L'édition 2015 de l'étude de l'Apec sur l'attractivité et l'emploi cadre en région Aquitaine.
L’emploi cadre en Aquitaine apparaît fortement polarisé sur 3 des 15 zones d’emploi qui la composent.
Les zones d’emploi de Bordeaux, Pau et Bayonne concentrent en effet les trois quarts des cadres du privé. De surcroît, les spécificités sectorielles de ces zones d’emploi renforcent leur attractivité. Bien implantées dans ces trois zones, la chimie durable, l’optique ou l’aéronautique figurent parmi les domaines stratégiques d’innovation de la région. Leur dynamisme pourrait se renforcer avec la réforme territoriale et le rapprochement entre l’Aquitaine, le Limousin et Poitou-Charentes, également positionnées sur certaines de ces filières. Le
redécoupage territorial placera d’ailleurs la future région au 4e rang des 13 futurs espaces régionaux en termes de population et d’emplois salariés, au 7e pour les emplois cadres. La future région réunira 6,4 % des cadres du privé de France métropolitaine.
Etude Apec - Attractivité des entreprises et emplois cadres en Guadeloupe, no...
Etude Apec - Attractivité et emploi cadre en Aquitaine
1. – ATTRACTIVITÉ ET
EMPLOI CADRE
EN AQUITAINE–
LESÉTUDESDEL’EMPLOICADRE
– Cartographie de l’emploi régional.
– Concentration des cadres du
secteur privé.
– Spécificités sectorielles de la
région.
– Perspectives à l’aune de la réforme
territoriale.
Dossiers attractivité régionale de l’Apec
N°2015-20
JANVIER 2015 L’emploi cadre en Aquitaine apparaît fortement
polarisé sur 3 des 15 zones d’emploi qui la com-
posent. Les zones d’emploi de Bordeaux, Pau et
Bayonne concentrent en effet les trois quarts des
cadres du privé. De surcroît, les spécificités secto-
rielles de ces zones d’emploi renforcent leur attrac-
tivité. Bien implantées dans ces trois zones, la
chimie durable, l’optique ou l’aéronautique figurent
parmi les domaines stratégiques d’innovation de la
région. Leur dynamisme pourrait se renforcer avec
la réforme territoriale et le rapprochement entre
l’Aquitaine, le Limousin et Poitou-Charentes, égale-
ment positionnées sur certaines de ces filières. Le
redécoupage territorial placera d’ailleurs la future
région au 4e
rang des 13 futurs espaces régionaux
en termes de population et d’emplois salariés, au
7e
pour les emplois cadres. La future région réunira
6,4 % des cadres du privé de France métropoli-
taine.
ZOOM SUR LES ZONES D’EMPLOI
2. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN AQUITAINE2
–
DES ZONES D’EMPLOI PLUS OU MOINS
DYNAMIQUES
–
L’Aquitaine se place au 6e
rang des régions françaises
par la croissance de sa population entre 2006 et
2011 (+4 %). Ce dynamisme démographique touche
surtout les zones d’emploi de La Teste-de-Buch et de
Dax (+7 %) qui gagnent entre 10 000 et 12 000
habitants (ce qui représente toutefois moins que Bor-
deaux : + 55 000 habitants, soit une hausse de 5 %).
En revanche, les populations d’Oloron-Sainte-Marie
et de Villeneuve-sur-Lot stagnent.
–CARTOGRAPHIE DE L’EMPLOI RÉGIONAL–
1. http://www.insee.fr/fr/
methodes/default.
asp?page=zonages/zones_emploi.htm
–
DÉFINITION DES ZONES D’EMPLOI
–
La région Aquitaine comporte 15 zones d’emploi,
dont celle de Mont-de-Marsan s’étend sur la région
Midi-Pyrénées. Les zones d’emploi sont définies par
l’Insee comme des « espaces à l’intérieur desquels
la plupart des actifs résident et travaillent et dans
lesquels les établissements peuvent trouver l’essen-
tiel de la main-d’œuvre nécessaire pour occuper les
emplois offerts ». Fondées sur le critère des dépla-
cements des actifs en emploi entre leur commune
de domicile et leur commune de travail, elles sont
définies de façon à ce que parmi les actifs résidant
dans la zone d’emploi, le plus grand nombre d’entre
eux travaillent également dans la zone. Chaque
zone d’emploi est ainsi constituée d’un ensemble
de communes entières et contiguës aboutissant à
un bassin d’emploi où la plupart des actifs résident
et travaillent1
. La France compte 322 zones d’em-
ploi, dont 304 en métropole.
Malgré son dynamisme, la population aquitaine de-
meure relativement âgée. 27 % des Aquitains ont
plus de 60 ans, contre 23 % à l’échelle métropoli-
taine. Seule la zone d’emploi de Bordeaux présente
une proportion de plus de 60 ans inférieure à cette
dernière (22 %). Dans les autres zones d’emploi, la
proportion de personnes âgées de 60 ans ou plus
oscille entre 26 % (Pau) et 33 % (Villeneuve-sur-Lot,
Sarlat-la-Canéda). L’arrivée de retraités dans certains
espaces littoraux et ruraux explique cette forte
concentration. De leur côté, les jeunes de moins de
30 ans représentent 34 % de la population régio-
nale, contre 37 % sur l’Hexagone. Attractif pour les
jeunes, Bordeaux compte 38 % de moins de 30 ans.
La zone d’emploi a d’ailleurs accru son poids relatif
sur ces dernières années pour atteindre 1,2 million
d’habitants en 2011, soit 37 % de la population ré-
gionale. Avec 340 000 et 317 000 habitants, Pau et
Bayonne sont les deux autres grandes zones d’emploi
de la région. Périgueux se situe au 4e
rang (239 000
habitants).
Bordeaux
Pauillac
Libourne
Périgueux
Sarlat-la-
CanédaBergerac
Villeneuve-
sur-LotMarmande
La Teste-de-Buch
Agen
Mont-de-Marsan
Pau
Oloron-
Sainte-Marie
Dax
Bayonne
Limite régionale
Limite des zones d’emploi
–Carte 1–
Carte des zones d’emploi en Aquitaine
3. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN AQUITAINE 3
2. L’établissement est une unité de
production géographique
individualisée, mais juridiquement
dépendante de l’entreprise. Seuls les
établissements employeurs sont ici
considérés, c’est-à-dire les
établissements comptant un salarié
au moins. Les données sont par
ailleurs comprises hors Administration
publique, enseignement, santé et
action sociale.
–
DEUX TIERS DES SALARIÉS RÉPARTIS SUR
BORDEAUX, PAU ET BAYONNE
–
En Aquitaine, on recense, au 2e
trimestre 2014,
815 000 salariés dans le secteur privé (données
Acoss). Avec près de 368 000 salariés, la zone d’em-
ploi de Bordeaux concentre 45 % des salariés de la
région. Viennent ensuite les zones d’emploi de Pau
(87 000 salariés environ, soit 11 % des effectifs sala-
riés régionaux) et de Bayonne (84 000 salariés,
10 %). Plus marginales, les zones d’emploi d’Agen,
de Dax et de Périgueux accueillent chacune entre
4 % et 6 % des salariés de la région. Sarlat-la-Ca-
néda, Pauillac et Oloron-Sainte-Marie apparaissent
plus en retrait encore.
–
89 000 ÉTABLISSEMENTS EMPLOYEURS
DONT 36 % SUR BORDEAUX
–
Plus du tiers des établissements employeurs2
de la
région sont situés sur la zone d’emploi de Bordeaux
(36 %). Bayonne et Pau en accueillent à elles deux
21 %. 85 % de ces établissements emploient moins
de 10 salariés, contre 83 % pour l’Hexagone. Le
poids des petits établissements est plus fort encore à
La Teste-de-Buch, Villeneuve-sur-Lot, Oloron-Sainte-
Marie et Sarlat-la-Canéda (90 %). 266 établisse-
ments (hors administration) emploient plus de 200
salariés dans la région. Implantés en majorité dans
la zone d’emploi de Bordeaux (qui concentre 55 %
de ces établissements) et de Pau (10 %), ils sont
présents de façon plus marginale sur les autres terri-
toires.
–
EN 5 ANS, L’EMPLOI SALARIÉ A
PROGRESSÉ EN AQUITAINE
–
Entre le 2e
trimestre 2009 et le 2e
trimestre 2014,
l’emploi salarié régional a progressé de 2,7 % (ta-
bleau 1) contre une hausse de 0,5 % seulement à
l’échelle nationale. Cinq zones d’emploi ont connu
une augmentation du nombre d’emplois salariés plus
élevée qu’à l’échelle régionale : Pauillac (+ 2,8 %),
Bayonne (+ 3,9 %), Libourne (+ 4,3 %), Bordeaux
(+ 4,9 %) et La Teste-de-Buch (+ 8,8 %). En termes
de volume, Bordeaux, Bayonne et La Teste-de-Buch
ont été les zones d’emploi les plus dynamiques (res-
pectivement 17 300, 3 100 et 2 100 emplois créés).
À l’inverse, plusieurs territoires ont subi des destruc-
tions d’emplois sur la même période comme Bergerac
(-2,1 % d’emplois salariés), Périgueux (-2,6 %) et
Villeneuve-sur-Lot (-6 %). Sur ces deux dernières zones
d’emploi, le nombre d’emplois détruit dépasse le mil-
lier. Les difficultés rencontrées sur ces territoires par
des établissements positionnés sur le secteur du bois
expliquent en partie ces pertes d’emploi salarié,
même si d’autres secteurs ont été touchés par la crise
à l’échelle de la région comme celui des télécommu-
nications.
Entre le 2e
trimestre 2013 et le 2e
trimestre 2014, le
taux de chômage en Aquitaine a baissé de 0,2 point
pour se fixer à 9,6 %. Relativement pénalisées par la
conjoncture en termes d’emplois détruits, les zones
d’emploi de Bergerac et de Villeneuve-sur-Lot enre-
gistrent les taux de chômage les plus élevés (respec-
tivement 11,5 % et 11,3 %). À Périgueux et Dax, deux
autres zones d’emploi confrontées à des destructions
d’emploi, le taux de chômage est aussi supérieur à la
moyenne régionale (respectivement 9,9 % et 10,1 %).
Malgré leur dynamisme, La Teste-de-Buch et Libourne
font elles aussi face à des taux de chômage élevés
(respectivement 11,1 % et 10,9 %). Par ailleurs, trois
territoires se démarquent par des taux de chômage
bas : Bayonne (8,6 %), Pau (8,2 %) et Mont-de-Mar-
san (7,8 %).
Nom de la zone d’emploi
Nombre
d’emplois
salariés en 2014
Évolution
du nombre
de salariés entre
2009 et 2014
Taux de
chômage au 2e
trimestre 2014
Bordeaux 367 744 + 4,9 % 9,8 %
Pau 86 669 + 0,8 % 8,2 %
Bayonne 84 249 + 3,9 % 8,6 %
Périgueux 48 348 -2,6 % 9,9 %
Dax 38 632 -1,2 % 10,1 %
Agen 36 370 + 1,4 % 9,2 %
Aquitaine 815 009 + 2,7 % 9,6 %
Sources : Données Acoss au 2e trimestre 2009 et 2e trimestre 2014 pour le nombre de salariés. Données Insee pour le taux de chômage.
–Tableau 1–
Indicateurs clefs pour les principales zones d’emploi de la région
4. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN AQUITAINE4
–CONCENTRATION DE L’EMPLOI CADRE DU PRIVÉ–
Nom de la zone d’emploi
Estimation Apec
du volume de
cadres du privé
Part de la zone
d’emploi dans
les cadres
régionaux
Rang parmi
les 304 zones
d’emploi de
France
métropolitaine
Bordeaux 63 700 55,5 % 7
Pau 13 400 11,7 % 43
Bayonne 9 500 8,3 % 54
Périgueux 4 700 4,1 % 94
Agen 4 200 3,6 % 102
Dax 3 700 3,3 % 109
Mont-de-Marsan
(partie Aquitaine)
3 000 2,6 % 115*
La Teste-de-Buch 2 500 2,2 % 146
Libourne 2 400 2,1 % 151
Bergerac 1 900 1,7 % 183
Villeneuve-sur-Lot 1 600 1,4 % 201
Marmande 1 600 1,4 % 203
Pauillac < 1 000 < 1% 251
Sarlat-la-Canéda < 1 000 < 1% 256
Oloron-Sainte-Marie < 1 000 < 1% 267
–Tableau 2–
Estimation du volume des cadres du privé dans les zones d’emploi de la région
–
115 000 CADRES DANS LA RÉGION,
ESSENTIELLEMENT À BORDEAUX, PAU ET
BAYONNE
–
Selon les estimations de l’Apec3
, les zones d’emploi
des trois grandes zones d’emploi aquitaines (Bor-
deaux, Pau et Bayonne) concentrent les trois quarts
des cadres de la région, soit 86 600 individus sur un
total de 115 000 cadres du privé employés en Aqui-
taine. Plus d’un cadre sur deux (55 %) travaille dans
la seule zone d’emploi de Bordeaux. Avec 63 700
cadres, Bordeaux occupe le 7e
rang au classement
national des zones d’emploi comptant le plus grand
nombre de cadres du privé, juste derrière Lille
(64 900 cadres) et devant Nantes (58 500). Avec
moins de 1 000 cadres recensés, Pauillac, Sarlat-la-
Canéda et Oloron-Sainte-Marie sont largement de-
vancées au plan régional et national (tableau 2).
–
PLUS DE DIPLÔMÉS DU SUPÉRIEUR PARMI
LES ACTIFS DE BORDEAUX ET PAU
–
Les actifs diplômés de l’enseignement supérieur sont
proportionnellement moins nombreux dans la région
Aquitaine qu’à l’échelle nationale (34 % contre
36 %). Leur proportion atteint 36 % à Pau et 39 %
à Bordeaux mais chute sous les 25 % pour les zones
d’emploi de Sarlat-la-Canéda, Pauillac et Marmande.
Cette concentration des actifs diplômés dans cer-
taines zones d’emploi s’inscrit dans le prolongement
du maillage territorial des établissements d’enseigne-
ment supérieur. Fortement dotée, la zone d’emploi de
Bordeaux rassemble près de 84 000 étudiants, soit
75 % des étudiants de la région. Le dernier quart des
étudiants de la région se répartit essentiellement
entre Pau (12 000 étudiants, 11 %), Bayonne (6 000,
5 %) et, dans une moindre mesure, Périgueux (2 500,
2 %) et Agen (2 500, 2 %).
–
BORDEAUX ET PAU, FERS DE LANCE DE
L’ATTRACTIVITÉ RÉGIONALE
–
De toutes les zones d’emploi d’Aquitaine, Pau et Bor-
deaux s’avèrent, avec leur économie productive, les
plus attractives pour les actifs qualifiés4
. À l’inverse,
Bergerac, Périgueux et Marmande apparaissent
comme moins attractives pour les cadres.
3. Cette estimation a été réalisée à
partir de la base du recensement 2011
(Insee). Les cadres en activité dans le
secteur privé ont été repérés et
répartis par zone d’emploi. Cette
répartition a été appliquée par région
en fonction des effectifs cadres
régionaux au 31/12/2013 calculés
par l’Apec à partir de son enquête
annuelle Perspectives de l’emploi
cadre.
4. http://www.insee.fr/fr/themes/
document.asp?reg_id=0&ref_
id=ip1416
Le rang de Mont-de-Marsan intègre le territoire de la zone d’emploi situé en Midi-Pyrénées : 3 400 cadres au total
sur la zone.
Source : Apec, 2014
5. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN AQUITAINE 5
–LES SPÉCIFICITÉS SECTORIELLES DE LA RÉGION–
–
LE TERTIAIRE MARCHAND, EMPLOYEUR
DE 44 % DES SALARIÉS DE LA RÉGION
–
En Aquitaine, 44 % des salariés travaillent dans le
secteur tertiaire marchand, ce qui dénote une légère
sous-représentation de cette activité par rapport à
l’échelle métropolitaine (tableau 3). Elle reste ce-
pendant le 1er
secteur d’activité de la région (comme
dans l’Hexagone), suivi par le tertiaire non-marchand
(qui réunit 34 % des effectifs salariés régionaux). La
prépondérance du tertiaire marchand se vérifie dans
quasiment toutes les zones d’emploi, à l’exception
d’Oloron-Sainte-Marie et de Mont-de-Marsan, où la
sphère non-marchande prédomine. Cette dernière
présente de très forts écarts selon les zones d’emploi
(de 28 % à 46 %), du fait de la présence, ou non,
d’établissements dédiés (armée, hôpitaux, adminis-
trations…). Les activités industrielles rassemblent
quant à elles 12 % des effectifs salariés de la région.
Elles sont surreprésentées à Oloron-Sainte-Marie et à
Dax. Avec respectivement 25 % et 17 % de salariés
travaillant dans ce domaine d’activité, ces deux zones
d’emploi sont donc les plus industrialisées de la ré-
gion, à l’inverse de Bordeaux et de Pauillac qui ras-
semblent respectivement 10 % et 6 % de salariés sur
ce secteur. Le poids de l’agriculture dans l’emploi ré-
gional varie fortement selon les zones d’emploi : il
concerne moins de 1 % des salariés dans les zones
de Pau et Bayonne mais atteint respectivement 12 %
et 26 % dans les zones à spécialisation viticole de
Libourne et Pauillac. Quant au domaine de la
Agriculture Industrie Construction
Tertiaire
marchand5
Tertiaire
non-marchand6
Région Aquitaine 3 % 12 % 7 % 44 % 34 %
Valeurs les plus élevées
par zone d'emploi
Pauillac (26 %).
Libourne (12 %)
Oloron-Sainte-Marie
(25 %).
Dax (17 %)
Sarlat-la-Canéda
(10 %).
Marmande (9 %)
Bordeaux (49 %).
Bayonne (47 %)
Mont-de-Marsan
(46 %).
Oloron-Sainte-Marie
(41 %)
France métropolitaine 1 % 14 % 6 % 47 % 32 %
France hors Île-de-France 1 % 15 % 7 % 43 % 34 %
Source:Insee(Estel)2011,traitementsApec.
–Tableau 3–
Répartition des salariés de la région Aquitaine par secteur d’activité
construction, il admet aussi des variations selon les
zones d’emploi, concernant 10 % des salariés à Sar-
lat-la-Canéda mais 5 % seulement à Mont-de-Marsan,
Libourne et Agen.
–
DES SPÉCIFICITÉS SECTORIELLES
INFRARÉGIONALES MARQUÉES
–
Principaux territoires régionaux pour l’emploi salarié,
Bordeaux, Pau, Bayonne, Périgueux, Dax et Agen,
présentent chacun, au regard de la structure secto-
rielle régionale, des spécificités fortes (tableau 4).
Les activités informatiques ainsi que les télécommu-
nications ressortent comme étant les deux premières
spécificités de la zone bordelaise (indices de spécifi-
cité7
respectifs de 1,9 et 1,8) tandis qu’Agen, de son
côté, démontre une forte spécialisation dans le do-
maine pharmaceutique (indice de 7,1). L’implantation
dans ces zones d’emploi d’importants sites, tels que
CGI et Atos à Bordeaux ou Bristol Myers Squibb (dé-
dié à la fabrication de préparations pharmaceu-
tiques) à Agen, explique en partie ces démarcations.
Pau, Bayonne, Périgueux et Dax, ont aussi leurs spé-
cificités sectorielles. Cela concerne entre autres l’in-
dustrie chimique pour Pau (avec la présence notam-
ment de Total ou d’Arkema sur le bassin industriel de
Lacq), la fabrication de matériels de transport autres
qu’automobiles pour Bayonne (avec une forte pré-
sence de l’industrie aéronautique), l’industrie du pa-
pier et du carton pour Périgueux, ou encore le travail
du bois pour Dax.
5. Transports, commerce, services aux
entreprises, services aux particuliers,
activités immobilières et financières.
6. Administration publique,
enseignement, santé humaine et
action sociale.
7. Ce niveau de spécificité est calculé
en faisant le rapport de la part
occupée par tel ou tel secteur
d’activité dans une zone d’emploi
donnée, par rapport à celle qu’il
occupe au niveau régional. Seuls ont
été pris en compte ici, les secteurs
représentant 1 % au moins des
effectifs propres à chaque zone
d’emploi et un nombre significatif de
salariés.
6. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN AQUITAINE6
Dans les zones d’emploi de plus petite importance,
des spécificités fortes sont également relevées. En
lien avec leur situation géographique, les zones d’em-
ploi de Pauillac et Libourne se positionnent par
exemple de façon privilégiée dans l’agriculture-viti-
culture (avec respectivement des indices de spécifi-
cité de 9,9 et 4,8). L’industrie agroalimentaire consti-
tue par ailleurs une spécificité des zones d’emploi de
Mont-de-Marsan (indice de 2,6) et de Villeneuve-sur-
Lot (indice de 2,4). À Oloron-Sainte-Marie, on peut
noter une spécialisation dans l’industrie aéronau-
tique (« fabrication d’autres matériels de transport »,
avec un indice de 6,4).
Du point de vue régional, l’Aquitaine se caractérise
par une forte spécificité par rapport à la moyenne
nationale, en matière d’agriculture et viticulture
(« culture et production animale »), avec un indice de
spécificité de 2,8. Les activités liées à la fabrication
de matériels de transport autres qu’automobiles
constituent également des segments spécifiques de
l’emploi salarié régional (indice de 2,1), que l’on re-
trouve de manière aussi forte au plan national dans
les seules régions Aquitaine et Midi-Pyrénées. Ces
deux régions sont toutes deux associées dans le cadre
du pôle de compétitivité Aerospace Valley, premier
bassin d’emplois européen dans le domaine de l’aéro-
nautique et des systèmes embarqués.
On peut noter enfin une forte spécificité régionale
dans les secteurs de la sylviculture et du travail du
bois (indices de spécificité respectifs de 2,1 et de 2,7),
même si la proportion de salariés régionaux tra-
vaillant sur ces domaines reste faible (1 % en tout).
Zone d’emploi
Principaux domaines de spécificité
Indice
de spécificité
% des salariés
de la zone
travaillant dans ce
domaine
Bordeaux 1 Programmation, conseil et autres activités
informatiques
1,9 1,6 %
2 Télécommunications 1,8 1,1 %
Pau 1 Recherche-développement scientifique 3,1 2,3 %
2 Industrie chimique 2,3 1,4 %
Bayonne 1 Hébergement 2,6 2,9 %
2 Fabrication d’autres matériels de transport 2,1 2,7 %
Périgueux 1 Industrie du papier et du carton 2,6 1,0 %
2 Industries alimentaires 1,6 4,1 %
Dax 1 Travail du bois et fabrication d’articles en bois 3,9 3,2 %
2 Industrie chimique 3,7 2,3 %
Agen 1 Industrie pharmaceutique 7,1 2,6 %
2 Assurance 1,7 1,0 %
Aquitaine 1 Culture et production animale 2,8 2,5 %
2 Fabrication d’autres matériels de transports 1,3 2,1 %
Source:Insee(Clap),TraitementsApec.
–Tableau 4–
Domaines de spécificités sectorielles dans les 6 zones d’emploi d’Aquitaine comptant le plus de salariés
La part des salariés dans la « programmation, du conseil et autres activités informatiques » est 1,9 fois plus importante dans la zone d’emploi de Bordeaux
qu’à l’échelle régionale.
La part des salariés dans la « culture et production animale » est 2,8 fois plus importante dans la région Aquitaine qu’à l’échelle nationale.
Seuls les secteurs comptant un volume significatif de salariés (généralement au moins 1 000 salariés et/ou au moins 1 % des effectifs salariés de la zone ou de la région)
sont ici considérés.
7. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN AQUITAINE 7
–PERSPECTIVES POUR L’AQUITAINE–
–
L’AQUITAINE À L’AUNE DE LA RÉFORME
TERRITORIALE
–
Adopté par l’Assemblée nationale le 17 décembre
2014, le projet de loi relatif à la délimitation des ré-
gions, aux élections régionales et départementales et
modifiant le calendrier électoral redéfinit le périmètre
des régions. Dans ce contexte, l’Aquitaine fusionne
avec les régions Limousin et Poitou-Charentes. La future
région ainsi constituée regroupera 5,8 millions d’habi-
tants, devenant la 4e
région de France pour sa popula-
tion, derrière la région Nord-Pas-de-Calais/Picardie (6
millions), mais devant Languedoc-Roussillon/Midi-Py-
rénées (5,6 millions). En matière d’emploi, la fusion de
l’Aquitaine, du Limousin et de Poitou-Charentes permet-
tra de rassembler près d’1,4 million d’emplois salariés,
dont 59 % en Aquitaine. La région se situera ainsi au
4e
rang des régions métropolitaines pour le nombre de
salariés, derrière Nord-Pas-de-Calais/Picardie, mais de-
vant l’Alsace/Champagne-Ardenne/Lorraine. Par ail-
leurs, elle rassemblera 6,4 % des cadres métropolitains
(soit 186 000), ce qui la situera au 7e
rang des régions
hexagonales, devant les Pays de la Loire (132 000
cadres), mais derrière l’Alsace/Champagne-Ardenne/
Lorraine (196 000 cadres).
Au sein de ce nouvel ensemble régional, la zone d’em-
ploi de Bordeaux affirmera sa position de chef de file,
en regroupant 21 % de la population régionale, 27 %
des emplois salariés et 34 % des cadres. Elle devan-
cera ainsi, au sein du nouvel espace territorial, les
zones d’emploi de Pau (7,2 % des cadres), de Limoges
(6,2 %), de Poitiers et de Niort (5,9 % chacune) et de
Bayonne (5,1 %).
–
QUELLES ORIENTATIONS STRATÉGIQUES
POUR LA RÉGION ?
–
Au regard de leurs activités économiques et de leurs
filières de spécialisation, le rattachement à l’Aquitaine
des régions Poitou-Charentes et Limousin pourrait
conforter la position de l’ensemble régional dans plu-
sieurs domaines d’activité, comme la chimie ou les
nouveaux matériaux.
Ainsi, la chimie constitue une des filières d’excellence
de la région Aquitaine, et plus particulièrement des
Pyrénées-Atlantiques. De grands noms de cette indus-
trie, tous engagés dans une démarche de développe-
ment durable, sont réunis sur le complexe du Lacq, près
de Pau : Air Liquide, Arkema, Total… Le pôle de compé-
titivité Avenia, implanté à Pau, permet d’ailleurs à
l’Aquitaine de développer une forte expertise dans le
domaine des géosciences et des problématiques du
stockage énergétique. La chimie constitue aussi le
cœur d’un projet poitevin, initié en 2012 : l’Institut de
Chimie des Milieux et Matériaux de Poitiers qui entend
fédérer des compétences locales en matière de re-
cherche (fondamentale, industrielle…) sur des problé-
matiques dédiées : chimie et recyclage, écoconception
en chimie, matières premières renouvelables, maté-
riaux avancés… Sur le domaine des matériaux, la ré-
gion Aquitaine possède également une expertise forte,
via les plateformes Canoe (zone d’emploi de Bordeaux)
et Compositadour (zone d’emploi de Bayonne) qui
accompagnent toutes deux des entreprises dans des
projets de développement technologiques ciblés, en
particulier sur les matériaux composites.
Le nouvel ensemble régional pourrait également ren-
forcer un positionnement déjà engagé dans le do-
maine des systèmes laser, photonique et imagerie,
avec le Laser Mégajoule (zone d’emploi de Bordeaux)
et les pôles de compétitivité Alpha Route des Lasers en
Aquitaine et Elopsys en région Limousin. Les logiciels
embarqués et objets connectés pourraient aussi repré-
senter un segment d’activité stratégique dans la ré-
gion, autour du cluster Digital Aquitaine. Enfin, l’éco-
construction à base de bois et l’efficacité énergétique
du bâtiment devraient apparaître comme un potentiel
de marché et d’emplois, renforcé par la présence du
pôle de compétitivité Xylofutur en Aquitaine, des clus-
ters Eco-habitat et Futurobois en Poitou-Charentes, de
la plateforme Bâtiment durable à La Rochelle et du
Pôle Ecoconstruction dans le Limousin.
Au-delà de ces collaborations qui pourraient se renfor-
cer du fait de la réforme territoriale, d’autres synergies
d’importance stratégique ont été développées par la
région, comme dans le domaine aéronautique. L’Aqui-
taine est ainsi engagée, au côté de la région Midi-Py-
rénées, dans le pôle de compétitivité Aerospace Valley.
La région accueille sur son territoire plusieurs grands
noms de l’aéronautique comme Dassault Aviation et
Thales dans la zone d’emploi de Bordeaux ou Messier-
Bugatti-Dowty (groupe Safran) dans celle d’Oloron-
Sainte-Marie.