1. Français Langue d’Accueil donne la plume aux réfugiés
Français langue d’accueil n’est pas une école
de langue, son ambition est d’ouvrir aux réfu-
giés toutes les portes de la société et de la culture
française. C’est pourquoi ses ateliers cultu-
rels, ses actions d’insertion professionnelle for-
ment un tout avec ses ateliers sociolinguistiques.
Ouvrir ce site à l’expression directe des réfugiés est
donc une suite logique. C’est chose faite : Tous ceux
qui le souhaitent vont désormais pouvoir parler de
leur pays : Géographie, histoire, contes, légendes, sou-
venirs, cuisine, humour, etc. Ils nous donnerons aussi
à voir la France à travers leurs yeux et qui sait, si dans
le regard de ces modernes Usbek et Rika, nous ne di-
rons pas « mais comment peut-on être Français ? »
Le coordinateur de l’atelier journal s’adresse aux
réfugiés :
« Que sera Notre Journal ? c’est vous qui le déci-
derez puisque c’est vous qui l’écrirez. Un journal
fait par les réfugiés mais pour tout le monde. Vous
êtes tous différents par vos langues, vos histoires,
vos coutumes, vos croyances, mais vous êtes tous
les mêmes dans vos espérances, dans vos épreuves,
dans votre volonté de prendre votre vie en main
dans un nouveau pays sans jamais oublier le vôtre.
Chez Français langue d’accueil, on n’apprend pas
seulement le français mais à vivre tous ensemble en
France, égaux et différents. Ici un Soudanais appren-
dracommentonvitauTibetdanslesneigeséternelles,
un Tibétain découvrira les merveilleux contes tché-
tchènes,uneTchétchèneentendraleslanguesantiques
et mystérieuses de l’Éthiopie, un Éthiopien goûtera le
Kabuli Palaw (riz épicé au poulet) d’Afghanistan et un
Français devra bien reconnaître qu’il n’est pas le seul à
savoir faire de la bonne cuisine et qu’il ne connaît rien
au thé ! Ici les bénévoles apprennent, grâce à vous, un
peu mieux l’infinie richesse de la variété humaine.
Notre Journal sera l’endroit où vous raconterez vos
pays, vos histoires, vos rêves, votre humour, vos idées
pour mieux vivre, vous pourrez aussi raconter la ren-
contre parfois le choc avec la France et les Français si
étranges souvent ! Un nouveau lieu de partage et d’ap-
prentissagepourtous,réfugiés,bénévolesouvisiteurs.
Voilà le programme, maintenant c’est à vous d’écrire
la suite, vous pouvez le faire en français bien sûr, mais
aussi dans votre langue, nous ferons ensemble la tra-
duction.L’importantc’estquevouspreniezlaparole. »
NOTRE JOURNAL
2. What is the purpose of this journal? As the
main contributors, it is up to you to decide!
A journal published by refugees, but intended for all.
While you may differ in language, history, customs,
and beliefs, your aspirations and shared hardships
bring you all together. Among you, there is an un-
derlying desire to take matters into your hands
and to forge a new life in a foreign country, wi-
thout ever forgetting what you have left behind.
At Français Langue D’accueil, we do not simply learn
the French language, but rather how to live in to-
gether in harmony in France. Despite our differing
backgrounds, we are united in our shared pride of our
native culture. Here a Sudanese can learn about life
in Tibet with its eternally snow capped mountains,
a Tibetan will be mesmerized by Tchetchen tales, a
Tchetchen will discover the ancient and mysterious
languages of Ethiopia, an Ethiopian will taste the
Afghan dish Kabuli Palaw (a spicy chicken and rice
dish), and a French citizen will come to recognize
that he is not the only one who knows to cook, and
that he knows nothing about tea! Thanks to your
contributions, volunteers will obtain a new unders-
tanding of the infinite richness of human diversity.
Our journal will be a place where you can discuss your
country, your history, your dreams, your first impres-
sions of France, and your ideas for forging a better so-
ciety. It is also a place to share what may have shocked
you about France, and about French people themsel-
ves! The intention is to have this journal be a space to
where you can share your experiences, and learn from
one another: refugees, volunteers, and readers alike.
Here you have our manifesto, and now it is up to
you develop the rest! You are welcome to submit
contributions in French, but we will also accept
contributions in your native language, whichsoever
it may be, and we will then conduct the translation
together. Our aim is to have this publication repre-
sent your voice, and to allow you to take charge.
Our journal
4. NousnesommespasvenusàParisenvisite;chacunde
nousestarrivéavecunemémoirepleinedetristesses.
Bien-sûr, cela laisse une empreinte sur nos es-
prits, sur notre humeur, sur notre santé.
Pour beaucoup, ce premier moment loin du
pays natal, a été particulièrement difficile.
Le choc de l’exil et la solitude éteignaient même les
lumières de Paris. Tout semblait étrange : les gens,
la vie, la langue, les coutumes ; Nous étions perdus !
Mais le temps passe, on s’habitue. Ceux qui ne
parlaient pas français ont commencé à l’ap-
prendre, ils sont devenus plus confiants, ils se
sont faits de nouveaux amis. Ils ont de mieux
en mieux compris les coutumes de la France.
Il me semble que tout le monde est passé par
cette étape, quand on avait beaucoup de temps
mais peu à faire. Chacun a utilisé ce moment
différemment. Certains ont trouvé des points
de repère et les ont suivi. D’autres sont restés
dans l’incertitude en attente de temps meilleurs.
Pour tous cela n’était pas facile.
Ce n’est pas facile de surmonter chaque jour : se
lever, sortir, faire quelque chose.
Ce n’est pas facile de se réveiller chaque matin sans
objectif et de suivre simplement le cours de sa vie :
on ne fait qu’attendre la réponse positive ou on sait
déjà que c’est NON !
Pourtant, malgré les difficultés l’espoir ne nous
quitte pas. On a encore des rêves, pour chacun ces
rêves sont différents . Certains sont simples, cer-
tains sont compliqués mais tous sont possibles.
Pensez-y durant votre temps libre. Quel est votre
rêve ? Qui voulez-vous devenir ? Que voudriez-vous
faire ici ? Qu’avez-vous considéré comme im-
possible dans votre pays, mais que vous aimeriez
essayer ici ? Formulez votre rêve, poursuivez le
et vous verrez qu’il commence déjà à se réaliser.
Même si c’est un rêve modeste, au fil du temps en
regardant les années passées, vous comprendrez
que cela en valait la peine. Que c’était votre réus-
site, votre bonus, votre récompense pour les mau-
vaises choses que vous avez laissées derrière vous.
Bonne chance et bon courage à vous tous ; en sui-
vant ce chemin difficile, n’oubliez jamais vos rêves,
suivez les et ils seront les étoiles qui éclairent la nuit.
Rêvez, car les pensées se matérialisent.
Malika
Les pensées se matérialisent
Edito
5. Un jour, je suis arrivé à Paris. J’étais sans abri.
Quand j’ai marché dans Paris, j’ai vu beaucoup de
grands et beaux bâtiments. J’ai pensé : « les Parisiens
viventdansdegrandesmaisons!».J’étaistoujourssans
abri, j’avais rendez-vous avec mon assistante sociale de
tempsentempspourluidemanderunlogement;elledi-
sait:«Attends»etellemedonnaitunautrerendez-vous.
Finalement, j’ai eu un contact avec une associa-
tion qui s’appelle Singha. Ils ont inscrit mon nom et
mon prénom et le numéro de mon portable. J’étais
déjà très fatigué, je ne croyais pas qu’ils me rappel-
leraient mais, trois jours après, ils m’ont appelé :
ils m’ont trouvé une chambre indépendante chez
un monsieur français dans le 11ème arrondisse-
ment. La chambre est à côté de l’appartement du
monsieur, sa fille m’a donné la clé de la chambre.
Je me suis installé dans la chambre. Après quelques
jours et quelques nuits dans cette chambre, j’ai com-
pris le secret des grands et beaux bâtiments pari-
siens : il y a beaucoup de Parisiens qui vivent dans
de petites cages ; ils pensent qu’ils sont libres mais,
en réalité, de mon point de vue, ils sont en cages.
Au début, je ne parlais pas français, avec la fa-
mille qui m’hébergeait, je parlais anglais. Je détes-
tais si quelqu’un me disait : « Parle français ! », sauf
si c’était pour faire des progrès pour parler mieux
français. J’ai suivi des cours pour apprendre le fran-
çais, mais il y a beaucoup de choses que j’ai ap-
pris avec le temps. Je me suis installé très bien dans
ma petite cage (chambre), comme un vrai Parisien.
Maintenant il faut que je cherche du travail. Heureuse-
ment,j’aitrouvédutravail.SituvisàParisetsituesPa-
risien, la vie sans métro est impossible : donc, moi aus-
si, j’ai besoin de prendre le métro pour aller travailler.
Il y a beaucoup de choses à voir dans le métro :
les gens qui font la manche, les gens qui font de la
musique, les gens qui lisent des livres, les gens qui
dorment et aussi les filles qui se maquillent. Je me
demande pourquoi elles se maquillent dans le métro
mais de toute manière j’aime beaucoup les regarder
: elles utilisent un crayon pour dessiner une ligne
autour de leurs yeux et un pinceau pour mettre de
la couleur sur leurs joues. Moi, si quelqu’un me de-
mande de faire un dessin dans le métro, je ne ferai pas
un beau dessin, parce que le métro bouge trop, je fe-
rai un barbouillage. Mais les filles, elles, font un ma-
quillage très professionnel, même s’ il y a beaucoup
de monde et que le métro bouge trop. Malheureuse-
ment, quand elles ont fini leur maquillage et qu’elles
sont très belles, elles quittent le métro. Pauvre Musa !
Lematin,quandjeprendslemétropourallertravailler,
je suis pressé parce que je suis en retard. Je comprends
à ce moment pourquoi il y a des filles qui se maquillent
dans le métro : comme moi, elles sont en retard !
Le soir, quand je prends le métro pour rentrer
chez moi, je vois plein de gens avec l’air fatigué.
Quelqu’un me demande : « Est-ce que tu es fatigué ? »
Je dis : « Non ! »
Mais, quand je suis rentré chez moi, je réfléchis bien :
peut-être j’ai l’air fatigué comme les autres gens dans
le métro ?
Le matin, je suis pressé. Le soir, je suis fatigué : ainsi
je suis devenu un Parisien.
Musa
Comment je suis devenu un Parisien
6. La patrie est tout ce sans quoi nous ne pouvons pas
vivre.
Je suis heureuse que vous m’ayez donné l’occa-
sion de présenter ma petite patrie, la Géorgie.
Ma Géorgie est petite, mais elle est célèbre pour
sa belle nature. Elle est située au cœur du Cau-
case, elle est la clé du Caucase, comme l’a dé-
crite l’écrivain français Pierre Razoux dans son
livre « Histoire de la Géorgie, la clé du Caucase ».
La Géorgie est un pays de traditions riches et an-
ciennes. Chaque visiteur arrivant en Géorgie est
étonné par les traditions géorgiennes. L’Hospita-
lité en est une des valeurs les plus importantes,
comme aussi la loyauté envers un ami et la famille.
Danscepetitparadisviventdebonnespersonnes.Les
Géorgiens sont des gens très amicaux, hospitaliers et
chaleureux. En Géorgie on dit : « L’invité est Dieu ».
SOUKHOUMI
Je suis née dans une des plus belles villes, Soukhou-
mi, qui est la capitale de l’Abkhazie. Soukhoumi est
une station balnéaire de la Mer Noire, qui reçoit
des millions de touristes chaque année. Soukhoumi
est un célèbre port maritime et une ville d’eau. Il
y a beaucoup de monuments remarquables, comme
le pont de la Reine Tamar du douzième siècle.
Soukhoumi est pour moi une douleur inoubliable.
C’était vraiment un petit paradis. J’ai passé les plus
bellesannéesdemavielà-bas.Mamémoireserappelle
bien le beau ciel bleu et la mer bleue de Soukhoumi.
Je me souviens des touristes satisfaits buvant un café
sur le sable, la crème glacée que vendait la cafeteria «
Pingvin », le goût de ce qui est inoubliable pour moi.
Je me souviens de mon enfance, que j’ai passée dans
cette ville merveilleuse. Chaque soir quand notre fa-
mille allait à la mer, j’adorais m’asseoir sur la plage
et regarder le coucher du soleil. C’était incroyable.
Nous vivions dans un vrai paradis, malheureu-
sement perdu avec la guerre, et nous sommes
devenus des réfugiés dans notre propre pays.
La Géorgie
7. La vie quotidienne
Je suis allé dans une association à Paris, pour suivre
des cours de français. Mais le premier jour où je
suis arrivé, j’ai trouvé beaucoup de gens qui fai-
saient la queue devant la porte de l’association. Il y
avait plus de trente personnes. Puis parmi les gens
qui attendaient, j’ai trouvé un ancien ami que je
n’avais pas revu depuis longtemps. On a échan-
gé des salutations à la manière soudanaise (Ki-
fak anta Ya akhi zaman tauelle… ) ça veut dire :
(comment tu vas mon frère ça fait longtemps …).
Il m’a dit que j’étais arrivé en retard, et que je ne pour-
rais pas entrer parce que, dans cette association, il
n’y avait de places que pour trente étudiants, vingt-
cinq étudiants et cinq étudiantes. Je lui ai demandé
de m’expliquer toutes les règles de cette association.
Donc il me les a expliquées. Et il m’a dit qu’il fallait
venir plus tôt pour être parmi les trente étudiants.
Je lui ai demandé à quelle heure on pouvait venir.
Il m’a dit qu’il fallait venir deux heures avant la
classe, soit le matin, soit l’après-midi.
Puis je suis rentré chez moi.
Le jour suivant était un mercredi, je me suis réveillé à
quatre heures du matin pour me préparer. Je me suis
levé à quatre heures trente, je me suis brossé les dents,
je me suis douché et je me suis habillé. Ce jour là, j’ai
pris le petit-déjeuner à cinq heures trente. Je suis sorti
à cinq heures quarante, je suis allé à la gare, j’ai pris
le train à six heures de Corbeil Essonnes à Paris Gare
du Nord. Je suis arrivé devant la porte de l’associa-
tion à sept heures trente pour la classe qui commen-
çait à neuf heures quinze. Mais malheureusement,
j’ai constaté que j’étais le vingt sixième et aussi qu’il
y avait trois femmes. Mon ami m’a dit que je devais
attendre parce qu’il manquait deux femmes. Si elles
n’arrivaient pas, je pourrais entrer à la place d’une
femme. J’ai accepté sa suggestion, bien qu’il fasse un
peu froid, mais j’avais envie d’apprendre le français.
J’ai patienté parce que j’avais entendu beaucoup de
bonnes choses au sujet de cette association, comme’
l’organisation d’activités, les façons d’étudier et les re-
lations des professeurs avec leurs étudiants, et cela me
plaisait beaucoup. Pendant que je faisais la queue; je
réfléchissais en silence (c’est très difficile d’attendre
deux heures dans une queue ! Ah oui il faut être fort !
Soudain, une femme est sortie de la porte d’asso-
ciation. Elle était maigre et âgée mais elle avait l’air
courageuse, chaleureuse et adorable. Elle nous a dit
: « Ah ! vous êtes nombreux ! ». Je lui ai dit : « Oui
bien-sûr, nous sommes nombreux. Mais en tout cas je
suis le vingt-sixième est-ce que je peux entrer ? ». Elle
m’a dit : « Non, ce n’est pas possible il faut venir plus
tôt, soit le matin soit l’après-midi », mais d’une façon
très douce et gentiment. Je lui ai dit : « Mais je suis
arrivé ici à sept heures trente et j’ai trouvé beaucoup
de monde devant moi ». Elle a été surprise et elle a
dit : « Ahhhhhh ce n’est pas vrai, tu es arrivé à sept
heures et il y avait déjà beaucoup de monde ? ». Je lui
ai dit : « Ce n’est pas un problème, aujourd’hui il n’y
a pas beaucoup de femmes, puis-je entrer à la place
d’une femme ? ». Elle m’a accepté directement et elle
m’a dit : « D’accord, tu peux entrer mais seulement si
elles n’arrivent pas, sinon, tu vas revenir cet après-mi-
di », d’une manière que je ne peux pas exprimer.
Puis elle est rentrée dans le bureau et après un peu
de temps, elle est ressortie avec ses collègues et
avec des petits tickets blancs avec des numéros
et une date. Ils nous ont dit : « Chacun doit être à
sa place ». Nous nous sommes remis en ligne.
Motassim
8. Gare de l’Est
Je m’appelle Naziri Mohammad Fazel, je vous raconte un petit souvenir de ma vie en France.
Quand je suis venu en France, cet été de 2014, j’ai été très content d’être en Eu-
rope, en France. Mais, je croyais que maintenant je trouverai logement et travail très vite.
Mais, malheureusement, ce n’était pas comme ce que je croyais. comme ça, je passe 6 mois de-
hors mais ça a été pas mal du tout parce que ça m’a avancé pour apprendre la langue française.
Un jour, c’était très froid, j’ai été gare de l’est, je rentre dans la gare pour chaleur à côté chauf-
fage ensuite je trouve un monsieur à côté de moi avec son bagage et je pensais je pouvais po-
ser quelques questions pour apprendre la langue. Je lui dis bonjour mais lui tout de suite me
dit désolé je n’ai pas d’argent ; cette phrase m’a fait très mal .je lui dis désolé je n’ai pas be-
soin d’argent mais j’ai besoin quelque chose plus important que l’argent c’est la langue des fran-
çais mais maintenant je suis très content parce que j’apprends la langue, j’ai logement, je travaille.
Tout va bien !
Naziri
9. Un jour du mois de ramadan, alors que j’avais très
faim et très soif et que j’étais en train de cuisiner
pour le soir, j’ai entendu mon camarade de chambre
gémir. Il avait mal à la tête et se tordait de douleur.
Je l’ai tout de suite accompagné aux urgences de l’hô-
pital le plus proche.
A l’accueil, il y avait une dame très désagréable et de
mauvaise humeur.
Elle a dit : qu’est-ce que vous voulez ?
J’ai répondu : mon ami est malade.
Elle a dit : est-ce qu’il a une pièce d’identité ?
J’ai répondu : non, il l’a oubliée à la maison.
Je lui ai donné la carte vitale de mon ami.
Elle nous a donné un formulaire à rem-
plir. Je lui ai dit que nous ne pouvions pas le
remplir correctement, cela prendrait beau-
coup de temps. Elle a dit que c’était nécessaire.
Nous avons, tant bien que mal rempli le formulaire et
elle nous a dit d’aller attendre dans la salle d’attente.
Nous avons attendu un long moment et pen-
dant ce temps je voyais beaucoup de gens qui
étaient arrivés après nous passer voir le docteur.
J’ai été retrouver la dame à l’accueil et je lui ai de-
mandé la raison.
Elle m’a dit : il faut attendre votre tour.
Je lui ai dit : comment ça, notre tour ? Tous ceux qui
étaient arrivés après nous sont déjà passés. Mon ami
hurle de douleur, il n’en peut plus et il attend toujours.
J’ai aussi parlé à d’autres personnes au comp-
toir mais personne ne voulait me répondre. Nous
avons décidé de rentrer. Nous nous dirigions vers
la porte de sortie quand un vigil est venu vers
moi pour savoir ce qui se passait. Je lui ai dit que
personne aux urgences ne respectait notre tour
malgré les hurlements de douleur de mon ami.
Il nous a dit : venez avec moi je vous accompagne
directement chez le docteur.
Mon ami a pu voir le docteur grâce au vi-
gil. Il est resté quelques heures sous surveil-
lance et nous sommes rentrés vers 2h du matin.
Cette nuit restera un de mes pires souvenirs.
Ramine
Aux urgences