Introduction par Richard-Emmanuel Eastes au colloque Des clowns et des sciences du 20 au 22 juin 2012 à l'Espace des sciences Pierre-Gilles de Gennes et à la Cité des sciences et de l'Industrie.
Introduction au colloque Des clowns et des sciences
1. Festival Colloque
Des CLOWNS et
des SCIENCES
Un festival intercroisé… et réciproquement
Un colloque pour penser en sciences inverses
Paris, du 19 au 23 juin 2012
www.science-clowns.fr
2. CLOWNS ET SCIENCES
Le rapprochement entre le clown et la science permet-il de…
A. Expliquer les connaissances et les observations de la science ?
B. Simplement montrer les phénomènes décrits par la science ?
C. Rendre la science plus accessible en dédramatisant la
connaissance et la figure du scientifique ?
D. Transmettre un émerveillement pour la science et la technologie ?
E. Porter un regard critique sur la science et ses applications ?
F. … ???
3. LE CLOWN
Qu’est-ce qu’un clown ?
Extrait de la Charte du Bataclown – Article 1 : Le personnage du clown
« Le clown se nourrit de notre faiblesse et de notre fragilité –l’enfant, le naïf,
le raté, l’écorché en nous– et c’est justement sa vulnérabilité qui lui donne sa
force et son aura. Le clown, c’est l’amplificateur de nos dimensions cachées »
Bonange, 2002
Le clown peut-il être « scientifique » ?
« Le jeu du clown révèle des vérités mais ce n’est pas lui qui les détient
Il a un rôle de catalyseur et non de donneur de leçons (le pauvre ! il en
serait bien incapable…) et c’est pour cela que sa parole est bien reçue ».
Bonange, 2000
4. LA SCIENCE
Des connaissances, des données
Des méthodes, des protocoles
Des modes de production et de validation de la connaissance
Des langages, des pratiques et des instruments
Une histoire, des gagnants et des perdants
Une quête (désintéressée), une mission
Des paradigmes et une vision du monde
Des communautés, des relations humaines
Des erreurs et des fraudes
Des budgets, publics et privés
Des enjeux économiques et stratégiques
Des applications technologiques, sociales ou politiques
Des verrous technologiques et psychologiques
De nouvelles questions métaphysiques
Des questions éthiques
Des espoirs et des risques
Du plaisir, de la créativité, de l'imagination…
5. LE CLOWN « MEDIATEUR SCIENTIFIQUE » ?
De manière générale, le clown n’est pas savant mais…
Ingénu mais totalement désinhibé, il fait preuve d’une curiosité et d’une
inventivité telles qu’elles lui permettent, en dépit de sa propre ignorance, de
rendre son public un peu plus savant.
Il sait en effet poser les questions que personne ne se pose ou n’ose se
poser, entraînant la décontraction de ses interlocuteurs face à une science
souvent jugée inaccessible, ainsi qu’un retour aux « fondamentaux » tant en
termes de connaissances scientifiques que de questionnement ou de
clarification des valeurs.
Tout en perceptions et tel un enfant, le clown écoute, sent, goûte, touche la
science. Ce faisant, il l’éclaire par sa manière propre de l’appréhender et
offre sur elle un regard différent, fascinant.
6. CLOWNS ET SCIENCES
Les limites et objections possibles à ce rapprochement…
A. Problèmes d’observation et de compréhension ?
B. Introduction d’idées fausses ?
C. Négation de l’effort nécessaire pour apprendre ?
D. Déclenchement de « fausses » motivations pour les sciences et les
techniques ?
E. Risques d’instrumentalisation du clown à des fins de communication ?
F. … ???
7. LE RISQUE DE
L’INSTRUMENTALISATION DU CLOWN
« Les chercheurs confondent l'art avec la
communication, notamment lorsqu'il s'agit,
comme si souvent, de faire appel aux artistes
pour visualiser de manière plus séduisante les
résultats de leurs recherches »
Art et science, une expérience pratique – Jean-Baptiste Joly
Alliage 53/54 – 2002
Richard-Emmanuel Eastes
IHPST– LDES, Traces (DEC – ENS), Les Atomes Crochus
8. Un algébriste qui fait rire
des milliers d’enfants en délire,
ça n’existe pas, ça n’existe pas.
Un clown sortant de son chapeau
un théorème tout nouveau,
ça n’existe pas, ça n’existe pas.
Et pourquoi pas ?
Conclusion de l’ouvrage Le Clown et le savant
Claude de Calan et Pierre Etaix, Odile Jacob, 2004.