22. Pasando el mar el engañoso toro,
volviendo la cerviz, el pie besaba Cayéronsele a Europa de las faldas
de la llorosa ninfa, que miraba las rosas al decirle el toro amores,
perdido de las ropas el decoro. y ella con el dolor de sus guirnaldas,
Entre las aguas y las hebras de oro, dicen que lleno el rostro de colores,
ondas el fresco viento levantaba, en perlas convirtió sus esmeraldas,
a quien con los supiros ayudaba y dijo: «¡Ay triste yo!, ¡perdí las flores!»
del mal guardado virginal tesoro.
Poema de Europa y de Jupiter, Lope de Vega
23. Quand, sur le grand taureau, tu fendais les flots bleus, Tes compagnes, de loin, pleurent sur le rivage,
!
Vierge phénicienne, Europe toujours belle, Et, jetant leur prière à l'océan sauvage,
La mer, soumise au Dieu, baisait ton pied rebelle, Dans la paix du Passé veulent te retenir.
Le vent n'osait qu'à peine effleurer tes cheveux !
Mais tu suis, à travers l'immensité sans bornes,
Un amant plus farouche, un monstre au cou nerveux Pâle, et les bras crispés à l'airain de ses cornes,
T'emporte, maintenant, dans sa course éternelle ; Ce taureau mugissant qu'on nomme l'Avenir !...
Ce taureau mugissant qu'on nomme l'Avenir !...
La rafale, en fureur, te meurtrit de son aile ;
La vague, à ton flanc pur, colle ses plis baveux
Europe Louis BOUILHET
BOUILHET