Le Lean sur une ligne de production : Formation et mise en application directe
Société d'Etudes Françaises Ecrivains invités printemps 2016
1. Société d’Etudes françaises de Bâle
printemps 2016
Transmission et transgression
Olivier Millet L’idée de la Renaissance
Olivier Millet, ancien élève de l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm, compte parmi les
meilleurs spécialistes de l’Humanisme, de la Réforme et de la Renaissance. Pendant dix
ans, il a enseigné la littérature française à l’Université de Bâle avant d’intégrer la Sorbonne. Il
s’intéresse particulièrement aux questions de rhétorique et de poétique dans leurs rapports
avec la culture religieuse. Ses publications Calvin et la dynamique de la parole (1992) et
Culture biblique (avec Philippe de Robert, 2001), ainsi que ses études consacrées à
Jean Du Bellay et à Marguerite de Navarre font autorité. Il nous parlera de la notion de
Renaissance, dont un des inventeurs a été Jakob Burckhardt.
Laurent Nunez Ecrire sans le Moi
Romancier, poète, essayiste, Laurent Nunez, après des études de lettres et de sciences
sociales, devient en 2010 rédacteur en chef du Magazine littéraire, qu’il quitte en 2014 pour
s’occuper des pages Culture de Marianne. Il est également collaborateur régulier de Critique,
de la NRF, des Temps modernes, et anime, avec Laure Adler et Bruno Racine, le Cercle
littéraire de la Bibliothèque nationale de France. Dans Les Ecrivains contre l’écriture (Corti,
2008), il analyse le désir de certains écrivains d’arrêter d’écrire et les moyens qu’ils mettent
en œuvre pour y parvenir. Dans Si je m’écorchais vif (Grasset, 2015), il suit trois écrivains
ayant pris congé d’eux-mêmes (Rimbaud fuyant l’Europe, Victor Hugo choisissant l’exil,
Laforgue s’absentant de son œuvre), étudiant leur effacement à travers Barthes, Derrida et
Blanchot. Un brillant jeu littéraire sur le « je » littéraire.
Sophie Webel Pourquoi une Fondation Dubuffet ?
Après des études d’histoire de l’art et plusieurs années comme assistante de direction dans
une galerie privée, Sophie Webel a intégré la Fondation Dubuffet en 1997. Elle en a pris la
direction six ans plus tard. Elle est l’auteur du Catalogue raisonné L’œuvre gravé et les livres
illustrés par Jean Dubuffet (Baudoin Lebon, 1991) et a été commissaire de nombreuses
expositions consacrées à Jean Dubuffet. Elle nous expliquera quelles sont les motivations
qui ont conduit l’artiste à créer une Fondation indépendante, « loin de ces morgues d’embau-
mement que sont les musées », selon ses propres termes.
Charles Dantzig L’invention d’un personnage de roman
Poète, romancier, essayiste, éditeur, Charles Dantzig est l’auteur d’une vingtaine de livres
dont plusieurs ont été remarqués par la critique et distingués par des prix. S’inscrivant dans
la tradition de Laforgue, de Toulet, de Gourmont et de Valery Larbaud, Charles Dantzig n’est
pas loin de penser que l’amour de la langue et des lettres est le seul signe de distinction
dans une époque qui n’en a plus et que cet amour est un moyen à la fois léger et triste de
réfléchir à la condition de l’homme. Le succès de Je m’appelle François et de Nos vies
hâtives a fait reparaître ces livres en poche, de même que le Dictionnaire égoïste de la
littérature française et l’Encyclopédie capricieuse du tout et du rien. Son dernier roman,
Histoire de l’amour et de la haine (Grasset, 2015), fait se croiser quelques figures inédites
dans l’univers romanesque traditionnel et dans les manifestations du mariage pour tous. Un
livre jubilatoire et corrosif.
Jean Canavaggio Cervantès humaniste ?
Jean Canavaggio, ancien élève de l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm, est agrégé
d’espagnol et docteur ès lettres. Biographe, traducteur et éditeur de Cervantès, il a été
responsable de la nouvelle publication de ses Œuvres complètes dans la « Bibliothèque de la
Pléiade » (2001). De 1996 à 2001, Jean Canavaggio a dirigé la Casa de Velasquez à Madrid.
Ses travaux portent non seulement sur Cervantès, mais aussi sur le théâtre espagnol du
Siècle d’or. Il nous parlera de Cervantès et de ses rapports – très controversés – avec
l’humanisme.
2. Loris Petris Fault estre moderé: Michel L’Hospital, chancelier-poète dans la tourmente
Loris Petris a enseigné plusieurs années à l’Université de Bâle, avant de prendre la direction
de l’Institut de langue et civilisation françaises à l’Université de Neuchâtel. Ceux qui ont eu
l’occasion de suivre ses cours ou d’entendre l’une de ses nombreuses conférences données
à la SEF se souviennent de la fougue avec laquelle il fait revivre les hommes et les femmes
de la Renaissance et leurs œuvres auxquelles il a consacré d’importantes études et éditions.
Ainsi à celles du cardinal Jean du Bellay, de Pibrac et de Michel de L’Hospital. Ce dernier a
été membre du Parlement de Paris, surintendant des finances du royaume de France et
chancelier, oeuvrant pour l’arrêt des guerres de religion. Grand personnage de l’Etat, juriste
et poète, il trône devant l’Assemblée nationale à Paris et dans beaucoup d’autres lieux
publics de France. La période tourmentée qu’il a traversée n’est pas sans analogie avec la
nôtre et son action en faveur de la paix civile mérite d’être méditée.
Thierry Wolton Le communisme à l’épreuve de l’histoire
Thierry Wolton, journaliste et historien, a consacré une dizaine d’ouvrages aux divers
aspects du communisme, dont Le KGB recrute (1986) et Le Grand Recrutement (1993) sont
consacrés à l’influence grandissante des services secrets soviétiques en Occident. Dans
Le KGB au pouvoir. Le système de Poutine (2008), il montre quelle est la continuité de
l’ancien système soviétique au régime autocratique de Poutine. Mais son grand œuvre est
incontestablement l’Histoire mondiale du communisme, dont il vient de publier les deux
premiers volumes (Grasset, 2015). C’est à ce jour la somme la plus exhaustive consacrée à
l’histoire de tous les pays qui ont subi des régimes communistes. Elle nous fait mieux
comprendre comment et pourquoi cette idéologie a connu une expansion aussi rapide et
meurtrière.
William Marx Faut-il prendre la défense de la littérature ?
Ancien élève de l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm, agrégé de lettres classiques,
William Marx est actuellement professeur de littératures comparées à l’université de Paris
Ouest Nanterre La Défense. Membre honoraire du Wissenschaftskolleg de Berlin, il a reçu le
prix Montyon de l’Académie française pour son essai La Vie du lettré (Minuit, 2009). Dans
L’Adieu à la littérature et La Haine de la littérature (Minuit, 2005 et 2015), il s’interroge sur la
manière dont des auteurs comme Rimbaud, Valéry ou Hermann Broch ont tourné le dos aux
lettres et pourquoi, de Platon à nos jours, de bons esprits, mais aussi des gens notoirement
incultes, ont voulu chasser les littérateurs. Quel est donc le message que véhicule la
littérature pour qu’elle suscite tant de suspicion et d’animosité ?
Jean-Pierre Naugrette Sherlock Holmes à Reichenbach
Ancien élève de l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm, agrégé d’anglais et docteur ès
lettres, Jean-Pierre Naugrette est professeur à l’Université Sorbonne Nouvelle Paris III.
Spécialiste de Conan Doyle et de Stevenson, il a traduit plusieurs de leurs œuvres et
consacré de nombreuses études à la littérature fantastique, au roman policier et à la science-
fiction anglo-saxonne. Mais Jean-Pierre Naugrette est aussi un romancier qui imagine
volontiers des suites aux histoires de ses auteurs préférés, ainsi dans Le Crime étrange de
Mr Hyde (1998) et dans Les Variations Enigma (2006). Il est venu récemment nous parler de
son avant-dernier livre, Edward Hopper, Rhapsodie en bleu (2012). Il nous présentera sa
plus récente publication, Détections sur Sherlock Holmes (2015), dans laquelle il s’est fait
détective sur les traces de son héros.