SlideShare une entreprise Scribd logo
1  sur  20
Télécharger pour lire hors ligne
Les milieux granulaires : entre fluide et solide
                     dossier personnel
                         Benoit Halinger, Steren Giannini
                                      20 juin 2006




Table des mati`res
              e
Introduction                                                                                                                 2

Notions pr´liminaires
          e                                                                                                                  2
  0.1 D´finition d’un milieu granulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
        e                                                                                                                    2
  0.2 Tenseurs de contraintes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .                                        2

1 L’effet de voˆ te
               u                                                                                                            3
  1.1 La propagation des contraintes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .                                        3
  1.2 L’exp´rience du silo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
           e                                                                                                                4
  1.3 Mod´lisation physique : Approche de Janssen . . . . . . . . . . . . . . .
          e                                                                                                                 8

2 Les Ecoulements denses                                                                                                     9
  2.1 Observations . . . . . . . . . . . .   . . . . . .    .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   10
      2.1.1 Exp´rience du plan inclin´
                 e                       e    . . . . . .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   10
      2.1.2 Exp´rience du tambour . .
                 e                            . . . . . .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   12
  2.2 Mod´lisation des ´coulements . .
           e            e                    . . . . . .    .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   12
      2.2.1 le tas de sable . . . . . . .     . . . . . .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   12
      2.2.2 Equations moyenn´es dans
                                 e           l’´paisseur
                                               e            .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   15

Conclusion                                                                                                                  18

Bibliographie                                                                                                               19

Contacts                                                                                                                    19

Annexe                                                                                                                      20

                                             1
0.1 D´finition d’un milieu granulaire
     e                                                                        `
                                                                TABLE DES MATIERES

Introduction
   Au repos ou en ´coulement, la mati`re en grains ne manque pas de surprendre par ses
                    e                    e
propri´t´s particuli`res entre solides et liquides...
      ee            e

Les enjeux
    Les mat´riaux granulaires sont pr´sents dans de nombreux secteurs industriels, cepen-
            e                         e
dant leur ´tude reste tr`s r´cente. La description de leur comportement et la compr´hen-
          e             e e                                                         e
sion des ph´nom`nes observ´s est donc primordiale.
            e    e           e

Une dualit´ Liquide/Solide
          e
   Le grand nombre de particules constituantes et la complexit´ des interactions de
                                                               e
contact conduisent ` une multitude de comportements diff´rents. Ainsi les milieux gra-
                     a                                  e
nulaires existent sous plusieurs ´tats.
                                 e
   On observe donc un comportement solide sous certaines solicitations, liquide sous
d’autres, mais ´galement des comportements ayant simultan´ment les propri´t´s de ces
                e                                         e               ee
deux ´tats.
      e

Le sablier
   L’observation anodine d’un sablier soul`ve ` elle seule de multiples interrogations :
                                             e a
Contrairement ` la clepsydre, pourquoi le sablier conserve-t-il un d´bit constant ? Pour-
                 a                                                   e
quoi le tas inf´rieur garde-t-il le mˆme angle de talus au cours du remplissage ?
               e                     e


Notions pr´liminaires
          e
0.1    D´finition d’un milieu granulaire
        e
    On appelle ici un milieu granulaire un milieu form´ d’une collection de particules
                                                          e
macroscopiques de taille sup´rieure ` 100µm. En minorant la taille de ces grains, on peut
                              e       a
n´gliger les forces de Van der Walls, les ponts capillaires, les mouvements browniens et
  e
les forces ´lectrostatiques entre les particules.
           e

0.2    Tenseurs de contraintes
    On souhaite d´crire le milieu granulaire comme un mat´riau continu. On introduit
                  e                                           e
alors le tenseur des contraintes, qui repr´sente les forces surfaciques s’exer¸ant sur lui.
                                          e                                   c
On le d´finit pour un ´l´ment rectangulaire ´l´mentaire de mat´riau.[cf sch´ma 1]
        e             ee                     ee                  e           e

   En deux dimensions, les composantes du tenseur des contraintes sont les suivantes :
   – σxx la composante normale, selon − , des forces surfaciques s’exer¸ant sur les faces
                                        →
                                        ex                                c
     verticales
   – σzz la composante normale, selon − , des forces s’exer¸ant sur les faces horizontales
                                       →ez                   c
   – σxz la composante tangentielle (force de cisaillement), selon − , des forces s’exer¸ant
                                                                   →
                                                                   ez                   c
     sur les faces verticales

                                             2
ˆ
                                                                 1 L’EFFET DE VOUTE




                   Fig. 1 – Le tenseur des contraintes en 2 dimensions

    – σzx la composante tangentielle (force de cisaillement), selon − , des forces s’exer¸ant
                                                                    →
                                                                    ex                   c
      sur les faces horizontales.
    D’un point de vue m´canique, c’est le mode de transmission des contraintes qui d´-
                           e                                                               e
termine l’´tat physique du milieu. Dans le cas d’un liquide, les contraintes tangentes sont
           e
nulles, et les contraintes normales sont ´galement transmises dans toutes les directions et
                                         e
dans tout le milieu. Dans le cas d’un solide, au contraire, les contraintes tangentes sont
souvent non-nulles et σxx peut ˆtre diff´rent de σzz (une telle diff´rence, la contrainte
                                   e       e                           e
d´viatorique, met syst´matiquement un liquide en mouvement : les liquides ne peuvent
 e                       e
pas transmettre de contrainte d´viatorique).
                                  e

Les contraintes dans un milieu granulaire
   Le caract`re bivalent des milieux granulaires, entre solides et liquides, se manifeste au
             e
niveau des contraintes, puisque la contrainte d´viatorique y est g´n´ralement non-nulle,
                                               e                     e e
mais il existe une valeur limite au-del` de laquelle le milieu s’´coule. (cette valeur est
                                        a                          e
proportionnelle ` la pression moyenne σxx +σzz qui s’exerce sur le milieu, ce qui explique
                 a                          2
que lorsque l’on appuie sur un tas de sable, on s’enfonce, mais au fur et ` mesure la
                                                                                a
pression est de plus en plus importante, le milieu s’´coule de moins en moins, le sable
                                                      e
devient solide sous la pression du doigt !)


1     L’effet de voˆ te
                  u
1.1    La propagation des contraintes
    Lorsqu’un ensemble de grains est mis sous contrainte, la transmission des forces est
tr`s inhomog`ne. Certains grains ne sont pratiquement pas sous contrainte, alors que
  e            e
toute la charge repose sur d’autres. Ces derniers font parties de ”chaines de forces” bien
marqu´es.
       e
    Une exp´rience consiste ` exercer une pression sur un empilement de cylindres consti-
            e               a
tu´ d’un mat´riau bir´fringeant. (voir photo 2. On peut observer les chaˆ de forces entre
  e           e      e                                                  ınes

                                             3
1.2 L’exp´rience du silo
         e                                                                        ˆ
                                                                   1 L’EFFET DE VOUTE




                           Fig. 2 – Exp´rience de photo´lasticit´
                                       e               e        e

deux polariseurs crois´s : les cylindres sont d’autant plus lumineux qu’ils sont soumis `
                      e                                                                 a
une contrainte importante. La r´partition des forces est manifestement tr`s h´t´rog`ne.
                                 e                                         e ee e
   exp´rience en direct : effet de voˆte dans le tube d’efferalgan
      e                              u

1.2    L’exp´rience du silo
            e
     Nous allons ici observer une cons´quence de cette propagation particuli`re des forces
                                       e                                    e
dans un mat´riau granulaire. L’exp´rience consiste ` mesurer le poids ` la base d’un
              e                        e              a                   a
silo contenant un volume d´termin´ de mati`re en grains. Les mat´riaux sont ´galement
                             e      e        e                     e            e
un param`tre d’´tude : Nous avons utilis´ du sable sec dont les grains sont d’un dia-
           e      e                        e
m`tre moyen autour du millim`tre pour notre premi`re manipulation (photo 3a). Pour
   e                             e                    e
la seconde, nous avons utilis´ des granul´s de plastique de forme cylindrique dont les
                               e           e
dimensions sont de quelques millim`tres.(photo 3b)
                                     e

   Apr`s de multiples remaniments, le dispositif final de la manipulation est le suivant
        e
(voir sch´ma de la figure 4) :
          e
   – un silo transparent gradu´ en ”diam`tres” reli´ solidement et d’une mani`re tr`s
                                  e           e         e                               e     e
      rigide au sol.
   – une balance pr´sice capable de soutenir un poids maximal d’environ 4kg.
                     e
   – un syst`me de piston qui transmet les forces de pression ` la base du silo vers la
              e                                                       a
      balance. Celui-ci doit coulisser sans frotter dans le silo. Il est pr´sent pour ´viter les
                                                                           e          e
      fuites de grains.




                                               4
1.2 L’exp´rience du silo
         e                                                                    ˆ
                                                               1 L’EFFET DE VOUTE




                           Fig. 3 – Pr´sentation des dispositifs
                                      e




                              Fig. 4 – Sch´ma du dispositif
                                          e




                                            5
1.2 L’exp´rience du silo
         e                                                                      ˆ
                                                                 1 L’EFFET DE VOUTE

        Mesure    Hauteur     Photo        Sch´ma
                                              e            Poids apparent mesur´
                                                                               e
                                                          sable grains plastiques


          n1
          ˚          D                                    420g         150g




          n3
          ˚         2D                                    624          200g




          n5
          ˚         3D                                    700g         200g




                         Tab. 1 – R´capitulatif des observations
                                   e

    On observe alors plusieurs phases lors du remplissage progressif du silo (voir tableau
1 et courbes de la figure 5) : Pour de faibles hauteurs de grains, le poids mesur´ augmente
                                                                                e
lin´airement avec le volume de grains vers´. Ce qui est tr`s naturel car c’est le cas des
   e                                         e               e
fluides. Cependant au del` d’une hauteur de l’ordre de deux fois le diam`tre du silo, le
                           a                                                 e
poids mesur´ reste casiment toujours le mˆme. Il tend vers une valeur constante, ce qui
            e                                e
diff`re des fluides ordinaires.
    e

    Ces ph´nom`nes observ´s d´coulent de la dualit´ liquide/solide qui r´git un mat´riau
           e     e           e e                      e                    e           e
granulaire : Une telle mati`re ne peut ˆtre d´crite comme un fluide classique dont le poids
                           e           e     e
est directement mesurable ` la base du r´cipient qui le contient, le mat´riau pr´sente donc
                            a            e                              e       e
simultan´ment des caract´ristiques d’un liquide et d’un solide.
         e                e
Sur le principe de la voˆte architecturale, le poids des grains est en partie support´ par
                        u                                                             e
les paroies du silo.




                                            6
1.2 L’exp´rience du silo
         e                                                                 ˆ
                                                            1 L’EFFET DE VOUTE




                      Fig. 5 – Poids apparent ` la base du silo
                                              a




                                         7
1.3 Mod´lisation physique : Approche de Janssen
       e                                                                        ˆ
                                                                 1 L’EFFET DE VOUTE

1.3    Mod´lisation physique : Approche de Janssen
          e
  On consid`re un silo cylindrique de diam`tre D remplit d’un mat´riau granulaire. Le
              e                             e                        e
mod`le choisit a ´t´ propos´ par Janssen en 1895, il reste d’une grande simplicit´.
   e             ee        e                                                     e
  il est bas´ sur 3 hypoth`ses :
            e              e
  1. les contraintes verticales σzz ne d´pendent que de la variable d’espace z
                                        e
  2. le milieu frotte sur les parois lat´rales et se trouve sur le point de glisser : T = µs N
                                        e
     (avec µs le coefficient de frottement statique)
  3. la contrainte verticale σzz appliqu´e sur le mat´riaux engendre une contrainte hori-
                                         e           e
     zontale σxx qui lui est directement proportionnelle : σxx = Kσzz . (K ´tant constante,
                                                                           e
     pour un fluide la pression est isotrope on aurait K = 1)

Equilibre d’une tranche ´l´mentaire de mat´riau [z, z + dz] :
                        ee                e




              Fig. 6 – Syst`me ´tudi´ : tranche cylindrique de diam`tre D
                           e   e    e                              e

    bilan des efforts : poids, forces de pression en z et en z + dz, forces de frottement avec
la paroie.

   En projetant le th´or`me fondamental de la statique sur l’axe vertical :
                     e e

                         πD2   πD2
                  ρgdz       +     (σzz |z − σzz |z+dz ) − πDdzT = 0                       (1)
                          4     4
   ce qui devient en utilisant les hypoth`ses :
                                         e
                                   dσzz        4Kµs
                                        = ρg −      σzz                                    (2)
                                    dz          D
    Sachant que σzz est nulle ` la surface z = 0, on en d´duit que la contrainte verticale
                              a                            e
σzz est donn´ par :
            e
                                  σzz (z) = ρgλ(1 − ez/λ )                             (3)


                                              8
2 LES ECOULEMENTS DENSES




                              Fig. 7 – Contrainte verticale

                4D
    avec λ =          qui repr´sente une longueur caract´ristique du syst`me. Pour des
                              e                         e                 e
                µs K
valeurs classiques de K 0, 5 et µs 1, on a λ 2D.
    on observe l’existence de deux r´gimes :
                                    e
    – un r´gime hydrostatique (z << λ) : la pression augmente lin´airement avec la
           e                                                           e
      hauteur comme pour un fluide classique (σzz = ρgλ)
    – un r´gime satur´ (z >> λ) : la pression sature et devient constante (σzz = ρgz)
           e             e
On peut ´galement remarquer que la longueur caract´ristique diminue quand le coefficient
         e                                         e
de frottement augmente. Ce qui est plutot naturel car ce dernier traduit la capacit´ qu’a
                                                                                   e
la paroie a retenir la masse de grains.

Poids apparent :
   On remarque alors que la contrainte verticale reste constante au del` des hauteurs
                                                                            a
sup´rieures ` λ (c’est ` dire deux fois le diam`tre du silo). Ainsi une fois d´pass´ la
   e        a           a                        e                               e     e
hauteur λ tout ajout de mat´riau dans le silo n’affecte plus la pression au fond : le
                               e
surplus de poids est support´ enti`rement par la friction sur les paroies. On observe alors
                            e     e
un poids apparent constant ` la base du silo.
                            a
   Nos r´sultats exp´rimenteux sont en accord avec la mod´lisation th´orique. Le simple
         e           e                                       e           e
mod`le de Janssen permet donc de justifier les observation pratiques r´alis´es.
    e                                                                    e e


2    Les Ecoulements denses
   On entend par ´coulements denses des ´coulements s’effectuant le long d’une surface,
                   e                       e
de mani`re ”coulante”, par oppposition aux ´coulements tr`s rapides lors desquels le milieu
        e                                  e             e
granulaire s’apparente ` un gaz (avalanche en a´rosol).
                       a                        e

                                            9
2.1 Observations                                     2 LES ECOULEMENTS DENSES

2.1     Observations
Duplicit´ des angles
        e
   On constate exp´rimentalement que pour chaque type de grains, tous les tas form´s
                     e                                                                e
de ces grains ont un mˆme angle, appel´ angle de talus. Mais, au-del` de ce point de
                         e               e                             a
vue statique, on remarque aussi que lors d’un ´coulement, sur un plan inclin´ ou dans un
                                              e                             e
tambour par exemple, il existe deux angles : un angle de d´part ou d’avalanche, et un
                                                            e
angle d’arrˆt, plus petit.
           e




            Fig. 8 – L’angle de talus reste constant quelle qeue soit l’´chelle
                                                                        e


2.1.1   Exp´rience du plan inclin´
           e                     e
    Pour mettre en ´vidence ces deux angles, nous avons r´alis´ un dispositif de plan in-
                    e                                        e e
clin´.
    e
On d´pose une couche de sable sur une plaque de bois recouverte de toile Emeri (pour la
      e
rugosit´), dont on modifie l’inclinaison, jusqu’` ce que le milieu s’´coule. L’angle mesur´
        e                                       a                   e                    e
a
` la fin de l’avalanche est plus petit que l’angle de d´part.
                                                      e




                    Fig. 9 – L’exp´rience du plan inclin´ - Principe
                                  e                     e

   Ainsi on mesure un angle de stabilit´ maximum de 38 , et un angle de repos (ou
                                       e              ˚
d’arrˆt) de 34 .
     e        ˚

                                            10
2.1 Observations                                  2 LES ECOULEMENTS DENSES




                            Fig. 10 – Dispositif utilis´
                                                       e




               Fig. 11 – R´sultats - angle de d´part et angle d’arret
                          e                    e




                                        11
2.2 Mod´lisation des ´coulements
       e             e                                2 LES ECOULEMENTS DENSES




                Fig. 12 – Exp´rience du tambour, dispositif de l’ENSIC
                             e

2.1.2   Exp´rience du tambour
           e
    particularit´s.. 2 zones apparaissent : une zone importante o` les grains tournent de
                e                                                u
concert avec le tambour, et une zone en forme de croissant o` les grains s’´coulent ` la
                                                              u              e       a
mani`re d’un fluide. / 2 angles diff´rents directmt visibles par exp´rience ` effectuer dvt
      e                             e                              e       a
jury.

2.2     Mod´lisation des ´coulements
           e             e
2.2.1   le tas de sable
   Nous allons tenter dans ce paragraphe de simuler sommairement le comportement
d’un tas de sable.

    Le syst`me ´tudi´ est un demi tas en 2 dimensions. Celui-ci est discr´tis´, il est
             e     e    e                                                        e e
en r´alit´ repr´sent´ par une liste de valeurs, ces valeurs ´tant les hauteurs de chaque
     e e         e    e                                      e
”collonne de grains”.
    Il est r´git par quelques r`gles simples qui vont d´terminer son ´volution :
            e                  e                       e              e
    Une boucle dans le programme d´termine s’il doit y avoir effondrement ou non. Se-
                                        e
lon la figure 13, la colonne de grains est jug´e instable si elle d´passe au moins de trois
                                               e                   e
grains sa voisine. Dans ce cas l’effondrement entraine avec lui deux grains (voir plus si
la diff´rence ´tait sup´rieure ` 3). Ceci traduit l’existence de friction entre les grais : un
       e       e         e     a
grain qui s’effondre entraine avec lui d’autres grains.

    On g´n`re ensuite un tas initialement stable avec un algorithme bas´ sur des choix
         e e                                                           e
al´atoirs. Ce tas va maintenant ˆtre utils´ pour diverses simulations.
  e                             e         e


                                             12
2.2 Mod´lisation des ´coulements
       e             e                                 2 LES ECOULEMENTS DENSES




                      Fig. 13 – R`gles simples r´gissant le syst`me
                                 e              e               e

    ´crans
    e                          observations




                               Tas initial g´n´r´, au repos.
                                            e ee




                               Tas apr`s le d´clanchement d’une avalanche, au repos.
                                      e      e




                               Superposition des deux r´sultats pr´c´dents :
                                                           e       e e
                               on constate que l’angle du tas apr`s l’avalanche
                                                                 e
                               est inf´rieur ` l’angle initial.
                                      e      a

                  Tab. 2 – Angles du tas avant et apr`s une avalanche
                                                     e



    La premi`re simulation est la suivante : nous cr´ons une perturbation en ajoutant un
             e                                      e
ou deux grains ` une hauteur donn´e. Ainsi cette perturbation va, ` l’it´ration suivante,
                a                   e                               a    e
d´clancher une avalanche suivant les r`gles initiales. Le syst`me ´volue alors jusqu’` une
  e                                    e                      e   e                  a
situation de repos apr`s un certain nombre d’it´rations.
                      e                         e

    L’objectif est ici de comparer l’angle avant l’avalanche et l’angle apr`s l’avalanche. Les
                                                                           e
r´sultats de la simulation sont pr´sent´s dans la tableau 2.
 e                                  e    e
Cette simple simulation num´rique aboutit ainsi au mˆme r´sultat que nos observations
                               e                          e     e
initiles du plan inclin´.
                        e

   La seconde simulation consiste ` ”d´verser” en continue une certaine quantit´ de grains
                                  a e                                          e
au sommet du tas. Nos observations se limitent ` l’observation de la g´om´trie du tas.
                                                 a                     e e


                                              13
2.2 Mod´lisation des ´coulements
       e             e                                2 LES ECOULEMENTS DENSES

               ´crans
               e                          observations




                                          Tas initial g´n´r´, au repos.
                                                       e ee




                                          Tas apr`s l’ajout d’une grande
                                                 e
                                          quantit´ de grains a son sommet.
                                                 e

                        Tab. 3 – Angle de talus ` diff´rente ´chelles
                                                a    e      e



    Comme pour la simulation pr´cd´dente, des avalanches ont lieu. On constate cepen-
                                     e e
dant (voir tableau 3) que les tas ainsi cr´´s poss`dent r´guli`rement le mˆme angle que
                                            ee      e     e    e              e
le tas initial. Il sagit de l’angle maximal observable.
Ceci n’est autre que l’observation de l’existence d’un angle de talus : peu importe la taille
du tas consid´r´, l’angle maximal qu’on peu esp´rer atteindre reste le mˆme.
                ee                                 e                        e




                                             14
2.2 Mod´lisation des ´coulements
       e             e                                    2 LES ECOULEMENTS DENSES

2.2.2   Equations moyenn´es dans l’´paisseur
                        e          e
    Les ´quations moyenn´es de l’´paisseur, ´tablies en 1989, permettent de rendre compte
        e                 e      e          e
de l’´volution de l’´coulement d’un milieu granulaire sur un plan inclin´ d’un angle θ.
     e              e                                                   e




                        Fig. 14 – description du syst`me ´tudi´
                                                     e   e    e


Conservation de la masse
    On consid`re un volume virtuel τ , fixe dans l’espace, limit´ par une surface ferm´e Σ,
             e                                                 e                     e
et plong´ dans un fluide en d´placement dont la densit´ est ρ et la vitesse − . Pendant
        e                   e                           e                     →v
un temps dt, la masse m pr´sente dans ce volume varie donc d’une quantit´
                          e                                                  e
                          dm   d                                 ∂ρ
                             =               ρdV =                  dV                   (4)
                          dt   dt        τ                   τ   ∂t
   puisque le volume est fixe dans l’espace.
                                                            ∂ρ
   de plus l’hypoth`se d’incompressibilit´ assure que
                   e                     e                     = 0. Donc imm´diatement
                                                                            e
                                                            ∂t
                                         dm
                                            =0                                           (5)
                                         dt
                           −−
                            →                                           − →
                                                                         −
                                                                         →
   or l’´l´ment de surface d2 S de Σ est travers´ par un flux de masse ρ d2 S − dt. On peut
        ee                                      e                            v
donc ´crire
     e
                                 dm
                                    = −                 →− −
                                                           →
                                                      ρ − d2 S
                                                        v                                (6)
                                 dt               Σ


                                             15
2.2 Mod´lisation des ´coulements
       e             e                                             2 LES ECOULEMENTS DENSES

    D’o` en utilisant le th´or`me d’Ostrogradsky
       u                   e e

                                                    div(ρ − )dV = 0
                                                          →
                                                          v                                                     (7)
                                                τ
    ceci ´tant valable pour tout volume τ , on en d´duit
         e                                         e

                                                    div − = 0
                                                        →
                                                        v                                                       (8)
    ce qui s’´crit encore dans le cas de notre probl`me plan, avec − = u(x, z, t, ) − +v(x, z, t) − ,
             e                                      e              →
                                                                   v                →
                                                                                    ex            →
                                                                                                  ez
                                                ∂u ∂v
                                                  +   =0                                                        (9)
                                                ∂x ∂z

Conservation de la quantit´ de mouvement
                          e


           ∂ρ −
              →
              v                               →→ −    −
                                                      →                             −−
                                                                                     →                        →
                                                                                                              −
                dV       = −                ρ − (− . d2 S)
                                              v v                  +            [σ] d2 S +                    F dV
       τ    ∂t                          Σ                                   Σ                             τ
quantite de mouvement          f lux de la quantite de mouvement       f orces de surf ace   f orces de volume (poids ρ − )
                                                                                                                        →
                                                                                                                        g
                                                                                   (10)
    Nous allons ramener chaque int´grale surfacique en int´grale volumique en utilisant
                                  e                       e
le th´or`me d’Ostrogradsky
     e e

    Concernant les forces de surface :
                                                −−
                                                 →               −→
                                            [σ] d2 S =           div[σ]dV                                      (11)
                                        Σ                    τ

                                                                       −→         ∂σxx ∂σxy ∂σxz
                                                                   o` (div[σ])x =
                                                                    u                 +    +
                                                                                   ∂x   ∂y   ∂z
    Concernant le flux de la quantit´ de mouvement :
                                   e


                 →→ −
                 v v
                         −
                         →
               ρ − (− . d2 S) =
                                                     →
                                                     −→
                                             div(ρvx v) − +div(ρvy − ) − +div(ρvz − ) − dV )(12)
                                                        ex         → →
                                                                   v ey           → →
                                                                                  v ez
           Σ                           τ

                             =                 → −→ →
                                               v
                                                    −
                                             ρ(− . grad)(− ) + − div(ρ − ) dV
                                                         v     →
                                                               v       →
                                                                       v                                       (13)
                                       τ

                             =                → −→ →
                                              v
                                                   −
                                            ρ(− . grad)(− )dV
                                                        v                                                      (14)
                                       τ

    Ainsi on tire de (10) :

                         ∂ρ −→
                             v          → −→ →
                                             −       −→       →
                                                              −
                                = −ρ(− . grad)(− ) + div[σ] + F
                                         v     v                                                               (15)
                           ∂t
    on reconnait ici la d´riv´e particuli`re
                         e e             e

                                            Dρ −
                                               →
                                               v   −→       →
                                                            −
                                                 = div[σ] + F                                                  (16)
                                             Dt

                                                       16
2.2 Mod´lisation des ´coulements
       e             e                                   2 LES ECOULEMENTS DENSES

Equations des ´coulements
              e
   la conservation de la masse et de la quantit´ de mouvement donnent donc les trois
                                                e
´quations suivantes dans le cas de notre probl`me plan
e                                             e

                                                      ∂u ∂v
                                                         +   =0                         (17)
                                                      ∂x ∂z
                        ∂u     ∂u    ∂u               ∂σxx ∂σxz
                      ρ     +u    +v     = ρg sin θ −      −                            (18)
                         ∂t    ∂x    ∂z                ∂x    ∂z
                       ∂v    ∂v    ∂v                 ∂σxz ∂σzz
                    ρ     +u    +v      = −ρg cos θ −      −                            (19)
                       ∂t    ∂x    ∂z                  ∂x    ∂z
   L’obtention des ´quations moyenn´es s’effectue en deux ´tapes. La premi`re ´tape
                       e                e                      e                 e e
consiste ` utiliser l’hypoth`se de couche mice pour n´gliger des termes dans les ´quations
         a                   e                       e                           e
pr´c´dentes. La seconde ´tape consiste ` int´grer les ´quations le long de z.
  e e                      e             a e           e

   Afin de pouvoir comparer les ordres de grandeur des diff´rents termes des ´quations
                                                               e                  e
pr´c´dentes, des variables adimensionn´es not´es avec une tilde sont introduite. L’´chelle
  e e                                  e       e                                     e
de grandeur selon x est not´e L et l’´chelle de l’´paisseur de la couche est H. l’hypoth`se
                            e        e            e                                     e
de couche mince signifie que le param`tre = H/L est petit. l’adimensionnement est
                                        e
choisi comme suit :


                            x = xL
                                ˜          z = zH
                                               ˜                 ˜
                                                             t = t g/L
                       u = u g/L
                           ˜           v = v g/L
                                           ˜
              σxx   = σ˜ ρgH cos θ σzz = σ˜ ρgH cos θ σxz = σ˜ ρgH sin θ
                       xx                  zz                xz


l’addimentionnement permet donc de transformer les ´quations de conservation de la
                                                   e
forme :

                                                          ∂ u ∂˜
                                                            ˜    v
                                                              +     =0                  (20)
                                                          ∂x ∂z
                                                            ˜     ˜
                   ∂u
                    ˜      ∂u
                            ˜     ∂u
                                   ˜                 ∂ σ˜
                                                        xx         ∂ σ˜
                                                                      xz
                       +u˜    +v˜    = sin θ − cos θ       − sin θ                      (21)
                    ˜
                   ∂t      ∂x
                            ˜     ∂z
                                   ˜                  ∂x˜           ∂z˜
                ∂˜
                 v      ∂˜
                         v    ∂˜
                               v                     ∂ σ˜
                                                        xz         ∂ σ˜
                                                                      zz
                   +u ˜    +v      = − cos θ − sin θ       − cos θ                      (22)
                 ˜
                ∂t      ∂x
                         ˜    ∂z
                               ˜                      ∂x˜           ∂z˜
   Si on n´glige
          e          la derni`re ´quation (22) devient
                             e e
                                        ∂ σ˜
                                           zz
                                              = −1                                       (23)
                                         ∂z˜
   par int´gration de cette ´quation, en consid´rant que la pression est nulle ` l’interface,
          e                 e                   e                              a
on obtient l’expression de la pression verticale dimensionn´e :
                                                           e

                                     σzz = ρg cos θ(h − z)                              (24)



                                              17
2.2 Mod´lisation des ´coulements
       e             e                                2 LES ECOULEMENTS DENSES

Obtention des ´quations finales
              e
    Dans le but d’obtenir les ´quations finale, il faut maintenant int´grer les ´quations
                              e                                      e         e
suivant z.

    En ce qui concerne l’´quation (20) qui traduit la conservation de la masse, on utilise
                          e
                ∂h
le fait que v =    , ainsi en int´grant suivant z :
                                 e
                ∂t
                                      ∂h ∂(hu)
                                          +         =0                                (25)
                                      ∂t      ∂x
    Pour les ´quations de la conservation de la quantt´ de mati`re,nous supposons de plus
             e                                         e       e
que la contrainte normale horizontale est proportionnelle ` la contrainte normale verti-
                                                            a
cale : σxx = kσzz . Pour une pression isotrope : k = 1, ce qui est le cas pour les fluides.
Concernant les milieux granulaires cette hypoth`se n’a rien d’´vident.
                                                   e           e

   Donc en utilisant σzz = ρg cos θ(h − z) et σxx = kσzz , l’´quation (18) devient donc :
                                                             e
                 ∂u    ∂u    ∂u                             ∂h   ∂τ    1
             ρ      +u    +v         = ρg cos θ tan θ − k      −                        (26)
                 ∂t    ∂x    ∂z                             ∂x   ∂z ρg cos θ
                                                                          en notant τ = σxz

   On utilise enfin le fait que dans l’hypoth`se de la couche mince, la vitesse selon ex est
                                            e
ind´pendante de z. Ainsi par int´gration suivant z :
   e                             e
                      ∂u    ∂u                             ∂h      τ
                 ρh      +u        = ρgh cos θ tan θ − k      −                         (27)
                      ∂t    ∂x                             ∂x   ρgh cos θ
    La contrainte interfaciale τ qui traduit la rh´ologie du mat´riau peut, ` l’aide d’une
                                                    e              e            a
loi de friction, ˆtre remplac´e par µρgh cos θ, ie une contrainte tangentielle proporionnelle
                 e           e
a
` la contrainte normale. µ repr´sente ici le coefficient de friction.
                                 e

   Finalement les ´quations moyenn´es dans l’´paisseur sont :
                  e               e          e


                                                   ∂h ∂(hu)
                                                      +       =0                        (28)
                                                   ∂t     ∂x
                        ∂u    ∂u                          ∂h
                   ρh      +u       = ρgh cos θ tan θ − k    −µ                         (29)
                        ∂t    ∂x                          ∂x
   On interpr`te ais´ment la derni`re ´quation (29) : l’acc´l´ration est compens´e par
              e       e              e e                      ee                e
une force de gravit´, une force de friction au fond et une force d’´talement.
                   e                                               e


Conclusion
   Finalement, les milieux granulaires, de par leur mode particulier de transmission des
contraintes, par les voˆtes qui les soudent mais qui sont boulervers´es ` la moindre per-
                       u                                             e a
turbation, font preuve d’une dualit´ liquide/solide. Tas solide ou grains qui s’´coule dans
                                     e                                          e


                                             18
2.2 Mod´lisation des ´coulements
       e             e                                2 LES ECOULEMENTS DENSES

un sablier, les comportements ´tranges des milieux granulaires se rencontrent aussi au
                               e
niveau de leurs ´coulements, que ce soit sur un plan ou dans un tambour.
                 e

   D’autres domaines d’´tude concernant les milieux granulaires existent. Parmis eux
                          e
figurent l’´tude des interactions entre particules, les ph´nom`nes de s´gr´gation, de com-
          e                                              e   e        e e
paction, de dilatance, de r´sistance au cisaillement...
                           e

    On parvient ` mod´liser des avalanches, et ` approcher les ´quations qui r´gissent
                 a      e                            a             e              e
ces ´coulements, n´anmoins, leur port´e est tr`s limit´e. Les conditions d’applications,
     e             e                       e       e     e
les approximations utilis´es empˆchent toute g´n´ralisation. Par exemple, on s’est rendu
                          e        e              e e
compte que des mod´lisations effectu´es pour des ´coulements en tambour pour une cer-
                     e                   e             e
                              rayon du tambour
taine tranche de rapports dimension des grains n’avaient plus de valeur pour des rapports
diff´rents. De nombreuses difficult´s restent ` surmonter, et aucune th´orie g´n´rale n’a
    e                                e         a                         e     e e
encore ´t´ ´tablie dans cette science tr`s jeune mais tr`s dynamique.
       eee                                 e             e

    Et pour cause, ses applications dans l’industrie sont consid´rables : on estime que
                                                                    e
70 % des produits fabriqu´s passent ` un moment au moins de leur ´laboration par un
                            e           a                                 e
stade granulaire. De l’activit´ mini`re ` la fabrication du b´ton, de l’industrie chimique ou
                              e     e a                      e
pharmaceutique ` l’agroalimentaire, en passant par la mod´lisation des ´coulements py-
                  a                                            e             e
roclastiques et mˆme le broyage [(dont le cout global est sup´rieur ` celui du transport !)],
                  e                                            e      a
tous les domaines sont concern´s.e


Bibliographie
   – La physique des tas de sable - Ph. Claudin - EDPscience - 1999
   – Les milieux granulaires - O.Pouliquen - Cours de l’ENSTA - 2001
   – Du sac de billes au tas de sable - Etienne Guyon, Jean-Paul Troadec - Odile
     Jacob - 1994
   – M´canique g´n´rale : Elastostatique - Ecole nationale sup´rieure de l’a´ronau-
        e            e e                                       e            e
     tique et de l’espace - 1973
   – sujets de concours : ´cole polytechnique - 1999 - ´cole normale sup´rieure de
                               e                        e                e
     Cachan - 2002


Contacts



                   V´ronique Falk, Enseignant-chercheur ` l’ENSIC Nancy
                    e                                   a




                                             19
2.2 Mod´lisation des ´coulements
       e             e                     2 LES ECOULEMENTS DENSES

Annexe
Code source du programme ”avalanche” ti-89
:Prgm
:
:EffDess
:0->ymin :hauteur->ymax
:0->xmin :hauteur->xmax
:
:{hauteur}->l
:Lign 1,0,1,hauteur
:
:hauteur->h
:While h <> 1: h-nbrAl´at(2)->h: augmente(l,{h})->l: dim(l)->di: Lign di,0,di,l[di]
                      e
:EndWhile
:Pause
:
:Prompt perturb :Lbl c
:l[perturb]+2->l[perturb] :Lign perturb,0,perturb,l[perturb]
:
:For i,2,dim(l),1
:If l[i-1]-l[i]=3 Then
:l[i-1]-2->l[i-1] :Lign i-1,l[i-1],i-1,l[i-1]+2,0 :l[i]+2->l[i]
:Lign i,l[i]-2,i,l[i],1
:
:ElseIf l[i-1]-l[i]=4 Then
:l[i-1]-3->l[i-1] :Lign i-1,l[i-1],i-1,l[i-1]+3,0 :l[i]+3->l[i]
:Lign i,l[i]-3,i,l[i],1
:
:ElseIf l[i-1]-l[i]>4 Then
:l[i-1]-4->l[i-1] :Lign i-1,l[i-1],i-1,l[i-1]+4,0 :l[i]+4->l[i]
:Lign i,l[i]-4,i,l[i],1
:EndIf
:EndFor
:
:Goto c
:
:EndPrgm




                                   20

Contenu connexe

Tendances

Electrostatique et Electrocinetique. Rappel de cours et exercices corriges de...
Electrostatique et Electrocinetique. Rappel de cours et exercices corriges de...Electrostatique et Electrocinetique. Rappel de cours et exercices corriges de...
Electrostatique et Electrocinetique. Rappel de cours et exercices corriges de...ssuserf33fd0
 
Tps exercices corriges de mecanique des sols
Tps    exercices corriges de mecanique des solsTps    exercices corriges de mecanique des sols
Tps exercices corriges de mecanique des solsabdelkrim abdellaoui
 
Appareillage_industriel_ppt
Appareillage_industriel_pptAppareillage_industriel_ppt
Appareillage_industriel_pptMohammedTAOUSSI4
 
Optimisation du rendement de la tension de sortie d’un Panneau Photovoltaïque...
Optimisation du rendement de la tension de sortie d’un Panneau Photovoltaïque...Optimisation du rendement de la tension de sortie d’un Panneau Photovoltaïque...
Optimisation du rendement de la tension de sortie d’un Panneau Photovoltaïque...elorf
 
Hydraulique en Charge
Hydraulique en ChargeHydraulique en Charge
Hydraulique en ChargeRoland Yonaba
 
Introduction à la chimie de l'eau
Introduction à la chimie de l'eauIntroduction à la chimie de l'eau
Introduction à la chimie de l'eauEnrico Riboni
 
Les barrages LST GC.pptx
Les barrages LST GC.pptxLes barrages LST GC.pptx
Les barrages LST GC.pptxHibaEcharif
 
24167 turbine a-gaz_avec_regeneration_sujet
24167 turbine a-gaz_avec_regeneration_sujet24167 turbine a-gaz_avec_regeneration_sujet
24167 turbine a-gaz_avec_regeneration_sujetaminenouraoui
 
Ener1 - CM3 - Puissance électrique
Ener1  - CM3 - Puissance électriqueEner1  - CM3 - Puissance électrique
Ener1 - CM3 - Puissance électriquePierre Maréchal
 
Cnc 2010 mp_physique_1
Cnc 2010 mp_physique_1Cnc 2010 mp_physique_1
Cnc 2010 mp_physique_1elmanssouri
 
OUVRAGE RDM 2020.pdf
OUVRAGE RDM 2020.pdfOUVRAGE RDM 2020.pdf
OUVRAGE RDM 2020.pdfGeorgesEponon
 

Tendances (20)

cours-mecanique-sols-1
cours-mecanique-sols-1cours-mecanique-sols-1
cours-mecanique-sols-1
 
Mécanique des-sols3
Mécanique des-sols3Mécanique des-sols3
Mécanique des-sols3
 
Electrostatique et Electrocinetique. Rappel de cours et exercices corriges de...
Electrostatique et Electrocinetique. Rappel de cours et exercices corriges de...Electrostatique et Electrocinetique. Rappel de cours et exercices corriges de...
Electrostatique et Electrocinetique. Rappel de cours et exercices corriges de...
 
Zonages climatiques
Zonages climatiquesZonages climatiques
Zonages climatiques
 
Résistance des matériaux
Résistance des  matériaux Résistance des  matériaux
Résistance des matériaux
 
Resistancemateriaux ecole de fribourg
Resistancemateriaux ecole de fribourgResistancemateriaux ecole de fribourg
Resistancemateriaux ecole de fribourg
 
Tps exercices corriges de mecanique des sols
Tps    exercices corriges de mecanique des solsTps    exercices corriges de mecanique des sols
Tps exercices corriges de mecanique des sols
 
Appareillage_industriel_ppt
Appareillage_industriel_pptAppareillage_industriel_ppt
Appareillage_industriel_ppt
 
Optimisation du rendement de la tension de sortie d’un Panneau Photovoltaïque...
Optimisation du rendement de la tension de sortie d’un Panneau Photovoltaïque...Optimisation du rendement de la tension de sortie d’un Panneau Photovoltaïque...
Optimisation du rendement de la tension de sortie d’un Panneau Photovoltaïque...
 
Hydraulique en Charge
Hydraulique en ChargeHydraulique en Charge
Hydraulique en Charge
 
Chapitre 1 rdm
Chapitre 1 rdmChapitre 1 rdm
Chapitre 1 rdm
 
Introduction à la chimie de l'eau
Introduction à la chimie de l'eauIntroduction à la chimie de l'eau
Introduction à la chimie de l'eau
 
Les barrages LST GC.pptx
Les barrages LST GC.pptxLes barrages LST GC.pptx
Les barrages LST GC.pptx
 
24167 turbine a-gaz_avec_regeneration_sujet
24167 turbine a-gaz_avec_regeneration_sujet24167 turbine a-gaz_avec_regeneration_sujet
24167 turbine a-gaz_avec_regeneration_sujet
 
mppt.ppt
mppt.pptmppt.ppt
mppt.ppt
 
Ener1 - CM3 - Puissance électrique
Ener1  - CM3 - Puissance électriqueEner1  - CM3 - Puissance électrique
Ener1 - CM3 - Puissance électrique
 
Cnc 2010 mp_physique_1
Cnc 2010 mp_physique_1Cnc 2010 mp_physique_1
Cnc 2010 mp_physique_1
 
electronique.ppt
electronique.pptelectronique.ppt
electronique.ppt
 
OUVRAGE RDM 2020.pdf
OUVRAGE RDM 2020.pdfOUVRAGE RDM 2020.pdf
OUVRAGE RDM 2020.pdf
 
Ener1 - CM2 - Triphasé
Ener1 - CM2 - TriphaséEner1 - CM2 - Triphasé
Ener1 - CM2 - Triphasé
 

En vedette

Tipe 2017 - Nouvelles directives (15/09/20176)
Tipe 2017 - Nouvelles directives (15/09/20176)Tipe 2017 - Nouvelles directives (15/09/20176)
Tipe 2017 - Nouvelles directives (15/09/20176)Cdi_LgtBaimbridge
 
Construire et formuler une problématique
Construire et formuler une problématiqueConstruire et formuler une problématique
Construire et formuler une problématiqueCdi_LgtBaimbridge
 
Les moteurs physiques en temps réel
Les moteurs physiques en temps réelLes moteurs physiques en temps réel
Les moteurs physiques en temps réelSteren Giannini
 
Windows 8 app template feedback
Windows 8 app template feedbackWindows 8 app template feedback
Windows 8 app template feedbackSteren Giannini
 
202636473 mesure-du-coefficient-d-aplatissement
202636473 mesure-du-coefficient-d-aplatissement202636473 mesure-du-coefficient-d-aplatissement
202636473 mesure-du-coefficient-d-aplatissementCitron Sucré
 
Tp4:Simulation numérique d’un écoulement dans une conduite
Tp4:Simulation numérique d’un écoulement dans une conduiteTp4:Simulation numérique d’un écoulement dans une conduite
Tp4:Simulation numérique d’un écoulement dans une conduiteMATENE ELHACENE
 
Déposer une thèse dans TEL ou HAL
Déposer une thèse dans TEL ou HALDéposer une thèse dans TEL ou HAL
Déposer une thèse dans TEL ou HALOAccsd
 
Frequency modulation and its application
Frequency modulation and its applicationFrequency modulation and its application
Frequency modulation and its applicationDarshil Shah
 
Projet sable: LE SABLE ET LE VENT
Projet sable: LE SABLE ET LE VENTProjet sable: LE SABLE ET LE VENT
Projet sable: LE SABLE ET LE VENTrabahrabah
 

En vedette (10)

Tipe 2017 - Nouvelles directives (15/09/20176)
Tipe 2017 - Nouvelles directives (15/09/20176)Tipe 2017 - Nouvelles directives (15/09/20176)
Tipe 2017 - Nouvelles directives (15/09/20176)
 
Construire et formuler une problématique
Construire et formuler une problématiqueConstruire et formuler une problématique
Construire et formuler une problématique
 
Tipe 2017 (V1)
Tipe 2017 (V1)Tipe 2017 (V1)
Tipe 2017 (V1)
 
Les moteurs physiques en temps réel
Les moteurs physiques en temps réelLes moteurs physiques en temps réel
Les moteurs physiques en temps réel
 
Windows 8 app template feedback
Windows 8 app template feedbackWindows 8 app template feedback
Windows 8 app template feedback
 
202636473 mesure-du-coefficient-d-aplatissement
202636473 mesure-du-coefficient-d-aplatissement202636473 mesure-du-coefficient-d-aplatissement
202636473 mesure-du-coefficient-d-aplatissement
 
Tp4:Simulation numérique d’un écoulement dans une conduite
Tp4:Simulation numérique d’un écoulement dans une conduiteTp4:Simulation numérique d’un écoulement dans une conduite
Tp4:Simulation numérique d’un écoulement dans une conduite
 
Déposer une thèse dans TEL ou HAL
Déposer une thèse dans TEL ou HALDéposer une thèse dans TEL ou HAL
Déposer une thèse dans TEL ou HAL
 
Frequency modulation and its application
Frequency modulation and its applicationFrequency modulation and its application
Frequency modulation and its application
 
Projet sable: LE SABLE ET LE VENT
Projet sable: LE SABLE ET LE VENTProjet sable: LE SABLE ET LE VENT
Projet sable: LE SABLE ET LE VENT
 

Similaire à TIPE Les milieux granulaires

Cours mecasol 0_2
Cours mecasol 0_2Cours mecasol 0_2
Cours mecasol 0_2kahinarouam
 
Cours stochastic processes
Cours stochastic processesCours stochastic processes
Cours stochastic processeszoolyver
 
Gestion risques
Gestion risquesGestion risques
Gestion risquesleila2001
 
Cours theorie des-ensemble
Cours theorie des-ensembleCours theorie des-ensemble
Cours theorie des-ensemblehassan1488
 
57934829 hydrologie-cycle-de-l-eau-et-modelisation-pluie-debit
57934829 hydrologie-cycle-de-l-eau-et-modelisation-pluie-debit57934829 hydrologie-cycle-de-l-eau-et-modelisation-pluie-debit
57934829 hydrologie-cycle-de-l-eau-et-modelisation-pluie-debitAdnen79
 
Rapport de stage
Rapport de stageRapport de stage
Rapport de stagecbellisario
 
Cours mecasol 0
Cours mecasol 0Cours mecasol 0
Cours mecasol 0Ali Benali
 

Similaire à TIPE Les milieux granulaires (10)

Cours mecasol 0_2
Cours mecasol 0_2Cours mecasol 0_2
Cours mecasol 0_2
 
Cours stochastic processes
Cours stochastic processesCours stochastic processes
Cours stochastic processes
 
Gestion risques
Gestion risquesGestion risques
Gestion risques
 
cours-plaques
cours-plaquescours-plaques
cours-plaques
 
Cours theorie des-ensemble
Cours theorie des-ensembleCours theorie des-ensemble
Cours theorie des-ensemble
 
57934829 hydrologie-cycle-de-l-eau-et-modelisation-pluie-debit
57934829 hydrologie-cycle-de-l-eau-et-modelisation-pluie-debit57934829 hydrologie-cycle-de-l-eau-et-modelisation-pluie-debit
57934829 hydrologie-cycle-de-l-eau-et-modelisation-pluie-debit
 
Rapport de stage
Rapport de stageRapport de stage
Rapport de stage
 
Cours mecasol 0
Cours mecasol 0Cours mecasol 0
Cours mecasol 0
 
C66
C66C66
C66
 
Définition de l'ETR
Définition de l'ETRDéfinition de l'ETR
Définition de l'ETR
 

Plus de Steren Giannini

Conquérir l'internet des objets avec les technologies web. (Kiwi Party 2012)
Conquérir l'internet des objets avec les technologies web. (Kiwi Party 2012)Conquérir l'internet des objets avec les technologies web. (Kiwi Party 2012)
Conquérir l'internet des objets avec les technologies web. (Kiwi Party 2012)Steren Giannini
 
Joshfire factory: Using NodeJS in production
Joshfire factory: Using NodeJS in productionJoshfire factory: Using NodeJS in production
Joshfire factory: Using NodeJS in productionSteren Giannini
 
Inkscape industrial project report
Inkscape industrial project reportInkscape industrial project report
Inkscape industrial project reportSteren Giannini
 
Creative commons internship report
Creative commons internship reportCreative commons internship report
Creative commons internship reportSteren Giannini
 
Creative Commons Internship - Last day
Creative Commons Internship - Last dayCreative Commons Internship - Last day
Creative Commons Internship - Last daySteren Giannini
 
Les moteurs physiques en temps réel
Les moteurs physiques en temps réelLes moteurs physiques en temps réel
Les moteurs physiques en temps réelSteren Giannini
 

Plus de Steren Giannini (7)

Conquérir l'internet des objets avec les technologies web. (Kiwi Party 2012)
Conquérir l'internet des objets avec les technologies web. (Kiwi Party 2012)Conquérir l'internet des objets avec les technologies web. (Kiwi Party 2012)
Conquérir l'internet des objets avec les technologies web. (Kiwi Party 2012)
 
Joshfire factory: Using NodeJS in production
Joshfire factory: Using NodeJS in productionJoshfire factory: Using NodeJS in production
Joshfire factory: Using NodeJS in production
 
Hack le camping
Hack le campingHack le camping
Hack le camping
 
Inkscape industrial project report
Inkscape industrial project reportInkscape industrial project report
Inkscape industrial project report
 
Creative commons internship report
Creative commons internship reportCreative commons internship report
Creative commons internship report
 
Creative Commons Internship - Last day
Creative Commons Internship - Last dayCreative Commons Internship - Last day
Creative Commons Internship - Last day
 
Les moteurs physiques en temps réel
Les moteurs physiques en temps réelLes moteurs physiques en temps réel
Les moteurs physiques en temps réel
 

TIPE Les milieux granulaires

  • 1. Les milieux granulaires : entre fluide et solide dossier personnel Benoit Halinger, Steren Giannini 20 juin 2006 Table des mati`res e Introduction 2 Notions pr´liminaires e 2 0.1 D´finition d’un milieu granulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . e 2 0.2 Tenseurs de contraintes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 1 L’effet de voˆ te u 3 1.1 La propagation des contraintes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 1.2 L’exp´rience du silo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . e 4 1.3 Mod´lisation physique : Approche de Janssen . . . . . . . . . . . . . . . e 8 2 Les Ecoulements denses 9 2.1 Observations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 2.1.1 Exp´rience du plan inclin´ e e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 2.1.2 Exp´rience du tambour . . e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 2.2 Mod´lisation des ´coulements . . e e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 2.2.1 le tas de sable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 2.2.2 Equations moyenn´es dans e l’´paisseur e . . . . . . . . . . . . . . . . 15 Conclusion 18 Bibliographie 19 Contacts 19 Annexe 20 1
  • 2. 0.1 D´finition d’un milieu granulaire e ` TABLE DES MATIERES Introduction Au repos ou en ´coulement, la mati`re en grains ne manque pas de surprendre par ses e e propri´t´s particuli`res entre solides et liquides... ee e Les enjeux Les mat´riaux granulaires sont pr´sents dans de nombreux secteurs industriels, cepen- e e dant leur ´tude reste tr`s r´cente. La description de leur comportement et la compr´hen- e e e e sion des ph´nom`nes observ´s est donc primordiale. e e e Une dualit´ Liquide/Solide e Le grand nombre de particules constituantes et la complexit´ des interactions de e contact conduisent ` une multitude de comportements diff´rents. Ainsi les milieux gra- a e nulaires existent sous plusieurs ´tats. e On observe donc un comportement solide sous certaines solicitations, liquide sous d’autres, mais ´galement des comportements ayant simultan´ment les propri´t´s de ces e e ee deux ´tats. e Le sablier L’observation anodine d’un sablier soul`ve ` elle seule de multiples interrogations : e a Contrairement ` la clepsydre, pourquoi le sablier conserve-t-il un d´bit constant ? Pour- a e quoi le tas inf´rieur garde-t-il le mˆme angle de talus au cours du remplissage ? e e Notions pr´liminaires e 0.1 D´finition d’un milieu granulaire e On appelle ici un milieu granulaire un milieu form´ d’une collection de particules e macroscopiques de taille sup´rieure ` 100µm. En minorant la taille de ces grains, on peut e a n´gliger les forces de Van der Walls, les ponts capillaires, les mouvements browniens et e les forces ´lectrostatiques entre les particules. e 0.2 Tenseurs de contraintes On souhaite d´crire le milieu granulaire comme un mat´riau continu. On introduit e e alors le tenseur des contraintes, qui repr´sente les forces surfaciques s’exer¸ant sur lui. e c On le d´finit pour un ´l´ment rectangulaire ´l´mentaire de mat´riau.[cf sch´ma 1] e ee ee e e En deux dimensions, les composantes du tenseur des contraintes sont les suivantes : – σxx la composante normale, selon − , des forces surfaciques s’exer¸ant sur les faces → ex c verticales – σzz la composante normale, selon − , des forces s’exer¸ant sur les faces horizontales →ez c – σxz la composante tangentielle (force de cisaillement), selon − , des forces s’exer¸ant → ez c sur les faces verticales 2
  • 3. ˆ 1 L’EFFET DE VOUTE Fig. 1 – Le tenseur des contraintes en 2 dimensions – σzx la composante tangentielle (force de cisaillement), selon − , des forces s’exer¸ant → ex c sur les faces horizontales. D’un point de vue m´canique, c’est le mode de transmission des contraintes qui d´- e e termine l’´tat physique du milieu. Dans le cas d’un liquide, les contraintes tangentes sont e nulles, et les contraintes normales sont ´galement transmises dans toutes les directions et e dans tout le milieu. Dans le cas d’un solide, au contraire, les contraintes tangentes sont souvent non-nulles et σxx peut ˆtre diff´rent de σzz (une telle diff´rence, la contrainte e e e d´viatorique, met syst´matiquement un liquide en mouvement : les liquides ne peuvent e e pas transmettre de contrainte d´viatorique). e Les contraintes dans un milieu granulaire Le caract`re bivalent des milieux granulaires, entre solides et liquides, se manifeste au e niveau des contraintes, puisque la contrainte d´viatorique y est g´n´ralement non-nulle, e e e mais il existe une valeur limite au-del` de laquelle le milieu s’´coule. (cette valeur est a e proportionnelle ` la pression moyenne σxx +σzz qui s’exerce sur le milieu, ce qui explique a 2 que lorsque l’on appuie sur un tas de sable, on s’enfonce, mais au fur et ` mesure la a pression est de plus en plus importante, le milieu s’´coule de moins en moins, le sable e devient solide sous la pression du doigt !) 1 L’effet de voˆ te u 1.1 La propagation des contraintes Lorsqu’un ensemble de grains est mis sous contrainte, la transmission des forces est tr`s inhomog`ne. Certains grains ne sont pratiquement pas sous contrainte, alors que e e toute la charge repose sur d’autres. Ces derniers font parties de ”chaines de forces” bien marqu´es. e Une exp´rience consiste ` exercer une pression sur un empilement de cylindres consti- e a tu´ d’un mat´riau bir´fringeant. (voir photo 2. On peut observer les chaˆ de forces entre e e e ınes 3
  • 4. 1.2 L’exp´rience du silo e ˆ 1 L’EFFET DE VOUTE Fig. 2 – Exp´rience de photo´lasticit´ e e e deux polariseurs crois´s : les cylindres sont d’autant plus lumineux qu’ils sont soumis ` e a une contrainte importante. La r´partition des forces est manifestement tr`s h´t´rog`ne. e e ee e exp´rience en direct : effet de voˆte dans le tube d’efferalgan e u 1.2 L’exp´rience du silo e Nous allons ici observer une cons´quence de cette propagation particuli`re des forces e e dans un mat´riau granulaire. L’exp´rience consiste ` mesurer le poids ` la base d’un e e a a silo contenant un volume d´termin´ de mati`re en grains. Les mat´riaux sont ´galement e e e e e un param`tre d’´tude : Nous avons utilis´ du sable sec dont les grains sont d’un dia- e e e m`tre moyen autour du millim`tre pour notre premi`re manipulation (photo 3a). Pour e e e la seconde, nous avons utilis´ des granul´s de plastique de forme cylindrique dont les e e dimensions sont de quelques millim`tres.(photo 3b) e Apr`s de multiples remaniments, le dispositif final de la manipulation est le suivant e (voir sch´ma de la figure 4) : e – un silo transparent gradu´ en ”diam`tres” reli´ solidement et d’une mani`re tr`s e e e e e rigide au sol. – une balance pr´sice capable de soutenir un poids maximal d’environ 4kg. e – un syst`me de piston qui transmet les forces de pression ` la base du silo vers la e a balance. Celui-ci doit coulisser sans frotter dans le silo. Il est pr´sent pour ´viter les e e fuites de grains. 4
  • 5. 1.2 L’exp´rience du silo e ˆ 1 L’EFFET DE VOUTE Fig. 3 – Pr´sentation des dispositifs e Fig. 4 – Sch´ma du dispositif e 5
  • 6. 1.2 L’exp´rience du silo e ˆ 1 L’EFFET DE VOUTE Mesure Hauteur Photo Sch´ma e Poids apparent mesur´ e sable grains plastiques n1 ˚ D 420g 150g n3 ˚ 2D 624 200g n5 ˚ 3D 700g 200g Tab. 1 – R´capitulatif des observations e On observe alors plusieurs phases lors du remplissage progressif du silo (voir tableau 1 et courbes de la figure 5) : Pour de faibles hauteurs de grains, le poids mesur´ augmente e lin´airement avec le volume de grains vers´. Ce qui est tr`s naturel car c’est le cas des e e e fluides. Cependant au del` d’une hauteur de l’ordre de deux fois le diam`tre du silo, le a e poids mesur´ reste casiment toujours le mˆme. Il tend vers une valeur constante, ce qui e e diff`re des fluides ordinaires. e Ces ph´nom`nes observ´s d´coulent de la dualit´ liquide/solide qui r´git un mat´riau e e e e e e e granulaire : Une telle mati`re ne peut ˆtre d´crite comme un fluide classique dont le poids e e e est directement mesurable ` la base du r´cipient qui le contient, le mat´riau pr´sente donc a e e e simultan´ment des caract´ristiques d’un liquide et d’un solide. e e Sur le principe de la voˆte architecturale, le poids des grains est en partie support´ par u e les paroies du silo. 6
  • 7. 1.2 L’exp´rience du silo e ˆ 1 L’EFFET DE VOUTE Fig. 5 – Poids apparent ` la base du silo a 7
  • 8. 1.3 Mod´lisation physique : Approche de Janssen e ˆ 1 L’EFFET DE VOUTE 1.3 Mod´lisation physique : Approche de Janssen e On consid`re un silo cylindrique de diam`tre D remplit d’un mat´riau granulaire. Le e e e mod`le choisit a ´t´ propos´ par Janssen en 1895, il reste d’une grande simplicit´. e ee e e il est bas´ sur 3 hypoth`ses : e e 1. les contraintes verticales σzz ne d´pendent que de la variable d’espace z e 2. le milieu frotte sur les parois lat´rales et se trouve sur le point de glisser : T = µs N e (avec µs le coefficient de frottement statique) 3. la contrainte verticale σzz appliqu´e sur le mat´riaux engendre une contrainte hori- e e zontale σxx qui lui est directement proportionnelle : σxx = Kσzz . (K ´tant constante, e pour un fluide la pression est isotrope on aurait K = 1) Equilibre d’une tranche ´l´mentaire de mat´riau [z, z + dz] : ee e Fig. 6 – Syst`me ´tudi´ : tranche cylindrique de diam`tre D e e e e bilan des efforts : poids, forces de pression en z et en z + dz, forces de frottement avec la paroie. En projetant le th´or`me fondamental de la statique sur l’axe vertical : e e πD2 πD2 ρgdz + (σzz |z − σzz |z+dz ) − πDdzT = 0 (1) 4 4 ce qui devient en utilisant les hypoth`ses : e dσzz 4Kµs = ρg − σzz (2) dz D Sachant que σzz est nulle ` la surface z = 0, on en d´duit que la contrainte verticale a e σzz est donn´ par : e σzz (z) = ρgλ(1 − ez/λ ) (3) 8
  • 9. 2 LES ECOULEMENTS DENSES Fig. 7 – Contrainte verticale 4D avec λ = qui repr´sente une longueur caract´ristique du syst`me. Pour des e e e µs K valeurs classiques de K 0, 5 et µs 1, on a λ 2D. on observe l’existence de deux r´gimes : e – un r´gime hydrostatique (z << λ) : la pression augmente lin´airement avec la e e hauteur comme pour un fluide classique (σzz = ρgλ) – un r´gime satur´ (z >> λ) : la pression sature et devient constante (σzz = ρgz) e e On peut ´galement remarquer que la longueur caract´ristique diminue quand le coefficient e e de frottement augmente. Ce qui est plutot naturel car ce dernier traduit la capacit´ qu’a e la paroie a retenir la masse de grains. Poids apparent : On remarque alors que la contrainte verticale reste constante au del` des hauteurs a sup´rieures ` λ (c’est ` dire deux fois le diam`tre du silo). Ainsi une fois d´pass´ la e a a e e e hauteur λ tout ajout de mat´riau dans le silo n’affecte plus la pression au fond : le e surplus de poids est support´ enti`rement par la friction sur les paroies. On observe alors e e un poids apparent constant ` la base du silo. a Nos r´sultats exp´rimenteux sont en accord avec la mod´lisation th´orique. Le simple e e e e mod`le de Janssen permet donc de justifier les observation pratiques r´alis´es. e e e 2 Les Ecoulements denses On entend par ´coulements denses des ´coulements s’effectuant le long d’une surface, e e de mani`re ”coulante”, par oppposition aux ´coulements tr`s rapides lors desquels le milieu e e e granulaire s’apparente ` un gaz (avalanche en a´rosol). a e 9
  • 10. 2.1 Observations 2 LES ECOULEMENTS DENSES 2.1 Observations Duplicit´ des angles e On constate exp´rimentalement que pour chaque type de grains, tous les tas form´s e e de ces grains ont un mˆme angle, appel´ angle de talus. Mais, au-del` de ce point de e e a vue statique, on remarque aussi que lors d’un ´coulement, sur un plan inclin´ ou dans un e e tambour par exemple, il existe deux angles : un angle de d´part ou d’avalanche, et un e angle d’arrˆt, plus petit. e Fig. 8 – L’angle de talus reste constant quelle qeue soit l’´chelle e 2.1.1 Exp´rience du plan inclin´ e e Pour mettre en ´vidence ces deux angles, nous avons r´alis´ un dispositif de plan in- e e e clin´. e On d´pose une couche de sable sur une plaque de bois recouverte de toile Emeri (pour la e rugosit´), dont on modifie l’inclinaison, jusqu’` ce que le milieu s’´coule. L’angle mesur´ e a e e a ` la fin de l’avalanche est plus petit que l’angle de d´part. e Fig. 9 – L’exp´rience du plan inclin´ - Principe e e Ainsi on mesure un angle de stabilit´ maximum de 38 , et un angle de repos (ou e ˚ d’arrˆt) de 34 . e ˚ 10
  • 11. 2.1 Observations 2 LES ECOULEMENTS DENSES Fig. 10 – Dispositif utilis´ e Fig. 11 – R´sultats - angle de d´part et angle d’arret e e 11
  • 12. 2.2 Mod´lisation des ´coulements e e 2 LES ECOULEMENTS DENSES Fig. 12 – Exp´rience du tambour, dispositif de l’ENSIC e 2.1.2 Exp´rience du tambour e particularit´s.. 2 zones apparaissent : une zone importante o` les grains tournent de e u concert avec le tambour, et une zone en forme de croissant o` les grains s’´coulent ` la u e a mani`re d’un fluide. / 2 angles diff´rents directmt visibles par exp´rience ` effectuer dvt e e e a jury. 2.2 Mod´lisation des ´coulements e e 2.2.1 le tas de sable Nous allons tenter dans ce paragraphe de simuler sommairement le comportement d’un tas de sable. Le syst`me ´tudi´ est un demi tas en 2 dimensions. Celui-ci est discr´tis´, il est e e e e e en r´alit´ repr´sent´ par une liste de valeurs, ces valeurs ´tant les hauteurs de chaque e e e e e ”collonne de grains”. Il est r´git par quelques r`gles simples qui vont d´terminer son ´volution : e e e e Une boucle dans le programme d´termine s’il doit y avoir effondrement ou non. Se- e lon la figure 13, la colonne de grains est jug´e instable si elle d´passe au moins de trois e e grains sa voisine. Dans ce cas l’effondrement entraine avec lui deux grains (voir plus si la diff´rence ´tait sup´rieure ` 3). Ceci traduit l’existence de friction entre les grais : un e e e a grain qui s’effondre entraine avec lui d’autres grains. On g´n`re ensuite un tas initialement stable avec un algorithme bas´ sur des choix e e e al´atoirs. Ce tas va maintenant ˆtre utils´ pour diverses simulations. e e e 12
  • 13. 2.2 Mod´lisation des ´coulements e e 2 LES ECOULEMENTS DENSES Fig. 13 – R`gles simples r´gissant le syst`me e e e ´crans e observations Tas initial g´n´r´, au repos. e ee Tas apr`s le d´clanchement d’une avalanche, au repos. e e Superposition des deux r´sultats pr´c´dents : e e e on constate que l’angle du tas apr`s l’avalanche e est inf´rieur ` l’angle initial. e a Tab. 2 – Angles du tas avant et apr`s une avalanche e La premi`re simulation est la suivante : nous cr´ons une perturbation en ajoutant un e e ou deux grains ` une hauteur donn´e. Ainsi cette perturbation va, ` l’it´ration suivante, a e a e d´clancher une avalanche suivant les r`gles initiales. Le syst`me ´volue alors jusqu’` une e e e e a situation de repos apr`s un certain nombre d’it´rations. e e L’objectif est ici de comparer l’angle avant l’avalanche et l’angle apr`s l’avalanche. Les e r´sultats de la simulation sont pr´sent´s dans la tableau 2. e e e Cette simple simulation num´rique aboutit ainsi au mˆme r´sultat que nos observations e e e initiles du plan inclin´. e La seconde simulation consiste ` ”d´verser” en continue une certaine quantit´ de grains a e e au sommet du tas. Nos observations se limitent ` l’observation de la g´om´trie du tas. a e e 13
  • 14. 2.2 Mod´lisation des ´coulements e e 2 LES ECOULEMENTS DENSES ´crans e observations Tas initial g´n´r´, au repos. e ee Tas apr`s l’ajout d’une grande e quantit´ de grains a son sommet. e Tab. 3 – Angle de talus ` diff´rente ´chelles a e e Comme pour la simulation pr´cd´dente, des avalanches ont lieu. On constate cepen- e e dant (voir tableau 3) que les tas ainsi cr´´s poss`dent r´guli`rement le mˆme angle que ee e e e e le tas initial. Il sagit de l’angle maximal observable. Ceci n’est autre que l’observation de l’existence d’un angle de talus : peu importe la taille du tas consid´r´, l’angle maximal qu’on peu esp´rer atteindre reste le mˆme. ee e e 14
  • 15. 2.2 Mod´lisation des ´coulements e e 2 LES ECOULEMENTS DENSES 2.2.2 Equations moyenn´es dans l’´paisseur e e Les ´quations moyenn´es de l’´paisseur, ´tablies en 1989, permettent de rendre compte e e e e de l’´volution de l’´coulement d’un milieu granulaire sur un plan inclin´ d’un angle θ. e e e Fig. 14 – description du syst`me ´tudi´ e e e Conservation de la masse On consid`re un volume virtuel τ , fixe dans l’espace, limit´ par une surface ferm´e Σ, e e e et plong´ dans un fluide en d´placement dont la densit´ est ρ et la vitesse − . Pendant e e e →v un temps dt, la masse m pr´sente dans ce volume varie donc d’une quantit´ e e dm d ∂ρ = ρdV = dV (4) dt dt τ τ ∂t puisque le volume est fixe dans l’espace. ∂ρ de plus l’hypoth`se d’incompressibilit´ assure que e e = 0. Donc imm´diatement e ∂t dm =0 (5) dt −− → − → − → or l’´l´ment de surface d2 S de Σ est travers´ par un flux de masse ρ d2 S − dt. On peut ee e v donc ´crire e dm = − →− − → ρ − d2 S v (6) dt Σ 15
  • 16. 2.2 Mod´lisation des ´coulements e e 2 LES ECOULEMENTS DENSES D’o` en utilisant le th´or`me d’Ostrogradsky u e e div(ρ − )dV = 0 → v (7) τ ceci ´tant valable pour tout volume τ , on en d´duit e e div − = 0 → v (8) ce qui s’´crit encore dans le cas de notre probl`me plan, avec − = u(x, z, t, ) − +v(x, z, t) − , e e → v → ex → ez ∂u ∂v + =0 (9) ∂x ∂z Conservation de la quantit´ de mouvement e ∂ρ − → v →→ − − → −− → → − dV = − ρ − (− . d2 S) v v + [σ] d2 S + F dV τ ∂t Σ Σ τ quantite de mouvement f lux de la quantite de mouvement f orces de surf ace f orces de volume (poids ρ − ) → g (10) Nous allons ramener chaque int´grale surfacique en int´grale volumique en utilisant e e le th´or`me d’Ostrogradsky e e Concernant les forces de surface : −− → −→ [σ] d2 S = div[σ]dV (11) Σ τ −→ ∂σxx ∂σxy ∂σxz o` (div[σ])x = u + + ∂x ∂y ∂z Concernant le flux de la quantit´ de mouvement : e →→ − v v − → ρ − (− . d2 S) = → −→ div(ρvx v) − +div(ρvy − ) − +div(ρvz − ) − dV )(12) ex → → v ey → → v ez Σ τ = → −→ → v − ρ(− . grad)(− ) + − div(ρ − ) dV v → v → v (13) τ = → −→ → v − ρ(− . grad)(− )dV v (14) τ Ainsi on tire de (10) : ∂ρ −→ v → −→ → − −→ → − = −ρ(− . grad)(− ) + div[σ] + F v v (15) ∂t on reconnait ici la d´riv´e particuli`re e e e Dρ − → v −→ → − = div[σ] + F (16) Dt 16
  • 17. 2.2 Mod´lisation des ´coulements e e 2 LES ECOULEMENTS DENSES Equations des ´coulements e la conservation de la masse et de la quantit´ de mouvement donnent donc les trois e ´quations suivantes dans le cas de notre probl`me plan e e ∂u ∂v + =0 (17) ∂x ∂z ∂u ∂u ∂u ∂σxx ∂σxz ρ +u +v = ρg sin θ − − (18) ∂t ∂x ∂z ∂x ∂z ∂v ∂v ∂v ∂σxz ∂σzz ρ +u +v = −ρg cos θ − − (19) ∂t ∂x ∂z ∂x ∂z L’obtention des ´quations moyenn´es s’effectue en deux ´tapes. La premi`re ´tape e e e e e consiste ` utiliser l’hypoth`se de couche mice pour n´gliger des termes dans les ´quations a e e e pr´c´dentes. La seconde ´tape consiste ` int´grer les ´quations le long de z. e e e a e e Afin de pouvoir comparer les ordres de grandeur des diff´rents termes des ´quations e e pr´c´dentes, des variables adimensionn´es not´es avec une tilde sont introduite. L’´chelle e e e e e de grandeur selon x est not´e L et l’´chelle de l’´paisseur de la couche est H. l’hypoth`se e e e e de couche mince signifie que le param`tre = H/L est petit. l’adimensionnement est e choisi comme suit : x = xL ˜ z = zH ˜ ˜ t = t g/L u = u g/L ˜ v = v g/L ˜ σxx = σ˜ ρgH cos θ σzz = σ˜ ρgH cos θ σxz = σ˜ ρgH sin θ xx zz xz l’addimentionnement permet donc de transformer les ´quations de conservation de la e forme : ∂ u ∂˜ ˜ v + =0 (20) ∂x ∂z ˜ ˜ ∂u ˜ ∂u ˜ ∂u ˜ ∂ σ˜ xx ∂ σ˜ xz +u˜ +v˜ = sin θ − cos θ − sin θ (21) ˜ ∂t ∂x ˜ ∂z ˜ ∂x˜ ∂z˜ ∂˜ v ∂˜ v ∂˜ v ∂ σ˜ xz ∂ σ˜ zz +u ˜ +v = − cos θ − sin θ − cos θ (22) ˜ ∂t ∂x ˜ ∂z ˜ ∂x˜ ∂z˜ Si on n´glige e la derni`re ´quation (22) devient e e ∂ σ˜ zz = −1 (23) ∂z˜ par int´gration de cette ´quation, en consid´rant que la pression est nulle ` l’interface, e e e a on obtient l’expression de la pression verticale dimensionn´e : e σzz = ρg cos θ(h − z) (24) 17
  • 18. 2.2 Mod´lisation des ´coulements e e 2 LES ECOULEMENTS DENSES Obtention des ´quations finales e Dans le but d’obtenir les ´quations finale, il faut maintenant int´grer les ´quations e e e suivant z. En ce qui concerne l’´quation (20) qui traduit la conservation de la masse, on utilise e ∂h le fait que v = , ainsi en int´grant suivant z : e ∂t ∂h ∂(hu) + =0 (25) ∂t ∂x Pour les ´quations de la conservation de la quantt´ de mati`re,nous supposons de plus e e e que la contrainte normale horizontale est proportionnelle ` la contrainte normale verti- a cale : σxx = kσzz . Pour une pression isotrope : k = 1, ce qui est le cas pour les fluides. Concernant les milieux granulaires cette hypoth`se n’a rien d’´vident. e e Donc en utilisant σzz = ρg cos θ(h − z) et σxx = kσzz , l’´quation (18) devient donc : e ∂u ∂u ∂u ∂h ∂τ 1 ρ +u +v = ρg cos θ tan θ − k − (26) ∂t ∂x ∂z ∂x ∂z ρg cos θ en notant τ = σxz On utilise enfin le fait que dans l’hypoth`se de la couche mince, la vitesse selon ex est e ind´pendante de z. Ainsi par int´gration suivant z : e e ∂u ∂u ∂h τ ρh +u = ρgh cos θ tan θ − k − (27) ∂t ∂x ∂x ρgh cos θ La contrainte interfaciale τ qui traduit la rh´ologie du mat´riau peut, ` l’aide d’une e e a loi de friction, ˆtre remplac´e par µρgh cos θ, ie une contrainte tangentielle proporionnelle e e a ` la contrainte normale. µ repr´sente ici le coefficient de friction. e Finalement les ´quations moyenn´es dans l’´paisseur sont : e e e ∂h ∂(hu) + =0 (28) ∂t ∂x ∂u ∂u ∂h ρh +u = ρgh cos θ tan θ − k −µ (29) ∂t ∂x ∂x On interpr`te ais´ment la derni`re ´quation (29) : l’acc´l´ration est compens´e par e e e e ee e une force de gravit´, une force de friction au fond et une force d’´talement. e e Conclusion Finalement, les milieux granulaires, de par leur mode particulier de transmission des contraintes, par les voˆtes qui les soudent mais qui sont boulervers´es ` la moindre per- u e a turbation, font preuve d’une dualit´ liquide/solide. Tas solide ou grains qui s’´coule dans e e 18
  • 19. 2.2 Mod´lisation des ´coulements e e 2 LES ECOULEMENTS DENSES un sablier, les comportements ´tranges des milieux granulaires se rencontrent aussi au e niveau de leurs ´coulements, que ce soit sur un plan ou dans un tambour. e D’autres domaines d’´tude concernant les milieux granulaires existent. Parmis eux e figurent l’´tude des interactions entre particules, les ph´nom`nes de s´gr´gation, de com- e e e e e paction, de dilatance, de r´sistance au cisaillement... e On parvient ` mod´liser des avalanches, et ` approcher les ´quations qui r´gissent a e a e e ces ´coulements, n´anmoins, leur port´e est tr`s limit´e. Les conditions d’applications, e e e e e les approximations utilis´es empˆchent toute g´n´ralisation. Par exemple, on s’est rendu e e e e compte que des mod´lisations effectu´es pour des ´coulements en tambour pour une cer- e e e rayon du tambour taine tranche de rapports dimension des grains n’avaient plus de valeur pour des rapports diff´rents. De nombreuses difficult´s restent ` surmonter, et aucune th´orie g´n´rale n’a e e a e e e encore ´t´ ´tablie dans cette science tr`s jeune mais tr`s dynamique. eee e e Et pour cause, ses applications dans l’industrie sont consid´rables : on estime que e 70 % des produits fabriqu´s passent ` un moment au moins de leur ´laboration par un e a e stade granulaire. De l’activit´ mini`re ` la fabrication du b´ton, de l’industrie chimique ou e e a e pharmaceutique ` l’agroalimentaire, en passant par la mod´lisation des ´coulements py- a e e roclastiques et mˆme le broyage [(dont le cout global est sup´rieur ` celui du transport !)], e e a tous les domaines sont concern´s.e Bibliographie – La physique des tas de sable - Ph. Claudin - EDPscience - 1999 – Les milieux granulaires - O.Pouliquen - Cours de l’ENSTA - 2001 – Du sac de billes au tas de sable - Etienne Guyon, Jean-Paul Troadec - Odile Jacob - 1994 – M´canique g´n´rale : Elastostatique - Ecole nationale sup´rieure de l’a´ronau- e e e e e tique et de l’espace - 1973 – sujets de concours : ´cole polytechnique - 1999 - ´cole normale sup´rieure de e e e Cachan - 2002 Contacts V´ronique Falk, Enseignant-chercheur ` l’ENSIC Nancy e a 19
  • 20. 2.2 Mod´lisation des ´coulements e e 2 LES ECOULEMENTS DENSES Annexe Code source du programme ”avalanche” ti-89 :Prgm : :EffDess :0->ymin :hauteur->ymax :0->xmin :hauteur->xmax : :{hauteur}->l :Lign 1,0,1,hauteur : :hauteur->h :While h <> 1: h-nbrAl´at(2)->h: augmente(l,{h})->l: dim(l)->di: Lign di,0,di,l[di] e :EndWhile :Pause : :Prompt perturb :Lbl c :l[perturb]+2->l[perturb] :Lign perturb,0,perturb,l[perturb] : :For i,2,dim(l),1 :If l[i-1]-l[i]=3 Then :l[i-1]-2->l[i-1] :Lign i-1,l[i-1],i-1,l[i-1]+2,0 :l[i]+2->l[i] :Lign i,l[i]-2,i,l[i],1 : :ElseIf l[i-1]-l[i]=4 Then :l[i-1]-3->l[i-1] :Lign i-1,l[i-1],i-1,l[i-1]+3,0 :l[i]+3->l[i] :Lign i,l[i]-3,i,l[i],1 : :ElseIf l[i-1]-l[i]>4 Then :l[i-1]-4->l[i-1] :Lign i-1,l[i-1],i-1,l[i-1]+4,0 :l[i]+4->l[i] :Lign i,l[i]-4,i,l[i],1 :EndIf :EndFor : :Goto c : :EndPrgm 20