Télécharger l’étude complète : http://bit.ly/2IUG9Sq
La plupart des dirigeants des grandes entreprises sont actifs sur Twitter ou LinkedIn. Mais quelle est leur capacité à entrainer leurs audiences et dans quelle mesure cette dernière est-elle qualifiée ? Angie + 1 publie la 2ème édition d’une étude sur la réalité de leur leadership digital.
Principaux enseignements : les grands patrons s’expriment plus, avec plus de maturité et plus d’impact. Les plus actifs mettent leurs réseaux sociaux au service des engagements de leurs entreprises et défendent une cause, un combat, une raison d’être.
4. * Étude « Les #CEO sur Twitter » réalisée en juillet 2018
par Harris Interactive pour Twitter France.
Leaders with a cause
Notre étude annuelle sur le leadership
digital des dirigeants est de retour
pour son édition 2019 et montre d’abord
une chose : les patrons qui occupent
le haut du classement ont une cause,
un combat, une raison d’être.
Patrick Pouyanné, le nouveau leader
de notre classement, estime qu’il est de
la responsabilité (et dans l’intérêt) de Total
de lutter contre le changement climatique.
Emmanuel Faber, qui occupe la deuxième
position, est devenu l’exemple même du
patron « en croisade » depuis son discours
fondateur à HEC. Isabelle Kocher,
qui reste dans le trio de tête, s’est donné
pour mission de faire d’Engie
le leader de la transition énergétique.
L’idée de faire vivre un « purpose »,
de le partager, de l’expliquer prend tout
son sens quand le dirigeant s’exprime sur
les territoires digitaux, sans filtre, en direct
auprès de ses parties prenantes internes
et externes. L’exercice du leadership digital
vient soutenir la raison d’être.
La communication des patrons est
un champ vaste et passionnant. Ils sont
plus nombreux à se prêter au jeu, avec plus
de maturité et plus d’impact : la tendance
est là et c’est ce que montre l’étude 2019
dont vous allez découvrir les résultats
dans les pages suivantes.
Cela tombe d’autant mieux qu’il existe
une véritable attente de prise de parole des
CEO. Une étude récente d’Harris Interactive*
montre d’ailleurs qu’un internaute sur deux
dit avoir déjà été influencé positivement par
une prise de parole d’un CEO sur Twitter.
Hasard, coïncidence ? Je ne crois pas.
INTRODUCTION
Éric Camel
CEO du Groupe Angie
4
5. Cette deuxième édition de notre top 100 du leadership digital reproduit rigoureusement à l’identique la méthodologie
définie il y a un an.
Notre pari : mesurer le « leadership digital » des dirigeants qui s’expriment, c’est-à-dire leur capacité à entraîner.
Pour ce faire, nous avons défini un ensemble de critères (sept au total) répartis au sein de quatre familles d’indicateurs :
Les indicateurs sont issus d’un travail minutieux de « data crunching » que nous avons effectué, en partie en utilisant
des algorithmes, en partie « à la mano », à partir de Twitter, LinkedIn et Wikipédia.
Les critères sont présentés plus en détail dans les « zooms » et la méthodologie détaillée est indiquée en fin de document.
L’AUDIENCE
Les patrons ont-ils
une audience ?
Est-elle massive ?
Est-elle qualifiée ?
L’ACTIVITÉ
S’expriment-ils un peu,
beaucoup, à la folie,
pas du tout ?
L’ENGAGEMENT
Leurs prises de parole
génèrent-elles des actions
ou des réactions ?
Pèsent-elles ?
L’ATTRACTIVITÉ
Les patrons suscitent-ils
l’intérêt ? A-t-on envie
de se renseigner sur eux ?
Vous avez dit leadership digital ?INTRODUCTION
55
6. À propos de l’étude
L’originalité de l’étude est aussi notre
volonté de couvrir un corpus aussi large que
possible : nous avons cherché à identifier
tous les CEO de toutes les grandes
entreprises françaises (et les CEO français
d’entreprises internationales, écoles
de commerce, Épic), sans nous limiter
à l’habituel CAC 40 (même si ce dernier,
sans surprise, domine le classement).
Pour faire partie du classement, des critères
assez stricts de niveau de responsabilité,
taille d’entreprise et activité sur
les réseaux sociaux sont appliqués
(voir page 66).
Par exemple, vous n’y trouverez pas
Xavier Niel, qui, bien qu’ayant
187 000 abonnés Twitter, tweete
extrêmement peu et, à notre sens,
n’exprime pas son leadership digital.
Et si votre CEO n’en fait pas partie,
c’est donc probablement qu’il ne réunit
pas l’ensemble des critères requis.
INTRODUCTION
6
8. Le patron de Total combine franc-parler,
enthousiasme, expression d’une raison
d’être et quadrille le terrain tout au long
de l’année. Il s’empare de la première
place après avoir terminé deuxième de
l’édition 2018.
Patrick Pouyanné
PDG, Total
60#1
Avec des prises de parole choisies
mais efficaces et saluées, il a vu ses
communautés d’abonnés grandir
de manière à la fois spectaculaire
(plus de 100 000 abonnés sur LinkedIn)
et qualitative.
Emmanuel Faber
PDG, Danone
59*
#2
Numéro 1 du classement l’an dernier,
elle continue à faire référence
en multipliant les prises de parole
multisujets, mais aussi en développant
sa présence, par exemple en investissant
Instagram.
Isabelle Kocher
DG, Engie
59*
#3
And the leaders are…CLASSEMENT2019
* Critère de départage des ex æquo : l’engagement LinkedIn.8
9. DIRIGEANT
Patrick Pouyanné
Emmanuel Faber
Isabelle Kocher
Thierry Breton
Alexandre Bompard
Frédéric Oudéa
Jean-Pascal Tricoire
Alain Dehaze
Thomas Buberl
Gérald Karsenti
ENTREPRISE
Total
Danone
Engie
Atos
Carrefour
Société Générale
Schneider Electric
Adecco
AXA
SAP France
ÉVOLUTION
2018
+ 1
+ 2
- 2
+ 1
+ 14
+ 2
- 1
+ 14
+ 1
+ 6
NOTE
ATTRACTIVITÉ/25
12
10
13
12
16
10
8
5
6
5
NOTE
ENGAGEMENT/30
21
21
19
18
15
14
14
18
20
16
NOTE
ACTIVITÉ/15
9
8
10
9
4
10
9
10
8
9
NOTE
AUDIENCE/30
18
20
17
16
18
16
18
14
13
16
POSITION
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
SCORE
LEADERSHIP/100
60
59
59
55
53
50
49
47
47
46
1-10
L’ensemble des notes du top 10 progresse. Si Patrick Pouyanné prend la première place du classement, c’est avant tout parce que ses
indicateurs ont tous progressé. Isabelle Kocher perd deux places, en améliorant son score global mais dans des proportions moindres.
Emmanuel Faber fait un saut notamment en décuplant son audience sur LinkedIn.
Pour expliquer les grosses progressions de ce top 10 : Alain Dehaze a obtenu d’excellents résultats sur LinkedIn. Quant à Alexandre
Bompard, il avait déjà de très beaux scores sur la plupart des indicateurs, mais n’était pas actif sur LinkedIn en 2017. En le devenant,
il progresse de 14 places.
CLASSEMENT2019
9
20. Cette deuxième édition de notre top 100
du leadership digital consacre des dirigeants
qui mettent leurs réseaux sociaux au service
des engagements de leurs entreprises.
Cette notion de « purpose » ou « raison
d’être » agite particulièrement les acteurs
issus des secteurs de l’industrie, mais
aussi de plus en plus ceux du conseil
et des services, plus habitués à valoriser
leur expertise.
Le purpose : on ne parle que de ça !
Il y a tout juste un an, Larry Fink
– fondateur de BlackRock, plus grand
gestionnaire d’actifs au monde – lançait
un appel aux dirigeants des entreprises
à œuvrer pour le bien commun et marquait
ainsi l’ère du #Purpose.
En France, c’est le rapport « Notat-Senard »,
en mars 2018, qui vient poser le principe
de raison d’être des entreprises, suivi par
les discussions autour de la loi Pacte ouvrant
la réflexion sur le statut de l’entreprise :
« à mission », « B corp »… Ces dernières
semaines, le Boston Consulting Group et
l’association Entreprises et Médias révélaient
que 64 % des personnes interrogées
(directeurs ou directrices de la communication
et membres de directions) considèrent
la thématique de la raison d’être comme
« très importante » ou « stratégique » pour
leur entreprise. 50 % en font une priorité
majeure dans leur stratégie.
Si les dirigeants perçoivent la raison d’être
de leur entreprise comme une priorité
et un sujet stratégique, nous nous sommes
donc questionnés sur leur manière de
le communiquer sur les réseaux sociaux.
The power of purposeTENDANCES
20
21. En bref
Lorsque les CEO de notre classement du leadership digital s’expriment sur la raison d’être de leur entreprise…
The power of purpose
Plutôt que d’utiliser le terme
anglo-saxon de « purpose »
davantage réservé aux
professionnels de la
communication, ils évoquent :
LA CONTRIBUTION,
L’HARMONIE,
LE NOUVEL ÉQUILIBRE,
LA RESPONSABILITÉ,
L’IMPACT POSITIF
Langage
Ils partagent leurs manifestes
et leurs ambitions via LinkedIn
(posts et articles).
Partage
Ils gardent un ton « corporate »
mais plus personnel, plus humble.
Ils parlent de leur rôle de parent,
de leurs échecs personnels,
de leurs points de blocage en tant
que CEO, de leurs fiertés.
CorporateIls tweetent les éléments de
preuves : signatures d’accords,
reconnaissances et labels,
partenariats, actions
de l’entreprise, participation
à des événements.
Tweet
Ils interpellent leurs
collaborateurs, leurs concurrents,
les responsables politiques,
d’autres dirigeants d’entreprises
françaises, des journalistes,
des leaders d’opinion, des ONG,
pour s’entourer d’alliés dans
le cadre de leur combat.
Ralliement
TENDANCES
21
22. 22
En quelques mots…
“ Nous ne sommes pas les seuls
à vouloir contribuer, et je me félicite
qu’une grande partie de notre secteur
se mette désormais en ordre de marche.
Alexandre Bompard,
Carrefour
“ One Planet. One Health/Une seule
planète, indivisible. Une seule et même
santé pour tous. Co-dépendantes l’une
de l’autre.
Emmanuel Faber,
Danone
“ It’s #TimeToAct ; time for all of us to
build that #FutureofWork people keep
talking about. It is time to reinvigorate
the New Social Contract.
Alain Dehaze,
Adecco
“ Les entreprises et les pouvoirs
publics peuvent et doivent travailler
ensemble pour répondre efficacement
aux grands défis que rencontrent
nos sociétés.
Thomas Buberl,
Groupe AXA
“ Et à l’heure où de nouveaux défis se
superposent aux anciens […], nous avons
la volonté de contribuer positivement à
la construction du monde de demain et
de demeurer un tiers de confiance pour
tous nos clients et parties prenantes.
Frédéric Oudéa,
Société Générale
“ Ce n’est pas rentabilité ou responsabilité.
C’est rentabilité parce que responsabilité.
Isabelle Kocher, Engie
“ De fait, je l’ai toujours admis, nous sommes
une partie du problème. Mais nous sommes aussi
une partie de la solution.
Patrick Pouyanné, Total
“ En travaillant à un monde plus durable, nous garantissons
une planète plus saine pour les générations futures tout en
contribuant dès maintenant à l’innovation et à la prospérité.
Jean-Pascal Tricoire, Schneider Electric
TENDANCES
23. 23
À chacun son combat
Les patrons qui occupent le top 10 du classement ont un combat, une raison d’être.
Un combat propre à leur secteur, une contribution sociétale à leur activité ou un combat plus large.
Dans ce top 10 nous identifions trois combats récurrents derrière lesquels se rallient les dirigeants.
Ces trois combats composent leur réflexion autour de la raison d’être des entreprises qu’ils dirigent.
LUTTE CONTRE
LE RÉCHAUFFEMENT
CLIMATIQUE
MODES DE
CONSOMMATION
ET DE PRODUCTION
PLUS RESPONSABLES
FUTUR DU TRAVAIL
ET DE L’ENTREPRISE
PLUS ÉTHIQUE
TENDANCES
24. Quatre questions à François Guillot,
coordinateur de l’étude, directeur associé Angie+1
TENDANCES
“ J’avais utilisé l’expression pour exprimer l’idée que si les patrons étaient de plus en plus
nombreux, ils étaient encore pour beaucoup en phase d’expérimentation. D’ailleurs les
meilleurs scores de leadership digital étaient à 53, donc largement perfectibles. Cette
année, cela monte à 60. Toujours perfectible, mais on voit une meilleure maturité. La note
moyenne augmente de 9 %. Donc oui, il y a une progression dans les pratiques. L’an
dernier, j’estimais qu’ils étaient environ 40 à avoir une véritable stratégie « social media »,
cette année, j’en vois 55 ou 60.
L’an dernier, vous parliez de « verre d’eau à moitié plein »…
Qu’en est-il cette année ?
“ L’an dernier, dans le top 100, on avait 90 % de patrons sur Twitter et 55 % sur LinkedIn.
On alertait sur le décalage car LinkedIn est à notre sens LE réseau idéal pour les CEO.
Non pas qu’on ne croit pas en Twitter, au contraire, mais Twitter est souvent utilisé non
pas tant pour ce qu’il peut apporter de meilleur (la contribution au débat public, à l’actu
chaude, les relations avec la société civile) mais plus par panurgisme, avec de grosses
difficultés de familiarisation pour ceux qui n’en ont pas la fibre. LinkedIn est plus consensuel
mais aussi plus puissant et donc devrait truster l’usage des patrons. Cette année, on a
toujours 90 % de patrons Twittos (et aucun signe de baisse d’activité), et 70 % sont actifs
sur LinkedIn. Il y a donc une prise de conscience de l’intérêt de LinkedIn, voire de l’intérêt
d’une double présence Twitter-LinkedIn.
Twitter ou LinkedIn ?
“ Oui : l’étude permet de l’objectiver. Nous classons les 100 premiers, mais nous extrayons
la data pour tous ceux qui réunissent les critères que nous avons fixés. Ils étaient 120 en 2018,
cette année, ils sont 150. On est donc sur une tendance d’environ + 25 %, ce n’est pas x2
chaque année, mais l’accélération a eu lieu les années précédentes. Et puis, avec les patrons,
les choses prennent du temps, il y a des effets générationnels. Enfin, l’autre tendance à mon
sens, même si ce n’est pas ce que nous mesurons dans l’étude, est l’extension de la pratique
aux membres du Comex et non plus aux seuls CEO. Une partie importante de ce qu’on nous
demande à l’agence est d’accompagner des membres de Comex qui entourent le patron.
Les patrons sont-ils plus nombreux à utiliser les réseaux sociaux ?
“ Si elle reste assez variée sur Twitter, qui donne beaucoup de liberté (voir notre
typologie des patrons p. 45), elle est assez standardisée sur LinkedIn, où tout le monde fait
de la tribune libre à la première personne du singulier, autour des grands sujets corporate :
transformation, innovation, raison d’être, responsabilité, management, un peu de stratégie.
Les textes sont parfois brillants, mais l’approche reste très programmatique, on rebondit
peu sur des actualités tierces. Il y a encore beaucoup de choses à inventer !
Quid de leur approche des contenus ?
24
25. Six questions à Ronan Le Moal,
CEO, Groupe Arkéa
TENDANCES
25
“ À la base, c’est la spontanéité qui compte. Il faut cependant tenir compte du fait que
lorsque l’on s’exprime, on représente sa maison en tant que DG. Il faut donc se fixer une
« ligne éditoriale » et essayer de s’y tenir. Le plus important reste que les prises de position,
les avis, doivent refléter ce que l’on pense au fond de soi et pas une image corporate lisse.
Vous avez été hyperactif sur Twitter, mais cela a-t-il été planifié dans
une stratégie ou était-ce totalement spontané ?
“ Je commence à m’y mettre mais j’ai longtemps concentré mon action sur Twitter, j’évolue !
Quid de LinkedIn ? Était-ce une volonté de ne pas davantage utiliser la fonction
« article » ?
“ C’est bien possible. Si cela s’est passé, c’est parce que cette maison suscite un vrai
attachement fait du respect de son histoire et de sa volonté de poursuivre une aventure
collective « à notre main », dépendant des choix de notre gouvernance. Bien entendu, la quête
de sens dans laquelle nous nous trouvons tous aujourd’hui lorsqu’il s’agit de nous engager
joue forcément. De ce point de vue, les réseaux sociaux sont un formidable catalyseur.
De mémoire « social media », on n’avait jamais vu une entreprise, a fortiori une banque,
aussi soutenue par ses collaborateurs, bénéficier d’autant d’employee advocacy…
“ Le média est simple, capte l’instant et permet de prendre la parole aux moments cruciaux pour
faire valoir une opinion, une réaction par rapport à un événement interne ou externe à l’entreprise.
Pourquoi utiliser Twitter ?
“ J’évite de tweeter des éléments polémiques. Je suis surtout attiré par l’idée de défendre
notre modèle de développement au travers de mes prises de position. Dans ces moments-là,
il faut être engagé et à l’écoute de ceux qui prennent la peine de vous soutenir. L’engagement
ne se décrète pas, il est, je crois, le fruit de notre propre engagement et… de notre sincérité.
Concrètement, comment avez-vous abordé l’usage du réseau dans
cette situation particulière ?
“ Je pense que cela donne à voir que le groupe est différent, ce qui ne veut pas dire
mieux : différent par sa stratégie, différent par l’engagement de ses équipes, différent
par sa capacité à fédérer des écosystèmes variés (entrepreneurs, monde du digital,
collectivités…).
Qu’est-ce que cela vous a apporté ?
Né en 1972 et diplômé d’HEC, Ronan Le Moal est le CEO du Groupe Arkéa depuis 2008.
Il occupe la 38e
place du classement, en progression de 21 places.
2018 aura été marquée par la bataille que mène le Groupe Arkéa pour obtenir son indépendance de la Confédération Nationale du Crédit
Mutuel. Bataille qui a largement pris forme sur les réseaux sociaux, où Ronan Le Moal, utilisateur depuis 2010, a été hyperactif, assumant
son rôle de capitaine au milieu de ses troupes militantes et surmotivées.