Edition 2015 de l'étude de l'Apec sur l'attractivité et l'emploi cadre en région Basse-Normandie.
L’emploi cadre en Basse-Normandie apparaît fortement
polarisé sur 2 des 15 zones d’emploi qui la composent. La zone d’emploi de Caen concentre à elle seule près de la moitié des cadres du privé.
Celle de Cherbourg-Octeville en mobilise, de son côté, 15 %. De surcroît, les spécificités sectorielles de ces zones d’emploi renforcent leur attractivité : les transports dans la zone d’emploi de Caen, la construction navale et l’énergie dans celle de Cherbourg-Octeville. Le poids de ces filières pourrait d’ailleurs se voir renforcé avec la réforme territoriale et le rapprochement de la Basse-Normandie avec la Haute-Normandie, également bien positionnée sur
ces thématiques. La Normandie réunie se placera au 9e rang des 13 nouvelles régions, que ce soit pour la population, le volume d’emplois salariés ou le nombre de cadres. Elle regroupera 3,8 % des cadres du privé de France métropolitaine.
Etude Apec - Attractivité des entreprises et emplois cadres en Guadeloupe, no...
Etude Apec - Attractivité et emploi cadre en Basse-Normandie
1. – ATTRACTIVITÉ ET
EMPLOI CADRE
EN BASSE-NORMANDIE–
LESÉTUDESDEL’EMPLOICADRE
– Cartographie de l’emploi régional.
– Concentration des cadres du
secteur privé.
– Spécificités sectorielles de la
région.
– Perspectives à l’aune de la réforme
territoriale.
Dossiers attractivité régionale de l’Apec
N°2015-11
JANVIER 2015 L’emploi cadre en Basse-Normandie apparaît forte-
ment polarisé sur 2 des 15 zones d’emploi qui la
composent. La zone d’emploi de Caen concentre
à elle seule près de la moitié des cadres du privé.
Celle de Cherbourg-Octeville en mobilise, de son
côté, 15 %. De surcroît, les spécificités sectorielles
de ces zones d’emploi renforcent leur attractivité :
les transports dans la zone d’emploi de Caen, la
construction navale et l’énergie dans celle de Cher-
bourg-Octeville. Le poids de ces filières pourrait
d’ailleurs se voir renforcé avec la réforme territoriale
et le rapprochement de la Basse-Normandie avec la
Haute-Normandie, également bien positionnée sur
ces thématiques. La Normandie réunie se placera au
9e
rang des 13 nouvelles régions, que ce soit pour
la population, le volume d’emplois salariés ou le
nombre de cadres. Elle regroupera 3,8 % des cadres
du privé de France métropolitaine.
ZOOM SUR LES ZONES D’EMPLOI
2. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN BASSE-NORMANDIE2
–
DE FORTES DISPARITÉS SUR LE PLAN
DÉMOGRAPHIQUE
–
La zone d’emploi de Caen est la plus peuplée de la
région. Elle compte 472 000 habitants, soit 32 % de
la population régionale. Elle devance celle de Cher-
bourg-Octeville (208 000 habitants, 14 % de la po-
pulation régionale) et beaucoup plus largement
celles de Flers (101 000 habitants) et d’Alençon
(90 000 habitants dans sa partie bas-normande). Les
zones d’emploi de L’Aigle, de Vire, d’Argentan et de
Nogent-le-Rotrou sont, de leur côté, les moins peu-
plées de la région.
En termes de dynamisme démographique, les zones
d’emploi de Granville, Bayeux, Honfleur et Coutances
sont celles qui ont gagné le plus d’habitants en pro-
portion entre 2006 et 2011 (entre +3 % et +5 %),
tandis que trois zones d’emploi ont vu leur popula-
tion légèrement reculer : Lisieux, Flers et Alençon (sur
sa partie bas-normande). Au global, la population
–CARTOGRAPHIE DE L’EMPLOI RÉGIONAL–
1. http://www.insee.fr/fr/
methodes/default.
asp?page=zonages/zones_emploi.htm
–
DÉFINITION DES ZONES D’EMPLOI
–
La région Basse-Normandie comporte 15 zones
d’emploi, dont deux transrégionales : l’une s’étend
sur le Centre (Nogent-le-Rotrou) et l’autre sur les
Pays de la Loire (Alençon). Les zones d’emploi sont
définies par l’Insee comme des « espaces à l’inté-
rieur desquels la plupart des actifs résident et tra-
vaillent et dans lesquels les établissements peuvent
trouver l’essentiel de la main-d’œuvre nécessaire
pour occuper les emplois offerts ». Fondées sur le
critère des déplacements des actifs en emploi entre
leur commune de domicile et leur commune de
travail, elles sont définies de façon à ce que parmi
les actifs résidant dans la zone d’emploi, le plus
grand nombre d’entre eux travaillent également
dans la zone. Chaque zone d’emploi est ainsi consti-
tuée d’un ensemble de communes entières et conti-
guës aboutissant à un bassin d’emploi où la plupart
des actifs résident et travaillent1
. La France compte
322 zones d’emploi, dont 304 en métropole.
régionale a progressé de 1,3 % entre 2006 et 2011
(contre +3 % à l’échelle nationale). Par ailleurs, si la
région se caractérise actuellement par une propor-
tion d’habitants âgés de plus de 60 ans plus élevée
qu’à l’échelle hexagonale (26 % contre 23 %), cette
part atteint 34 % à Granville et 30 % à Flers, Cou-
tances, Honfleur et Avranches. En revanche, la part
de jeunes de moins de 30 ans (35 % en région Basse-
Normandie) dépasse les 37 % affichés à l’échelle
nationale dans une seule zone d’emploi : Caen
(39 %).
–
LA ZONE D’EMPLOI DE CAEN CONCENTRE
35 % DES SALARIÉS DU PRIVÉ
–
Au 2e
trimestre 2014, on compte dans la région
Basse-Normandie 350 000 salariés dans le secteur
privé (source Acoss). La zone d’emploi de Caen mobi-
lise à elle seule plus d’un tiers des emplois salariés
Caen
Bayeux
Cherbourg-
Octeville
Coutances
Saint-Lô
Granville
Avranches Flers
Vire
Argentan
Alençon
Nogent-le-
Rotrou
L'Aigle
Lisieux
Honfleur
Limite régionale
Limite des zones d’emploi
–Carte 1–
Carte des zones d’emploi en Basse-Normandie
3. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN BASSE-NORMANDIE 3
2. L’établissement est une unité de
production géographique
individualisée, mais juridiquement
dépendante de l’entreprise. Seuls les
établissements employeurs sont ici
considérés, c’est-à-dire les
établissements comptant un salarié
au moins. Les données sont par
ailleurs comprises hors Administration
publique, enseignement, santé et
action sociale.
(123 000), soit près de trois fois plus que celle de
Cherbourg-Octeville (14 %, 47 000 salariés). Les
zones d’emploi de Caen et de Cherbourg-Octeville
devancent de très loin celles de Flers (24 000 sala-
riés), d’Alençon (22 000 sur sa partie bas-normande)
ou de Saint-Lô et Avranches (21 000). Sur ce plan, les
zones d’emploi d’Argentan, L’Aigle, Bayeux et Nogent-
le-Rotrou sont les moins importantes de la région
(moins de 10 000 salariés chacune).
–
36 000 ÉTABLISSEMENTS EMPLOYEURS
DONT PRÈS D’UN TIERS À CAEN
–
En Basse-Normandie, on dénombre 36 000 établis-
sements employeurs2
, dont 31 % sont situés dans la
zone d’emploi de Caen contre seulement 12 % dans
celle de Cherbourg-Octeville. 85 % des établisse-
ments de la région comptent moins de 10 salariés
(contre 83 % au niveau national).
Les 133 établissements de plus de 200 salariés (hors
administration) recensés en Basse-Normandie se ré-
partissent là encore inégalement sur le territoire. La
zone d’emploi de Caen en concentre plus d’un tiers
(37 %), loin devant Cherbourg-Octeville (13 %). Ces
deux zones d’emploi dominent largement les autres
zones d’emploi régionales. D’ailleurs, plusieurs zones
d’emploi ne comptent pratiquement aucun grand
établissement employeur : Honfleur, Coutances, Ar-
gentan, Granville, L’Aigle et la partie régionale de
Nogent-le-Rotrou.
–
EN 5 ANS, LE NOMBRE D’EMPLOIS
SALARIÉS A RECULÉ EN BASSE-
NORMANDIE
–
Entre le 2e
trimestre 2009 et le 2e
trimestre 2014,
l’emploi salarié a reculé de 2 % en Basse-Normandie
(tableau 1), contre une progression de 0,5 % à
l’échelle nationale. Toutefois, deux zones d’emploi se
démarquent en affichant une progression des em-
plois salariés. D’une part, 800 emplois ont été créés
dans la zone d’emploi de Vire, soit une hausse de
8,2 %. Avec 1 900 emplois salariés créés, la progres-
sion en volume est encore plus importante dans la
zone de Cherbourg-Octeville (+4,2 %). La construc-
tion démarrée en 2007-2008 et toujours en cours
d’un réacteur EPR à la la centrale nucléaire de Fla-
manville peut expliquer en grande partie cette créa-
tion d’emplois. Sur la même période, les autres zones
d’emploi de la région se heurtent en revanche à des
destructions d’emplois plus ou moins conséquentes.
C’est le cas dans la zone d’emploi à dominante indus-
trielle de Flers qui a perdu plus de 2 000 emplois
entre 2009 et 2014, soit une baisse de 8,1 %. Les
baisses sont également sensibles à Argentan (-9,5 %),
Alençon (-7,7 % sur sa partie bas-normande) et Li-
sieux (-5,4 %). À l’échelle régionale, les destructions
d’emploi ont particulièrement concerné la plasturgie,
le bois-papier et la construction.
Au 2e
trimestre 2014, le taux de chômage dans la
région atteint 9 %, contre 9,7 % à l’échelle natio-
nale. Néanmoins, le taux de chômage diffère forte-
ment selon les zones d’emploi bas-normandes. La
zone d’emploi de L’Aigle a le taux de chômage le plus
élevé de la région (10,1 %), devant Alençon (9,9 %
sur sa partie bas-normande). Malgré leur capacité à
capter un nombre important de salariés du privé, les
zones d’emploi de Caen et de Cherbourg-Octeville
affichent des taux de chômage supérieurs à la
moyenne régionale, respectivement 9,7 % et 9,3 %.
En revanche, Avranches (6,7 %) et Saint-Lô (6,9 %)
ont les taux de chômage les plus faibles de la région.
Nom de la zone d’emploi
Nombre
de salariés
du secteur privé
en 2014
Évolution
du nombre
de salariés entre
2009 et 2014
Taux de
chômage au 2e
trimestre 2014
Caen 123 081 -1,6 % 9,7 %
Cherbourg-Octeville 47 491 4,2 % 9,3 %
Flers 23 873 -8,1 % 8,9 %
Alençon
(partie Basse-Normandie)
22 402 -7,7 % 9,9 %
Saint-Lô 21 209 -1,7 % 6,9 %
Avranches 21 161 -0,3 % 6,7 %
Basse-Normandie 349 688 -2,0 % 9,0 %
Sources : Données Acoss au 2e trimestre 2009 et au 2e trimestre 2014 pour le nombre de salariés. Données Insee pour le taux de chômage.
–Tableau 1–
Indicateurs clefs pour les principales zones d’emploi de la région
4. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN BASSE-NORMANDIE4
–CONCENTRATION DE L’EMPLOI CADRE DU PRIVÉ–
Nom de la zone d’emploi
Estimation Apec
du volume de
cadres du privé
Part de la zone
d’emploi dans
les cadres
régionaux
Rang parmi
les 304 zones
d'emploi en
France
métropolitaine
Caen 18 400 42,4 % 28
Cherbourg-Octeville 6 700 15,4 % 78
Alençon (partie
Basse-Normandie)
2 900 6,7 % 124*
Flers 2 300 5,3 % 161
Saint-Lô 2 100 4,9 % 171
Lisieux 1 800 4,0 % 191
Avranches 1 700 3,9 % 197
Honfleur 1 400 3,2 % 214
Coutances 1400 3,2 % 215
Bayeux 1 100 2,5 % 237
Vire 1 000 2,3 % 245
Granville < 1 000 < 2 % 261
Argentan < 1 000 < 2 % 265
L’Aigle < 1 000 < 2 % 287
Nogent-le-Rotrou (partie
Basse-Normandie)
< 1 000 < 2 % 240**
–Tableau 2–
Estimation du volume des cadres du privé dans les zones d’emploi de la région
–
43 400 CADRES DU PRIVÉ DONT PRÈS DE
LA MOITIÉ SUR LA ZONE D’EMPLOI DE
CAEN
–
Selon les estimations de l’Apec3
, 18 400 emplois de
cadres du privé sont recensés dans la zone d’emploi
de Caen, soit 42 % des cadres régionaux. Elle se situe
ainsi au 28e
rang des 304 zones d’emploi métropoli-
taines pour le nombre de cadres derrière Metz
(18 500 cadres) mais devant Cergy (17 100). Au ni-
veau régional, la zone d’emploi de Caen domine net-
tement celle de Cherbourg-Octeville qui regroupe,
avec 6 700 cadres du privé, 15 % de la population
cadre bas-normande. Viennent ensuite les zones
d’emploi d’Alençon (partie Basse-Normandie), Flers
et Saint-Lô, qui regroupent chacune entre 2 000 et
3 000 cadres. Aussi, 75 % de l’emploi cadre régional
est concentré sur 5 des 15 zones d’emploi de la ré-
gion (tableau 2). Par ailleurs, quatre zones d’em-
plois affichent un volume de cadres très faible (infé-
rieur à 1 000). Il s’agit de Granville, Argentan, L’Aigle
et la partie bas-normande de Nogent-le-Rotrou.
–
DES DIPLÔMÉS DU SUPÉRIEUR SURTOUT
PARMI LES ACTIFS DE LA ZONE D’EMPLOI
DE CAEN
–
La Basse-Normandie fait partie des régions ayant une
part de diplômés du supérieur parmi les actifs en
emploi la plus faible. En effet, 28 % des actifs en
emploi bas-normands détiennent un diplôme du su-
périeur contre 36 % en moyenne nationale. La pro-
portion de diplômés du supérieur parmi les actifs se
rapproche de la moyenne nationale dans une seule
zone d’emploi bas-normande : Caen (34 %). Par ail-
leurs, grâce à l’implantation de divers sites de l’ensei-
gnement supérieur, la zone d’emploi de Caen compte
29 000 étudiants, regroupant ainsi près de 80 % des
étudiants bas-normands.
–
CHERBOURG-OCTEVILLE ET CAEN, ZONES
D’EMPLOI ATTRACTIVES POUR LES ACTIFS
QUALIFIÉS
–
Parmi l’ensemble des zones d’emploi de la région
Basse-Normandie, celles de Cherbourg-Octeville et de
Caen sont celles qui attirent, proportionnellement au
nombre d’emplois4
, le plus d’actifs qualifiés. Les zones
les moins attractives sur ce plan sont Granville, Cou-
tances et Argentan.
3. Cette estimation a été réalisée à
partir de la base du recensement 2011
(Insee). Les cadres en activité dans le
secteur privé ont été repérés et
répartis par zone d’emploi. Cette
répartition a été appliquée par région
en fonction des effectifs cadres
régionaux au 31/12/2013 calculés
par l’Apec à partir de son enquête
annuelle Perspectives de l’emploi
cadre.
4. http://www.insee.fr/fr/themes/
document.asp?reg_id=0&ref_
id=ip1416
Source : Apec, 2014.
(*) Le rang d’Alençon intègre le territoire de la zone d’emploi situé dans les Pays de la Loire : 3 100 cadres au total sur la zone.
(**) Celui de Nogent-le-Rotrou intègre la partie de la zone d’emploi située dans le Centre : 1 100 cadres au total sur la zone.
5. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN BASSE-NORMANDIE 5
–LES SPÉCIFICITÉS SECTORIELLES DE LA RÉGION–
–
3 SALARIÉS SUR 4 DE LA RÉGION BASSE-
NORMANDIE TRAVAILLENT DANS LE
SECTEUR TERTIAIRE
–
En Basse-Normandie, 40 % des salariés travaillent
dans le secteur tertiaire marchand, ce qui traduit une
sous-représentation de cette activité par rapport à
l’échelle métropolitaine (tableau 3). Néanmoins, le
secteur tertiaire marchand reste le premier secteur
d’activité de la région (comme dans l’Hexagone) et
est particulièrement surreprésenté dans les zones
d’emploi d’Honfleur (57 %) et de Caen (45 %). Deu-
xième secteur d’activité de Basse-Normandie et réu-
nissant 34 % des effectifs salariés régionaux, le sec-
teur tertiaire non-marchand (hôpitaux,
administrations publiques…) est surreprésenté dans
les zones d’emploi de Saint-Lô (45 %) et d’Alençon
(42 %). Cela s’explique notamment par le statut de
préfectures dont bénéficient ces deux villes au centre
de ces zones d’emploi : Saint-Lô est la préfecture de
la Manche, Alençon celle de l’Orne. La prédominance
du secteur tertiaire marchand ou non-marchand se
confirme dans pratiquement toutes les zones d’em-
ploi de la région, à l’exception de Flers et de Nogent-
le-Rotrou (partie bas-normande) où le secteur indus-
triel est surreprésenté. Dans ces deux zones d’emploi,
l’industrie regroupe respectivement 32 % et 42 %
des salariés. La part des salariés travaillant dans le
secteur de la construction connaît des écarts
moindres d’une zone d’emploi à l’autre (de 5 % à
9 %). Enfin, le secteur de l’agriculture ne regroupe
que 2 % des salariés bas-normands, une proportion
qui atteint 5 % à Coutances.
Agriculture Industrie Construction
Tertiaire
marchand5
Tertiaire
non-marchand6
Région Basse-Normandie 2 % 17 % 7 % 40 % 34 %
Valeurs les plus élevées
par zone d'emploi
Coutances (5 %). Nogent-le-Rotrou
partie Basse-Normandie
(42 %).
Flers (32 %).
Avranches, Coutances
(9 %).
Granville, Saint-Lô
(8 %).
Honfleur (57 %).
Caen (45 %).
Saint-Lô (45 %).
Alençon partie Basse-
Normandie (42 %).
France métropolitaine 1 % 14 % 6 % 47 % 32 %
France hors Île-de-France 1 % 15 % 7 % 43 % 34 %
Source:Insee(Estel)2011,traitementsApec.
–Tableau 3–
Répartition des salariés de la région Basse-Normandie par secteur d’activité
–
DES SPÉCIFICITÉS SECTORIELLES
INFRARÉGIONALES MARQUÉES
–
Six zones d’emploi représentent les trois quarts de
l’emploi salarié régional du secteur privé : Caen, Cher-
bourg-Octeville, Flers, Alençon (sur sa partie bas-nor-
mande), Saint-Lô et Avranches. En termes d’activités,
toutes présentent des spécificités fortes, au regard de
la structure sectorielle régionale (tableau 4).
Avec un indice de spécificité7
de 1,7, l’entreposage et
les services auxiliaires de transports (logistique…)
constituent la première spécificité de la zone d’em-
ploi de Caen. Cela s’explique par la présence d’entre-
prises telles que Stef Transport, Noyon ou encore Logi-
dis Comptoirs Modernes. Au-delà des services
administratifs, également surreprésentés dans la
zone par rapport à la répartition régionale des sala-
riés, Caen se distingue par une spécificité dans l’in-
dustrie automobile (indice de 1,4), en lien avec la
présence sur le territoire de nombreux constructeurs
et équipementiers (Renault Trucks, PSA Peugeot-Ci-
troën, Robert Bosch).
Avec un indice de 7,6, la première spécificité de Cher-
bourg-Octeville relève de la fabrication des matériels
de transport. Les entreprises CMN (Constructions
Mécaniques de Normandie) et DCNS Cherbourg –
dont l’activité principale porte sur la conception et la
construction navale – sont à l’origine de cette dyna-
mique spécifique à la zone cherbourgeoise. De plus,
cette spécificité économique liée à la construction
navale va de pair avec l’industrie métallurgique, deu-
xième domaine de spécificité de la zone d’emploi de
Cherbourg-Octeville, avec un indice s’élevant à 6,4.
5. Transports, commerce, services aux
entreprises, services aux particuliers,
activités immobilières et financières.
6. Administration publique,
enseignement, santé humaine et
action sociale.
7. Ce niveau de spécificité est calculé
en faisant le rapport de la part
occupée par tel ou tel secteur
d’activité dans une zone d’emploi
donnée, par rapport à celle qu’il
occupe au niveau régional. Seuls ont
été pris en compte ici, les secteurs
représentant 1 % au moins des
effectifs propres à chaque zone
d’emploi et un nombre significatif de
salariés.
6. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN BASSE-NORMANDIE6
Parmi les autres principales zones d’emploi de Basse-
Normandie, on peut relever l’importance de la plas-
turgie dans la zone d’emploi d’Alençon, qui compte
en proportion trois fois plus de salariés sur la zone
qu’à l’échelle régionale. À Saint-Lô, ce sont l’action
sociale et l’administration qui constituent les secteurs
les plus spécifiques, ce qui illustre bien le caractère
principalement non-marchand de la zone d’emploi,
en lien avec le statut de préfecture de la ville de
Saint-Lô. Enfin, Avranches est fortement spécialisée
dans la fabrication d’équipements électriques (indice
de 10,8). Cette spécificité est due avant tout à l’acti-
vité d’Acome, 1er
groupe industriel coopératif fran-
çais, et l’un des leaders mondiaux sur le marché des
câbles (réseaux télécoms, câbles automobiles de
haute technicité, réseaux du bâtiment).
D’un point de vue régional, les secteurs de l’automo-
bile et de l’industrie alimentaire sont particulière-
ment surreprésentés. Ils concentrent en proportion
respectivement 2,5 et 2 fois plus de salariés qu’à
l’échelle nationale. Le secteur automobile est très
présent dans les zones d’emploi de Caen (avec no-
tamment Renault Trucks et PSA-Peugeot Citroën),
mais aussi dans les zones de Nogent-le-Rotrou (Sofe-
dit), de Flers (Faurecia), de Saint-Lô (Lecapitaine) ou
encore d’Avranches (Chéreau). L’industrie alimentaire
constitue un autre secteur très spécifique à l’écono-
mie bas-normande. Cette surreprésentation est parti-
culièrement liée à l’implantation d’établissements
dans la transformation laitière (Isigny Sainte-Mère et
Danone dans la zone de Bayeux, Elle & Vire dans celle
de Saint-Lô, RichesMonts à Vire…) ou la production
de viande (Société normande de volaille et Charal
dans la zone de Flers, Socopa Viandes à Coutances...).
Cette spécificité sectorielle dans les industries agroa-
limentaires est d’autant plus forte qu’elle est à mettre
en relation avec le dynamisme régional des activités
agricoles, de pêche et d’aquaculture.
Zone d’emploi
Principaux domaines de spécificité
Indice
de spécificité
% des salariés
de la zone
travaillant dans ce
domaine
Caen 1 Entreposage et activités auxiliaires des
transports
1,7 1,2 %
2 Activités administratives et autres activités
de soutien aux entreprises
1,6 1,1 %
Cherbourg-
Octeville
1 Fabrication d’autres matériels de transport 7,6 3,2 %
2 Métallurgie 6,4 6,4 %
Flers 1 Industrie automobile 2,4 6,2 %
2 Industries alimentaires 2,2 9,3 %
Alençon8
1 Fabrication de produits en caoutchouc
et en plastique
3,3 2,6 %
2 Imprimerie et reproduction d’enregistrements 2,9 1,6 %
Saint-Lô 1 Action sociale sans hébergement 2,0 9,7 %
2 Administration publique et défense ;
sécurité sociale obligatoire
1,6 15,1 %
Avranches 1 Industrie du cuir et de la chaussure 12,1 2,4 %
2 Fabrication d’équipements électriques 10,8 4,3 %
Région
Basse-Normandie
1 Industrie automobile 2,5 2,5 %
2 Industries alimentaires 1,9 4,3 %
Source:Insee(Clap),TraitementsApec.
–Tableau 4–
Domaines de spécificités sectorielles dans les 6 zones d’emploi de Basse-Normandie comptant le plus de salariés
La part des salariés dans « Entreposage et activités auxiliaires des transports» est 1,7 fois plus importante dans la zone d’emploi de Caen qu’à l’échelle régionale.
La part de l’industrie automobile est 2,5 fois plus importante dans la région Basse-Normandie qu’à l’échelle nationale.
Seuls les secteurs comptant un volume significatif de salariés (généralement au moins 1 000 salariés et/ou au moins 1 % des effectifs salariés de la zone ou de la région)
sont ici considérés.
8. Les effectifs considérés ici pour
Alençon comprennent la partie de la
zone située dans la région Pays de la
Loire.
7. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN BASSE-NORMANDIE 7
–PERSPECTIVES POUR LA BASSE-NORMANDIE–
–
LA BASSE-NORMANDIE À L’AUNE DE LA
RÉFORME TERRITORIALE
–
Le projet de loi relatif à la délimitation des régions, aux
élections régionales et départementales, et modifiant
le calendrier électoral a été adopté par l’Assemblée
nationale le 17 décembre 2014. Aussi, au 1er
janvier
2016, la France métropolitaine comptera 13 régions au
lieu de 22. Dans ce contexte, la Basse-Normandie va
fusionner avec la région Haute-Normandie. La future
région Normandie ainsi formée comptera alors 3,3 mil-
lions d’habitants, soit la 9e
région de France en termes
de population. Le rapprochement des deux Normandie
permettra en outre de rassembler près de 813 000
emplois salariés, dont 43 % en Basse-Normandie. La
région Normandie se situera également sur ce plan au
9e
rang des régions métropolitaines, devant la Bretagne
(780 000 salariés) et derrière les Pays de la Loire
(999 000 salariés). Enfin, la future région regroupera
111 000 cadres du privé, soit 3,8 % des cadres en
France métropolitaine, toujours au 9e
rang devant la
Bretagne (101 000 cadres) et derrière les Pays de la
Loire (132 000 cadres).
Au sein de ce nouvel ensemble régional normand, la
zone d’emploi de Rouen pourrait affirmer une position
de chef de file, en regroupant 25 % de la population
régionale,27%desemploissalariéset31%descadres.
En termes de nombre de cadres du privé, elle devance-
rait ainsi nettement les zones d’emploi de Caen (16,6 %
des cadres régionaux), du Havre (13,8 %), d’Évreux
(6,4 %) ou encore de Cherbourg-Octeville (6 %).
–
QUELLES ORIENTATIONS STRATÉGIQUES
POUR LA RÉGION ?
–
Le redécoupage des régions françaises pourrait renfor-
cer les synergies économiques entre la Haute-Norman-
die et la Basse-Normandie. Trois domaines d’activités
pourraient en particulier constituer des axes forts de
développement de la future région Normandie : l’auto-
mobile, les énergies (éolien offshore, nucléaire) et la
logistique.
La Haute-Normandie, réputée pour être la région la
plus industrielle de France, dispose d’un solide socle
d’infrastructures et de compétences dans le secteur de
l’automobile, qui est également l’une des principales
spécificités sectorielles de la Basse-Normandie. La pré-
sence des constructeurs Renault et PSA Peugeot Citroën,
ainsi que de leurs sous-traitants, sur l’ensemble du ter-
ritoire normand pourrait constituer un élément déter-
minant pour le dynamisme économique de la région.
De surcroît, les Haute et Basse-Normandie participent
au pôle de compétitivité Mov’eo, dédié à la fois à la
mobilité, à la sécurité routière et à l’impact des véhi-
cules sur l’environnement.
Avec le redécoupage régional, des synergies pourraient
également se dégager dans le domaine des activités
énergétiques, par exemple dans l’éolien en mer. Parmi
les six projets de parcs éoliens en mer retenus par le
gouvernement français, deux se situent en Haute-Nor-
mandie (Le Tréport et Fécamp) et un en Basse-Norman-
die (Courseulles-sur-Mer). Les acteurs mobilisés sur ces
projets regroupent les plus grands énergéticiens fran-
çais : Areva, GDF/Suez, Alstom, EDF... La future région
Normandie continuera par ailleurs à développer une
forte expertise dans le nucléaire.
Le secteur de la logistique profiterait également de la
fusion des deux Normandie. Les deux régions disposent
notamment d’importants ports (en particulier Le Havre,
2e
port français après Marseille, mais aussi Caen-Ouis-
treham et Cherbourg) et participent de surcroît au pôle
de compétitivité Nov@log, spécialisé dans la logistique,
l’ingénierie et les services.
Au-delà des synergies avec sa voisine normande, la
Basse-Normandie devrait poursuivre le développement
de son industrie agroalimentaire, 1re
filière industrielle
de la région en nombre de salariés. En lien avec sa forte
identité agricole, la Basse-Normandie est particulière-
ment bien positionnée dans la transformation laitière,
la production de viande ou la pêche. Sur ce domaine,
la Basse-Normandie devrait poursuivre ses collabora-
tions avec les autres régions de l’Ouest également très
impliquées dans l’agroalimentaire : Bretagne et Pays
de la Loire. Les trois régions participent d’ailleurs au
pôle de compétitivité Valorial L’Aliment de demain.
La Basse-Normandie ambitionne également de se déve-
lopper dans les filières de la santé (notamment dans
les applications nucléaires à la santé et la silver écono-
mie). Sur ce point, la région est d’ailleurs bien située sur
un marché de niche : la santé équine (notamment via
le pôle de compétitivité Hippolia). Enfin, la Basse-Nor-
mandie se positionne également dans le numérique,
notamment dans le segment spécifique des transac-
tions électroniques sécurisées, un pôle de compétitivité
étant dédié à cette thématique (TES).