Bercy dira-t-il non à la dépense des touristes étrangers en France ?

1. 15/11/2016
Communiqué de presse
Bercy dira-t-il non à la dépense des touristes étrangers en France ?
17 novembre 2016 : 2ème Conférence Nationale du Tourisme présidée par Jean-Marc Ayrault,
ministre des Affaires Etrangères et du Développement Économique International.
Le Premier Ministre, a annoncé le 7 novembre dernier l’abaissement du plafond des
paiements en espèces de 15 000 à 10 000 euros pour les non-résidents, c’est-à-dire pour les
touristes étrangers en France.
Cette décision, assortie d’une dérogation strictement limitée aux pierres précieuses,
matériaux précieux, antiquités et œuvres d’art, prise contre l’avis unanime des
professionnels du tourisme et du commerce, est en contradiction avec l’orientation du
gouvernement.
« Il faut développer et amplifier le dépense touristique » déclarait Laurent Fabius, alors
ministre des Affaires Etrangères et du Développement Économique International en juin
2014.
En effet, notre pays, première destination touristique du monde en volume avec 83 millions
de visiteurs, ne se situe qu’au troisième rang mondial de la dépense touristique par visiteur,
derrière les Etats-Unis et l’Espagne.
La décision des pouvoirs publics de restreindre les paiements en espèces, inspirée de la 4ème
directive européenne anti-blanchiment, est surprenante à plus d’un titre.
1. La clientèle internationale, issue de pays très divers (Asie, Moyen-Orient, Europe,
Amériques) pratique encore très largement les paiements en espèces. Selon les
magasins et les produits, les paiements en espèces représentent encore entre 20 et
50% du chiffre d’affaires du commerce, en dépit du développement des paiements
par carte ou « dématérialisés ».
A ce stade, la plupart des pays européens (Grande-Bretagne, Suisse, Allemagne)
destinations concurrentes en matière de shopping touristique n’imposent aucun
plafond aux paiements en espèces.

2. 15/11/2016
2. La France subit, depuis la tragédie du Bataclan en novembre 2015, un recul sans
précédent de la fréquentation touristique avec, en 2016, des pertes d’emplois et de
chiffres d’affaires considérables pour tous les acteurs de la filière : hôtellerie,
restauration, musées, expositions, parcs d’attractions, commerces de détail.
En ce qui concerne le commerce de détail, le recul de chiffres d’affaires est de l’ordre
de 20% à Paris et concerne la majorité des commerces. Selon l’observatoire régional
du tourisme d’Ile-de-France, le tourisme représente 30% du chiffre d’affaires du
commerce de détail à Paris. La dépense touristique y est évaluée en Ile-de-France à
15Mds d’euros dont 8 Mds dépensés par les touristes extra-européens.
3. La crise de la destination France bénéficie directement à nos concurrents anglais et
espagnols. Selon les données recueillies par les organismes spécialisés dans la
détaxe, les 4 pays qui se détournent de la France (USA, Chine, Emirats Arabes Unis,
Hong Kong) ont fortement progressé en arrivées et en dépenses en Grande-Bretagne
et en Espagne.
Alors que le shopping est une motivation fondamentale de l’immense majorité des touristes,
en particulier étrangers, il est indispensable d’améliorer à la fois la sécurité des personnes et
des zones touristiques ainsi que la compétitivité de l’expérience « shopping en France »
comparée aux pays voisins.
L’ouverture des commerces le dimanche dans les zones touristiques internationales en 2017
sera un premier pas vers l’équité de concurrence avec les capitales européennes : les
professions du tourisme et du commerce demandent une concertation approfondie aux
pouvoirs publics afin d’arrêter les mesures indispensables à la relance, en 2017, de l’activité
et du l’accueil des touristes en France.
« Nous regrettons vivement que le thème du commerce et de l’attractivité shopping de la
France ne soit pas abordé le 17 novembre au cours de la 2ème Conférence Nationale du
Tourisme » déclare Christian Pimont, Président de l’Alliance du Commerce.
« Il serait temps, en France, de mettre les pendules à l’heure du tourisme du XXIème siècle et
de réunir ensemble tous les acteurs de la filière, sans oublier le commerce ! »
Claude Boulle : 06.80.10.10.25