Cette semaine dans la veille de Né Kid :
Actus :
· Les Français, ces pessimistes…
· Bing, le concurrent de Google made in Microsoft
· Le divorce d’AOL et Time Warner
Point de vue : Comment la presse crée de la valeur à l’heure du Net et de l’info gratuite
Et toujours les tendances, idées et innovations dénichées cette semaine…
Bonne lecture
La Veille De Né Kid Du 05.06.09 : la presse et le web
1. 4 juin 2009
L’actualité
& les
innovations
de la
communication
vues par
les juniors de
2.
3.
4. Le pessimisme français et la crise…
• La dernière étude Ipsos observe le
ressenti des européens et des
américains face à la crise.
• Les Français sont les plus pessimistes
d’Europe. Leur inquiétude a augmenté
ce dernier mois, passant de 72 à 80% *.
• La consommation française résiste
pourtant un peu mieux au contexte que
dans le reste de l’Europe. Ipsos
enregistre une hausse de 0,3% de la
consommation des ménages durant le
premier trimestre 2009.
• Les dauphins de la frilosité européens
sont les Italiens et les Allemands.
• Le trio s’était déjà illustré en 2002 lors
du baromètre européen face à la
consommation concomitant à l’arrivée
de l’euro. * Source : Ipsos
5. Et « Bing » ?
• Bing, le nouveau moteur de recherche de
Microsoft, souhaite augmenter le pouvoir de
décision de l’internaute en triant de manière Cliquez sur l’image pour voir
plus pertinente le résultat des requêtes. le spot
Microsoft espère ainsi changer les méthodes
de recherche sur Internet… mais surtout
augmenter sa part du gâteau publicitaire.
• 50% des revenus de l’internet proviennent en
effet des moteurs de recherche, notamment
via les liens sponsorisés. On comprend dès
lors que Microsoft réaffirme sa présence sur le
secteur, trusté par Google.
• Sur le marché français, 82% des recherches
passent par Google*; ce dernier détient plus de
91% du marché publicitaire du search français.
• Les 80 M$ investis Bing ne seront pas de trop
pour défier Google, qui prépare lui aussi sa
« révolution » via des recherches sémantiques.
* Source : Comscore et XiTi 2008
6. Time Warner vend AOL
• Née en 1985 à l’aurore du Web, la
marque AOL va redevenir
indépendante. Sa filiation avec Time
Warner datant de 2000 prendra fin au
troisième trimestre 2009.
• Gouffre financier pour Time Warner,
AOL aura manqué le tournant du haut
débit. Il ne faut toutefois pas assimiler
la prise d’indépendance d’AOL à une
mort annoncée. Le marché attend
beaucoup de son nouveau patron, Tim
Armstrong, ex-dirigeant de Google.
• Si certaines activités de la marque se
portent mal (fournisseur d’accès par
exemple), Platform-A, la régie d’AOL,
se porte plutôt bien et revendique pas
moins de 28 millions de visiteurs
unique par mois en France.
7. L’œil de Né Kid sur AOL
• La séparation d’AOL et Time Warner nous
ramène aux heures glorieuses de l’avant
bulle, époque à laquelle les grands acteurs de
l’entertainment prirent la pleine mesure du
potentiel offert par le web.
• Force est de constater que la tendance à
l’intégration sous une même entité des
acteurs du divertissement – créateurs,
producteurs et diffuseurs – trouve ici en
l’occurrence un joli contre-exemple.
• Les turbulences économiques traversées par
l’économie mondiale invitent à la rationalité.
Les entreprises se recentrent sur leur cœur
de métier. eBay cherche ainsi à se séparer du
logiciel de téléphonie par internet Skype
malgré sa bonne rentabilité.
• Peut-être Time Warner n’a-t-il jamais été très
à l’aise avec cette méga-fusion qui avait
révolutionné son mode de fonctionnement…
11. Un nouveau rapport à l’information
• La dernière décennie a vu apparaitre de nombreux nouveaux
acteurs qui ont modifié notre rapport à l’information.
• L’essor du journalisme amateur – avec Internet (vécu comme
espace de partage et de gratuité) et les blogs –, l’arrivée des
gratuits ont contribué à ancrer l’habitude d’un accès gratuit,
voire d’un droit à l’information.
• Les grands groupes de presse souhaitant profiter de l’essor du
web ont alors du tenir compte de cette nouvelle donne.
• Mais la transposition pure et simple de leur modèle économique
du papier vers le web a montré ses limites.
• Il avait en effet été conçu pour permettre, grâce à la publicité, la
vente de l’information à un prix faible mais non sa gratuité.
12. Un retour en arrière difficile
• Quitter Internet – comme il a pu se murmurer dans les salles de
rédaction – est cependant difficilement envisageable.
• En effet, Internet est devenue la première source d’information
quotidienne pour 45% des Français*.
• Et il existe bien des synergies entre le papier et le web, comme le
prouve la perte d’audience du site du Seattle Post (-25%) depuis
que ce dernier s’est replié exclusivement sur le web.
• Par ailleurs, faire payer un contenu jusqu’alors accessible
gratuitement – et toujours disponible gratuitement via d’autres
sources d’information – demeure risqué.
• Ainsi, si le New York Times envisage de limiter de nouveau sa
consultation en accès gratuit, des sites payants comme
Mediapart suivent le chemin inverse, faute d’avoir atteint le
succès escompté.
*Forrester Research 2008 (80% des 55% de Français utilisant le web)
13. La fin de la gratuité… ou d’un modèle de gratuité ?
L’avenir du modèle actuel fait ainsi débat :
R. MURDOCH E. SCHMIDT
« Nous sommes au coeur « Si j'étais impliqué
d'un débat décisif sur la dans l'aspect
valeur des contenus et il numérique d'un
est devenu évident journal, j'essaierais
que, pour de nombreux avant tout de
journaux, le modèle actuel comprendre ce que
ne fonctionne pas. Toute veut mon lecteur […].
la pensée d'autrui n'aurait Ce sont en fin de
donc aucune compte des activités
valeur, pourquoi les de consommation, et
recherches ne seraient pas entièrement
moteurs de si vous mettez en
gratuits, sans rémunération en publicités, pour rogne suffisamment de lecteurs, vous
la beauté du geste ? » n'en aurez plus. Si vous les rendez
heureux, vous en aurez plus
rapidement. Nous essayons vraiment
de penser de cette façon »
Si la presse ne peut pas revenir sur la gratuité de l’information, il
lui faut donc trouver des moyens plus efficaces que la publicité
pour en diminuer le coût.
14. A nouveau média, nouveau modèle économique
• La presse essaie aujourd’hui d’inventer des formes de création
de valeurs propres au média Internet.
• Et non plus simplement d’y transposer le modèle économique
d’un média précédent (ici, le papier)…
• … comme c’est souvent le cas lors de l’apparition de nouveaux
médias – par exemple avec le jeu vidéo, qui s’est structuré en
reprenant le modèle de l’industrie musicale (éditeurs type
Electronic Arts et Activision-Blizzard, qui jouent le rôle de majors
pour des studios de développeurs indépendants).
• Petit aperçu des pistes explorées par les acteurs de l’information
pour créer différents types de valeur grâce à ce média.
15. Tirer profit de la redéfinition des
valeurs
• Le Christian Science Monitor a pris le
parti d’arrêter sa parution quotidienne
pour devenir un hebdomadaire.
• L’actu’ chaude demeure accessible
gratuitement sur le site et via des
newsletters.
• L’hebdomadaire, payant, se concentre
davantage sur des réflexions de fond,
tournées vers l’international.
• Ce parti pris entend profiter, pour créer
de la valeur, du besoin croissant de
guides et de critiques face à la
profusion d’informations sur le web.
• Enfin, il exploite plutôt habilement les
différences d’usages selon les medias
(temps court de l’actu’ sur le Net VS
temps long de l’analyse).
16. Réinvestir le partage d’information
• Le Wall Street Journal profite d’un
lectorat particulier.
• En accord avec ce dernier, le journal a
donc pu conserver une partie premium
payante – qui pourrait même s’étendre.
• Mais ses lecteurs ont la possibilité,
notamment grâce à un plugin Facebook,
de faire partager gratuitement ces
articles à leurs contacts.
• Il s’agit ainsi d’une forme de subvention
croisée, via les utilisateurs, à la manière
de l’échantillonnage.
• Le journal bénéficie de la force de la
recommandation par les paires, tout en
permettant à ceux qui partagent les
articles payant d’être valorisés par ce
geste.
17. Echanger du travail
• A défaut d’exiger une contrepartie
financière, les médias peuvent générer
une autre forme de création de valeur
via leurs utilisateurs.
• Rue89 et StreetReporters proposent
tous deux aux internautes d’aider leurs
journalistes pour diminuer les coûts de
production.
• Il est ainsi possible de soumettre un
sujet, de voter pour un autre, de
suggérer un angle de traitement… voire
de prendre soi-même en charge sa
réalisation.
• La marque média en profite en outre
pour instaurer une relation privilégiée
avec ses utilisateurs – qui lui permet au
passage de mieux cerner leurs attentes.
18. Interactivité et synergies web-papier
• RFID, mobile-tags, QR codes…
• Ces solutions entendent mettre à
profit le version web du média pour
redynamiser les ventes du papier.
• Amusement permettait ainsi, au
possesseur de sa dernière édition,
d’accéder à du contenu exclusif en
ligne (jeux, vidéos) grâce à la puce
radio présente dans le magazine.
• En mai, le magazine Wired avait
proposé un jeu de piste sur Internet
(ARG) dont le journal papier était la
clef.
19. Développer la marque média
• Des titres comme Le Figaro développent des
services « lifestyle », autour de leur marque.
• Si l’info sur le web reste gratuite, leurs sites
proposent de plus en plus d’offres annexes :
voyage, immobilier etc.
• Le journal opte ainsi pour une stratégie du
coût marginal nul : il lui est plus simple
d’offrir l’info que de la faire payer ; mais il
espère en retour générer des retombées
financières sur d’autres produits.
• L’information sert alors de vitrine, son coût
étant compensé par la vente des services
qu’elle suscite.
• Une stratégie issue de l’industrie du luxe, où
les pièces uniques de haute couture – aux
coûts de production conséquents – sont
compensées par le prêt-à-porter.
20. Marque média, production de contenu et licensing
-
AVIS D’EXPERT pour la veille de Né Kid
P.KUPFERMAN,
Rédacteur en chef adjoint - La Tribune
« Internet impose de nouveaux modèles. L’avenir de
la presse passe désormais par la création de
groupes plurimédias avec des rédactions multi-
formats. Cela suppose une séparation entre la
fonction de « producteur de contenus » et celle
de « présentateur » qui met en scène des infos
qu’il choisit, un peu comme en radio. Les contenus
ainsi produits sont utilisés au sein du groupe, mais
aussi vendus à l’extérieur.
Pour avoir une marque média rentable sur le net,
il faut proposer autre chose que les pure players
comme Yahoo ou Google, entre autres dans le
domaine du service. Par exemple des contenus personnalisés à la demande.
Il ne faut pas oublier que le média presse produit ses propres contenus, mais sert pour ainsi dire
d’agence de presse gratuite aux médias audiovisuels. La plupart des grands scoops ou les infos
sexy viennent de la presse. Sa disparition appauvrirait les autres médias, mais on peine à
monétiser ce rôle clé. Indirectement les contribuables et les annonceurs alimentent ce système…
qui les sert aussi : paradoxalement, pour être visible en audiovisuel, les annonceurs doivent financer la
presse. Sans presse, leurs retombées RP s’effondreraient ! Inutile de dire que le modèle économique
précis n’est pas évident. »
21. Marques média et intégration
• Nombreuses sont donc les pistes pour assurer la
rentabilité en ligne, sans toutefois qu’un modèle unique
puisse émerger.
• La création de communautés de marques et de
services – autour d’un esprit commun – ne se fait pas
sans dépenser de l’argent, du temps et/ou de
l’énergie… qu’il faudra aussi compenser.
• Elle demande également à veiller à la cohérence
interne de l’offre avec l’identité de marque et les
attentes consommateurs.
• D’où l’importance de stratégies intégrées, afin de créer
des « marques fortes, […] des plates-formes » comme
les désignait récemment Franz-Olivier Giesbert.
22. Marques média, débat public et société
• On peut cependant craindre que le développement de
telles activités ne tende à détourner de plus en plus la
presse de son rôle citoyen d’information et d’animation
du débat d’idées.
• On retrouvait déjà cette critique du temps de
l’émergence de l’advertainment, certains grands
groupes média (dont NewsCorp, avec MTV) s’étant
alors engouffrés dans la brèche des services annexes.
• D’où les Etats Généraux de la presse, lancée par le
gouvernement, afin d’éviter le déclin d’une presse
d’analyse nécessaire à l’animation de l’espace public.
23. L’e-paper, 2ème révolution digitale ?
• Après le web, ce nouveau support
pourrait bien bouleverser à son tour
l’économie de la presse.
• Sony (Reader), Amazon (Kindle) et
autre Google s’intéressent de prêt à ce
marché prometteur.
• Quelques mois après son introduction,
le Kindle représente ainsi 10% des
ventes de livres en Amérique du Nord.
• Encombrement réduit, impact
écologique moindre: le livre
électronique présente bien des atouts
pour l’utilisateur…
• … et pour les marques média, qui
pourront diminuer les coûts
d’impression et de transport.
• Reste à savoir dans quelle mesure il
saura séduire les fidèles des éditions
papiers autant que ceux qui ne jurent
plus que par le web.
24. Et la veille de Né Kid dans tout ça…
• C’est une vitrine de la marque Né Kid qui peut susciter
ensuite d’autres services (payants) à ceux qui
partagent notre vision.
• C’est donc de l’information gratuite et utile pour vous…
• … et qui a vocation à subsister comme telle grâce à la
valeur que vous nous aidez à générer ailleurs, afin de
compenser son coût en temps humain.
• Dans le cadre de cet échange de bons procédés, nous
réfléchissons à différentes formules pour lesquelles
nous avons besoin d’un peu d’interactivité avec vous.
• Aidez-nous en répondant à notre questionnaire sur
l’évolution de la veille !
Cliquez sur le lien hypertexte ci-dessus pour accéder au questionnaire et laisser vos suggestions
25.
26. Joobili.com : choisir le voyage après les dates
Cliquez sur l’image pour accéder au site
• Joobili est un site de voyages en ligne qui renverse les critères
de recherche traditionnels.
• Plutôt que de choisir en fonction d’un endroit, Joobili vous
propose une destination en fonction des événements locaux qui
s’y déroulent : festivals, expositions, carnavals, fêtes...
27. Diesel Denim Factory
Cliquez sur l’image pour voir la vidéo
• Diesel lance sa Diesel Denim Factory. Un pop-up store où il sera possible
de personnaliser son jean grâce a des graphistes de renom.
• La personnalisation reste un bon levier pour les marques qui souhaitent
développer une relation de proximité avec le consommateur.
• Cette initiative permet par ailleurs de découvrir les produits qu’aimerait
voir apparaître le consommateur.
• La personnalisation a déjà été expérimentée par la marque via sa gamme
parfum, elle rencontra un joli succès en ligne.
28. Charlie’s Burger, le restaurant sans domicile fixe
Cliquez sur les images pour tenter votre chance
• Charlie’s Burger est un anti-restaurant mobile de Toronto qui ne se
définit uniquement par sa communauté de clients.
• Pour trouver le restaurant, laissez votre e-mail sur le site : ce dernier
nous enverra des indications sur le lieu et l’heure du prochain service.
• Le Charlie’s Burger de Toronto reprend ainsi la mécanique des flash-
mobs pour générer un sentiment d’appartenance à une communauté
exclusive.
29. Merci et à la
semaine
prochaine
www.nekid.fr
+33 1 43 38 15 48