1. Architecture byzantine
L'architecture byzantine a pour berceau l'Empire byzantin et il est
d'usage de réserver ce terme aux monuments élevés à partir du règne
de Justinien.
Le monument inaugural est la basilique de Sainte-Sophie à
Constantinople, qui est à la fois l'archétype du style byzantin et sa plus
prestigieuse réalisation.
L'architecture byzantine est caractérisée par les coupoles sur
pendentifs en brique. Les extérieurs sont enduits sobrement, alors que
les intérieurs sont décorés de mosaïques aux couleurs vives et de
lambris de panneaux de marqueterie de marbre.
Influence
Ce style s'est diffusé en Europe méditerranéenne : Grèce
(Thessalonique, Mistra), Italie (Ravenne, Venise), Sicile (Monreale,
Cefalu, Catane) et a inspiré des réalisations en Europe occidentale,
telles que l'octogone d'Aix-la-Chapelle ou, en France, la petite église
de Germigny-des-Prés. Les premiers monuments de l'Islam (à
Jérusalem, Damas) en ont aussi fortement subi l'influence.
L'architecture religieuse des pays d'Europe orientale de confession
orthodoxe s'inspire beaucoup de l'architecture byzantine.
Au XIXe siècle, l'architecture éclectique s'est inspirée de l'architecture
byzantine : la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre (style dit
romano-byzantin), l'église Saint-Augustin, l'Opéra Garnier à Paris, la
Cathédrale Saint-Louis de Carthage (style dit byzantino-mauresque),
etc.
2. Hagia Sophia
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Aller à : navigation, Rechercher
Basilique-Mosquée-Musée Sainte Sophie, Istanbul
Localisation de Sainte-Sophie dans le centre de Constantinople
Hagia Sophia, en grec Αγια Σοφια, en turc Ayasofya, en français
« Sainte-Sophie » (« Sainte Sagesse ») est une ancienne église de
Constantinople, puis une mosquée d'Istanbul. Aujourd'hui elle n'est
plus un lieu de culte mais un musée. La dédicace de l'église, souvent
surnommée la Grande Église, a été vouée au Christ, "Sagesse de
Dieu", selon les théologiens.
3. Histoire
Les premières basiliques
La première basilique consacrée à la « Sagesse Divine » (Haghia
Sophia) a été commandée en 325 par l'empereur Constantin Ier après
sa conversion au christianisme. Elle fut érigée sur les ruines d'un
ancien temple d'Apollon sur une colline surplombant la mer de
Marmara. Elle fut inaugurée par une célébration le 30 octobre 360.
Quelques années après son achèvement, elle sera agrandie par son fils
Constance. C'était la plus grande église de la ville et du grand palais,
mentionnée sous le nom de Megalo Ecclesia (la grande Eglise). On
suppose qu'il s'agissait d'un bâtiment en pierre au toit de bois. Au
début du Ve siècle, l'empereur Arcadius exila l'évêque de
Constantinople Saint Jean Chrysostome, un fanatique religieux
menaçant l'impératrice. L'édifice fut alors incendié lors d'une émeute
en 404.
Il fut reconstruit en 415 par l'empereur Théodose II. Le bâtiment repris
un plan classique basilical sous la direction de l'architecte Roufinos.
Elle fut ouverte le 8 octobre 415. Un siècle plus tard, la basilique
subira une nouvelle fois le même sort funeste le 13 janvier 532
pendant la Sédition Nika, qui a embrasé la ville de Constantinople
pendant six jours. Des vestiges subsistent devant le mur ouest de
l'édifice actuel depuis 1935. De ces ruines, on distingue un escalier de
cinq marches accédant à un portique, et trois portes vers le narthex. Le
bâtiment faisait 60 mètres de large.
4. La basilique de Justinien
Plan de Sainte-Sophie sous Justinien
À la demande de sa femme Théodora, l'empereur Justinien Ier
ordonnera que l'on édifie sur ses cendres un monument qui devait être
le plus beau jamais vu, surpassant le temple de Salomon. Il choisit,
pour construire cette église qu'il voulait magnifique, des
mathématiciens et architectes grecs de l'université de Constantinople,
Anthemius de Tralles et Isidore de Milet, à qui il laissa une totale
liberté. Anthemius décédera pendant la première année.
Les architectes dessinèrent un bâtiment de style oriental, plus ou
moins inspiré du Panthéon de Rome et de l'art chrétien primitif
d'Occident. Le chantier, qui mobilisera 10 000 ouvriers et 100 maîtres
maçons de 532 jusqu'en 537, durera exactement 5 ans 10 mois et 10
jours, une durée étonnamment courte à cette époque pour un ouvrage
d'une telle ampleur. Si la structure est en brique, permettant ainsi
d'alléger la coupole, elle est néanmoins puissante.L'ornementation met
en œuvre les matières les plus nobles que l'on hésite pas à prélever sur
les temples de Grèce, de Phénicie ou d'Égypte.
L'empereur, qui assistait à la consécration de la basilique le 27
décembre 537, se serait écrié « Oh ! Salomon, je t'ai surpassé ! »
(Νενίκηκά σε Σολομών), et il fit placer, à proximité de celle-ci, une
statue de Salomon admirant Hagia Sophia.
5. Coupe de l'Hagia Sophia
L'occupation latine
Hagia Sophia était le siège du patriarcat orthodoxe de Constantinople
et le lieu d'accueil privilégié des cérémonies impériales. Après la prise
de la ville par les croisés en 1204, elle devint une cathédrale
catholique romaine jusqu'à leur départ en 1261.
L'époque ottomane
Lorsque les Ottomans s'emparèrent de Constantinople le 29 mai 1453,
le sultan Mehmed II le Conquérant, émerveillé par la magnificence de
l'église, fit immédiatement cesser la destruction des mosaïques, à
laquelle avaient commencé à se livrer ses soldats, et décida de
transformer Hagia Sophia en mosquée. Afin de ménager la branche
conservatrice de l'islam qui considère la représentation de l'homme
comme blasphématoire, les mosaïques furent recouvertes de plâtre.
Cependant les Sultans ottomans s'assurèrent qu'elles fussent
périodiquement déplâtrées et restaurées avant d'être à nouveau cachées
aux yeux des fidèles. Au cours du temps, les Ottomans ont érigé
quatre minarets et ajouté les noms d'Allah, de Mahomet et des
premiers califes sur des panneaux circulaires. Demeurant pendant 500
ans la principale mosquée d'Istanbul, Hagia Sophia servit de modèle à
de nombreuses autres mosquées ottomanes.
6. La République de Turquie
Intérieur du musée
À son arrivée au pouvoir, Mustafa Kemal Atatürk décide de
poursuivre la restauration d'Hagia Sophia entamée par l'American
Byzantine Institute dès 1932 et la transforme en musée en 1934. En
1993 une mission de l'UNESCO en Turquie note que le plâtre s'effrite,
les parements de marbres sont sales, des fenêtres cassées, des
peintures décoratives endommagées par l'humidité et un toît en plomb
mal entretenu. Les efforts de restauration de l'édifice sont renforcés et
continuent à ce jour.
Le long héritage aussi bien en tant que mosquée qu'en tant que
basilique chrétienne pose un défi délicat en termes de restaurations.
L'héritage iconographique de mosaïques chrétiennes est
progressivement dévoilé mais des représentations artistiques
musulmanes doivent être détruites pour les mettre à jour. Les
restaurateurs tentent d'offrir au visiteur le meilleur des deux
expressions artistiques et religieuses.
La plus grande coupole au monde
Lors de sa construction, Hagia Sophia était le plus grand édifice
chrétien au monde. La « Grande Église » fascina tout le Moyen-Âge.
La hauteur sous la grande coupole est de 56 mètres. Elle est construite
en briques légères et son diamètre initial est de 38 mètres. Prouesse
7. technique, les dimensions de cette coupole restèrent insurpassées
pendant près de 1000 ans (jusqu'au Duomo de Florence en 1436) ! Elle
s'effondra à plusieurs reprises suite à des séismes en 558 et 563, et
partiellement en 989 et 1346 et c'est pour compenser sa poussée que
Sinan, l'architecte turc de Soliman le Magnifique renforcera les points
les plus vulnérables de la construction au moyen de contreforts. Les
Ottomans seront d'ailleurs si fascinés par cette coupole qu'ils tenteront
d'imiter sa conception dans leurs mosquées, jusqu'à relever le défi que
représente cette coupole en dotant la Mosquée bleue édifiée en face
d'Hagia Sophia d'une coupole de 23,5 mètres de diamètre.
L'agencement intérieur de la basilique combine le plan centré à
coupole et les trois nefs du plan basilical. La coupole, censée
représenter le cosmos, est l'élément architectural essentiel de la
construction. Elle est baignée par la lumière des 40 fenêtres percées
dans la partie supérieure de l'édifice, renforçant l'impression de
légèreté, voire de flottement et ainsi son évocation du royaume
céleste. Les tribunes laissent également pénétrer la lumière grâce aux
67 piliers qui soutiennent la coupole. Autrefois réservée aux femmes,
elles abritent de magnifiques mosaïques sur fond doré. Les sols sont
intégralement pavés de marbre. La coupole repose sur quatre arches
égales reposant sur quatre piliers de 100 m2 de base chacun. Pour
compenser la poussée du dôme, deux demi-coupoles viennent en
contrebutée à l'est et à l'ouest. Quatre pendentifs - un dispositif inédit
dans des construction de cette ampleur - permettent son raccordement
au plan carré.
Aujourd'hui encore, Sainte Sophie est un des monuments les plus
emblématiques de l'architecture médiévale. Ses formes ont depuis
servi de modèle à l'architecture des mosquées et ont directement
inspiré la basilique Saint-Marc à Venise.