1. ARTISANAT DE FES
Universite Sidi Mohammed Ben Abdellah
Ecole Superieure de Technologie
Filière : Techniques de communication et de commercialisation
Realise par :
EL-BINANI Adnane Demande par :
BENMOUSSA Meryem Mr. BOUHADI
OUDGHIRI Mohammed
DOUMAR Chaimae
Année universitaire : 2014/2015
2.
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Sommaire
Introduction
Partie I : Les grands traits de l’ARTISANAT
Chapitre I : L’artisanat Marocain
Section 1 : L’histoire de l’artisanat
Section 2 : Panorama d’un artisanat composite
Section 3 : Pertinence de l’approche développement de systèmes productifs
locaux pour l’artisanat du Maroc
Chapitre II : La maison de l’artisan
Section 1 : Description de la maison de l’artisan
Section 2 : Les missions de la maison de l’artisan
Section 3 : Les services assurés par la maison de l’artisan
Chapitre III : Fès, Capitale des arts traditionnels et Vitrine du savoir-faire de
l’artisanat marocain
Section 1 : Principales composantes du secteur de l’artisanat de la région
Section 2 : Analyse de l’artisanat Fassi
Section 3 : Vision et objectifs stratégiques
Section 4 : Plan d’action de l’artisanat de la région
Partie II : Etudes de cas
Chapitre I : L’art dinandier
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Section 1 : Présentation de la ville d’origine
Section 2 : Présentation des produits
Chapitre II : L’art du tapis
Section 1 : L’origine de la tapisserie
Section 2 : Présentation de la tapisserie
Chapitre III : Le travail du cuir
Section 1 : Présentation des origines du cuir
Section 2 : Quelques informations utiles dans le travail du cuir à Fès
Chapitre VI : Poterie et céramiques
Conclusion
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Introduction
L'époque néolithique marque un tournant dans la construction du Royaume du
Maroc. C'est en effet, pendant cette période que les migrations venues du nord et
de l'est s’installent, apportant avec elles leurs traditions et leurs arts.
Aujourd'hui, le passé, les traditions millénaires ainsi que la diversité de sa
population et de sa culture ont su forger la richesse de cet artisanat qui regroupe
plus de 70 métiers et étonne par la diversité des créations et des matériaux
utilisés : bois, cuivre, pierre…
Cet artisanat ne cesse de se développer, répondant ainsi aux besoins quotidiens
de la population, à ceux des étrangers grâce aux exportations, mais satisfait aussi
de nombreux touristes.
Il est indispensable de sauvegarder ce patrimoine qui fait partie de l'histoire du
Maroc. Sans cet artisanat des milliers de familles seraient condamnées à la
pauvreté et cela signerait la fin de cette extraordinaire agitation des souks qui
donne aux flâneurs dont tous les sens sont en éveil une sensation de vertige et
cette impression de plonger dans le passé du Royaume.
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Chapitre I : L’Artisanat Marocain
Section 1 : L’histoire de l’Artisanat
Les premiers habitants connus du Maroc, les Berbères ont été les précurseurs
dans le domaine de l'artisanat surtout dans le travail de la laine (tapis), le fer et
l'argent (bijoux), ustensiles divers et l'argile (poterie). Après l'islamisation et la
venue des Arabes, d'autres formes d'artisanat se sont développées : travail du
cuivre (ustensiles divers, tables), du bois, de l'oseille, de l'alfa et de l'argile
(poterie). Cet artisanat couvre pratiquement tout le Maroc et chaque région
possède ses propres spécialités, tirées des matières premières qui s'y trouvent en
abondance. Mais les villes les plus connues pour leur artisanat sont Meknès
(cuir, cuivre, argent, or, tissus), Marrakech (cuir, cuivre, tapis), Essaouira (bois,
tapis, argent) et Rabat-Salé (poterie). Les régions d'Agadir et
du Tafilalet possèdent aussi un artisanat de valeur. Par ailleurs, c'est dans la
seule ville de Meknès que l'on peut rencontrer des artisans qui pratiquent la
damasquinerie (art de la gravure sur acier qui permet de confectionner vases,
bijoux...)
Section 2 : Panorama d’un artisanat composite
Une des grandes spécialités artisanales du Maroc est le travail de la céramique.
Les artisans potiers, dont beaucoup produisent dans la région de Safi (ouest
marocain), utilisent la technique de la "double cuisson" : l'argile est d'abord
modelé puis cuit une première fois. Il est ensuite peint et le "biscuit" passe une
seconde fois au four, ce qui donne un aspect verni aux couleurs. Le produit le
plus connu et le plus vendu est le tajine. Si la plupart des tajines peints sont
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vendus aux occidentaux et sont d'un usage purement décoratif, la quasi-totalité
des familles marocaines possède et utilise quotidiennement un tajine "beldi",
c'est-à-dire non décoré et à usage alimentaire. Les potiers marocains produisent
également cendriers, vases, plats, saladiers…
✓ Le travail de l'argile
✓ Le travail de l'or
✓ La poterie
✓ Le travail du bois
✓ L'art du tapis
✓ Le travail du cuir
✓ La production de l'argent
✓ Le travail du métal (cuivre, fer et argent surtout)
✓ Le travail de la terre
✓ Le travail du textile
✓ La Vannerie
✓ Soin et Beauté
Section 3 : Pertinence de l’approche développement de
systèmes productifs locaux pour l’artisanat du Maroc
L’artisanat au Maroc reflète la richesse culturelle ancestrale propre au pays et
représente un énorme gisement économique. Entre 1998 et 2000, la croissance
annuelle du secteur était de 5,5 % et la croissance annuelle des actifs pour la
même période de l’ordre de 3,5 %.
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Ce secteur a beaucoup de possibilités de développement, mais, bien que porteur,
connaît des difficultés:
✓ Le manque de définition juridique opérationnelle de l’activité de
l’artisanat et des métiers, qui l’empêche de se doter d’une organisation
performante.
✓ L'insuffisance de sa représentativité institutionnelle au niveau des
chambres d'artisanat marquée par une connotation plus politique que
professionnelle.
✓ Les limites de son système de formation et l’absence de liens organiques
entre formation et potentiel d’innovation, de créativité et de marketing,
disponible aux niveaux national et international.
✓ La modicité de ses ressources financières due à la faible implication du
secteur bancaire.
✓ L'absence d'une vision intégrée de promotion de ses produits en raison de
la mentalité (traditionnelle) qui prévaut dans le milieu de l'artisanat et de
la domination des intermédiaires.
✓ La dégradation des conditions sociales des artisans.
Par ailleurs, le secteur compte sur une présence diffuse dans l’ensemble des
régions et provinces, afin de pouvoir apporter une solution aux problèmes du
sous-emploi rural et un outil pour l’aménagement du territoire. De plus, le
secteur peut jouer un rôle actif pour intégrer les jeunes dans une vie active au
travail, chaque laboratoire repré- sentant un lieu d’apprentissage et de formation.
Les SPL sont un phénomène important pour l’artisanat ainsi que pour l’industrie
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du Maroc. Selon une recherche récente menée par la Direction de
l’aménagement du territoire, dépendant du Gouvernement marocain, il y a près
d’une cinquantaine de SPL au Maroc qui représente 35% environ de l’emploi
manufacturier marocain, comme les SPL de Fès (poterie), de Nador (produits de
la mer) et de Meknès (confection de vêtements).
C’est ainsi que l’ONUDI et le Ministère de l’artisanat et de l’économie sociale
se sont engagés dans un projet de développement de SPL marocains artisanaux.
Plus particulièrement, les SPL de la marqueterie d’Essaouira et de la poterie de
Safi, deux villes représentatives au niveau de l’artisanat traditionnel, ont été
sélectionnés pour des interventions pilotes.
Chapitre II : La maison de l’artisan
Section 1 : Description de la maison de l’artisan
La Maison de l’Artisan est un Etablissement public doté de la personnalité
morale et de l’autonomie financière, en charge de la promotion des produits de
l’artisanat du Maroc sur les marchés nationaux et internationaux.
Elle a été créée en 1957, par feu sa Majesté le Roi Mohammed V, en
remplacement du Comptoir Marocain de l’Artisanat, pour favoriser le
développement de la production artisanale et de faciliter son écoulement tant sur
le marché intérieur que sur le marché extérieur (Dahir n°1-99-190).
L’avènement de la loi 52-99 en 1999, recentra l’activité de la Maison de
l’artisan sur le renforcement de la promotion de l’artisanat marocain aussi bien
sur le marché national qu’international, et l’exécution de la politique
gouvernementale dans ce domaine.
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Section 2 : Les missions de la maison de l’artisan
La Maison de l’Artisan est chargée des missions suivantes :
✓ La promotion commerciale (études, foires commerciales, salons
professionnels, missions B to B, assistance commerciale aux entreprises
d’artisanat dans leurs efforts de commercialisation)
✓ La participation à l’information commerciale (Collecte de données
concernant le secteur et les marchés intérieur et extérieur ainsi que sur les
intervenants dans ces marchés, les produits, services et les éléments de
concurrence.
✓ L’organisation de séminaires de formation ou la participation dans la
formation des cadres des entreprises du secteur de l’artisanat.
✓ La recherche et l’incitation en vue d’adapter le produit aux goûts du
consommateur, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, tout en
préservant le cachet authentique et civilisationnel de ce produit.
Etant le levier Marketing du département chargé de l’Artisanat, la stratégie du
développement du secteur « vision 2015 » lui a attribué les missions suivantes :
§1- Marketing stratégique
Réalisation d’études de marché par filière sur les marchés ciblés, co-marketing
avec les acteurs de référence.
§2- Marketing opérationnel
Prospection des réseaux de commercialisation, promotion directe (salons
professionnels, foires commerciales, semaines commerciales d’artisanat)….
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§3- Cofinancement des plans de promotion régionaux
§4- Plan de communication du secteur
Communication institutionnelle media et hors media, accompagnement des
événements en matière de promotion du secteur.
Section 3 : Les services assurés par la maison de l’artisan
La Maison de l'Artisan offre des services aux professionnels du secteur de
l’Artisanat que ce soit les entreprises, les coopératives ou les artisans
individuels.
§1- Salons professionnels
Les salons professionnels sont des manifestations commerciales destinées aux
entreprises d’artisanat structurées et dont les visiteurs sont les professionnels du
secteur objet de l’événement. La vente directe étant interdite. Par conséquent, ce
sont des espaces appropriés de négociation et de décision d’achats et de
commandes émanant d’importateurs potentiels, dont les retombées sont de
longue durée.
A ce sujet, la Maison de l’Artisan prend en charge 80 % des coûts de location de
l’espace d’exposition.
§2- Foires commerciales
Les Foires Commerciales favorisent un contact direct avec la clientèle dans le
but de lui permettre d’apprécier et d’étudier le comportement de celui-ci devant
les différentes catégories de produits et selon leurs variantes, tant au niveau des
formes, des couleurs que des matériaux utilisés. Ce sont des opérations statiques
et ponctuelles. Elles sont ouvertes au grand public et les produits exposés sont
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proposés à la vente. Elles concernent les artisans individuels ainsi que les
coopératives et les entreprises d’Artisanat.
A ce sujet, la Maison de l’Artisan prend en charge 80 % des coûts de location de
l’espace d’exposition.
§ 3- Missions B to B
Les missions B to B sont des tournées de promotion commerciale permettant
aux professionnels du secteur, à travers des rencontres d’affaires personnalisées,
de présenter et faire connaître les produits d’artisanat aux différents acheteurs
potentiels dans les marchés ciblés, pour établir des contacts d’affaires avec eux,
et aussi, pour s’informer sur les marchés approchés afin de profiter des
opportunités offertes par ces marchés.
Un ensemble de missions B to B successives dans plusieurs lieux constitue un
Road Show.
Chapitre III : Fès, Capitale des arts traditionnels et
Vitrine du savoir-faire de l’artisanat marocain
Section 1 : Principales composantes du secteur de
l’artisanat de la région
En ce qui concerne les principales composantes du secteur de l’artisanat
Marocain, on trouve :
§1 : Les acteurs
Les acteurs de l’artisanat de la région de Fès – Boulemane sont composés :
1. Des acteurs de production :
✓ Les mono-artisans urbains de la région Fès - Boulemane.
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✓ Les mono-artisans ruraux (Ait Hamza, Ait Srghouchen, Ait Ayach,
Beni Ouarain …).
✓ Les mono-artisans ruraux (Ait Hamza, Ait Srghouchen, Ait Ayach,
Beni Ouarain, …).
✓ Les coopératives et les petites et moyennes entreprises de la région
désignées dans la suite, de manière indifférenciée, sous l’appellation
PME.
2. Des acteurs de commercialisation : boutiques, bazaristes, antiquaires…
§2 : Les produits
Les produits de l’artisanat de la région de Fès – Boulemane couvrent toutes les
filières du secteur. Ceux-ci sont composés, à titre indicatif et non restrictif :
✓ Filière Décoration : Articles de décoration et de cadeaux, du linge de
maison et de l’art de la table.
✓ Filière Ameublement : Meubles en bois (salles à manger, canapés,
commodes, lits…) et en fer forgé (chaises, tables basses…).
✓ Filière Bijouterie : Articles précieux, semi-précieux et de fantaisie.
✓ Filière Habillement et Accessoires : Tissus et vêtements traditionnels,
babouches, écharpes et maroquinerie (portefeuilles, sacs, ceintures,
bagagerie…).
✓ Filière Bâtiment : Revêtement des sols et murs (zellige, bejmat et bois
sculpté) et plafonds en plâtre sculpté.
§3 : Les marchés potentiels
Les marchés potentiels pour la commercialisation des produits de la région sont
constitués :
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✓ Du marché national constitué des consommateurs nationaux.
✓ Du marché d’itant la région.
✓ Du marché de l’export constitué des étrangers habitant dans les grandes
agglomérations des pays importateurs de produits de l’artisanat marocain,
principalement européens et américains.
Section 2 : Analyse de l’artisanat Fassi
§1 : Les problèmes liés au produit et à la production
Les problèmes relevés sont globalement de trois natures :
✓ Les conditions de production des mono-artisans ne sont pas optimales, en
particulier, pour ceux travaillant dans la médina de Fès.
✓ Les besoins et attentes des clients ne sont pas totalement pris en compte
dans la réalisation des produits, surtout en matière de design et de
standards de qualité.
✓ Le tissu des PME est insuffisant pour offrir des possibilités élargies de
sous-traitance et pour développer une offre des produits de l’artisanat,
capable d’adresser la demande.
§2 : Les insuffisances en matière de commercialisation
Les insuffisances en matière de commercialisation se présentent à différents
niveaux :
✓ Pour le marché des touristes, les limites des structures locales de
commercialisation des produits de l’artisanat génèrent une insuffisance du
contact avec les touristes et induisent une sous exploitation du potentiel
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qu’ils constituent.
✓ Pour les marchés de l’export et national, les circuits de commercialisation
demeurent peu développés.
§3 : Les avantages concurrentiels
Malgré les limites sus-énoncées, la région dispose d’avantages concurrentiels
certains, dont :
✓ Un patrimoine culturel et un savoir-faire reconnus.
✓ Une image de marque des produits de l’artisanat globalement
satisfaisante.
✓ Un tissu de production en place pouvant assurer des coûts de revient
relativement contenus pour faire face à la concurrence internationale et
nationale portant, en particulier, sur les produits de moyenne et de haute
gamme.
Section 3 : Vision et objectifs stratégiques
La vision stratégique définie pour l’artisanat de la région Fès - Boulemane a été
tracée en concertation avec l’ensemble des partenaires. En effet, en se basant sur
l’analyse des éléments du diagnostic sus-cité et de la demande potentielle
nationale et internationale en produits d’artisanat, la définition de cette vision et
des objectifs stratégiques associés a été le fruit d’une démarche opérationnelle
concertée qui a permis :
1. D’identifier les familles des produits de l’artisanat de la région qui ont du
potentiel et ce par type de marché : Export, National et Touristes.
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2. De définir la gamme à viser pour chaque famille de produits identifiée,
grâce à une analyse plus fine du potentiel correspondant.
3. D’arrêter une vision pour l’artisanat de la région de Fès - Boulemane qui
est fondée sur une capitalisation autour d’une image de marque haut de
gamme de certains produits (zellige, art de la table en céramique,
dinanderie et textile, accessoires de l’habillement traditionnel…) et sur
une extension de l’offre des produits de moyenne gamme qui soit
cohérente avec les caractéristiques des marchés cibles.
4. De décliner les objectifs stratégiques pour l’artisanat de la région et de
relever les leviers puis les projets à même d’assurer leur atteinte. Ainsi,
les Parties conviennent que le PDRA de la région de Fès - Boulemane
repose sur la volonté de faire de la ville de Fès une locomotive pour le
développement national du secteur de l’artisanat et ce, tout en ciblant les
produits à fort contenu culturel et en exploitant les atouts exceptionnels de
la médina de Fès. Aussi, elles retiennent comme concept différenciateur :
« Fès, Capitale des arts traditionnels et Vitrine de l’excellence de
l’artisanat marocain ».
Section 4 : Plan d’action de l’artisanat de la région
En vue de réaliser la vision stratégique retenue pour l’artisanat de la région de
Fès – Boulemane, quatre axes structurant le plan d’action adopté ont été retenus
:
1. L’appui à la production des mono-artisans.
2. L’appui à la commercialisation des mono-artisans.
3. L’appui à la restructuration des PME.
4. La réalisation de mesures transversales.
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§1 : L’appui à la production des mono-artisans.
A. Amélioration de l’offre à partir du design
Les parties conviennent de l’importance du développement des métiers de
l’artisanat dans la région, de les enrichir et de les renouveler, afin de couvrir une
partie plus large de la population d’assurer un revenu plus élevée aux
producteurs, et de drainer de nouveaux acteurs aux métiers de l’artisanat. Tout
cela en préservant leurs authenticités culturelles.
A cet effet, le Département de l’artisanat et de l’Economie Sociale s’engage à
réaliser de nouvelles collections de produits qu’il mettra à la disposition des
artisans
B. Réalisation d’études techniques pour l’amélioration de la qualité
et des procédés de production
Les Parties conviennent du besoin de moderniser les procèdes de production de
certain métiers, afin d’assurer une production maximale et de qualité, tout en
respectant les exigences environnementales et de sécurité. Pour cela, le
Département de l’Artisanat et de l’Economie Sociale s’engage à réaliser des
études techniques portant sur les métiers du zellige, du cuir, de la dinanderie, de
la bijouterie et du draz.
C. Valorisation de la zone d’activité d’Ain Nokbi pour la dinanderie
D. Valorisation de la zone d’activité de Benjellik pour la poterie –
céramique
E. Généralisation des fours à gaz
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F. Mise en place de circuits d’approvisionnement en matières
premières
G. Conduite d’une étude de réorientation et de sauvegarde des
métiers en difficulté
H. Mise en place d’un programme de certification des produits
§2 : L’appui à la commercialisation des mono-artisans.
1. Augmentation des espaces dédiés à la commercialisation des produits
d’Artisanat.
2. Promotion des produits et des espaces de vente de l’artisanat et facilitation
de l’acte d’achat.
§3 : L’appui à la restructuration des PME.
1. Appui à la mise à niveau des PME existantes
2. Appui à la création de nouvelles PME
3. Création d’une nouvelle zone d’activité dédiée aux PME de l’artisanat de
la région
§4 : La réalisation de mesures transversales
1. Promotion
2. Formation
3. Des services complémentaires aux mono-artisans
4. Organisation institutionnelle
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L'art marocain peut être classé en deux catégories : le citadin et le rural. L'art
citadin est imprégné de traditions importées d'Orient ou encore de l'Espagne
musulmane. L'influence orientale se voit notamment dans les tapis, les étoffes et
les broderies alors que l'apport andalou se perçoit encore dans les arts de la
céramique, du métal, du bois et du cuir. Les arts ruraux ou berbères ont un
aspect plus "primitif". Les objets ont souvent une fonction utilitaire: mobilier,
outils, ustensiles indispensables à la vie quotidienne et quelques parures pour les
fêtes de la communauté.
Chapitre I : L’art dinandier
Section 1 : Présentation de la ville d’origine
▪ Médina de Fès
La plus belle et la plus envoûtante médina du Maroc est un labyrinthe de 9.500
rues et d’un millier d’impasses grouillantes de petits marchands guidant leur âne
chargé de marchandises. Les souks de Fès y regorgent de victuailles en tout
genre ou abritent divers corps de métiers. Parmi ses souks, il y a Seffarine : Une
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jolie place ombragée au centre de Fès, où les dinandiers laissent résonner le bruit
du métal qu'ils façonnent.
Sans cet artisanat des milliers de familles seraient condamnées à la pauvreté et
cela signerait la fin de cette extraordinaire agitation des souks qui donne aux
flâneurs dont tous les sens sont en éveil une sensation de vertige et cette
impression de plonger dans le passé du Royaume.
Section 2 : Présentation des produits
§2 : La dinanderie
C´est une des spécialités de la ville de Fès. Les artisans font fondre et couler le
cuivre, puis le martèlent ou le cisèlent pour fabriquer des plateaux ronds
"Soigni", des bouilloires, des théières, des boîtes à thé et sucre, des chandeliers,
les casseroles ou des fontaines en cuivre comme en Auvergne, ou encore les
moules. Le dinandier fabrique des objets utilitaires et décoratifs par martelage à
partir d'une feuille de cuivre, d'étain ou de fer-blanc.
§3 : Les luminaires
Produits fascinants fruits du géni et savoir-faire des Maâllems marocains; des
articles divers et uniques qui mêlent tradition et modernité d'un artisanat
revisité. Fabriquées à la main par des artisans marocains, peintes ou décorées de
motifs.., ces luminaires uniques sont de véritables pièces de décoration, avec des
styles très variés qui s'adaptent à tous types d'intérieurs. Elles vous apporteront
l’ambiance chaleureuse du Maroc à travers ses couleurs, motifs et design qui
mêle tradition et modernité.
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Chapitre II : L’art du tapis
Section 1 : L’origine de la tapisserie
L'origine de la tapisserie remonte à la nuit des temps. Utilisé à la fois comme
objet de protection contre le froid mais aussi comme objet d'art à part entière, on
peut considérer qu'au Maroc deux familles de tapis se distinguent :
✓ les tapis citadins (soumis à l'estampillage) : Les tapis citadins,
d'inspiration orientale, sont une création beaucoup plus récente. On ne les
trouve que dans les régions de Rabat et Médiouna. Ornés de motifs en
forme d'étoile et de dessins géométriques et floraux sur fond uni, ils
arborent la couleur rouge et rose pour leur donner un côté plus traditionnel
et le bleu pour un aspect plus moderne.
✓ les tapis ruraux : Appelés plus communément tapis berbères, ils sont
l'œuvre d'une activité familiale ancestrale. Pour sauvegarder les traditions,
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des coopératives et des écoles se sont spécialisées dans la formation de la
population et dans l'aide à la création. Ainsi, les tapis en laine du Moyen-
Atlas, très grands et très épais, affichent un fond rouge ou blanc auquel se
juxtaposent d'autres couleurs et sont ornés de losanges, de rectangles et de
chevrons.
Les tapis du Maroc Oriental (Taourirt-Oujda) présentent un fond
généralement rouge sur lequel se superposent des dessins verts et bleus.
Enfin, les tapis du Haut-Atlas et de Ouarzazate sont plus petits et ont un
tissage beaucoup plus fin. Ils présentent des tons assez chauds : orange,
jaune ou rouge et leur fond est souvent noir.
L'art du tapis s'est enrichi de toutes les créations dues aux artisans des
différentes populations et des multiples dynasties qui se sont succédées. Ainsi,
chaque tapis, même contemporain, est à la fois porteur d'une tradition millénaire
et œuvre de création singulière. Chaque région marocaine confectionne des
tapis possédant des caractéristiques propres. Variant selon les grosseurs et les
couleurs, la fabrication de tapis est une tradition populaire au Maroc. Seulement
les meilleurs matériaux sont utilisés et cela justifie, en partie, le coût élevé de
ces œuvres. Les tapis noués sont des plus populaires et proviennent d'un peu
partout. Ce qui les rendent tous originaux et intriguant est la signification des
motifs qu'ils présentent.
Section 2 : Présentation de la tapisserie
Parmi les réalisations artisanales du sud marocain, le tissage de la laine et des
tapis est peut être une des plus anciennes. Ce savoir est encore très souvent
transmis par filiation féminine, de mère à fille, les hommes agissant davantage
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dans la commercialisation de ces fameux tazerbit comme on les nomme dans les
régions de l’Atlas ou du sud marocain. Les jeunes filles doivent mémoriser très
tôt les techniques de ce savoir- faire ainsi que les motifs qui les composent.
Dans le sud marocain les tapis berbères, souvent de petite taille, se reconnaissent
par leurs motifs toujours de forme géométrique, souvent de conception abstraite,
certains pouvant faire penser au tifinagh, l’alphabet berbère.
Assortis de couleurs vives souvent, orange, bleu, brun, vert, rouge, leur palette
est large. C’est dans le Haut Atlas et dans la région d’Ouarzazate qu’ils sont
majoritairement fabriqués.
Les plus connus et recherchés, les ‘ouzguidas’ sont tissés manuellement à Aït
Ouaouzguit, petit douar un peu à l’écart de la N10, dans les contreforts orientaux
du massif du Siroua, entre Taznekhat et Aït Benhaddou. Au fil des ans ce petit
village semi montagnard a acquis une renommée internationale pour la qualité
de ses réalisations.
Le tissage a donc toujours eu une importance énorme, mais pas seulement pour
la confection des tapis. Primordial, le tissage sert depuis des temps
immémoriaux à la fabrication des habits, bonnets, djellabas, tuniques chaudes.
Le tissage s’il rentre aussi pour une part dans la fabrication des khaïmas est un
art essentiel pour l’élaboration des ‘hanbal’, plus fins et plus légers que les tapis,
en général de tons vifs, souvent rouges associés à des teintes jaunes et brunes, ils
sont issus de laine pure de dromadaire, de chèvre ou de mouton et sont utilisés
comme couverture, drap épais ou tenture murale pour la décoration.
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Depuis quelques années, pour faire face à l’invasion du ‘made in china pas
cher’, un vaste programme de développement de coopératives ou de
regroupements d’artisans a vu le jour. Ainsi dans de nombreuses villes, des
marchés artisanaux ont ouvert leurs portes permettant d’avoir une plus grande
visibilité en dehors des souks traditionnels souvent logés dans les médinas des
grandes agglomérations.
Chapitre III : Le travail du cuir
Section 1 : Présentation des origines du cuir
Le cuir marocain est réputé depuis des siècles à travers le monde. C'est d'ailleurs
au XIVe siècle que l'on commence à entendre parler du “maroquin”, mot qui
désigne le cuir de chèvre et de mouton provenant du Maroc.
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Le travail du cuir est une tradition liée à de nombreuses villes du Royaume telles
que Fès, Meknès, Marrakech, Rabat, Tétouan, Tanger, d'où provient la moitié de
la production de cuir. Avec le temps, cette tradition du travail du cuir a perduré
puisqu'on retrouve encore aujourd'hui des quartiers entiers avec des cuves
colorées, où de nombreux tanneurs s'activent comme à Fès et Marrakech et qui
offrent un spectacle assez extraordinaire.
Depuis des siècles, les tanneurs exercent leur métier dans la Médina de Fès.
Vers 1325, Ali Ibn Abi Zar dans son inventaire dans Rawd al Qirtass notait la
présence de 86 tanneries en Médina. Cette activité est toujours vivante dans au
moins trois sites dont le principal est la tannerie Chouara. Environ un millier de
tanneurs y travaillent. Leur travail très dur consiste à transformer la peau de
chèvre, de mouton, de veau et dans une moindre mesure de vache en cuir souple
et imputrescible.
Section 2 : Quelques informations utiles dans le travail du
cuir à Fès
§1 : Les étapes pour la production du cuir
✓ La première étape : Préparation de la peau pour le tannage
Tout d’abord, il faut enlever tous les poils et les résidus de chair et de
graisse de la peau brute en utilisant de la chaux et de la fiente de pigeons.
Le son de blé sert à «éponger» les produits précédents, tout en
assouplissant la peau.
✓ La seconde étape, le tannage, est effectuée avec de l’écorce de mimosas
ou de chêne de Kénitra, ou du takaout (galle de tamaris).
28. Page26
La description des différentes phases de transformation peut paraître répétitive
mais par respect pour tous ces artisans qui ont bien voulu me présenter leur
travail difficile, rarement mis en valeur et pourtant si noble, je vais essayer de
rapporter le plus fidèlement possible ce qu’ils m’ont expliqué.
§2 : Quelques types de peau subit à un traitement spécifique
▪ La peau de mouton
La peau délainée est plongée dans un bac « M’jiar » plein d’eau de chaux
pendant 4 jours. Puis elle est lavée, mise pendant une nuit dans un bain avec de
la fiente de pigeons. Après un nouveau lavage, elle passe deux nuits dans du son
de blé mouillé. C’est la fin du « travail de rivière ».
Le tannage se fait avec de l’écorce de mimosas pendant 4 jours. C’est à ce stade
qu’une grande partie des peaux sont teintes en rouge grâce à l’ajout d’un
colorant artificiel.
Ces peaux sont ensuite transportées à dos d’âne hors de la ville pour être séchées
sur les collines environnantes. De retour au quartier des Tanneurs, elles sont
assouplies avec un tampon en crin végétal. Ce cuir tendre est utilisé pour la
petite maroquinerie, les poufs, le cuir écru : la basane qui sert pour la doublure
des babouches.
▪ La peau de vachette :
La peau brute arrive sèche et salée. Le premier travail du tanneur est de la
plonger dans de l’eau pour la réhydrater et la dessaler. Commence ensuite le
travail de rivière : un bain de chaux de 8 jours suivi d’un lavage, puis d’un bain
de fiente de pigeons pendant 2 à 3 jours, d’un autre lavage et enfin un bain de
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son de blé pendant 3 jours.
Le tannage se fait avec de l’écorce de mimosas pendant 20 jours.
Ces peaux sont accrochées aux murs de la tannerie pour sécher. Avant d’être
vendues à la criée au marché des peaux finies pour la fabrication de sacs, de
valises ou de ceintures, ces peaux sont assouplies avec une sadriya, lame
incurvée montée sur un manche sur lequel l’artisan pèse de tout son poids.
Chapitre VI : Poterie et céramique
Traditionnellement à vocation domestique et pour la conservation des aliments,
des olives, du beurre, des viandes épicées, la production artisanale de poterie
cuite au four était réalisée à partir d’argile blanche. Plats, cruches, saladiers,
tajines étaient alors simplement décorés avec des motifs en henné reproduits
manuellement.
Le village de Tamegroute dans la vallée du Drâa est un de ces dépositaires de ce
savoir traditionnel. Regroupés à l’extérieur du village, ces artisans ont leurs
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ateliers dans de petites maisons basses en pisé, aux murs percés pour assurer une
bonne aération de la chaleur procurée par leurs vieux fours.
Après un modelage de l’argile, celle-ci est cuite une première fois, la coloration
s’obtiendra ensuite à partir d’oxydes de métaux qui seront étalés sur le fond
blanc de l’argile, une deuxième cuisson en assurera la fixation.
Pour donner ces couleurs vives, le céramiste se servira de chrome pour le jaune,
de cobalt pour le bleu, de cuivre pour le vert et de manganèse pour le brun. Ainsi
garnis, ces objets : vases, saladiers, tajine, plats seront davantage utilisés pour la
décoration, les familles marocaines préférant utiliser les poteries ‘beldi’, sans
ajouts colorants pour un usage purement alimentaire.