5. LE DESIGN PENSE
MAIS NE SE PENSE PAS
les designers se (com)plaisent dans l’indéfinition du design
l’indéfinition du design résulte d’un choix stratégique explicable
à l’heure où le design prétend à la recherche,
il a besoin d’une éspitémologie critique
et de fondements théoriques
le design est une discipline
6. L’EFFET DE DESIGN
kit de survie théorique
LE DESIGN EST PRINCIPALEMENT UN EFFET
un geste de design consiste à produire un effet de design
UN EFFET DE DESIGN EST UN EFFET D’EXPÉRIENCE
un effet de design est un événement qui se produit dans l’expérience d’un usager
un effet de design transforme un usage brut en une expérience-à-vivre qu’un sujet peut éprouver
l’expression UX Design est un pléonasme, le design c’est penser l’expérience
UN EFFET DE DESIGN EST UN EFFET CALLIMORPHIQUE
un effet de design produit une expérience-à-vivre qui passe par la forme
une forme issue du design peut être spatiale, volumique, textile, graphique ou interactive
l’effet de design est callimorphique car il produit une “prime de séduction” (beauté formelle)
UN EFFET DE DESIGN EST UN EFFET SOCIOPLASTIQUE
un effet de design produit une expérience-à-vivre destinée aux autres
il modifie les usages, les manières de faire et de vivre dans une société
l’effet de design est socioplastique car il transforme les pratiques sociales (“sculpture sociale”)
À QUOI ÇA SERT ?
résoudre des problèmes, simplifier les choses, donner du plaisir, enchanter l’existence
9. LE GESTE DE
DESIGN NUMÉRIQUE
le design numérique a une histoire
l’histoire du design numérique, est-ce l’histoire de l’informatique ?
l’histoire des “devices” n’est pas l’histoire du design numérique
l’histoire du design numérique est l’histoire des gestes de design
qui se sont produits au cours de l’histoire de l’informatique
sauriez-vous les reconnaître ?
10. 1946
ENIAC, premier ordinateur électronique (tubes à vides)
17 468 tubes, 7 200 diodes, 70 000 résistances et pas mal de “bugs”
Construit à partir de 1943 dans le plus grand secret par la US Army, l’ENIAC est terminé en 1946 et en service jusqu’en 1955.
Il nécessitait 2 jours de programmation pour calculer en 20 secondes la trajectoire d’un obus.
11. 1946
ENIAC, premier ordinateur électronique (tubes à vides)
17 468 tubes, 7 200 diodes, 70 000 résistances et pas mal de “bugs”
Construit à partir de 1943 dans le plus grand secret par la US Army, l’ENIAC est terminé en 1946 et en service jusqu’en 1955.
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Il nécessitait 2 jours de programmation pour calculer en 20 secondes la trajectoire d’un obus.
i nventio n tech
12. 1954
IBM 650, premier ordinateur fabriqué en série
c’est l’ère des ordinateurs “grand systèmes” (ordinateurs centraux)
le mot “ordinateur” est inventé pour l’occasion à la demande d’IBM France
Les ordinateurs “grands systèmes” (mainframes) ou “ordinateurs centraux” règnent sur l’informatique des années
1950-1960. Ils peuvent manipuler de très grandes quantités de données auxquelles accèdent en même temps des milliers et
centaines de milliers d’utilisateurs. Ils existent toujours aujourd’hui, par exemple dans les secteurs bancaires ou aériens.
Leur technologie a évolué des tubes à vides aux transistors puis aux puces. À la demande d’IBM, c’est le philologue Jacques
Perret qui propose le terme “ordinateur”, admis dans la langue française en 1956.
13. 1954
IBM 650, premier ordinateur fabriqué en série
c’est l’ère des ordinateurs “grand systèmes” (ordinateurs centraux)
le mot “ordinateur” est inventé pour l’occasion à la demande d’IBM France
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Les ordinateurs “grands systèmes” (mainframes) ou “ordinateurs centraux” règnent sur l’informatique des années
1950-1960. Ils peuvent manipuler de très grandes quantités de données auxquelles accèdent en même temps des milliers et
centaines de milliers d’utilisateurs. Ils existent toujours aujourd’hui, par exemple dans les secteurs bancaires ou aériens.
Leur technologie a évolué des tubes à vides aux transistors puis aux puces. À la demande d’IBM, c’est le philologue Jacques
Perret qui propose le terme “ordinateur” (plutôt que “computeur” ; en letton, “dators”), admis dans la langue française en 1956.
14. 1963
La SOURIS, dispositif de pointage sur écran (Douglas Engelbart)
d’abord utilisée pour se déplacer dans des documents textuels
15. 1963
La SOURIS, dispositif de pointage sur écran (Douglas Engelbart)
d’abord utilisée pour se déplacer dans des documents textuels
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pre mier ges io
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16. 1969, année numérique
ARPANET, premier réseau d’ordinateurs à transfert de paquets
ancêtre de l’Internet, réseau de réseaux interconnectés
17. 1969, année numérique
ARPANET, premier réseau d’ordinateurs à transfert de paquets
ancêtre de l’Internet, réseau de réseaux interconnectés
n technique !
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18. 1970
DESKTOP, la métaphore du bureau (Xerox Parc)
“to help users more easily interact with the computer”
Principes de la métaphore :
écran = bureau ou pupitre
fenêtres superposées = feuilles papier
répertoires ou dossiers = tiroirs
fichiers = documents
corbeille = poubelle de bureau
The Office Schematic de Tim Mott,
chercheur aux Xerox Parc
19. 1970
DESKTOP, la métaphore du bureau (Xerox Parc)
“to help users more easily interact with the computer”
Principes de la métaphore :
écran = bureau ou pupitre
fenêtres superposées = feuilles papier
répertoires ou dossiers = tiroirs
fichiers = documents
corbeille = poubelle de bureau
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The Office Schematic de Tim Mott,
chercheur aux Xerox Parc
20. 1973
XEROX ALTO, premier ordinateur muni d’une interface graphique
basée sur la métaphore du bureau et conduite par une souris
non commercialisé, fruit des recherches du Xerox Parc
Principe WIMP
“pictures rather than text
Windows = fenêtres
commands” superposées
=
Icons = icônes cliquables
SIMPLICITÉ
Menus = menus déroulants
Pointing device = souris
21. 1973
XEROX ALTO, premier ordinateur muni d’une interface graphique
basée sur la métaphore du bureau et conduite par une souris
non commercialisé, fruit des recherches du Xerox Parc
Principe WIMP
“pictures rather than text
Windows = fenêtres
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=
Icons = icônes cliquables
SIMPLICITÉ
Menus = menus déroulants
Pointing device = souris
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22. 1975
ALTAIR 8800 + ALTAIR BASIC, premier micro-ordinateur commercialisé
“joujou électronique pour cinglés d’informatique” (R. Cringely)
En 1971, INTEL réussit à placer tous les transistors qui
constituent un processeur sur un seul circuit intégré, une
petite plaquette de silicium de la taille d’un timbre, donnant
ainsi naissance au microprocesseur (d’où le nom de Silicon
Valley). Le premier modèle de 1971, l’Intel 4004, en contenait
2300 transistors. Le modèle Core 2 Quad de 2008 en
contient 2 fois 410 000 000.
L’ALTAIR 8800 est l’œuvre de Ed Roberts, ancien officier de l’Armée de l’Air qui rêve de posséder un
ordinateur lui-même, comme toute une génération de « Nerds » qui meure d’envie d’avoir un ordinateur à
soi pour l’utiliser comme elle veut. L’ALTAIR est vendu en kit, à assembler soi-même, pas cher. Souvent, il ne
marche pas, et ne sait pratiquement rien faire. Pour faire 2 + 2, il faut actionner 3 fois 9 interrupteurs pour
voir s’allumer la troisième diode à gauche signifiant 4.
Découvrant l’ALTAIR sur une couverture de revue, les deux fondateurs de Microsoft, première entreprise de logiciel créée la même
année, proposent leurs services pour écrire un interpréteur BASIC destiné à l’ALTAIR. Il s’agit de Bill Gates et Paul Allen. Ils
ont 20 ans. Ils vont créer la version complète du BASIC pour l’ALTAIR. Grâce à ce langage de programmation qui lui manquait, l’ALTAIR va
devenir utile. Des dizaines de programmes vont être écrits pour lui : jeux, traitements de texte, comptabilité. En moins d’un an, des dizaines
d’autres entreprises fabriquent des micro-ordinateurs. Mais ils sont encore destinés à un public d’initiés et vendus par correspondance.
23. 1975
ALTAIR 8800 + ALTAIR BASIC, premier micro-ordinateur commercialisé
“joujou électronique pour cinglés d’informatique” (R. Cringely)
En 1971, INTEL réussit à placer tous les transistors qui
constituent un processeur sur un seul circuit intégré, une
petite plaquette de silicium de la taille d’un timbre, donnant
ainsi naissance au microprocesseur (d’où le nom de Silicon
Valley). Le premier modèle de 1971, l’Intel 4004, en contenait
2300 transistors. Le modèle Core 2 Quad de 2008 en
contient 2 fois 410 000 000.
L’ALTAIR 8800 est l’œuvre de Ed Roberts, ancien officier de l’Armée de l’Air qui rêve de posséder un
ordinateur lui-même, comme toute une génération de « Nerds » qui meure d’envie d’avoir un ordinateur à
nique !
soi pour l’utiliser comme elle veut. L’ALTAIR est vendu en kit, à assembler soi-même, pas cher. Souvent, il ne
n tech
marche pas, et ne sait pratiquement rien faire. Pour faire 2 + 2, il faut actionner 3 fois 9 interrupteurs pour
voir s’allumer la troisième diode à gauche signifiant 4.
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Découvrant l’ALTAIR sur une couverture de revue, les deux fondateurs de Microsoft, première entreprise de logiciel créée la même
année, proposent leurs services pour écrire un interpréteur BASIC destiné à l’ALTAIR. Il s’agit de Bill Gates et Paul Allen. Ils
ont 20 ans. Ils vont créer la version complète du BASIC pour l’ALTAIR. Grâce à ce langage de programmation qui lui manquait, l’ALTAIR va
devenir utile. Des dizaines de programmes vont être écrits pour lui : jeux, traitements de texte, comptabilité. En moins d’un an, des dizaines
d’autres entreprises fabriquent des micro-ordinateurs. Mais ils sont encore destinés à un public d’initiés et vendus par correspondance.
24. 1977
APPLE II, premier micro-ordinateur grand public mass-market
il existe un marché de l’ordinateur personnel - IBM s’inquiète
“Mon rêve pour l'Apple II, c'était de commercialiser
le premier ordinateur pratique à utiliser” (Steve Jobs)
Homebrew Computer Club (Silicon Valley) : Steve Jobs rencontre Steve Wozniak et sa machine devient l’Apple I (1976).
Construite dans un garage, c’est une carte de circuits sans boîtier ni clavier. Ils en vendent 50 exemplaires. C’est aussi là-bas qu’on
bidouille l’ALTAIR pour le comprendre, ce qui vaut la fameuse “Open Letter to Hobbyists” de Bill Gates au nom du droit d’auteur.
Apple II : Premier micro à coque plastique moulée, 35 puces réduites à 8, écran couleur. N’est pas un joujou électronique car il est
équipé de VisiCalc, le premier tableur pour comptables (ils en tremblent), qui va faire vendre des millions d’Apple II.
Steve Jobs, le hippie-artiste : "Le mouvement hippie a débuté quand j'étais à la fin de l'adolescence, c'est une culture que je
connais très bien. À la base, on trouve l'idée que la vie peut offrir autre chose que ce qu'on voit tous les jours. C'est la même idée qui pousse
les gens à vouloir devenir poète au lieu de banquier. Je trouve ça merveilleux. J'ai la certitude qu'on peut intégrer cet état d'esprit dans des
produits fabriqués en usine" (1996).
25. 1977
APPLE II, premier micro-ordinateur grand public mass-market
il existe un marché de l’ordinateur personnel - IBM s’inquiète
“Mon rêve pour l'Apple II, c'était de commercialiser
le premier ordinateur pratique à utiliser” (Steve Jobs)
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Homebrew Computer Club (Silicon Valley) : Steve Jobs rencontre Steve Wozniak et sa machine devient l’Apple I (1976).
Construite dans un garage, c’est une carte de circuits sans boîtier ni clavier. Ils en vendent 50 exemplaires. C’est aussi là-bas qu’on
bidouille l’ALTAIR pour le comprendre, ce qui vaut la fameuse “Open Letter to Hobbyists” de Bill Gates au nom du droit d’auteur.
Apple II : Premier micro à coque plastique moulée, 35 puces réduites à 8, écran couleur. N’est pas un joujou électronique car il est
équipé de VisiCalc, le premier tableur pour comptables (ils en tremblent), qui va faire vendre des millions d’Apple II.
Steve Jobs, le hippie-artiste : "Le mouvement hippie a débuté quand j'étais à la fin de l'adolescence, c'est une culture que je
connais très bien. À la base, on trouve l'idée que la vie peut offrir autre chose que ce qu'on voit tous les jours. C'est la même idée qui pousse
les gens à vouloir devenir poète au lieu de banquier. Je trouve ça merveilleux. J'ai la certitude qu'on peut intégrer cet état d'esprit dans des
produits fabriqués en usine" (1996).
26. 1981
IBM PC, le premier PC (“Personal Computer”)
une architecture Intel ouverte qui va faire naître les compatibles PC
la riposte conjuguée du géant “Big Blue” et de Microsoft
Le PC IBM est équipé du système d’exploitation PC-DOS développé pour lui par Microsoft et plus tard décliné en MS-DOS.
C’est un système fondé sur une interface en ligne de commande et dérivé du QDOS (Quick and Dirty Operating System, sic)
de Tim Paterson racheté pour 50 000 $ par Microsoft pour l’occasion. Fabriqué en un an grâce à une architecture ouverte qui fera sa
perte et son succès à la fois. Un outil de travail labellisé IBM qui n’a pas l’image d’un gadget et séduit les entreprises grâce à la
suite de programmes Lotus. IBM s’empare 50% des parts du marché de la micro, tout le monde veut de l'IBM.
27. 1981
IBM PC, le premier PC (“Personal Computer”)
une architecture Intel ouverte qui va faire naître les compatibles PC
la riposte conjuguée du géant “Big Blue” et de Microsoft
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iance plus tard décliné en MS-DOS.
Le PC IBM est équipé du système d’exploitation PC-DOS développé pour llpar Microsoft et
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C’est un système fondé sur une interface en ligne de commande et dérivé du QDOS (Quick and Dirty Operating System, sic)
de Tim Paterson racheté pour 50 000 $ par Microsoft pour l’occasion. Fabriqué en un an grâce à une architecture ouverte qui fera sa
perte et son succès à la fois. Un outil de travail labellisé IBM qui n’a pas l’image d’un gadget et séduit les entreprises grâce à la
suite de programmes Lotus. IBM s’empare 50% des parts du marché de la micro, tout le monde veut de l'IBM.
28. 1981, la même année que l’IBM PC
GRID COMPASS, premier “laptop computer”
avec le principe de l’écran-rabat qui éteint l’ordinateur quand on le ferme
par Bill Moggridge, inventeur de l’expression “design d’interaction”
“Ce fut un énorme frisson d’être membre d’une équipe
qui était en train de réaliser quelque chose d’aussi innovant”
Bill Moggridge
29. 1981, la même année que l’IBM PC
GRID COMPASS, premier “laptop computer”
avec le principe de l’écran-rabat qui éteint l’ordinateur quand on le ferme
par Bill Moggridge, inventeur de l’expression “design d’interaction”
“Ce fut un énorme frisson d’être membre d’une équipe
qui était en train de réaliser quelque chose d’aussi innovant”
Bill Moggridge
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30. 1982
Les premiers compatibles PC en ligne de commande
un succès commercial mondial sans précédent
1982, Compaq Portable (sous PC-DOS) 1984, Amstrad CPC 464 (sous BASIC)
1982, Commodore 64 1984, Thomson MO5 (sous BASIC)
Issus de la rétro-ingénierie de l’IBM PC, les compatibles PC se développent moins d‘1 an après. C’est COMPAQ qui ouvre le bal
en 1982 avec une machine moins chère et entièrement compatible avec l’IBM PC. Tous les logiciels de l’IBM PC peuvent tourner sur
le Compaq Portable, à commencer par le DOS de Microsoft. C’est le début d’un marché fulgurant qui va faire notamment la fortune
de Microsoft et Intel. Au départ, ils sont en ligne de commande. Après le Macintosh, ils seront en GUI.
31. 1982
Les premiers compatibles PC en ligne de commande
un succès commercial mondial sans précédent
1984, Amstrad CPC 464 (sous BASIC) erciale !
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1982, Compaq Portable (sous PC-DOS)
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1982, Commodore 64 1984, Thomson MO5 (sous BASIC)
Issus de la rétro-ingénierie de l’IBM PC, les compatibles PC se développent moins d‘1 an après. C’est COMPAQ qui ouvre le bal
en 1982 avec une machine moins chère et entièrement compatible avec l’IBM PC. Tous les logiciels de l’IBM PC peuvent tourner sur
le Compaq Portable, à commencer par le DOS de Microsoft. C’est le début d’un marché fulgurant qui va faire notamment la fortune
de Microsoft et Intel. Au départ, ils sont en ligne de commande. Après le Macintosh, ils seront en GUI.
32. 1984
MACINTOSH 128K, premier micro commercialisé doté d’une interface graphique
la première révolution numérique est en marche
“insanely great” (Steve Jobs)
Xerox Parc : depuis sa visite en 1979, Steve Jobs sait que l’avenir est aux interfaces graphiques. Il s’en approprie l’idée. Apple met 5
ans avant de sortir le Macintosh et demande dès 1980 à l’agence de design global IDEO de concevoir une souris 10% moins cher.
24 janvier 1984 : jour de lancement, campagne de communication “orwellienne”, personne chez Apple ne dort les 3 jours avant
Gros succès immédiat mais pas durable, sauf auprès des professions créatives et artistiques grâce à la PAO.
Le problème : 2500 $, soit 1000 $ de plus que le PC. En outre, les logiciels sont moins nombreux que sur PC et les logiciels PC ne
sont pas compatibles, tout repose alors sur MacPaint et MacWrite. Le PC IBM n'est pas aussi facile à utiliser et attrayant mais il rend
plus de services grâce aux tableur et traitement de texte en ligne de commande de Lotus 123 sous DOS.
À noter : depuis 1982, Microsoft a commencé écrire des programmes pour le Macintosh et à croire aux interfaces graphiques.
33. 1984
MACINTOSH 128K, premier micro commercialisé doté d’une interface graphique
la première révolution numérique est en marche
“insanely great” (Steve Jobs)
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Xerox Parc : depuis sa visite en 1979, Steve Jobs ges
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ans avant de sortir le Macintosh et demande dès 1980 à l’agence de design global IDEO de concevoir une souris 10% moins cher.
24 janvier 1984 : jour de lancement, campagne de communication “orwellienne”, personne chez Apple ne dort les 3 jours avant
Gros succès immédiat mais pas durable, sauf auprès des professions créatives et artistiques grâce à la PAO.
Le problème : 2500 $, soit 1000 $ de plus que le PC. En outre, les logiciels sont moins nombreux que sur PC et les logiciels PC ne
sont pas compatibles, tout repose alors sur MacPaint et MacWrite. Le PC IBM n'est pas aussi facile à utiliser et attrayant mais il rend
plus de services grâce aux tableur et traitement de texte en ligne de commande de Lotus 123 sous DOS.
À noter : depuis 1982, Microsoft a commencé écrire des programmes pour le Macintosh et à croire aux interfaces graphiques.
34. 1985-1995
WINDOWS, recouvrir le DOS d’une interface graphique
“camoufler un immeuble décrépi derrière une jolie façade” (R. Cringely)
une victoire mondiale longuement préparée (et critiquée)
1985, Windows 1.0 1990, Window 3.0
1995, Window 95 et son bouton “Démarrer”
1984 : Le Macintosh menace le marché des PC. Une longue bataille commence pour faire naître “Windows”.
1985 : Windows 1.0 : sarcasmes d’Apple, les fenêtres ne peuvent même pas se recouvrir
1987 : Windows 2.0 : Apple s’inquiète de voir les concepts majeurs de son interface graphique plagiés et songe à un procès
1990 : Windows 3.0 : première version mûre de Windows rendant l’usage de tous les compatibles PC aussi simples que celui du
Macintosh, Microsoft en vend 30 millions d’exemplaires. Apple n’a plus qu’un marché de niche et apparaît comme une marque
d’esthète un peu élitiste : “Le seul problème de Microsoft est leur manque de goût. Ils n'ont absolument aucun goût. Et je le dis très
sérieusement. Ils n'ont pas d'idées originales. Ils ne font pas entrer beaucoup de culture dans leurs produits (…). Ce qui me dérange, c'est
qu'ils vendent des produits bas de gamme” (Steve Jobs).
1994 : Apple perd son procès contre Microsoft intenté pour plagiat d’interface graphique utilisateur. La court d’appel statue : “Apple
ne peut prétendre breveter l’idée d’interface graphique utilisateur ou l’idée de la métaphore du bureau”.
1995 : Windows 95 permet de rendre l’informatique simple et attrayante : ”is when graphic interfaces became interesting” (B. Gates)
35. 1985-1995
WINDOWS, recouvrir le DOS d’une interface graphique
“camoufler un immeuble décrépi derrière une jolie façade” (R. Cringely)
une victoire mondiale longuement préparée (et critiquée)
1985, Windows 1.0 1990, Window 3.0
fake design ? 1995, Window 95 et son bouton “Démarrer”
1984 : Le Macintosh menace le marché des PC. Une longue bataille commence pour faire naître “Windows”.
1985 : Windows 1.0 : sarcasmes d’Apple, les fenêtres ne peuvent même pas se recouvrir
1987 : Windows 2.0 : Apple s’inquiète de voir les concepts majeurs de son interface graphique plagiés et songe à un procès
1990 : Windows 3.0 : première version mûre de Windows rendant l’usage de tous les compatibles PC aussi simples que celui du
Macintosh, Microsoft en vend 30 millions d’exemplaires. Apple n’a plus qu’un marché de niche et apparaît comme une marque
d’esthète un peu élitiste : “Le seul problème de Microsoft est leur manque de goût. Ils n'ont absolument aucun goût. Et je le dis très
sérieusement. Ils n'ont pas d'idées originales. Ils ne font pas entrer beaucoup de culture dans leurs produits (…). Ce qui me dérange, c'est
qu'ils vendent des produits bas de gamme” (Steve Jobs).
1994 : Apple perd son procès contre Microsoft intenté pour plagiat d’interface graphique utilisateur. La court d’appel statue : “Apple
ne peut prétendre breveter l’idée d’interface graphique utilisateur ou l’idée de la métaphore du bureau”.
1995 : Windows 95 permet de rendre l’informatique simple et attrayante : ”is when graphic interfaces became interesting” (B. Gates)
36. 1990
WorldWideWeb : Proposal for a HyperText Project, par Tim Berners-Lee
“le Web”, un système hypertexte installé sur le réseau Internet
la seconde révolution numérique
37. 1990
WorldWideWeb : Proposal for a HyperText Project, par Tim Berners-Lee
“le Web”, un système hypertexte installé sur le réseau Internet
la seconde révolution numérique
o n techn ique !
in venti
38. 1998
iMac, ou le retour génial de Steve Jobs
le design au coeur de la stratégie d’entreprise
2002 2007
1998
1998 : Steve Jobs revient à la tête d’Apple après sa démission forcée de 1985. L’iMac est l’un des premiers produits conçus sous sa
direction, avec la complicité du designer Jonathan Ive. L’objet crée un choc dans l’industrie informatique en révélant la force du design
dans la conception de produits informatiques. Le concept est génialement simple : l’écran et l’unité centrale dans le même boitier, qui
tend à devenir l’écran lui-même. C’est le point de départ d’une nouvelle ère pour Apple.
Court traité du design, PUF, 2010, p. 63-64 : “iMac est un ordinateur de bureau imaginé par la marque Apple et constitué
uniquement d’un écran plat, sans tour ou unité centrale externe. Tout est dans l’écran, la carte mère aussi bien que le disque dur ou le
lecteur-graveur de CD/ DVD. Résultat : vous n’avez qu’à le brancher et le déposer sur votre table de travail, et vous gagnez
instantanément de la place chez vous. Ce qui n’est au départ qu’un simple ordinateur personnel déclenche alors une nouvelle manière
de vous meubler et produit des effets jusque dans votre aménagement intérieur. Pur effet de design.”
2009 : L’effet de design de l’iMac fait encore son effet aujourd’hui, anecdote : “Vous avez acheté un bel écran. — Ce n’est pas un écran,
mais un ordinateur de bureau. — Elle est où la tour ?” :)
39. 1998
iMac, ou le retour génial de Steve Jobs
le design au coeur de la stratégie d’entreprise
2002 2007
1998
1998 : Steve Jobs revient à la tête d’Apple après sa démission forcée de 1985. L’iMac est l’un des premiers produits conçus sous sa
direction, avec la complicité du designer Jonathan Ive. L’objet crée un choc dans l’industrie informatique en révélant la force du design
este :
dans la conception de produits informatiques. Le concept est génialement simple : l’écran et l’unité centrale dans le même boitier, qui
là du g constitué
tend à devenir l’écran lui-même. C’est le point de départ d’une nouvelle ère pour Apple.
acarte mèree bien que le disque dur ou le !
u-d aussi
design
Court traité du design, PUF, 2010, p. 63-64 : “iMac est un ordinateur de bureau imaginé par la marque Apple et
lecteur-graveur de CD/ DVD. Résultat : vous n’avez qu’à le brancher et le déposer sur votreégie de gagnez
uniquement d’un écran plat, sans tour ou unité centrale externe. Tout est dans l’écran, la
une st rat tabledéclenche alors une nouvelle manière
instantanément de la place chez vous. Ce qui n’est au départ qu’un simple ordinateur personnel
de travail, et vous
de vous meubler et produit des effets jusque dans votre aménagement intérieur. Pur effet de design.”
2009 : L’effet de design de l’iMac fait encore son effet aujourd’hui, anecdote : “Vous avez acheté un bel écran. — Ce n’est pas un écran,
mais un ordinateur de bureau. — Elle est où la tour ?” :)
40. 2000-2010
iPod, iPhone, iPad, les terminaux mobiles tactiles et leurs applis
“le mariage d’une application client vraiment extraordinaire avec un service cloud vraiment extraordinaire est
incroyablement puissant et plus puissant qu’un navigateur sur une machine cliente” (Steve Jobs)
2001 : iPod et la révolution mobile
2005 : les Mac deviennent des PC (adoption de l’architecture Intel)
2006 : Windows peut être installé sur un Mac
2007 : iPhone et la révolution tactile, l’objet technique total
2008 : ouverture de l’App Store pour l’iPhone, qui devient une plateforme de services ouverte aux développeurs
2010 : iPad, tablette tactile présentée comme le “post-PC device”. Sortir de “l’ADN poste de travail” (R. Haladjian)
41. 2000-2010
iPod, iPhone, iPad, les terminaux mobiles tactiles et leurs applis
“le mariage d’une application client vraiment extraordinaire avec un service cloud vraiment extraordinaire est
incroyablement puissant et plus puissant qu’un navigateur sur une machine cliente” (Steve Jobs)
2001 : iPod et la révolution mobile
esign p ayante
ratégi
2005 : les Mac deviennent des PC (adoption de l’architecture Intel)
2006 : Windows peut être installé sur un Mac
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2007 : iPhone et la révolution tactile, l’objet technique total
2008 : ouverture de l’App Store pour l’iPhone, qui devient une plateforme de services ouverte aux développeurs
2010 : iPad, tablette tactile présentée comme le “post-PC device”. Sortir de “l’ADN poste de travail” (R. Haladjian)
Chiffre d’affaires en 2010 : 65,23 milliards pour Apple contre 62,484 milliards pour Microsoft
42. L’EFFET DE
DESIGN NUMÉRIQUE
un effet de design numérique apparaît quand une interface (via un
produit ou un service) améliore l’expérience qu’un usager peut faire d’une
technologie informatisée en lui permettant de faire grâce à elle plus de choses
ou des choses de meilleure qualité ou des choses nouvelles
ou plus facilement ou de manière plus agréable
44. DESIGN ET NUMÉRIQUE
le tournant des années 1980
• la révolution micro : première révolution numérique en 2 tournants historiques
• premier tournant : les interfaces graphiques (GUI)
= l’arrivée du design dans le processus du numérique
donne naissance au design numérique (ou design d’interaction)
➔ la souris, la métaphore du bureau, les premiers micro avec GUI...
• deuxième tournant : la Conception Assistée par Ordinateur (CAO/CAD)
= l’arrivée du numérique dans le processus du design
donne naissance au design numériquement assisté (l’ère du logiciel créatif)
➔ CATIA, AutoCAD, Illustrator, QuarkXPress, Photoshop...
• le rôle des interfaces graphiques : les GUI sont l’élément qui permet à un utilisateur d’interagir
simplement avec du matériel électronique afin d’exploiter sa puissance de calcul. Sans quoi un ordinateur
est une boîte vide inutile comme l’ALTAIR, c’est toute la différence avec les objets pré-numériques. L’enjeu
de design est énorme : il s’agit de représenter les données et des calculs effectués électroniquement par
des éléments et dispositifs visuels. Il s’agit de concevoir des programmes comme des dispositifs imagés. Il
s’agit de dessiner des programmes et leurs actions. C’est un problème de designer.
• Jean-Louis FRECHIN : “l’interface est consubstantielle au produit numérique” : et elle
est consubstantiellement graphique. GUI devient UI. Comme un présupposé évident.
45. LES INTERFACES GRAPHIQUES
c’est comme l’invention de l’écriture
préhistoire préhistoire
de l’humanité du design numérique
↓ ↓
invention de invention des interfaces
l’écriture graphiques
3300 av. J-C, Sumer 1980’s, Silicon Valley
↓ ↓
histoire de l’humanité histoire du design numérique
par les textes par les interfaces
seuls les “nerds” aiment les interfaces en ligne de commande
47. DESIGN NUMÉRIQUEMENT ASSISTÉ
petite histoire d’une décennie créative (CAO, PAO, DAO)
• 1981 : CATIA, “Conception Assistée Tridimensionnelle Interactive Appliquée”, premier logiciel de conception assistée par
ordinateur (CAO) pour la grande industrie créé par Dassault Systèmes (l’année du PC IBM)
• 1982 : AutoCAD, logiciel de dessin assisté par ordinateur (DAO) très utilisé par les architectes et créé par
AutoDesk (l’année du Compaq)
• 1983 : projet Athena au MIT, introduction de l’informatique et de la CAO dans l’enseignement
• 1985 : PageMaker, premier logiciel de publication assistée par ordinateur (PAO) qui impose Macintosh dans les arts
graphiques (l’ère de la PAO et du WYSIWYG grâce au Mac, à l’imprimante Laser d’Apple et au PostScript d’Adobe)
• 1987 : Illustrator 1.0, logiciel de création graphique vectorielle développé pour Mac dès 1985 puis pour Windows
en 1989 (Adobe) qui supplante PageMaker
• 1987 : QuarkXPress 1, logiciel de PAO destiné aux métiers de l’édition développé pour Mac puis pour Windows
en 1992 qui supplante PageMaker et sera concurrencé plus tard, en 1999, par inDesign d’Adobe
• 1990 : Photoshop 1.0, logiciel de retouche photo, traitement d’image et dessin assisté par ordinateur développé
pour Mac puis pour Windows en 1992 (Adobe)
• 1992 : les débuts de Rhino, logiciel de CAO pour l’industrie
• 1996 : Flash 1.0, logiciel de conception multimédia interactive créé par Macromedia et racheté par Adobe en 2005
48. design numérique design numériquement assisté
↓ ↓
le numérique est le numérique est
dans le product dans le process
↓ ↓
le livre numérique le livre papier
via l’application iBooks via QuarkXPress
le logiciel de simulation de vol l’avion conçu via CATIA
49. 1983
ATHENA, entre le“doing” et le “doubting”
l’introduction de la CAO dans les pratiques de conception au MIT
• Sherry Turkle, Simulation and its discontents, 2009, MIT Press
• sponsorisé par de grandes firmes comme IBM, le projet Athena a pour but
d'introduire “l'ordinateur moderne et l'équipement informatique à toutes les phases
du processus de formation” au MIT
• 3 départements concernés du MIT : architecture et urbanisme — avec AutoCAD
lancé en 1982 ; génie civil — avec le logiciel Growltiger ; physique-chimie — avec
le logiciel Peakfinder.
• le doing : adoption enthousiaste de ceux, majoritairement étudiants, qui cèdent à
l'immersion voulue par la simulation et se mettent à faire avec les ordinateurs
• le doubting : scepticisme inquiet de ceux, majoritairement enseignants, qui
expriment une grande méfiance à l’égard de ces nouveaux outils et doutent de
leur pertinence, craignant une perte de réalité ou de fiabilité = les
“mécontentements” (discontents)
50. 1983
ATHENA, entre le“doing” et le “doubting”
l’introduction de la CAO dans les pratiques de conception au MIT
• les “mécontentements” (discontents) tiennent au souci de “de préserver des
espaces sacrés, c’est-à-dire des zones de travail inaccessibles au numérique” (Turkle)
• Court traité du design, PUF, 2010, p. 79 : « Les architectes voulaient protéger le
dessin à la main, qu'ils considéraient comme essentiel à la qualité de leur design
et au sentiment d'en être les auteurs. Les ingénieurs civils voulaient tenir loin des
logiciels le travail d'analyse de la structure ; ils craignaient que l'ordinateur les
amène à omettre des sources d'erreur et d'incertitude cruciales. Les physiciens
étaient passionnés par la distinction entre démonstration et expérience. Ils
croyaient que les ordinateurs n'avaient pas leur place en laboratoire si les
scientifiques n'avaient pas une connaissance détaillée de leurs programmes. Les
chimistes, tout comme les physiciens, voulaient préserver l'enseignement
théorique » (celui des cours magistraux, en amphithéâtre, lieu privilégié de la
transmission de la science)
• 2000’s : tout le monde travaille “presque à plein temps dans la simulation” (Turkle)
51. design numérique design numériquement assisté
↓ ↓
le numérique comme le numérique comme
matière à modeler instrument de création
en elle-même servant à modeler
et pour elle-même toutes les matières
52. 2008
CATIA v6, le design numériquement assisté façon “lifelike”
“On fait un avion virtuellement, on le valide virtuellement” (A. Asensio)
• la PAO a révolutionné le design graphique dès son apparition dans les 1980’s.
la CAO s’est installée dans les métiers de la conception moins facilement mais sûrement
• 2008 : CATIA 6, un logiciel qui n’est plus seulement un logiciel de représentation, mais un logiciel
conforme la science : c’est un monde virtuel conforme au réel où le numérique est scientifiquement
conforme à la vie : aujourd’hui, les avions décollent, atterrissent et s’écrasent dans le monde virtuel de
CATIA conformément aux lois de la physique réelle. CATIA permet de concevoir un produit qui “behaves
in the computer as it does in the real world” : “a product that looks and acts real but is not yet real”. Le Design
Studio de Dassault Systèmes parle de “design numérique scientifique” : il s’agit d’un design numériquement
assisté où la matière virtuelle est rendue conforme à la science. On parle alors de conception “lifelike”. Voir :
http://www.3ds.com/company/events/design-in-life/overview
• la société de l’information s’est ajoutée à la société industrielle en démultipliant l’intensité de ses effets : en
1 an, nous consommons la quantité de pétrole accumulée par la Terre en un million
d’années et la consommation électrique de l’Internet sera bientôt égale à celle de l’économie des USA
Victor PAPANEK : “Dans toute pollution les designers ont leur part de responsabilité”
John THACKARA : “80% de l’impact environnemental d’un produit, d’un service ou d’un système se décide au
stade de la conception”
• la conception “lifelike” favorise une plus grande prédictibilité : avant même de fabriquer la moindre
matière, on peut tester son objet dans le réel avant qu’il soit réel ! Cela ne change pas l’idée de design mais
cela lui donne les moyens de son ambition. La conception lifelike est une avancée pour le design : un moyen
de le rendre plus responsable et plus durable grâce à un contrôle accru des conséquences des gestes de
conception.
55. IL N’Y A PAS DE FONDEMENT
THÉORIQUE ENTRE CES
DISTINCTIONS
56. IMAGINONS LA MÊME CHOSE
ailleurs
• PHILOSOPHIE (Ensci) • BIOLOGIE (Ensci)
• PHILOSOTIQUE (Ensad) • BIOGIE (Ensad)
• PHILOSOPHICALITÉ (Edna) • BIOLOGICALITÉ (Edna)
• PHILOSOPHICITÉ (*di*) • BIOLOGICITÉ (*di*)
• etc. • etc.
57. LE DESIGN NUMÉRIQUE
A BESOIN D’UNE ÉPISTÉMOLOGIE
il est temps que la recherche théorique s’en mêle
58. 2 MÉTHODES
définir par la matière, définir par la forme
• 1. définir par la matière ou le moyen (design numérique)
le champ d’application = le secteur des technologies numériques, IT en anglais et NTIC en français
design d’interaction, design interactif, design d’interactivité, design numérique
= le design appliqué au secteur des produits et services informatisés
= un design qui implique des matières informatisées
• 2. définir par la forme ou le but (design interactif, d’interaction,
d’interactivité)
avec les matières informatisées, on crée des formes interactives, i.e. manipulées par un usager dans
d’une interface, ce qui crée des interactions ou une expérience interactive (finalité du processus)
= “Les designers de produits issus des technologies numériques ne considèrent plus leur travail
comme consistant à faire le design d’un objet physique - beau ou utile - mais comme consistant à
faire le design des interactions avec lui” (Bill Moggridge)
➔ Jean-Louis Frechin : “L’interface est consubstantielle au produit numérique”, elle est
“l’aboutissement, la finalité et l’agrégation du processus de design numérique” ;
➔ sauf que Bill Moggridge reconnaît lui-même que le design d’interaction est du design
numérique : “Designing interactions is a book, a DVD and a website about designing everything
digital” (video : http://www.designinginteractions.com/chapters/introduction)
59. QUELQUES ARGUMENTS
à débattre
• on ne dit pas design de bois, on ne doit pas dire design numérique
on dit bien design textile ou art céramique ou peinture ou graphiste print
• le design d’interaction embrasse des enjeux qui dépassent le numérique et s’inscrit
dans le rôle premier du design
le numérique est le matériau le plus complexe de l’histoire, un designer interactif
est avant tout un spécialiste des interfaces numériques
• “le design d’interaction est la création du dialogue entre une personne et un produit, un
service ou un système”, numérique ou non (*di*, Petit dictionnaire)
“un design authentique est, par essence, un design d’interaction, c’est-à-dire centré sur
l’utilisateur” (Court traité du design, PUF, 2010, p. 92)
• le design numérique comme champ d’étude théorique
le design interactif comme pratique professionnelle
60. LA MATIÈRE INFORMATISÉE
quelques propriétés particulières et exceptionnelles
• informationnelle : elle ne peut que produire de l’information
• virtuelle : elle est simulation (Sherry TURKLE : “simulation wants immersion”)
• réactive : une action entraîne une réaction (côté programmeur et côté
utilisateur) ; Steve Jobs à propos des débuts de la micro-informatique : “on tapait les
commandes, on attendait un peu et tout à coup l’engin nous sortait une réponse”
• versatile : parfois ça plante, parfois ça plante pas, tendance structurelle au bug
• infiniment et instantanément reproductible : c’est ce qui pose tant de
problèmes aux logiques de propriété intellectuelle bouleversées par l’Open Source
• ludogène : elle favorise une “attitude ludique” (S. Genvo, “ludicisation du
numérique”)
61. DESIGN NUMÉRIQUE
“activité créatrice consistant à concevoir des expériences-à-vivre à
l’aide de formes interactives produites dans des matières
informatisées et organisées autour d’une interface.”
(Court traité du design, PUF, 2010, p. 96)
62. 5
références choisies
• Stéphane Vial, Court traité du design, PUF, 2010.
• Sherry Turkle, Simulation and its discontents, MIT Press, 2009.
• Bill Moggridge, Designing interactions, MIT Press, 2007.
• *designers interactifs*, Petit dictionnaire du design numérique, édition 2009, PDF en ligne.
• Robert Cringely, Triumph of the Nerds, documentaire vidéo (2h45) .
http://www.youtube.com/watch?v=EvBff7Stw38
• Etienne Mineur, Petite histoire du design d’interactivité :
http://www.fluctuat.net/blog/6987-Carte-blanche-a-Etienne-Mineur-le-design-d-interactivite
• Sébastien Genvo, 2011, "Penser les phénomènes de ludicisation du numérique : pour une
théorie de la jouabilité", Revues des sciences sociales, 45, pp. 68 - 77.
63. < MERCI />
stéphane vial
www.reduplikation.net
MAI 2011