SlideShare une entreprise Scribd logo
1  sur  5
Télécharger pour lire hors ligne
CFDT. FR
@CFDT
/la.CFDT
1/5
ORDONNANCES :
UNE OCCASION MANQUÉE
POUR MODERNISER
LES RELATIONS DE TRAVAIL
La CFDT s’est engagée ces dernières années dans de nombreuses réformes pour moderniser
les relations sociales et créer de nouveaux droits pour les salariés. Pour la CFDT ces réformes
nécessitaient d’être totalement mises en place et évaluées avant d’envisager de nouvelles
évolutions.
La CFDT a néanmoins abordé la concertation qui a précédé les ordonnances en considérant
que c’était l’occasion d’avancer vers des relations sociales marquées par plus de maturité,
plus de responsabilité, plus de démocratie sociale.
Car c’est bien de la qualité du dialogue social que dépendent à la fois le bien-être au travail
des salariés et le dynamisme économique des entreprises.
Pour la CFDT, l’entreprise est un bien commun, un lieu de création collective qui implique
un partage du pouvoir, la confrontation des logiques et la recherche de compromis entre
les employeurs et les salariés représentés par les organisations syndicales.
Certaines mesures phares des ordonnances vont dans le sens défendu par la CFDT.
Mais elles sont déséquilibrées par d’autres mesures qui les rendent dangereuses,
en particulier dans les petites entreprises, et qui font du projet général une occasion
manquée pour moderniser les relations de travail dans notre pays.
La CFDT est favorable au développement de la négociation dans l’entreprise, au plus près
des salariés et des problèmes à résoudre. Dans le même temps, le rôle régulateur de la branche
doit être renforcé dans les domaines où c’est nécessaire pour éviter que ne se développe
une concurrence exacerbée au détriment des conditions d’emploi et de travail. Sur ce plan,
nous nous félicitons d’avoir été entendus dans la concertation et satisfaits des équilibres trouvés.
Nous approuvons en particulier le rôle donné à la branche sur les questions relevant de la qualité
de l’emploi.
Mais nous ne pouvons accepter que le renforcement de la négociation d’entreprise ne soit
pas accompagné des moyens nécessaires pour que la négociation soit partout équilibrée
et loyale : en particulier la possibilité laissée à l’employeur de négocier sans un élu syndiqué
ou mandaté dans les moins de 50, et pire, le pouvoir unilatéral accordé à l’employeur dans
les TPE de moins de 10 voire 20 salariés, assorti d’une pseudo-consultation des salariés
dont le lien de subordination n’est pas rééquilibré par une organisation collective.
Ces choix traduisent une conception dépassée du pouvoir patronal dans l’entreprise.
De même, l’occasion d’ouvrir des domaines à la codécision n’a pas été réellement saisie,
tout comme le gouvernement n’a pas choisi de renforcer la place des représentants des salariés
dans les conseils d’administration ou de surveillance. Ni même d’éviter que certaines entreprises
ne profitent de la structuration de leur capital pour s’en affranchir. Il faut relever aussi que
l’application retardée de l’accord majoritaire est incohérente avec le projet, et laissera trop
de temps à certains employeurs pour déroger au Code du travail ou à l’accord de branche
sans la garantie d’un accord majoritaire.
Enfin, pourquoi faire confiance à la négociation d’entreprise mais pas sur le regroupement
des IRP ? Ce choix de la marche forcée pour imposer un cadre standard, sans rechercher
les conditions les mieux adaptées à chaque entreprise, est en contradiction totale avec la volonté
de renforcer le dialogue social au plus près des réalités économiques et sociales de chaque
entreprise. Nous attendons sur ce plan que les moyens soient renforcés, tant en possibilité
d’expertise qu’en termes de mandats et d’heures de délégation.
ORDONNANCES :
L’ANALYSE DE LA CFDT
11 SEPTEMBRE 2017
CFDT. FR
@CFDT
/la.CFDT
2/5
ORDONNANCES :
L’ANALYSE DE LA CFDT
11 SEPTEMBRE 2017
Sur l’ordonnance visant à « sécuriser, simplifier et moderniser les relations de travail »
nous relevons positivement l’augmentation des indemnités légales de licenciement, mais nous
demandions une revalorisation plus importante. La comparaison des dispositions en vigueur dans
les autres pays européens doit valoir pour ce domaine comme pour d’autres.
Mais cette ordonnance contient beaucoup de dispositions que nous désapprouvons,
sur le contentieux prud’homal et le périmètre du licenciement économique. Si nous avons
été partiellement entendus sur certaines de nos propositions, la rédaction reste éloignée
de l’équilibre et sécurise bien davantage les employeurs que leurs salariés.
ANALYSE CFDT DES ORDONNANCES
1. Dispositions relatives
au « renforcement de la négociation collective »
Cette ordonnance porte en particulier sur l’articulation entre les accords de branche
et d’entreprise et avec le contrat de travail. Elle pose comme premier principe la primauté
de l’accord d’entreprise sur l’accord de branche. Les domaines où la branche prime sont
les exceptions.
Trois domaines de négociation distincts sont définis :
Les domaines réservés : ceux où l’accord de branche prime sur l’accord d’entreprise.
Les domaines où la branche peut choisir de verrouiller ou permettre aux accords d’entreprise
de faire différemment.
L’ensemble des autres domaines où l’accord d’entreprise prime sur l’accord de branche.
Nous avons réussi dans la concertation à préserver un ensemble de domaines toujours
réservés à la branche qui permettent qu’elle joue son rôle de régulation :
Les salaires minima, les classifications, l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes,
la mutualisation des fonds de financement du paritarisme et de la formation professionnelle.
Un nouveau domaine de régulation au niveau de la branche est ajouté, comme nous l’avons
demandé : la « qualité de l’emploi » qui couvre la régulation du temps partiel (nous avons
préservé le rôle de la branche sur le seuil minimal de 24 heures), les conditions de recours
aux contrats courts (CDD et missions d’intérim : durée maximale, conditions de succession et
de renouvellement) et la durée de la période d’essai. Les motifs de recours au CDD et la prime
de précarité restent définis par la loi. L’encadrement du CDI de chantier relève de la branche
dans ce « paquet » qualité de l’emploi ; alors qu’il a été longtemps question d’ouvrir le recours
direct aux entreprises, celui-ci sera conditionné pour l’avenir à un accord de branche étendu.
La protection sociale complémentaire et la prévoyance restent dans le champ de la branche.
Nous avons fortement pesé après la bilatérale du 23 août pour contrer les velléités de la faire
descendre au niveau entreprise, ce qui aurait remis en cause la logique de mutualisation
des risques et de solidarité.
La prévention des risques professionnels, l’insertion professionnelle et le maintien dans l’emploi
des personnes handicapées, le droit syndical conventionnel et certaines primes liées
aux conditions de travail des salariés (travaux dangereux ou insalubres) pourront toujours
être verrouillés par la branche ou renvoyés à la négociation d’entreprise.
En dehors de ces domaines, une très large liberté contractuelle est laissée aux accords
d’entreprise sur le temps de travail, la plupart des primes, les indemnités de rupture de contrat,
avec un ordre public réduit la plupart du temps aux règles fixées par l’OIT et le droit européen,
notamment en matière de durée du travail et de régulation des contrats. À défaut d’accord,
les règles applicables (droit supplétif) restent à droit constant.
L’ordonnance consacre la primauté de l’accord collectif sur le contrat de travail en élargissant
le champ des accords en faveur de l’emploi qui s’imposent au contrat de travail du salarié et en
harmonisant les différents dispositifs existants (accords en faveur de l’emploi, accords RTT, AME).
Elle prévoit notamment que le salarié licencié suite au refus de la modification de son contrat
de travail bénéficie d’un abondement sur son CPF (il devrait être fixé à 100 heures par décret).
CFDT. FR
@CFDT
/la.CFDT
3/5
ORDONNANCES :
L’ANALYSE DE LA CFDT
11 SEPTEMBRE 2017
L’ordonnance prévoit également :
L’accélération du chantier de restructuration des branches : l’échéance du processus de fusion
des branches est avancée d’un an (soit août 2018).
Les accords de branche devront systématiquement prévoir des dispositions spécifiques pour
les entreprises de moins de 50 salariés (cela deviendra une condition d’extension des accords).
2. Dispositions concernant les règles de négociation dans l’entreprise,
la représentation du personnel, les informations-consultations
et l’expertise.
TPE, MOINS DE 11 SALARIÉS
Il n’y a pas de changement concernant les Commissions paritaires régionales
interprofessionnelles (CPRI) et leurs prérogatives.
En revanche, les ordonnances reconnaissent la possibilité, dans les entreprises de moins
de 11 salariés, pour les employeurs de déroger au Code du travail de manière unilatérale.
Ces modifications doivent être approuvées par 2/3 des salariés. Cette possibilité est également
ouverte dans les entreprises de moins de 20 salariés qui n’ont pas d’élu du personnel.
L’introduction de ce pseudo-référendum dans les TPE représente pour la CFDT un grave
contournement du dialogue social, dangereux pour les garanties de l’ensemble des salariés des
plus petites entreprises, notamment en matière de temps de travail, soumises, de fait, à la seule
décision de l’employeur sans les garanties de loyauté et d’équilibre entre les parties qu’apporte
l’intervention syndicale.
ENTREPRISES DE 11 À 49 SALARIÉS
L’ordonnance instaure un conseil social et économique (CSE) dès que le seuil de 11 salariés
est dépassé. Les prérogatives de ce CSE en dessous de 50 salariés restent les mêmes que celles
du ou des DP.
Au niveau des règles de négociation, les entreprises de 20 à 49 salariés échappent au pouvoir
unilatéral de l’employeur comme cela avait été longtemps envisagé et revendiqué par le patronat.
L’accord collectif reste la règle. S’il y a un délégué syndical dans l’entreprise, la négociation
s’engagera obligatoirement avec lui. À défaut de DS, il n’y aura plus de priorité au mandatement
syndical. Cela signifie que l’employeur pourra indifféremment négocier avec un élu sans étiquette
ou un élu/salarié mandaté par une organisation syndicale. Là encore, le gouvernement va à
l’encontre du renforcement du dialogue social en cédant aux visions archaïques du patronat.
ENTREPRISES DE PLUS DE 50 SALARIÉS.
Les trois IRP fusionnent (DP/CE/CHSCT) au sein du conseil social et économique (CSE).
Il n’y aura plus de possibilité de les conserver, même par voie d’accord. La CFDT est en désaccord
avec ce choix. Elle demandait qu’en ce domaine aussi, ce soit la négociation d’entreprise
qui organise les IRP de façon adaptée à des réalités très diverses.
Ce CSE regroupe les différentes compétences des IRP actuelles et conserve leurs prérogatives
(personnalité morale, budget, capacité d’action en justice, recours à l’expertise). Il est mis en
place au niveau de l’entreprise et de chaque établissement distinct s’ils sont reconnus.
L’appréciation du périmètre « d’établissement » se faisant selon une définition restrictive, ce qui
fait craindre une baisse du nombre de représentants du personnel en proximité. Il sera toutefois
possible de désigner des délégués de proximité, par voie d’accord d’entreprise.
Une commission spécifique santé, sécurité et conditions de travail sera impérativement mise
en place dès 300 salariés et sur les sites particulièrement sensibles (installation nucléaire ou
Seveso). Elle pourra également être mise en place en dessous de 300 salariés par voie d’accord.
Au niveau des règles de négociation, en cas d’accord minoritaire (moins de 50 %), les règles
de consultation des salariés évoluent à la marge : l’employeur devrait désormais avoir l’initiative
de la consultation, conjointe avec les organisations signataires, sans toutefois pouvoir l’activer en
cas d’accord inférieur à 30 % (ce qui avait été envisagé et que nous avons vivement combattu).
La CFDT a revendiqué et obtenu que les nouvelles règles de validité des accords (50 % ou 30 %
soumis à consultation) s’appliquent à l’ensemble des nouveaux domaines où l’accord d’entreprise
prime (cf. ordonnance 1). Néanmoins ces nouvelles règles de validité sont fixées au 1er
 mai 2018
ce qui constitue un risque de signature d’accord dérogatoire à seulement 30 % d’ici le 1er
 mai 2018.
CFDT. FR
@CFDT
/la.CFDT
4/5
ORDONNANCES :
L’ANALYSE DE LA CFDT
11 SEPTEMBRE 2017
Enfin, un « conseil d’entreprise », mis en place par voie conventionnelle, permettra d’inclure
au sein du CSE la fonction de négociation. C’est l’accord lui-même qui définira les règles
de négociation en son sein.
Au chapitre des moyens syndicaux la concertation n’est pas terminée quant au nombre
de mandats et au volume d’heures de délégation qui relèvent d’un décret qui sera pris dans
un second temps. Une plus grande souplesse dans l’annualisation et la mutualisation des heures
semble toutefois acquise.
Les expertises cesseront d’être prises en charge à 100 % mais seront financées par l’employeur
à hauteur de 80 % et 20 % par le CSE. Certains sujets continuent toutefois à être intégralement
pris en charge (l’expertise dans le cadre de la consultation sur la situation économique et
financière de l’entreprise, en cas de PSE et en cas de risques graves).
En matière d’élections professionnelles, la principale nouveauté reste la limitation du nombre
de mandat successif, limité à 3 (sauf dans les entreprises de moins de 50 salariés et sauf accord
contraire).
La CFDT avait réclamé plusieurs ajustements concernant la règle de la mixité proportionnelle,
pour corriger plusieurs difficultés pratiques dans la composition des listes. Nos demandes
sur ces sujets ont été entendues et intégrées.
3. Ordonnance visant à « sécuriser, simplifier
et moderniser les relations de travail »
Cette 3e
ordonnance a pour ambition de « sécuriser, simplifier et moderniser les relations
de travail » et notamment les ruptures de contrats. Ce volet renferme un nombre important
de mesures disparates et critiquables en ce qu’il arroge une plus grande flexibilité
à l’employeur au détriment de la sécurité des salariés et de la justice sociale.
LES RÈGLES DE LICENCIEMENT ÉVOLUENT
Comme annoncé, un barème est imposé aux juges des conseils de prud’hommes et des cours
d’appel, en cas de licenciement abusif. Ce qui signifie que si un employeur est condamné pour
licenciement sans cause réelle et sérieuse, les dommages et intérêts seront limités à un certain
montant. Ce qui, pour la CFDT, peut amener à ne pas indemniser correctement un préjudice.
Dans le détail, le barème serait constitué d’un plancher allant de 15 jours (pour les plus petites
entreprises) jusqu’à 3 mois de salaire, et d’un plafond, augmentant progressivement en fonction
de la seule ancienneté du salarié (de 1 mois de salaire jusqu’à 20 mois pour les salariés en poste
depuis 30 ans). Ce plafond pourrait toutefois être déverrouillé dans les cas de licenciement
les plus graves (discrimination, harcèlement, violation d’une liberté fondamentale).
La CFDT avait réclamé une revalorisation globale et ambitieuse (doublement) des indemnités
légales pour l’ensemble des salariés licenciés (ce qui devrait toucher environ
1,5 million de personnes par an en prenant en compte les ruptures conventionnelles), dans
un objectif de sécurisation des parcours professionnels. Nous avons obtenu une revalorisation
de 25 % (soit 1/4 de mois par année d’ancienneté, au lieu de 1/5 actuellement).
AUTRE MESURE VISANT À LIMITER LES RECOURS CONTENTIEUX
Le délai de recours aux prud’hommes en cas de rupture du contrat est réduit. Fixée à 24 mois en
2013, la prescription devait être réduite à 6 mois (durée annoncée lors de la bilatérale du 23 août).
La CFDT a réussi à ce que le délai soit fixé à 12 mois pour les licenciements économiques et
personnels. Des délais de recours plus longs persisteraient toutefois : 3 ans pour les rappels de
salaire, 5 ans en cas de discrimination et harcèlement et 10 ans pour la réparation des dommages
corporels.
Enfin la procédure de licenciement sera davantage sécurisée pour les employeurs à qui des
formulaires-types seront proposés pour éviter d’éventuelles erreurs dans la rédaction de la lettre
de licenciement et pour rappeler les droits et obligations de chaque partie. De nouvelles facultés
seront également ouvertes, pour l’employeur de compléter « les insuffisances de motivation »
de la lettre et éviter que ces insuffisances ne soient assimilées à des absences de cause réelle
et sérieuse, et pour le salarié de demander un complément de motivation.
CFDT. FR
@CFDT
/la.CFDT
5/5
ORDONNANCES :
L’ANALYSE DE LA CFDT
11 SEPTEMBRE 2017
LICENCIEMENT ÉCONOMIQUE
Le périmètre pour évaluer les difficultés économiques d’une entreprise qui appartient
à un groupe est fixé au plan national comme c’était annoncé. Nous contestons cette modification
que le gouvernement justifie par le fait que c’est le cas dans la plupart des pays européens.
Surtout nous regrettons que cette possibilité ne soit pas accompagnée d’un renforcement
de l’accès à l’information des représentants du personnel afin de vérifier l’absence d’organisation
volontaire des difficultés économiques.
En revanche, le relèvement des seuils de déclenchement des PSE, un temps envisagé,
a finalement pu être repoussé.
La modification de l’encadrement de la négociation des plans de départs volontaires (PDV),
présentés comme des « ruptures conventionnelles collectives », va toutefois permettre à nombre
de ruptures d’échapper aux règles du licenciement économique. Ces accords de plan de départ
volontaire seront soumis à la validation de l’administration, qui en contrôlera le contenu
et la procédure.
Les offres de reclassement en France, jusqu’alors obligatoirement adressées directement par
écrit au salarié, pourront désormais leur être communiquées par tout moyen via une liste. Pour
les offres à l’étranger, il n’y aura plus d’obligation pour l’employeur de les proposer à ses salariés.
Autre évolution, l’adaptation de la loi dite « Florange » qui offre la possibilité pour l’employeur
de licencier une partie des salariés avant leur transfert. Cette possibilité reste conditionnée
à la présentation d’une offre par le repreneur, mais les ordonnances abaissent considérablement
le seuil qui passe de 1 000 à 50 salariés.
Une satisfaction à mettre à l’actif de la CFDT et de son réseau militant qui avait donné l’alerte
sur le sujet : une nouvelle voie de recours plus efficace verra le jour devant les prud’hommes,
avec le recours à un expert médical en cas de contestation des avis d’inaptitude rendus
par le médecin du travail.
4. Ordonnance relative au compte professionnel
de prévention (pénibilité)
Cette ordonnance traduit l’évolution du compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P)
en compte professionnel de prévention (C2P) présentée par la ministre début juillet : maintien
des 10 critères, mais une gestion différenciée pour 4 d’entre eux (décision médicale). La mise
en œuvre concrète est renvoyée à de nouveaux décrets.
Pour les quatre facteurs de pénibilité dont les droits seront liés à une incapacité permanente,
l’ordonnance réintroduit, par rapport à ce qui était prévu en juillet, la possibilité pour un salarié
de bénéficier d’un abondement de son compte personnel de formation.
L’évolution du financement confirme la suppression des cotisations spécifiques et acte
que les dépenses seront couvertes par la branche AT/MP de la sécurité sociale.
La CFDT prend acte du fait que la reconnaissance de la pénibilité est préservée. Mais elle déplore
que le choix de la réparation, au travers de la reconnaissance AT-MP, et non de la prévention, ait
été privilégié pour les 4 facteurs exclus.
Les belles ambitions affichées en amont de la réforme, ont été impactées
par des visions passéistes qui considèrent les organisations syndicales comme
des obstacles à contourner le plus possible, et l’entreprise comme une propriété
privée refermée sur elle-même. Ainsi le gouvernement se refuse à reconnaître
vraiment que le syndicalisme réformiste recueille la confiance d’une majorité
des salariés dans notre pays.

Contenu connexe

Tendances

Volentis support petits déjeuners 6 et 8 mars 18
Volentis support petits déjeuners 6 et 8 mars 18Volentis support petits déjeuners 6 et 8 mars 18
Volentis support petits déjeuners 6 et 8 mars 18VOLENTIS
 
Le Statut De La DéLéGation Syndicale
Le Statut De La DéLéGation SyndicaleLe Statut De La DéLéGation Syndicale
Le Statut De La DéLéGation SyndicaleCNE 218
 
Doc d'orientation négociation nationale interprofessionnelle sur le contrat d...
Doc d'orientation négociation nationale interprofessionnelle sur le contrat d...Doc d'orientation négociation nationale interprofessionnelle sur le contrat d...
Doc d'orientation négociation nationale interprofessionnelle sur le contrat d...Nathalie SALLES
 
Tract Situation Associative Nao 022010
Tract Situation Associative Nao 022010Tract Situation Associative Nao 022010
Tract Situation Associative Nao 022010guest723473
 
01.RepréSentativité 17 12 08
01.RepréSentativité  17 12 0801.RepréSentativité  17 12 08
01.RepréSentativité 17 12 08Francois Bardel
 
Bref survol des ordonnances réformant le droit du travail
Bref survol des ordonnances réformant le droit du travailBref survol des ordonnances réformant le droit du travail
Bref survol des ordonnances réformant le droit du travailLextenso
 
Rapport final Négocier l’égalité professionnelle entre les femmes et les homm...
Rapport final Négocier l’égalité professionnelle entre les femmes et les homm...Rapport final Négocier l’égalité professionnelle entre les femmes et les homm...
Rapport final Négocier l’égalité professionnelle entre les femmes et les homm...Egalco
 
Délégués du personnel
Délégués  du personnelDélégués  du personnel
Délégués du personnelsoukaina mahir
 
Contrat de generation_19_octobre_2012
Contrat de generation_19_octobre_2012Contrat de generation_19_octobre_2012
Contrat de generation_19_octobre_2012Nicolas BONDU
 
Guide pratique egalite professionnelle Medef
Guide pratique egalite professionnelle MedefGuide pratique egalite professionnelle Medef
Guide pratique egalite professionnelle MedefEgalco
 
Fixez les bases du dialogue social !
Fixez les bases du dialogue social !Fixez les bases du dialogue social !
Fixez les bases du dialogue social !Patrick Namotte
 
Kit tpe contrat de génération
Kit tpe contrat de générationKit tpe contrat de génération
Kit tpe contrat de générationSociété Tripalio
 
Projet d'ANI sur le dialogue social - version du 15 décembre 2014
Projet d'ANI sur le dialogue social - version du 15 décembre 2014Projet d'ANI sur le dialogue social - version du 15 décembre 2014
Projet d'ANI sur le dialogue social - version du 15 décembre 2014Société Tripalio
 
Assurer l ́égalité professionnelle entre les femmes et les hommes FO
Assurer l ́égalité professionnelle entre les femmes et les hommes FOAssurer l ́égalité professionnelle entre les femmes et les hommes FO
Assurer l ́égalité professionnelle entre les femmes et les hommes FOEgalco
 
Une entente de 7 ans entre Écolait et ses employés | RESSOURCES HUMAINES
Une entente de 7 ans entre Écolait et ses employés | RESSOURCES HUMAINES Une entente de 7 ans entre Écolait et ses employés | RESSOURCES HUMAINES
Une entente de 7 ans entre Écolait et ses employés | RESSOURCES HUMAINES CLDEM
 
Proposition 2 - rémunération des dirigeants - instituer une clause anti abus
Proposition 2 - rémunération des dirigeants - instituer une clause anti abus Proposition 2 - rémunération des dirigeants - instituer une clause anti abus
Proposition 2 - rémunération des dirigeants - instituer une clause anti abus Institut Protection Sociale
 
Congédiement des cadres supérieurs
Congédiement des cadres supérieursCongédiement des cadres supérieurs
Congédiement des cadres supérieursDavid Gauthier
 
Synthèse du rapport de Jean-Denis Combrexelle
Synthèse du rapport de Jean-Denis CombrexelleSynthèse du rapport de Jean-Denis Combrexelle
Synthèse du rapport de Jean-Denis CombrexelleFrance Stratégie
 
Document d'orientation sur la réforme du marché du travail
Document d'orientation sur la réforme du marché du travailDocument d'orientation sur la réforme du marché du travail
Document d'orientation sur la réforme du marché du travailNathalie SALLES
 

Tendances (20)

Volentis support petits déjeuners 6 et 8 mars 18
Volentis support petits déjeuners 6 et 8 mars 18Volentis support petits déjeuners 6 et 8 mars 18
Volentis support petits déjeuners 6 et 8 mars 18
 
Le Statut De La DéLéGation Syndicale
Le Statut De La DéLéGation SyndicaleLe Statut De La DéLéGation Syndicale
Le Statut De La DéLéGation Syndicale
 
Doc d'orientation négociation nationale interprofessionnelle sur le contrat d...
Doc d'orientation négociation nationale interprofessionnelle sur le contrat d...Doc d'orientation négociation nationale interprofessionnelle sur le contrat d...
Doc d'orientation négociation nationale interprofessionnelle sur le contrat d...
 
Tract Situation Associative Nao 022010
Tract Situation Associative Nao 022010Tract Situation Associative Nao 022010
Tract Situation Associative Nao 022010
 
01.RepréSentativité 17 12 08
01.RepréSentativité  17 12 0801.RepréSentativité  17 12 08
01.RepréSentativité 17 12 08
 
Bref survol des ordonnances réformant le droit du travail
Bref survol des ordonnances réformant le droit du travailBref survol des ordonnances réformant le droit du travail
Bref survol des ordonnances réformant le droit du travail
 
Rapport final Négocier l’égalité professionnelle entre les femmes et les homm...
Rapport final Négocier l’égalité professionnelle entre les femmes et les homm...Rapport final Négocier l’égalité professionnelle entre les femmes et les homm...
Rapport final Négocier l’égalité professionnelle entre les femmes et les homm...
 
Délégués du personnel
Délégués  du personnelDélégués  du personnel
Délégués du personnel
 
Contrat de generation_19_octobre_2012
Contrat de generation_19_octobre_2012Contrat de generation_19_octobre_2012
Contrat de generation_19_octobre_2012
 
Guide pratique egalite professionnelle Medef
Guide pratique egalite professionnelle MedefGuide pratique egalite professionnelle Medef
Guide pratique egalite professionnelle Medef
 
Fixez les bases du dialogue social !
Fixez les bases du dialogue social !Fixez les bases du dialogue social !
Fixez les bases du dialogue social !
 
Kit tpe contrat de génération
Kit tpe contrat de générationKit tpe contrat de génération
Kit tpe contrat de génération
 
Projet d'ANI sur le dialogue social - version du 15 décembre 2014
Projet d'ANI sur le dialogue social - version du 15 décembre 2014Projet d'ANI sur le dialogue social - version du 15 décembre 2014
Projet d'ANI sur le dialogue social - version du 15 décembre 2014
 
Assurer l ́égalité professionnelle entre les femmes et les hommes FO
Assurer l ́égalité professionnelle entre les femmes et les hommes FOAssurer l ́égalité professionnelle entre les femmes et les hommes FO
Assurer l ́égalité professionnelle entre les femmes et les hommes FO
 
Une entente de 7 ans entre Écolait et ses employés | RESSOURCES HUMAINES
Une entente de 7 ans entre Écolait et ses employés | RESSOURCES HUMAINES Une entente de 7 ans entre Écolait et ses employés | RESSOURCES HUMAINES
Une entente de 7 ans entre Écolait et ses employés | RESSOURCES HUMAINES
 
Contrat de génération
Contrat de générationContrat de génération
Contrat de génération
 
Proposition 2 - rémunération des dirigeants - instituer une clause anti abus
Proposition 2 - rémunération des dirigeants - instituer une clause anti abus Proposition 2 - rémunération des dirigeants - instituer une clause anti abus
Proposition 2 - rémunération des dirigeants - instituer une clause anti abus
 
Congédiement des cadres supérieurs
Congédiement des cadres supérieursCongédiement des cadres supérieurs
Congédiement des cadres supérieurs
 
Synthèse du rapport de Jean-Denis Combrexelle
Synthèse du rapport de Jean-Denis CombrexelleSynthèse du rapport de Jean-Denis Combrexelle
Synthèse du rapport de Jean-Denis Combrexelle
 
Document d'orientation sur la réforme du marché du travail
Document d'orientation sur la réforme du marché du travailDocument d'orientation sur la réforme du marché du travail
Document d'orientation sur la réforme du marché du travail
 

Similaire à CFDT : communiqué sur les ordonnances travail

Newsletter Droit Social Cabinet CBA et Associés-Septembre 2017
Newsletter Droit Social Cabinet CBA et Associés-Septembre 2017Newsletter Droit Social Cabinet CBA et Associés-Septembre 2017
Newsletter Droit Social Cabinet CBA et Associés-Septembre 2017Georges David Benayoun
 
Newsletter Droit Social Cabinet CBA et Associés-Mars 2017
Newsletter Droit Social Cabinet CBA et Associés-Mars 2017Newsletter Droit Social Cabinet CBA et Associés-Mars 2017
Newsletter Droit Social Cabinet CBA et Associés-Mars 2017Georges David Benayoun
 
Ordonnances macron présentation webikeo 19122017 - de 49 salariés sans an...
Ordonnances macron   présentation webikeo 19122017 - de 49 salariés sans an...Ordonnances macron   présentation webikeo 19122017 - de 49 salariés sans an...
Ordonnances macron présentation webikeo 19122017 - de 49 salariés sans an...Alexis Moisand
 
Ordonnances macron présentation webikeo 19122017 - de 49 salariés sans an...
Ordonnances macron   présentation webikeo 19122017 - de 49 salariés sans an...Ordonnances macron   présentation webikeo 19122017 - de 49 salariés sans an...
Ordonnances macron présentation webikeo 19122017 - de 49 salariés sans an...PhilippeRBailly
 
Analyse du contenu des accords de délégation unique du personnel
Analyse du contenu des accords de délégation unique du personnelAnalyse du contenu des accords de délégation unique du personnel
Analyse du contenu des accords de délégation unique du personnelSociété Tripalio
 
FO : tract anti-ordonnances travail
FO : tract anti-ordonnances travailFO : tract anti-ordonnances travail
FO : tract anti-ordonnances travailSociété Tripalio
 
Pour la compétitivité des entreprises et la sécurisation de l'emploi
Pour la compétitivité des entreprises et la sécurisation de l'emploiPour la compétitivité des entreprises et la sécurisation de l'emploi
Pour la compétitivité des entreprises et la sécurisation de l'emploicapec21
 
BDES et CSE : le point sur les ordonnaces et le décret du 29/12/17
BDES et CSE : le point sur les ordonnaces et le décret du 29/12/17BDES et CSE : le point sur les ordonnaces et le décret du 29/12/17
BDES et CSE : le point sur les ordonnaces et le décret du 29/12/17Alcuin
 
Décryptage - GPEC, accord de méthode et loi de cohésion sociale - BPI group ...
Décryptage -  GPEC, accord de méthode et loi de cohésion sociale - BPI group ...Décryptage -  GPEC, accord de méthode et loi de cohésion sociale - BPI group ...
Décryptage - GPEC, accord de méthode et loi de cohésion sociale - BPI group ...BPI group
 
Dialogue social
Dialogue socialDialogue social
Dialogue socialcpe-c2r
 
Livre blanc : Priorité à l’accord d’entreprise !
Livre blanc : Priorité à l’accord d’entreprise !Livre blanc : Priorité à l’accord d’entreprise !
Livre blanc : Priorité à l’accord d’entreprise !Nathalie Delatour
 
Idcc 2216 avenant cdd contrat temporaire
Idcc 2216 avenant cdd contrat temporaireIdcc 2216 avenant cdd contrat temporaire
Idcc 2216 avenant cdd contrat temporaireSociété Tripalio
 
04 11-2015 dossier-de_presse_-_Réforme du code du travail
04 11-2015 dossier-de_presse_-_Réforme du code du travail04 11-2015 dossier-de_presse_-_Réforme du code du travail
04 11-2015 dossier-de_presse_-_Réforme du code du travailjvanderfeer
 
Droit du travail
Droit du travailDroit du travail
Droit du travailzigfried92
 
Flexisecurite a la francaise nov 2013
Flexisecurite a la francaise nov 2013Flexisecurite a la francaise nov 2013
Flexisecurite a la francaise nov 2013Abaka Conseil
 
Lettre cep. accords_dentreprises_sur_le_temps_de_travail_04-2018
Lettre cep. accords_dentreprises_sur_le_temps_de_travail_04-2018Lettre cep. accords_dentreprises_sur_le_temps_de_travail_04-2018
Lettre cep. accords_dentreprises_sur_le_temps_de_travail_04-2018Groupe Alpha
 
Aperçu conclure un accord de participation
Aperçu conclure un accord de participationAperçu conclure un accord de participation
Aperçu conclure un accord de participationSophie Roy
 
Projet de loi d'habilitation
Projet de loi d'habilitationProjet de loi d'habilitation
Projet de loi d'habilitationMallory Lalanne
 

Similaire à CFDT : communiqué sur les ordonnances travail (20)

Newsletter Droit Social Cabinet CBA et Associés-Septembre 2017
Newsletter Droit Social Cabinet CBA et Associés-Septembre 2017Newsletter Droit Social Cabinet CBA et Associés-Septembre 2017
Newsletter Droit Social Cabinet CBA et Associés-Septembre 2017
 
Newsletter Droit Social Cabinet CBA et Associés-Mars 2017
Newsletter Droit Social Cabinet CBA et Associés-Mars 2017Newsletter Droit Social Cabinet CBA et Associés-Mars 2017
Newsletter Droit Social Cabinet CBA et Associés-Mars 2017
 
Ordonnances macron présentation webikeo 19122017 - de 49 salariés sans an...
Ordonnances macron   présentation webikeo 19122017 - de 49 salariés sans an...Ordonnances macron   présentation webikeo 19122017 - de 49 salariés sans an...
Ordonnances macron présentation webikeo 19122017 - de 49 salariés sans an...
 
Ordonnances macron présentation webikeo 19122017 - de 49 salariés sans an...
Ordonnances macron   présentation webikeo 19122017 - de 49 salariés sans an...Ordonnances macron   présentation webikeo 19122017 - de 49 salariés sans an...
Ordonnances macron présentation webikeo 19122017 - de 49 salariés sans an...
 
Analyse du contenu des accords de délégation unique du personnel
Analyse du contenu des accords de délégation unique du personnelAnalyse du contenu des accords de délégation unique du personnel
Analyse du contenu des accords de délégation unique du personnel
 
FO : tract anti-ordonnances travail
FO : tract anti-ordonnances travailFO : tract anti-ordonnances travail
FO : tract anti-ordonnances travail
 
Pour la compétitivité des entreprises et la sécurisation de l'emploi
Pour la compétitivité des entreprises et la sécurisation de l'emploiPour la compétitivité des entreprises et la sécurisation de l'emploi
Pour la compétitivité des entreprises et la sécurisation de l'emploi
 
BDES et CSE : le point sur les ordonnaces et le décret du 29/12/17
BDES et CSE : le point sur les ordonnaces et le décret du 29/12/17BDES et CSE : le point sur les ordonnaces et le décret du 29/12/17
BDES et CSE : le point sur les ordonnaces et le décret du 29/12/17
 
Décryptage - GPEC, accord de méthode et loi de cohésion sociale - BPI group ...
Décryptage -  GPEC, accord de méthode et loi de cohésion sociale - BPI group ...Décryptage -  GPEC, accord de méthode et loi de cohésion sociale - BPI group ...
Décryptage - GPEC, accord de méthode et loi de cohésion sociale - BPI group ...
 
Annexe accords maintien de l'emploi
Annexe accords maintien de l'emploiAnnexe accords maintien de l'emploi
Annexe accords maintien de l'emploi
 
Dialogue social
Dialogue socialDialogue social
Dialogue social
 
Livre blanc : Priorité à l’accord d’entreprise !
Livre blanc : Priorité à l’accord d’entreprise !Livre blanc : Priorité à l’accord d’entreprise !
Livre blanc : Priorité à l’accord d’entreprise !
 
Idcc 2216 avenant cdd contrat temporaire
Idcc 2216 avenant cdd contrat temporaireIdcc 2216 avenant cdd contrat temporaire
Idcc 2216 avenant cdd contrat temporaire
 
04 11-2015 dossier-de_presse_-_Réforme du code du travail
04 11-2015 dossier-de_presse_-_Réforme du code du travail04 11-2015 dossier-de_presse_-_Réforme du code du travail
04 11-2015 dossier-de_presse_-_Réforme du code du travail
 
Droit du travail
Droit du travailDroit du travail
Droit du travail
 
[Séminaire] Les enjeux de la mise en place des CSE sur les 2ème et 3ème collè...
[Séminaire] Les enjeux de la mise en place des CSE sur les 2ème et 3ème collè...[Séminaire] Les enjeux de la mise en place des CSE sur les 2ème et 3ème collè...
[Séminaire] Les enjeux de la mise en place des CSE sur les 2ème et 3ème collè...
 
Flexisecurite a la francaise nov 2013
Flexisecurite a la francaise nov 2013Flexisecurite a la francaise nov 2013
Flexisecurite a la francaise nov 2013
 
Lettre cep. accords_dentreprises_sur_le_temps_de_travail_04-2018
Lettre cep. accords_dentreprises_sur_le_temps_de_travail_04-2018Lettre cep. accords_dentreprises_sur_le_temps_de_travail_04-2018
Lettre cep. accords_dentreprises_sur_le_temps_de_travail_04-2018
 
Aperçu conclure un accord de participation
Aperçu conclure un accord de participationAperçu conclure un accord de participation
Aperçu conclure un accord de participation
 
Projet de loi d'habilitation
Projet de loi d'habilitationProjet de loi d'habilitation
Projet de loi d'habilitation
 

Plus de Société Tripalio

Documents officiels du dossier Epstein, délivrés par la Justice
Documents officiels du dossier Epstein, délivrés par la JusticeDocuments officiels du dossier Epstein, délivrés par la Justice
Documents officiels du dossier Epstein, délivrés par la JusticeSociété Tripalio
 
Charte du candidat Prenons-nous en main pour 2024
Charte du candidat Prenons-nous en main pour 2024Charte du candidat Prenons-nous en main pour 2024
Charte du candidat Prenons-nous en main pour 2024Société Tripalio
 
Prenons-nous en main 2024 : le programme !
Prenons-nous en main 2024 : le programme !Prenons-nous en main 2024 : le programme !
Prenons-nous en main 2024 : le programme !Société Tripalio
 
Conclusions de la COP 28 de Dubai, décembre 2023
Conclusions de la COP 28 de Dubai, décembre 2023Conclusions de la COP 28 de Dubai, décembre 2023
Conclusions de la COP 28 de Dubai, décembre 2023Société Tripalio
 
l16t0197_texte-adopte-seance.pdf
l16t0197_texte-adopte-seance.pdfl16t0197_texte-adopte-seance.pdf
l16t0197_texte-adopte-seance.pdfSociété Tripalio
 
ecb.sp231121_1~8df317dc17.en.pdf
ecb.sp231121_1~8df317dc17.en.pdfecb.sp231121_1~8df317dc17.en.pdf
ecb.sp231121_1~8df317dc17.en.pdfSociété Tripalio
 
2023-11-14-allocution-laurent-fabius (1).pdf
2023-11-14-allocution-laurent-fabius (1).pdf2023-11-14-allocution-laurent-fabius (1).pdf
2023-11-14-allocution-laurent-fabius (1).pdfSociété Tripalio
 
RCP pfizer octobre 2023 anx_160809_fr.pdf
RCP pfizer octobre 2023 anx_160809_fr.pdfRCP pfizer octobre 2023 anx_160809_fr.pdf
RCP pfizer octobre 2023 anx_160809_fr.pdfSociété Tripalio
 
Circulaire_relative_à_la_lutte_contre_les_infractions_susceptibles_d'être_c...
Circulaire_relative_à_la_lutte_contre_les_infractions_susceptibles_d'être_c...Circulaire_relative_à_la_lutte_contre_les_infractions_susceptibles_d'être_c...
Circulaire_relative_à_la_lutte_contre_les_infractions_susceptibles_d'être_c...Société Tripalio
 
Dr Broussalian réponse pour Olivier Soulier.pdf
Dr Broussalian réponse pour Olivier Soulier.pdfDr Broussalian réponse pour Olivier Soulier.pdf
Dr Broussalian réponse pour Olivier Soulier.pdfSociété Tripalio
 
dffe1cf9ec241b5152a8688602d58ff1e640e4c1.pdf
dffe1cf9ec241b5152a8688602d58ff1e640e4c1.pdfdffe1cf9ec241b5152a8688602d58ff1e640e4c1.pdf
dffe1cf9ec241b5152a8688602d58ff1e640e4c1.pdfSociété Tripalio
 
2023-incidences-economiques-rapport-pisani-5juin.pdf
2023-incidences-economiques-rapport-pisani-5juin.pdf2023-incidences-economiques-rapport-pisani-5juin.pdf
2023-incidences-economiques-rapport-pisani-5juin.pdfSociété Tripalio
 

Plus de Société Tripalio (20)

Documents officiels du dossier Epstein, délivrés par la Justice
Documents officiels du dossier Epstein, délivrés par la JusticeDocuments officiels du dossier Epstein, délivrés par la Justice
Documents officiels du dossier Epstein, délivrés par la Justice
 
Charte du candidat Prenons-nous en main pour 2024
Charte du candidat Prenons-nous en main pour 2024Charte du candidat Prenons-nous en main pour 2024
Charte du candidat Prenons-nous en main pour 2024
 
Prenons-nous en main 2024 : le programme !
Prenons-nous en main 2024 : le programme !Prenons-nous en main 2024 : le programme !
Prenons-nous en main 2024 : le programme !
 
Conclusions de la COP 28 de Dubai, décembre 2023
Conclusions de la COP 28 de Dubai, décembre 2023Conclusions de la COP 28 de Dubai, décembre 2023
Conclusions de la COP 28 de Dubai, décembre 2023
 
Rapport AME 04122023_vf.pdf
Rapport AME 04122023_vf.pdfRapport AME 04122023_vf.pdf
Rapport AME 04122023_vf.pdf
 
l16t0197_texte-adopte-seance.pdf
l16t0197_texte-adopte-seance.pdfl16t0197_texte-adopte-seance.pdf
l16t0197_texte-adopte-seance.pdf
 
ecb.sp231121_1~8df317dc17.en.pdf
ecb.sp231121_1~8df317dc17.en.pdfecb.sp231121_1~8df317dc17.en.pdf
ecb.sp231121_1~8df317dc17.en.pdf
 
ST-15732-2023-INIT_fr.pdf
ST-15732-2023-INIT_fr.pdfST-15732-2023-INIT_fr.pdf
ST-15732-2023-INIT_fr.pdf
 
ST-15631-2023-INIT_en.pdf
ST-15631-2023-INIT_en.pdfST-15631-2023-INIT_en.pdf
ST-15631-2023-INIT_en.pdf
 
2023-11-14-allocution-laurent-fabius (1).pdf
2023-11-14-allocution-laurent-fabius (1).pdf2023-11-14-allocution-laurent-fabius (1).pdf
2023-11-14-allocution-laurent-fabius (1).pdf
 
RCP pfizer octobre 2023 anx_160809_fr.pdf
RCP pfizer octobre 2023 anx_160809_fr.pdfRCP pfizer octobre 2023 anx_160809_fr.pdf
RCP pfizer octobre 2023 anx_160809_fr.pdf
 
Circulaire_relative_à_la_lutte_contre_les_infractions_susceptibles_d'être_c...
Circulaire_relative_à_la_lutte_contre_les_infractions_susceptibles_d'être_c...Circulaire_relative_à_la_lutte_contre_les_infractions_susceptibles_d'être_c...
Circulaire_relative_à_la_lutte_contre_les_infractions_susceptibles_d'être_c...
 
pjl22-434.pdf
pjl22-434.pdfpjl22-434.pdf
pjl22-434.pdf
 
Guide AMF prospectus.pdf
Guide AMF prospectus.pdfGuide AMF prospectus.pdf
Guide AMF prospectus.pdf
 
Budget de la Présidence
Budget de la PrésidenceBudget de la Présidence
Budget de la Présidence
 
PLAN DE GOBIERNO - JM.pdf
PLAN DE GOBIERNO - JM.pdfPLAN DE GOBIERNO - JM.pdf
PLAN DE GOBIERNO - JM.pdf
 
Dr Broussalian réponse pour Olivier Soulier.pdf
Dr Broussalian réponse pour Olivier Soulier.pdfDr Broussalian réponse pour Olivier Soulier.pdf
Dr Broussalian réponse pour Olivier Soulier.pdf
 
dffe1cf9ec241b5152a8688602d58ff1e640e4c1.pdf
dffe1cf9ec241b5152a8688602d58ff1e640e4c1.pdfdffe1cf9ec241b5152a8688602d58ff1e640e4c1.pdf
dffe1cf9ec241b5152a8688602d58ff1e640e4c1.pdf
 
2023-incidences-economiques-rapport-pisani-5juin.pdf
2023-incidences-economiques-rapport-pisani-5juin.pdf2023-incidences-economiques-rapport-pisani-5juin.pdf
2023-incidences-economiques-rapport-pisani-5juin.pdf
 
COM_2023_610_1_FR.PDF
COM_2023_610_1_FR.PDFCOM_2023_610_1_FR.PDF
COM_2023_610_1_FR.PDF
 

CFDT : communiqué sur les ordonnances travail

  • 1. CFDT. FR @CFDT /la.CFDT 1/5 ORDONNANCES : UNE OCCASION MANQUÉE POUR MODERNISER LES RELATIONS DE TRAVAIL La CFDT s’est engagée ces dernières années dans de nombreuses réformes pour moderniser les relations sociales et créer de nouveaux droits pour les salariés. Pour la CFDT ces réformes nécessitaient d’être totalement mises en place et évaluées avant d’envisager de nouvelles évolutions. La CFDT a néanmoins abordé la concertation qui a précédé les ordonnances en considérant que c’était l’occasion d’avancer vers des relations sociales marquées par plus de maturité, plus de responsabilité, plus de démocratie sociale. Car c’est bien de la qualité du dialogue social que dépendent à la fois le bien-être au travail des salariés et le dynamisme économique des entreprises. Pour la CFDT, l’entreprise est un bien commun, un lieu de création collective qui implique un partage du pouvoir, la confrontation des logiques et la recherche de compromis entre les employeurs et les salariés représentés par les organisations syndicales. Certaines mesures phares des ordonnances vont dans le sens défendu par la CFDT. Mais elles sont déséquilibrées par d’autres mesures qui les rendent dangereuses, en particulier dans les petites entreprises, et qui font du projet général une occasion manquée pour moderniser les relations de travail dans notre pays. La CFDT est favorable au développement de la négociation dans l’entreprise, au plus près des salariés et des problèmes à résoudre. Dans le même temps, le rôle régulateur de la branche doit être renforcé dans les domaines où c’est nécessaire pour éviter que ne se développe une concurrence exacerbée au détriment des conditions d’emploi et de travail. Sur ce plan, nous nous félicitons d’avoir été entendus dans la concertation et satisfaits des équilibres trouvés. Nous approuvons en particulier le rôle donné à la branche sur les questions relevant de la qualité de l’emploi. Mais nous ne pouvons accepter que le renforcement de la négociation d’entreprise ne soit pas accompagné des moyens nécessaires pour que la négociation soit partout équilibrée et loyale : en particulier la possibilité laissée à l’employeur de négocier sans un élu syndiqué ou mandaté dans les moins de 50, et pire, le pouvoir unilatéral accordé à l’employeur dans les TPE de moins de 10 voire 20 salariés, assorti d’une pseudo-consultation des salariés dont le lien de subordination n’est pas rééquilibré par une organisation collective. Ces choix traduisent une conception dépassée du pouvoir patronal dans l’entreprise. De même, l’occasion d’ouvrir des domaines à la codécision n’a pas été réellement saisie, tout comme le gouvernement n’a pas choisi de renforcer la place des représentants des salariés dans les conseils d’administration ou de surveillance. Ni même d’éviter que certaines entreprises ne profitent de la structuration de leur capital pour s’en affranchir. Il faut relever aussi que l’application retardée de l’accord majoritaire est incohérente avec le projet, et laissera trop de temps à certains employeurs pour déroger au Code du travail ou à l’accord de branche sans la garantie d’un accord majoritaire. Enfin, pourquoi faire confiance à la négociation d’entreprise mais pas sur le regroupement des IRP ? Ce choix de la marche forcée pour imposer un cadre standard, sans rechercher les conditions les mieux adaptées à chaque entreprise, est en contradiction totale avec la volonté de renforcer le dialogue social au plus près des réalités économiques et sociales de chaque entreprise. Nous attendons sur ce plan que les moyens soient renforcés, tant en possibilité d’expertise qu’en termes de mandats et d’heures de délégation. ORDONNANCES : L’ANALYSE DE LA CFDT 11 SEPTEMBRE 2017
  • 2. CFDT. FR @CFDT /la.CFDT 2/5 ORDONNANCES : L’ANALYSE DE LA CFDT 11 SEPTEMBRE 2017 Sur l’ordonnance visant à « sécuriser, simplifier et moderniser les relations de travail » nous relevons positivement l’augmentation des indemnités légales de licenciement, mais nous demandions une revalorisation plus importante. La comparaison des dispositions en vigueur dans les autres pays européens doit valoir pour ce domaine comme pour d’autres. Mais cette ordonnance contient beaucoup de dispositions que nous désapprouvons, sur le contentieux prud’homal et le périmètre du licenciement économique. Si nous avons été partiellement entendus sur certaines de nos propositions, la rédaction reste éloignée de l’équilibre et sécurise bien davantage les employeurs que leurs salariés. ANALYSE CFDT DES ORDONNANCES 1. Dispositions relatives au « renforcement de la négociation collective » Cette ordonnance porte en particulier sur l’articulation entre les accords de branche et d’entreprise et avec le contrat de travail. Elle pose comme premier principe la primauté de l’accord d’entreprise sur l’accord de branche. Les domaines où la branche prime sont les exceptions. Trois domaines de négociation distincts sont définis : Les domaines réservés : ceux où l’accord de branche prime sur l’accord d’entreprise. Les domaines où la branche peut choisir de verrouiller ou permettre aux accords d’entreprise de faire différemment. L’ensemble des autres domaines où l’accord d’entreprise prime sur l’accord de branche. Nous avons réussi dans la concertation à préserver un ensemble de domaines toujours réservés à la branche qui permettent qu’elle joue son rôle de régulation : Les salaires minima, les classifications, l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, la mutualisation des fonds de financement du paritarisme et de la formation professionnelle. Un nouveau domaine de régulation au niveau de la branche est ajouté, comme nous l’avons demandé : la « qualité de l’emploi » qui couvre la régulation du temps partiel (nous avons préservé le rôle de la branche sur le seuil minimal de 24 heures), les conditions de recours aux contrats courts (CDD et missions d’intérim : durée maximale, conditions de succession et de renouvellement) et la durée de la période d’essai. Les motifs de recours au CDD et la prime de précarité restent définis par la loi. L’encadrement du CDI de chantier relève de la branche dans ce « paquet » qualité de l’emploi ; alors qu’il a été longtemps question d’ouvrir le recours direct aux entreprises, celui-ci sera conditionné pour l’avenir à un accord de branche étendu. La protection sociale complémentaire et la prévoyance restent dans le champ de la branche. Nous avons fortement pesé après la bilatérale du 23 août pour contrer les velléités de la faire descendre au niveau entreprise, ce qui aurait remis en cause la logique de mutualisation des risques et de solidarité. La prévention des risques professionnels, l’insertion professionnelle et le maintien dans l’emploi des personnes handicapées, le droit syndical conventionnel et certaines primes liées aux conditions de travail des salariés (travaux dangereux ou insalubres) pourront toujours être verrouillés par la branche ou renvoyés à la négociation d’entreprise. En dehors de ces domaines, une très large liberté contractuelle est laissée aux accords d’entreprise sur le temps de travail, la plupart des primes, les indemnités de rupture de contrat, avec un ordre public réduit la plupart du temps aux règles fixées par l’OIT et le droit européen, notamment en matière de durée du travail et de régulation des contrats. À défaut d’accord, les règles applicables (droit supplétif) restent à droit constant. L’ordonnance consacre la primauté de l’accord collectif sur le contrat de travail en élargissant le champ des accords en faveur de l’emploi qui s’imposent au contrat de travail du salarié et en harmonisant les différents dispositifs existants (accords en faveur de l’emploi, accords RTT, AME). Elle prévoit notamment que le salarié licencié suite au refus de la modification de son contrat de travail bénéficie d’un abondement sur son CPF (il devrait être fixé à 100 heures par décret).
  • 3. CFDT. FR @CFDT /la.CFDT 3/5 ORDONNANCES : L’ANALYSE DE LA CFDT 11 SEPTEMBRE 2017 L’ordonnance prévoit également : L’accélération du chantier de restructuration des branches : l’échéance du processus de fusion des branches est avancée d’un an (soit août 2018). Les accords de branche devront systématiquement prévoir des dispositions spécifiques pour les entreprises de moins de 50 salariés (cela deviendra une condition d’extension des accords). 2. Dispositions concernant les règles de négociation dans l’entreprise, la représentation du personnel, les informations-consultations et l’expertise. TPE, MOINS DE 11 SALARIÉS Il n’y a pas de changement concernant les Commissions paritaires régionales interprofessionnelles (CPRI) et leurs prérogatives. En revanche, les ordonnances reconnaissent la possibilité, dans les entreprises de moins de 11 salariés, pour les employeurs de déroger au Code du travail de manière unilatérale. Ces modifications doivent être approuvées par 2/3 des salariés. Cette possibilité est également ouverte dans les entreprises de moins de 20 salariés qui n’ont pas d’élu du personnel. L’introduction de ce pseudo-référendum dans les TPE représente pour la CFDT un grave contournement du dialogue social, dangereux pour les garanties de l’ensemble des salariés des plus petites entreprises, notamment en matière de temps de travail, soumises, de fait, à la seule décision de l’employeur sans les garanties de loyauté et d’équilibre entre les parties qu’apporte l’intervention syndicale. ENTREPRISES DE 11 À 49 SALARIÉS L’ordonnance instaure un conseil social et économique (CSE) dès que le seuil de 11 salariés est dépassé. Les prérogatives de ce CSE en dessous de 50 salariés restent les mêmes que celles du ou des DP. Au niveau des règles de négociation, les entreprises de 20 à 49 salariés échappent au pouvoir unilatéral de l’employeur comme cela avait été longtemps envisagé et revendiqué par le patronat. L’accord collectif reste la règle. S’il y a un délégué syndical dans l’entreprise, la négociation s’engagera obligatoirement avec lui. À défaut de DS, il n’y aura plus de priorité au mandatement syndical. Cela signifie que l’employeur pourra indifféremment négocier avec un élu sans étiquette ou un élu/salarié mandaté par une organisation syndicale. Là encore, le gouvernement va à l’encontre du renforcement du dialogue social en cédant aux visions archaïques du patronat. ENTREPRISES DE PLUS DE 50 SALARIÉS. Les trois IRP fusionnent (DP/CE/CHSCT) au sein du conseil social et économique (CSE). Il n’y aura plus de possibilité de les conserver, même par voie d’accord. La CFDT est en désaccord avec ce choix. Elle demandait qu’en ce domaine aussi, ce soit la négociation d’entreprise qui organise les IRP de façon adaptée à des réalités très diverses. Ce CSE regroupe les différentes compétences des IRP actuelles et conserve leurs prérogatives (personnalité morale, budget, capacité d’action en justice, recours à l’expertise). Il est mis en place au niveau de l’entreprise et de chaque établissement distinct s’ils sont reconnus. L’appréciation du périmètre « d’établissement » se faisant selon une définition restrictive, ce qui fait craindre une baisse du nombre de représentants du personnel en proximité. Il sera toutefois possible de désigner des délégués de proximité, par voie d’accord d’entreprise. Une commission spécifique santé, sécurité et conditions de travail sera impérativement mise en place dès 300 salariés et sur les sites particulièrement sensibles (installation nucléaire ou Seveso). Elle pourra également être mise en place en dessous de 300 salariés par voie d’accord. Au niveau des règles de négociation, en cas d’accord minoritaire (moins de 50 %), les règles de consultation des salariés évoluent à la marge : l’employeur devrait désormais avoir l’initiative de la consultation, conjointe avec les organisations signataires, sans toutefois pouvoir l’activer en cas d’accord inférieur à 30 % (ce qui avait été envisagé et que nous avons vivement combattu). La CFDT a revendiqué et obtenu que les nouvelles règles de validité des accords (50 % ou 30 % soumis à consultation) s’appliquent à l’ensemble des nouveaux domaines où l’accord d’entreprise prime (cf. ordonnance 1). Néanmoins ces nouvelles règles de validité sont fixées au 1er  mai 2018 ce qui constitue un risque de signature d’accord dérogatoire à seulement 30 % d’ici le 1er  mai 2018.
  • 4. CFDT. FR @CFDT /la.CFDT 4/5 ORDONNANCES : L’ANALYSE DE LA CFDT 11 SEPTEMBRE 2017 Enfin, un « conseil d’entreprise », mis en place par voie conventionnelle, permettra d’inclure au sein du CSE la fonction de négociation. C’est l’accord lui-même qui définira les règles de négociation en son sein. Au chapitre des moyens syndicaux la concertation n’est pas terminée quant au nombre de mandats et au volume d’heures de délégation qui relèvent d’un décret qui sera pris dans un second temps. Une plus grande souplesse dans l’annualisation et la mutualisation des heures semble toutefois acquise. Les expertises cesseront d’être prises en charge à 100 % mais seront financées par l’employeur à hauteur de 80 % et 20 % par le CSE. Certains sujets continuent toutefois à être intégralement pris en charge (l’expertise dans le cadre de la consultation sur la situation économique et financière de l’entreprise, en cas de PSE et en cas de risques graves). En matière d’élections professionnelles, la principale nouveauté reste la limitation du nombre de mandat successif, limité à 3 (sauf dans les entreprises de moins de 50 salariés et sauf accord contraire). La CFDT avait réclamé plusieurs ajustements concernant la règle de la mixité proportionnelle, pour corriger plusieurs difficultés pratiques dans la composition des listes. Nos demandes sur ces sujets ont été entendues et intégrées. 3. Ordonnance visant à « sécuriser, simplifier et moderniser les relations de travail » Cette 3e ordonnance a pour ambition de « sécuriser, simplifier et moderniser les relations de travail » et notamment les ruptures de contrats. Ce volet renferme un nombre important de mesures disparates et critiquables en ce qu’il arroge une plus grande flexibilité à l’employeur au détriment de la sécurité des salariés et de la justice sociale. LES RÈGLES DE LICENCIEMENT ÉVOLUENT Comme annoncé, un barème est imposé aux juges des conseils de prud’hommes et des cours d’appel, en cas de licenciement abusif. Ce qui signifie que si un employeur est condamné pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, les dommages et intérêts seront limités à un certain montant. Ce qui, pour la CFDT, peut amener à ne pas indemniser correctement un préjudice. Dans le détail, le barème serait constitué d’un plancher allant de 15 jours (pour les plus petites entreprises) jusqu’à 3 mois de salaire, et d’un plafond, augmentant progressivement en fonction de la seule ancienneté du salarié (de 1 mois de salaire jusqu’à 20 mois pour les salariés en poste depuis 30 ans). Ce plafond pourrait toutefois être déverrouillé dans les cas de licenciement les plus graves (discrimination, harcèlement, violation d’une liberté fondamentale). La CFDT avait réclamé une revalorisation globale et ambitieuse (doublement) des indemnités légales pour l’ensemble des salariés licenciés (ce qui devrait toucher environ 1,5 million de personnes par an en prenant en compte les ruptures conventionnelles), dans un objectif de sécurisation des parcours professionnels. Nous avons obtenu une revalorisation de 25 % (soit 1/4 de mois par année d’ancienneté, au lieu de 1/5 actuellement). AUTRE MESURE VISANT À LIMITER LES RECOURS CONTENTIEUX Le délai de recours aux prud’hommes en cas de rupture du contrat est réduit. Fixée à 24 mois en 2013, la prescription devait être réduite à 6 mois (durée annoncée lors de la bilatérale du 23 août). La CFDT a réussi à ce que le délai soit fixé à 12 mois pour les licenciements économiques et personnels. Des délais de recours plus longs persisteraient toutefois : 3 ans pour les rappels de salaire, 5 ans en cas de discrimination et harcèlement et 10 ans pour la réparation des dommages corporels. Enfin la procédure de licenciement sera davantage sécurisée pour les employeurs à qui des formulaires-types seront proposés pour éviter d’éventuelles erreurs dans la rédaction de la lettre de licenciement et pour rappeler les droits et obligations de chaque partie. De nouvelles facultés seront également ouvertes, pour l’employeur de compléter « les insuffisances de motivation » de la lettre et éviter que ces insuffisances ne soient assimilées à des absences de cause réelle et sérieuse, et pour le salarié de demander un complément de motivation.
  • 5. CFDT. FR @CFDT /la.CFDT 5/5 ORDONNANCES : L’ANALYSE DE LA CFDT 11 SEPTEMBRE 2017 LICENCIEMENT ÉCONOMIQUE Le périmètre pour évaluer les difficultés économiques d’une entreprise qui appartient à un groupe est fixé au plan national comme c’était annoncé. Nous contestons cette modification que le gouvernement justifie par le fait que c’est le cas dans la plupart des pays européens. Surtout nous regrettons que cette possibilité ne soit pas accompagnée d’un renforcement de l’accès à l’information des représentants du personnel afin de vérifier l’absence d’organisation volontaire des difficultés économiques. En revanche, le relèvement des seuils de déclenchement des PSE, un temps envisagé, a finalement pu être repoussé. La modification de l’encadrement de la négociation des plans de départs volontaires (PDV), présentés comme des « ruptures conventionnelles collectives », va toutefois permettre à nombre de ruptures d’échapper aux règles du licenciement économique. Ces accords de plan de départ volontaire seront soumis à la validation de l’administration, qui en contrôlera le contenu et la procédure. Les offres de reclassement en France, jusqu’alors obligatoirement adressées directement par écrit au salarié, pourront désormais leur être communiquées par tout moyen via une liste. Pour les offres à l’étranger, il n’y aura plus d’obligation pour l’employeur de les proposer à ses salariés. Autre évolution, l’adaptation de la loi dite « Florange » qui offre la possibilité pour l’employeur de licencier une partie des salariés avant leur transfert. Cette possibilité reste conditionnée à la présentation d’une offre par le repreneur, mais les ordonnances abaissent considérablement le seuil qui passe de 1 000 à 50 salariés. Une satisfaction à mettre à l’actif de la CFDT et de son réseau militant qui avait donné l’alerte sur le sujet : une nouvelle voie de recours plus efficace verra le jour devant les prud’hommes, avec le recours à un expert médical en cas de contestation des avis d’inaptitude rendus par le médecin du travail. 4. Ordonnance relative au compte professionnel de prévention (pénibilité) Cette ordonnance traduit l’évolution du compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P) en compte professionnel de prévention (C2P) présentée par la ministre début juillet : maintien des 10 critères, mais une gestion différenciée pour 4 d’entre eux (décision médicale). La mise en œuvre concrète est renvoyée à de nouveaux décrets. Pour les quatre facteurs de pénibilité dont les droits seront liés à une incapacité permanente, l’ordonnance réintroduit, par rapport à ce qui était prévu en juillet, la possibilité pour un salarié de bénéficier d’un abondement de son compte personnel de formation. L’évolution du financement confirme la suppression des cotisations spécifiques et acte que les dépenses seront couvertes par la branche AT/MP de la sécurité sociale. La CFDT prend acte du fait que la reconnaissance de la pénibilité est préservée. Mais elle déplore que le choix de la réparation, au travers de la reconnaissance AT-MP, et non de la prévention, ait été privilégié pour les 4 facteurs exclus. Les belles ambitions affichées en amont de la réforme, ont été impactées par des visions passéistes qui considèrent les organisations syndicales comme des obstacles à contourner le plus possible, et l’entreprise comme une propriété privée refermée sur elle-même. Ainsi le gouvernement se refuse à reconnaître vraiment que le syndicalisme réformiste recueille la confiance d’une majorité des salariés dans notre pays.