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5-0040
Tétracyclines. Glycylcyclines
Y. N’Guyen, S. Baumard
Les tétracyclines ou cyclines ont été la première famille d’antibiotiques à large spectre de l’histoire.
L’acquisition de résistances par de nombreuses espèces bactériennes a drastiquement réduit le spectre
antibiotique et les indications des tétracyclines. Le développement des glycylcyclines, réfractaires à ces
différents mécanismes de résistance, a permis la restauration d’un spectre antibiotique large et un
regain d’intérêt pour cette famille d’antibiotiques. Des études sont désormais nécessaires pour définir
le positionnement des glycylcyclines dans l’arsenal actuel des anti-infectieux.
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Mots-clés : Tétracyclines ; Glycylcyclines ; Résistances ; Spectre antibiotique
Plan
■ Introduction 1
■ Tétracyclines de première et deuxième génération 1
Principaux composés 1
Pharmacocinétique 2
Mode d’action et propriétés 2
Mécanismes de résistance 2
Indications 2
Contre-indications 3
■ Effets indésirables. Interactions médicamenteuses 3
■ Glycylcyclines 3
Principal composé 3
Pharmacocinétique 4
Mode d’action et spectre antibiotique 4
Mécanisme de résistance 4
Indications 4
Contre-indications 5
■ Effets indésirables, interactions médicamenteuses 5
■ Conclusion 5
Introduction
La chlortétracycline a été découverte en 1948 à partir de Strepto-
myces aureofaciens. Ce fut la première des tétracyclines naturelles
ou de première génération (tétracycline, oxytétracycline) dont le
spectre antibiotique initial comportait des bactéries à Gram posi-
tif, à Gram négatif et des agents intracellulaires [1]
. Des composés
semi-synthétiques dotés de meilleures caractéristiques phar-
macocinétiques sont apparus secondairement dans les années
1960-1970 [1]
: ce sont les tétracyclines de deuxième génération
(doxycycline, minocycline). L’émergence et la diffusion parmi de
nombreuses espèces bactériennes de résistances à type d’efflux,
d’inactivation enzymatique et de « protection ribosomale » ont
restreint les indications des tétracyclines à des indications empi-
riques, et à des infections documentées sur antibiogramme.
Depuis, des essais thérapeutiques ont mieux défini les indi-
cations des tétracyclines et le développement des glycylclines,
réfractaires à ces différents mécanismes de résistance, a per-
mis la restauration d’un spectre antibiotique large et un regain
d’intérêt pour cette famille d’antibiotiques. Les tétracyclines
de première et deuxième génération seront comparées aux
glycylcyclines et notamment à la tigécycline ou 9-tert-butyl-
glycylamido-minocycline [1]
.
Tétracyclines de première
et deuxième génération
Principaux composés
Les principales molécules encore disponibles sont :
• la tétracycline et l’oxytétracycline surtout pour les cyclines de
première génération ;
• la doxycycline et la minocycline pour les cyclines de deuxième
génération.
Toutes possèdent le noyau chimique tétracyclique nécessaire
à l’activité antibactérienne, et qui a donné son nom à cette
famille antibiotique (Fig. 1). L’adjonction d’un groupement
tert-butyl-glycylamido en position 9 définit la structure des
glycylcyclines.
La posologie par voie orale est de 1 500 à 2 000 mg/j en
trois à quatre prises pour les cyclines de première génération,
alors qu’elle est de 200 mg/j et de 100 mg/j en une prise pour
la doxycycline et la minocycline respectivement. Les formes
injectables (doxycycline intraveineuse Vibraveineuse®
et oxyté-
tracycline intramusculaire Terramycine®
) n’ont pas officiellement
disparu, mais leur approvisionnement est très aléatoire. Il existe de
nombreuses formulations topiques : cutanées et oculaires surtout
et une pour les paradontopathies (Doxycycline − Periostat®
) non
disponible en France. La minocycline fait partie actuellement des
médicaments surveillés par l’Agence franc¸aise de sécurité sanitaire
des produits de santé (Afssaps).
EMC - Traité de Médecine Akos 1
Volume 7 > n◦4 > octobre 2012
http://dx.doi.org/10.1016/S1634-6939(12)45853-7
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5-0040 Tétracyclines. Glycylcyclines
R
HO
NH2
HO
HO
O O O
OH
H H
N(CH3)2
Figure 1. Noyau commun à toutes les tétracyclines (en noir). En rouge,
position du groupement R = tert-butyl-glycylamido, qui définit la classe
des glycylcyclines.
Pharmacocinétique
Les principales caractéristiques pharmacocinétiques des tétra-
cyclines sont les suivantes :
Absorption
L’absorption est :
• satisfaisante pour les cyclines de première génération
(60-80 %) ;
• meilleure pour les cyclines de deuxième génération (95 %) ;
• rapide C max : 3-4 heures pour l’ensemble des molécules ;
• altérée par les aliments pour la tétracycline et par les cations
divalents (Ca2+, Fe2 + ) présents dans les antiacides et la sup-
plémentation martiale [1]
.
Diffusion
Le volume de diffusion est à 1 l/kg pour les cyclines de première
génération et moindre (0,7 l/kg) pour les cyclines de deuxième
génération.
À l’inverse, la liaison protéique est supérieure pour les cyclines
de deuxième génération (plus de 80 % contre 60 % pour les pre-
mières générations).
La diffusion est variable dans les tissus en fonction des molé-
cules [1]
. On peut retenir qu’il y a :
• bonne diffusion intracellulaire et tissulaire (poumon, tube
digestif, organes génitaux, tissu lymphatique et peau) ;
• diffusion dans le parenchyme cérébral et les yeux pour les molé-
cules de deuxième génération plus liposolubles [1]
;
• mauvaise diffusion dans le liquide céphalorachidien par
manque d’hydrosolubilité ;
• passage placentaire et dans le lait maternel.
Élimination
L’élimination est :
• rénale surtout pour les cyclines de première génération (T1/2
= 8-10 heures) ;
• biliaire surtout pour les cyclines de deuxième génération (T1/2
= 16-18 heures).
La fraction excrétée de manière inchangée dans les urines est
faible pour toutes les molécules.
Il n’y a pas d’adaptation posologique pour la doxycycline en
cas d’insuffisance hépatique ou rénale, alors qu’il faut être pru-
dent, voire réduire les doses en cas d’insuffisance hépatique avec
la minocycline et en cas d’insuffisance hépatique ou rénale avec
les cyclines de première génération [1]
.
Mode d’action et propriétés
Les tétracyclines de première et deuxième génération sont
des antibiotiques bactériostatiques. Après avoir diffusé passive-
ment ou activement à travers la paroi bactérienne, les cyclines
se fixent principalement sur un site (site de haute affinité) de
la sous-unité 30S du ribosome bactérien et de manière mineure
sur des sites dits à faible affinité des sous-unités 30S et 50S
du ribosome bactérien [2]
. Les cyclines empêchent ainsi la fixa-
tion de l’acide ribonucléique (ARN) de transfert bactérien sur
son site accepteur (site A) et entraînent un effet bactériosta-
tique par cessation de la traduction bactérienne. Le spectre utile
des tétracyclines de première et deuxième génération ne sera
pas détaillé compte tenu des résistances acquises très fréquentes
(cf. « Indications »).
La doxycycline a un effet antimalarique lent [2]
, mais conservé
y compris chez les souches de Plasmodium falciparum hautement
résistantes à la quinine, pour lesquelles la doxycycline est indiquée
aux États-Unis [3]
.
Les autres propriétés non anti-infectieuses des tétracyclines [2]
sont :
• un effet chélateur sur les cations divalents ;
• un effet inhibiteur sur les métalloprotéases matricielles, utilisés
in vivo dans les parodontopathies et in vitro dans de nombreux
modèles (métastases en oncologie, remodelage cardiaque) ;
• un effet antioxydant in vitro : les cyclines peuvent chélater les
radicaux libres oxygénés du fait de leur structure polyphéno-
lique ;
• un effet antiapoptotique in vitro, notamment au niveau
cérébral, d’où l’essai des tétracyclines dans de nombreuses
pathologies neurodégénératives ;
• un effet anti-inflammatoire in vitro lié à l’effet antioxydant et
inhibiteur sur les métalloprotéases ;
• une accumulation préférentielle dans les tissus lésés.
De nombreuses études sont en cours pour trouver de nouvelles
applications pratiques aux tétracyclines. À l’heure actuelle, la
seule indication non infectieuse des tétracyclines est la limitation
de la perte de parodonte dans les parodontopathies chroniques
pour la doxycycline (Periostat®
).
Mécanismes de résistance
Il existe trois mécanismes de résistances aux tétracyclines de
première et deuxième génération, pour les différentes souches
bactériennes. Deux sont prédominants et le troisième n’est
qu’accessoire. Ce sont :
• résistance par efflux : échange d’un proton extracellulaire
contre un complexe tétracyclines-magnésium intracellulaire [1]
.
Ce mécanisme qui décroît la concentration intracellulaire de
tétracyclines est surtout retrouvé chez les bactéries à Gram néga-
tif ;
• déplacement des tétracyclines du site de haute affinité de la
sous-unité 30S du ribosome bactérien ou inhibition de la fixa-
tion des tétracyclines sur le site de haute affinité. On parle de
« protection ribosomale » [1, 2]
;
• inactivation enzymatique des tétracyclines de première et
deuxième génération, mécanisme mineur concernant unique-
ment le genre Bacteroides spp. [1]
. La diffusion de ces mécanismes
de résistance parmi les espèces bactériennes a réduit le spectre
utile des tétracyclines de première et deuxième génération, mais
les glycylcyclines sont réfractaires à ces différents mécanismes
de résistance [1]
.
Indications
On différencie les indications empiriques classiques pour
le traitement des espèces constamment sensibles (tréponèmes,
intracellulaires, Plasmodium, anthropozoonoses, Propionibacte-
rium acnes), les indications possibles après antibiogramme pour
les espèces inconstamment sensibles et de nouvelles indications
validées récemment dans la littérature.
Indications empiriques classiques
Les indications classiques sont :
• acné du fait de la bonne activité sur Propionibacterium acnes et
des propriétés anti-inflammatoires des tétracyclines ;
• spirochétoses : syphilis, leptospirose ou borréliose de Lyme,
en alternative aux pénicillines pour le traitement curatif. Les
tétracyclines peuvent être utilisées en prophylaxie postex-
position pour la leptospirose, la borréliose de Lyme, voire
en prophylaxie préexposition pour la fièvre récurrente à
tiques ;
2 EMC - Traité de Médecine Akos
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Tétracyclines. Glycylcyclines 5-0040
• infections à Chlamydia spp., Mycoplasma spp., à la fois
dans le cadre d’infections génitales, pulmonaires ou ocu-
laires (conjonctivites à Chlamydia spp.). La doxycycline a
été prouvée équivalente à la lévofloxacine dans une étude
concernant les pneumopathies communautaires non graves [4]
.
Le taux de résistance de Neisseria gonorrheae aux environs
de 15 % [5]
et le taux d’échecs plus fréquent par rapport
aux macrolides dans les urétrites à Mycoplasma genitalium [6]
limitent l’utilisation empirique des tétracyclines de première
et deuxième génération dans les maladies sexuelles transmis-
sibles (MST). Les tétracyclines n’apparaissent plus dans les
dernières recommandations 2010 de traitement des exacerba-
tions de bronchopneumopathies chroniques obstructives des
sociétés de pathologie infectieuse et de pneumologie de langue
franc¸aise ;
• pathologies d’inoculation : pasteurellose, rouget du porc, tula-
rémie, maladie des griffes du chat ;
• rickettsiose, typhus des broussailles et fièvre Q ;
• brucellose, en association avec la rifampicine ;
• paludisme, en prophylaxie ou en traitement curatif des souches
de P. Falciparum hautement résistantes à la quinine [3]
;
• lèpre, dans certains schémas thérapeutiques ;
• charbon, en traitement postexposition.
“ Point important
Principales indications des tétracyclines de
première et deuxième génération en pratique
courante :
• Acné
• Urétrites et MST documentées
• Infections oculaires et pulmonaires à Chlamydia spp. et
Mycoplasma spp.
• Leptospirose, borréliose de Lyme
• Pathologies d’inoculation
• Prophylaxie palustre
• À venir : éradication du portage d’Helicobacter pylori.
Indications possibles après antibiogramme
Les indications possibles sont :
• blénorragie à Neisseria gonorrhea ;
• salpingites, orchites et prostatites documentées ;
• infections cutanées et des tissus mous à Staphylococcus aureus ;
• mycobactérioses atypiques ;
• choléra : en pratique, utilisation empirique, mais sensibilité
variable.
Nouvelles indications
Les nouvelles indications sont :
• filarioses : bancroftose, loase et onchocercose ;
• éradication du portage d’Helicobacter pylori [7]
;
• leishmaniose cutanée de l’ancien monde ;
• mélioïdose due à Burkholderia pseudomallei, en association avec
le cotrimoxazole ;
• parodontopathie (Periostat®
) pour limiter la résorption osseuse.
Il s’agit de la seule indication non infectieuse ayant une auto-
risation de mise sur le marché (AMM) [2]
dans plusieurs pays
européens, mais pas en France. Les tétracyclines ont été essayées
dans beaucoup d’autres indications dans le cadre d’essais thé-
rapeutiques avec plus ou moins de succès : sarcoïdose cutanée,
aphtose, pemphigus, lichen plan, rhumatismes postinfectieux,
pneumothorax, pathologies neurodégénératives, néphropa-
thies diabétiques, sarcomes rénaux. Il n’y a pas d’AMM pour
l’instant dans une de ces indications.
Contre-indications
Les contre-indications formelles sont :
• prescription chez la femme enceinte ou allaitante et l’enfant de
moins de 8 ans (risque de pigmentation des dents provisoires et
définitives) ;
• association aux rétinoïdes du fait du risque d’hypertension
intracrânienne (HTIC) ;
• allergie documentée à la famille des tétracyclines de première
et deuxième génération ;
• myasthénie.
Effets indésirables. Interactions
médicamenteuses
Les principaux effets indésirables sont :
• digestifs : nausées, vomissements douleurs abdominales, diar-
rhées, mais aussi ulcères œsophagiens si la prise n’est pas faite
debout avec un verre d’eau en évitant de se recoucher après ;
• cutanés : photosensibilité ;
• neurosensoriels : HTIC, vertiges, syndrome vestibulaire résolu-
tif ;
• anaphylactiques : œdème de Quincke, bronchospasme, choc
(habituellement croisé à l’ensemble de la classe thérapeutique) ;
• biologiques : cytopénie, hépatite et élévation de l’urée chez
l’insuffisant rénal ;
• immunologiques et dentaires : lupus médicamenteux et pig-
mentations dentaires chez l’adulte parfois induits par la
minocycline [1]
.
Les principales interactions médicamenteuses sont :
• réduction de l’absorption des tétracyclines en cas de prise
concomitante d’un cation divalent (Ca2+, Fe2 + ) présent par
exemple dans les antiacides et la supplémentation martiale ;
• réduction de l’absorption des tétracyclines en cas de prise
concomitante de didanosine ou d’agents antidiarrhéiques ;
• réduction des concentrations sériques de la doxycycline [1]
en
cas d’association avec des anticonvulsivants ;
• néphrotoxicité potentielle en association aux diurétiques, ou
au méthoxyflurane [1]
;
• réduction des besoins en insuline sous tétracyclines [1]
;
• baisse de l’efficacité des contraceptifs oraux sous tétracy-
clines [1]
;
• élévation de l’international normalized ratio (INR) en cas
d’association aux antivitamines K et élévation de la digoxiné-
mie en cas d’association aux digitaliques [1]
(Tableau 1).
Glycylcyclines
Principal composé
La tigécycline est un dérivé semi-synthétique de la minocycline
porteur d’un groupe t-butylglycylamide en position C9. C’est le
seul représentant commercialisé de la classe des glycylcyclines.
La posologie est de 100 mg intraveineux la première injection,
puis 50 mg toutes les 12 heures.
“ Point important
Principales contre-indications des tétracyclines de
première et deuxième génération
• Grossesse ou femme allaitante
• Enfant de moins de 8 ans
• Association aux rétinoïdes
• Allergie documentée
• Myasthénie
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5-0040 Tétracyclines. Glycylcyclines
Tableau 1.
Comparaison des principales caractéristiques des tétracyclines de première et deuxième génération et des glycylcyclines.
Tétracyclines de première et deuxième génération Glycylcyclines
Principales molécules 1re
génération : tétracycline, oxytétracycline
2e
génération : doxycycline, minocycline
Tigécycline
Pharmacocinétique Abs : 1re
génération : 60-80 % ;
2e
génération : 95 %
VD : 1re
génération : 1 ;
2e
génération : 0,7
LP : 1re
génération : 60 % ;
2e
génération : 80 %
T1/2 : 1re
génération : 8-10 h ;
2e
génération : 16-18 h
Abs : 0%
VD : 7-9
LP : 68 %
T1/2 : 36 h
Mode d’action Fixation de la sous-unité 30S ribosome, inhibition de la
synthèse protéique (1re
et 2e
génération)
Fixation de la sous-unité 30S ribosome, inhibition de la
synthèse protéique
Mécanismes de
résistance
Efflux
« Protection ribosomale »
Inactivation enzymatique
Non connus
Diminution de sensibilité par efflux chez les BGN ?
Spectre usuel Spirochètes, intracellulaires, anthropozoonoses, P. acnes,
Plasmodium spp.
Gram positif dont SAMR, ERV
Gram négatif dont BLSE
Intracellulaires, anaérobies
Principales indications Acné
Leptospirose, borréliose de Lyme
Inf. OP
Urétrites et MST documentées
Pathologies d’inoculation
Prophylaxie palustre
Infections de la peau et des tissus mous et abdominales en
l’absence d’alternative, utilisation dans les infections sévères à
entérobactéries sécrétrices de carbapénémases
Contre-indications Femme enceinte ou allaitante
Enfant de moins de 8 ans
Allergie, myasthénie
Association aux rétinoïdes
Femme enceinte ou allaitante
Enfant de moins de 18 ans
Allergie
Abs : absorption (%) ; VD : volume diffusion en l/kg ; LP : liaison protéique (%) ; T1/2 : demi-vie d’élimination (h) ; BGN : bacille à Gram négatif ; SAMR : Staphylocoque
aureus méticillinorésistant ; ERV : entérocoque résistant à la vancomycine ; BLSE : entérobactérie secrétrice de bêtalactamase à spectre étendu ; Inf. OP : infections oculaires
et pulmonaires non sévères dues à Chlamydia spp. ou à Mycoplasma spp. ; MST : maladies sexuellement transmissibles.
Pharmacocinétique
Les principales caractéristiques pharmacocinétiques de la tigé-
cycline sont les suivantes.
Absorption
L’absorption digestive est nulle. La tigécycline ne s’administre
que par voie intraveineuse.
Diffusion
La diffusion est très bonne dans le compartiment extra-
vasculaire (vésicule biliaire, poumon, côlon, synoviale, peau ;
avec un volume de distribution de 500-700 l, soit 7-9 l/kg, une
concentration maximale est de 0,63-0,87 mg/l et une demi-vie de
13-67 heures [8]
.
Élimination
L’élimination se fait sous forme inchangée majoritairement par
voie fécale (59 %) et par voie rénale (33 %). Une adaptation poso-
logique est nécessaire en cas d’insuffisance hépatique (cirrhose
stade Child Pugh C) : 25 mg toutes les 12 heures après la dose de
charge (100 mg).
Mode d’action et spectre antibiotique
La tigécycline se fixe à la sous-unité 30s du ribosome par deux
points d’attache dont un commun aux autres cyclines. L’affinité
pour le ribosome est cinq fois supérieure à celle des cyclines de
première et deuxième génération [9]
. Ce complexe empêche la fixa-
tion de ARNt sur le site A du ribosome et donc inhibe la synthèse
bactérienne. La tigécycline est donc bactériostatique [10]
.
Le spectre antibiotique est détaillé dans le Tableau 2.
Mécanisme de résistance
Bien que la tigécycline conserve une activité sur les bactéries
résistantes aux tétracyclines par efflux ou par protection riboso-
male, une diminution de sensibilité existerait et serait liée à un
mécanisme d’efflux chez les bacilles à Gram négatif spontanément
peu sensibles à la tigécycline [11]
.
Indications
Autorisation de mise sur le marché
Du fait d’une mortalité légèrement plus élevée et inexpliquée
dans le bras tigécycline par rapport au comparateur dans les études
de phase III et IV, l’AMM a été récemment modifiée. La tigécycline
n’est indiquée chez l’adulte que « dans les infections compliquées
de la peau et des tissus mous (à l’exclusion des infections cutanées
du pied chez les patients diabétiques) et dans les infections intra-
abdominales compliquées ». Son utilisation ne doit être envisagée
qu’en l’absence d’alternative thérapeutique appropriée et le plus
souvent en association [12]
.
“ Point important
Principales indications de la tigécycline
• Infections cutanées et des tissus mous
• Infections abdominales compliquées
en l’absence d’alternative
4 EMC - Traité de Médecine Akos
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Tétracyclines. Glycylcyclines 5-0040
Tableau 2.
Spectre antibiotique utile de la tigécycline.
Espèces sensibles Espèces
inconstamment
sensibles
Espèces résistantes
Aérobies à Gram
positif
Aérobies à Gram
négatif
Aérobies à Gram
négatif
Enterococcus sp.
Staphylococcus aureus
Staphylococus
epidermidis
Staphylococcus
haemolyticus
Streptococcus
agalactiae
Streptococcus
anginosus
Streptococcus
pyogenes
Acinetobacter
baumanii
Burkhdoleria cepacia
Enterobacter
aerogenes
Enterobacter cloacae
Klebsiella
pneumoniae
Morganella morganii
Proteus sp.
Providencia sp.
Serratia marcenscens
Stenotrophomonas
maltophilia
Pseudomonas
aeruginosa
Aérobies à Gram
négatif
Citrobacter freundii
Citrobacter koseri
Escherichia coli
Klebsiella oxytoca
Anaérobies
Clostrium perfringens
Peptostreptococcus sp.
Prevotella sp.
Utilisation compassionnelle
Actuellement, du fait d’une activité préservée sur les entérobac-
téries sécrétrices de carbapénémases, la tigécycline est utilisée en
association, au même titre que la colimycine dans les infections
sévères dues aux entérobactéries sécrétrices de carbapénémases.
Sa prescription se fait sur données du pouvoir bactériologique
des associations et à posologies volontiers plus élevées : 150 à
200 mg/j (symposium « Quelles réponses pour les BMR », 12e
Jour-
nées d’infectiologie 8-10 juin 2011, Toulouse).
Contre-indications
“ Point important
Contre-indications de la tigécycline
• Grossesse ou femme allaitante
• Enfant de moins de 18 ans
• Allergie ou hypersensibilité connue à la tigécycline, à un
excipient ou aux tétracyclines
Les principales contre-indications sont :
• prescription chez la femme enceinte ou allaitante ;
• allergie ou hypersensibilité connue à la tigécycline, à un exci-
pient ou aux tétracyclines ;
• prescription chez l’enfant de moins de 18 ans.
Effets indésirables, interactions
médicamenteuses
Les principaux effets secondaires sont :
• digestifs (nausées, vomissements, douleurs, anorexie, pancréa-
tite) ;
• hématologiques (allongement de temps de céphaline activée
[TCA], du taux de prothrombine [TP] ; thrombopénie) ;
• cutanés (allergie) ;
• neurologiques (vertiges) ;
• hépatiques (élévation des transaminases et de la bilirubinémie).
Il y a peu d’interactions médicamenteuses décrites. On note
juste une baisse d’efficacité de la contraception orale et une néces-
sité de surveiller l’INR en cas d’association à la warfarine (risque
d’allongement de l’INR).
Conclusion
Du fait de la diffusion des mécanismes de résistance acquises, les
tétracyclines de première et deuxième génération ont un spectre
étroit, ne permettant que peu d’indications probabilistes. Elles
ont toutefois de nombreuses indications documentées qui font
garder à cette classe thérapeutique relativement bien tolérée son
intérêt.
La tigécycline, réfractaire aux différents mécanismes de résis-
tance aux tétracyclines de première et deuxième génération, a un
spectre large, mais très peu d’indications. L’avenir nous dira quelle
place aura cette molécule dans les infections sévères à entérobac-
téries sécrétrices de carbapénémases.
“ Points essentiels
• Tétracyclines de première et deuxième génération :
◦ nombreuses résistances acquises
◦ spectre étroit
◦ nombreuses indications documentées
• Tigécycline :
◦ pas de résistance acquise
◦ spectre antibiotique large
◦ indications très limitées à l’heure actuelle.
◦ usage compassionnel dans les infections sévères à
entérobactéries secrétrices de carbapénémases.
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[10] Tigécycline. Résumé des caractéristiques produit.
www.ema.europa.eu.
[11] Peleg AY, Adams J, Paterson DL. Tigecycline Efflux as a mechanism
for non susceptibility in Acinetobacter baumanii. Antimicrob Agents
Chemother 2007;51:2065–9.
[12] Commission de la transparence HAS. www.has-sante.fr.
Y. N’Guyen, Chef de clinique des Hôpitaux (ynguyen@chu-reims.fr).
S. Baumard, Chef de clinique des Hôpitaux.
Service de médecine interne, maladies infectieuses et Immunologie clinique du professeur Jaussaud, CHU Reims, avenue Général-Koenig, 51100, Reims,
France.
Toute référence à cet article doit porter la mention : N’Guyen Y, Baumard S. Tétracyclines. Glycylcyclines. EMC - Traité de Médecine Akos 2012;7(4):1-6
[Article 5-0040].
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Tétracyclines Pharmacologie

  • 1. 5-0040 Tétracyclines. Glycylcyclines Y. N’Guyen, S. Baumard Les tétracyclines ou cyclines ont été la première famille d’antibiotiques à large spectre de l’histoire. L’acquisition de résistances par de nombreuses espèces bactériennes a drastiquement réduit le spectre antibiotique et les indications des tétracyclines. Le développement des glycylcyclines, réfractaires à ces différents mécanismes de résistance, a permis la restauration d’un spectre antibiotique large et un regain d’intérêt pour cette famille d’antibiotiques. Des études sont désormais nécessaires pour définir le positionnement des glycylcyclines dans l’arsenal actuel des anti-infectieux. © 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots-clés : Tétracyclines ; Glycylcyclines ; Résistances ; Spectre antibiotique Plan ■ Introduction 1 ■ Tétracyclines de première et deuxième génération 1 Principaux composés 1 Pharmacocinétique 2 Mode d’action et propriétés 2 Mécanismes de résistance 2 Indications 2 Contre-indications 3 ■ Effets indésirables. Interactions médicamenteuses 3 ■ Glycylcyclines 3 Principal composé 3 Pharmacocinétique 4 Mode d’action et spectre antibiotique 4 Mécanisme de résistance 4 Indications 4 Contre-indications 5 ■ Effets indésirables, interactions médicamenteuses 5 ■ Conclusion 5 Introduction La chlortétracycline a été découverte en 1948 à partir de Strepto- myces aureofaciens. Ce fut la première des tétracyclines naturelles ou de première génération (tétracycline, oxytétracycline) dont le spectre antibiotique initial comportait des bactéries à Gram posi- tif, à Gram négatif et des agents intracellulaires [1] . Des composés semi-synthétiques dotés de meilleures caractéristiques phar- macocinétiques sont apparus secondairement dans les années 1960-1970 [1] : ce sont les tétracyclines de deuxième génération (doxycycline, minocycline). L’émergence et la diffusion parmi de nombreuses espèces bactériennes de résistances à type d’efflux, d’inactivation enzymatique et de « protection ribosomale » ont restreint les indications des tétracyclines à des indications empi- riques, et à des infections documentées sur antibiogramme. Depuis, des essais thérapeutiques ont mieux défini les indi- cations des tétracyclines et le développement des glycylclines, réfractaires à ces différents mécanismes de résistance, a per- mis la restauration d’un spectre antibiotique large et un regain d’intérêt pour cette famille d’antibiotiques. Les tétracyclines de première et deuxième génération seront comparées aux glycylcyclines et notamment à la tigécycline ou 9-tert-butyl- glycylamido-minocycline [1] . Tétracyclines de première et deuxième génération Principaux composés Les principales molécules encore disponibles sont : • la tétracycline et l’oxytétracycline surtout pour les cyclines de première génération ; • la doxycycline et la minocycline pour les cyclines de deuxième génération. Toutes possèdent le noyau chimique tétracyclique nécessaire à l’activité antibactérienne, et qui a donné son nom à cette famille antibiotique (Fig. 1). L’adjonction d’un groupement tert-butyl-glycylamido en position 9 définit la structure des glycylcyclines. La posologie par voie orale est de 1 500 à 2 000 mg/j en trois à quatre prises pour les cyclines de première génération, alors qu’elle est de 200 mg/j et de 100 mg/j en une prise pour la doxycycline et la minocycline respectivement. Les formes injectables (doxycycline intraveineuse Vibraveineuse® et oxyté- tracycline intramusculaire Terramycine® ) n’ont pas officiellement disparu, mais leur approvisionnement est très aléatoire. Il existe de nombreuses formulations topiques : cutanées et oculaires surtout et une pour les paradontopathies (Doxycycline − Periostat® ) non disponible en France. La minocycline fait partie actuellement des médicaments surveillés par l’Agence franc¸aise de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). EMC - Traité de Médecine Akos 1 Volume 7 > n◦4 > octobre 2012 http://dx.doi.org/10.1016/S1634-6939(12)45853-7 © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 21/12/2013 par BIU Sante Paris Descartes (292684)
  • 2. 5-0040 Tétracyclines. Glycylcyclines R HO NH2 HO HO O O O OH H H N(CH3)2 Figure 1. Noyau commun à toutes les tétracyclines (en noir). En rouge, position du groupement R = tert-butyl-glycylamido, qui définit la classe des glycylcyclines. Pharmacocinétique Les principales caractéristiques pharmacocinétiques des tétra- cyclines sont les suivantes : Absorption L’absorption est : • satisfaisante pour les cyclines de première génération (60-80 %) ; • meilleure pour les cyclines de deuxième génération (95 %) ; • rapide C max : 3-4 heures pour l’ensemble des molécules ; • altérée par les aliments pour la tétracycline et par les cations divalents (Ca2+, Fe2 + ) présents dans les antiacides et la sup- plémentation martiale [1] . Diffusion Le volume de diffusion est à 1 l/kg pour les cyclines de première génération et moindre (0,7 l/kg) pour les cyclines de deuxième génération. À l’inverse, la liaison protéique est supérieure pour les cyclines de deuxième génération (plus de 80 % contre 60 % pour les pre- mières générations). La diffusion est variable dans les tissus en fonction des molé- cules [1] . On peut retenir qu’il y a : • bonne diffusion intracellulaire et tissulaire (poumon, tube digestif, organes génitaux, tissu lymphatique et peau) ; • diffusion dans le parenchyme cérébral et les yeux pour les molé- cules de deuxième génération plus liposolubles [1] ; • mauvaise diffusion dans le liquide céphalorachidien par manque d’hydrosolubilité ; • passage placentaire et dans le lait maternel. Élimination L’élimination est : • rénale surtout pour les cyclines de première génération (T1/2 = 8-10 heures) ; • biliaire surtout pour les cyclines de deuxième génération (T1/2 = 16-18 heures). La fraction excrétée de manière inchangée dans les urines est faible pour toutes les molécules. Il n’y a pas d’adaptation posologique pour la doxycycline en cas d’insuffisance hépatique ou rénale, alors qu’il faut être pru- dent, voire réduire les doses en cas d’insuffisance hépatique avec la minocycline et en cas d’insuffisance hépatique ou rénale avec les cyclines de première génération [1] . Mode d’action et propriétés Les tétracyclines de première et deuxième génération sont des antibiotiques bactériostatiques. Après avoir diffusé passive- ment ou activement à travers la paroi bactérienne, les cyclines se fixent principalement sur un site (site de haute affinité) de la sous-unité 30S du ribosome bactérien et de manière mineure sur des sites dits à faible affinité des sous-unités 30S et 50S du ribosome bactérien [2] . Les cyclines empêchent ainsi la fixa- tion de l’acide ribonucléique (ARN) de transfert bactérien sur son site accepteur (site A) et entraînent un effet bactériosta- tique par cessation de la traduction bactérienne. Le spectre utile des tétracyclines de première et deuxième génération ne sera pas détaillé compte tenu des résistances acquises très fréquentes (cf. « Indications »). La doxycycline a un effet antimalarique lent [2] , mais conservé y compris chez les souches de Plasmodium falciparum hautement résistantes à la quinine, pour lesquelles la doxycycline est indiquée aux États-Unis [3] . Les autres propriétés non anti-infectieuses des tétracyclines [2] sont : • un effet chélateur sur les cations divalents ; • un effet inhibiteur sur les métalloprotéases matricielles, utilisés in vivo dans les parodontopathies et in vitro dans de nombreux modèles (métastases en oncologie, remodelage cardiaque) ; • un effet antioxydant in vitro : les cyclines peuvent chélater les radicaux libres oxygénés du fait de leur structure polyphéno- lique ; • un effet antiapoptotique in vitro, notamment au niveau cérébral, d’où l’essai des tétracyclines dans de nombreuses pathologies neurodégénératives ; • un effet anti-inflammatoire in vitro lié à l’effet antioxydant et inhibiteur sur les métalloprotéases ; • une accumulation préférentielle dans les tissus lésés. De nombreuses études sont en cours pour trouver de nouvelles applications pratiques aux tétracyclines. À l’heure actuelle, la seule indication non infectieuse des tétracyclines est la limitation de la perte de parodonte dans les parodontopathies chroniques pour la doxycycline (Periostat® ). Mécanismes de résistance Il existe trois mécanismes de résistances aux tétracyclines de première et deuxième génération, pour les différentes souches bactériennes. Deux sont prédominants et le troisième n’est qu’accessoire. Ce sont : • résistance par efflux : échange d’un proton extracellulaire contre un complexe tétracyclines-magnésium intracellulaire [1] . Ce mécanisme qui décroît la concentration intracellulaire de tétracyclines est surtout retrouvé chez les bactéries à Gram néga- tif ; • déplacement des tétracyclines du site de haute affinité de la sous-unité 30S du ribosome bactérien ou inhibition de la fixa- tion des tétracyclines sur le site de haute affinité. On parle de « protection ribosomale » [1, 2] ; • inactivation enzymatique des tétracyclines de première et deuxième génération, mécanisme mineur concernant unique- ment le genre Bacteroides spp. [1] . La diffusion de ces mécanismes de résistance parmi les espèces bactériennes a réduit le spectre utile des tétracyclines de première et deuxième génération, mais les glycylcyclines sont réfractaires à ces différents mécanismes de résistance [1] . Indications On différencie les indications empiriques classiques pour le traitement des espèces constamment sensibles (tréponèmes, intracellulaires, Plasmodium, anthropozoonoses, Propionibacte- rium acnes), les indications possibles après antibiogramme pour les espèces inconstamment sensibles et de nouvelles indications validées récemment dans la littérature. Indications empiriques classiques Les indications classiques sont : • acné du fait de la bonne activité sur Propionibacterium acnes et des propriétés anti-inflammatoires des tétracyclines ; • spirochétoses : syphilis, leptospirose ou borréliose de Lyme, en alternative aux pénicillines pour le traitement curatif. Les tétracyclines peuvent être utilisées en prophylaxie postex- position pour la leptospirose, la borréliose de Lyme, voire en prophylaxie préexposition pour la fièvre récurrente à tiques ; 2 EMC - Traité de Médecine Akos © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 21/12/2013 par BIU Sante Paris Descartes (292684)
  • 3. Tétracyclines. Glycylcyclines 5-0040 • infections à Chlamydia spp., Mycoplasma spp., à la fois dans le cadre d’infections génitales, pulmonaires ou ocu- laires (conjonctivites à Chlamydia spp.). La doxycycline a été prouvée équivalente à la lévofloxacine dans une étude concernant les pneumopathies communautaires non graves [4] . Le taux de résistance de Neisseria gonorrheae aux environs de 15 % [5] et le taux d’échecs plus fréquent par rapport aux macrolides dans les urétrites à Mycoplasma genitalium [6] limitent l’utilisation empirique des tétracyclines de première et deuxième génération dans les maladies sexuelles transmis- sibles (MST). Les tétracyclines n’apparaissent plus dans les dernières recommandations 2010 de traitement des exacerba- tions de bronchopneumopathies chroniques obstructives des sociétés de pathologie infectieuse et de pneumologie de langue franc¸aise ; • pathologies d’inoculation : pasteurellose, rouget du porc, tula- rémie, maladie des griffes du chat ; • rickettsiose, typhus des broussailles et fièvre Q ; • brucellose, en association avec la rifampicine ; • paludisme, en prophylaxie ou en traitement curatif des souches de P. Falciparum hautement résistantes à la quinine [3] ; • lèpre, dans certains schémas thérapeutiques ; • charbon, en traitement postexposition. “ Point important Principales indications des tétracyclines de première et deuxième génération en pratique courante : • Acné • Urétrites et MST documentées • Infections oculaires et pulmonaires à Chlamydia spp. et Mycoplasma spp. • Leptospirose, borréliose de Lyme • Pathologies d’inoculation • Prophylaxie palustre • À venir : éradication du portage d’Helicobacter pylori. Indications possibles après antibiogramme Les indications possibles sont : • blénorragie à Neisseria gonorrhea ; • salpingites, orchites et prostatites documentées ; • infections cutanées et des tissus mous à Staphylococcus aureus ; • mycobactérioses atypiques ; • choléra : en pratique, utilisation empirique, mais sensibilité variable. Nouvelles indications Les nouvelles indications sont : • filarioses : bancroftose, loase et onchocercose ; • éradication du portage d’Helicobacter pylori [7] ; • leishmaniose cutanée de l’ancien monde ; • mélioïdose due à Burkholderia pseudomallei, en association avec le cotrimoxazole ; • parodontopathie (Periostat® ) pour limiter la résorption osseuse. Il s’agit de la seule indication non infectieuse ayant une auto- risation de mise sur le marché (AMM) [2] dans plusieurs pays européens, mais pas en France. Les tétracyclines ont été essayées dans beaucoup d’autres indications dans le cadre d’essais thé- rapeutiques avec plus ou moins de succès : sarcoïdose cutanée, aphtose, pemphigus, lichen plan, rhumatismes postinfectieux, pneumothorax, pathologies neurodégénératives, néphropa- thies diabétiques, sarcomes rénaux. Il n’y a pas d’AMM pour l’instant dans une de ces indications. Contre-indications Les contre-indications formelles sont : • prescription chez la femme enceinte ou allaitante et l’enfant de moins de 8 ans (risque de pigmentation des dents provisoires et définitives) ; • association aux rétinoïdes du fait du risque d’hypertension intracrânienne (HTIC) ; • allergie documentée à la famille des tétracyclines de première et deuxième génération ; • myasthénie. Effets indésirables. Interactions médicamenteuses Les principaux effets indésirables sont : • digestifs : nausées, vomissements douleurs abdominales, diar- rhées, mais aussi ulcères œsophagiens si la prise n’est pas faite debout avec un verre d’eau en évitant de se recoucher après ; • cutanés : photosensibilité ; • neurosensoriels : HTIC, vertiges, syndrome vestibulaire résolu- tif ; • anaphylactiques : œdème de Quincke, bronchospasme, choc (habituellement croisé à l’ensemble de la classe thérapeutique) ; • biologiques : cytopénie, hépatite et élévation de l’urée chez l’insuffisant rénal ; • immunologiques et dentaires : lupus médicamenteux et pig- mentations dentaires chez l’adulte parfois induits par la minocycline [1] . Les principales interactions médicamenteuses sont : • réduction de l’absorption des tétracyclines en cas de prise concomitante d’un cation divalent (Ca2+, Fe2 + ) présent par exemple dans les antiacides et la supplémentation martiale ; • réduction de l’absorption des tétracyclines en cas de prise concomitante de didanosine ou d’agents antidiarrhéiques ; • réduction des concentrations sériques de la doxycycline [1] en cas d’association avec des anticonvulsivants ; • néphrotoxicité potentielle en association aux diurétiques, ou au méthoxyflurane [1] ; • réduction des besoins en insuline sous tétracyclines [1] ; • baisse de l’efficacité des contraceptifs oraux sous tétracy- clines [1] ; • élévation de l’international normalized ratio (INR) en cas d’association aux antivitamines K et élévation de la digoxiné- mie en cas d’association aux digitaliques [1] (Tableau 1). Glycylcyclines Principal composé La tigécycline est un dérivé semi-synthétique de la minocycline porteur d’un groupe t-butylglycylamide en position C9. C’est le seul représentant commercialisé de la classe des glycylcyclines. La posologie est de 100 mg intraveineux la première injection, puis 50 mg toutes les 12 heures. “ Point important Principales contre-indications des tétracyclines de première et deuxième génération • Grossesse ou femme allaitante • Enfant de moins de 8 ans • Association aux rétinoïdes • Allergie documentée • Myasthénie EMC - Traité de Médecine Akos 3 © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 21/12/2013 par BIU Sante Paris Descartes (292684)
  • 4. 5-0040 Tétracyclines. Glycylcyclines Tableau 1. Comparaison des principales caractéristiques des tétracyclines de première et deuxième génération et des glycylcyclines. Tétracyclines de première et deuxième génération Glycylcyclines Principales molécules 1re génération : tétracycline, oxytétracycline 2e génération : doxycycline, minocycline Tigécycline Pharmacocinétique Abs : 1re génération : 60-80 % ; 2e génération : 95 % VD : 1re génération : 1 ; 2e génération : 0,7 LP : 1re génération : 60 % ; 2e génération : 80 % T1/2 : 1re génération : 8-10 h ; 2e génération : 16-18 h Abs : 0% VD : 7-9 LP : 68 % T1/2 : 36 h Mode d’action Fixation de la sous-unité 30S ribosome, inhibition de la synthèse protéique (1re et 2e génération) Fixation de la sous-unité 30S ribosome, inhibition de la synthèse protéique Mécanismes de résistance Efflux « Protection ribosomale » Inactivation enzymatique Non connus Diminution de sensibilité par efflux chez les BGN ? Spectre usuel Spirochètes, intracellulaires, anthropozoonoses, P. acnes, Plasmodium spp. Gram positif dont SAMR, ERV Gram négatif dont BLSE Intracellulaires, anaérobies Principales indications Acné Leptospirose, borréliose de Lyme Inf. OP Urétrites et MST documentées Pathologies d’inoculation Prophylaxie palustre Infections de la peau et des tissus mous et abdominales en l’absence d’alternative, utilisation dans les infections sévères à entérobactéries sécrétrices de carbapénémases Contre-indications Femme enceinte ou allaitante Enfant de moins de 8 ans Allergie, myasthénie Association aux rétinoïdes Femme enceinte ou allaitante Enfant de moins de 18 ans Allergie Abs : absorption (%) ; VD : volume diffusion en l/kg ; LP : liaison protéique (%) ; T1/2 : demi-vie d’élimination (h) ; BGN : bacille à Gram négatif ; SAMR : Staphylocoque aureus méticillinorésistant ; ERV : entérocoque résistant à la vancomycine ; BLSE : entérobactérie secrétrice de bêtalactamase à spectre étendu ; Inf. OP : infections oculaires et pulmonaires non sévères dues à Chlamydia spp. ou à Mycoplasma spp. ; MST : maladies sexuellement transmissibles. Pharmacocinétique Les principales caractéristiques pharmacocinétiques de la tigé- cycline sont les suivantes. Absorption L’absorption digestive est nulle. La tigécycline ne s’administre que par voie intraveineuse. Diffusion La diffusion est très bonne dans le compartiment extra- vasculaire (vésicule biliaire, poumon, côlon, synoviale, peau ; avec un volume de distribution de 500-700 l, soit 7-9 l/kg, une concentration maximale est de 0,63-0,87 mg/l et une demi-vie de 13-67 heures [8] . Élimination L’élimination se fait sous forme inchangée majoritairement par voie fécale (59 %) et par voie rénale (33 %). Une adaptation poso- logique est nécessaire en cas d’insuffisance hépatique (cirrhose stade Child Pugh C) : 25 mg toutes les 12 heures après la dose de charge (100 mg). Mode d’action et spectre antibiotique La tigécycline se fixe à la sous-unité 30s du ribosome par deux points d’attache dont un commun aux autres cyclines. L’affinité pour le ribosome est cinq fois supérieure à celle des cyclines de première et deuxième génération [9] . Ce complexe empêche la fixa- tion de ARNt sur le site A du ribosome et donc inhibe la synthèse bactérienne. La tigécycline est donc bactériostatique [10] . Le spectre antibiotique est détaillé dans le Tableau 2. Mécanisme de résistance Bien que la tigécycline conserve une activité sur les bactéries résistantes aux tétracyclines par efflux ou par protection riboso- male, une diminution de sensibilité existerait et serait liée à un mécanisme d’efflux chez les bacilles à Gram négatif spontanément peu sensibles à la tigécycline [11] . Indications Autorisation de mise sur le marché Du fait d’une mortalité légèrement plus élevée et inexpliquée dans le bras tigécycline par rapport au comparateur dans les études de phase III et IV, l’AMM a été récemment modifiée. La tigécycline n’est indiquée chez l’adulte que « dans les infections compliquées de la peau et des tissus mous (à l’exclusion des infections cutanées du pied chez les patients diabétiques) et dans les infections intra- abdominales compliquées ». Son utilisation ne doit être envisagée qu’en l’absence d’alternative thérapeutique appropriée et le plus souvent en association [12] . “ Point important Principales indications de la tigécycline • Infections cutanées et des tissus mous • Infections abdominales compliquées en l’absence d’alternative 4 EMC - Traité de Médecine Akos © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 21/12/2013 par BIU Sante Paris Descartes (292684)
  • 5. Tétracyclines. Glycylcyclines 5-0040 Tableau 2. Spectre antibiotique utile de la tigécycline. Espèces sensibles Espèces inconstamment sensibles Espèces résistantes Aérobies à Gram positif Aérobies à Gram négatif Aérobies à Gram négatif Enterococcus sp. Staphylococcus aureus Staphylococus epidermidis Staphylococcus haemolyticus Streptococcus agalactiae Streptococcus anginosus Streptococcus pyogenes Acinetobacter baumanii Burkhdoleria cepacia Enterobacter aerogenes Enterobacter cloacae Klebsiella pneumoniae Morganella morganii Proteus sp. Providencia sp. Serratia marcenscens Stenotrophomonas maltophilia Pseudomonas aeruginosa Aérobies à Gram négatif Citrobacter freundii Citrobacter koseri Escherichia coli Klebsiella oxytoca Anaérobies Clostrium perfringens Peptostreptococcus sp. Prevotella sp. Utilisation compassionnelle Actuellement, du fait d’une activité préservée sur les entérobac- téries sécrétrices de carbapénémases, la tigécycline est utilisée en association, au même titre que la colimycine dans les infections sévères dues aux entérobactéries sécrétrices de carbapénémases. Sa prescription se fait sur données du pouvoir bactériologique des associations et à posologies volontiers plus élevées : 150 à 200 mg/j (symposium « Quelles réponses pour les BMR », 12e Jour- nées d’infectiologie 8-10 juin 2011, Toulouse). Contre-indications “ Point important Contre-indications de la tigécycline • Grossesse ou femme allaitante • Enfant de moins de 18 ans • Allergie ou hypersensibilité connue à la tigécycline, à un excipient ou aux tétracyclines Les principales contre-indications sont : • prescription chez la femme enceinte ou allaitante ; • allergie ou hypersensibilité connue à la tigécycline, à un exci- pient ou aux tétracyclines ; • prescription chez l’enfant de moins de 18 ans. Effets indésirables, interactions médicamenteuses Les principaux effets secondaires sont : • digestifs (nausées, vomissements, douleurs, anorexie, pancréa- tite) ; • hématologiques (allongement de temps de céphaline activée [TCA], du taux de prothrombine [TP] ; thrombopénie) ; • cutanés (allergie) ; • neurologiques (vertiges) ; • hépatiques (élévation des transaminases et de la bilirubinémie). Il y a peu d’interactions médicamenteuses décrites. On note juste une baisse d’efficacité de la contraception orale et une néces- sité de surveiller l’INR en cas d’association à la warfarine (risque d’allongement de l’INR). Conclusion Du fait de la diffusion des mécanismes de résistance acquises, les tétracyclines de première et deuxième génération ont un spectre étroit, ne permettant que peu d’indications probabilistes. Elles ont toutefois de nombreuses indications documentées qui font garder à cette classe thérapeutique relativement bien tolérée son intérêt. La tigécycline, réfractaire aux différents mécanismes de résis- tance aux tétracyclines de première et deuxième génération, a un spectre large, mais très peu d’indications. L’avenir nous dira quelle place aura cette molécule dans les infections sévères à entérobac- téries sécrétrices de carbapénémases. “ Points essentiels • Tétracyclines de première et deuxième génération : ◦ nombreuses résistances acquises ◦ spectre étroit ◦ nombreuses indications documentées • Tigécycline : ◦ pas de résistance acquise ◦ spectre antibiotique large ◦ indications très limitées à l’heure actuelle. ◦ usage compassionnel dans les infections sévères à entérobactéries secrétrices de carbapénémases. Références [1] Zhanel G, Homenuik K, Nichol K, Noreddin A, Vercaigne L, Embil J, et al. The glycylcyclines a comparative review with the tetracyclines. Drugs 2004;64:63–88. [2] Griffin M, Ceballos G, Villareal F. 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  • 6. 5-0040 Tétracyclines. Glycylcyclines [8] Barbour A, Schmidt S, Ma B, Schiefelbein L, Rand KH, Burkhardt O, et al. Clinical pharmacokinetics and pharmacodynamics of tigecycline. Clin Pharmacokinet 2009;48:575–84. [9] Bergeron J, Ammirati M, Denley D, James L, Norcia M, Retsema J, et al. Glycylcyclines bind to the high affinity tetracycline riboso- mal binding site and evade Tet(M)- and Tet(O)-mediated ribosomal protection. Antimicrob Agents Chemother 1996;40:226–8. [10] Tigécycline. Résumé des caractéristiques produit. www.ema.europa.eu. [11] Peleg AY, Adams J, Paterson DL. Tigecycline Efflux as a mechanism for non susceptibility in Acinetobacter baumanii. Antimicrob Agents Chemother 2007;51:2065–9. [12] Commission de la transparence HAS. www.has-sante.fr. Y. N’Guyen, Chef de clinique des Hôpitaux (ynguyen@chu-reims.fr). S. Baumard, Chef de clinique des Hôpitaux. Service de médecine interne, maladies infectieuses et Immunologie clinique du professeur Jaussaud, CHU Reims, avenue Général-Koenig, 51100, Reims, France. Toute référence à cet article doit porter la mention : N’Guyen Y, Baumard S. Tétracyclines. Glycylcyclines. EMC - Traité de Médecine Akos 2012;7(4):1-6 [Article 5-0040]. Disponibles sur www.em-consulte.com Arbres décisionnels Iconographies supplémentaires Vidéos/ Animations Documents légaux Information au patient Informations supplémentaires Auto- évaluations Cas clinique 6 EMC - Traité de Médecine Akos © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 21/12/2013 par BIU Sante Paris Descartes (292684)
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