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ROBERT BRESSON – AU
HASARD BALTHAZAR – 1966
A very nostalgic film from France nearly 60 years ago. Remember – in fact, most of you can’t –
just after the reelection of de Gaulle as President of the Republic. We are in a village or small town
in a rural area close to a border famous for smuggling goods one way or the other. A young
donkey is born and is still fed by its mother. It is taken away to start working on the farm of a big
landowner. The land and the farm are taken care of by a schoolteacher, his wife, and their
daughter. Everyone in this village is characterized by cheating in one way or another to do
something, mostly to make some money easily, meaning stealing, smuggling cigarettes or
perfumes, or even some other ways that are not really mentioned, kind of terrorizing or
blackmailing people with rumors.
The schoolteacher “inherits” the land and farm he had been taken care of, though it does not
seem quite correct, well, legal things are not always ethical. His daughter Marie is some kind of
targeted prize by the boys of the village. The one she had a connection with when they were under
ten during the summer when that other boy, Jacques came with his family for the vacation. Some
said this community is characterized by constant jealousy between people. Jealousy is not really
the word I would use. It is rather envy, greed, possessiveness, and mental cannibalism, to get what
other people have and you haven’t. Jealousy can be an emotion coming from love and even
passion. But this greedy appropriation of what others have, money, land, women, children, and
here a donkey, can lead to hatred, rivalry, and even the attempt to eliminate the competitors. This
atmosphere still exists in rural areas.
The donkey is the symbol of this blind alley shortsightedness because it is the only living being
here who is faithful, mostly obedient, hard-working, and easy-going when beaten or mistreated. It
does know how to forgive the sins of others, here of all the humans around it. Only the girl, Marie,
the daughter of the schoolteacher can love it, but she cannot protect It. And it dies one day in the
mountains, of old age, of a bullet wound, and overwork, surrounded by sheep all around him and a
couple of dogs to take care of the flock. It is sad to see its end among animals that do not care for
it, who have never done anything on their own initiative, and that are suffering from this total lack of
freedom or autonomy, just like it. We are the donkeys of this big flock of human slaves that
surround us.
Dr. Jacques COULARDEAU
VERSION FRANÇAISE
Un film très nostalgique venu de France il y a près de 60 ans. Rappelez-vous – en fait, la
plupart d’entre vous ne le peuvent pas – juste après la réélection de de Gaulle à la présidence de
la République. Nous sommes dans un village ou une petite ville d’une zone rurale proche d’une
frontière réputée pour la contrebande de marchandises dans un sens ou dans l’autre. Un jeune
âne naît et est encore nourri par sa mère. On l'enlève pour commencer à travailler dans la ferme
d'un grand propriétaire terrien. La terre et la ferme sont entretenues par un instituteur, sa femme et
leur fille. Tout le monde dans ce village se caractérise par sa tricherie d'une manière ou d'une
autre pour faire quelque chose, principalement pour gagner de l'argent de manière facile, c'est-à-
dire voler, faire passer clandestinement des cigarettes ou des parfums, ou même d'autres
manières qui ne sont pas vraiment mentionnées, en quelque sorte par exemple terroriser. ou faire
chanter les gens avec des rumeurs.
L'instituteur « hérite » de la terre et de la ferme dont il s'est occupé, même si cela ne semble
pas tout à fait correct, mais bon, les choses juridiques ne sont pas toujours éthiques. Sa fille Marie
est une sorte de prix, la récompense convoitée par les garçons du village. Celui avec qui elle avait
eu une relation lorsqu'ils avaient moins de dix ans, pendant l'été, lorsque cet autre garçon,
Jacques, venait en vacances avec sa famille. Certains ont dit que cette communauté se
caractérise par une jalousie constante entre les gens. La jalousie n’est pas vraiment le mot que
j’utiliserais. Il s’agit plutôt d’envie, d’avidité, de possessivité, de cannibalisme mental, pour obtenir
ce que les autres ont et ce que vous n’avez pas. La jalousie peut être une émotion provenant de
l’amour et même de la passion. Mais cette appropriation avide de ce que possèdent les autres, de
l'argent, de la terre, des femmes, des enfants, et ici un âne, peut conduire à la haine, à la rivalité et
même à la tentative d'élimination des concurrents. Cette atmosphère existe encore dans nos
zones rurales.
L'âne est le symbole de cette impasse car il est le seul être vivant ici qui soit fidèle, plutôt
obéissant, travailleur, sans réaction vive lorsqu'il est battu ou maltraité. Il sait pardonner les péchés
des autres, ici de tous les humains qui l'entourent. Seule la fille de l'instituteur, Marie, est capable
de l'aimer mais elle ne peut pas le protéger. Et il meurt un jour dans les montagnes, de vieillesse,
d'une blessure par balle et de surmenage, entouré de moutons tout autour de lui et d'un couple de
chiens pour s'occuper du troupeau. Il est triste de voir sa fin parmi des animaux qui n'en ont cure,
qui n'ont jamais rien fait de leur propre initiative et qui souffrent, tout comme lui, de ce manque
total de liberté ou d'autonomie. Nous sommes les ânes de ce grand troupeau d’esclaves humains
qui nous entourent.
Dr Jacques COULARDEAU
JERZY SKOLIMOWSKI –
EO – 2022
What do you want me to say about this film that has practically no dialogue at all? The
rewriting of the Grimm Brothers’ fairy tales but this time animals don’t speak at all. So, we have to
imagine what they may feel, experience, want to say or express. Most of them have little to say,
but the donkey, I mean the ass has a lot to say because he has done a lot of things on his semi-
free path, his half-chosen pilgrimage through life because it is a pilgrimage to a sacred
mausoleum, an aceldama of perdition. This ass is a new Don Quixote fighting against paper
recollections and evanescent experiences to find some peace in a world of utter violence, utmost
dumbness, and uttermost vanity.
The landscapes are beautiful, the drone trips in the forest or down a small mountain river, or
just over a vast territory as if the poor ass were able to fly are quite fascinating. This animal has a
memory, good for him, and it comes in red, that’s even better since that makes him a Republican in
the US and a Revolutionary in Europe. He remembers his contact with people, with one single
person, in fact, the woman who tamed him for her circus act, and she was dressed in red then.
Nothing Republican or Revolutionary after all.
The society that is bombarded onto us is hateful, obnoxious, valueless, and absurd. The only
pleasure there is on this earth is to get drunk on all occasions that come up as an excuse, a
football match, or anything else indeed, though altogether there are not very many such
opportunities. The gregarious spirit of human beings is not much different from the gregarious spirit
of the cows led to the slaughterhouse: submission and acceptance, obedience and painkillers to
survive five more minutes. The only difference between the herd in the street and the herd going
down the ramp into the slaughterhouse is that the former thinks they are free and driving the latter
though the latter just follow the road. The cows know their life is just kept alive as long as they can
produce their pound of flesh for the former. Then cows are just as blind and submissive to their fate
and masters, from birth to death. The humans in the street are totally oblivious to their fate and
they make it shorter and more painful just for the fun of a moment of change, a cigarette maybe a
fight, or a moment of pleasure at the expense of someone they can beat up blissfully, or like the
plates the poor Huppert breaks with no reason whatsoever. Incest has a price, Ma’am.
Dr. Jacques COULARDEAU
VERSION FRANÇAISE
Que voulez-vous que je dise de ce film qui ne contient pratiquement aucun dialogue ?
Réécriture des contes de fées des frères Grimm mais cette fois les animaux ne parlent pas du tout.
Il faut donc imaginer ce qu’ils peuvent ressentir, vivre, vouloir dire ou exprimer. La plupart d'entre
eux ont peu à dire, mais le bourricot, je veux dire l'âne, a beaucoup à dire parce qu'il a fait
beaucoup de choses sur son chemin semi-libre, son pèlerinage à moitié choisi dans la vie parce
que c'est un pèlerinage vers un mausolée sacré, un Haqeldemah de perdition. Cet âne est un
nouveau Don Quichotte luttant contre des souvenirs en papier et des expériences de pacotille pour
trouver un peu de paix dans un monde de violence totale, de stupidité absolue et de vanité sans
rédemption.
Les paysages sont magnifiques, les balades en drone dans la forêt ou sur une petite rivière de
montagne, ou juste au-dessus d'un vaste territoire comme si le pauvre âne était capable de voler
sont assez fascinantes. Cet animal a une mémoire, tant mieux pour lui, et elle est de couleur
rouge, c'est encore mieux puisque cela fait de lui un républicain aux Etats-Unis et un
révolutionnaire en Europe. Il se souvient de son contact avec les gens, avec une seule personne
en fait, la femme qui l'avait apprivoisé pour son numéro de cirque, et elle était alors vêtue de
rouge. Rien de républicain ou de révolutionnaire après tout.
La société que l’on nous bombarde zen pleine face est haineuse, odieuse, sans valeur et
absurde. Le seul plaisir qu'il y ait sur cette terre est de s'enivrer à toutes les occasions qui viennent
comme des excuses, un match de football ou quoi que ce soit d'autre, même si, au total, ces
occasions ne sont pas très nombreuses. L'esprit grégaire des êtres humains n'est pas très
différent de l'esprit grégaire des vaches conduites à l'abattoir : soumission et acceptation,
obéissance et analgésiques pour survivre encore cinq minutes. La seule différence entre le
troupeau dans la rue et le troupeau qui descend la rampe vers l'abattoir est que le premier se croit
libre et qu’il conduit le second qui se contente de suivre la route. Les vaches savent que leur vie
est maintenue en vie tant qu'elles peuvent produire leur livre de chair pour les gensses du premier
troupeau. Alors les vaches sont tout aussi aveugles et soumises à leur sort et à leurs maîtres, de
la naissance à la mort. Les humains dans la rue sont totalement inconscients de leur sort et le
rendent plus court et plus douloureux juste pour le plaisir d'un moment de changement, une
cigarette peut-être une bagarre, ou un moment de plaisir aux dépens de quelqu'un qu'ils peuvent
tabasser avec jouissance, tout comme les assiettes que la pauvre Huppert casse sans aucune
raison. Vous savez, l'inceste a un prix, Madame, savez-vous.
Dr Jacques COULARDEAU
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  • 2. ROBERT BRESSON – AU HASARD BALTHAZAR – 1966 A very nostalgic film from France nearly 60 years ago. Remember – in fact, most of you can’t – just after the reelection of de Gaulle as President of the Republic. We are in a village or small town in a rural area close to a border famous for smuggling goods one way or the other. A young donkey is born and is still fed by its mother. It is taken away to start working on the farm of a big landowner. The land and the farm are taken care of by a schoolteacher, his wife, and their daughter. Everyone in this village is characterized by cheating in one way or another to do something, mostly to make some money easily, meaning stealing, smuggling cigarettes or perfumes, or even some other ways that are not really mentioned, kind of terrorizing or blackmailing people with rumors. The schoolteacher “inherits” the land and farm he had been taken care of, though it does not seem quite correct, well, legal things are not always ethical. His daughter Marie is some kind of targeted prize by the boys of the village. The one she had a connection with when they were under ten during the summer when that other boy, Jacques came with his family for the vacation. Some said this community is characterized by constant jealousy between people. Jealousy is not really the word I would use. It is rather envy, greed, possessiveness, and mental cannibalism, to get what other people have and you haven’t. Jealousy can be an emotion coming from love and even passion. But this greedy appropriation of what others have, money, land, women, children, and here a donkey, can lead to hatred, rivalry, and even the attempt to eliminate the competitors. This atmosphere still exists in rural areas. The donkey is the symbol of this blind alley shortsightedness because it is the only living being here who is faithful, mostly obedient, hard-working, and easy-going when beaten or mistreated. It does know how to forgive the sins of others, here of all the humans around it. Only the girl, Marie, the daughter of the schoolteacher can love it, but she cannot protect It. And it dies one day in the mountains, of old age, of a bullet wound, and overwork, surrounded by sheep all around him and a couple of dogs to take care of the flock. It is sad to see its end among animals that do not care for it, who have never done anything on their own initiative, and that are suffering from this total lack of freedom or autonomy, just like it. We are the donkeys of this big flock of human slaves that surround us. Dr. Jacques COULARDEAU
  • 3. VERSION FRANÇAISE Un film très nostalgique venu de France il y a près de 60 ans. Rappelez-vous – en fait, la plupart d’entre vous ne le peuvent pas – juste après la réélection de de Gaulle à la présidence de la République. Nous sommes dans un village ou une petite ville d’une zone rurale proche d’une frontière réputée pour la contrebande de marchandises dans un sens ou dans l’autre. Un jeune âne naît et est encore nourri par sa mère. On l'enlève pour commencer à travailler dans la ferme d'un grand propriétaire terrien. La terre et la ferme sont entretenues par un instituteur, sa femme et leur fille. Tout le monde dans ce village se caractérise par sa tricherie d'une manière ou d'une autre pour faire quelque chose, principalement pour gagner de l'argent de manière facile, c'est-à- dire voler, faire passer clandestinement des cigarettes ou des parfums, ou même d'autres manières qui ne sont pas vraiment mentionnées, en quelque sorte par exemple terroriser. ou faire chanter les gens avec des rumeurs. L'instituteur « hérite » de la terre et de la ferme dont il s'est occupé, même si cela ne semble pas tout à fait correct, mais bon, les choses juridiques ne sont pas toujours éthiques. Sa fille Marie est une sorte de prix, la récompense convoitée par les garçons du village. Celui avec qui elle avait eu une relation lorsqu'ils avaient moins de dix ans, pendant l'été, lorsque cet autre garçon, Jacques, venait en vacances avec sa famille. Certains ont dit que cette communauté se caractérise par une jalousie constante entre les gens. La jalousie n’est pas vraiment le mot que j’utiliserais. Il s’agit plutôt d’envie, d’avidité, de possessivité, de cannibalisme mental, pour obtenir ce que les autres ont et ce que vous n’avez pas. La jalousie peut être une émotion provenant de l’amour et même de la passion. Mais cette appropriation avide de ce que possèdent les autres, de l'argent, de la terre, des femmes, des enfants, et ici un âne, peut conduire à la haine, à la rivalité et même à la tentative d'élimination des concurrents. Cette atmosphère existe encore dans nos zones rurales. L'âne est le symbole de cette impasse car il est le seul être vivant ici qui soit fidèle, plutôt obéissant, travailleur, sans réaction vive lorsqu'il est battu ou maltraité. Il sait pardonner les péchés des autres, ici de tous les humains qui l'entourent. Seule la fille de l'instituteur, Marie, est capable de l'aimer mais elle ne peut pas le protéger. Et il meurt un jour dans les montagnes, de vieillesse, d'une blessure par balle et de surmenage, entouré de moutons tout autour de lui et d'un couple de chiens pour s'occuper du troupeau. Il est triste de voir sa fin parmi des animaux qui n'en ont cure, qui n'ont jamais rien fait de leur propre initiative et qui souffrent, tout comme lui, de ce manque total de liberté ou d'autonomie. Nous sommes les ânes de ce grand troupeau d’esclaves humains qui nous entourent. Dr Jacques COULARDEAU
  • 4. JERZY SKOLIMOWSKI – EO – 2022 What do you want me to say about this film that has practically no dialogue at all? The rewriting of the Grimm Brothers’ fairy tales but this time animals don’t speak at all. So, we have to imagine what they may feel, experience, want to say or express. Most of them have little to say, but the donkey, I mean the ass has a lot to say because he has done a lot of things on his semi- free path, his half-chosen pilgrimage through life because it is a pilgrimage to a sacred mausoleum, an aceldama of perdition. This ass is a new Don Quixote fighting against paper recollections and evanescent experiences to find some peace in a world of utter violence, utmost dumbness, and uttermost vanity. The landscapes are beautiful, the drone trips in the forest or down a small mountain river, or just over a vast territory as if the poor ass were able to fly are quite fascinating. This animal has a memory, good for him, and it comes in red, that’s even better since that makes him a Republican in the US and a Revolutionary in Europe. He remembers his contact with people, with one single person, in fact, the woman who tamed him for her circus act, and she was dressed in red then. Nothing Republican or Revolutionary after all. The society that is bombarded onto us is hateful, obnoxious, valueless, and absurd. The only pleasure there is on this earth is to get drunk on all occasions that come up as an excuse, a football match, or anything else indeed, though altogether there are not very many such opportunities. The gregarious spirit of human beings is not much different from the gregarious spirit of the cows led to the slaughterhouse: submission and acceptance, obedience and painkillers to survive five more minutes. The only difference between the herd in the street and the herd going down the ramp into the slaughterhouse is that the former thinks they are free and driving the latter though the latter just follow the road. The cows know their life is just kept alive as long as they can produce their pound of flesh for the former. Then cows are just as blind and submissive to their fate and masters, from birth to death. The humans in the street are totally oblivious to their fate and they make it shorter and more painful just for the fun of a moment of change, a cigarette maybe a fight, or a moment of pleasure at the expense of someone they can beat up blissfully, or like the plates the poor Huppert breaks with no reason whatsoever. Incest has a price, Ma’am. Dr. Jacques COULARDEAU
  • 5. VERSION FRANÇAISE Que voulez-vous que je dise de ce film qui ne contient pratiquement aucun dialogue ? Réécriture des contes de fées des frères Grimm mais cette fois les animaux ne parlent pas du tout. Il faut donc imaginer ce qu’ils peuvent ressentir, vivre, vouloir dire ou exprimer. La plupart d'entre eux ont peu à dire, mais le bourricot, je veux dire l'âne, a beaucoup à dire parce qu'il a fait beaucoup de choses sur son chemin semi-libre, son pèlerinage à moitié choisi dans la vie parce que c'est un pèlerinage vers un mausolée sacré, un Haqeldemah de perdition. Cet âne est un nouveau Don Quichotte luttant contre des souvenirs en papier et des expériences de pacotille pour trouver un peu de paix dans un monde de violence totale, de stupidité absolue et de vanité sans rédemption. Les paysages sont magnifiques, les balades en drone dans la forêt ou sur une petite rivière de montagne, ou juste au-dessus d'un vaste territoire comme si le pauvre âne était capable de voler sont assez fascinantes. Cet animal a une mémoire, tant mieux pour lui, et elle est de couleur rouge, c'est encore mieux puisque cela fait de lui un républicain aux Etats-Unis et un révolutionnaire en Europe. Il se souvient de son contact avec les gens, avec une seule personne en fait, la femme qui l'avait apprivoisé pour son numéro de cirque, et elle était alors vêtue de rouge. Rien de républicain ou de révolutionnaire après tout. La société que l’on nous bombarde zen pleine face est haineuse, odieuse, sans valeur et absurde. Le seul plaisir qu'il y ait sur cette terre est de s'enivrer à toutes les occasions qui viennent comme des excuses, un match de football ou quoi que ce soit d'autre, même si, au total, ces occasions ne sont pas très nombreuses. L'esprit grégaire des êtres humains n'est pas très différent de l'esprit grégaire des vaches conduites à l'abattoir : soumission et acceptation, obéissance et analgésiques pour survivre encore cinq minutes. La seule différence entre le troupeau dans la rue et le troupeau qui descend la rampe vers l'abattoir est que le premier se croit libre et qu’il conduit le second qui se contente de suivre la route. Les vaches savent que leur vie est maintenue en vie tant qu'elles peuvent produire leur livre de chair pour les gensses du premier troupeau. Alors les vaches sont tout aussi aveugles et soumises à leur sort et à leurs maîtres, de la naissance à la mort. Les humains dans la rue sont totalement inconscients de leur sort et le rendent plus court et plus douloureux juste pour le plaisir d'un moment de changement, une cigarette peut-être une bagarre, ou un moment de plaisir aux dépens de quelqu'un qu'ils peuvent tabasser avec jouissance, tout comme les assiettes que la pauvre Huppert casse sans aucune raison. Vous savez, l'inceste a un prix, Madame, savez-vous. Dr Jacques COULARDEAU