1. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
Programme « échange WANDA »
Projet européen d’échange transnational soutenu par le FSE
Intervention Didier FAVRE, psychosociologue
pour la Haute École Artevelde Gand, Belgique
Mardi 9 novembre 2011
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2. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
L ’analyse des pratiques professionnelles est une
« méthode » pour « réfléchir » à nos activités et les
mettre en « perspective ».
mais sur quoi faire reposer cette « méthode » ?
… sur quels savoirs, quelles théories et pour quelles
pratiques ? C’est ce que je vais surtout développer.
Est-ce que cette « méthode » peut être développée
dans d’autres secteurs ? Oui.
Est-ce qu’on peut faire de la même manière en form-
ation « initiale » et en formation « permanente » ?
Oui, mais … la différence c’est la réalité et …
l’institution !
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3. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
En analyse des pratiques, pour les étudiants ou les
professionnels au travail, on ne parle pas de
problèmes : on expose des SITUATIONS.
Les gens / les enfants / ne sont pas des problèmes.
Ce sont les situations que nous partageons avec eux
qui nous posent problème. Pas eux !
En effet si on demande aux gens, ils nous disent que
les professionnels AUSSI sont des problèmes pour
eux.
Ce sont donc deux points de vue à explorer, un de
chaque côté : c’est le « double regard ».
C’est ce qui fonde ici la logique d’analyse des
pratiques professionnelles que je vous propose. 3
4. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
Mais en analyse des pratiques professionnelles, les
gens ne sont pas là. On ne les voit pas et on parle
d’eux tout le temps.
Il faut donc « les faire parler » par nos propres mots.
Faire apparaître la parole des gens c’est raconter les
SITUATIONS où on se RENCONTRE, et qui sont
parfois compliquées, difficiles, mais aussi heureuses !
Heureusement il y a aussi de bonnes choses !
L’analyse des pratiques professionnelles c’est donc
faire travailler ces situations à propos des gens entre
professionnels ou étudiants (initial ou permanent). 4
5. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
Mais RACONTER, est-ce que ça suffit ? Est-ce comme
un « groupe de paroles » entre nous ?
Dans « analyse des pratiques professionnelles », il y a
ANALYSE.
Il faut donc que nous en tirions des INFORMATIONS
(connaissances, enseignements, idées) pour mieux
COMPRENDRE ce qui se passe avec les gens.
Pour « faire parler » les SITUATIONS il nous faut une
méthode pour « organiser » la parole (un dispositif
d’analyse, la façon de faire) et des OUTILS : des
idées, des analyseurs. 5
6. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
Ces « idées sur les choses » c’est ce qui nous permet
de réfléchir, de dire quelque chose à propos de ce
qu’on vit avec les autres.
Il y a de bonnes idées : « les garçons et les filles sont
les mêmes, ils peuvent réussir pareil à l’école et dans
la vie ! »
Il y en a de moins bonnes : « les filles s’occupent des
enfants et les garçons jouent au foot… »
Les bonnes idées sont le fruit d’une réflexion
collective pour nous améliorer, vivre mieux ensemble.
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7. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
Les « moins bonnes » idées sont des stéréotypes …
qui nous aident aussi à vivre.
Ces stéréotypes sont aussi une forme de
connaissance... spontanée.
On réfléchit moins aux stéréotypes parce qu’on y
pense pas ; il faut faire un effort. On doit discuter.
Mais si on y regarde bien, la mauvaise idée d’HIER
(pas de fille à l’école) est une bonne idée aujourd’hui.
Les filles réussissent. C’est un progrès …
Et inversement alors ?
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8. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
Comment la bonne idée d’hier peut-elle être une
mauvaise idée ?
Que se passe-t-il pour les bébés et pour le foot ? Les
garçons doivent-ils devenir des filles… un « progrès »
aussi ?
Là, c’est plus difficile !
Pour le foot et les bébés, c’est compliqué, il faut de la
place pour tout le monde … mais il y a bien de la
place pour les deux : à la maison et sur le terrain. 8
9. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
Ces idées, ces stéréotypes, ces connaissances
forment, avec les valeurs auxquelles nous
croyons, notre « cadre de référence(s) ».
C’est une « théorie naturelle ». C’est avec elle(s), car
nous en avons beaucoup, que nous réfléchissons.
On peut compléter nos idées et stéréotypes (idées
reçues) avec des théories « savantes » qui sont
développées par les « experts » et qui nous donnent
de nouvelles idées pour mieux comprendre notre
monde et l’améliorer.
Et qui font de nouvelles « idées reçues » ? Oui, nos
bonnes idées d’aujourd’hui sont peut-être les
mauvaises de demain … Mais il y a des théories
solides. 9
10. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
Certains professionnels ont beaucoup développé leurs
« théories expertes » dans leur domaine de spécialité.
Par exemple les médecins, les psychologues ou
encore les sociologues.
Quand ils parlent des situations de travail, ils ont un
cadre de référence (dans la tête – et c’est ce qu’ils
ont appris) : ça s’appelle une discipline universitaire.
Et cette discipline dit quels sont les « bons savoirs »
dans les « bonnes situations » et les « bonnes
pratiques » à réaliser pour « bien faire ».
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11. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
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Quand vous dites au médecin que vous avez mal à la
tête (problème) il traduit : « céphalées » et s’il ne
trouve pas d’autres problèmes pour lui, il vous donne
de l’aspirine (solution).
Mais il ne sait pas que votre fils crie et court partout
dans l’appartement. Du coup il vous fait vraiment mal
à la tête. Mais si votre enfant crie c’est qu’il vous
trouve … pénible à toujours lui dire : NON !
Le médecin, lui, traduit ça avec son savoir, sa théorie,
comme « hyperactivité » …. et il vous donne de la
« Ritaline ® » pour votre garçon.
Vous avez un nouveau problème : est-ce votre fils ?
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12. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
Le médecin ne connaît rien à l’éducation des garçons.
Il n’ a pas de théorie pour ça (nous non plus).
Car chez nous les solutions sont vite des problèmes
(la fessée). Le problème est réglé mais pas de façon
équitable… et votre fils n’est pas d’accord avec la
solution. Il y a injustice.
On ne parle donc pas de la même chose avec ces
théories là.
Le médecin (ou psychologue ou sociologue) a une
façon propre à sa discipline de parler des problèmes
et de trouver des solutions.
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13. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
On voit bien que le médecin a une théorie pour
trouver les problèmes (c’est la médecine) mais quelle
est sa pratique ?
C’est cette pratique là, son activité, qu’il nous faut
interroger.
Il n’y a pas de valeur différente, entre l’activité du
médecin et celles des professionnels ou des étudiants.
Toutes les pratiques sont à analyser. Elles nous
« renseignent » sur ce qu’on pense. Et pourquoi on
fait comme ça et pas autrement (à tort ou à raison,
voyez pour la fessée ce qu’en pense votre fils). 13
14. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
Mais les « théories » de ces « pratiques » (la
médecine ou l’éducation) ne sont pas de même valeur
dans la société.
Pour nous c’est un problème !
Nous n’avons pas cette « théorie », ce cadre savant,
ni en formation, ni sur le terrain, ni dans notre tête.
Mais nous avons des pratiques, praxis.
Nous devons donc nous y prendre autrement, métis.
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15. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
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La difficulté pour nous c’est que nous avons beaucoup
de théories « de référence » enseignées en formation
(sociologie, psychologie, droit, etc…). Mais le
problème c’est que :
« En théorie, les théories existent,
en pratique elles n’existent pas »
Bruno LATOUR, (né en 1947), sociologue des sciences
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16. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
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Dans le monde des idées il y a des théories … très
théoriques !
Dans le monde concret, nous existons par des actions
qui ne sont pas vraiment théoriques …
Quel lien est-il alors possible entre théories et actes ?
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17. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
Il y a les théories qui, d’un côté, appartiennent à des
disciplines savantes (psychologie, sociologie, droit)
et constituent le savoir des sciences humaines
mais celles-ci ne connaissent que LEUR propre monde
de l’autre il y a des pratiques, des choses qu’on sait
faire et qu’il faut faire comme ça
on peut dire qu’elles sont « bien faites » ou « mal faites »
et enfin nous avons des discours sur les pratiques,
où on dit ce qu’on pense … de ce qu’on a fait ou
voulu faire …
mais toujours APRÈS COUP, l’action précédant toujours le
discours.
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18. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
« Théories » et « pratiques » sont-ils alors des
mondes « antagonistes » ?
Sont-ils irréductibles l’un à l’autre ?
Que faire de théories qui ne nous disent pas
« quoi » faire ?
Que dire de pratiques qui ne peuvent pas nommer
leurs savoirs ?
Le lien « théorie-pratique » ne peut-il exister
autrement que dans nos discours de formateur ? 18
19. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
Les « temps et les espaces » d’analyse des pratiques
sont une mise en œuvre de l’idée qu’on peut parler
des pratiques et se constituer un « point de vue
réflexif ».
On met l’apprenant (étudiant ou professionnel) en
situation de faire « des liens théories-pratiques » …
… même si nous sommes bien incapable de définir de
quoi il s’agit !
Mais la situation d’exposer sa pratique met chacun
« au travail » dans un groupe et permet la
construction du sens de ces/ses pratiques ../.. 19
20. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
../.. sans que l’on puisse dire de quel sens il s’agit ?
Notre appréciation de cette construction du sens chez
l’apprenant est tout aussi empirique. Nous sommes
bien en peine de décrire « comment » ça se fait ?
Plutôt que « lien théorie-pratique », ne ferions-nous
pas mieux d’appeler cela « recherche & action », et
de nous instituer « praticien-chercheur » ?
Car c’est dans notre pratique que nous construisons
nos savoirs. 20
21. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
Ce que nous savons TOUS c’est que pour savoir, il
faut le faire : cela s’appelle l’EXPÉRIENCE. Il faut le
vivre pour le découvrir.
Nous ne savons pas quel est ce « savoir », … mais
nous savons constituer ainsi une connaissance
« de » la chose à faire etde ce qu’elle produit.
Le savoir et la connaissance ne sont pas de même
nature.
Le savoir est « abstrait », généralisable, sorti du réel.
La connaissance implique une action, un ressenti, une
expression, une élaboration, mais aussi … 21
22. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
… mais aussi une réciprocité avec un AUTRE ; il
nous faut un interlocuteur pour constituer notre
connaissance … et être reconnu (lien social).
Car la connaissance est liée à la communication.
« Je ne crois pas aux livres.
Lorsqu’on veut apprendre quelque chose,
on ne prend pas un livre.
On parle à quelqu’un. »
Éric-Emmanuel Schmitt, écrivain.
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23. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
Depuis D. SCHÖN nous avons l’impression de tenir
une piste avec « l’agir réflexif », qui réhabilite l’idée
de pratique et de pensée en action.
Mais l’idée de « réflexion dans le cours d’action »
peut aboutir à une contradiction.
J’ai entendu dire par un formateur à un étudiant (en
difficulté pour expliquer ce qu’il fait et pourquoi il le
fait) :« tu dois réfléchir en même temps que tu fais
quelque chose, c’est ça qui te fais agir ».
Personne ne peut répondre à « ça » comme « ça ».
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24. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
Parce que dans l’AGIR, il y a du savoir
« incorporé », il y a du CORPS dans la pensée.
On fait quelque chose parce qu’on sait le faire … pas
parce qu’on y pense.
Depuis Piaget on peut concevoir que la connaissance
se construit dans l’action sur le monde et
l’observation de sa transformation par notre action.
Mais encore : dans la PENSÉE il y a aussi du
CORPS, du sensible, du perçu.
Parce que CORPS et ESPRIT ne sont pas séparés
(Antonio Damasio)
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25. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
Quelques exemples où sont mêlés corps, savoirs,
affects, actions :
Qu’est-ce qu’accueillir ? => Quels savoirs et quelles
pratiques ? L’hospitalité ? (lien social encore !)
Quels savoirs et quelles pratiques pour sécuriser et
soutenir la séparation parent/enfant ? Et soutenir les
retrouvailles du soir ?
Qu’est-ce que promouvoir le lien parent-enfant ?
Qu’est-ce que co-éduquer et comment le faire ? 25
26. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
C’est pour ça qu’avant la mise en place d’une analyse
de pratiques professionnelles, il faut se « frotter » au
terrain, à la pratique en ACTE.
L’apprentissage des savoirs ET des compétences est
lié à de la pratique, c'est-à-dire à de l’imitation.
Pour un étudiant apprenant « voir agir un
professionnel » et essayer de faire pareil (attitudes du
corps, paroles) ../..
../.. c ’ est aussi apprendre les idées qui
s’incarnent dans ces pratiques … sans le savoir,
sans même s ’ en rendre compte : c ’ est
l’imprégnation (Konrad LORENZ). 26
27. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
C’est ce qu’on appelle des savoir-faire mais je ne
trouve pas cela assez explicite (car on ne sait pas ce
qu’on sait : il faut le montrer).
Dans la conduite de groupes en analyse des pratiques
professionnelles nous n’avons pas accès aux pratiques
de l’étudiant mais au discours qu’il apprend à
tenir sur ce qu’il fait.
Nous y voyons naître un rapport à la pratique, un
rapport au savoir et un rapport au métier.
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28. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
Dans la conduite de ces groupes d’analyse des
pratiques il nous faut un modèle (un cadre de
référence ou une « théorie ») pour rendre compte et
évaluer ce qui se passe pour les apprenants :
J’ai choisi pour ma part de considérer ces groupes
comme une analogie du travail d’équipe ;
Le travail y est collectif, chacun expose une situation
et le groupe contribue à la construction du problème ;
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29. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
Le travail se déroule selon une méthodologie définie
étape par étape, à la formulation d’hypothèse et de
proposition compréhensive : qu’est ce qui fait
problème dans la situation ?
Nous appelons SITUATION, un évènement dont la
toile de fond dessine un contexte d’ANALYSE.
Le CONTEXTE pertinent pour rendre compte de cette
situation est d’abord l’interaction famille/structure
d’accueil AVANT une interrogation psycho-dynamique
des sujets.
Le cadre de référence (« théorie ») des interactions
parents-enfants-professionnels (ou modèle) est référé
à une approche complexe, donc systémique et à
l’analyse institutionnelle (pouvoir et organisation). 29
30. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
Mais dans la mise en œuvre pour le
formateur, l’objet du travail d’analyse des pratiques
est de permettre à l’étudiant (le double regard) :
de construire en soi le point de vue subjectif du vécu
de l’enfant (ce qu’il peut ressentir) ;
de se représenter le point de vue du parent comme
premier éducateur de son enfant (ce qu’il vit ici) ;
de mobiliser sa propre sensibilité, ses capacités de
projection et d’empathie avec des savoirs de
compréhension (ce qu’on perçoit et ce qu’on pense) ;
… en vue de mobiliser activement les valeurs
professionnelles et de partager ou « représenter » ses
pratiques dans un collectif en mobilisant les savoirs
des disciplines. 30
31. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
Ce que nous pouvons représenter avec ce schéma :
Valeurs
(axiologie)
Étudiant
Apprenant
Perception
Sensible
qui articule …
Pratiques / savoir-faire Connaissances
(praxéologie) (épistémologie)
SCHÉMA d’après Philippe MEIRIEU, « le modèle et le pédagogue »
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32. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
Dans cette logique réciproque du « double
regard », apprendre du point de vue de l’autre, ou
comme on dit « apprendre à se mettre à sa
place », c’est :
intégrer d’un point de vue psycho-émotionnel le vécu
enfantin et parental ;
en mobilisant sa propre sensibilité, ses capacités de
projection et d’empathie afin de se constituer un
répertoire clinique de la relation pédagogique ;
ce qui fait appel, pour moi, à de la « congruence » et
de « l’empathie » chez Carl Rodgers, au « miroir du
sentiment » chez Thomas Gordon, à « l’intensité
émotionnelle » chez Arthur Janov, au comportement
« pro-vie et anti-vie » chez Alexander Neill, d’après
Wilhelm Reich…) ../.. 32
33. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
../.. et enfin à la réciprocité et à la
reconnaissance, (don et dette) chez Marcel
Mauss, c’est-à-dire à une théorie du lien social …
Mais cela, c’est le projet « théorique » !
Dans la réalité, un modèle ne s’impose pas ; il est là
pour faire travailler la pensée analysante au travail du
formateur (son cadre à lui).
La réalité c’est que l’étudiant ou le professionnel ne
va pas toujours là où on voudrait qu’il aille, ni là où
on voudrait le voir cheminer !
… il résiste et n’en fait qu’à sa tête !
Mais on a toujours de bonnes raisons de résister ! 33
34. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
Si durant les deux ou trois ans la méthodologie est
intégrée (protocole de mise en questionnement des
situations, hypothèses et propositions d’actions) ;
si la sensibilité et la prise en compte du point de vue
de l’autre est construite ;
par contre la question de l’analyse compréhensive
reste plus difficile à élaborer !
Dire avec quoi je pense, ou « ce qui me fait penser »
(les concepts, les idées) reste difficile.
On peut identifier plusieurs points « durs » où « ça »
résiste fortement :
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35. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
Les valeurs acquises tôt, restent centrales.
Mais comme un recours, comme résistance et
justification du « bien-fondé » du « bien travailler » :
l’éducateur comme expert de l’enfant (savoir le bien
pour l’enfant) …
… questions d’idéologie et de valeur de classe !
Mais convenons qu’il est difficile pour tout un chacun
de critiquer son propre système de valeurs.
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36. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
Le recours à l’attribution de significations ../..
../.. c’est-à-dire une interprétation du comportement
de l’autre selon une psychologie « naturelle » :
c’est toujours l’autre qui a un problème (« les parents
sont mauvais » ou « bons »).
La recherche de « trucs », d’astuces, pour obtenir un
résultat efficace (le calmer) qui prend le pas sur la
réflexion (quel est le problème).
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37. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
Le recours à l’espace d’analyse des pratiques comme
« régulation », « réassurance personnelle ou
professionnelle », justification, « soupape »…
… et non comme un lieu de travail au « long
cours », pour l’élaboration d’une pratique réflexive
ET/OU d’une pensée clinique référée et qui reste à
construire.
Les professionnels, sans « espace et pratique
continue d’analyse » se limitent à n’être que des
praticiens du faire et non plus des praticiens-
chercheurs.
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38. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
Mais peut-être que rencontrer « le point de vue de
l’enfant en soi » …
… et accepter que le parent ne soit pas parfait …
peut-être que c’est déjà beaucoup.
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39. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
La suite c’est soigner les institutions où rentrent les
parents vivent les enfants et où travaillent les
professionnels.
Mais c’est une autre histoire d’analyse de pratiques …
et les résistances y sont bien pires.
La suite, c’est à vous de l’écrire ../..
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40. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
Et quant à la « théorie », il faut s’y coller !
… sans décoller des pratiques. Question d’éthique ! …
(encore des valeurs).
Merci de votre attention.
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41. Questions, réflexions et points de repères dans la conduite
de groupes en analyse de pratique professionnelle
Contribution pour le programme d’échange
« WANDA »
Projet européen d’échange transnational soutenu par le FSE
Haute École Artevelde
Gand, Belgique.
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