L'intégration possible des réseaux sociaux en ligne en bibliothèque et questionne ses enjeux dans les pratiques informationnelles et les identités documentaires des lecteurs. La lecture d’un modèle de l’identité numérique à la lumière de la notion d’alterdocumentation fait apparaître des pistes pour la conception de tels dispositifs et l’analyse des usages. Le partage de documents favoriserait l’engagement des lecteurs par sa participation au processus de présentation de soi informatisée ; le modèle du lien interpersonnel suivi/suiveur serait plus favorable au développement des activités de partage de connaissances que le modèle de la validation réciproque.
1 - de la recherche de l’information aux pratiques informationnellesespenel
Une analyse de l'évolution des concepts d’« usage » et de « comportement », à travers les différents champs scientifiques tels que l’informatique sociale, les sciences de l’information et la sociologie des usages. Les apports possibles des sciences de la communication pour le renouvellement des modèles informationnels.
2 - Sense-making : un modèle de construction de la réalité et d’appréhension...espenel
Un modèle offrant une perspective constructiviste pour l’étude de la relation des individus et des groupes à l’information. La compréhension qu’ont ces derniers d’une situation, de son contexte et de leur résolution s’appuie notamment sur leurs connaissances, leurs expériences et leurs valeurs. Celles-ci exercent aussi une influence sur la manière dont ils reconnaissent ou ignorent l’apport d’information, puis analysent celle-ci et l’intègrent à leurs cartes cognitives ; ce faisant, ils délimitent (« énactent ») leur propre réalité dont les frontières circonscrivent leurs décisions et actions. une revue des approches de sense-making de Brenda Dervin (sciences de l’information) et de Karl Weick (sciences de la gestion). Il expose les caractéristiques des modèles proposés, de même que les principales implications de la construction du sens chez les individus et les groupes relativement à la recherche et l’utilisation d’information.
WOJCIK S., « Prendre au sérieux la démocratie électronique. De quelques enjeux et controverses sur la participation politique en ligne », in Forey E. & Geslot C. (dir.), Internet, machines à voter, démocratie, L’Harmattan, 2011, p. 111-141.
Contre l’hypothèse de la ‘fin de la vie privée’ sur les médias sociaux : négo...Bodyspacesociety Blog
"Contre l'hypothèse de la 'fin de la vie privée'". Séance 1 20/11/2012 du Séminaire EHESS d'Antonio A. Casilli "Étudier les cultures du numérique : approches théoriques et empiriques".
Analyse des mises en scène de soi des journalistes français sur leur compte Twitter et de tous les problèmes de régulation déontologique que Twitter peut poser par rapport à cette présentation de soi et aux usages qui en découlent. Etude réalisée par Arnaud Mercier pour Obsweb, l'Observatoire du webjournalisme
6- Pratiques informationnelles et analyse des traces numériques : de la repré...espenel
La croissance des espaces numériques et l’infiltration des NTIC dans un nombre important de pratiques quotidiennes conduisent à la production de toujours plus de traces numériques. Ces traces sont analysées par le marketing et la recherche mais elles servent aussi à filtrer et classer les résultats d’une recherche, les options de navigation proposées ou, sur les sites sociaux, le choix des personnes à rencontrer. Dans ce texte, nous examinons l’analyse des traces numériques comme mode de représentation et outil d’intervention, d’organisation et de gouvernance.
Slides du séminaire séminaire du 28.05.2013 de Paola Tubaro, maître de conférences à l’Université de Greenwich (Londres) et chercheure au CMH-CNRS (Paris), dans le cadre de l'enseignement EHESS "Étudier les cultures du numérique : approches théoriques et empiriques"
1 - de la recherche de l’information aux pratiques informationnellesespenel
Une analyse de l'évolution des concepts d’« usage » et de « comportement », à travers les différents champs scientifiques tels que l’informatique sociale, les sciences de l’information et la sociologie des usages. Les apports possibles des sciences de la communication pour le renouvellement des modèles informationnels.
2 - Sense-making : un modèle de construction de la réalité et d’appréhension...espenel
Un modèle offrant une perspective constructiviste pour l’étude de la relation des individus et des groupes à l’information. La compréhension qu’ont ces derniers d’une situation, de son contexte et de leur résolution s’appuie notamment sur leurs connaissances, leurs expériences et leurs valeurs. Celles-ci exercent aussi une influence sur la manière dont ils reconnaissent ou ignorent l’apport d’information, puis analysent celle-ci et l’intègrent à leurs cartes cognitives ; ce faisant, ils délimitent (« énactent ») leur propre réalité dont les frontières circonscrivent leurs décisions et actions. une revue des approches de sense-making de Brenda Dervin (sciences de l’information) et de Karl Weick (sciences de la gestion). Il expose les caractéristiques des modèles proposés, de même que les principales implications de la construction du sens chez les individus et les groupes relativement à la recherche et l’utilisation d’information.
WOJCIK S., « Prendre au sérieux la démocratie électronique. De quelques enjeux et controverses sur la participation politique en ligne », in Forey E. & Geslot C. (dir.), Internet, machines à voter, démocratie, L’Harmattan, 2011, p. 111-141.
Contre l’hypothèse de la ‘fin de la vie privée’ sur les médias sociaux : négo...Bodyspacesociety Blog
"Contre l'hypothèse de la 'fin de la vie privée'". Séance 1 20/11/2012 du Séminaire EHESS d'Antonio A. Casilli "Étudier les cultures du numérique : approches théoriques et empiriques".
Analyse des mises en scène de soi des journalistes français sur leur compte Twitter et de tous les problèmes de régulation déontologique que Twitter peut poser par rapport à cette présentation de soi et aux usages qui en découlent. Etude réalisée par Arnaud Mercier pour Obsweb, l'Observatoire du webjournalisme
6- Pratiques informationnelles et analyse des traces numériques : de la repré...espenel
La croissance des espaces numériques et l’infiltration des NTIC dans un nombre important de pratiques quotidiennes conduisent à la production de toujours plus de traces numériques. Ces traces sont analysées par le marketing et la recherche mais elles servent aussi à filtrer et classer les résultats d’une recherche, les options de navigation proposées ou, sur les sites sociaux, le choix des personnes à rencontrer. Dans ce texte, nous examinons l’analyse des traces numériques comme mode de représentation et outil d’intervention, d’organisation et de gouvernance.
Slides du séminaire séminaire du 28.05.2013 de Paola Tubaro, maître de conférences à l’Université de Greenwich (Londres) et chercheure au CMH-CNRS (Paris), dans le cadre de l'enseignement EHESS "Étudier les cultures du numérique : approches théoriques et empiriques"
Sociologie des réseaux sociaux, 3, EHESS/ENS/ENSAEPaola Tubaro
Théorie: Sociabilité, trajectoires de vie et réseaux personnels. Réseaux complets et réseaux personnels.
Méthodes : la collecte des données de réseau : enquêtes avec générateurs de noms, rosters, archives, internet.
Exercices : Dessiner son propre réseau personnel avec ANAMIA_Egocenter.
Sociologie des réseaux sociaux, 6, EHESS/ENS/ENSAEPaola Tubaro
Théorie : Capital social et réseaux sociaux. Le capital social de « bridging » et « bonding » et le rôle d’internet dans sa construction. Liens forts et liens faibles sur le marché du travail
Intervenant invité : Olivier Godechot, Sciences Po Paris
Méthodes : structures de réseaux et formes du capital social
Exercices : mesures de cohésion
Le corps dans les réseaux sociaux en ligne - De la technologie du soi à la te...Bodyspacesociety Blog
Séance "Le corps dans les réseaux sociaux en ligne - De la technologie du soi à la technologie du nous" (11 février 2011) du séminaire EHESS 'Corps et TIC' animé par Antonio A. Casilli. Pour aller plus loin : du même auteur "Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ?" (Seuil) http://amzn.to/fVMwJI
Sociologie des réseaux sociaux, 5, EHESS/ENS/ENSAEPaola Tubaro
Théorie : Sociabilité en ligne et réseaux personnels. Les « petits mondes ». Amitié, dévoilement de soi et réciprocité sur Internet
Exercices : Un réseau très large
Atelier pratique : Thèmes pour le projet final
Sociologie des réseaux sociaux, 2, EHESS/ENS/ENSAEPaola Tubaro
Deuxième séance (8/12/2014) de mon cours "Sociologie des réseaux sociaux", Master 2 "Sociologie et Statistique" (EHESS/ENS/ENSAE).
Intitulé: Relations et structures sociales
Programme de la séance:
Théorie : L’approche structuraliste en sociologie : comprendre les phénomènes sociaux par les structures. Structures locales et globales dans les réseaux
Méthodes : principes de visualisation des données de réseau.
Exercices : combiner des attributs et des données relationnelles dans Gephi.
Sociologie des réseaux sociaux, 1, EHESS/ENS/ENSAEPaola Tubaro
Première séance (24/11/2014) de mon cours "Sociologie des réseaux sociaux", Master 2 "Sociologie et Statistique" (EHESS/ENS/ENSAE).
Intitulé: Introduction au cours
Programme de la séance:
Théorie : Introduction aux réseaux sociaux: définition d’un réseau, applications à la sociologie et la politique sociale, introduction à la théorie des graphes.
Méthodes : type et format des données (edge lists, node lists et matrices d’adjacence ; liens dirigés et non dirigés ; liens binaires et force des liens).
Exercices : prise en main logiciel (Gephi) : importer un fichier, le stocker ; visualiser un réseau.
Sociologie des réseaux sociaux, 7, EHESS/ENS/ENSAEPaola Tubaro
Session 7 : Influence sociale, diffusion et apprentissage
Théorie : Influence sociale, diffusion et innovation à travers les réseaux sociaux
Méthode : mesures de « exposition »
Atelier pratique : présentation des idées de projet de fin de cours
Les pratiques informationnelles d'après l'article de M.Ihadjadene et S.Chaudiron (2009) https://halshs.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/468728/filename/Ihadjadene-Chaudiron_GRESEC.pdf
8- Re-questionner les pratiques informationnelles espenel
Le concept de pratique informationnelle semble de plus en plus employé dans le domaine scientifique de l’information communication mais n’est pas toujours utilisé avec les mêmes présupposés théoriques et ne semble pas désigner les mêmes objets. Ce concept récent de pratiques informationnelles peut ainsi être questionné. Comprendre ce qu’il recouvre en terme de pratique et d’information, et par un détour de différenciation avec la notion d’usage, revient sur les acceptions théoriques de « pratiques informationnelles » et sur les méthodologies susceptibles d'aider à les approcher sur la base de travaux de recherche récents sur ce domaine.
Comment les digital humanities (ou les humanités numériques) transforment les...Pierre-Alain Four
Comment les digital humanities (ou les humanités numériques) transforment les SHS
L’expression digital humanities est apparue récemment –elle a été forgée en 2006 lors de la parution de l’ouvrage « A companion to Digital Humanities » –, et fait notamment référence à l’émergence des nouvelles technologies du numérique (ou de l’informatique) dans le champ des sciences sociales. L’expression américaine digital humanities traduite en français par humanités numérique (ou plus rarement par humanités digitales) conceptualise ce phénomène nouveau. Ayant acquis une place de premier plan en quelques années, les humanités numériques ne sont cependant pas une nouvelle discipline des sciences sociales pas plus qu’elles ne peuvent être réduites à l’apparition d’une instrumentation nouvelle, aussi sophistiquée soit elle. Aussi, le champ que recouvre précisément cette appellation est complexe à définir : à ce stade, les digital humanities sont davantage un processus ou une dynamique qu’un concept clairement définissable… Ce dossier se propose avant tout de faire un point sur un changement en cours, sans prétendre à plus.
Plusieurs indicateurs attestent de la place acquise par les humanités numériques. C’est finalement tout le monde de la recherche, toute sa structuration qui se trouve modifiée. Au niveau des champs de recherche, là aussi, les bouleversements sont nombreux : on assiste à la constitution de bases de données sans précédent jusqu’à aujourd’hui, concernant aussi bien des archives historiques (numérisation de corpus imprimés, mais aussi d’images et de documents de nature très variée) que de données contemporaines, issues notamment de l’usage d’Internet, des objets connectés (smart phone par exemple), etc. Tout ceci constitue de gigantesques corpus rendus accessibles par de nouveaux outils en capacité de les analyser. Cette aptitude à accumuler et traiter des informations se double d’une modification des activités des chercheurs : ils travaillent davantage en coopération, échangent plus vite, associent de très nombreuses compétences et profils… Autrement dit, les digital humanities contribuent à l’interdisciplinarité et renouvellent à la fois les problématiques (de nouvelles questions apparaissent) et la manière de les constituer, comme de les traiter. Enfin, on notera que les humanités numériques donnent l’occasion au chercheur de rendre public ses travaux autrement, par l’article scientifique certes, mais aussi par divers outils plus accessibles comme les blogs ou les carnets de recherche en ligne. Ce qui repose aussi la question de la relation chercheur / société, avec nombre de projets qui intègrent la participation de contributeurs non chercheurs (qui peuvent fournir des données, les commenter, etc). Autrement dit, les humanités numériques apparaissent comme un bon vecteur pour qui s’interroge sur les nouvelles pratiques de la recherche en sciences sociales.
Les médias socionumériques : des espaces de construction d'une culture numéri...JCDomenget
Résumé : Les médias socionumériques sont loin d'être homogènes. De Facebook à Twitter, de Linkedin à Tinder, etc. ils doivent être distingués selon les logiques d'action et de mise en visibilité qu'ils offrent (Stenger et Coutant, 2013).
Parmi les usagers de ces espaces, les jeunes rassemblés sous la métaphore des digital natives (Prensky, 2001) seraient porteurs d'une culture numérique qui leur serait propre. Est-ce que les digital natives développent une certaine pratique du numérique ou une culture spécifique ?
L'objectif de cette présentation est triple.Tout d'abord, il s'agit de montrer la diversité des médias socionumériques et des usages qui s'y développent. Un accent particulier sera mis sur l'analyse des modalités d'interaction et l'évolution des MS.
La réflexion portera ensuite sur la métaphore des digital natives qui, si elle est critiquable, présente l'intérêt de souligner une vraie problématique, celle de l'autonomisation des jeunes et de la socialisation au sein de groupes de pairs.
Enfin, un point particulier portera sur le type de culture numérique ainsi créé, distinguant des formes anthropologiques, d'une "pop culture" ou d'une culture lettrée (Le Crosnier, 2013). Nous verrons ainsi que la construction d'une e-réputation (Alloing, 2016) n'est pas prioritaire à l'inverse d'une exposition de soi pour socialisation (Granjon et Denouël, 2011).
Le web social: quelques pistes de compréhensionWeb2Learn
Présentation au séminaire Le numérique pour l'enseignement et l'apprentissage des langues, Montpellier, 12 & 13 décembre 2013
Liens utiles pour cette présentation: http://bit.ly/Numlangues
Vidéo de toutes les présentations: http://bit.ly/1eVWK0m
http://www.canal-u.tv/producteurs/um3/seminaires/le_numerique_pour_l_enseignement_et_l_apprentissage_des_langues_pour_non_specialistes_2013
Sociologie des réseaux sociaux, 3, EHESS/ENS/ENSAEPaola Tubaro
Théorie: Sociabilité, trajectoires de vie et réseaux personnels. Réseaux complets et réseaux personnels.
Méthodes : la collecte des données de réseau : enquêtes avec générateurs de noms, rosters, archives, internet.
Exercices : Dessiner son propre réseau personnel avec ANAMIA_Egocenter.
Sociologie des réseaux sociaux, 6, EHESS/ENS/ENSAEPaola Tubaro
Théorie : Capital social et réseaux sociaux. Le capital social de « bridging » et « bonding » et le rôle d’internet dans sa construction. Liens forts et liens faibles sur le marché du travail
Intervenant invité : Olivier Godechot, Sciences Po Paris
Méthodes : structures de réseaux et formes du capital social
Exercices : mesures de cohésion
Le corps dans les réseaux sociaux en ligne - De la technologie du soi à la te...Bodyspacesociety Blog
Séance "Le corps dans les réseaux sociaux en ligne - De la technologie du soi à la technologie du nous" (11 février 2011) du séminaire EHESS 'Corps et TIC' animé par Antonio A. Casilli. Pour aller plus loin : du même auteur "Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ?" (Seuil) http://amzn.to/fVMwJI
Sociologie des réseaux sociaux, 5, EHESS/ENS/ENSAEPaola Tubaro
Théorie : Sociabilité en ligne et réseaux personnels. Les « petits mondes ». Amitié, dévoilement de soi et réciprocité sur Internet
Exercices : Un réseau très large
Atelier pratique : Thèmes pour le projet final
Sociologie des réseaux sociaux, 2, EHESS/ENS/ENSAEPaola Tubaro
Deuxième séance (8/12/2014) de mon cours "Sociologie des réseaux sociaux", Master 2 "Sociologie et Statistique" (EHESS/ENS/ENSAE).
Intitulé: Relations et structures sociales
Programme de la séance:
Théorie : L’approche structuraliste en sociologie : comprendre les phénomènes sociaux par les structures. Structures locales et globales dans les réseaux
Méthodes : principes de visualisation des données de réseau.
Exercices : combiner des attributs et des données relationnelles dans Gephi.
Sociologie des réseaux sociaux, 1, EHESS/ENS/ENSAEPaola Tubaro
Première séance (24/11/2014) de mon cours "Sociologie des réseaux sociaux", Master 2 "Sociologie et Statistique" (EHESS/ENS/ENSAE).
Intitulé: Introduction au cours
Programme de la séance:
Théorie : Introduction aux réseaux sociaux: définition d’un réseau, applications à la sociologie et la politique sociale, introduction à la théorie des graphes.
Méthodes : type et format des données (edge lists, node lists et matrices d’adjacence ; liens dirigés et non dirigés ; liens binaires et force des liens).
Exercices : prise en main logiciel (Gephi) : importer un fichier, le stocker ; visualiser un réseau.
Sociologie des réseaux sociaux, 7, EHESS/ENS/ENSAEPaola Tubaro
Session 7 : Influence sociale, diffusion et apprentissage
Théorie : Influence sociale, diffusion et innovation à travers les réseaux sociaux
Méthode : mesures de « exposition »
Atelier pratique : présentation des idées de projet de fin de cours
Les pratiques informationnelles d'après l'article de M.Ihadjadene et S.Chaudiron (2009) https://halshs.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/468728/filename/Ihadjadene-Chaudiron_GRESEC.pdf
8- Re-questionner les pratiques informationnelles espenel
Le concept de pratique informationnelle semble de plus en plus employé dans le domaine scientifique de l’information communication mais n’est pas toujours utilisé avec les mêmes présupposés théoriques et ne semble pas désigner les mêmes objets. Ce concept récent de pratiques informationnelles peut ainsi être questionné. Comprendre ce qu’il recouvre en terme de pratique et d’information, et par un détour de différenciation avec la notion d’usage, revient sur les acceptions théoriques de « pratiques informationnelles » et sur les méthodologies susceptibles d'aider à les approcher sur la base de travaux de recherche récents sur ce domaine.
Comment les digital humanities (ou les humanités numériques) transforment les...Pierre-Alain Four
Comment les digital humanities (ou les humanités numériques) transforment les SHS
L’expression digital humanities est apparue récemment –elle a été forgée en 2006 lors de la parution de l’ouvrage « A companion to Digital Humanities » –, et fait notamment référence à l’émergence des nouvelles technologies du numérique (ou de l’informatique) dans le champ des sciences sociales. L’expression américaine digital humanities traduite en français par humanités numérique (ou plus rarement par humanités digitales) conceptualise ce phénomène nouveau. Ayant acquis une place de premier plan en quelques années, les humanités numériques ne sont cependant pas une nouvelle discipline des sciences sociales pas plus qu’elles ne peuvent être réduites à l’apparition d’une instrumentation nouvelle, aussi sophistiquée soit elle. Aussi, le champ que recouvre précisément cette appellation est complexe à définir : à ce stade, les digital humanities sont davantage un processus ou une dynamique qu’un concept clairement définissable… Ce dossier se propose avant tout de faire un point sur un changement en cours, sans prétendre à plus.
Plusieurs indicateurs attestent de la place acquise par les humanités numériques. C’est finalement tout le monde de la recherche, toute sa structuration qui se trouve modifiée. Au niveau des champs de recherche, là aussi, les bouleversements sont nombreux : on assiste à la constitution de bases de données sans précédent jusqu’à aujourd’hui, concernant aussi bien des archives historiques (numérisation de corpus imprimés, mais aussi d’images et de documents de nature très variée) que de données contemporaines, issues notamment de l’usage d’Internet, des objets connectés (smart phone par exemple), etc. Tout ceci constitue de gigantesques corpus rendus accessibles par de nouveaux outils en capacité de les analyser. Cette aptitude à accumuler et traiter des informations se double d’une modification des activités des chercheurs : ils travaillent davantage en coopération, échangent plus vite, associent de très nombreuses compétences et profils… Autrement dit, les digital humanities contribuent à l’interdisciplinarité et renouvellent à la fois les problématiques (de nouvelles questions apparaissent) et la manière de les constituer, comme de les traiter. Enfin, on notera que les humanités numériques donnent l’occasion au chercheur de rendre public ses travaux autrement, par l’article scientifique certes, mais aussi par divers outils plus accessibles comme les blogs ou les carnets de recherche en ligne. Ce qui repose aussi la question de la relation chercheur / société, avec nombre de projets qui intègrent la participation de contributeurs non chercheurs (qui peuvent fournir des données, les commenter, etc). Autrement dit, les humanités numériques apparaissent comme un bon vecteur pour qui s’interroge sur les nouvelles pratiques de la recherche en sciences sociales.
Les médias socionumériques : des espaces de construction d'une culture numéri...JCDomenget
Résumé : Les médias socionumériques sont loin d'être homogènes. De Facebook à Twitter, de Linkedin à Tinder, etc. ils doivent être distingués selon les logiques d'action et de mise en visibilité qu'ils offrent (Stenger et Coutant, 2013).
Parmi les usagers de ces espaces, les jeunes rassemblés sous la métaphore des digital natives (Prensky, 2001) seraient porteurs d'une culture numérique qui leur serait propre. Est-ce que les digital natives développent une certaine pratique du numérique ou une culture spécifique ?
L'objectif de cette présentation est triple.Tout d'abord, il s'agit de montrer la diversité des médias socionumériques et des usages qui s'y développent. Un accent particulier sera mis sur l'analyse des modalités d'interaction et l'évolution des MS.
La réflexion portera ensuite sur la métaphore des digital natives qui, si elle est critiquable, présente l'intérêt de souligner une vraie problématique, celle de l'autonomisation des jeunes et de la socialisation au sein de groupes de pairs.
Enfin, un point particulier portera sur le type de culture numérique ainsi créé, distinguant des formes anthropologiques, d'une "pop culture" ou d'une culture lettrée (Le Crosnier, 2013). Nous verrons ainsi que la construction d'une e-réputation (Alloing, 2016) n'est pas prioritaire à l'inverse d'une exposition de soi pour socialisation (Granjon et Denouël, 2011).
Le web social: quelques pistes de compréhensionWeb2Learn
Présentation au séminaire Le numérique pour l'enseignement et l'apprentissage des langues, Montpellier, 12 & 13 décembre 2013
Liens utiles pour cette présentation: http://bit.ly/Numlangues
Vidéo de toutes les présentations: http://bit.ly/1eVWK0m
http://www.canal-u.tv/producteurs/um3/seminaires/le_numerique_pour_l_enseignement_et_l_apprentissage_des_langues_pour_non_specialistes_2013
Quelles perceptions des données personnelles et du Self data ? TUBÀ
On vous propose de découvrir l’enquête réalisée par un groupe d’étudiant.es du master Psychologie Sociale Appliquée de l'Université Lumière Lyon 2 pour le TUBÀ et la FING sur les perceptions des données personnelles dans le cadre du projet MesInfos. Bonne lecture !
Présentation de Jean-Paul Pinte, Maître de Conférences à l'Université Catholique de Lille, le 14 janvier 2010 aux 8es Rencontres du fffod à Strasbourg :
Les réseaux sociaux et l’apprentissage de la recherche d’information stratégique par des étudiants du supérieur
Les nouvelles formes d'apprentissage grenoble digital society forumespenel
Les nouvelles formes d’apprentissage: 5 changements 5 listes de propositions à l’attention du citoyen connecté
Une production collaborative du Digital Society Forum
Atelier de Grenoble du 1er juillet 2015 à l’Université Joseph Fourier
The neuroscience of inspirational leadership the importance of collective-o...espenel
Effective leaders are believed to inspire followers by providing inclusive visions of the future that followers can identify with. In the present study, we examined the neural mechanisms underlying this process, testing key hypotheses derived from transformational and social identity approaches to leadership. While undergoing functional MRI, supporters from the two major Australian political parties (Liberal vs. Labor) were presented with inspirational collective-oriented and noninspirational personal-oriented statements made by in-group and out-group leaders. Imaging data revealed that inspirational (rather than noninspirational) statements from in-group leaders were associated with increased activation in the bilateral rostral inferior parietal lobule, pars opercularis, and posterior midcingulate cortex: brain areas that are typically implicated in controlling semantic information processing. In contrast, for out-group leaders, greater activation in these areas was associated with noninspirational statements. In addition, noninspirational statements by in-group (but not out-group) leaders resulted in increased activation in the medial prefrontal cortex, an area typically associated with reasoning
Designing data visualizations presents us with unique and interesting challenges: how to tell a compelling story; how to deliver important information in a forthright, clear format; and how to make visualizations beautiful and engaging.
Why and how agent based modeling can help economicsespenel
Economic theory seeks to explain economic facts from the behavior of individuals. In this paper, it is argued that the type of individualism methodology (IM), the economic profession should consider, is an institutional IM which includes a structural one as a special case. It follows that the mechanism leading to individual behavior can be decomposed into a social mechanism and a decision mechanism. Moreover, economic theory and game theory have generally made too restrictive assumptions concerning interactions structures. It is argued that agent-based modeling may be a useful approach for understanding processes combining heterogeneous and situated decision rules, feed-back effects and non trivial interaction structures leading to complex systems and emergent properties.
De l’homo economicus, roi de l'ancien monde à l’homo socius, premier occupant...espenel
Comment la mutation digitale ouvre une alternative à l’économie classique de rétention, au moment où ce système atteint les limites de sa viabilité sociale et écologique.
“la cupidité qui accumule l’avoir fait place à l’ingéniosité qui développe les savoir-faire. Il décuple ainsi l’utilité des objets en organisant les procédés de l’industrie et du commerce”
Une Approche d'aide pour l'analyse des besoins informationnels dans les pmeespenel
L’exploitation des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) est devenue plus que nécessaire dans la gestion et le management des entreprises.
Les PME/PMI s’appuient sur des cabinets d’audit et de conseil pour les aider dans la phase d’intégration de ces TIC dans leur mode de fonctionnement. Ces entreprises rencontrent dans ce contexte des problèmes au niveau de la formulation de leurs besoins informationnels. S’appuyant sur des requêtes qui sont souvent ambigües et incohérentes, les cabinets de conseil éprouvent des difficultés dans l’interprétation des besoins et par conséquent arrivent difficilement à préconiser des solutions technologiques qui répondent aux réels besoins.
Capitalisation d'expériences pour l'indexation et la recherche d'information ...espenel
Dans un environnement économique hautement concurrentiel, l'entreprise qui veut rester compétitive doit sans cesse repenser son organisation, mobiliser ses compétences et revoir sa stratégie. Cela nécessite une plus grande coopération entre les acteurs, un renforcement de la communication ainsi qu'une capitalisation des connaissances et des processus d'action. Cette évolution suppose également la mise en place d'un dispositif de recherche d'information dans une mémoire d'entreprise hétérogène distribuée via le Web ou un Intranet. La constitution de ce patrimoine s'appuie généralement sur différentes sources d'information et nécessite une prise en compte du niveau d'expertise des différents acteurs. Dans ce contexte, la GED (Gestion Electronique de Documents) constitue un composant technologique essentiel de la capitalisation de la connaissance et de l'intelligence collective. Notre démarche consiste donc à modéliser et à concevoir un système de recherche d'information capable de rendre cette mémoire accessible indépendamment des acteurs qui l'ont créée et de manière pertinente par rapport à un contexte d'intérêt donné.
Système d'aide à l’indexation et à la recherche d’information sur le webespenel
L'explosion des sources d’information et le développement des outils d’accès à l’information en particulier les accès à distance font que le problème aujourd’hui n’est plus l’absence d’information mais plutôt sa pertinence. Plusieurs étapes sont nécessaires pour aboutir à la fois à une représentation fiable des sources d’information, mais aussi, à une bonne formulation des besoins des utilisateurs. Certaines des étapes qui constituent l'activité de pilotage du processus de recherche d’information deviennent de plus en plus complexes et un outil d’aide à la décision devient une nécessité, particulièrement dans les étapes d'analyse, de conception de scénario, de cheminement et d’exploitation, d'évaluation des différents cas possibles et de réutilisation de cas précédents pour en traiter de nouveaux
Glut, mastering information through the agesespenel
The "information explosion" may seem like an acutely modern phenomenon, but we are not the first generation—or even the first species—to wrestle with the problem of information overload. Long before the advent of computers, human beings were collecting, storing, and organizing information: from Ice Age taxonomies to Sumerian archives, Greek libraries to Dark Age monasteries.
Spanning disciplines from evolutionary theory and cultural anthropology to the history of books, libraries, and computer science, Alex Wright weaves an intriguing narrative that connects such seemingly far-flung topics as insect colonies, Stone Age jewelry, medieval monasteries, Renaissance encyclopedias, early computer networks, and the Internet. Finally, he pulls these threads together to reach a surprising conclusion, suggesting that the future of the information age may lie deep in our past.
Les changements à venir redéfiniront fondamentalement la nature de nos interactions économiques – ainsi que les dynamiques sociales qui les sous-tendent.
Il s’agit d’une transformation à la mesure du passage, il y a plus de 8000 ans, des sociétés de chasseurs-cueilleurs à des communautés agricoles sédentaires, une évolution qui a plus tard permis l’émergence des cités. Un tournant similaire s’est opéré en Europe au Xe siècle, lorsque la création des guildes – des associations d’artisans de même profession qui contrôlaient l’exercice de leur métier dans les villes – a ouvert la voie à la Révolution industrielle.
5- L’apport de la méthode triadique à l’analyse des pratiques informationnellesespenel
La communication est un acte et l’information son produit?. Les quatre champs conceptuels de l’information de Quéré (2000) et la faiblesse principale de chaque champ. un résumé de la théorie novatrice de Bates (2005), pour qui l’information est un pattern d’organisation. La méthode triadique de Kelly (1963), et sa définition de pattern comme création de sens, avancée pour combler certaines limites méthodologiques de Bates. De manière à valider la pertinence de la méthode triadique, une analyse des pratiques informationnelles a été réalisée.
4- L’analyse des pratiques info-communicationnelles dans les organisationsespenel
Dans un contexte de crise de la santé mentale au travail, les différents dysfonctionnements observé, de longue date, dans les rapports entre management, culture, organisation et communication interne, appellent à la recherche d’alternatives. Dans un champ encore peu exploré, un changement de pratiques info-communicationnelles est possible, par un croisement théorique, méthodologique et pratique entre les technologies de l’information, de la communication et de la collaboration, les concepts principaux de veille et d’intelligence collective, associés aux apports de l’école de Palo Alto.
3- La méthode de l’autoconfrontation : une méthode bien adaptée à l’investiga...espenel
Discussions autour de l’intérêt de la méthode de l’autoconfrontation pour étudier la recherche d’information. une description des origines, bénéfices attendus, limites constatées et usages de la méthode dans différents domaines. La rareté de son emploi dans les travaux empiriques sur la recherche d’information. Les capacités spécifiques, remémoration de la dynamique de l’activité, et réflexivité des personnes interviewées, sont susceptibles de répondre aux exigences théoriques et méthodologiques de l’étude de l’activité informationnelle. Un exemple d’emploi de l’autoconfrontation croisée, fourni par notre étude sur la recherche des élèves/jeunes.
Evolving towards a worldwide Physical Internet will enable the global efficiency and sustainability of physical object movement, handling, storage, realization, supply & usage. More than a concept the Physical Internet Initiative is a source of innovation for CEP companies.
(july, 2012)
Optimisation de l'organisation de processus de management de l'informationespenel
L'objet de cette thèse professionnelle est d'optimiser l'organisation et les processus de management de l'information d’une société de conseil internationale proposant des prestations de veille, d'études stratégiques et technologiques à haute valeur ajoutée.
Afin de décrire le contexte de l’étude, une première approche consiste à définir les termes principaux énoncés dans le sujet de l’étude :
- Optimisation: permettre d'obtenir le meilleur résultat possible par une action adaptée (améliorer, maximiser, mettre au point)
- Organisation: association qui se propose des buts déterminés (agencement, arrangement, combinaison, composition, construction, disposition, élaboration, groupement, hiérarchie, ordre, plan, rassemblement, relation, réseau, structuration)
- Processus : phénomènes actifs et organisés dans le temps (avancement, déroulement, développement,évolution, méthodologie)
- Management : ensemble des techniques d'organisation (conduite, direction, exploitation, gestion)
- Information : éléments de savoir que l'on transmet, conserve ou combine à d'autres
(novembre 2011)
Homo interneticus internet modifie t il nos modes d'apprentissages?espenel
"Le renard sait beaucoup de petites choses, le hérisson en sait une seule, mais c'est une grande chose. "
"The fox knows many things, but the hedgehog knows one big thing"
Quelles stratégies adopter pour intégrer le Réseau Social au sein de l'Entrep...espenel
La place du Collaboratif et du Réseau Social d'Entreprise dans le Système d'Information en termes de positionnement, d'intégrations et de continuité des usages : une revue des problématiques rencontrées et des stratégies adoptées, étayées par des expériences et des témoignages d'entreprises industrielles à dimension mondiale : Solvay, Saint-Gobain
Salon Intranet, 2015
Évolutions technologiques, mutations des services postaux et développement de...espenel
L’étude a pour objectif d’identifier des perspectives stratégiques, pour le secteur postal, liées à deux dynamiques de transformations permises par le développement des nouvelles technologies :
- les nouveaux usages et les nouveaux modes de consommation et d’échanges ;
- l’évolution des frontières traditionnelles entre les marchés postaux, ceux de la logistique et de la distribution, ceux des services de proximité et de la communication.
L’étude a consisté, dans une première phase, à analyser la situation actuelle des différentes composantes des services postaux et à caractériser l’impact des technologies d’information sur ces activités. Une phase de prospective a ensuite été l’occasion de construire plusieurs scénarios et de caractériser les évolutions des secteurs structurants (logistique, commerce, distribution, marketing, etc..) et d’identifier des activités émergentes. Une dernière phase, stratégique, a permis d’identifier les défis majeurs auxquels seront confrontés les services postaux à l’horizon 2025 et de formuler cinq orientations stratégiques pour y répondre.
2. Pratiques informationnelles et identités numériques 2
Études de communication, 35 | 2010
Fanny Georges
Pratiques informationnelles et identités
numériques
Pagination de l’édition papier : p. 105-120
1 L’usage des outils de réseaux sociaux par les bibliothèques commence à se développer.
Les lecteurs utilisent les fonctionnalités classiques de construction d’un réseau d’« amis »
en se socialisant par la production de commentaires et d’appréciations quantifiées sur les
collections (UCL, 2008 ; Suraweera et al., 2010). L’effort d’intégration de ces outils dans les
bibliothèques présente un fort potentiel : valorisation des collections, ouverture à de nouveaux
publics, participation des lecteurs à la documentarisation, voire à la collecte de documents
numériques lorsque celle-ci est envisagée1
. Le partage de médias et son actualisation par
l’écriture de commentaires pourraient engendrer une dynamique de partage de connaissances
mais également une dynamique sociale qui pourrait aller jusqu’à changer l’image parfois
« déconnectée » des nouvelles réalités numériques qu’ont parfois les bibliothèques chez ces
populations (Suraweera et al., 2010).
2 Si les bénéfices pour les bibliothèques sont identifiés, la réussite d’un tel projet est encore
difficile à évaluer : l’usager de la génération « Google » va-t-il nourrir un intérêt pour ces
réseaux ad-hoc ? (Silipigni et Dickey, 2010). Les réseaux trop spécifiques se heurtent à une
difficulté immédiate : les utilisateurs enclins à les utiliser sont généralement inscrits sur des
réseaux sociaux ouverts rassemblant des communautés plus importantes, comme Facebook,
Myspace, Viadeo, Linkedin ou encore Academia.edu. Dès lors, s’inscrire dans un réseau social
ad hoc peut apparaître trop coûteux pour le lecteur/utilisateur en regard du bénéfice immédiat
envisagé : l’usage de réseaux sociaux externes paraît plus pertinent (Suraweera et al., 2010).
3 Quelles peuvent être les motivations des utilisateurs à utiliser un outil de réseau social dans le
cadre de leurs activités de lecteur ? Le partage des connaissances et la participation bénévole
à un projet culturel sont des motivations qui pourraient être citées en premier lieu ; mais au-
delà, la socialisation par cet investissement personnel de lecteur engendre, dans les réseaux
sociaux, une problématique bien spécifique, celle de la présentation de soi. En effet, les réseaux
sociaux en ligne ont en commun de relier les utilisateurs par leur profil personnel ; ils sont de
plus considérés par les adolescents comme participant de leur socialisation globale (Walther
et al., 2008) : commenter des documents en ligne, qu’il s’agisse de photos de soirées dans
Facebook, d’albums de musique dans Myspace ou d’articles dans Academia.edu, participe de
la construction de l’image de soi informatisée (le profil).
4 Au centre de ce phénomène apparaît la figure de l’être humain comme document : fournissant
des informations sur les documents qu’il consulte, partageant à la collecte par l’enregistrement
de séquences de jeux vidéo ou le partage de vidéos (Suraweera et al., 2010), l’utilisateur
construit son profil. Ce dernier devient en conséquence un objet documentaire agrégeant
des traces d’usage dont les éléments partagés et indexés (livre favori, groupes d’utilisateurs)
apparient les individus. Bien que ces derniers ne réfèrent pas à l’utilisateur, ils font partie de la
présentation de soi (au sens de Goffman) informatisée : les signes autoréférentiels s’intriquent
aux documents produits, consultés et diffusés par l’utilisateur. L’ensemble peut faire l’objet
de pratiques informationnelles ayant pour finalité de rencontrer des individus partageant les
mêmes centres d’intérêt ou mêmes objets. Ces pratiques peuvent poser question dans le cadre
des usages des lecteurs : dispersion ? Superficialité ? La socialisation informatisée a-t-elle
une place dans les bibliothèques ? Quels sont l’intrication des médias partagés à l’identité
documentée ?
5 La conception d’un projet d’intégration des réseaux sociaux en ligne dans les bibliothèques
doit tenir compte du caractère documenté des identités informatisées. Cet article présente un
commencement de réflexion à ce sujet, en proposant une relecture synthétique de nos travaux
sur l’identité numérique (Georges, 2009 ; Georges et al., 2010) à la lumière des pratiques
3. Pratiques informationnelles et identités numériques 3
Études de communication, 35 | 2010
informationnelles ayant pour objet les composantes de l’identité numériques de l’individu-
document (Ertzscheid, 2009). En conclusion sont proposées des pistes d’étude des usages et
de conception de ces outils pour les bibliothèques.
Pratique informationnelle des individus-documents
6 Les travaux sur les recherches documentaires en sciences de l’information ont connu plusieurs
paradigmes (Henneron et al., 1997) : le paradigme classique orienté système, le paradigme
cognitif orienté utilisateur, qui place l’utilisateur et son interaction avec le système au centre
du système d’information, le paradigme social orienté usages, qui « considère que l’attention
doit être portée sur les besoins réels de l’usager et son environnement » et propose « une
modélisation des usagers et de leurs comportements » (Chaudiron et Ihadjadene, 2002) ;
enfin, le paradigme activité (Choo, 1996 ; Thivant et Bouzidi, 2005) qui « considère que
l’activité influence plus ou moins directement les pratiques de recherche et d’utilisation de
l’information » (Thivant et Bouzidi, 2005 : 15). Ces différents paradigmes permettent chacun
de mettre en lumière des dimensions spécifiques d’un objet de recherche ; dans leur succession
chronologique, le concept de pratique informationnelle se complexifie de la prise en compte
des cadres de l’expérience de recherche d’information. Ainsi, selon le paradigme orienté
usages, la pratique informationnelle « peut être considérée comme l’ensemble des actions et
des choix de l’individu lors d’une phase de recherche d’information provoquée par un besoin
d’information » (Sarméjeanne, 2001). Le paradigme activité approfondit la prise en compte des
besoins, qu’il reformule et développe en termes de nécessités, anomalies, manques et resitue
dans la finalité d’une action dont le résultat de la recherche vise à permettre la mise en œuvre.
En s’appuyant sur ces travaux, on peut définir la notion de pratique informationnelle dans le
domaine de la communication intersubjective médiée par ordinateur comme l’ensemble des
actions et des choix d’un utilisateur opérés lors d’une phase de recherche d’information sur
un autre utilisateur ou sur lui-même. Les finalités de la recherche d’informations sur ces deux
objets sont dans le premier cas le jugement d’une personne (Walther et al., 2008) et dans
le second cas le jugement de l’image qu’un autre utilisateur peut se faire de soi-même. Les
dispositifs du web social nécessitant en principe de créer soi-même un compte pour accéder
à des informations sur d’autres personnes, il en résulte que l’ensemble des utilisateurs est
documenté. Les individus sont des documents : l’être humain est devenu indexable et peut faire
l’objet de pratiques informationnelles, comme « objet-documentaire » (Ertzscheid, 2009).
7 Au cœur de la pratique informationnelle des individus-documents, figure la problématique de
l’identité numérique. Cette expression, sujette à controverses et divergences terminologiques,
est définie par O. Ertzscheid dans une perspective documentaire, comme :
la collection des traces (écrits, contenus audio ou vidéo, messages sur des forums, identifiants
de connexion, actes d’achat ou de consultation...) que nous laissons derrière nous, consciemment
ou inconsciemment, au fil de nos navigations sur le réseau et de nos échanges marchands ou
relationnels dans le cadre de sites dédiés. Cet ensemble de traces, une fois qu’il apparaît « remixé »
par les moteurs de recherche ou les sites de réseaux sociaux, définit alors un périmètre qui est
celui de notre réputation numérique (Ertzscheid, 2009 : 35).
8 Cette définition présente le cadre humain et technologique de la situation de présentation
de soi en ligne : produite par l’activité humaine, l’identité numérique est la somme des
traces emprises dans le support hypermédiatique, dans la mesure où elles donnent prise à une
production de signification de la part d’un tiers consultant la page de profil. La collection
et l’indexation de ces traces est moins une finalité de l’individu producteur que du système
informatique (moteurs de recherche, sites de réseaux sociaux). Le système, décompose,
recompose, filtre et enregistre les informations, quelle qu’en soit la volonté de l’utilisateur :
les pratiques informationnelles ayant pour objet l’individu-document portent donc sur une
collection de traces recomposées par le système local (par exemple : Google, Facebook) :
cette recomposition peut donner lieu à une perte de maîtrise de l’utilisateur sur ses données
personnelles.
9 O. Ertzscheid distingue trois processus dans l’économie informationnelle de l’identité
numérique (fig. 1), montrant que l’homme dispose d’une identité dont il n’est plus
4. Pratiques informationnelles et identités numériques 4
Études de communication, 35 | 2010
le propriétaire car il en contrôle moins la visibilité : l’Ego-documentation (processus
de documentation identitaire autoréférentielle maîtrisée sur soi), l’Inter-documentation
(processus d’appariement des individus par les fonctionnalités de mise en relation) et l’Alter-
documentation (processus par lequel les documents autoréférentiels s’émancipent du champ
de maîtrise de l’individu pour apparaître dans des espaces qui ne lui sont pas accessibles).
Cette troisième composante met en exergue le rôle des documents produits et partagés par
les individus comme participant d’une échappée de leurs productions vers des espaces non
maîtrisés par eux. Les commentaires postés ayant pour objet les collections des bibliothèques,
s’inscrivent à la fois dans la collection de traces autoréférentielles dans la mesure où elles
pointent implicitement sur une subjectivité traçable (celle du lecteur), tout en s’en émancipant
vers l’espace des connaissances-documents partagées.
Figure 1 : « Carré sémiotique de nos identités documentaires » (Ertzscheid, 2009)
10 Ce modèle sémiotique des identités documentaires montre comment les individus-documents
sont recomposés par le système dans les profils utilisateur de sorte, d’une part, à faire émerger
des signes communs entre les personnes et favoriser la mise en relation interpersonnelle,
et, d’autre part, à faciliter les pratiques informationnelles par des fonctionnalités liées à
l’indexation des individus-documents dans les moteurs de recherche, dont font partie les
documents recherchés, partagés et commentés. Comment les outils de réseaux sociaux en ligne
informent-ils la présentation des individus et quel rôle confèrent-ils aux documents produits ?
Mesure du processus d’alter-documentation
11 Nous avons isolé les informations qui composent les individus-documents et les avons
recomposées dans un modèle original de l’Identité numérique mettant en évidence le processus
d’alter-documentation en trois degrés d’emprise du système sur la présentation de l’individu
(fig. 2 et 3).
12 L’identité numérique est définie au sens donné par O. Ertzscheid comme collection de traces
agrégées par le système. Le modèle se compose de trois catégories d’informations : l’identité
déclarative, l’identité agissante et l’identité calculée (fig. 2 et 3). L’identité déclarative se
compose de données saisies directement par l’utilisateur, notamment au cours de la procédure
d’inscription au service (exemple : nom, centres d’intérêt, amis). L’identité agissante est
constituée des notifications du système concernant les activités de l’utilisateur (exemple dans
l’historique de Facebook : « X et Y sont désormais amis », « X a utilisé l’application Z »).
L’identité calculée se compose de chiffres, produits du calcul du système, qui sont dispersés
sur le profil de l’utilisateur (exemple : nombre d’amis, de groupes). Ces trois dimensions
mettent en évidence trois traitements différents d’une même information, selon un degré
5. Pratiques informationnelles et identités numériques 5
Études de communication, 35 | 2010
croissant d’emprise du système sur la présentation de soi (Georges, 2009) et donc un processus
d’alter-documentation croissant.
Figure 2 : Représentation de soi et identité numérique
Figure 3 : Facebook : espaces de l’identité déclarative, agissante et calculée
13 Plusieurs méthodes d’application du modèle présenté ont été proposées en vue de l’analyse
quantifiée de l’alterdocumentation.
14 Nous avons premièrement questionné le changement de paradigme identitaire, du premier
web dominé par l’identité déclarative, au web social dominé par les identités agissante et
calculée : les utilisateurs qui ne remplissent aucun champ déclaratif (identité déclarative) ont-
ils une identité distinctive ? Les résultats ont montré que les utilisateurs qui ne remplissent
aucun champ (cf. population cachée : fig. 4, ligne 2) ont une identité distinctive par l’identité
agissante et calculée, tout autant que les utilisateurs qui remplissent la majorité des champs
disponibles (cf. population hypervisible : fig. 4, ligne 3) : Facebook contourne les stratégies
de préservation des données personnelles en développant une présentation de soi automatisée,
fondée sur le relevé, par le système, des activités en ligne, et par une quantification de certaines
informations qui rendent les profils comparables du point de vue de la sociabilité (comparaison
du nombre d’amis, du nombre de commentaires reçus). L’identité numérique de l’utilisateur du
web 2.0 repose davantage sur les traces de ses activités en ligne (identités agissante et calculée)
que sur les informations qu’il déclare volontairement pour se présenter (identité déclarative),
comme c’était le cas dans le web 1.0 (Georges, 2009, 2010 ; et al., 2009). Du web 1.0 au
web dynamique, les interfaces se sont développées en valorisant une présentation éphémère
du sujet qui n’existe que parce qu’il se manifeste aux autres en continu.
15 Ces résultats confirment la force du processus d’alterdocumentation : les données déclaratives
sont émancipées du champ de maîtrise de l’utilisateur par une computation explicite du
système. Les problèmes posés par ce phénomène sont non seulement la confidentialité des
données personnelles, mais aussi l’intégrité de leur lecture par le système : le processus de
6. Pratiques informationnelles et identités numériques 6
Études de communication, 35 | 2010
recomposition et de computation des traces implique une grille interprétative implicite portée
par l’interface ; elle valorise par exemple, dans Facebook, les pratiques de consommation
du numérique (par exemple : avoir beaucoup d’amis dans sa boîte d’amis, de nombreux
commentaires valorisants sur son mur, publiés par des personnes ayant une photographie jugée
attrayante cf. Zywica et Danowski, 2008). Or, transférée dans le cadre des bibliothèques,
la consommation est celle de produits culturels : dès lors, accumuler les commentaires
d’ouvrages et les captures à visée de participation à la constitution de collections spécifiques
permet de valoriser la facette culturelle voire créative de la présentation de soi. Par exemple
l’outil de réseaux sociaux Academia.edu propose aux utilisateurs de se présenter par les articles
qu’ils ont écrits mais aussi par leurs notes de lecture, de sorte que la relation sociale s’opère en
partie par la mise à disposition de documents informatifs. Dans cet esprit de mise à disposition
sur le modèle de la diffusion, les demandes d’amis ne sont pas le produit d’une procédure
d’engagement-validation réciproque, comme c’est le cas dans la plupart des outils de réseaux
sociaux (Linkedin, Facebook, Myspace), mais sur le principe du suivi comme dans l’outil
Twitter (« Follow me ») de diffusion d’informations : la présentation de soi par le partage et
la diffusion d’informations conduit à une communication sur le modèle du suivi/suiveur. Ce
dispositif permet de modérer la part de consommation sociale implicite de nombreux outils
du web 2.0 pour privilégier une modalité de relation fondée sur la curiosité et le désir d’être
informé, plutôt que par la tentation du paraître.
16 Le modèle et les méthodes de mesure employées dans notre recherche ont permis de distinguer
de grandes tendances comme celles du web social à dessaisir l’utilisateur de la maîtrise de
ses traces. Toutefois, cette méthodologie présente des biais relatifs à l’échantillonnage des
informations. D’une part, les informations déclaratives sont bien des re-présentations de
soi situées dans un environnement communicationnel, elles ne sont pas fiables : 30 % des
adolescents mentiraient sur leur âge, leur ville et leur statut social (Lenhart, 2007) : ce biais
est propre à la plupart des présentations de soi informatisées. D’autre part, les fonctionnalités
de gestion de la visibilité des informations émises (« être ami avec X » signifie « être
visible pour X » dans Facebook) rend l’échantillonnage par recueil manuel des informations
très subjectif, puisque seuls les amis d’une personne-cible peuvent être observés : il est
alors nécessaire d’intégrer à l’analyse le caractère participant de ce type d’échantillonnage,
représentatif des personnes fréquentées par la personne-cible (Georges, 2009). Le recueil
automatisé par création d’un programme spécifique de moissonnage d’informations2
(Georges
et al., 2009) permet de contrecarrer ce biais, mais se heurte à un nouveau biais : les personnes
donnant leur accord présentent une faible activité actuelle. Ce biais est propre à des systèmes
conçus sur une procédure d’engagement-validation réciproque des amis (Linkedin, Facebook,
Myspace), tandis que les systèmes fondés une procédure de suivi et de diffusion (Twitter,
Adademia.edu) laissent les profils visibles par tous.
Visualisation des données : SIC et Sciences Informatiques
17 Pour visualiser les données recueillies, nous avons eu recours dans la partie de la recherche
consacrée au changement de paradigme de représentation identitaire, à des graphes-radar.
Dans un second temps, dans le cadre d’une collaboration avec le LIRMM, nous avons utilisé
des graphes nœud-lien pour questionner la corrélation entre le comportement déclaratif et
les activités de partage (partage social : groupes, amis communs ; partage de médias :
photos cf. fig. 5).
18 Les graphes-radar (fig. 4) ont pour qualité d’être d’une lecture intuitive et sont particulièrement
adaptés à la représentation de l’identité numérique car ils permettent de visualiser une catégorie
d’informations sur chaque axe, tout en signifiant bien par le croisement des axes en un point
que chacun de ces axes participe de la caractérisation d’un même référent (un utilisateur ou
un ensemble d’utilisateurs).
7. Pratiques informationnelles et identités numériques 7
Études de communication, 35 | 2010
Figure 4 : Graphes « radar » de l’identité numérique. « Population totale » (ligne 1) :
fréquence moyenne des utilisateurs hyper-visibles (trait continu épais) et des utilisateurs
cachés (trait pointillé épais) ; graphes d’un utilisateur caché (ligne 2) et d’un utilisateur
hyper-visible (ligne 3) (Georges, 2009 : 21).
19 Les graphes nœud-lien sont utilisés dans le domaine de la visualisation de connaissances
(Herman et al., 2000 ; Artignan et al., 2009) et pour visualiser les relations interindividuelles
dans les réseaux sociaux en ligne (Mutton, 2004 ; White, 2008 : 8, 204). En collaboration
avec une équipe du LIRMM spécialisée en visualisation, nous avons choisi d’utiliser ces
graphes pour visualiser la structuration du lien social par des éléments de l’identité calculée
visibles sur les profils utilisateurs (nombre de groupes communs, d’amis communs et de
tags photo). Les utilisateurs déclarant un grand nombre d’informations (hypervisibles) ont-ils
tendance à partager des activités ou des documents avec d’autres utilisateurs hypervisibles ?
Le jeu de données et le nombre d’informations sont encore insuffisants pour produire une
8. Pratiques informationnelles et identités numériques 8
Études de communication, 35 | 2010
analyse qualitative solide (cf. : Georges et al., 2009), toutefois cet outil se distingue des outils
de visualisation des relations d’amitié déclarées en proposant une analyse croisée, à la fois
qualitative et quantifiée, des traces de partage : ainsi, le croisement de deux types de données
(exemple fig. 5 : sociatifs et possessifs cf. Georges, 2009).
Figure 5 : Vues de profils d’utilisateurs individuels (de a. à d.) et vue collective de 8
utilisateurs dans Facebook (e.) (Georges et al., 2009)
20 Notre projet, né de la construction d’un modèle et d’une approche quantifiée en SIC, s’est
enrichi de la collaboration avec l’informatique par le développement d’outils pour l’analyse
de l’identité numérique et de l’impact des protocoles sur les usages (fig. 6). La posture propre
à chaque discipline s’est peu à peu précisée (Georges et al., 2010). L’informatique souhaite
concevoir et mettre en place de nouveaux dispositifs technologiques : augmentation du nombre
de profils visualisés, intégration d’un algorithme de fouille de données regroupant en clusters
des profils similaires, utilisation d’autres indices visuels et de visualisations en 3D. Les SIC
interviennent dans chacune de ces dimensions, en nourrissant le projet par l’orientation
des questionnements sur les usages : définition du protocole d’expérimentation, choix des
informations à visualiser, choix et recadrage des graphes, analyse.
Figure 6 : Complémentarité interdisciplinaire
9. Pratiques informationnelles et identités numériques 9
Études de communication, 35 | 2010
Conclusion
21 Cet article envisage l’intégration possible des réseaux sociaux en ligne dans les bibliothèques
dans la perspective de la valorisation des collections, de l’ouverture à de nouveaux publics,
de la participation des lecteurs à la documentarisation. Quels bénéfices présentent les outils
de réseaux sociaux pour lecteur ? Les relations entre les utilisateurs des réseaux sociaux en
ligne se déploient via les informations présentées sur leur profil : en interagissant avec le
dispositif et en commentant des ouvrages ou des médias, le lecteur-utilisateur construit son
identité informatisée. La conception d’un projet d’intégration des réseaux sociaux dans les
bibliothèques repose sur l’adéquation du dispositif aux usages et à la représentation identitaire
du lecteur. La lecture synthétique d’un modèle de l’identité numérique et de son application
quantifiée en utilisant les outils de visualisation, à la lumière de la notion d’alterdocumentation,
dans le contexte des pratiques informationnelles des lecteurs, a mis en lumière des pistes en
vue de la conception de dispositifs du web social adaptés aux bibliothèques et de l’analyse de
leurs usages. D’une part, le partage de commentaires sur des ouvrages et la valorisation par
les lecteurs de médias sur leur profils, considérés comme participant de la présentation sociale
de soi, favoriseraient l’investissement personnel dans ces activités par leur intégration dans
une dynamique de construction de l’identité sociale informatisée. D’autre part, le typage des
liens interpersonnels sur le modèle du suivi-suiveur (Twitter, Academia.edu) plutôt que sur le
modèle de la validation réciproque (Linkedin, Facebook) impliquerait quant à lui un processus
de communication interpersonnel propice au partage des connaissances.
Bibliographie
Artignan, G., Hascoët, M. et Lafourcade, M., (2009), Multiscale Visual Analysis of Lexical Networks,
IV’09 : 13th
International Conference Information Visualisation, July 15-17, 685-690.
Chaudiron, S. et Ihadjadene, M., (2002), Quelle place pour l’usager dans l’évaluation des SRI ?,
in Recherches récentes en Sciences de l’Information, convergences et dynamiques, Actes du colloque
MICS-LERASS, Toulouse, ADBS Éditions, 21-22 mars 2002, 211-233.
Choo, C. W., (1996), The Knowing Organization, How organizations use information to construct
meaning, create knowledge and make decision, International journal of information management,
Vol. 16, n° 5, 329-340.
Ertzscheid, O., (2009), L’homme, un document comme les autres, Hermès, n° 53, CNRS Éditions, Paris,
33-40, 1ére
version consultable dans Archives SIC : L’homme est un document comme les autres : du
World Wide Web au World Life Web : sic_0037745.
Georges, F., (2009), Identité numérique et Représentation de soi : analyse sémiotique et quantitative de
l’emprise culturelle du web 2.0, Réseaux, Vol. 2, n° 154, 165-193.
Georges, F., Seilles, A., Artignan, G., Arnaud, B., Rodriguez, N., Hascoët, M., Sallatin, J. et Dresp-
Langley, B., (2009), Sémiotique et visualisation de l’identité numérique : une étude comparée de
Facebook et Myspace, Actes de la conférence H2PTM’09, Paris, Hermès, 257-268.
Georges, F., Seilles, A. et Sallantin, J., (2010), Sciences de l’information et de la Communication
et Sciences Informatiques : vers une approche quantifiée de la Représentation de soi dans la
Communication Médiée par Ordinateur, 17e
Congrès de la SFSIC, 23-26 juin, Dijon.
Henneron, G., Metzger, J. et Polity, Y., (1997), Information et activité professionnelle, Rapport
Intermédiaire en sciences sociales et humaines, Ersico, Univ. Lyon 3.
Herman, I., Melançon, G. et Marshall, M. S., (2000), Graph visualization and navigation in
information visualization : A survey, IEEE Transactions on Visualization and Computer Graphics, Vol. 6,
n° 1, 24-43.
Lenhart, A. et Madden, M., (2007), Teens, Privacy & Online Social Networks, Pew Internet &
American Life Project, Washington.
Mutton, P., (2004), Inferring and Visualizing Social Networks on Internet Relay Chat, Proceedings of
Information Visualisation IV’04, 35-43.
Sarméjeanne, V., (2001), La recherche d’information pour l’enseignement, Thèse de doctorat,
Univ. Lyon 3.
11. Pratiques informationnelles et identités numériques 11
Études de communication, 35 | 2010
Résumés
Cet article envisage l’intégration possible des réseaux sociaux en ligne en bibliothèque et
questionne ses enjeux dans les pratiques informationnelles et les identités documentaires
des lecteurs. La lecture d’un modèle de l’identité numérique à la lumière de la notion
d’alterdocumentation fait apparaître des pistes pour la conception de tels dispositifs et
l’analyse des usages. Le partage de documents favoriserait l’engagement des lecteurs par sa
participation au processus de présentation de soi informatisée ; le modèle du lien interpersonnel
suivi/suiveur serait plus favorable au développement des activités de partage de connaissances
que le modèle de la validation réciproque.
Information Practices and Digital Identities
This paper examines the possible integration of online social networks into libraries and their
consequences on information practices and digital identities. Focusing on digital identities and
resorting to the notion of “alter-documentation” offers new avenues for the design and use
analysis of such mechanisms. Document-sharing favors reader commitment as it participates
in the process of digital self-presentation. The model of followed/follower interpersonal
relationships is more conducive to knowledge-sharing activities than the model of mutual
validation.
Entrées d’index
Mots-clés : communication médiée par ordinateur, identité numérique, document,
représentation de soi, pratique informationnelle, données personnelles, réseau social,
partage de médias
Keywords : computer mediated communication, digital identity, document, information
practice, self-representation, personal data, media sharing, social network