Faire le choix d’une année de recherche au cours de son internat, c’est s’engager à prolonger d’une année des études déjà longues et fastidieuses… Alors autant rendre cette année de coupure exceptionnelle en profitant des opportunités qu’elle offre, en particulier celle de s’évader quelques mois à l’étranger !
Pendant l’internat de santé publique et médecine sociale, réaliser un master 2 recherche ou professionnel est un passage quasi-obligatoire permettant, entre autres, une sorte de sur-spécialisation dans cette vaste spécialité qui recouvre de nombreux domaines (prévention, épidémiologie, économie de la santé etc. etc.). Ainsi, comme un certain nombre d’internes toutes spécialités confondues, je me suis inscrite en 2009-2010 en master 2 recherche, pour ma part un master de Santé Publique en spécialité épidémiologie, option recherche clinique. L’originalité a résidé dans le fait d’effectuer la période de stage du master à l’étranger, en République d’Irlande à Dublin !
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Irish resear ch experience
1. International
IRISH RESEAR CH EXPERIENCE
Faire le choix d’une année de recherche au cours de son internat, c’est s’engager à prolonger d’une année des
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endant l’internat de santé
P publique et médecine sociale,
réaliser un master 2 recherche ou
professionnel est un passage quasi-obligatoire
permettant, entre autres,
une sorte de sur-spécialisation dans
cette vaste spécialité qui recouvre
de nombreux domaines (prévention,
épidémiologie, économie de la santé
etc. etc.). Ainsi, comme un certain
nombre d’internes toutes spécialités
confondues, je me suis inscrite en
2009-2010 en master 2 recherche, pour
ma part un master de Santé Publique
en spécialité épidémiologie, option
recherche clinique. L’originalité
a résidé dans le fait d’effectuer la
période de stage du master à l’étranger,
en République d’Irlande à Dublin !
L’idée était de mettre doublement à
pro$t cette année de recherche, avec
la volonté ferme de progresser à l’écrit
comme à l’oral en langue anglaise,
l’anglais étant un outil indispensable
dans le monde de la recherche auquel
je me destine dans le domaine de
l’épidémiologie (littérature, congrès,
publications). Mais peut-être était-ce
sans compter sur le redoutable accent
irlandais…. Ensuite, effectuer ce
stage de recherche en Irlande devait
me permettre de découvrir une autre
approche de la santé publique de type
anglo-saxon, mais attention surtout pas
British ! Cela froisserait les irlandais,
qui rappelons le, à l’exception de
l’Irlande du Nord, ne font pas partie du
Royaume-Uni et ont longtemps lutté
pour leur indépendance.
Souhaitant effectuer mon master
2 recherche entre mon sixième et
mon 7e semestre, j’ai donc postulé
au début de ma 3e année d’internat
pour le Master 2 Recherche de Santé
Publique de la faculté de médecine
du Kremlin-Bicêtre, Université Paris
Sud XI. Ce master impose une liste
de laboratoires agréés pour le stage de
master et propose une série de sujets de
recherche qui sont en ligne sur le site
web de la faculté du KB. C’est ainsi
que j’ai d’emblée repéré dans la liste
des sujets de recherche la proposition,
faite par une chercheuse INSERM
détachée sur un poste en Irlande, de
stage à l’université de Dublin, au sein
de l’école de Santé Publique et de
science de la population (University
College Dublin, School of Public
Health and population science). J’ai
ainsi postulé à ce stage en même temps
qu’au master de Paris XI, et effectué
trois demandes de bourse (Année
Recherche, bourse de la Fondation
pour la Recherche Médicale (FRM)
et bourse de l’Académie de médecine)
pour le sujet en épidémiologie
sociale sur lequel il m’était proposé
de travailler en Irlande. Finalement,
la bourse de la FRM fut décrochée :
c’était parti pour l’expérience
irlandaise ! Quelques mois avant le
début du master, ma demande de mise
en disponibilité pour deux semestres
pour formation avait été transmise aux
affaires médicales du CHU de Tours.
Ainsi, après trois mois de formation
théorique au KB d’Octobre à Janvier,
je faisais mes valises pour sept mois
pour l’Irlande.
our la partie enseignement
P théorique, la réputation de
sérieux et de qualité du master
m’est apparue tout à fait justi$ée,
et nécessitait un bon investissement
personnel pour béné$cier pleinement
de la formation. Quant au stage en
Irlande portant sur les explications
des inégalités sociales observées dans
la dépression et l’anxiété, il répondait
pleinement aux attentes d’un travail
de recherche en épidémiologie, avec
l’avantage d’être très bien encadré par
cette chercheuse INSERM détachée
à l’University College Dublin.
Evidemment avoir un responsable de
stage français présentait des atouts et
des inconvénients : une plus grande
facilité et rapidité dans le travail mais
une progression en langue anglaise
et une intégration avec les collègues
irlandais ralentie (mais réussie en
dé$nitive !). La vie à Dublin par
ailleurs est très agréable, on y trouve
de nombreux parcs, dont le plus grand
d’Europe « Phoenix park », la plage au
bord de la ville, et de petites stations
balnéaires charmantes (Howth, Dun
Laoghaire…) avec de superbes chemin
côtiers à trente minutes à peine de
train ou vélo… L’ambiance y est très
chaleureuse et à son apogée dans les
pubs lors des incontournables concerts
de musique traditionnelle irlandaise.
Au $nal, à l’issue de ces sept mois je
me sentais beaucoup plus à l’aise à
l’oral en anglais à la $n du séjour (vive
la colocation !), avec toujours malgré
International
tout de petites lacunes en vocabulaire,
et le mémoire, bien que soutenu à
Paris en français, fut rédigé également
en anglais me permettant de mettre en
pratique l’anglais médical scienti$que.
Ce fut aussi une aventure humaine
très enrichissante, l’occasion de créer
des amitiés internationales (irlandais,
israéliens, turkmènes, allemands…),
de découvrir une autre culture (celle
de la Guinness…) et les magni$ques
paysages sauvages de l’Irlande
(les îles d’Aran, le Connemara, le
Ring of Kerry etc.) lors de quelques
expéditions touristiques.
A distance, je garde un souvenir
pas si mouillé que ça de ces sept
mois irlandais, et je conseillerais à
tout interne pouvant se permettre
un éloignement temporaire (parfois
très relatif, 1h40 d’avion entre Paris
et Dublin par exemple) de pro$ter
de son année-recherche pour faire
l’expérience de l’étranger. En effet,
cette expérience enrichissante d’un
point de vue personnel, et linguistique,
trop peu répandue dans la $lière des
études médicales, est à notre portée !
Saisissons l’occasion ! Slàinte !!!
Emilie Chazelle
Interne de Santé Publique
en 7e semestre à Tours
emi.chazelle@gmail.com
30 N° 09 - Mars 2011 N° 09- Mars 2011 31