Un dossier de l'Apec sur l'attractivité économique (atouts et faiblesses) et l'emploi cadre en Martinique.
L’île de la Martinique se situe à près de 7 000 kilomètres de la métropole dans les Antilles françaises. Elle bénéficie du PIB par habitant le plus élevé des régions ultramarines. Fort-de-France et ses communes attenantes (Le Lamentin, Schœlcher...) constituent le centre névralgique économique de l’île : 60 % des emplois salariés martiniquais y sont concentrés. Résolument tournée vers les activités de services, l’économie insulaire est marquée par la sphère publique qui y joue un rôle central. Si comme dans les autres DOM, le chômage martiniquais est important, la Martinique se caractérise par le taux d’emploi le plus élevé des départements d’outre-mer. Elle a, en outre, enregistré une baisse du nombre de demandeurs d’emploi en 2015. Enfin, plus de 15 000 cadres et professions intellectuelles supérieurs sont comptabilisés sur ce territoire soit 5 % de la population totale de plus de 15 ans. Pour 2016, les entreprises envisagent de recruter près de 500 cadres.
Etude Apec - Attractivité des entreprises et emplois cadres en Guadeloupe, no...
Etude Apec - Attractivité et emploi cadre en Martinique
1. – ATTRACTIVITÉ ET
EMPLOI CADRE À LA
MARTINIQUE–
LESÉTUDESDEL’EMPLOICADRE
– Attractivité économiques : atouts
et faiblesses de la Martinique
– Emploi cadre et perspectives 2016
N°2016-28
MAI 2016
L’île de la Martinique se situe à près de 7 000 kilo-
mètres de la métropole dans les Antilles françaises.
Elle bénéficie du PIB par habitant le plus élevé des
régions ultramarines. Fort-de-France et ses com-
munes attenantes (Le Lamentin, Schœlcher…)
constituent le centre névralgique économique de
l’île : 60 % des emplois salariés martiniquais y sont
concentrés. Résolument tournée vers les activités
de services, l’économie insulaire est marquée par
la sphère publique qui y joue un rôle central. Si
comme dans les autres DOM, le chômage martini-
quais est important, la Martinique se caractérise
par le taux d’emploi le plus élevé des départements
d’outre-mer. Elle a, en outre, enregistré une baisse
du nombre de demandeurs d’emploi en 2015. Enfin,
plus de 15 000 cadres et professions intellectuelles
supérieurs sont comptabilisés sur ce territoire soit
5 % de la population totale de plus de 15 ans. Pour
2016, les entreprises envisagent de recruter près de
500 cadres.
2. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE À LA MARTINIQUE2
–
FORT-DE-FRANCE, POUMON ÉCONOMIQUE
DE L’ILE
–
Région « ultrapériphérique » de l’Union Européenne,
la Martinique se situe à 6 858 km de la métropole.
Elle s’étend sur une surface de 1 128 km², ce qui en
fait la plus petite région de France après Mayotte. L’île
compte 385 500 habitants. C’est la 4e
région la
moins peuplée après Mayotte, la Guyane et la Corse,
mais la 2e
région la plus dense après l’Ile-de-France
(344 habitants/km²).
La Martinique est composée de 34 communes dont
27 se trouvent sur le littoral. On peut schématique-
ment scinder le territoire martiniquais en trois zones
distinctes : le nord, montagneux, le sud plus sec et
moins accidenté qui accueille les principales infras-
tructures touristiques et le centre de l’île qui polarise
les principales activités économiques et humaines
autour des communes de Fort-de-France, la capitale
régionale, Le Lamentin, Saint Joseph et Schœlcher.
Ces différentes communes regroupées au sein de la
Communauté d’Agglomération du Centre de la Mar-
tinique (CACEM) concentrent 60 % des emplois mar-
tiniquais. Le poids et l’attraction du centre de l’île
n’ont cessé de se renforcer et se traduit par la polari-
sation de 43 % de la population locale.
–
UN RECUL DE LA POPULATION TOUTEFOIS
FREINÉ PAR UN SOLDE NATUREL POSITIF
–
Avec 385 500 habitants au 1er janvier 2013, les
martiniquais représentaient 0,5 % de la population
française. Le territoire martiniquais est confronté
pour la première fois à un recul démographique. Sa
population s’est contractée de 3 % entre 2008 et
2013. Cette baisse est fortement corrélée à un solde
migratoire déficitaire : le taux de variation annuel
moyen dû au solde entre les entrées et les sorties est
passé de -0,3 % entre 1990 et 1999 à -1,1 % entre
2008 et 2013 (Tableau 1).
–ATTRACTIVITÉ ÉCONOMIQUE : ATOUTS ET FAIBLESSES
DE LA MARTINIQUE–
St-Esprit
le Lorrain
le Carbet
le Marigot
Sainte-Anne
Ducos
le Robert
le Morne-Rouge
Schoelcher
le Vauclin
les Trois-Îlets
le Diamant
Rivière-Salée
Gros-Morne
Sainte-Marie
le Lamentin
Saint-Joseph
le François
Rivière-Pilote
Sainte-Luce
Basse-Pointe
les Anses-d'Arlet
la Trinité
le Marin
Saint-Pierre
FORT-DE-FRANCE
Macouba
l'Ajoupa-Bouillon
Case-Pilote-Bellefontaine
le Prêcheur
O C É A N A T L A NTIQUE
NORD
M
e r
d e s
A n t i l l e s
–Carte 1–
3. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE À LA MARTINIQUE 3
–Tableau 2–
Répartition de la population en 2007 et en 2012 selon la tranche d’âge (%)
Ce déficit migratoire a été longtemps compensé par
un fort taux de natalité. C’est un peu moins le cas
aujourd’hui. En effet, le taux de variation annuel
moyen lié au mouvement naturel (naissance - décès)
est passé de +1 % entre 1990 et 1999 à +0,5 %
entre 2008 et 2013.
La structure de la population martiniquaise en termes
d’âges est relativement identique à la moyenne fran-
çaise (Tableau 2). En revanche, les mouvements
migratoires n’ont pas été sans conséquences sur la
répartition selon le sexe : la forte émigration des
jeunes martiniquais, essentiellement vers l’Ile-de-
France, a modifié la répartition entre hommes et
femmes, notamment pour la population âgée de 30
ans à 44 ans. La population dans cette tranche d’âge
est désormais composée de 57 % de femmes en Mar-
tinique contre 50,5 % à l’échelle nationale.
De plus, les retours sur l’île des personnes ayant émi-
gré sont échelonnés dans le temps et moins nom-
breux que les départs.
Martinique France
2007 2012 2012
Moins de 30 ans 39 36 36,7
30 à 44 ans 22,3 18,7 19,7
45 à 59 ans 20,1 23 20
60 à 74 ans 12,3 14,4 14,6
75 ans ou plus 6,3 7,9 9
Sources : Insee, RP2007 et RP2012 exploitations principales
Martinique France
Population totale en 2013 385 500 65 500 000
Taux de variation annuel moyen entre 2008
et 2013 (en %)
-0,6 0,5
Dû au mouvement naturel (en %) 0,5 0,4
Dû au mouvement migratoire (en %) -1,1 0,1
Source : Insee Analyse – N°8 – Janvier 2016
–Tableau 1–
Évolution démographique en Martinique et en France entre 2008 et 2013
4. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE À LA MARTINIQUE4
1. IEDOM – Rapport annuel 2014
–
LE PIB PAR HABITANT LE PLUS ÉLEVÉ DES
RÉGIONS ULTRAMARINES
–
Le PIB par habitant de la Martinique est le plus élevé
des DOM (Tableau 3). Il reste cependant inférieur
à celui mesuré en France métropolitaine même si la
tendance est à la réduction de cet écart1
.
Les dépenses des administrations jouent un rôle cen-
tral et soutiennent le PIB martiniquais alors que
celles des ménages ont tendance à s’éroder ces der-
nières années (-1,5 % en 3 ans).
S’agissant des échanges commerciaux, les produits
agricoles et agroalimentaires constituent les princi-
paux postes d’exportation. La quasi-totalité des pro-
duits exportés sont destinés à la métropole (76 %),
La Réunion
France
métropolitaine
France
PIB (millions d'euros) 8 591 2 047 447 2 086 929
PIB par habitant (euros) 22 215 32 236 31 814
Source: Insee, 2012
–Tableau 3–
Le produit intérieur brut en 2012
à la Guyane et à la Guadeloupe (18 %). L’économie
insulaire pâtit de son éloignement géographique
avec des coûts de transport élevés qui entravent son
développement. Seul le tourisme et l’exportation de
sa production agricole permettent à la Martinique
d’entretenir un lien économique avec la France métro-
politaine. Par ailleurs, l’île est peu tournée vers le
marché caribéen avec de faibles échanges.
Le tourisme est un maillon fort de l’économie marti-
niquaise et contribue significativement à sa crois-
sance. Pour autant, ce secteur n’est pas en capacité
d’avoir un effet d’entrainement sur l’ensemble de
l’économie locale. Les infrastructures et les équipe-
ments dédiés sont vieillissants et le tourisme local
pâtit de la concurrence d’autres zones des caraïbes
bénéficiant d’un coût de main d’œuvre plus bas.
5. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE À LA MARTINIQUE 5
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration
Activités immobilières
Activités scientifiques et techniques ; services administratifs et de soutien
Construction
Industries manufacturières, industries extractives et autres
Activités financières et d'assurance
Information et communication
Agriculture, sylviculture et pêche
Autres activités de services
35 %
23 %
15 %
18 %
13 %
13 %
10 %
13 %
14 %
6 %
6 %
6 %
4 %
4 %
4 %
5 %
3 %
2 %
3 %
3 %
Martinique
France
Source : Insee – Valeurs ajoutées régionales 2012
–Figure 1–
Répartition de la valeur ajoutée par branche en 2012
–
UNE ÉCONOMIE INSULAIRE CENTRÉE SUR
LES SERVICES
–
L’économie martiniquaise est résolument portée par
les services. Les structures du secteur tertiaire réa-
lisent 84 % de la valeur ajoutée de la région (contre
78 % pour l’ensemble de la France) (Figure 1).
Comme dans l’ensemble des régions ultramarines,
l’administration publique et les acteurs du secteur
non marchand (enseignement, santé) sont prédomi-
nants : ils génèrent 35 % de la valeur ajoutée en
Martinique (contre 23 % pour l’ensemble de la
France). Cela s’explique par la présence sur le terri-
toire de l’ensemble des services de l’administration
et du secteur public français (Université et CHU).
Les activités du commerce et du transport, l’immobi-
lier et les activités scientifiques et administratives
sont les activités marchandes qui dégagent le plus
de valeur ajoutée.
La Martinique ne dispose pas d’un tissu industriel
fortement développé. En effet, ses ressources inté-
rieures sont rares et ne permettent pas de grandes
possibilités de diversification. L’industrie martini-
quaise représente 6 % de la valeur ajoutée contre
14 % pour l’industrie française. Ce sont les industries
agro-alimentaires (avec notamment la filière du
rhum) qui génèrent le plus d’emplois.
Le secteur du BTP, en souffrance depuis 2009, est
particulièrement affecté par la faiblesse de la com-
mande publique, dont il dépend fortement. Néan-
moins, des études récentes de l’Insee montrent un
fort besoin en logements sur l’île.
Enfin, le secteur agricole est dominé par la culture de
la banane, qui représente un quart des surfaces culti-
vées, et de la canne à sucre. Ce secteur connait de-
puis 10 ans un phénomène de concentration avec
une baisse du nombre d’exploitations, mais une aug-
mentation de leur taille moyenne.
L’agriculture martiniquaise bénéficie du programme
européen d’appui aux régions ultra périphériques
(inscrit dans la PAC). Cette politique concerne plus
particulièrement la filière banane. Cette dernière,
après plusieurs années de difficultés, voit ses rende-
ments et le niveau des exportations augmenter.
6. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE À LA MARTINIQUE6
2. CCI de la Martinique
La répartition des emplois salariés martiniquais par
secteur d’activité confirme la prédominance d’activi-
tés de services résolument tournées vers les besoins
de la population locale. Sur le territoire, la sphère
publique constituée par l’administration publique,
l’enseignement, la santé et l’action sociale concentre
50 000 emplois salariés (dont 41 000 titulaires de
la fonction publique) (tableau 4). Ces effectifs rap-
portés à la population totale font de la Martinique
le territoire qui se caractérise par le taux d’adminis-
tration le plus élevé des régions françaises (10 %).
Autre secteur dédié pour une large part aux besoins
de la population, le commerce avec 13 800 salariés
arrive en 2e position. Onze établissements commer-
ciaux de plus de 100 salariés sont dénombrés sur L’île
(dont Carrefour avec 203 salariés ou encore Marti-
nique Automobile avec 208 salariés2
).
Troisième secteur en termes d’effectifs salariés
(12 193), les « activités scientifiques et techniques,
de services et de soutien » regroupent des entreprises
spécialisées dans le nettoyage industriel (ONET Ser-
vices Antilles ; 388 salariés), dans la sécurité (Antilles
Protection ; 369 salariés), dans l’ingénierie et les
études techniques (Caribéenne Etudes et Développe-
ment ; 21 salariés) ou encore dans le conseil aux
entreprises (SOFINPAR ; 33 salariés).
Martinique France
Volume % Volume %
Agriculture, sylviculture et pêche 4 450 4 233 701 1
Industries extractives, énergie, eau, gestion
des déchets et dépollution
2 499 2 367 353 2
Fabrication de denrées alimentaires,
de boissons et de produits à base de tabac
2 668 2 549 787 2
Cokéfaction et raffinage 212 0 9 730 0
Fabrication d'équipements électriques,
électroniques, informatiques ; fabrication
de machines
200 0 439 213 2
Fabrication de matériels de transport 16 0 360 851 2
Fabrication d'autres produits industriels 2 989 2 1 466 493 6
Construction 6 227 5 1 387 027 6
Commerce ; réparation d'automobiles et de
motocycles
13 800 11 3 018 911 13
Transports et entreposage 5 675 5 1 342 395 6
Hébergement et restauration 4 973 4 938 308 4
Information et communication 2 168 2 700 809 3
Activités financières et d'assurance 3 501 3 840 238 4
Activités immobilières 754 1 233 484 1
Activités scientifiques et techniques ; services
administratifs et de soutien
12 193 10 2 927 313 12
Administration publique, enseignement, santé
humaine et action sociale
50 322 41 7 743 096 32
Autres activités de services 9 645 8 1 291 744 5
Ensemble 122 292 100 23 850 453 100
Source : Insee – Estimations localisées d’emploi et enquête emploi 2013
–Tableau 4–
Emploi salarié selon le secteur d’activité détaillé au 31 décembre 2013 - Martinique
7. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE À LA MARTINIQUE 7
–
LE TAUX D’EMPLOI LE PLUS ÉLEVÉ
DES DOM
–
En 2014, la Martinique comptait, pour l’ensemble
des secteurs (privé et public), 130 100 actifs en em-
ploi dont 122 300 salariés (94 %). C’est la région
ultramarine qui a le plus fort taux d’emploi.
Contrairement à ce qui peut être observé en Guade-
loupe ou en Guyane, l’écart entre le taux d’activité
des hommes et celui des femmes est plutôt faible (4
points) (Tableau 5).
La Martinique présente un déficit structurel en termes
d’emplois selon l’Insee. Le taux d’emploi des martini-
quais (de 15 à 64 ans) est de 53 % soit un niveau
largement inférieur à celui observé à l’échelle hexa-
Taux d'activité Taux d'emploi
Martinique 65 53
Dont hommes 68 55
Dont femmes 64 51
France 71 64
Dont hommes 75,5 68
Dont femmes 67,5 61
Source : Insee - Enquête emploi 20143
Source : Insee Flash Martinique – N°17 – juin 2015
–Tableau 5–
Taux d’activité et taux d’emploi des 15-64 ans
en Martinique et en France en 2014 (en %)
3. Insee Flash Guyane n°17 – Juin
2015
–
DÉFINITIONS
–
Taux d’activité : Rapport entre le nombre de personnes en activité (en emploi ou au chômage) et la
population totale d’une tranche d’âge donnée.
Taux d’emploi : Rapport entre le nombre de personnes ayant un emploi et la population totale d’une
tranche d’âge donnée.
gonale (64 %). Il reste toutefois supérieur à ceux
observés en Guadeloupe (48 %) et en Guyane
(46 %).
–
UN TAUX DE CHÔMAGE TRÈS ÉLEVÉ,
NOTAMMENT CHEZ LES JEUNES ACTIFS
–
Le taux de chômage4
en Martinique est particulière-
ment élevé. En 2014, il atteignait 19,6 % contre
10 % en métropole. En revanche, il est très inférieur
à ceux enregistrés à La Réunion (27 %), en Guade-
loupe (24 %) ou en Guyane (22 %).
Si hommes et femmes sont concernés par des taux
de chômage équivalents, les jeunes, en revanche,
sont plus affectés que leurs aînés. Ainsi, en 2014,
plus d’un jeune actif de moins de 25 ans sur deux
était au chômage (Tableau 6).
Le constat était similaire sur l’île voisine, la Guade-
loupe, et à La Réunion avec un chômage touchant
durement les plus jeunes et dans des proportions si-
milaires. Seule la Guyane se distingue avec un taux
Martinique France
15 ans ou plus 19,6 9,9
15 – 24 ans 50,6 23,4
25 – 49 ans 21 9,3
50 – 64 ans 10,9 6,9
Source : Insee - Enquête emploi 2014
–Tableau 6–
Taux de chômage des 15 – 64 ans en 2014 (en %)
de chômage des jeunes de moins de 25 ans de 40 %
en 2014.
En Martinique comme pour l’ensemble du territoire
français, le diplôme reste une protection efficace
contre le chômage : les martiniquais diplômés de
l’enseignement supérieur sont nettement moins tou-
chés par le chômage que les bacheliers ou les titu-
laires d’un diplôme infra-bac (CAP ou BEP) et surtout
que les personnes n’ayant aucun diplôme5
.
4. Taux de chômage : Rapport entre
le nombre de chômeurs au sens du
BIT et le nombre de personnes actives
(en emploi ou non) parmi les
personnes âgées de 15 à 64 ans.
5. A titre indicatif : 35 % des 15 ans
et plus en Martinique n’ont aucun
diplôme (contre 18 % pour l’ensemble
de la France). Source Insee
8. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE À LA MARTINIQUE8
–EMPLOI CADRE ET PERSPECTIVES 2016–
–
UNE POPULATION MARTINIQUAISE PLUS
DIPLÔMÉE QUE DANS LES AUTRES DOM
–
L’offre de formation post-bac est plutôt fournie en
Martinique. Il existe de nombreux centres de forma-
tion qui complètent l’offre universitaire. Aussi, la
quasi-totalité des filières sont représentées. L’île pro-
pose un certain nombre de classes préparatoires aux
grandes écoles6
.
8 243 étudiants du supérieur étaient comptabilisés
en Martinique en 2014-2015. A titre de comparaison,
la Guadeloupe et surtout l’île de La Réunion ac-
cueillent une population estudiantine plus impor-
tante (respectivement 9 466 et 19 190 étudiants).
Plus de la moitié des étudiants martiniquais sont à
l’université et près des trois quarts d’entre eux suivent
un cursus licence (73 % contre 60 % en métropole).
Enfin 1 200 étudiants sont comptabilisés en master.
En 2012, 19 % de la population martiniquaise (non
scolarisée de plus de 15 ans) était diplômée du supé-
rieur (26 % pour l’ensemble de la France). Cette part
est cependant plus importante que dans les autres
DOM : 17,5 % en Guadeloupe, 16 % à La Réunion et
15 % en Guyane.
La Martinique et plus largement les Antilles disposent
de peu d’emplois de conception-recherche (cher-
cheurs, ingénieurs, cadres ou techniciens de R&D….).
6 ONISEP – Après le Bac
– Académies de Guadeloupe, Guyane,
Martinique
7. La notion de cadres pour l’Insee
recouvre un champ plus large avec
notamment les cadres appartenant à
l’administration publique et les
enseignants. L’Apec ne prend en
compte que les cadres du secteur privé
(cotisants AGIRC articles 4 et 4 bis).
La faible présence de laboratoires de recherche pu-
blique, l’absence d’un grand donneur d’ordre indus-
triel capable de jouer un rôle de locomotive en la
matière ou encore l’inexistence de filières de forma-
tion au métier d’ingénieur dans les secteurs innovants
expliquent un large déficit en matière de recherche.
–
15 300 CADRES ET PROFESSIONS
SUPÉRIEURES INTELLECTUELLES
SUR LE TERRITOIRE MARTINIQUAIS
–
La très faible présence d’activités économiques em-
ployant une proportion élevée de cadres (services aux
entreprises, industrie de pointe, R&D, ingénierie,
conseil, informatique…) associée à un tissu productif
composé quasi exclusivement de micro entreprises et
de PME (en 2014, on ne dénombrait en Martinique
que 20 établissements de plus de 200 salariés sur
38 596 structures) ainsi que l’absence de sièges so-
ciaux expliquent largement la très faible part de
cadres résidant et travaillant dans ce département
ultramarin.
En effet, en 2012, 15 300 cadres et professions intel-
lectuelles supérieures7
étaient recensés par l’Insee,
soit 5 % de la population totale de 15 ans et plus
(Tableau 7). Pour l’ensemble de la France, cette part
s’élève à 9 %. A noter que la part des cadres et pro-
fessions intellectuelles supérieures est similaire dans
les autres Départements d’Outre-Mer (4 % en Guade-
loupe et à La Réunion et 5 % en Guyane).
9. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE À LA MARTINIQUE 9
Martinique France
Nombre Part (en %) Part (en %)
Ensemble 314 296 100 100
Agriculteurs exploitants 2 418 0,8 0,9
Artisans. commerçants.
chefs entreprise
13 304 4,2 3,4
Cadres et professions
intellectuelles supérieures
15 333 4,9 8,9
Professions intermédiaires 37 043 11,8 14,1
Employés 60 707 19,3 16,6
Ouvriers 38 570 12,3 13,1
Retraités 73 882 23,5 26,5
Autres personnes sans
activité professionnelle
73 038 23,2 16,5
Source : Insee RP 2012
–Tableau 7–
Population de 15 ans ou plus par catégorie socio-professionnelle en 2012
Au 31 décembre 2015, La Martinique comptabilisait
1 160 demandeurs d’emploi cadres (catégories A, B
ou C), soit 2 % de l’ensemble des demandeurs d’em-
ploi sur l’île et 22 % des demandeurs d’emploi cadre
dans les DOM (Tableau 8).
Les demandeurs d’emploi cadre de catégorie A (de-
mandeurs d’emploi tenus de faire des actes recherche
d’emploi et sans emploi) représentent 85 % des de-
mandeurs d’emploi cadre martiniquais. Cette propor-
tion est similaire à celle enregistrée dans les autres
DOM.
Sur un an, le volume des demandeurs d’emploi cadre
martiniquais (catégories A, B et C) a baissé de 3 %.
Cette baisse est aussi observée en Guyane, tandis que
la Guadeloupe et La Réunion ont vu leur nombre de
demandeurs d’emploi cadre augmenter de respecti-
vement 4 % et 5 %, soit une évolution similaire à
celle observée au niveau national (+4 %).
Au 31 décembre 2015 Évolution sur un an (en %)
Catégories
A, B, C
Catégorie A
Catégories
A, B, C
Catégorie A
Martinique 1 160 990 -3 -6
Guadeloupe 1 480 1 240 4 2
Guyane 380 320 -3 0
Réunion 2 350 1 880 5 1
France entière 335 580 247 450 4 1
Source: STMT - Pôle Emploi, 2015
–Tableau 8–
Demandeurs d’emploi cadres dans les DOM
10. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE À LA MARTINIQUE10
–
LES POSTES DE CADRES RECHERCHÉS EN
MARTINIQUE EN 2015
–
Près de 700 offres d’emploi cadre en Martinique ont
été publiées sur apec.fr en 2015 (Tableau 9). Sur la
même période, 1 943 offres ont été diffusés pour les
DOM (hors Mayotte).
Plus de 9 offres d’emploi cadre sur 10 en Martinique,
concernent le secteur tertiaire et plus particulière-
Martinique
Ensemble des
offres Apec
Nombre % %
Commerce 60 9 8
dont Distribution généraliste
et spécialisée
50 7 4
Construction 22 3 3
Industrie 26 4 9
Services 585 84 80
dont Conseil et gestion des
entreprises
348 50 16
Banques assurances 53 8 6
Total 693 100 100
Source : Offres Apec 2015
–Tableau 9–
Répartition des Offres Apec en Martinique par secteur en 2015
ment le secteur conseil et gestion des entreprises
(50 % des offres d’emploi).
Le secteur secondaire ne représente que 7 % des
offres proposées sur le territoire martiniquais (contre
12 % pour l’ensemble des offres publiées).
Si le poids des offres dans le secteur de la construc-
tion est le même concernant la Martinique et l’en-
semble de la France, il y a un écart significatif concer-
nant l’industrie : 4 % des offres en Martinique contre
9 % des offres pour l’ensemble de la France.
11. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE À LA MARTINIQUE 11
La moitié des offres publiées en Martinique
concernent la fonction commercial, marketing (contre
un quart pour l’ensemble des offres). Les fonctions de
la gestion, finance, administration arrivent en deu-
xième position en termes d’offres pour la Martinique.
Les fonctions de l’informatique, qui représentent près
d’une offre sur quatre pour l’ensemble de la France,
ne concernent que 5 % des annonces en Martinique
(Tableau 10).
Martinique
Ensemble des
offres Apec
Nombre % %
1.Commercial, marketing 344 50 26
dont 1H.Ventes en magasin 218 32 3
2.Communication, création 3 - 1
3.Direction d'entreprise 28 4 1
4.Etudes, recherche et déve-
loppement
23 3 13
5.Gestion, finance, adminis-
tration
116 17 14
6.Informatique 33 5 24
7.Production industrielle -
travaux et chantier
65 9 6
dont 7A.Cadres de chantier 44 6 4
8.Ressources humaines 23 3 4
9.Santé, social, culture 2 - 1
10.Services techniques 56 8 9
Total 693 100 100
Source : Offres Apec 2015
–Tableau 10–
Répartition des Offres Apec en Martinique par grande fonction en 2015
En 2015, les entreprises martiniquaises recherchaient
essentiellement des cadres confirmés (82 % des an-
nonces). 18 % des postes proposés étaient ouverts
aux jeunes diplômés contre 31 % de l’ensemble des
offres en France (Tableau 11).
Martinique
Ensemble des
offres Apec
Nombre
d'offres
Structure
(en %)
Structure
(en %)
Offres ouvertes aux JD 125 18 31
Cadres confirmés 568 82 69
Total 693 100 100
Source : Offres Apec 2015
–Tableau 11–
Répartition des Offres Apec en Martinique par expérience en 2015
12. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE À LA MARTINIQUE12
–
DES PERSPECTIVES D’EMBAUCHE DE
CADRES EN BAISSE POUR 2016
–
Selon l’enquête Besoins en Main d’œuvre (BMO) de
Pôle Emploi qui interroge les chefs d’entreprises sur
leurs projets de recrutements pour l’année à venir,
près de 500 recrutements de cadres sont envisagés
par les entreprises martiniquaises au cours de l’année
2016, soit 5 % de l’ensemble des projets d’embauches
(Tableau 12). 24 % des recrutements de cadres
envisagés concernent des emplois saisonniers. Les
employeurs martiniquais considèrent que 42 % des
projets d’embauches de cadres seront difficiles essen-
tiellement faute de candidats au profil recherché.
Sur un an, les projets de recrutements de cadres8
ont
connu une légère baisse de 5 % en Martinique.
2015 2016 Evolution
projets cadres
2015-2016
(en %)
Ensemble des
projets de
recrutements
Dont emplois
cadres
Ensemble des
projets de
recrutements
Dont emplois
cadres
Guadeloupe 9 868 559 11 558 651 16
Guyane 6 071 445 4 978 578 30
Martinique 8 446 525 9 467 499 -5
La Réunion 22 576 1 355 26 213 1 368 1
Ensemble France 1 739 277 184 455 1 827 271 198 652 8
Source : Pôle Emploi, enquête BMO 2016
–Tableau 12–
Les projets de recrutement de cadres en 2015 et 2016
En revanche, les autres territoires ultramarins af-
fichent des intentions d’embauche de cadres orien-
tées à la hausse par rapport à 2015. A l’échelle natio-
nale, les projets de recrutements de cadres ont
progressé de 8 % sur un an.
Les évolutions sont contrastées selon les territoires.
La Guadeloupe qui possède un tissu économique
d’une dimension proche de celui de la Martinique,
enregistre pour 2016 une hausse des projets de recru-
tements de cadres (+ 16 % par rapport à 2015). Les
prévisions d’embauche de cadres des entreprises
guyanaises progressent également mais de façon
plus soutenue (+ 30 %). Enfin, à La Réunion qui dis-
pose d’une économie d’une plus grande dimension,
les intentions d’embauches sur des postes de cadres
augmentent, quant à elles, très légèrement (+1%).
8 Les fonctions d’encadrement
définies par Pôle Emploi comprenent
des familles de métier tels que
artistes, artistes plasticiens, écrivains
ou encore photographes non prises en
compte par l’Apec