas, la toilette et même le
brancardage si besoin. Ils lavent leurs vêtements et les font sécher dans les escaliers de l’hôpital. Le
service était donc très animé. Les patients gèrent eux même leurs médicaments per os. Les
infirmières sont là pour les traitements intra-veineux.
4. Puis nous avons commencé à préparer la compétition. J’ai trouvé que c’était une super idée de faire
des équipes franco-chinoises ! Mon groupe était constitué de 2 chinoises et d’une lilloise. Nous nous
sommes retrouvées quelques après-midis pour préparer les différentes épreuves : interprétation
d’ECG et d’imagerie, immobilisation d’un membre, cas clinique sur ordinateur, simulation d’une
consultation avec un patient en médecine générale, RCP, intubation, simulation d’une situation
d’urgence sur un mannequin, etc… Je pense que la difficulté pour les étudiants chinois était le fait
que la majorité des épreuves était en français et avec un temps de réflexion très limité. Cependant
nous nous en sommes bien sorties et avons terminé 3ème
au classement général. C’était très
intéressant de travailler ensemble et tous ces moments passés ensemble nous on permis
d’apprendre à nous connaître. Malheureusement les 2 chinoises de mon groupe sont allées à Lille et
non à Nancy pour leur stage.
Les repas le midi à la fac
Mon groupe
6. Les expériences culturelles, culinaires, visites etc…
Un soir, Zhao Yan nous a emmené dans un restaurant typiquement chinois. Il nous a fait « diner à la
chinoise ». Nous étions assis à une table ronde donc la partie centrale se tourne afin d’avoir accès
plus facilement aux différents plats. Nous avons gouté différents plats tels que la tortue, les reins de
porc, les têtes de méduse, du poisson épicé, les intestins de porc, différents types de riz et de pâtes,
des oreilles de porc etc … Tout était finalement assez bon juste très épicé. Zhao Yan nous a aussi
enseigné comment « boire à la chinoise » : quand on fait « gānbēi » tout le monde boit cul sec son
petit verre d’alcool de riz. C’était une très bonne idée de Zhao Yan de nous faire découvrir des plats
que l’on n’aurait jamais gouté de nous-même dans les restaurants chinois.
Le 12 juillet, nous avons été invités par le consulat français de Wuhan pour fêter le 14 juillet avec un
peu d’avance. Nous avons été reçus dans un grand hôtel. Après le discours du consul français, des
chansons françaises (Edith Piaf et les Choristes) interprétées par une cantatrice et des lycéens
chinois, nous avons pu accéder au buffet. Toutes les spécialités françaises étaient au rendez-vous.
C’était un vrai festin. Cette soirée m’a permis de me rendre compte que Wuhan, ville dont je ne
connaissais pas l’existence avant de connaître notre partenariat, est en fait une ville avec une grande
7. communauté française, ouverte au commerce et aux entreprises françaises (PSA…) et très
accueillante aux dires des expatriés français.
Le buffet des desserts
Nous avons aussi eu l’occasion d’explorer d’autres villes de Chine. Nous sommes allés voir les
« montagnes volantes » de Zhangjiajie internationalement connues grâce au film Avatar, les rizières
en Chine du Sud et bien sûr Pékin et la grande muraille de Chine.
Les montagnes volantes de Zhangjiajie
8. Les rizières de Guilin
La grande muraille de Chine
Quand le stage fut fini, je suis allée visiter une amie à Taiwan. Elle m’a emmené dans une clinique de
médecine chinoise pour compléter mon expérience hospitalière chinoise. J’ai eu une consultation
avec un médecin qui m’a fait de l’acuponcture et m’a prescrit une sorte de remède. C’était très
intéressant de voir le fonctionnement de cette clinique qui est différent d’un hôpital « normal »
chinois : les patients sont traités uniquement en ambulatoire, par des l’acuponcture majoritairement.
9. La « pharmacie » où les remèdes de médecine chinoise sont préparés sur prescription du docteur
Conclusion
Ce voyage en Chine était vraiment une expérience formidable ! Nous avons un beau partenariat avec
Wuhan et je tiens à remercier tous ceux qui rendent cet échange possible. Revenir au CHU de Nancy
avec cette vision de l’hôpital chinois permet
d’avoir un regard neuf sur notre pratique
française : ses avantages (l’accès facile et gratuit
aux soins par exemple) comme ses limites (les
familles étant moins impliquées, le retour à
domicile est souvent plus difficile qu’en Chine
etc…).
Pour les étudiants qui hésitent à partir, je
ne peux que vous encourager. La Chine est un
pays très riche historiquement, culturellement,
en pleine croissance, avec tellement de choses à
découvrir. Nos cultures et nos manières de faire
sont très différentes, parfois diamétralement
opposées mais on a tout à gagner à découvrir la
Chine et les chinois !
La tour de la Grue jaune à Wuhan