Personne ne saurait se mettre en travers de la route de ce petit notable de robe diplômé qui veut un moulin coûte que coûte. Tant pis pour les ploucs qui osent vouloir le garder pour leur propre usufruit et résidence.
Entrez dans la criminalité des petites villes de province, qui plus est montagneuse.
2. L’ENFANT DE LA COLÈRE
Vanessa CHEVALLIER
Vanessa Chevallier vous fera peur à en pleurer, à la
Toussaint, à la Noël ou à la Saint Jean, et pire encore à
Pâques et à l’Assomption.
Quelque part dans les contreforts de quelque montagne ou
dans quelque moyenne montagne, une petite ville de province,
capitale de sa petite région et se targuant d’une université, de
quelques administrations préfectorales, avec une gare, des
relations ferroviaires régulières, la promesse d’un TGV un de ces
beaux jours qu’il fera quand le mauvais temps sera fini, on est loin
des métropoles, même si parfois on se croit être une métropole, au
moins locale.
Tout autour de cette métropole locale des petites villes de
quelques centaines ou milliers d’habitants donc l’activité principale
est l’agriculture et depuis quelques années les industries fondées
sur l’informatique et l’intelligence artificielle qui ne nécessitent
qu’un plat à barbe pour une relation satellite, des petites villes qui
vivent leur train-train quotidien et hebdomadaire, essayant de
sauver leur patrimoine ancien, au moins roman et gothique, parfois
gallo-romain ou celtique, et même parfois préglaciaire, avec des
grottes de Cro-Magnon ou des Gravettiens, et même à côté,
marginalement quelques reste Néanderthaliens.
Et les rivières ont des moulins à eau depuis les Bénédictins et
la révolution verte du 10ème siècle après la réforme religieuse du 9ème
siècle. Cela donne des populations parfois très anciennes et
attachées à des traditions, des coutumes, des droits de passage et
des droits d’usage. N’est pas un notable qui veut, et le médecin ou
le pharmacien sont bien des notables mais ils n’ont rien à voir avec
les vrais notables qui sont dans ces terres, enracinés et même
parfois plus qu’enracinés, depuis cinq ou six siècles, pérennisés
par la Révolution Française.
Imaginez un de ces nouveaux riches, de ces nouveaux
notables, de cette notabilité de robe médicale ou pharmacienne,
3. confrontée à des propriétaires de moulins, de châteaux, de
chapelles castrales, et même d’églises ou d’abbayes, au moins de
morceaux d’abbayes achetés dans les années 1790s comme biens
nationaux dont la vente a financé les guerres révolutionnaires et
plus tard les guerres napoléoniennes. Pour déblayer le terrain que
tel ou tel nouveau venu veut s’approprier il faudra de la patience ou
bien une élimination des récalcitrants par des moyens radicaux.
Bienvenue dans le pays des héritages, des héritiers et des
hérédités séculaires et ne plaisantez pas avec leurs biens, même
s’ils crèvent parfois la dalle. Leur dignité est dans leur lopin de terre
et dans leurs quatre murs vieux parfois de dix siècles.
Entrez dans l’univers de Vanessa Chevallier qui fait preuve de
retenue et même de respect devant ces communautés aussi
revêches et dures que le granite dont on fait les montagnes.
Dr. Jacques COULARDEAU
DEUXIÈME ÉTAPE
Esprit de clocher criminel : Ne faites pas confiance aux
enfants du Bon Dieu et encore moins à ses saints
Ne me dites pas que c’est une petite ville, ni que c’est la
montagne moyenne qui veulent ça. Sinon dans une minute vous
allez me prétendre qu’il y a des dragons dans les Pyrénées, des
loups garous dans le Massif Central et des vampires dans les Alpes.
Faites plutôt confiance à Vanessa Chevallier.
Il y a bien plus pire encore que cela dans la tête des mauvais
voisins qui s’approprient tout sur leur passage, sur leur
mitoyenneté, sur leur voisinage. Rien ne résiste à ces esprits
chagrins qui ne sont même pas criminels car ils ont le crime dans le
sang et pas dans leur matière grise ou blanche.
Ainsi de pire en pire vous descendrez dans les bas-fonds de
cette petite ville et d’un être qui se dit humain et qui est après tout
un notable local. Mais ne lui donnez pas la communion sans
confession. Il pourrait vous en coûter cher.
4. Jacques Coulardeau
Deux sœurs.
Une maison de rêve.
Un petit coin de campagne paisible.
Paisible ? Si au début de leur installation, les sœurs
Brausch pensent retrouver le domaine familial et renouer
avec leurs souvenirs d'enfance, le rêve pour elles va vite
tourner au cauchemar.
Le Mal se cache parfois dans la douceur d'un paysage,
le long d'une rivière qui vient frapper les pales d'un moulin
endormi dans la plaine. Mais le Mal peut prendre plusieurs
visages et n'est jamais celui auquel on s'attend.
SUSPENSE ET TERRITORIALITÉ
Quel bonheur de pouvoir lire un premier roman ! Et celui-ci ne
dépareille pas à ce plaisir. Il y a une certaine naïveté dans ces
personnages, deux femmes essentiellement, et un père de toute façon
qui vient juste de mourir et que les deux sœurs enterrent ensemble et
ainsi se retrouvent, l’une s’installant dans le moulin du père mais elle était
restée pas très loin, l’autre venant la rejoindre et laissant Paris derrière
elle, faisant de Paris ce qu’il est profondément, un décor temporaire pour
visiteurs toujours éclairs. Y a-t-il des Parisiens de souche, surtout quand
ils sont nés là par une sorte d’accident de parcours dans une
pérégrination sans fin ?
Mais le roman devient rapidement dans le petit village où nous
sommes, presqu’une petite ville de canton provincial écarté, le cadre
d’une sinistre querelle territoriale. C’est à toi, je le veux, tu me le donnes
où je te tue. Et tout va balancer entre un moulin ancien et un pigeonnier
tout aussi ancien, entre une cleptomane pie voleuse et un vautour
médical mangeur de chairs. Un peu d’amour pour ces deux sœurs, mais
si peu et toujours frustré par une mort soudaine. Le suspense
sentimental se double et s’enfle d’un suspense criminel.
Et le meurtrier, si ce n’est pas une meurtrière, fera feu de tout
bois, n’hésitera sur aucun investissement sanguinaire, ne reculera devant
5. aucun obstacle charnel. Qu’on s’en débarrasse et laissons au charnier le
soin de trier avec un peu d’aide de la gendarmerie. Ce cynisme assassin
est pire encore que l’envie criminelle.
Le pire étant que justice sera faite de facto mais pas de jure.
Comme on faisait au Moyen Age. Nos villages de la France profonde
n’ont toujours pas changé.
Ce qui est le plus troublant, mais aussi fascinant reste le fait que
on passe du point de vue d’une sœur à celui de l’autre sœur et qu’entre
deux l’auteure se fait redresseuse de récit pour lui donner la direction
nécessaire pour aller sinon droit au but, du moins dans la bonne
direction. Et ici et là une vue en plongée dans les profondeurs troublantes
et obscures du psychisme de ces gens biens sous tous rapports, comme
ils disent après le drame qui a surpris tout le monde tellement ces gens-
là étaient normaux. Et le pire c’est qu’ils étaient et sont toujours pour les
survivants encore plus normaux que normaux, banals comme les fours et
les moulins d’autrefois.
Dr Jacques COULARDEAU
Détails sur le produit
Format : Format Kindle
Taille du fichier : 1447 KB
Nombre de pages de l'édition imprimée : 514 pages
Utilisation simultanée de l'appareil : Illimitée
Editeur : Editions La Dondaine ; 1ère Édition : 2 juillet
2015
Vendu par : Amazon Media EU SARL
Langue : Français
ASIN : B010VYPOWI
Word Wise : Non activé
Lecteur d’écran : Pris en charge
Composition améliorée : Activée
Moyenne des commentaires client : .4.6 étoiles sur
5. 9 commentaires client
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