The political condemnation of Socrates was preceded by his literary execution on the boards of the aristophanesque scene; it was the beginning of a dispute between literature and philosophy. The divorce of philosophy and literature goes right through our culture. It is in the Age of Enlightenment that we witness a rapprochement between the two: the criticism carried out at that time against metaphysical thought preferably chooses the intermediary of literary fiction. Many writings in France are considered "philosophical" and thus qualified by their authors themselves. But philosophy is also one of the salient features of previous literature. It irrigates the works of writers such as La Rochefoucauld, Saint-Evremond, Bossuet, Boileau, Fenelon, not to mention the declared rationalist authors (Descartes, Gassendi, Malebranche). Faced with this blurring of traditional standards, it is necessary to unravel where the line of partition is. Would it be in the same "reason" to which reference is made? If this hypothesis were confirmed, it would have a heuristic interest. La condamnation politique de Socrate fut précédée de son exécution littéraire sur les tréteaux de la scène aristophanesque; c’était le début d’un contentieux opposant dès l’origine la littérature et la philosophie. Le divorce de la philosophie avec la littérature parcourt de part en part notre culture. C’est au siècle des Lumières que l’on assiste à un rapprochement entre les deux: la critique menée à cette époque contre la pensée métaphysique choisit de préférence le truchement de la fiction littéraire. Nombre d’écrits, en France, sont réputés "philosophiques" et ainsi qualifiés par leurs auteurs-mêmes. Mais la philosophie est aussi l’un des traits marquants de la littérature précédente. Elle irrigue les œuvres d’écrivains tels que La Rochefoucauld, Saint-Évremond, Bossuet, Boileau, Fénelon, sans parler d’auteurs rationalistes déclarés (Descartes, Gassendi, Malebranche). Confrontés à ce brouillage, il convient de démêler où se trouve la ligne de partage. Serait-elle dans la "raison" même à laquelle il est fait référence? Si cette hypothèse était confirmée, elle présenterait un intérêt heuristique.
The political condemnation of Socrates was preceded by his literary execution on the boards of the aristophanesque scene; it was the beginning of a dispute between literature and philosophy. The divorce of philosophy and literature goes right through our culture. It is in the Age of Enlightenment that we witness a rapprochement between the two: the criticism carried out at that time against metaphysical thought preferably chooses the intermediary of literary fiction. Many writings in France are considered "philosophical" and thus qualified by their authors themselves. But philosophy is also one of the salient features of previous literature. It irrigates the works of writers such as La Rochefoucauld, Saint-Evremond, Bossuet, Boileau, Fenelon, not to mention the declared rationalist authors (Descartes, Gassendi, Malebranche). Faced with this blurring of traditional standards, it is necessary to unravel where the line of partition is. Would it be in the same "reason" to which reference is made? If this hypothesis were confirmed, it would have a heuristic interest. La condamnation politique de Socrate fut précédée de son exécution littéraire sur les tréteaux de la scène aristophanesque; c’était le début d’un contentieux opposant dès l’origine la littérature et la philosophie. Le divorce de la philosophie avec la littérature parcourt de part en part notre culture. C’est au siècle des Lumières que l’on assiste à un rapprochement entre les deux: la critique menée à cette époque contre la pensée métaphysique choisit de préférence le truchement de la fiction littéraire. Nombre d’écrits, en France, sont réputés "philosophiques" et ainsi qualifiés par leurs auteurs-mêmes. Mais la philosophie est aussi l’un des traits marquants de la littérature précédente. Elle irrigue les œuvres d’écrivains tels que La Rochefoucauld, Saint-Évremond, Bossuet, Boileau, Fénelon, sans parler d’auteurs rationalistes déclarés (Descartes, Gassendi, Malebranche). Confrontés à ce brouillage, il convient de démêler où se trouve la ligne de partage. Serait-elle dans la "raison" même à laquelle il est fait référence? Si cette hypothèse était confirmée, elle présenterait un intérêt heuristique.
“Catholicisme” (Don Juan), Dictionnaire de Don Juan, Pierre Brunel (dir.), París, Robert Laffont, col. “Bouquins”, 1999, pp. 166-168. ISBN: 978-2221078662
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Les newsletters : https://agriculture.wallonie.be/home/recherche-developpement/acteurs-du-developpement-et-de-la-vulgarisation/les-services-exterieurs-de-la-direction-de-la-recherche-et-du-developpement/newsletters-des-services-exterieurs-de-la-vulgarisation/newsletters-du-se-de-libramont.html
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Les philosophes libertins : l'envers du Grand Siècle
1. Les philosophes libertins
Grandes lignes de la présentation du samedi 16 octobre 2010
INTRODUCTION
Lorsqu’on parle du XVIIe siècle en Europe, on évoque des philosophes comme Descartes,
Pascal, Leibniz, Hobbes, Locke ou Spinoza
On évoque comme scientifique l’italien Galilée, l’allemand Kepler, le néerlandais Huygens,
le français Pascal, l’allemand Leibniz.
On trouve néanmoins des philosophes qui vont prôner un style de vie, une façon d’être et
une manière de penser plus qu’un système philosophique.
I.- LE GRAND SIÈCLE
Les historiens adorent classer les périodes, les époques, les courants, les systèmes.
Notre tendance à nommer, à classer et à classifier (mettre une hiérarchie) à une incidence
forte sur notre manière d’appréhender les choses.
Ainsi le Moyen Age, la Renaissance, les Lumières, etc.
Les manuels des élèves sont fait ainsi, les étudiants dans les universités sont (futurs
universitaires) sont formés ainsi,
L’appellation Grand Siècle n’échappe pas à ce XVIIe siècle européen, et plus précisément
français.
Lorsqu’on donne un nom à une période, on veut lui donner aussi un sens : par ex. les
Lumières
D’où viennent ses appellations ? Et il souvent difficile, voire impossible parfois de le
savoir.
Un de ceux qui ont sans doute grandement contribué à ce que ce XVIIe siècle français
s’appelle le Grand Siècle fut Voltaire.
En effet, Voltaire a écrit Le Siècle de Louis XIV, et même si le mot grand n’apparaît pas, le
simple référence à Louis XIV amène la révérence.
Voltaire, sans doute par esprit de vengeance parce que le roi Louis XV lui rendait la vie
impossible, a écrit un monumental ouvrage pour encenser l’autre roi, Louis XIV.
Voltaire nous dit que ce siècle est grand par sa diplomatie, son histoire, ses conquêtes, son
régime monarchique, sa religion catholique, sa politique étrangère, son commerce.
Mais dans l’ouvrage, aucune mention n’est faite à des penseurs, sans doute subversifs, et
qui ont fait aussi ce siècle.
2. Aucune mention de Pierre Charron (notre prochaine conf.) qui a écrit un livre qui a De la
sagesse qui fut beaucoup lu.
Rien non plus sur La Mothe Le Vayer (3ème conf), est un grands adversaires de Pascal dans
ses Pensées.
Aucune mention de Pierre Gassendi (4ème conf.) qui va réintroduire le pestiféré Epicure et
qui sera une des adversaires de Descartes.
Pas de mention de Cyrano de Bergerac (5ème conf.) et à son Autre Monde matérialiste ;
nulle part n’apparaît le nom de Hobbes avec sa vision matérialiste et mécaniste de la
société.
Et aussi rien sur Spinoza (6 et 7ème conf.)
Par contre on trouve un chapitre entier sur le jansénisme de Port-Royal.
Le jansénisme est une doctrine religieuse et morale du XVIIe siècle qui doit son nom à
l'évêque d'Ypres, Cornélius Jansenius (1585-1638). Son ouvrage, l'Augustinus, publié en
1640, provoque un grave débat entre les jansénistes, partisans de cette doctrine inspirée de
celle de saint Augustin (354-430), et les Jésuites.
Jansénius prétend que le péché originel a fait perdre à l'homme sa liberté, et que la grâce
est uniquement accordée par la volonté de Dieu selon une prédétermination "gratuite",
donnant ainsi peu de part au libre arbitre. Blaise Pascal (1623-1662) est l'un des
défenseurs du jansénisme. Le pape Innocent X condamne le jansénisme comme hérésie en
1653. Le jansénisme, prônant l'austérité et une vertu rigide, influence la bourgeoisie
parisienne et la noblesse de robe et devient un instrument d'opposition politique au
pouvoir royal.
Tout d’abord, le terme libertin (du latin libertinus, « esclave qui vient d’être libéré »,
« affranchi »). Au XVIe siècle le mot commence à avoir le sens de celui qui s'affranchit des
croyances et des pratiques de la religion chrétienne.
Et c’est peut-être à partir de là que la haine envers les libertins va commencer.
II.- DÉNONCIATION ET CONDAMNATION DU LIBERTINAGE
Jules César Vanini, étudie la philosophie, la théologie puis le droit. Il entre dans les ordres.
Il voyage en Europe, et en Angleterre il décide d’abjurer le catholicisme. Il est mis en
prison pour avoir attaquer l’Église anglicane.
Il retourne en Italie, redevient catholique et s’intéresse à la physique. Il va en France et
pour se disculper de l’accusation d’athéisme, il écrit un livre au titre évocateur :
Amphithéâtre de l’éternelle Providence divino-magique, christiano-physique et non
moins astrologico-catholique, contre les philosophes, les athées, les épicuriens, les
péripatéticiens et les stoïciens.
Un autre ouvrage qu’il va publier lui vaut la condamnation à mort par la Sorbonne.
Nous sommes à Toulouse, le 9 février 1619.
Voici ce que l’on fit au philosophe libertin Jules César Vanini : « Avant de monter sur le
bûcher, on lui ordonna de livrer sa langue au couteau ; il refusa ; il fallut employer des
3. tenailles pour la lui tirer, et quand le fer du bourreau la saisit et la coupa, jamais on
entendit un cri plus horrible. »
Il sera étranglé, son corps brûlé et ses cendres dispersées.
Quelques années plus tard, le poète Théophile de Viau connaîtra un sort tout aussi terrible
Dans son recueil le Parnasse satyrique écrit en 1622, il confesse son libertinage et deux
jésuites vont s’occuper de son cas. Il sera condamné à être brûlé vif devant la cathédrale
Notre Dame de Paris. La sentence a lieu en son absence et on l'exécute par contumace.
On l'arrête plus tard et avant de le jeter en prison, il meurt le 25 septembre 1626. On fait
un autodafé de ses recueils de poèmes.
Les mots injurieux et péjoratifs n’ont pas manqué au XVIIe siècle en France et en Europe
pour les libertins : on les accusait à la fois d’hérétiques, de mécréants, d’athées, de
blasphémateurs, de dissidents ou de libres penseurs.
Et pour continuer dans les termes dévalorisants et insultants qui les montraient du doigt,
on les accusait de débauchés, de matérialistes, de sodomites, de sceptiques, de démons,
d’épicuriens, d’adeptes de la sorcellerie, de « voluptueux ».
L'un des représentants de cette haine des libertins, le père jésuite François Garasse écrit en
1622 : « J'appelle Libertins nos Yvrognets, moucherons de taverne, esprits insensibles à
la piété, qui n'ont d'autre Dieu que leur ventre, qui sont enrôlés en cette maudite confrérie
qui s'appelle la confrérie des bouteilles [...] C'est une gangrène irrémédiable, il faut
couper, trancher, brusler de bonne heure, autrement l'affaire est désespérée. »
Autre exemple de dénonciation, mais ici d’un point de vue philosophique : le moine Marin
Mersenne, qui était mathématicien, théologien et philosophe, et qui fut le centre d’un
réseau d’échange de l’Europe des savants, publie en 1624 l'Impiété des déistes, athées et
libertins de ce temps : combattue et renversée de point en point par raisons tirées de la
philosophie et de la théologie,
L'année suivante, il publie la Vérité des sciences contre les Sceptiques ou
Pyrrhoniens, ouvrage dans lequel le libertin est montré comme un « funeste oiseau de la
nuit », est il est accusé de « ne pas supporter l'éclat de la vérité », et de limiter la
connaissance « à la seule portée des sens », et le père Mersenne les accuse de ramener les
hommes « à la condition la plus basse des bêtes les plus stupides.
III.- DOM JUAN LE LIBERTIN
Le Tartuffe ou l’Imposteur est une comédie qui raconte comment un hypocrite et
faux-croyant arrive à manipuler deux personnages de la pièce, ces deux derniers tombant
dans le panneau.
Quoiqu'ayant plu au Roi, elle fut aussitôt interdite sous la pression des dévots qui
accusaient Molière d'impiété et lui reprochaient de donner une mauvaise image de la
dévotion et des croyants.
A la suite de Tartuffe, Molière donne le 15 février 1665 Dom Juan.
Dom Juan vient de quitter sa femme, il s’est enfuit le lendemain de sa nuit de noce pour
aller séduire d’autres femmes.
4. Chaque fois qu’il séduit une femme, il lui promet le mariage et il l’abandonne dès qu’il a
obtenu sa conquête.
Sganarelle, son valet, ne comprend pas son maître et tente de le ramener timidement sur
le chemin de la vertu et de la religion.
Dom Juan préfère les plaisirs de la vie et de ce monde, plutôt que la promesse d’un bon
repos éternel.
A un moment, Sganarelle voulait savoir ce que son maître pensait de la religion et il
l’interroge sur la croyance en Dieu.
Dom Juan laisse entendre qu’il n’y croit pas. Et à l’Enfer, renchérit Sganarelle ? Réponse
très évasive de son maître qui en dit long sur son incroyance.
Quant au diable, Dom Juan n’en pense pas moins. Et au sujet de la vie après la mort, Dom
Juan n’y croit pas.
Mais quand Sganarelle pose la question à Dom Juan s’il croyait au Moine bourru - associé
à cette époque au surnaturel et à la sorcellerie - la réponse négative de Dom Juan
scandalise réellement Sganarelle.
Quand Sganarelle lui demande en quoi il croit, en fait, Dom Juan répond : « Je crois que 2
et 2 que deux et deux sont quatre, Sganarelle, et que quatre et quatre sont huit. »
Il refuse le surnaturel et recherche constamment les explications naturelles, par un recours
à la logique de la nature et aux phénomènes naturels.
CONCLUSION
On peut retenir 4 grands traits pour caractériser les penseurs libertins
1. Ils lisent et s’inspirent beaucoup de cet écrivain et philosophe qui met l’existence an
centre de l’écriture : Montaigne. Car Montaigne dans ses Essais repousse tout système
quel qu’il soit, philosophique ou religieux. Il met en avant un homme qui sait, qui doute,
qui se pose des questions, qui avance et parfois recule, qui n’accepte rien comme
absolument vrai.
2. Les libertins sont sceptiques, utilisent le doute, comme Pyrrhon d’Elis, le fondateur de
l’école sceptique au IV siècle av. l’ère commune. Pyrrhon soutenait que nous ne pouvons
pas connaître la vérité, que nous ne sommes pas sûre de l’atteindre. Il faut donc suspendre
son jugement. Car la sagesse repose sur le fait de ne plus être troublé par la vérité.
3. Les philosophes libertins réactivent les sagesses antiques, mais pas Platon, ni Aristote,
les deux monstres utilisé par la théologie chrétienne. On s’intéresse aux sceptiques, aux
cyniques Antisthène et Diogène, aux Cyrénaïques comme Aristippe qui mettait la
recherche du plaisir au centre de la quête philosophique, aux sophistes comme Protagoras
qui mettait l’homme au centre de toute connaissance, et enfin et surtout aux philosophes
matérialistes comme Démocrite et Épicure.
4. Les libertins ne nient pas l’existence de Dieu, mais le laissent peut-être loin des
hommes, comme le faisait Epicure.